Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 8

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1904-04-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 10 avril 1904

Description : 1904/04/10 (A70,N15)-1904/04/16.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5783014v

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


3811. - 70me ANNÉE. - N°15. PARAIT TOUS LES DIMANCHES Dimanche 10 Avril 1904.

(Les Bureaux, 2"•j rue, Yiyieniie,.Paris, a»MT') (Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)

SOMMAIEE-TEXTE

I. "WERTHER. 3e partie : un Feu d'artifice-Werther; poésies et pièces werthériennes, A. BOUTAREL,. — II. Semaine théâtrale : première représentation de l'Esbroufe au Vaudeville, PAUL-ÉMILE CHEVALIER. — III. Berlioziana : le Musée Berlioz, JULIEN TIERSOT. — IV. Revue des grands concerts. — V. Nouvelles diverses, concerts et nécrologie.

MUSIQUE DE PIANO Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce jour :

RIGAUDON

de A. PÉRILHOU. — Suivra immédiatement : Valse en ré mineur d'ERNEST MORET.

MUSIQUE DE CHANT

Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT : Au jardin d'amour, nouvelle mélodie de THÉODORE DUBOIS, poésie d'ANDRÉ FOULON DE "VAULX. — Suivra immédiatement : Elle marche d'un pas distrait, mélodie nouvelle de I. J. PADEREWSKI, poésie de CATULLE MENDÈS.

WERTHER

3e PARTIE : Le Cas cérébral (Suite)

VII

UN FEU D'ARTIFICE-WERTHER POÉSIES ET -PIÈCES WERTHÉRIENNES

Le Prater ou grand parc de Vienne, qui embrasse aujourd'hui 1.712 hectares, fut ouvert au public en l'année 1766. Il avait donc encore, à l'époque de Werther, tout l'attrait de la nouveauté. Trois allées droites le traversaient comme les nervures d'un éventail dont le bouton d'attache aurait été le rond-point ou étoile que côtoie maintenant le chemin de fer. Au bout de l'allée principale, l'ambassadeur de Russie, le prince Galliezin, •avait fait construire, en 1775, une. glorietle ou rendez-vous de plaisirs, et beaucoup de petites maisonnettes s'étaient groupées dans le lieu que l'on appelait le Prater du peuple, entre l'avenue principale et la rue de l'Exposition ou allée des feux d'artifice.

Les tenanciers de ces petites habitations, légèrement construites en bois, offraient aux classes laborieuses de la population repas, rafraîchissements.et jeux de toutes sortes. A neuf heures du soir, en été, deux coups de canon retentissaient: à ce signal, promeneurs et promeneuses devaient s'acheminer vers les sorties et rentrer dans la ville. On faisait exception à cette règle pendant les plus longs jours de juin, de juillet, d'août et même de septembre, lorsque les entrepreneurs de feux d'artifice jetaient au vent la poudre pour enchanter les yeux des Viennois par tous" les prestiges de leur art.

Dès 1774, l'honneur de l'Allemagne en matière de pyrotechnie éblouissante et joyeuse était soutenu au Prater par Johann Georg Stuwer, qui avait à lutter contre les deux italiens Mellina et Girandolini. Stuwer pouvait disposer d'un public de dix à douze mille personnes. Il avait ses fanatiques, ses fidèles et ses dilettanti. On raffolait de ses rosaces de feu, de ses bombes avec quarante-huit éclats de foudre, de ses soleils, de ses comètes, de ses tourbillons, de ses auréoles et de ses bouquets d'apothéose. Selon l'enceinte dans laquelle on voulait être admis pour jouir plus ou moins complètement du spectacle, il fallait payer depuis 5 kreutzer jusqu'à 7 florins 87 kreutzer.

Des poètes, parmi lesquels Johann Michael Denis (1729-1800), célébrèrent les merveilles du feu dans le parc du Prater. Ils admiraient en vers ou en prose de circonstance la poésie des nuits lunaires sur les bosquets d'arbres, quand la foule se retirait « lasse et fatiguée des jeux mais nullement rassasiée de plaisirs », après avoir vu l'embrasement du Vésuve projetant une énorme lueur sur un quartier de Naples, sur le contrefort de Pizzofalcone, sur le castello dell Ovo et sur la mer. On montrait aussi des extériorisations symboliques ou mythologiques plus difficiles à reconstituer aujourd'hui ; par exemple, l'alliance entre le feu et l'eau ou l'harmonie des quatre éléments. Mais rien n'éveillait davantage la curiosité que les scènes de Werther. Plusieurs jours d'avance, dès que le programme de fête était connu, les dames, les jeunes filles laissaient percer une folle impatience, et si, au matin du jour désigné, des nuages inquiétants paraissaient au ciel, vingt fois elles couraient au baromètre, cherchant, bien en vain, à découvrir un indice du temps qu'il ferait dans la soirée.

Les tableaux de Werther dont la désignation nous est parvenue sont au nombre de trois. Les deux premiers concordent très exactement avec chacune des deux phases principales du roman ; le troisième était destiné à donner toute satisfaction aux voeux de la majorité des assistants, qu'un dénouement funèbre aurait attristé; il mettait en action, pour ainsi dire, la pensée qui sert de conclusion aux deux poésies que nous avons publiées, Lotte au tombeau de Werther et Werther à Lotte.

Autant que nous pouvons en juger d'après les indications de programmes ou les allusions éparses que nous avons pu réunir, la pyrotechnie werthérienne réalisait d'abord l'enluminure gigantesque de la première partie du roman. C'étaient les « Jours d'allégresse de Werther », c'est-à-dire une série d'images correspondant aux descriptions.joyeuses des lettres à Wilhelm au moment de l'arrivée à Wetzlar et de la rencontre avec Lotte. Les paysages, les points de vue se modifiaient à volonté; Garbenheim, Volpertshausen, la fontaine avec ses peupliers, la petite ville sur la Lahn, son imposante cathédrale, son vieux pont, ses remparts et les collines environnantes, les ruines de Kalsmunt soupçonnées d'avoir été complices, témoins tout au