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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1932-11-21

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 21 novembre 1932

Description : 1932/11/21 (Numéro 17778).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5778084

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/06/2008

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Les sortilèges de la Seine

En ce moment, dans Paris qui se couvre si rapidement d'une ombre où les lumières coulent comme des neiges dorées,' il est un lieu plein de séductions vigoureuses. Il se trouve le long de la Seine, au Salon nautique.

Là, sur la terre et sur l'eau, on voit des miracles de grâce et de force, les trouvailles d'une humanité plus ingénieuse chaque année à composer les besoins antiques sur des formes nouvelles, à .pousser toujours plus avant l'art du métal et du bois, à se donner des instruments sans cesse plus prompts, plus commodes et d'une plus libre aisance.

J'ai tpu jours admiré l'économie d'espace, la science d'utiliser chaque centimètre carré que montrent les habitations des gens des fleuves et de la mer. On dirait que, pour porter leurs foyers, leurs chances et leurs vies, ils n'ont besoin que d'une partie infime des ressources nécessaires au commun des hommes et que la brise, le large et l'ondulation éternelle des vagues sont leur plus profonde, leur essentielle exigence.

Mais souvent, à voir l'exiguité, la ligne simple et robuste de certains bateaux, on se trompe sur la richesse de leurs moyens. Seul un marin peut savoir ce qu'il peut loger entre les flancs de sa demeure vagabonde.

Pas un pouce n'y est perdu. Le plancher, les parois, depuis la poupe jusqu'à la proue contieñ nent des secrets charmants. Tout est truqué, calculé, distribué en cellules, en alvéoles où les choses prévues pour elles s'encastrent avec une exactitude qui tient à la fois des jeux d'enfant et des lois mathématiques. Tolstoï disait, dans sa mélan- colique sagesse « que les hom- mes sont fous avec leurs ambitions et leurs querelles. Combien faut-il donc de place pour un corps dans la terre ? >

En ^regardant l'aménagement des bateaux, qui semblent si promitifs, on commence à ^fléchir sur la mesure que nous savons si ̃ mal prendre de notre vie, à nos faux besoins, au gaspillage perpétuel que nous faisons de l'espace, à l'inutilité de la plupart de nos encombrements. Tout ce qu'il faut pour la subsistance, l'hyglène et le départ est renfermé dans ces coques réduites, dans ces sobres et nettes et flottantes maisons.

Et tandis que clapote doucement le courant de la Seine, l'esprit, sans le vouloir, le suit en vagues méandres, passe de la leçon salutaire aux douces cruautés du rêve. Comment admettre en soi, même pour quelques instants, les lignes effilées, les matières robustes et taillées pour la course, les combinaisons heureuses du voyage et du foyer, bref comment se soumettre aux sortilèges évi- dents du Salon nautique sans éprouver le désir impérieux d'évasion et de le réaliser presque aus- sitôt par le truchement de l'imagination ?

Que font ici, captifs, les bateaux construits pour l'évasion, pour le vent et le flot ?

Il y a des mers lumineuses qui, tour à tour, se gonflent et se creusent, il y a des criques roses de coraux, il y a des rivages où le sable est ardent de soleil, où les hommes sont beaux, farouches et dangereux.

Des souvenirs confus se mêlent cette fuite, à cette irrésistible échappée de l'esprit. Ils se précisent, se résorbent en un seul, plus coloré, plus puissant.

Je vois une île déserte et sauvage en pleine mer Rouge. Elle a la couleur de la cendre. Sept volcans éteints la hérissent comme des piliers funèbres. Les vagues lui font une ceinture, de neige. J'ai abordé là, conduit par un équipage noir qu'épouvantait une tempête toute ruisselante de soleil aveuglant.

D'un promontoire je regarde les vagues furieuses et traversées de flèches de feu crouler avec un fracas de blocs fracassés. Soudain, dans le chenal qui conduit à la crique paisible où nous avons mouillé, s'engouffre un zaroug. Sa poupe et sa proue sont également acérées. Il est taillé avec une finesse, une légèreté extrêmes. C'est un bateau de course du Yémen, monté par des flibustiers serais. Il n'a pas de pont ni d'engins de manœuvre. C'est un rudiment ailé.

A l'avant se tient un vieil homme aveugle. Mais il connaît si bien la mer, les côtes et les îles que, avec l'aide d'un petit mousse, qui lui décrit les lieux, c'est lui qui conduit le bateau.

