Mademoiselle Pompon
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ORPHELINE
La grande campagne silencieuse qui s'étend mélancoliquement des bords de la Manche aux montagnes Noires et aux monts d'Arrée est peuplée de châteaux en ruines, de manoirs assez bien conservés, de fermes vastes d'aspect indigent. Elle résume, sous ses figures les plus diverses, la Bretagne terrienne et la Bretagne maritime. Sa population, composée de Léonais, de Trécorrois, de Donmonéens et de Cornouaillais, enfante aussi bien des pêcheurs que des paysans. Toutes les variétés de costume s'v rencontrent. La race serait, en général, vigoureuse et bien portante, n'étaient les ravages de l'alcool qui la déciment. De l'autre côté de la rivière de Morlaix, les hommes sont de haute taille, d'une force peu commune, droits comme des chênes ; en deçà du Douron, la population masculine est plutôt malingre et chétive, mais les femmes et les filles apparaissent robustes, corpulentes, bien membrées, le plus souvent jolies, et même très jolies. Elles n'ont pas encore subi le contact débilitant des gens de.la ville, ou mieux des villes, de ces touristes que les