Pouvoir des Evêques touchant l'Abs. de l'Hér. 453 de l'Hér. p. 139 ), qui aient cru que le Pape seul peut absoudre de l'hérésie, et qui n'aient pas voulu eux-mêmes en absoudre, on peut dire d'eux avec le ProphèteRoi : Trepidaverunt timore, ubi non erat timor. Et cela ne peut venir que de trois sources , ou de ce qu'ils n'avoient pas bien su l'étendue de leur autorité , ou de ce qu'ils étoient prévenus des opinions Ultramontaines, ou de ce qu'ils étoient peu versés dans la Tradition de l'Eglise. Car pour les autres, ils n'ont point balancé, non-seulement à absoudre de l'hérésie, mais même a donner permission a leurs Délégués d'en absoudre, etc. Et quelques pages après : Ce que toute la Tradition de l'Eglise , ce que les Conciles, ce que les anciens Papes, ce que les SS. Pères donnent aux Evêques , avec quelle justice les Papes des derniers temps le leur peuvent-ils ôter par leurs Bulles In Coenâ Domini ? Or, il est clair par les preuves que nous en avons rapportées dans le premier chapitre, que toute la Tradition de l'Eglise , que les Conciles, etc. , donnent aux Evêques le pouvoir d'absoudre de l'hérésie. Et plus bas : Quand il seroit vrai que les Papes qui sont venus depuis l'an 1563 ( qui est le temps de la 24.e session du Concile de Trente), auroient révoqué par leurs Bulles In Coenâ Domini, le pouvoir que le Concile a donné aux Evêques d'absoudre de l'hérésie ; cela n'auroit point lieu en France, où ces sortes de Bulles n'ont pas été publiées... et où l'on est persuadé, conformément aux décisions du Concile de Bâle et du Concile de Constance, que les Conciles généraux sont au-dessus du Pape. Et où en serions-nous en France, où il y a tant d'Hérétiques, s'il falloit recourir au Pape pour recevoir leur abjuration, et les réconcilier à l'Eglise Catholique toutes les fois qu'ils se présentent pour cela ?
En écrivant cette dernière réflexion, je reçois une lettre d'un Savant de Rouen, qui m'en fait presque en mêmes termes sentir la justesse. Ces jours derniers, me dit-il, neuf ou dix soldats du régiment de Fitz- James ont fait ici abjuration. Où en serions-nous , si en pareil
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