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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1898-05-22

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 22 mai 1898

Description : 1898/05/22 (A64,N21)-1898/05/28.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5782560h

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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LE MENESTREL

de l'histoire delà musique est bien compris dans ses proportions modestes, et si l'on y peut relever l'oubli de quelques noms importants, tels que ceux de Monsigny, de Philidor et de Berton, il sera lu néanmoins avec utilité et avec fruit par ceux qui n'ont pas encore les notions indispensables de cette histoire de l'art dans notre beau pays de France.

— D'Amiens : L'Harmonie municipale vient de donner son grand concert annuel avec un très gros succès de programme et de solistes. — M. Lorrain d'abord, très applaudi avec deux mélodies accompagnées au piano, s'est surtout fait acclamer dans l'intermède de la Nativité, (l'Ange du mal) d'Henri Maréchal, où sa voix de basse chantante a fait merveille, mêlée aux belles sonorités de l'Harmonie qui l'accompagnait. M1Ie de Brolls, dans l'air de la « Reine de la nuit » de la Flûte enchantée, la Chanson espagnole de Delibes, le Noël païen de Massenet; M. Carcanade, dans de charmantes pièces de Godard, Widor, etc. ; M. Veyret enfin, dans de très plaisants monologues, ont recueilli avec M. Bulot, pianiste accompagnateur, les plus chaleureux applaudissements au cours de ce beau concert, dont l'organisation fait le plus grand honneur au Président de l'Harmonie, M. J. Goutier, et à son excellent directeur, M. Carboni.

— La Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts met au concours pour 1898 une suite d'harmonie militaire ayant pour sujet : les Grandes Manoeuvres. Cette composition comportera quatre numéros de caractères différents ainsi disposés : N° J. Le départ pour les grandes manoeuvres, chanson de roule; 2. La grande halte, repos avant la bataille; N° 3. La bataille; N° 4. La revue, retour du régiment. Les paroles de la Chanson de route sont imposées. La durée d'exécution des quatre suites ne pourra excéder vingt minutes. L'orchestration sera celle employée pour les musiques de l'armée, à l'exception toutefois du petit bugle et des troisièmes clarinettes. Une réduction au piano sera jointe à la partition d'orchestre. Une médaille d'or de 300 francs sera décernée à l'auteur de la meilleure oeuvre, qui sera exécutée pendant la séance publique et solennelle de 1898. Les envois seront adressés franco, avant le 30 juin 1898, au secrétaire de la Société dunkerquoise, à qui l'on peut s'adresser pour toute demande de renseignements.

— De Glermont-Ferrand : Très grand succès pour Mme Tarquini d'Or, qui vient de donner une représentation de Mignon devant une salle comble. M™ Desgoria, MM. Jullian et Dons ont eu leur part d'applaudissements.

— De Lisieux : Le grand concert donné à ses membres par le choral « Les Enfants de Lisieux » a obtenu un très grand succès, grâce à la présence de Mme Guyon-Delaspre et de M. Mauguière, qui ont été acclamés après le Poète et le Fantôme de Massenet, chanté en duo. On a aussi beaucoup applaudi M. Mauguière dans Enchantement, de Massenet, et l'air de Suzanne, de Paladilhe, Mme Guyon, dans « tes vingt ans » de Sapho, de Massenet, le choeur de l'orphéon, Mlle Grégoire, pianiste, MM. Menjaud, Rousselot, violoncellistes, et Tremblay, violoniste.

