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La majorité des prélats se montra hostile à l'annulation. Le cardinal Madrucci dit «qu'il ne voyait pas les raisons que pouvait avoir l'Eglise de changer une coutume établie depuis tant de siècles, pour introduire une pareille nouveauté » (1). Castagna, archevêque de Rossano, fit remarquer « qu'un fils sorti de son pays, ne pouvait pas avoir aisément le consentement de son père et que si on refusait de le marier, avant qu'il l'eut obtenu, on l'exposerait à un danger manifeste de vivre dans l'impureté » (2).
Constantin Bonelli.évêque deCitta-di-Casfello,attaqua aussi le projet de décret comme opposé à la loi divine, « puisqu'on litdâusl'Ecriture : relinquet homo patremsuum etmatrem^etadhoerebit uxoris suoe ; et que selon la doctrine
cardinal de Lorraine : « Sur les mariages des enfants de famille contractés sans la volonté de leurs parents, le cardinal de Lorraine ajouta qu'il fallait également les déclarer nuls, comme le décret le prescrivait : que la raison et la lumière naturelle nous apprennent que le devoir d'un père est de donner une épouse à son fils; que les paroles prêtées si souvent au personnage du père dans les comédies antiques, ne sont que l'expression du sentiment universel, parce qu'il est naturel ; que, d'ailleurs, nous avons dans l'Ecriture sainte, des exemples qui prouvent constamment que les filles ont été mariées par leurs pères ; que s'il arrivait que les pères refusassent leur consentement et voulussent que leurs filles entrassent dans un cloître, ou épousassent un homme qu'elles n'aimeraient point, c'était à l'évêque à y pourvoir. Enfin, il proposa le changement du mot parentumet dit qu'il fallait mettre plutôt palrum, parce que cotte autorité de marier ses enfants n'est que dans le père; ce qui est conforme au droit naturel et civil et aux lois des empereurs chrétiens Théodose, Valentinien, Justinien, qui ont défendu les mariages auxquels les pères s'opposent ; et d'ailleurs les évoques, ni les conseils n'ont point été contraires à ces lois. On pouvait donc décider ainsi et il était convenable de le faire. » Pallavicini, on cit., t. III, p. 419.
1. Pallavicini, op. cit., t. III, p. 420.
2. Piillavicini, op.-vit., t. III. p. 421.