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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1903-08-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 02 août 1903

Description : 1903/08/02 (A69,N31)-1903/08/08.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5782991f

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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LE MÉNESTREL

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être l'entreprendrai-je, ici-même, avant qu'il soit longtemps. Le sujet en vaut la peine. ■ - -

Où était-elle née? Quel était son nom? Quel âge avait-elle? Autant de questions ■■pour le moment insolubles. .Les uns l'ont dite née en France en 1815, d'autres en Espagne en 1818. Ceux-ci l'appellent" Rose Niva, ceux-là Victoire ou Victorine Noeb, et elle-même s'est prétendue par sa naissance marquise d'Altavilla. Elle a été mariée quatre, fois : la première^ Bruxelles, à Auguste Lécuyer, avocat de Rouen; la seconde, au baron ou comte Stolzenau de Ketschendorf ; la troisième, au duc Carlo Raimondi.Lesignano di San Marino; la. quatrième, à Pampelune, à don Emmanuel deGodoy, prince de la Paix (elle avait alors certainement plus de. soixante ans, c'était en 1878). Elle avait avec ostentation l'orgueil de ces titres,, et je sais une lettre d'elle, datée de. 1879, qui porte cette signature aussi étrange que compliquée : « Rosa, duchesse et princesse de Lesignano, princesse de Bassano, de Godoy et de la Paix, baronne et comtesse de Ketschendorf, née marquise d'Altavilla (Rosa Stoltz) ».

Voilà pour fa femme, voici pour l'artiste. Elle fut élève à l'École célèbre de Choron,où elle n'eut pas le temps déterminer son éducation musicale, cette école ayant été supprimée par la révolution de 1830. Elle entra alors, à Bruxelles, dans les choeurs du théâtre de la Monnaie (pauvre marquise!), où on lui fit jouer quelques petits rôles ; elle prenait alors le nom de Mme Ternaux. De là, elle fut engagée comme seconde chanteuse à Spa, sous celui de MUe Hélolse. Après quelques mois passés au théâtre d'Anvers, elle débuta à Lille, où elle prit enfin celui de Stoltz. De Lille elle alla à Amsterdam, puis retourna à Anvers, puisa Bruxelles, où cette fois elle tenait le grand emploi, et c'est en quittant Bruxelles qu'elle fut engagée à Paris et qu'elle débuta à l'Opéra, dans la Juive, le 25 août 1837. On sait la carrière qu'elle fournit à ce théâtre et les succès qu'elle y obtint pendant, dix années, carrière qui lui fut facilitée par la liaison qu'elle noua avec Léon Pillet, directeur de ce théâtre. Ses créations furent nombreuses, dans Guido et Ginevra, Bmvenuto Cellini, le Lac des Fées, la Xacarilla, la Favorite, qui mit le comble à sa renommée, le Freischûtz, la Reine de Chypre, le Guérillero, Charles VI, Dom Sébastien de Portugal, le Lazzarone,Othello, MarieStuart, HÈtoile de Sèville, David, Robert Bruce.

