CHAP. I. Empêchemens prohibitifs. 379
violée sans faire tort à un tiers : or, les Papes ne peuvent permettre qu'on fasse tort au prochain ; mais ils peuvent, et les Evêques aussi, marquer les cas où la promesse ne doit pas avoir lieu.
Enfin la raison de la troisième partie , c'est que, comme nous le dirons ailleurs, il y a des voeux qui sont réservés au Pape, au moins en plusieurs diocèses ; et d'autres dont les Evêques peuvent dispenser.
CHAPITRE II.
Des Bans et de leur dispense.
CCCVI. LES bans sont une déclaration publique d'un mariage futur, faite pour connoître si deux personnes qui veulent se marier, peuvent le faire validement et licitement : d'où il suit que ceux qui ont connoissance d'un empêchement caché , même prohibitif, sont obligés de le révéler , tant parce que l'Eglise exige généralement et sans distinction qu'on lui découvre tout ce qui peut former obstacle au mariage qu'elle annonce, que parce que chacun est obligé d'arrêter autant qu'il est en lui, le péché de son frère.
L'Eglise porte même sur ce point la précaution si loin , qu'un seul témoin lui suffit pour suspendre la célébration d'un mariage : et cela est vrai , disent de bons auteurs (1), quand même ce témoin manquerait de moyens pour prouver ce qu'il avance ; ou que la crainte des mauvais traitemens qu'il pourroit essuyer, l'empêcheroit de paraître ; ou qu'enfin il découvrirait sa propre turpitude, en révélant un empêchement dont il auroit été complice : car quoique un seul témoin ne fasse pas une preuve complète, il suffit souvent pour
(1) Conf. de Condom. t. 2, cens. 14 , sect. 2 , p. 402. Cons. d'Angers , t. 1 , p. 269. Pontas , v. BANS, cas 10.