HABBÉS 225
Oumbi, Lobi, Bobo (1), Samos, Dagari Macagnes (2), etc., ayant été plus ou moins en relations avec les Gara ou Ouïe (Oua- Gara), commerçants descendus du Nord en apportant leurs rites religieux et leurs idées d'organisation sociale. Ces principes dont on retrouve les traces avec le régime matriarcal, dans les tribus dites Berbères, du nord de l'Afrique, n'ont même pas pénétré chez tous les primitifs dont quelques-uns comme les Fons, Los, Ouoro de la Forêt vivent sans aucune idée religieuse, sans règles matrimoniales, par familles indépendantes et sans liens de groupement.
En revanche dans toutes les tribus qui ont été en contact avec les invasions Soussous du xme siècle, continuées par celles des Malinkes et des Bambaras, nous voyons apparaître des coutumes importées de l'Est comme l'achat de la fiancée, l'importance de la virginité, le payement de la dot, la difficulté du divorce, le manque d'indépendance des femmes, l'héritage par les frères même des épouses, etc., etc. Coutumes qui se sont mélangées avec les règles islamiques imposées par les tribus arabisées du Nord, Maures, Foulbés, Markas.
Par suite, dans les populations du centre de la Bouele, Mossis, Bobo, Dioula-Mandés, Gourounsi, etc., composées d'éléments très disparates, nous retrouvons plus ou moins mélangées, et selon leur prédominance, les traditions et les coutumes de ces deux groupes d'envahisseurs.
Nous verrons se confirmer plus loin ces deux grands courants d'influences subies par les primitifs Soudanais, dans les coutumes rituelles de la circoncision et de l'excision, puis
(1) Docteur Ruelle, Anthropologie, 1904, XV, n° 6.
(2) Administrateur Leprince, Anthropologie, XVI, no 1.
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