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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1932-03-03

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 03 mars 1932

Description : 1932/03/03 (Numéro 17515).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k577545f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/06/2008

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LE MINISTERE

DE LA DEFENSE NATIONALE

Antérieurement à la guerre de 1914, le principe d'un ministère de la défense nationale avait été mis déjà en discussion. Ses partisans avaient toujours hésité à le réaliser, car on ne pouvait mettre sur pied cette formidable organisation sans de sérieuses études préalables ni sans vaincre la résistance de départements sou-. deux de leur autonomie, craignant d'être sacrifiés, tout au moins incompris. Certains estimaient même dangereuse la réunion, entre les mains d'un seul ministre, de: tous les moyens milliaires du pays.

La décision a été prise en quelques heures il reste maintenant à réaliser. Peut-être est-il plus facile de tenter ainsi l'expérièrice tout le monde doit y collaborer loyalement, car le principe, en soi excellent, est de ciricpnstance tout dépendra de son application.

D'abord voici résolue, au moins provisoirement, la question d'un ministère de l'air, créé dans des conditions identiques d'improvistation, qui n'a, en somme, jamais existé légalement puisque son statut était en suspens depuis des années.

L'interdépendance des armementis, ainsi affirmée, empêchera à Genève le morcellement des éléments de notre sécurité dans des commissions trop particulières..

Cette création correspond à un désir de centralisation sinon de .compression, par suite à une apparence d'économies budgétaires. Aussi, pour employer l'expression à la mode, l'a-t-on placée: sous le signe de la plume les ininistre, qui fut un spécialiste des financés, a constitué un secrétariat général composé d'un triumvirat de contrôleurs généraux.

Pour calmer l'émotion légitime d'un corps, à juste titre fier de son passé, qui jadis engloba sous sa direction la marine marchande, les colonies .et leur armée, qui craignait de devenir une simple direction- sous, le contrôle d'un haut fonctionnaire dé l'armée, on déclaré qu'il ne s'agissait ni de subordination ni de fusion, mais de coordination. Principe encore excellent, car on né peut plus imaginer des opérations militaires, navales, aériennes, entreprises séparément, mais seulement des actions combinées, avec une Unité de vues assurée par un haut comité de liaison des étatsmajors. Personne ne songe a vêtir la marine en bleu-horizon après avoir habillé les aviateurs en marins.

Deux sous-secrétariats centralisent les questions relatives à l'administration et aux fabrications de matériel, tant pour les besoins du temps de paix que pour peux de la mobilisation. Il suffit de se souvenir pour comprendre l'importance de la seconde fonction. La dernière guerre a été une lutte d'usines autant :qu'une lutte d'armées la mobilisation ayant envoyé au front ingénieurs et ouvriers, nous avions une incontestable infériorité en matériel et en possibilités de fabrication. L'artillerie navale a mis alors à la disposition de l'armée ingénieurs, fonderies, laboratoires, polygones. et a grandement contribué à la mise en action d'une artillerie lourde, inexistante au début des hostilités. Depuis, elle fabrique les canons de la marine, les installe à bord, organise la direction du tir. Or, un projet de loi, portant réorganisation du service des fabrications de l'armée, est soumis au Parlement. Serait-il logique d'avoir deux corps d'ingénieurs d'artillerie et quel est celui qui possède actuellement l'organisatiori et l'expérience ? La technique de l'artillerie est une. Le Creusot, Saint-Chamond, Krupp ont-ils deux corps d'ingénieurs ? Amiral Docteur.

(Voir la, suite en 2- page, 4* colonne) LE CONGRES

de la Fédération nationale des femmes s'est ouvert hier

Phot"" Manuel Irères.

Mme Tit. LESCOUVE

présidente générale de l'association Qui a prononcé te discours d'ouverture iV&r: en & page, V* cptomte).