C'est ainsi que, en plein Paris, je fus halluciné par ce vieux pirate écoutant siffler l'eau que fendait son zaroug taillé en flèche, car, en visitant le Salon nautique. on pense aux hommes qui aiment la mer jusqu'à l'avoir dans leur moelle,

J. Kessel

LA VISITE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL A NANTES

UN ATTENTAT CRIMINEL A ÉTÉ COMMIS SUR LA VOIE FERRÉE QU'EMPRUNTAIT HIER MATIN LE TRAIN DE M. HERRIOT A cinq heures, les rails ont été coupés. entre' Champtocé et Ingrandes mais fort heureusement l'accident. put être évité

s'agirait d un nouveau geste de certains « séparatistes » bretons

Cette photographie de la voie, après l'explosion, a été prise du train pré- sidentiel que l'on aperçoit à gauche. Une longue partie du rail de la ligne descendante manque. On sait, en effet, que la-réparation de la voie détruite fut faite d'urgence au moyen d'un rail déboulonné de la voie descendante.

Les révélations publiées hier par le Matin sur l'attentat qui avait été préparé le 7 août dernier à Vannes contre- M. Edouard Herriot, président du conseil ont provoqué une émotibn d'autant plus profonde qu'à vneurê même où ces faits gra-

M. DUCLOUX

contrôleur général des recherches à la Sûreté générale, qui s'est rendu sur place pour diriger l'enquête ves que l'on avait gardés secrets étaient dénoncés, un geste criminel était commis sur la voie ferrée avant le passage du train qui emmenait à Nantes le chef du gouvernement. Vers cinq heures du matin entre les gares de Champtocé et d'Ingrandes, une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la Loire-Inférieure une explosion déterminait l'arrachement du rail extérieur de chacune des deux voies. Fort heureusement

le forfait fut découvert à temps et les réparations utiles purent être effectuées rapidement. Quoi qu'il en soit la nouvelle de cet attentat, qui aurait pu causer une effroyable catastrophe, a eu un effet contraire à celui que devaient escompter ses auteurs. Elie fut accueillie avec une indignation douloureuse par toute la population nantaise qui, comme pour mieux témoigner sa réprobation des menées séparatistes, fit un accueil extrêmement chaleureux au président Herriot.

Et ceux qui s'exprimèrent en son nom ne manquèrent pas de flétrir ces odieux agissements et de proclamer l'indéfectible union de la Bretague et de la France, l'incorporation indiscutable de la petite patrie-dans la grande.

Une vaste enquête est actuellement en cours. M. Ducloux, contrôleur générat des recherches à la Sûreté générale qui a quitté Paris en automobile pour Ingrandes dès qu'il eut connaissance de la tentative criminelle, la dirige, et certaines précisions obtenues depuis peu sur l'attentat manqué de Vannes précipiteront sans doute les résultats. Car il apparaît bien que l'on se trouve en présence des mêmes cri- minets, de la même organisation. Il faut espérer que tous les moyens mis en action permettront d'identifier les membres de cette cellule d'agitation qui vient d'affirmer une fois de plus son audace avec un éclat révoltant. Car, jamais encore, sur notre territoire, une poignée de prétendus séparatistes n'avait osé se livrer à des manifestations aussi violentes et aussi dangereuses pour !a sécurité publique.

[DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX]

NANTES, 20 novembre. Par téléphone. Il était 8 heures du matin lorsque, dans l'atmosphère blafarde d'un ciel bas dont la brume traînait sur les méandres de la vallée de la .Loire, le train régulier Paris-Nantes, par Vendôme, auquel avait été accroché la veille au soir le wagon-salon de M. Herriot, s'immobilisa en gare de La Possonnière, entre Angers et Ancenis.

La prolongation de cet arrêt Insolite et non prévu à l'horaire commençait à surprendre les voyageurs lorsque se répandit la nouvelle d'un attentat criminel commis sur la -vote ferrée.

