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tulélaire, accordée au chef de la famille en vue de protéger les membres incapables de se défendre eux-mêmes? Difficile problème que les auteurs ont résolu diversement.
Suivant M. Ernest Lehr (1), « tandis que le paterfami« lias absorbait à son profit tous les droits des personnes « in manu, la Vormundschaft (2), au contraire, a toujours « supposé la personne assistée en possession de droits « individuels, qu'elle se trouve seulement incapable « d'exercer et de défendre à elle seule : sa personnalité « juridique est pleinement reconnue... La polestas contées rait surtout des prérogatives, un pouvoir, des droits; la « Vormundschaft ayant essentiellement pour objet de « protéger l'incapable, constitue, pour celui qui l'exerce, « bien moins un droit qu'un devoir de famille. »
M. Laferrière (3) donne une haute portée morale à l'institution du mundium : « L'homme de guerre estime « avant tout le courage et la force. Mais aussi dans le «• sentiment de sa force et de son courage, il puise le « sentiment et l'idée généreuse de défense, de protec« tion à l'égard des faibles : telle est la noble origine du « mundium. » Et cet auteur s'attache à prouver que le mundium resta fidèle à la conception primitive : c'est en vertu de cette institution que le roi germain se devait au dernier de ses sujets, le chef de bande à ceux qui avaient accepté son commandement, le mari à sa femme, le père à ses enfants (4).
1. Op. cit., t. II, p. 251.
2. Terme dérivé du mot mundium, qui sert encore aujourd'hui à désigner la tutelle, en Allemagne.
3. Histoire du droit civil de Rome et du droit français, Paris, 1848, t. III, p. 154.
4. C'est aussi l'idée développée par M. Lefebvre à ?on cours 1896-1897(v. not. cours du 19 janvier 1897). :
Frank Bernard 4