Le fils de Lindbergh a été enlevé

par des bandits

Les ravisseurs exigent une rançon de olus d'an milfion de francs que le colonel consent payer pour épargner tout péril à son fils Cependant le célèbre aviateur, auquel l'amiral Byrd et le pilote Chamberlin prêtent leur concours, va entreprendre dea; recherches en avion

Le président Hoover se fait tenir au courant de la situation

[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER] LONDRES 2 mars. Par téléphone. Des télégrammes de New-York annoncent que le fils âgé de 19 mois du colonel Lindbergh, le célèbre avia- teur américain, et de Mme Lindbergh Qui, avant son mariage, était, on le sait, miss Morrow, fille de feu l'ambassadeur des Etats-Unis à Mexico, a été enlevé, pendant la nuit, de la résidence de ses parents dans les bois de Hopewell (NewJersey); par des individus qui demandent une rançon de 1.250.000 francs pour restituer le bébé à ses parents. L'enfant avait été mis au lit par sa nurse, hier soir, à 20 h. 30, et ce n'est que .deux heures plus tard que celle-ci s'aperçut de la disparition.

La fenêtre de la chambre était grande ouverte et. sur une feuille de panier épinglée au berceau, les ravisseurs avaient "écrit un message posant leurs conditions.

L'alarme fut aussitôt donnée. Un cordon de police entoura la demeure des Lindbergh. Toutes les routes furent étroitement surveillées et les automobilistes arrêtés et questionnés par les policiers.

Une rapide enquête permit de constater qu'une personne seulement avait pénétré dans la chambre à coucher du bébé, mais elle avait évidemment des complice» restés au 'dehors, car on, a relevé sous, ,la .fenêtre' les traces de pas d'au moins un homme et une Plus tard la police a trouvé une auto abandonnée et elle attache une grande de importance- à cette découverte. D'autre part, d'après les dépositions intéressantes recueillies par les autorités, on note celle d'un livreur qui, la nuit dernière, aperçue dans un fossé sur le bord d'une route, à environ trois kilomètres de Hopewell, un paquet ressemblant à une poupée emmaillotée. Ne sachant pas alors que le petit Charles Lindbergh avait".été enlevé, il n'y attacha aucune importance. Mais, à la suite de ce récit, les détectives font des recherches dans le voisinage.

Bien qu'aux dernières nouvelles. le colonel Lindbergh ait consenti à payer aux criminels la rançon qu'ils exigent par crainte, qu'il ne survienne malheur à son fils, M. vyilliamson, chef de la police de Hopewell, dans une interview qu'il a accordée, cet après-midi, par téléphone transatlantique à l'Eveiting Standard de Londres, déclare que le célébre aviateur a l'intention de survoler la campagne dans l'espoir de trouver des traces de ses ravisseurs.

Plusieurs de ses amis aviateurs, dont l'amiral Byrd, le célèbre explorateur polaire, et le fameux pilote transatlantique Chamberlain, lui prêtent leur concours.

M. Williamson ajoute que l'enlèvement a pris la proportion d'un événement national, car il s'agit du`flls d'un des hommes les plus populaires des Etats-Unis. Aussi dans toute l'Amérique attend-on avec anxiété le résultat des recherches. Le président Hoover rlui-même a eu aujourd'hui un entretien à ce sujet avec fattorney général des Etats-Unis. Un projet de loi t

Washington, 2 mars.' (Dép. Herald.) Les deux Chambres du Congrès ont été saisies aujourd'hui de plusieurs demandes tendant à l'application de la peine de .mort au crime d'enlèvement.

Différents orateurs se sont émus de l'enlèvement du Ris de Lindbergh.Le changement de temps, s'affirme

PLUIES PROCHAINES

Les gelées, au matin du 2 mars, avdïent faibli sur nos régions, comme dans l'Est, et cesse dans le Sud. A Paris et banlieue, des -Se et 4° à Beauvais 5°, comme à Nancy des 6° à Strasbourg et Dijon, gelées presque normales à cette époque.

Quant à la pluie, elle s'acharne sur Perpignan, après 18 m/m la 29 jévriet', 76 le l"r mars, on trouve 40 "̃/» le 2 et la pluie y continue. Elle est très rare ailleurs 1 m/m à JVîines, 6 à Bayonne. Mais elle est en marche vers le centre de la France et le 3 mars en verra quelques chutes isolées, sauf au N.-E., où la gelée persistera encore. Partout ailleurs, c'est l'adoucissement et le dégel, fort.désirés et souhaités, au lieu du froid rigoureux qui, en ce mois de février, a été fort désagréaolg. Vienne, vienne le printemps et vienne la pluie 1

Gabriel Guilbert,

directeur des services météorologiques • du e ptattn ».

