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Titre : La Gazette coloniale & l'Empire français : organe politique et économique de la France d'outre-mer...

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1937-01-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780117h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32780117h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 15 janvier 1937

Description : 1937/01/15 (A10,N261).

Description : Collection numérique : Protectorats et mandat français

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5752353v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-20621

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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DIXIEME ANNEE. — N" 261

HEBDOMADAIRE

VENDREDI 15 JANVIER 1937

la mission Four eau et la réunion de I Algérie du Sénégal et du Congo

Dans le numéro de décembre du i Monde Colonial », M. Leroy nouj donne quelques souvenirs inédits sur cette mission dont il | est actuel.ement le dernier, survivant civ',1. En 1888, M. Leroy, qui venait de faire à ] Biskra la connaissance de Foureau et qui avait subi son influence, se dirige vers le Sud. En 1889-1890, il a déjà accompli quelques explorations dans le SudAlgérien, tant au Sorif que dans le Zâb Schergui, et, en 1891, il pousse jusqu'à la côte occidentale du Coiïgo avec le docteur Cureau. En 1892-1893, il recommence ses randonnées dans le Sud. De 1895 à 1897, il se livre à des recherches archéo!ogiques dans l'Ekkaz et dans l'Oued-Ilel, et ces voyages donnent lieu à des communications tant à l'Académie des Inscriptions et BellesLettres qu'à la Société Archéologique de Constantine. C'est après des recherches sur . les travaux hydrauliques de l'occupation romaine dans le sud des Aurès que M. Leroy entreprend, sous les auspices du Ministère <îe l'Instruction publiques, des travaux d'archéologie dans le Chaba Namma, travaux qui ont été présentés par le docteur E.'-T. Hamy, à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. C'est alors que s'organise, en octobre 1898, la grande mission Foureau-Lamy à laquelle fut attaché M. Leroy, La Mission se composait, en plus de Foureau, comme personnel civil pour la partie I scientifique, de Noël Villatte, astronome qui avait précédemment secondé Foureau ; Jacques du Passage, ancien élève du Muséum ; Charle.-. Dorian, député de !a Loire, et M. Leroy, chargé de recherches géologiques et de la documentation photographique. L'escorte militaire, dont le commandant Lamy était le chef, était commandée par le capitaine Reibell et composée du lieutenant Rondenay, du lieutenant de Chambrun, qui fut blessé à Kouzhéri, aux cotés de Lamy frappé mortellement par les balles des rhabistes ; des lieutenants Métois, de Thézil'at, Verlet-Hanus devenu commandant et tué en 1914 comme capitaine dans les Ardennes ; du lieutenant indigène Oudjari ; du docteur Fourn'.al ; de l'aide-major Halïer, qui lut blesse dans le combat contre Fadel Allah, fils de Rabat, en mai 1900, et de 32 sous-officiers et 273 hommes. Sur 9 officiers 5 sont encore vivants, sur les 32 sous-officiers européens 20 ne sont plus dont 13 morts pendant la mission, sur les 273 hommes 45 sont morts au feu. Pour les membres civils de la mission un seul vit encore, c'est M. Leroy qui nous donne aujourd'hui ces détails et nous conte ses souvenirs personnels sur une page de notre h:sîo"re coloniale.

La Mission quitte Biskra en octobre 1898 et se dirige par Touggourt et Ouargla jusqu'à Sodrate oit se font les derniers achats de chameaux. Puis Scdrata-Zinder par l'Aïr pour arriver à lférouane après un pèlerinage aux lieux du massacre de Flatlcrs et à Inazouana où avait été construit le fortin dé*uïT:nié depuir. Fort-Flalters. Er:oi'tc7. Leroy :

Ces! ii Tadent nui.' fut organisé le pèlerinage a i'c "droit: Flatfers et; fus compjinen^ avaient été massacres en 1881. Amis parûmes, Foureau, Lamy et moi. ave.- 25 Chaamba armés, av.-e le guide tn''gui Talet de Djanet. «nii connaissait l'endroit et aussi le dvami'.

-Nous:j)û)ives apercevoir en cours ; de route les hauts sommets déchiquetés des montagnes dui.Hoggar. Les sommets du. Serkout, du Zerraiv, du Sodderi, passer sous: de gigantesques arches naturelles qu'avait creusées dans la montagne le cours de i'Oued Obazzar et remonter sur les flancs de hautes falaises des habitations troglodytes.