Peu après, M. Bollaert, directeur du cabinet du président du conseil, qui accompagne M. Herriot dans son voyage, nous donnait les précisions suivantes A 5 heures du matin, le garde-voié Barrault entendait à. un intervalle rapproché, le bruit de deux détonations, qui semblaient provenir de la direction du passage à niveau sis au kilomètre 373. Il prévenait aussitôt son collègue Merpeau, et les deux hommes' se rendaient vers le lieu de l'explosion, situé à peu près à mû-distance entre les gares de Champtocé et d'Ingrandes-surLoire, distantes de 4 kilomètres. Ils purent apercevoir; au passage, une automobile qui filait à toute allure dans un chemin de terre en contrebas du remblai de la voie, et dans laquelle avaient dû prendre place de toute évidence,leur coup fait, les auteurs de l'attentat. Arrivés sur place les deux hommes constatèrent que le rail extérieur de chacune des deux voies avait été arraché par l'explosion, laquelle avait dû être produite par des pétards ,de cheddite, car le- ballast n'avait pas été endommagé, ainsi qu'il l'aurait été.fatalement s'il se fût agi d'une explosion de dynamite.

Les deux gardes-voie, prévinrent aussitôt la gare d'Ingrandes et des équipes d'ouvriers furent immédiatement envoyées pour réparer la voie montante en remplaçant provisoirement' le rail détérioré par un autre rail pris sur la voie descendante

Ces opérations purent être rapidement menées à bonne fit et, à 9 heures, le train présidentiel pouvait quitter la Possonnière pour gagner Nantes. Il ralentit à peine au passage où les criminels avaient « travaillé » et qui n'était du reste marqué, sur l'autre voie, que par l'interruption dû rail sur une vingtaine de mètres et par la présence de deux gendarmes.

Cependant, M. Herriot reposait encore dans son compartiment, et ce fut M. Bollaert qui se chargea de le réveiller et de le mettre au courant de ce qui venait de se passer. Peu après, le président du conseil voulut bien nous recevoir dans son compartiment et nous confier lui-même ses impressions.

J'ai eu d'abord le sentiment, dit-il plaisamment, quand on m'a réveillé, d'être un condamné à mort à qui l'on vient annoncer la fatale nouveüe. Pour moi, il ne peut s'agir que d'une'nouvelle manifestation du petit groupe de séparatistes qui veulent faire parler d'eux à nouvean, après leur exploit de Rennes cet été.

(Voir la suite en Dernière Heure)

M. Paul-Boncour est parti pour Genève M. Paul-Boncour. ministre de la guerre. se rendant à Genève à la 69*' session du conseil de la S.D.N., a quitté Paris hier soir.

Autour de la Table ronde

La begum SHAH NAWAZ, la seule femme déléguée des Indes, qui assistera à la conférence de la Table ronde. '̃ Phot. wide

LA POPULATION

NANTAISE

A FAIT A M. HERRIOT UN ACCUEIL CHALEUREUX Toute la journée ne fut qu'une émouvante et longue manifestation de la fidélité de la Bretagne à la France

[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]

NANTES, 20 novembre. Par téléphone. Oe fut avec 1 heure de retard que le train qui amenait M. Edouard Herriot arriva en vue de Nantes, qui alignait le long de. son fleuve aux eaux lourdes ses maisons aux façades étroites et grises comme des voilures de barque .à jamais amarrées au rivage.

Sur le quai, comme il est de coutume, les autorités de la ville et de la région étaient groupées autour de M. Cassegrain, maire de Nantes, et de M. Mathivet, préfet, qui saluèrent le président du conseil à sa descente du wagon. Puis, après les rituelles présentations, le cortège se forma rapidement pour rattraper le temps perdu.

A travers les ru0"de la belle'et laborieuse cité, qui avait revêtu sa parure des jours de fête et dont la population était massée le long des artères où il allait passer, M. Herriot, salué par de nombreux vivats, gagna l'hôtel de ville après le traditionnel, mais toujours émouvant arrêt devant le monument aux morts, monolithe de granit où sont gravés les noms des 6.000 Nantais morts au champ d'honneur.

Le président du conse'l qui semblait toujours souffrir de ses rhumatismes de la jambe droite, traversa à pas lents la cour d'honneur de ce charmant palais, dont la Renaissance a dentelé les pierres, et il fut conduit dans la salle des délibérations du conseil municipal. Entourée de ses cinq demoiselles d'honneur, coiffées du hennin d'argent et vêtues de manteaux écarlates, rehaussés d'hermine, la duchesse Anne de Bretagne l'y attendait, en la personne de la toute gracieuse souveraine des Bretons de Paris,

Là présentation fut charmante. Puis M. Cassegrain souhaita la bienvenue à M. Herriot: ̃

Ce dernier, au début de l'allocution qu'il allait prononcer, fit >une brève allusion aux incidents de la matinée Je tiens, dit-il, à m'excuser d'un