EN DEUXIEME. PAGE

LE £,RAND ROMAN DJAVENTUREJ'

Poursuivant les Chinois qui battent

précipitamment

en retraite

les Japonais occupent Tazang, Chapeî

et Chen-Ju

et continuent leur avance CHAPE! BRULE, COUVRANT CHANGEA! D'UN BROUILLARD DE FUMEE

[SERVICE SPÉCIAL DU « NEW YORK TIMES »I CHANGHAI, 2 mars. Par Press Wireless. Les trouroes japonaises sont entrées à Tazang, à midi 30 (heure locale). La retraite chinoise dégénère en upe véritable panique, au point que les Nippons ont de la peine à maintenir le contact avec les soldats chinois qui se retirent précipitamment.

Les troupes chinoises ont, par ailleurs,, entièrement évacué Chageï à l'aube. On confirme qu'elles ont mis le feu à de nombreux quartiers en se retirant. A 17 heures, les Japonais ont occupé Chen-Ju et poursuivent leur avance.

Dans le secteur de Tazang l'avance nippone continue et la. retraite de l'armée chinoise tourne rapidement au désastre.

Les généraux de la 19' armée cantonaise se plaignent amèrement de Chang Kaï Shek et affirment qu'ils ne se rendront pas, mains qu'ils organiseront la résistance sur des positions préparées à l'avance. On apprend maintenânt que "l'appui de Chahg Kaï Shek se limitait

à deüx divisions de 3.000 hommes, non préparés' à la lutté. L'ordre de retraite avait été don\né hier 16 heures aux troupes ^chinoises et le mouvement a commenacé, dans la nuit, mais les obser;vateurs militaires ignoraient tout jusqu'aujourd'hui- à midi.

M. Soong, ministre des finances, a déclaré que la retraite a été ordonnée par le gouvernement central. Le général Tsaï Ting Kaï, qui commande la 19, armée cantonaise, ne ménàge pas ses critiques au sujet des agissements.de la clique de Nankin. (Copyright.)

Dans Chapeï en flammes évacué par les Chinois [PAR CABLE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL D'AtTXION DE RUFFÉ]

CHANGHAI, 2 mars. (Via Eastern). Comment décrire l'aspect tragique de Changhaï Probablement un ciel et un soleil radieux illuminent la campagne avoisinante, mais, depuis cette nuit, un gigantesque incendie dévorant tous les faubourgs de Ghapeï, après avoir lancé de tout part ses torsades et colonnes de flammes dans J'holocauste final au dieu de la guerre, recouvre toute la ville d'un immense linceul de crêpe qui étend sa nappe faite de cendres et de fumées, et enveloppe les navires de guerre de toutes les nationalités dans une sorte de brouillard suffocant.

L'armée japonaise contemple ce spectacle terrible de toute une ville en flammes, rappelant l'incendie de ;Moscou, tandis que les troupes cantonaises ont» battu en retraite précipitamment.

J'ai pénétré dans la région hier encore défendue par les Chinois et maintenant en ruine, en débouchant dans, Chapeï par une rue de la concession internationale barrée de fils de fer barbelés et de sacs à terre défendus par les troupes anglaises.

(Voir la suite en Dernière Heure)'

AUJOURD'HUI A GENÈVE ASpiBLÉE

EXTRAORDINAIRE A MOINS QU'ELLE NE SOIT A JOURNEE

Les nouvelles arrivées hier de Chine ont trompé les espoirs

mais on compte encore

sur. un armistice à bref délai [DE NOTICE ENVOYÉ SPÉCIAL]

GENÈVE, 2 mars. Par téléphone. A la veiliè de l'asseniblée extraordinaire,, nous subissons cette, nuit, au fur et à mesure des nouvelles qui nous arrivent, üne bousculade de chaque instant.

Dans l'après.-midi on considérait comme acquis que les objectifs militaires ayant été amplement atteints par l'état-major japonais, celui-ci arrêterait la poursuite des 'troupes chinoises en déroute. C'était à peu près le sens des renseignements apportés dans la journée-par M. Sato à M.. Paul-Boncour.