A Tadjenout (Bir el Hharama), 150 km. N. 0. de Tadent. 'e puits étant à sec nous pûmes y rester longuement.

Cependant, dans la touffe d'éthels que les touaregs brûlèrent en ISS.'Î. et autour, en faisant des fouil'es, nous pûmes retrouver quelques fragments d'ossements ayant appartenu à nos compatriotes, quelques cheveux et des débris de cuir de chaussures.

L'endroit du guet-apens avait été bien choisi.IJn.puits au milieu d'un vaste cirque de hautes collines abruptes cachant d'étroits eou'oirs propres à une surprise.

Partis le. 20 janvier 1899, nous arrivions au lieu du. massacre le 22 de bonne heure dans l'Oued Insaharien. Le 23, nous bûmes à la petite.mare de Témahnt.

C'est là qu'enroulés sur le sable dans nos couvertures nous nous réveillâmes étonnés de nous.'trouver ensevelis comme dans un linceuil de brouillard épais. Le soir, à 17 h., nous regagnions le campement de Tadent. Pendant la traversée du Tanezrouf (Ténéré), 274 km. de parcours en 7 jours, ayant emporté en surcharge bois et divers pour les animaux, de nombreuses caravanes de chameaux qui la jalonnaient indiquaient la sévérité du passage sa".-s aucune végétation ni point d'eau.

Des squelettes humains se rencontraient également:. L'aspect de l'un fut particulièrement impressionnant.

Le sque'ette à genoux, appuyé à la carcasse de sa monture, tenait encore tin bras levé vers le ciel d'un geste de prière ou (!<• malédiction.

L'arrivée à lférouane, le premier village de l'Aïr, nous fit trouver pour la première fois depuis, notre départ de Ouargla un groupement humain. C'est là que nous eûmes u.'.e brusque et mordante attaque matinale par 400 cents touaregs environ, alors que la majeure partie de l'escorte gardait au pâturage, à plus d'une journée dan; l'Ouest, ce qui nous restait de chameaux Nos 70 fusils, de 6 heures et demie ; 7 heures, par leurs, feux de sa'ves, eureni vite arrêté l'élan et précipité la fuite.

Nous quittâmes Agado.z dans de mauvaises conditions (par le manque d'animaui de transport). Il ne restait qu'un déchet ;' bout. Après. u:ie marche de 70 km. en dern jouis nous, dûmes rebrousser chemin, i; guide nous ayant trompés.

Ce fut. la deuxième journée que la Mis sion fut le plus près de sa fin.

A la pre.m'ère étape, le point d'eau m permit qu'une distribution de deux litre d'eau pour chacun.

La seconde journée, les hommes et le

gradés oui leur donnaient un coup de m.-il

• peinaient 'Ypuis longtemps à conduire 1

convoi, accomplir les interminables corvée

■ d'eau aux points d'eau (souvent par imo

i nienx ) pour abreuver .es bêtes altérée.-

san- compter les gardes de iotir et de nui^

< es nommes etaiotii bar: .-se-:. /,

Là traversée du 'fanezrouf avait déjà été très dure. Ce nouvel effort en hamada aride nécessitait de nombreux arrêts. Un animal, tombé de fatigue, devait être déchargé, puis remis ..sur ses pattes et rechargé debout. Un grand -riombre, finit, la chaleur aidant, ..par . s'assoupir .près, ^lë l'animal couché.

La colonne s'égrena sur 4 km. et impossible de faire: faire un mouvement à; ces hommes terrassés par un sommeil léthargique et que la. soif abattait.

Une chasse inouie .fit enfin trouver à .l'avant-gardeun trou .d'eau.

Des corvées allèrent ressusciter les moribonds en leur portant à boire et, à la nuit, les derniers traînards., regagnèrent le camp. Ce fut à la suite de cette terrible journée de la soif que les hommes, -surpris/au milieu de la nuit par le coup de feu d'une sentinelle, niai réveillés, tirèrent avec ensemble, sans s'en rendre compte, vers le centre du camp.

Je vois encore les petites flammes que crachaient les fusils devant moi. Je m'enfonçai à terre plus. profondémont-^alor.su qu'un pauvre tirail'eur, à deux pas devant moi, était traversé de la cuisse à l'épaule par une balle.

Par bonheur, ce fut le seul mort avec quelques animaux parqués au centre du camp. La sonnerie immédiate du « Cessez le feu » fit aussitôt cesser le danger.