— CONCERTS ET SOIRÉES. — Au cercle du Saphir-Royal, concert organisé par M"" de Tailhardat, où l'on a surtout applaudi le beau talent de M'i° H. Renié. La romance de Lakmé a été aussi merveilleusement dite par M" 0 Kireevsky. I es élèves de M" 0 de Tailhardat ont brillé au piano et ont très bien chanté un joli, choeur de Delibes, les Norvégiennes. M 1' 0 Darblay et M. Vargas ont joué le Rendezvous, de Coppée, d'une façon remarquable. — Salle Pompadour, très intéressante réunion annuelle des élèves de piano, solfège et accompagnement de M" 0 CadotLaffite. — Salle Flaxland, les élèves de M 11" Cholmondeley ont fait, en présence de M. Decombes, un excellent concours sur Source capricieuse, de L. Filliaux-Tiger. — A Nevers, succès pour les élèves de Mme Combrisson, dans des oeuvres classiques; parmi les oeuvres modernes, citons : Passepicd, de Léo Delibes, Lakmé, de Delibes, Source capricieuse, de L. Filliaux-Tiger, et Valse interrompue, de Wachs. — Audition d'oeuvres de L. Filliaux-Tiger a été donnée par les élèves de M"« H. Collin. M 11" H. Collin a ravi l'auditoire en exécutant Source capricieuse, qu'il lui a fallu redire. Les charmantes scènes du Roman d'Arlequin, de Massenet-Filliaux-Tiger, jouées par M" 0 H. Collin et L. Filliaux-Tiger, ont eu leur succès traditionnel. — Salle Mustel, audition des élèves de M" 0 et M"° Véras de la Bastière. Parmi les morceaux les plus remarqués, citons : Allegro et Marche, Trojelli (M. M. Bézuquet), la Gracieuse, Trojelli (M"° Collin), la Mare aux grenouilles, Wachs (M. Bézuquet), Polichinelle, Rougnon (M"° Boulogne), l'Amour est un enfant, "Weckerlin (M"» Doal), Marche des batteurs de Xavière, Dubois (M" 8" d'Abzac) Mon petit coeur soupire, Weckerlin, Ça fait peur aux oiseaux, Bernard (M"" Violette), Valse des houblons de l'Ilote, Missa (Mlu Daviaud), Eau courante, Massenet (M11* Rousset). Deux choeurs de Missa et Lacome, Gouttes de rosée, ont eu un grand succès ; ils étaient dirigés par M" 0 de la Bastière, qui s'est fait également applaudir dans l'air de Carmen et le Boléro, de Delibes. MM. Kerrion, Rousseau et Montaux (de l'Odéon), qui prêtaient leur concours, ont été très appréciés.

NÉCROLOGIE L'auteur de la traduction des Maîtres Chanteurs de Nuremberg qu'on représente en ce moment à l'Opéra. M. Alfred Ernst, critique musical de la Paix et bibliothécaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, est mort dimanche dernier a Paris, à la suite d'une courte maladie. Ancien élève de l'École polytechnique, M. Alfred Ernst avait abandonné les sciences pour les lettres, et s'était pris de passion pour l'oeuvre wagnérienne, qu'il défendait avec cette àpreté farouche qui est le propre des admirateurs du maître de Bayreuth. Il avait débuté dans la critique musicale par un livre intitulé l'OEuvre dramatique de H. Berlioz (Calmann Lévy, 1884, in-12) ; il avait ensuite publié Richard Wagner et le drame contemporain (Librairie moderne, 1887, in-12), puis, sous ce titre : l'Art de RichardWagner, l'oeuvre poétique (Pion, 1893, in-12), un volume

qui devait être suivi d'un autre consacré à l'oeuvre musicale, lequel rest inachevé. Il avait encore donné, en société avec M. Elie Poirée, une Etui sur « Tannhàuser » de Richard Wagner, analyse et guide thématique (Calmann Lévy, s. d. [1895], in-8). On sait à quels débats donna lieu sa traduction des Maîtres-Chanteurs, venant se substituer, à l'Opéra, à celle de notre regretté collaborateur Victor Wilder, qui avait servi à la représentation de l'ouvrage lorsque celui-ci fut donné pour la première fois en français à la Monnaie de Bruxelles. M. Ernst avait terminé aussi une traduction de VOr dû Rhin dont il avait fait entendre quelques parties dans des séances intimes et publiques Il était âgé de quarante et quelques années.