On espérait, qije^la bataille, étant terminée, sinon fauté, de combattants, du moins en raison de la disparition d'un des combattants, la séance de demain débuterait par un armistice de fait; Ce stade a été maintenant dépasse les dernières dépêches, qui parviennent par voies diverses aux délégations, .indiquent que le mouvement d'encerclement opéré par l'armée japonaise s'est développé avec une rapidité surprenante. L'on est bien obligé de convenir que c'est sur les champs de bataille et non point à Genève, ni mf me dans les chancelleries, que se joue maintenant la partie. Tout ce que nous avions pu dire ou écrire ne signifie pas grand'chose devant la brutalité des faits relatés de minute en minute par le télégraphe.

Dans la nuit qui précède l'assemblée, c'est une veillée d'armes bien émouvante et l'on comprend l'angoisse de M. Paul-Boncour, auquel incombe la lourde responsabilité d'épargner à ce congrès extraordinaire des nations le désastre peutêtre irréparable du ridicule.. Déjà, -à plusieurs reprises, le secrétariat de la Société des nations. comptant sur quelques nouvelles plus favorables, avait déplacé l'heure de l'ouverture de l'assemblée. Il n'est pas impossible maintenant qu'à l'aube '-car; personne ne s'éndormira cette nuit à Genève l'on arrive à ajourner l'assemblée. C'est une bien cruelle leçon, de choses pour 'la Société des nations et également pour lés négociateurs du'. désarmement.

L'on aura quelque mal, après cette épreuve finale, succédant à un bref instant d'espoirs excessifs, à recommander la suppression des armes comme seul moyens d'aboutir à une consolidation des relations pacifiques entre lets peuples.

Henry de Korab.

L'horrible assassinat à Marseille d'une fillette de 14 ans

LA MAISON OU FUT COMMIS LE CRIME En médaillon la victime Louise Il (Voir en, Dernière Heure)

Les excès de vitesse

en auto

sont toujours dangereux. Surtout quand le véhicule a été volé en vue d'une tentative de cambriolage

Deux complices à qui l'on prête de rocambolesques aventures en font l'expérience

entre le Mans et Paris

M. Bricard, juge d'instruction, et M. Badin, commissaire à la police judiciaire, ont eu à éclaircir une curieuse affaire d'auto volée. Affaire qui fut un instant mystérieuse, que d'aucuns crurent tragique et qui, peut-on penser, s'avère simplement bouffonne.

Le 12 février dernier, se trouvant dans sa boutique, M. Issanchou, boulanger, 318, rue Saint-Honoré, aperçut soudain deux hommes se glisser dans son automobile, arrêtée devant la porte, et la. mettre en marche. Le commerçant, ayant vainement tenté de poursuivre les voleurs, déposa une plainte. Le surlendemain son auto était retrouvée abandonnée rue Laugier. Le pare-choc avant, défoncé, se trouvait à l'intérieur le pare-brise avait volé en éclats le volant était détérioré des traces de sang peu importantes attestaient que quelqu'un avait été légèrement blessé. Enfin, à l'intérieur de la voiture se trouvait un cadenas fracturé portant le numéro 1910.

Sur le signalement qu'en donna M. Issanchou, les voleurs furent rapidement identifiés Marceau Chailloux, 22 ans, couvreur, sans domicile fixe, tout au moins en temps ordinaire, puisqu'on le retrouva à la Santé, et Paul Martin, 21 ans, agent d'assurances, ayant habité, 46, rue de Sévigné, et depuis peu au camp d'Istres, ayant contracté, il y a quinze jours, un rengagement. Accident

Chailloux, interrogé par M. Bricard, a avoué le vol de l'auto et il a expliqué que, s'étant rendu au Mans avec son camarade pour y voir des amis communs, il avait eu, au retour, un accident à Nogent-le-Rotroù, où l'auto avait violemment heurté le monument aux Morts.

A leur retour à Paris, Chailloux et Martin s'étaient présentés' à la caserhe des Tourelles à dessein de rengager. Martin y réussit, mais Chailloux, ayant violemment insulté et même frappé un sous-officier qu'il ne jugeait pas suffisamment obligeant, échoua finalement à la Santé.