Le 19 octobre 1899, la Mission repart définitivement d'Agadez avec des guides sûrs pour arriver à Zinder le 3 novembre 1899, où el'.e trouve l'adjudant Bouthel. de de lu Mission. Dans le Kanen, il rencontre avait, laissé pour garder le poste. Le député Dorian rentre par le Dahomey, alors que M. Leroy attend Joalland, puis il re! gagne Say, traverse le Dahomey et rentre j en France par le « Thibet ». i Le commandant Lamy, de son côté, se dirige sur Tessaoua pour mettre de l'ordre ' i dans le pays et installer le nouveau Sultan, jpuis il repart vers le Tchad avec le reste I de a Mission. Dans le Kanem. il rencontre I Joalland et descend au sud du Tchad où il | rencontre Gentil. C'est ainsi que fut réalisé par les trois missions la réunion de l'Algérie, du Sénégal et du Congo.

Nous voyons par le récit que nous fait M. Leroy que nous avon: connu, en 1933, ! en Guinie, alors qu'il était depuis seize ans ' au service de la colonie comme contractuel, i que I'itinéra're suivi par la Mission à tra[ vers l'Aïr fut un voyage d'exploration et ■ non une simple promenade. A partir d'Ifé; rouane, de grosses difficultés durent être ' surmontées sans compter les attaques sé: rieuses des touareg que la Mission dut essuyer.

Nous avons dernièrement rencontré

M. Leroy à Paris où la vie avec l'âge est

devenue peur lui de:, p .us difficiles. Cet

homme, qui a fait part e d'une mission qui

. est restée fameuse, n'a aucune retraite et

pas même la Légion d'honneur. Il est dans

une situation qui frise la misère. Leroy, de

la Mis-.ion Foureau-Lamy, est inscrit au

chômage. J'ai entendu dire que, lorsque le

Minisîre des Colonies s'est rendu à l'IslcAdnm

l'IslcAdnm saluer la dépouide du héros, que

. ' fut B'.nger, il fut très étonné de constater

j l'état plus que modeste dans leque' vivait

> I le découvreur de la Côte d'Ivoire. Peu de

. I coloniaux habitent des palais et très peu

! rv.l de la fortune. Je suis certain que

' M. Moulet ne soupçonne pas la gêne que

'ÎJ*5S?o^aris r,a vieillesse, connaître un Leroy

lI?:L"-""'A M.-R.VALTAUD.

SOMMAIRE

PAGE 1. .

La Mission Fourreau et Ta: réunion de l'Algérie, du Sénégal et du Congo,

: M. R. ValtaudU

_-//PAGE 2.r.'"'"..

Nouvelles brèves.

Art et Littérature.

Le Discours du Sénateur L. Bénard.

Nos Echos.

PAGE 3.

Une Circulaire dé M. le Gouverneur Truitard

Truitard Maires de La Réunion. Déclaration dé M. Le Beau. Foires et Expositions.

PAGE 4. — L'activité coloniale.

EN FRANCE :

HQue devient iiotre Empire ? »-•-.- - .. Xr'■'•■''■' Z Un Décret de M. Moutet. La suppression du Bagne. A l'Académie des Sciences Coloniale*. Mouvement administratif.

PAGE 5. — L'activité coloniale. A L'ETRANGER:

L'Etablissement des Assyriens de l'Irak en

Syrie,

PAGE G. — La vie de l'Empire.

Algérie. Tunisie. Maroc. A. O. F. A. E. F. Madagascar. j La Réunion. Indochine.

PAGE 7. — L'Economie coloniale.

Exportations du Sénégal.

La Tunisie économique.

L'Economie algérienne.

Les Informations économiques et agricoles.

PAGE VIII.

Communiqué du Ministre des Colonies. A travers la Presse.

Bulletin Officiel de la Chambre de Commerce Franco-Coloniale.

UNE CONFERENCE

DE M. PAUL SAURIN

A L'INSTITUT COLONIAL

M. Saurin, député d'Oran, exposera à l'Institut Colonial Français, le mercredi 20 janvier, à 16 h. 30, l'ensemble de la question algérienne telle qu'elle se présente aujourd'hui.

M. VARENNE PART EN INDOCHINE

M. Varenne, qui a décidé de se renore au Tonkin, s'embarquera sur le « FélixRoussel » qui quittera Marseille le 22 coulent.