HABBÉS 343
sont en grande partie présentés sur les marchés locaux des villages puis descendus dans les centres de la plaine pour être échangés contre du poisson sec, du sel et des étoffes.
Le régime des propriétés familiales bien déterminées, a mis ces populations dans l'obligation de cultiver avec beaucoup de soins leurs terres, clôturées de murettes, aménagées en terrasses sur le flanc des montagnes, irriguées par le barrage des ruisseaux, fumées sérieusement avec un engrais composé de cendres, de détritus végétaux et de fumiers d'animaux, préparé dans les fosses des villages.
Ils se livrent même à l'arboriculture pour augmenter leurs ressources, car non contents de conserver jalousement dans leurs lougans les grands mimosas, tamariniers, baobabs qui fournissent une ombre légère aux récoltes, ils plantent des arbres fruitiers, les néré ou nette (Parkia biglobosa), les Karité (Bassia Parkii), les pruniers Kountan (Chrysobalamis Icaco),les sabra ou supégon (Cissus) donnant des grappes ayant quelque analogie avec notre raisin mais à gros noyau unique, enfin des palmiers rhoniers ou dattiers et quelques figuiers.
Tous les produits de ces arbres cultivés, ceux provenant des arbres de la brousse, baies, jujubes, gomme myrrhe, encens (albarkenle) puis les pommes et les graines de nénuphars font l'objet d'échanges et sont soigneusement récoltés pour augmenter l'avoir personnel de chaque indigène.
XXII. — Commerce
Grâce à la sécurité que nous avons.su imposer au pays, ces populations, trop resserrées sur les plateaux, descendent de