Martin, contre qui un mandat d'arrêt a été lancé, sera interrogé prochainement.

Les enquêteurs pensent que le voyage des deux compères dans la Sarthe eut, en réalité, pour objet un cambriolage. Le cadenas trouvé dans la voiture est celui d'un poste d'essence où ils se ravitaillèrent nuitamment sans bourse délier. Il est d'autre part établi qu'après leur accident, ils eurent recours à un garagiste dont ils prirent congé de façon désinvolte. Voilà, semble-t-il, à quoi se résume l'odyssée des deux gaillards. Néanmoins, cette affaire ayant .paru mystérieuse au début, lés bruits les plu extraordinaires ont trouvé créance. Chailloux et Martin auraient eu un complice qui les emmenait dans la Sarthe violer une sépulture recelant pour plusieurs millions de bijoux de ramille. Ce complice aurait été tué dans l'accident survenu au retour. Mais de cela, ni le magistrat instructeur, ni les policiers chargés de l'affaire n'ont recueilli le moindre écho sérieux.

Propos d'un Parisien Des paysans réfléchissent Quand le vin est tiré, il faut le boire quand on a cpmmis une bêtise, il faut la payer et puisque je suis en veine de proverbes et de cette sagesse des nations qui est antérieure à la Société des nations, laquelle en manque, rappelons que les Latins disaient c Commettre une erreur est humain, mais persévérer est diabolique

Or, persévérer dans la loi des assurances sociales, telle qu'on la pratique aujourd'hui serait diabolique. Par chance, le sénateur Chauveau est ministre de l'agriculture. Il est l'auteur de la loi. Je ne crois révéler aucun secret en publiant qu'il est fort désabusé.

On a abîmé ma loi, a-t-il dit. Cette loi était, dans son principe, comme l'enfer (je vous dis que le diable y est) pavée de bonnes intentions mais il suffisait de quelques réflexions pour comprendre qu'elle allait nous mener loin. J'ai bien le droit d'en parler. Dès le vote, j'ai prévu, imprimé qu'elle allait nous précipiter dans un chômage que nous n'avions pas. De mon mieux, en ma qualité de citoyen mal organisé, mais, je le crois, conscient, j'ai crié Casse-cou » Le calcul n'était pas sorcier à faire. Infliger brutalement à nos industries, quand menaçait la crise à laquelle nous avions heureusement échappé, une formidable élévation de prix de revient, c'était mettre le doigt dans l'engrenage, tuer du coup notre exportation, vouer nos ateliers l'inactivité et, de ce fait, notre budget au déficit.

Tout cela a été crié, prophétisé. Mais on était à la veille des élections. Le diable a eu beau Jeu. Le diable fait, en ce moment, un pas en arrière, un petit pas. Déjà des candidats ont inscrit dans leur programme c Rendre facultative la loi ».

Puisque M. Chauveau est à l'agriculture, il ne doit pas ignorer que sur tel point du territoire s'organise, en ce moment contre la loi, bne énorme manifestation de paysans. D'après certaines renseignements, ils seront dans les vingt-cinq mille. On assistera à une sorte de referendum spontané. Ii. est curieux d'observer que, comme en Suisse, la résistance au socialisme d'Etat et à ses abus monte de cette terre où la réflexion n'est pas bornée par les murs d'un bureau, où l'on a devant les yeux tout l'horizon.

Louis Forest.

En quatrième page

LES MILLE ET UN MdTINS Le prince ET M capitaihb, par Al-

LES MAITRES DE LA BROUSSE Une expédition contre le gros gibier de l'Oubanghi-Cnari DE CZEï-AJSSIEÎ

Phot. R«n4 Hore»u

La traversée du Koufeouron par la caravane

LA CAMPAGNE EN, ALLEMAGNE POUR L'ELECTION PRESIDENTIELLE

En haut, une affiche des- partisans du maréchat von Hindénpûrq. On y lit cette inscription-: « La fidélité EST L'ESSENCE DEJ L'HONNEUR. '»: En bas, un. placard nazi ..••:«.Nons EN AVONS ASSEZ VOTEZ POUR. HITLER. La dictée révélatrice

Ou la vengeance de la marchande de moules

Le président Coûtant, qui dirige avec tant d'autorité /la chambre des appels correctionnels de la. cour de Paris, n'a' perdu

aucune des qualités qui firent de lui, il y a quelques années, un juge d'instruction

particulièrement redouté.

