FORÊTS. 207
central, nous trouvons les deux premières régions pourvues d'une végétation différente de celle de la côte Est et la forêt reportée à la 5e région. La lra région en effet, qui longe le rivage de la mer, n'existe pas par suite de la constitution géologique de la côte Ouest ; elle est remplacée par les palétuviers qui bordent tous les estuaires des fleuves et s'étendent assez loin dans l'intérieur (jusqu'à 60 kilomètres dans la Betsiboka). Ces palétuviers comprennent plusieurs espèces, dont quelques-unes fournissent d'excellents bois de charpente, en particulier le palétuvier rouge : la plupart sont également très intéressants à cause de la quantité de tanin que renferme leur écorce. La 2e région, celle des falaises alternant avec les grandes plaines riveraines des fleuves, comprend le latanier ou satra employé par les indigènes pour la construction de leurs cases, le baobab inutilisable à cause de la nature spongieuse de son bois, le rafia dans les fonds et quelques ravinala sur les hauteurs, puis une série d'arbrisseaux parmi lesquels le voavontaka de la côte Est, le mahabiba, dont le fruit (noix d'acajou) est comestible, le voara produisant un latex non utilisé encore, etc., tous de faibles dimensions et inutilisables comme bois, puis le tamarin qui fournit un bois jaune pouvant être d'un bon emploi dans la menuiserie.
La 5e région commence à la première ligne de hauteurs : elle est caractérisée sur la Betsiboka par la chaîne d'Ankarafantsika. Nous y retrouvons les arbres de la côte Est déjà décrits : lalona, hazomena, hintsina, zahana, merana, ambora, hazomainty, volombodimpona appelé dans l'Ouest tsiandala. En plus, quelques espèces telles que le sohihy pour la menuiserie, le vakakonanga et le taipapango pour la charpente, le tohiravina pour l'ébénisterie, l'antafano pour la charpente, le voapaka pour la menuiserie, le manondia et le tsimahely pour la grosse charpente, l'andrintsohitsy pour le charronnage, le kindro et le borona pour la charpente.
De cette 3e région nous passons à la 4e, malheureusement encore inconnue jusqu'à ce jour, et qui à notre avis doit participer de la végétation de la 3e et de celle de la 5e. C'est celle qui se trouverait limitée par la forêt de Manerinerina, non encore visitée et dont l'existence même est contestée. Elle s'étend par bouquets d'arbres, du reste, jusqu'aux confins du lac Itasy pour rejoindre la 6e région qui, elle, du côté Ouest, ne comprend que quelques arbres isolés ou par petits groupes, rencontrés dans les fonds de vallées, et qui représentent les essences de la 6e région du côté Est avec prédominance des arbres que les coutumes superstitieuses malgaches ont laissé subsister de préférence aux autres. Aussi, afin d'éclairer l'opinion du botaniste qui pourrait trouver étrange devoir certaines espèces ayant résisté à l'oeuvre de destruction plutôt que certaines autres, nous donnerons la liste des bois avec leurs vertus dans la sorcellerie malgache.
Homs des essences. Propriétés prétendues.
Vintanina attire la foudre.
Valimpangady réservé aux morts.
Hazomafana écrase les porteurs.
Tambintsy interdit la postérité.