Mais Mme Stoltz, envieuse et égoïste, ne voulait de succès que pour elle, et abusait de sa situation auprès de Léon Pillet pour écarter tous les artistes dont la valeur pouvait lui porter ombrage. Ainsi avait-elle fait, notamment, pour Mme Dorus-Gras. Le scandale devint tel sous ce rapport qu'elle se fit, malgré son talent, prendre en haine non seulement par ses camarades (?), mais par le public, et crue les journaux ne se gênaient point pour blâmer ouvertement sa conduite sous ce rapport. Un scandale qui se produisit à la première représentation de Robert Bruce, le 30 décembre 1846, donne la note de l'impression qu'elle avait fini par produire sur le public et de la... cordialité qui régnait entre elle et lui. A cette époque elle relevait d'une assez longue maladie, une fluxion de poitrine, qui durant quelques mois l'avait tenue éloignée du théâtre. Elle faisait sa rentrée dans le « pastiche » que Gustave Vaëz, Alphonse. Royer et Niedermeyer avaient arrangé sur de la musique de Rossini. Les habitués de l'Opéra, à qui Mme Stoltz était devenue antipathique, ne désiraient nullement cette rentrée. On parlait même, à mots couverts, d'une cabale qui se serait organisée contre elle. Malheureusement pour l'artiste, elle donna, fort involontairement, prise à la critique. Soit que les bruits qui couraient fussent venus jusqu'à son oreille et l'eussent émue plus qu'il n'eût fallu, soit qu'elle ne fût pas suffisamment remise de sa récente maladie, toujours est-il qu'il lui arriva, le jour de la première, un accident fâcheux, et qu'à un moment donné elle détonna d'une façon formidable. Une partie des spectateurs, qui ne demandait sans doute qu'un prétexte pour manifester son hostilité, se mit à siffler avec vigueur; d'autres voulurent applaudir, des sifflets plus aigus répondirent, des altercations s'échangèrent, et l'on assure même que Mme Stoltz, décontenancée, pâle de douleur, de dépit et. de colère, reçut de certains, en plein visage, quelques épithètes fâcheuses et qui s'adressaient plutôt à la femme qu'à l'artiste. Peu habituée à une semblable réception, la rage au coeur, elle quitta enfin la scène en déchirant en mille morceaux, dit-on, un mouchoir garni d'admirable dentelle. Elle y reparut cependant, et la représentation put se terminer. Robei't Bruce fut même joué plusieurs fois.

Mais à partir de ce jour, le départ de l'Opéra non seulement de M°>e Stoltz, mais de Léon Pillet, fut décidé. Le ministère, qui connaissait très bien la situation et qui savait à quoi s'en tenir, ne pouvait lasser la grande scène lyrique sous le coup du renouvellement d'un tel scandale. L'engagement de la cantatrice fut donc avant tout résilié, et ce fut une joie dans le monde artiste et dilettante. Mme Stoltz continua son service encore pendant quelques mois, au cours desquels sinon

affiche, du moins les programmes annonçaient ses dernières représentations,

représentations, le 22 avril 1847 l'Opéra donnait « au bénéfice et pour la retraite de Mme Stoltz » un spectacle ainsi composé :

La Xacarilla.

Charles 71 (2e acte). .

La Favorite (3e et 4e actes).

Et ce fut fini. Mme Stoltz alla donner alors des représentations en province et à l'étranger. Quelques années après elle reparaissait cependant à, l'Opéra, et y resta un certain temps, repassant plusieurs des, rôles les plus brilLants de son répertoire. Puis enfin elle, quitta décidément la scène et dit adieu à une carrière qui n'avait pas été sans éclat et où elle avait fait preuve d'un véritable talent.

ARTHUR POUGIN.

NOUVELLES DIVERSES

ÉTRANGER

Naturellement, on découvre au feu pape Lion XEII des parents de toute sorte. Un chroniqueur de Parme vient d'en dénicher un qui exerça la profession d'artiste lyrique. Né à Sienne, il s'appelle Scipione Pecci (on sait que c'était le nom de famille du pape), il est âgé de 45 ans et il serait petit-neveu du pontife regretté. Il fait en ce moment partie d'une troupe qui parcourt le Brésil.

— Le théâtre de la Scala de Milan vient de publier son cartellone de la saison prochaine. Le répertoire comprendra l'Or du Rhin, Fautt, Siberia, opéra nouveau de M. Umberto Giordano, Griselda (G-risélidis) de Massenet, Rigoletto, le Freyschûtz, Germania, et un huitième ouvrage à choisir entre Lakmé, les Troyens et Noé d'Halévy et Bizet. Le tableau de la troupe comprend les noms suivants : prime donne, Mmes Rosina Storchio, Glasenti, Berlendi, Pasini, Gagliardi, Godard, Allasia, Camporelli, Prascani, Trentini, Zacconi; ténors, MM. Anselmi, Zenatello, Krismer, Borgatti, Ibos, Pini-Corsi, Venturini ; barytons, De Luca, Ruffo Titta, Pini-Gorsi, Pozzi Camola; basses, Scialapin, Didur, Cirotto, Wulmann, Scattola, Volponi.

