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diable, et il décampe rapidement, car il a une frousse intense.
Mais voici encore le fameux diplomate américain, retour de Vera-Cruz. Il annonce que Diaz-Miron détruit tout sur son passage. En tout cas il manifeste encore tout son ennui de ce qui est arrivé à son chef d'escorte que nous avons retenu prisonnier. Il amène avec lui plusieurs petits jeunes gens qui ne captent pas ma confiance, et puis notre consul paraît au mieux avec la dame voyageuse de New-York, restée en panne au milieu de nous, et il va partir avec elle sous la protection d'une escorte demandée au général libéral Alvarez qui occupe Nopalucan. En attendant, la dame s'agite beaucoup; elle est furieuse contre le général Bazaine parce qu'il l'a empêchée de partir le jour de son arrivée. Nous la trouvons le dimanche à la messe, dans la journée chez le général de Berthier, et à la musique se promenant avec Détroyat. C'est vraiment un spécimen peu ordinaire du très beau sexe I Puis arrive le courrier anglais venant de Yera-Cruz. Il annonce que nos six compagnies qui revenaient de PuenteNacional avec le grand convoi, ont été attaquées de nouveau par Diaz-Miron et ont eu 17 hommes hors de combat mais que le chef mexicain a eu 70 tués et 111 blessés. Il est actuellement installé à Puente-Nacional; c'est lui qui a signé le laissez-passer du courrier, mais... après lui avoir enlevé son argent 1 II avait avec lui 550 hommes, en attendait un millier et, avec ces forces, se proposait de marcher sur Jalapa. Peu après, le général reçoit le docteur Canovas, arrivant de Jalapa, qui vient le supplier, au nom des habitants, de ne pas abandonner la ville et de la défendre. Il l'entretient longtemps de la gravité de la situation et lui communique des informations très importantes. Dès le soir même, le général envoie à Jalapa les instructions énergiques et radicales que comportent les circonstances. Au point de vue militaire, le colonel Copmartin, du 51e, restera à Jalapa avec trois compagnies, un obusier et 300 hommes de Marquez; il va organiser immédiatement un réduit dans la place, mettre