— Une dépêche de New-York a apporté cette semaine la nouvelle de la mort subite du fameux violoniste hongrois Edouard Remenyi,l!un des artistes assurément les plus extraordinaires de ce temps. Depuis près de vingt ans Remenyi avait quitté l'Europe pour aller continuer en Gochinchine, au Japon, en Amérique, sa vie de bohème artistique et les succès qui n'avaient jamais cessé de l'accompagner. Né à Heves en 1830, il avait à peine quitté le Conservatoire de Vienne lorsque éclata la révolution hongroise de 1848; il s'engagea comme volontaire, fit toute la campagne contre l'Autriche et v gagna le grade d'adjudant. La Hongrie définitivement vaincue, ildut,comme tant d'autres, prendre le chemin de l'exil. Il partit alors pour l'Amérique et commença là cette étonnante carrière de virtuose où il devait trouver une si grande renommée. De retour en Europe en 1853, il faisait à Weimar la connaissance de Liszt, qui lui donnait d'utiles conseils. Il devenait l'année suivante, à Londres, violon-solo de la reine d'Angleterre. Mais son humeur vagabonde l'emporta bientôt, et il entreprit sur le continent une série de voyages qui lui valurent d'énormes succès, entre autres à Paris, où il se fit entendre d'abord en 1865. Il visita ainsi l'Allemagne, la Belgique, la Hollande, au bruit des applaudissements, et en 1875 sembla se fixer ici, où il se fit entendre à diverses reprises aux concerts populaires de Pasdeloup. Son incessant besoin de locomotion le reprit vers 1878, et c'est alors qu'il traversa de nouveau les mers pour des voyages sans fin. Remenyi était un artiste étrange, de l'école de Paganini, avec quelque chose de fauve et de sauvage, artiste au jeu parfois désordonné et un peu trop excentrique, mais d'une grandeur réelle et d'une incontestable puissance qui s'alliaient, chose rare, au charme le plus pénétrant. Il joignait à une véritable fièvre d'exécution, étrarge et mélancolique, les accents de la passion la plus intense et delà tendresse la plus expressive. Maître ae son instrument comme pas un, il éblouissait le public par des difficultés inouïes et le fascinait par les effets d'une fougue et d'une verve dont on ne saurait se faire une idée quand on ne l'a pas entendu. C'était le romantisme appliqué à la virtuosité dans son extrême puissance. Un tel artiste ne saurait faire école, mais il était vraiment prodigieux et procurait à ses auditeurs des sensations absolument inconnues. Le répertoire ordinaire du violon se trouvant d'ailleurs trop restreint pour son tempérament excessif, R'emenyi prit le parti de transcrire pour le violon, à son intention, un grand nombre d'oeuvres écrites pour le piano et choisies surtout dans les productions des maîtres romantiques. C'est ainsi qu'il a adapté à son instrument des nocturnes de Field, des mazurkas, des valses et des polonaises de Chopin et diverses pièces de Bach, de Schubert, de Mendelssohn, sans compter le Tambourin de Rameau. Ces transcriptions, fort adroitement faites,ont obtenu un très réel succès sous le titre de Nouvelle école du violon. Avec Remenyi disparaît un artiste absolument original et d'une nature telle qu'on aurait peine à rencontrer le pareil. A. P.

— Il vient de mourir à Oedenbourg (Hongrie), dans des conditions misérables, une cousine germaine de Liszt, qui, née Liszt, était veuve d'un certain Maar, gardien du parc de la ville. Liszt avait, de son vivant, secouru largement et fréquemment cette pauvre femme, qui conservait de son « grand cousin » un souvenir qui allait jusqu'à l'adoration.

— De Liège on annonce la mort d'un violoniste distingué, Désiré Heynberg, qui fut, de 1861 à 1897, professeur au Conservatoire de cette ville, où il forma nombre d'élèves remarquables. On cite surtout parmi eux MM. Guillaume Rémy, Marsick (tous deux aujourd'hui professeurs au Conservatoire de Paris), Eugène Ysaye, Ovide Musin, Arthur Guidé, Armand Parent, etc.

HENRI HEUGEL, directeur-gérant.

ON CÉDERAIT de suite, pour cause de santé, un bon et ancien fonds de musique, lutherie et pianos. Excellente situation. Facilité de paiement. S'adresser aux bureaux du journal.

Vient de paraître, chez E. P'asquelle, l'Epidémie, la pièce en 1 acte de M. Octave Mirbeau, représentée récemment au théâtre Antoine.

IMPRIMERIE CENTRALE DES CHEMINS DE FER. — IMPRIMERIE CIIAIX, RUE BERGERE, 20, PARIS. — (Sucre lorllleB).