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Titre : Questions diplomatiques et coloniales : revue de politique extérieure / directeur Henri Pensa

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1899-11-15

Contributeur : Pensa, Henri (1865-1946). Directeur de publication

Contributeur : Thomasson, Raoul de (1862-1939). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32846693s

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32846693s/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 15401

Description : 15 novembre 1899

Description : 1899/11/15 (A3,T8).

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57614676

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-272792

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/01/2012

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322 QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES

ils savent conformer leurs désirs aux résistances qu'ils peuvent rencontrer. Peut-être songent-ils réellement, comme on l'a affirmé ici même, à revendiquer, si les circonstances les favorisent, la possession d'un port de la côte méditerranéenne, tel que Tanger, qui, entre leurs mains, deviendrait une position militaire et commerciale de premier ordre et compléterait utilement celle de Gibraltar; ou bien pensent-ils seulement à réclamer des garanties sérieuses pour leurs intérêts commerciaux si importants au Maroc et pour le ravitaillement de cette même place de Gibraltar qui tire du Maghreb une partie importante de ses subsistances? L'avenir seul pourra nous répondre.

Les Allemands, depuis une trentaine d'années, ont accru considérablement leur commerce avec le Maroc. On a souvent annoncé qu'ils avaient jeté leur dévolu sur différents points de la côte marocaine ; ces bruits n'ont jamais été suivis d'effet, et il semble qu'ils ne suivent avec attention les affaires de ce pays que dans l'intérêt de leur commerce..

Des motifs identiques guident actuellement les Italiens dans leurs rapports avec cette contrée; mais leurs regards se tournent plus volontiers vers d'autres parties de l'Afrique.

Les Russes, tout récemment, ont cru devoir installer à Tanger une légation; ils n'ont cependant dans le Maghreb aucun intérêt à défendre, mais ils tiennent évidemment à ne pas rester étrangers aux événements qui peuvent s'y produire.

Pour les Espagnols, la situation est tout autre : maîtres depuis plusieurs siècles de Ceuta, de Melila et des autres présidios, ils ont, dans cette partie de l'Afrique, des intérêts de tradition historique dont on ne saurait contester l'existence. Jusqu'ici, il est vrai, enfermés dans leurs possessions, ils n'ont jamais pu en sortir : leur tentative même de 1860, arrêtée, par les menaces de l'Angleterre, n'a laissé aucune trace. C'est que leur action, dans chacune de leurs entreprises contre le Maroc, a toujours revêtu un caractère particulier qui l'a paralysée. Pour eux, en effet, traverser le détroit, aborder la côte africaine, c'est moins chercher à conquérir qu'à convertir, c'est entreprendre une croisade et prendre la revanche du chrétien contre le musulman, contre le maure, comme ils appellent l'indigène marocain. Mais, assagis par leurs présents malheurs, ils vont être bientôt amenés, par la force des choses, à envisager la question sous un tout autre jour et à chercher, à proximité de leur territoire, des compensations à ce qu'ils ont perdu.

A côté des Espagnols, les Français ont, vis-à-vis du Maroc, une situation politique plus privilégiée encore. Possesseurs de l'Algérie, ils confinent sur une grande étendue au Maghreb-el-Aksa. Au nord, une frontière définie marque, sur une centaine de kilomètres, la