Il l'a bien prouvé hier dans un petit procès en diffamation où le « flair de l'ancien magistrat instructeur permit de confondre u n' coupable qui i s'obstinait à mentir et qui

avait réussi a

tromper les juges de première instance.

Une marchande de moules avait été perfidement, attaquée dans une circulaire anonyme; copiée à! la machine, et envoyée sous pli fermé à tous ses fôur-; nisseurs, clients et amis on y accu-' sait cette, dame: de circuler depuis un: certain temps dans une automobile, dont la provenance était, des plus -suspectes. "̃

(Voir la suite en 2* .page, 4* colonne) En Dernière Heure

ON CROIT RECONNAITRE A ORLEANS LES BANDITS QUI ATTAQUE[TENT LA BANQUE BARUCH.

Passons sur l'organisation au convoi la confection et la répartition des charges et des tippoys qui suppléeront l'auto l'établissement de l'itinéraire la prévision minutieuse du ravitaillement pour' les jours où nous serons isolés dans la brousse.

Debout sur la berge du Koukourou, que j'ai franchi avant le lever du jour, je surveille le passage de la caravane.

Le bac, en un va-et-vient régulier, retourne chercher les porteurs et' les débarque. Les tippoys ont traversée la rivière les premiers. Puis, les tentes et le matériel de popote, ensuite le reste des bagages et, pour finir, les charges de vivres du personnel. Au fur et à mesure de leur arrivée, Saraboni a groupé nos hommes; leur a fait prendre la file. Enfin les boys, le cuisinier, les marmitons et les chasseurs atterrissent; à leur tour.

Se plaçant en tête de la caravane, Saraboni, flanqué de M'Bolo, *le guide, donne le signal, du départ. En une longue théorie chepillante, nos cent cinquante hommes- défilent, suivent un instant la route, puis,, obliquant brusquement gauche,; s'enfoncent à travers la brousse. Le dernier homme vient de disparaitre. Une lueur rose farde" l'horizon. Sur la route toute blanche et déserte, l'homme de garde installé devant le primitif hangar, sous dequel s'abrite notre torpédo demeure le seul être vivant encore visible. Je lui réitère les instructions que je lui ai déjà ressassées à plusieurs reprises.

Puis, à mon tour, je me hâte sur, la trace de la caravane.

Nous voici en marcha vers les Maîtres de la Brousse.

Vers Kouagaê

Comme de juste, nous allons devant nous, au hasard. Ou plutôt à la suite de M'Bolo, car, malgré sept conférences d'une heure et demie à deux heures chacune, il m'a été,impossible d'établir un Itinéraire. La carte sur laquelle j 'ai tenté de pointer les étapes indiquées par notre guide, au cours de ces « conseils », n'a servi qu'à embrouiller ,la question. Elle demeure, bien entendu, d'une imprécision et d'une insuf firsance qui m'ont procuré de brusques crises de fureur et de multiples accès de désespoir. Au surplus, si M'Bolo a manifesté devant elle, chaque fois que je la, déployais, un émerveille- ment voisin de la stupeur, elle n'en demeurait pas moins pour lui un indéchiffrable grimoire. Et il nous a été impossible de nous entendre. Tout ce que je sais, c'est que nous devons, pour commencer, aller canjper en un. point situé au bord d'un petit cours d'eau et qui s'appelle Kouagué. Ce lieudit, qui, bien entendu, ne figure pas sur la carte, est distant de quatre à cinq heures de marche du Koukourou, vers le nordouest. C'est tout ce que j'ai pu tirer de M'Bolo.: L'essentiel est que Kouagué du moins est-ce M'Bolo qui l'affirme est un des territoires favoris du rhinocéros et de' l'élér phant.

M'installant dans mon tippoy, j'ai remonté la longue file des hommes et suis venu rejoindre M'Bolo. Mes quatre porteurs marchent (.). Voir ^e Matin du 2 mars.

phot. René Mor«»tt

Des noirs acconunodent un. lézard pont un festin futur