HISTOIRE. 61
du Kiraba et réussit à faire quelques prisonniers et à prendre plusieurs fusils.
Les insurgés se replient alors dans la forêt, au nord d'Ankeramadinika, où le commandant Drujon va les disperser et brûler leurs campements dans les journées des 22 et 23 décembre.
Ces débris de bandes, réduits à l'existence la plus misérable, dépourvus de toute ressource, cherchent alors à tenter un coup de main pour se procurer les vivres qui leur font défaut. Dans la journée du 28 novembre, un groupe de 400 rebelles bien déterminés quitte là forêt pendant la nuit et se porte au nord de la route, dans la direction d'Ambohimalaza, avec l'intention de piller ce village. Cette bande est aussitôt signalée et traquée de toutes parts par les détachements qu'envoient à sa poursuite tous les postes des environs; elle fait demi-tour et rentre précipitamment dans la forêt, sans avoir pu piller. Malheureusement, dans la lutte désespérée qu'elle engage pour s'ouvrir une ligne de retraite, nos petits détachements sont assez éprouvés : 1 officier, le lieutenant Guillet, 3 soldats du bataillon de la Réunion et 1 Haoussa sont tués; 2 Français et 4 Haoussas sont blessés. Cette journée fait grand honneur à la vigueur et à l'entrain de nos petits postes, dont les chefs n'hésitèrent pas à se porter au-devant de la bande avec des groupes de quelques hommes.
EXPOSE DES EVENEMENTS DE 1897
JANVIER
Lignes d'étapes. — Les événements du 28 décembre venaient de nous montrer quelle était l'audace des rebelles quand ils étaient poussés à bout par la famine.
D'autres indices ne tarderont pas à confirmer le commandement dans la conviction qu'il y avait, lieu d'agir avec vigueur et rapidité pour déloger les abords de la ligne d'étapes. Les 9 et 10 janvier, les rebelles tentent successivement de s'emparer du convoi journalier et de détruire la ligne télégraphique. Le 13, le lieutenant-colonel Hurstel reçoit l'ordre de se rendre à Ankeramadinika, afin d'y prendre le commandement d'une colonne composée des T et 8e compagnies d'Algérie et de troupes empruntées aux cercles d'Ambohidrabiby, d'Ambatomanga et de Moramanga.
Grâce à un réseau de postes de surveillance judicieusement placés, des résultats importants sont obtenus ; au bout de quelques jours, plus de 9 000 insurgés sont pris ou obligés de faire leur soumission.
Ces opérations sont suivies de la création des postes de Falivahoaka, d'Ampamiloana, d'Ambilona, de Manakana et d'Ankerana.