EP

E

M. HERRioT, photographié au château des ducs de Bretagne, ayant à son côté la jeune femme qui figure la duchesse Anne de Bretagne

retard qui n'est pas tout fait de ma laute et qui aurait pu se prolonger. Ensutte, le président du conseil exprima sa joie de rendre hommage à une ville et à une population qui sont un des fleurons. de. la France, et qui ont une large part de mérite et de gloire dans le sacrifice de la nation. (Voir la mlte en 20 page)

L'ETOILE DE VON SCHLEICHER MONTE. Les tractations de Hitler ayec les chefs départi Le Führer revoit aujourd'hui le président du Reich

GENERAL VON SCHLEICHER

[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]

BERLIN, 20 novembre. Par téléphone. Ce matin, Totensonntag jour des morts allemand Berlin s'est éveillé sous un ciel obscur de soufre, et une grande partie de la population est allée dans les églises, courbée sous la sévère éloquence des pasteurs, tandis que les innombrables associations de tout genre, vêtues de noir, portaient dans la banlieue des couronnes sur les tombes. Il est vraiment frappant de voir avec quelle unanimité l'Allemagne ignore le 11 novembre, et comme elle reporte les manifestations mêmes qui concernent le 11 novembre à aujourd'hui.

La plupart des Berlinois, quand ils eurent achevé leurs dévotions ou leurs visites aux cimetières, se retrouvèrent sur la Grande-Esplanade entre la cathédrale et le château impérial, et le monument aux morts de la guerre. C'était un véritable océan d'humanité sur quoi un orchestre en chapeau haut de forme, installé à une terrasse de la cathé- drale, déversait de lentes harmonies. A midi, cette musique cessa, et l'on vit apparaître au bout des ponts de la Sprée, en longues colonnes verdâtres, les sections berlinoises de la « Bannière d'Empire qui venaient rendre hommage aux soldats tombés pendant la guerre.

Long hommage que celui de ces milliers de jeunes gens en rangs serrés, au pas cadencé par des fifres et des tambours, pareils à ceux dé l'armée impériale. Curieux social-démocrates aussi, tout au moins à nos yeux de Français, que ces fiers porteurs d'étendards noir-rouge-orange. Ils font « tête à droite » et puis le salut sur des commandements rauques comme au temps du grand Frédérick, dont la statue, d'ailleurs, domine tout ce défilé démocratique. Sur le développement de la crise ministérielle, on continue à ne rien savoir d'officiel, mais certaines impressions se font jour peu à peu. Chez les chefs d'extrême gauche, on affirme que, dans sa conversation d'hier avec Hitler, le maréchal aurait dit au Führer

Vous voulez le pouvotr ? Soit. Mais avez-vous une majorité ?, Philippe Barrés

(Votr, la suite en Dernière Heure.)

LA FÊTE DU TABAC

Trois lauréates du concours d'élégance des fumeuses En médaillon Mlle Capoulade, qui a été élue reine des tabacs Phot. Matin.

La Ligue nationale pour la défense des fumeurs et des industries se rattachant au tabac ayant clos, Je jour précédent, les' débats de son troisième congrès, avait convié, hier, la nombreuse cohorte de ses membres actifs ou sympathisants à une matinée qui fut artistique et. cela va sans dire, tabagique à souhait.

Cette aimable réunion avait pris pour cadre une salle de l'avenue de Saint-Ouen, dont le ring servit de scène. Sous la lumière des sunlights que tamisaient les vapeurs de l'encens offert de toute part aux mânes de Jean Nicot, on y vit se disputer, parmi les « numéros » d'un amusant programme, trois concours tout à fait de- circonstance: un'- concours de

vitesse (cigares), dont le vainqueur réduisit en cendres un « sénateur » en l'espace de deux minutes quarante secondes un concours de lenteur (pipes), où se classa premier le fumeur qui réussit à faire vivre pendant une heure et trois minutes le feu intérieur de son « culot ». Nous eûmes aussi le concours de l'élégance du geste- (cigarettes), où six charmantes fumeuses rivalisèrent de grâce dans l'art, devenu si féminin, de pétuner. et dont yllle Suzy Pernin fut le. pre- mier prix. Enfin, les suffrages de l'assistance qui comptait nombre de personnalités de la régie, des finances et des fédérations professionnelles désignèrent comme reine des Jabacs Mlle Çapoulade.

