QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
INSTITUT D'EGYPTE
ET
INSTITUT DU MAROC
L'histoire est un perpétuel recommencement, voilà longtemps qu'on l'a hautement déclaré ; et pour qui sait, tout en tenant compte des différences de temps et de lieu, se bien pénétrer de ses leçons, aucune étude n'est, plus que celle du passé, instructive ni capable de fournir, en matière de politique coloniale, d'utiles et fructueuses indications. C'est ce que reconnaissait tout récemment un auteur aux affirmations duquel une longue expérience de l'Extrême-Orient, une compétence toute spéciale et des travaux justement remarqués donnent une autorité particulière; « dégager les faits des docu« ments, écrivait-il 1, les interpréter et les remettre dans leur « milieu de temps et d'espace, en tirer les conséquences et la « leçon, c'est une gymnastique excellente pour qui devra être « en contact avec des Asiatiques, les comprendre et agir sur « eux. » C'est encore ce qu'a très bien compris un des collaborateurs les plus autorisés des Questions Diplomatiques et Coloniales lorsque, dans un des derniers numéros de la Revue, « sans prétendre d'ailleurs établir une comparaison étroite « entre deux pays aussi différents que l'Egypte et le « Maroc, tant à cause de leurs conditions géographiques res« pectives qu'en raison de l'importance du rôle historique de « l'Egypte et de son incomparable grandeur au point de vue « archéologique 2 », il a « rapproché du projet si intéressant « de M. Etienne l'effort fait par Napoléon Ier pour la création « de l'Institut d'Egypte ». La correspondance publiée de l'empereur lui a fourni la précieuse série des textes administratifs relatifs à l'organisation de cette création du « général en chef
1 MAURICE COURANT : Etudes sur l'éducation et la colonisation (Paris, librairie générale de Droit et de Jurisprudence, 1904 ; Bibliothèque internationale de l'Enseignement supérieur, vol. X), p. 69.
2 L'Institut du Maroc et l'Institut d'Egypte (Quest. Dipl. et Col., 1er novembre 1904, p. 562).
QUEST. DIPL. ET COL. — T. XVIII. — N° 188. — 16 DÉCEMBRE 1904. 47