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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1903-08-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 02 août 1903

Description : 1903/08/02 (A69,N31)-1903/08/08.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5782991f

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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LU MÉNESTREL

doute chez Ai"L' Baudot, mais aussi de graves défauts à surveiller. Justesse relative, jeu épais, embrouillé, manquant de clarté, rien de bien fini, de bien arrêté. — M. Nauwinck a un bel archet, des doigts habiles, de la chaleur et du brillant, un bon staccato. A soigner quelques détails de justesse. — Chez M. Etchecopar on sent un bon travail qui produit de bons résultats. L'exécution, si elle laisse souhaiter un peu plus de personnalité, est bien assise, très honorable et d'un bon ensemble. — M"c Morhange, qui est à peine âgée de quinze ans, ne manque ni de grâce ni de facilité, mais elle joue du coude et son exécution est encore bien incomplète; il y a pourtantdes détails gentils dans son jeu. — Quant à M"c Augérias, elle me semblait mériter mieux. Son archet est superbe et bien à la corde, elle a un beau son, pur et nourri, une justesse absolue, des doigts fermes, un beau phrasé, un ensemble à la fois solide et brillant, du charme et de l'élcgance. Il y a là de l'avenir.

A signaler, parmi les élèves négligés par le jury, MM. Bastide et Saury, tous deux premiers accessits de 1902 et tous deux fort intéressants, mais le premier avec une tenue vraiment déplorable; M. Matignon, second accessit de la même année, qui ne mérite pas moins l'attention, et M. Spathy, qui est déjà plein de talent et dont l'oubli me parait fâcheux.

OPÉRA

A voir le nombre des récompenses — quatorze sur seize concurrents — on pourrait croire que le concours d'opéra a été d'une valeur absolument exceptionnelle, et que nos théâtres ne vont pas savoir comment faire place aux nouveaux élus. Cependant ce concours ne s'est pas élevé au-dessus d'une bonne et honnête moyenne, et ce qui le prouve, c'est que dans ce nombre inusité de récompenses on ne trouve qu'un premier prix pour les femmes, et aucun pour les hommes. Certains trouvaient qu'on aurait peut-être pu renverser la proposition, c'est-à-dire donner un premier prix aux hommes et point du tout aux femmes. Et ceci prouve suffisamment que, d'un côté comme de l'autre, aucune supériorité ne s'imposait d'une façon absolue. Quoi qu'il en soit, voici la liste des récompenses décernées par un jury qui comprenait les noms de MM. Théodore Dubois, président, Charles Lenepveu, Paul Hillemacher, Charles Lefebvre, Delmas, Gailhard, Fournets, Escalaïs, Alfred Bruneau, Adrien Bernheim et d'Estournelles de Constant.

Hommes. Pas de premier prix.

2e 8 Priais— MM. Morati, élève de M. Melchissédec, et Devriès, élève de M. Lhérie.

/cr Accessit. — M. Lafont, élève de M. Melchissédec.

2« 8 Accessits. -» MM. Milhau et Simard, tous deux élèves de M. Lhérie.

Femmes.

/or prix.Mllc Borgo, élève de M. Melchissédec.

3e 8 Prix. — Mlles Vix, élève de M. Lhérie, Blot, élève de M. Lhérie, et Foreau, élève de M. Melchissédec.

1™ Accessits. — MUes Mérentié, élève de M. Lhérie, Thiesset, élève de M. Melchissédec, et Cornes, élève de M. Lhérie.

2" Accessit. — M" 0 Royer, élève de M. Lhérie.

Comme on le voit, le jury n'a pas cru devoir décerner de premier prix du côté des hommes. Je me permettrai de trouver qu'il aurait pu, sans grand'peine, trouver l'étoffe de ce prix dans la personne de M. Lafont, à qui il n'a octroyé qu'un premier accessit et qui a passé un excellent concours, non seulement en jouant pour son compte le rôle de Saint-Bris au quatrième acte des Huguenots, mais en "donnant eusuilc une très bonne réplique à Mllu Thiesset en personnifiant Marcel au troisième acte de ces mêmes Huguenots. Il n'a pas de chance, M. Lafont : il méritait un premier prix de chant, on lui en donne un second; il méritait un premier prix d'opéra, on lui donne un premier accessit. Je tremble à la pensée de ce qui aurait pu lui arriver s'il avait eu à passer un troisième concours.

Mais commençons par ordre.

C'est dans le cinquième acte de Roméo et Juliette que s'est présenté M. Morati, et nous l'avons retrouvé, comme dans le concours de chant, avec.sa très belle voix et son excellente articulation, qualité que ne partagent malheureusement pas tous ses camarades. Il a donné à cette belle scène des tombeaux de l'action, de la chaleur et un bon mouvement, en y faisant preuve d'émotion et en déployant sa voix d'une façon heureuse. Il parait bien doué pour le théâtre. — Je ne saurais en toute conscience, adresser les mêmes éloges à M. Devriès, qui est sans doute plein de bonne volonté, mais qui m'a semblé bien insignifiant dans le second acte de Faust.

