AVANT-PROPOS
En 1862, je quittais le régiment des Guides de la Garde impériale où je faisais un stage de cavalerie comme jeune officier d'état-major. J'aurais pu faire encore un stage dans l'artillerie; niais, à ce moment, le temple de Janus venait de se rouvrir en France et je lançais des regards d'envie à la colonne expéditionnaire partie pour le Mexique. Le nouveau monde, quelle attraction!
J'étais capitaine, décoré, j'avais 27 ans. Je demandai mon admission définitive dans le corps d'Etat-major et je fus nommé à l'Etat-major de la l™ division d'infanterie de l'armée de Paris.
Je faisais en conscience un service peu pénible du reste, tout en consacrant à la bonne vie de Paris d'alors la part discrète qui convient aux tempéraments pondérés, mais je cherchais toujours l'occasion d'aller guerroyer au Mexique, lorsqu'une nouvelle stupéfiante accourut des confins de l'océan : « Nous avions subi un revers. » De nouvelles troupes allaient partir et mon rêve touchait à la réalité.