. — D'autre part, le Théâtre-Lyrique s'ouvrira pour la saison d'automne sous la direction de M. Sonzogno. Le programme comprend Thaïs, de Massenet, nouvelle pour Milan, avec la Cavalieri et le baryton Bonini, Storia d'amore, opéra inédit de M. Spiro Samara, avec la Ferrani et MM. Bravi, Slracciari et Giulio Rossi, Louise, de Charpentier, avec Mmes Lafargue et Innocenli, et Chopin, avec la Ferrani, MM. Innocenti et Stracciari. Le chef d'orchestre sera M. Rodolfo Ferrari.

— Enfin, les Milanais n'auront pas à se plaindre, car ils auront au Dal Verme une troisième scène lyrique. Ici on aura d'abord l'Africaine, puis la Colonia libéra, du maestro Floridia, et, pour finir, douze représentations à'Iris, dirigées en personne par. M. Mascagni, « qui, insinue le Trovatore, dirige mieux ses opéras que... le Conservatoire de Pesaro ».

— Une expérience intéressante se fait en ce moment au théâtre Alfieri de Turin, où une saison lyrique vient de s'ouvrir avec un personnel en coopération. « Tous, dit un journal, artistes, orchestre, choeurs, se sont unis en une entreprise coopérative pour une série de représentations, et, si l'expérience réussit, la chose pourra prendre un plus grand essor. » En fait, le début a été heureux, et Fra Diavolo, qui a ouvert la marche, a obtenu un très gros succès.

— Voici que la Frou-Frou de Meilhac et Halévy va, comme tant d'autres, être transportée sur la scène lyrique et transformée en opéra. Un poète, M. Mario Giobbe, et un avocat, M. Vincenzo Morello, en ont tiré un livret de drame lyrique qui, paraît-il, sera mis en musique par... M. Mascagni. « En confidence, dit à ce sujet un de nos confrères italiens, le distingué maestro ne met-il pas trop de pain au four? Maria-Antonielta avec Illica, Vestilia avec Targioni-Tozzetti, Stella avec Renato Fucini, Frou-Frou avec Giobbe et Morello... Lequel arrivera le premier? »

— On annonce aussi en Italie la transformation lyrique d'un autre drame français, les Misérables. C'est M. Arturo Colautti qui en fait un opéra, et c'est M. Pasquale La Rotella qui doit en écrire la musique.

— Le ministère de l'instruction publique du royaume d'Italie vient d'instituer à Rome un pensionnat musical à l'effet d'aider les jeunes artistes sans fortune et qui montrent des dispositions musicales particulières. Los pensions seront au nombre de deux, de 2.500 francs chacune. Elles dureront deux années, et seront accordées par concours.

— Les journaux italiens nous apprennent la mort d'un dilettante nonagénaire, M. Andréa Zorzi, qui avait été l'intime ami de Verdi, et qui avait trouvé un moyen original d'établir le répertoire de l'illustre maître. Il avait assisté à toutes les premières représentations de ses opéras, et il en avait, au fur et à mesure, gravé lui-même les dates sur sa canne, qui, naturellement, s'en trouvait couverte du haut en bas.

— Un pianiste italien des plus renommés pour son talent et pour son enseignement, M. Beniamino Cesi, vient de livrer à l'impression un ouvrage important qui paraîtra sou peu. Ce livre est une Histoire du piano, qui, outre de nombreuses illustrations, -contiendra aussi un grand nombre de pièces, de piano de diverses époques et de diverses écoles, dans leur texte original. Professeur de piano au Conservatoire de Naples, M. Beniamino "Cesi n'en est pas