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Titre : La dryade de Clairefont

Auteur : Berthet, Élie (1815-1891). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1865

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42481262f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (paginé 235-304) ; gr. in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5785930p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-1176

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/01/2010

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LA. DRYADE

LA FAMIIXE SAVINIEN.

L'ancien prieuré de Clairefont, autrefois maison de l'ordre de Cîteaux, est situé sur les marches'de la Lorraine et du Luxembourg, à quelque distance d'une de ces villes fortifiées dont les canons et les ouvrages à la Vauban protègent le sol français contre l'invasion étrangère. Cet édifice, qui s'élevait au milieu de bois verdoyans et de campagnes plantureuses, portait encore, pendant les dernières années de l'empire, les traces des dévastations révolutionnaires.

Le calme le plus profond régnait alors dans ses vastes cours, dans ses somptueux jardins en terrasses qui descendaient par gradins jusqu'à la rivière voisine, dans son parc immense aux arbres séculaires. Les toitures de plomb du couvent:étaient arrachées; des portions de bâtiment avaient été démolies pour en extraire les magnifiques pierres de taille ; les grilles de fer, chefs-d'oeuvre de serrurerie, avaient disparu. Les corridors, les longues galeries,: les cellules inhabitées et inhabitables étaient encombrés de matériaux; la pluie et le vent pénétraient librement dans l'intérieur par les fenêtres béantes sans •vitres;et sans châssis.

Toutefois l'art architectural n'eût pas perdu grandchose à la destruction complète du prieuré de Clairefont. Au moment où la révolution avait éclaté, les moines étaient en train de reconstruire leur couvent suivant le goût bâtard et sans style qui distingue l'architecture du siècle dernier. Le vieux et noble édifice n'était déjà plus qrm'ne espèce de grande maison blanche et régulière.

XE SIÈCLB. — XXTI.

La démolition de l'église acheva d'enlever à ses constructions leur aspect religieux, et, n'eût été ce nom de prieuré qu'on leur donnait encore par habitude, il eût été impossible de soupçonner leur destination primitive.

Au commencement de la restauration, elles furent achetées par un riche entrepreneur de maçonnerie, qui, nous devons l'avouer, voulait seulement spéculer sur les matériaux, ainsi qu'avait fait la bande noire pour l'église du couvent. Mais, après réflexion, l'acquéreur changea d'avis et résolut d'établir sa demeure à Clairefont, dont la situation centrale lui présentait de nombreux avantages. L'appartement du prieur fut réparé, afin de servir au logement d'une famille bourgeoise; on ferma tant bien que niai avec de vieilles planches les brèches des murailles, et, laissant le reste des bâlimens dans leur état de dégradation primitif, Savinien, le propriétaire actuel, s'installa avec son monde dans sa nouvelle demeure.

Du reste, Savinien n'était pas difficile, et il se fût contenté de beaucoup moins pour son habitation. Originaire d'Auvergne, il avait commencé par être compagnon maçon, et était venu chercher fortune dans le pays pendant les premières' années de ce siècle. A cette époque, il était, complètement illettré; il savait à peine lire; mais il ne manquait pas d'intelligence, ou plutôt il possédait cet esprit pratique: qui par de petits moyens arrive aux grandes choses. Bientôt il se lassa de gâcher au profit des autres du plâtre et du mortier; avec le produit de quelques économies amassées liardà liard, il se mit à travailler pour son compte. GrSce à son expérience, à son activité, ses spéculations réussirent. Le succès l'enhardit : il se lança dans de nouvelles entreprises qui ne tournèrent pas plus mal. La besogne ne manquait pas alors en Lorraine au remueur de moellons. Savinien sut habilement profiter des circonstances. Soutenu d'abord en secret par les fonds de certains capitalistes qui avaient foi dans son habileté, son expérience et sa probité, il aborda sans crainte de plus vastes entreprises. Il avait à ses ordres une véritable armée d'ouvriers, de contre-maîtres» do

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