Quelle dislance sépare celui-là de M. Lafont, qu'on lui a cependant sacrifié! M. Lafont est vraiment doué d'une façon particulière, et il

tout ce qu'ilfaut pour réussir : un bon physique, une.: superbe eu-' goureuse voix de basse chantante, et visiblement un vrai sens ri théâtre. Il a joué et chanté d'une façon remarquable la grande scène d la conjuration des Huguenots, où il a réuni un ensemble de qualité rares : non seulement la «haleur et l'accent, l'assurance et l'autorité" mais avec une excellente articulation, l'ampleur du geste et l'aisance de la démarche. Nous l'avons trouvé de même dans la scène de Marcel et de Valentine, où, je l'ai dit, il servait de partenaire à Mlle Thiesset Voilà qui fera un artiste.

On a donné un encouragement légitime à M. Milhau, pour la chaleur et l'énergie qu'il a déployées au quatrième acte de la Juive, dans la scène d'Eléazar avec le cardinal. Il a dit l'air : Rachel, quand du Seigneur..., d'une façon émue et avec un assez bon sentiment dramatique Mais quel malheur qu'il ne puisse soutenir un son sans horriblement chevroter!—• M. Simard s'est montré dans la scène des cartes de Charles VI. Il est sans personnalité, mais non sans chaleur et sans intelligence, et il méritait aussi d'être encouragé.

Passons du sexe fort au sexe faible. MUe Borgo, qui s'est montrée dans la grande scène des deux femmes au troisième acte du Tribut de Zamora, me semble avoir été bien partagée en recevant l'unique premier prix. Non qu'elle soit sans valeur, et ce n'est point ce que je veux dire. Dans cette scène vulgaire, pour ne pas dire plus, où l'on ne reconnaît ni le génie, ni l'inspiration de Gounod, elle a montré assurément du mouvement, de l'action et un certain accent dramatique, mais tout cela encore incomplet et demandant à être perfectionné par un travail sérieux.

Toutefois, Mlle Borgo a certainement plus de personnalité et plus de tempérament que Mlle Vix, qui nous est apparue au second acte de Salammbô. Celle-ci est intelligente et non sans, qualités, mais elle manque essentiellement de « chien » et a besoin de s'activer un peu. Elle a passé ici pourtant une meilleure épreuve que dans le concours d'opéra-comique. — Mlle Blot a été bien inspirée en choisissant la scène de la folie d'Hamlet, où elle a été vraiment délicieuse et où son succès a été de tous points mérité. Comme diction elle a eu du charme, une expression vive et souvent pénétrante ; comme chant, du brillant, de l'éclat, de la bravoure, avec des détails d'exécution d'une grâce tout à fait exquise. C'était parfait. — D'un tout autre genre est MUe Foreau. beaucoup supérieure ici à son concours de chant. Elle s'est montrée clans le premier acte de YAlcesle de Gluck, dont elle a dit le récitatif largement, avec ampleur, et dans un bon sentiment musical. Elle s'est fait surtout applaudir dans l'air : Divinités du Styx, en y apportant, avec une articulation superbe et un excellent sentiment dramatique, une chaleur singulière et parfois des accents d'une véritable grandeur.

C'est aussi dans un fragment de Gluck, la belle scène du songe d'Iphigénie en Tauride, que s'est présentée MUe Mérentié. Le morceau est particulièrement difficile et exige dans le récit de la couleur, du pathétique, de la fermeté et une grande variété d'accent. La jeune artiste s'en est tirée sinon dans la perfection, du moins non sans intelligence et sans chaleur. Elle a dit l'air si mélancolique : 0 toi, qui prolongeas mes jours, dans un bon sentiment. Tout cela était jeune encore, mais intéressant et étudié avec soin. '— MUe Thiesset a montré, dans le troisième acte des Huguenots, de la bonne volonté et le désir de bien faire. C'est tout ce que j'en saurais dire. — Et MUe Cornes nous a de nouveau ramenés à Gluck, avec la scène célèbre du sommeil de Renaud dans Armide. Il faut dire que, ptastiquement, Mlle Cornes fait une Armide superbe, et que Renaud a vraiment tort de dédaigner. Scéniquement et musicalement, ce n'est peut-être pas tout à fait la même chose. Elle n'a cependant pas trop mal dit le fameux monologue : Enfin il est en ma puissance, et on peut la louer de n'avoir pas succombé sous une tâche aussi difficile. — Et la série des récompenses se termine avec MUo Royer, qui a paru intelligente et non dépourvue de chaleur et de sentiment dramatique dans une scène à'Aida. Ces demoiselles d'ailleurs n'ont pas eu à se plaindre. Elles étaient huit à concourir, le jury les a toutes couronnées — plus ou moins. On n'est pas plus galant.

ARTHUR POUGI*.

ROSINE STOLTZ

La grande cantatrice qui, sous ce nom, qui n'était pas le sien, fit p» 1' dant plusieurs années les beaux jours de l'Opéra, est morte jeudi dernier à Paris, à l'hôtel Bellevue, qu'elle habitait. Grande artiste ^ intrigante fieffée, elle reste une figure singulièrement énigmatique e dont il est diantrement difficile de retracer l'histoire. En tout cas, temps me presse trop pour que je puisse l'essayer en ce moment- Peu