— 302 —
que les gens, quels qu'ils soient, qui demandent leur suppression,, commettent une faute grave. J'ai la conviction que si le général de BertMer, dans ses malneureuses attaques de quadres, avait eu sous sa main une musique faisant entendre à ses colonnes d'assaut hésitantes les accents entraînants de la Marseillaise, ses "soldats n'auraient pas refusé de s'élancer à l'appui du lieutenant Galland, et il aurait enlevé San-Marco. Qui n'a jamais entendu battre la charge appuyée par la musique, n'a jamais senti frissonner son coeur !
Il semble que la forteresse a compris combien nous sommes préoccupés du peu cle succès de la guerre de quadres; car nous recevons, envoyé par le général Forey, un déserteur, capitaine d'artillerie, .qui prétend nous faire prendre par surprise le fort de Totimehuacan qui est pour nous, en particulier, une menace et une préoccupation constantes. Aussi, le général Bazaine, qui a sans cesse son esprit d'agression tourné vers cet ouvrage, semble accueillir favorablement cette proposition et, accompagné par les chefs de service de l'artillerie et du génie, il se rend avec son officier mexicain sur le terrain pour examiner la valeur de ses affirmations.
Cette nouvelle reconnaissance tentée furtivement et je puis ajouter avec audace, à pied, par cinq officiers n'ayant pour armes que leurs cannes, me; manqua pas de saveur; car, pendant quatre heures, n'ayant pour toute protection que 4 chasseurs à pied, il nous fallut jouer à cache-cache avec les vedettes, les sentinelles, les embuscades ennemies dans un terrain tellement fourré que nous recevions constamment .des coups de fusil sans savoir d'où ils venaient, mais ils nous suivaient partout et nous risquions sans cesse de nous faire prendre par quelques cavaliers audacieux. Cependant, grâce même à ces aspérités et aux ondulations d'un sol très accidenté, nous pûmes avancer jusqu'à 150 mètres 4e l'église •de San-RaMhazar où étaient embusqués des fantassins qui laous guettaient.