Le colonel Brocard radical indépendant est élu

député de Grenoble En remplacement d'un socialiste GRENOBLE, 20 novembre. Télégr. Matin. Au scrutin de ballottage à l'élection législative de la 2e circonscription de Grenoble, le

parti socialiste S. P. I. O. qui avait déjà perdu, le 16 octobre dernier, le siège sénatorial qu'il détenait dans l'Isère en la personne de M. Joseph Brenier, battu par M. Serlin, collaborateur de M. Herriot à la mairie de Lyon, vient de perdre aujourd'hui le siège législatif que M. PauF Mistral, maire de Grenoble, récemment décédé, occupait depuis le 8 mai 1910. Voici

Colonel BROdARD

Phot. Martinle.

les resiuuaua üe te

Inscrits 30.055 votants 21.587. Ont obtenu

Colonel Brocard, anc.

député de Paris, rad.

indép 10.466 voix élu Docteur Martin, maire

de Grenoble, S.F.I.O. 10.399 voix Campiglia, comm.. 581 Au premier tour, il y avait eu 18.856 votants et les suffrages s'étaient ainsi répartis docteur Martin, 7.403 voix colonel Brocard, 6.538 voix M. Barbe, pad.-sac., 3.248 voix; M Campiglia, 1.487 voix.

[II s'agissait de remplacer M. Paul Mistral, décédé. M. Mistral, socialiste S.F.I.O., avait été élu pour la première fois le 8 mai 1910 et constamment réélu depuis. Aux dernières élections de mai 1932 Il avait été réélu au deuxième tour de scrutin par 12.917 voix. contre 9.685 à M. Perrot, démocrate populaire, et 533 à M. Campiglia. communiste. Il y avait eu 23.314 votants. Au premier tour les suffrages s'étaient ainsi répartls MM. Mistral, 10.478 voix Romanet, U.R.D., 5.061 Perrot, 5.032 Campiglia, 1.891.] ̃ ̃

Les élections catalanes se sont déroulées dans le calme le plus complet

Voir nos dépêches en 3' page

M. Mussolini est propriétaire à Monte-Carlo

Monte-Carlo, 20 novembre. (Dép. Dailÿ Mail), On ignore généralement que M. Mussolini possède une maison à Monte-Carlo, car ni lui, ni aucun mem-i bre de sa famille n'y ont jamais sé-: journé.

Cette maison appartenait à la veuve du général italien Cortella. Quand elle mourut, il y a de cela six ans, elle léqua sa propriété et tout son contenu au duce.

La villa est richement meublée et renferme des œuvres d'art d'une grande valeur. Parmi les tableaux qui s'y trouvent est un grand Monticelll et plusieurs toiles dues à Philippe de Champaigne ou à son école.

M. Mussolini, néanmoins, cherche à se défaire de la maison il l'a mise en vente au prix de un million de francs. Les projets de l'aviatrice Mollisson LoNDnEs, 20 novembre. Téléph. Matin, On télégraphie du' Cap que Mrs Amy Johnson-Mollisson a annoncé que si les conditions atmosphérique sont à peu près favorables, elle tentera le raid retour le Cap-Londres en essayant de battre son record de vitesse. En cas de mauvais temps, elle s'embarquera le 25 novembre à destination de Southampton.

Le Gulf-Stream passerait au nord de la terre François-Joseph

Moscou, 20 novembre. (Dép. Radio). D'après les journaux soviéti. ques, l'étude des données scientifiques rapportées par l'expédition du briseglace Malyguine, établirait d'une façon indiscutable que le courant du Gulf-Stream passe au nord de la terre François-Joseph. Ce courant chaud se tient à une très grande profondeur, sous une couche d'eau froide. Lés recherches du brise-glace Tahnyr et du bateau Kni-povitch confirment ce fait qui pourra avoir des conséquences considérables pour l'exploitation de cette région.

La lutte

va continaer dans, le Gran-Chaco LONDRES, 20 novembre; (Dép. Havas). On mande de la Paz (Bolivie) Toutes les classes de réserve de 1923 à 1929, ont été 'mobilisées pour poursuivre les hostilités contre le Paraguay 1 dans la région du Gran-Chaco. En quatrième, page

LES SPORTS

et LES MILLE ET UN MATINS 1 premier Janvier gagne à Auteuil

PREMIER JANVIER, monté par le jockey M. Théry, qui s'est adjugé la première place dans le prix Richard Hennessy, hier à Auteuil. (Voir en page sportive).

