DE LA SÉDUCTION. 3IJ
les Ordonnances , puisqu'autrement les suborneurs ne manqueroient pas de s'introduire dans les familles par le déshonneur des filles.
Mais cette objection étoit susceptible d'une réfutation facile. En esset, celui qui emploie la séduction pour parvenir au sacrement n'est pas, à beaucoup près, si coupable que celui qui abuse du sacrement pour parvenir à la séduction, Dans le premier cas, Tautorité des parens reste* fans atteinte , puisque la fille, en oubliant le soin de son honneur, n'offense pas au moins le respect dû à ses parens , fous la main desquels elle ne cesse pas de résider y mais, dans le second cas, la démarche du mineur est une infraction des premiers devoirs de la Nature, & une révolte contre Tautorité paternelle.
En second lieu , le ravisseur joint Thypocrisie à la séductió'|í ; sous Tombre d'une union consacrée ptr TEglise , il reçoit des embrassemens qui ne sont; adressés qu'à l'époux, de prépare de sangfroid les plus affreux regrets à fa trop crédule victime.
Le séducteur, au contraire, n'a poinc à se reprocher cette perfidie; il n'a point cherché , à Taide d un titre illusoire, à induire, cn erreur lobjet de sa passion} en