HABBÉS 323
terminé par trois branches, emblèmes du Serviteur de la Triade Divine.
Les vêtements qui lui sont spécialement réservés, et par suite devenus « tannas » pour le peuple, sont de longs boubous en cotonnade bleue foncée et lustrée, puis un bonnet, mitre rouge, orné de vert, insigne de la fonction suprême.
La personne du grand Hogon étant sacrée il est absolument défendu de le loucher ou de lui adresser directement .la parole; aussi pendant ses promenades il annonce sa présence en frappant avec un gros anneau fixé en bague au pouce de la main droite sur une clochette-castagnette attachée à un doigt de la même main. A ce signal on a le devoir de laisser la route libre et l'obligation de saluer à la mode indigène le chef religieux, l'appelant par son titre seulement :Hogon-dale, ou Hogon-gara ou Har-Hogon, etc.; car du jour de sa nomination, personne ne doit plus l'interpeller par son vrai nom.
Ces mêmes marques extérieures de respect, grand salut indigène et désignation du titre du Grand-Prêtre, sont dues par tous les indigènes qui passent devant le temple sacré, demeure du Hogon, même si celui-ci est absent ou mort.
Toutes les demandes, les requêtes ou les conversations, à part celles engagées avec d'autres Hogons ou Anna-Gara, doivent se faire en vieux dialecte Habbé-Sarrakolle par l'intermédiaire d'un des Kédiou (1) .qui accompagne toujours le chef religieux ; ce même fonctionnaire inspecte les offrandes et les cadeaux ou goûte les mets, que la piété des habitants
(1) Le fils aîné du Hogon remplit souvent la fonction d'interprète et de secrétaire de son père.