LE JAPON REFUTE LES ARGUMENTS

DU RAPPORT LYTTON Et défend son intervention en Mandchourie

La Chine, de son côté, se déclare prête à intensifier la résistance

[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER] GENÈVE, 20 novembre. Par télépltone. Le secrétariat de la Société des nations a communiqué, cet aprèsmidi, les observations du gouvernement japonais sur. le rapport de la commission Lytton.

Au début, le gouvernement japonais déclare apprécier sincèrement les efforts faits par la commission Lytton' pour se rendre compte d'une situation extrêmement complexe et généralement mal connue mais on comprendra aisément qu'un séjour très rapide ne lui ait pas permis de se faire une idée complète de l'état de choses qui règne en Chine.

Le gouvernement japonais examine ensuite la situation générale en Chine en déclarant qu'un grand nombre de constatations du rapport confirment, sans que le moindre doute soit possible, la thèse japonaise que la Chine n'est pas un Etat organisé. Il est impossible de comprendre pourquoi la commission refuse de souscrire à cette formule. Toutefois le rapport admet l'impuissance du gouvernement central.

Dans ses observations le gouvernement japonais fait aussi remarquer que l'anarchie et la xénophobie ont obligé les puissances étrangères à instaurer en Chine un système qui n'existe nulle part ailleurs pour la protection de leurs droits et intérêts. En outre la commission ne semble pas avoir dégagé avec une suffisante précision le statut réel de la Mandchourie.

On a parlé comme d'un mystère de la position spéciale revendiquée par le Japon en Mandchourie. Pourtant, rien n'est plus simple. Ce n'est que la somme des droits nombreux et importants que le Japon tient des traités, en y joignant les conséquences naturelles de la proximité, de la situation géographique, historique et économique. Ces intérêts sont spéciaux et vitaux et justifient les mesures d'autoprotection, telles que les admet le droit international.

Le gouvernement japonais regrette que le rapport traite séparément des attaques graves, dont les droits du Japon ont été l'objet et qu'il s'abstienne d'en dégager une vue d'ensemble il

M. MATSUOKA, délégué du Japon au conseil de la S. D. N; (en haut) et le docteur YEN, représentant de la Chine au conseil et à l'assemblée extraordinaire de la S. D. N.

y a là des manifestations multiples et flagrantes de l'intention bien arrêtée d'anéantir les droits du Japon en Mandchourie.

C'est la un fait capital. Si on le néglige, on ne peut pas comprendre l'incident du 18 septem6re 1931.

(Voir la suite en 25 page)

Propos d'un Parisien La diplomatie devant l'assiette Une délégation française vient de partir pour Berlin. Elle est chargée de reviser le dernier traité de commerce franco-allemand.

Que tous ceux-et ils sont, hélas nombreux,- qui, aujourd'hui, cherchent des places et du travail y prennent garde cette nouvelle, qui peut leur sembler moins importante qu'un match de boxe, les touche directement. Selon que ces messieurs sauront les défendre bien ou mal, il y aura du bifteck sur l'assiette ou non:

Nos délégués qui, en 1927, discutèrent l'accord franco-allemand furent responsables d'une partie de notre crise. De deux choses l'une ou ils furent roulés comme des enfants ou, ce qui est sans doute plus près de la vérité, ils crurent bien faire en étant « chic » en face de nos anciens adversaires. C'était la mode. Il fallait se montrer bon Européen. Je ,pourrais citer une industrie qui fut lourdement atteinte parce qu'un de nos fonctionnaires coloniaux voulut aussi se montrer bon Européen. Il ne comprenait pas que là meilleure façon de se montrer bon Européen était d'abord de se montrer bon Français.

Les concessions accordées à l'Allemagne en 1927 ont, avec l'application de la loi des assurances sociales qui a élevé au plafond les frais généraux, quasi démoli notre industrie. Les Allemands et ils eurent bien raison en profitèrent aussitôt. Ils nous inondèrent brutalement de leurs produits, tout en restreignant, de plus en plus, par tous les moyens imaginables, leurs achats en France. Telle fut, encore une fois, la récompense d'un beau, geste.

Chômeurs, chômeuses, demi-chômeurs, quart-de-chômeurs, jeunes gens qui cherchez du' travail, suivez avec attention la négociations difficile de nos représentants et suppfiez-les de penser avant tout à votre assiette. IiOuis Fprgst j