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Titre : Voyage dans la Basse et la Haute Égypte, pendant les campagnes du général Bonaparte / par Vivant Denon

Auteur : Denon, Dominique-Vivant (1747-1825). Auteur du texte

Éditeur : impr. de P. Didot l'aîné (Paris)

Date d'édition : 1802

Sujet : Voyageurs français -- Égypte -- 1789-1815

Sujet : Antiquités -- Égypte

Sujet : France -- 1798-1799 (Expédition d'Égypte)

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30325100s

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 2 vol. : 1 vol. de texte et 1 vol. de planches

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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5787505v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3A-2196

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/03/2010

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troupes celui de voir la pénurie d'Alexandrie et. son âpre territoire , il fit mettre en marche les divisions à mesure qu'elles débarquoient, et sans leur laisser le temps de prendre des renseignements sur les lieux qu'elles alloient occuper. Un officier } entre autres , disoit à sa troupe au moment du départ : Mes amis, vous allez coucher à Béda ; vous entendez, à Béda ; cela n'est pas plus difficile que cela : marchons , mes amis, et les soldats marchèrent. Il est sans doute difficile de citer un trait plus frappant de naïveté d'une part et de confiance de l'autre : c'est avec ce courage insouciant qu'on entreprend ce que d'autres n'osent projeter , et qu'on exécute ce qui paroît inconcevable. Plus curieux qu'étonnés ils arrivent à Béda, qu'ils dévoient croire un village bâti, peuplé comme les nôtres ; ils n'y trouvent qu'un puits comblé de pierres, au travers desquelles distilloit un peu d'eau saumâtre et bourbeuse; puisée avec des gobelets, elle leur fut distribuée, comme de l'eau-de-vie , à petite ration. Voilà la première étape de nos troupes dans une autre partie du monde , séparées de leur patrie par des mers couvertes d'ennemis, et par des déserts mille fois plus redoutables encore; et cependant cette étrange position ne flétrit ni leur courage ni leur gaieté.

Si Ton veut avoir la mesure du despotisme domestique des orientaux , si l'on ne craint pas de frémir de l'atrocité de la jalousie, quand elle a pour appui un préjugé reçu, et quand la religion absout de ses emportements, qu'on lise l'anecdote suivante.

Le second jour de marche de nos troupes au départ d'Alexandrie, quelques soldats rencontrèrent, près de Béda, dans le désert, une jeune femme le visage ensanglanté; elle tenoit d'une main un enfant en bas âge, et l'autre main égarée alloit à la rencontre de l'objet qui pouvoit la frapper ou la guider. Leur curiosité est excitée; ils appellent leur guide, qui leur servoit en même temps d'interprète ; ils approchent, ils entendent les soupirs d'un être auquel on a arraché l'organe des larmes ; une jeune femme, un enfant, au milieu d'un désert ! Étonnés, curieux , ils questionnent : ils apprennent que le spectacle affreux qu'ils ont sous les yeux est la suite et l'effet d'une fureur jalouse : ce ne sont pas des murmures que la victime ose exprimer j mais des prières pour l'innocent qui partage son malheur, et qui va périr de misère et de faim. Nos soldats, émus de pitié, lui donnent aussitôt une part de leur ration, oubliant leur besoin près d'un besoin plus pressant; ils se privent d'une eau rare dont ils vont manquer tout àfait, lorsqu'ils voient arriver un furieux, qui de loin repaissant ses regards du spectacle de sa vengeance, suivoit de l'oeil ces victimes ; il accourt arracher des mains de cette femme ce pain, cette eau, cette dernière source de vie que la compassion vient d'accorder au malheur : Arrêtez ! s'écrie-t-il; elle a manqué à son honneur, elle a flétri le mien; cet enfant est mon opprobre , il est le fils du crime. Nos soldats veulent s'opposer à ce qu'il la prive du secours qu'ils viennent de lui donner ; sa jalousie s'irrite de ce que