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Titre : Le colporteur ; Le val d'Andorre ; La croix de l'affut / Élie Berthet

Auteur : Berthet, Élie (1815-1891). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1865

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb424808636

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (80 p.) ; in-4

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Description : Collection : Nouvelles et romans choisis

Description : Collection : Nouvelles et romans choisis

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5785973f

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-1154

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/01/2010

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NOUVELLES CHOISIES

LE. COLPORTEUR

Au plus f6^t^£™fey*rection qui désola la partie ouest de la France vèrsTâun du siècle dernier, on voyait, à quelque distance des Herbiers, au centre de cette province si célèbre du Bocage, un petit château que sa situation inabordable dans des gorges profondes, des forêts, des bruyères, avait préservé jusque là des malheurs de la guerre civile. Cet humble manoir, assez semblable du reste aux autres gentilhommières qui couvraient toute la contrée, se composait d'un corps de logis à deux étages, et de deux tours dont les girouettes rouillëes avaient peine à s'élever au-dessus des massifs d'arbres qui l'enveloppaient et le cachaient presque en entier. Il appartenait alors à un hobereau appelé le marquis de La Fougeraie, qui avait trouvé moyen de conserver intacte l'habitation de ses pères, lorsque tant d'autres édifices de ce genre avaient été détruits et renversés dans le voisinage, k la vérité, le marquis, suivant l'exemple de quelques autres nobles du Bocage, n'avait pas émigré, confiant dans la position inaccessible de son donjon et dans le dévouement à toute épreuve des habitans du village qui en était la dépendance. On savait qu'ils se seraient fait tuer sans regret pour le défendre, et cet énergique atlachement des anciens vassaux de La Fougeraie, le peu d'importance de cette habitation, avaient fait autant que la difficulté de ses abords et que la prudence du marquis pour en éloigner les dévastateurs. '

Monsieur de La Fougeraie, en effet, prenait bien une part active à la guerre de partisans qui, à cette époque, agitait le Bocage, car il eût cru manquer à ses préjugés, à ses devoirs de caste, en abandonnant cette cause de la légitimité qui était aussi la sienne et celle de ses amis; mais il n'avait eu garde de se mêler, bannière au vent, h cette troupe bizarre de gardes-chasse et de paysans, qui, sous les ordres de Charette, avait pris le titre d'armée

royale et livrait des batailles rangées/Plus timide, il s'était mis, il est vrai, à la tête des habitans du village de La Fougeraie, mais il se contentait de se tenir sur là défensive contre les Bleus; ou si les besoins du parti exigeaient quelques coups de main, il avait soin que ces rares expéditions se fissent assez loin de son manoir, et alors il portait, comme les autres chefs vendéens, un de ces noms d'emprunt destines à dépister la police républicaine.

Cependant, malgré toutes ces précautions, le ci-devant marquis n'eût pu échapper longtemps aux soupçons, s'il n'eût eu, même dans le parti contraire, des protecteurs puissans qui fermaient les yeux sur ses fautes et s'efforçaient de les laisser impunies. L'un de ces protecteurs n'était rien de moins qu'un neveu du marquis, le jeune baron de La Fougeraie, ancien officier aux gardes, qui, peutêtre dans le but de sauver sa vie, avait accepté du service dans l'armée de la Convention. Les officiers expérimentés manquaient à cette époque, et ils étaient d'une absolue nécessité pour l'instruction des recrues qui arrivaient sans cesse; aussi, malgré son titre de ci-devant, le commandant Fougeraie avait-il acquis une grande importance parmi les Bleus. Bien qu'il désavouât hautement l'opinion aristocratique de son parent, bien que son parent manifestât pour lui dans toutes les occasions une haine véritable, on n'en disait pas moins que ce jeune homme, par son crédit, avait préservé plus d'une fois son oncle d'une ruine complète. On ajoutait tout bas que, s'il se compromettait si souvent au sujet de l'incorrigible marquis, c'était surtout dans le but de plaire à mademoiselle Amélie de La Fougeraie. fille unique du chef vendéen et qu'il aimait depuis son enfance ; mais on ajoutait aussitôt que le ciel tomberait sur la terre avant que le vieil aristocrate consentît à donner sa fille à un sans-culotte, quels que fussent les services qu'il aurait reçus de lui.

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NOUV. CHOISIES.

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