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Titre : La Gazette coloniale & l'Empire français : organe politique et économique de la France d'outre-mer...

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1936-12-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780117h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32780117h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 124

Description : 01 décembre 1936

Description : 1936/12/01 (A9,N258).

Description : Collection numérique : Protectorats et mandat français

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5752350m

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-20621

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2010

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NEUVIEME ANNEE. — N 258

ni lUMtuximm:

MARDi 1 DECEMBRE 1936

UN ANNIVERSAIRE

SOMMAIRE

11 y aura vingt ans, le 1" décembre, que le Père de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite du Sahara, tombait à Tamanrasset sous la balle d'un Targui, instrument aveugle d'une haine, clairvoyante celle-là, celle des Senoussistes, xénophobes inspirés et appuyés par nos adversaires d'alors.

Il est des anniversaires qu'il faut rappeler : ceux des morts qui parlent encore au delà de la tombe. Le P. de FoucaulJ est de ceux-là.

Il y a vingt ans, en dehors de quelques Africains, un très petit nombre de ses contemporains connaissaient Foucauld. Deouis, il est entré à la fo's dans l'histoire et dans lp légende, même dans la légende filmée, hélas ! Mais la France s.ait-elle exactement ce qu'elle lui doit J Des oeuvres comme la sienne ne recherchent pas la publicité, et de pareilles âmes aiment le silence.

Du point de vue strictement « colonial », les deux assises de son action sont le Maroc et le Sahara.

Le touriste qui prend le rapide du soir à Paris et débarque le lendemain sur l'aéroport de Casablanca ne se doute évidemment pas des extraordinaires difficultés que représentait, il y a cinquante-trois ans, pour un « Nazaréen », un voyage au Maroc, pays barbare, farouchement fermé, impénétrable sans déguisement à un Européen, et où l'autorité temporelle du Sultan d'ailleurs

xénophobe lui-même - s'étendait péniblement au quart du pays à peine. On sait que le Vicomte de Foucauld ne put s'y aventurer que sous les vêtements sordides d'un juif marocain. sous la livrée du mépris. L'abjection couvrait son audace et sauvait sa vie. Peut-être est-ce là qu'il prit comme un avant-goût de cette foif d'humilité qui reste un des traits marquants de cette figure de saint. Mais imagine-t-on ce qu il fallut alors de counjc à un officier de cavalerie, et de cavalerie d'Afrique, aisé, de bonne famille, ayant goûté déjà aux joier. df la v e, pour descendre à cette profondeur d'abaissement ? Rappelons d'ailleurs que Foucauld n'avai: pu acquérir qu au prix de sa dénussion la liberté d'action nécessaire à cet extraordinaire voyage.

Celui ci dura onze mois. Par Tanger, Tétouan, Chechaouen, Taza, Fez, Foucauld tjagne le Sud : Boujad, Kasbah-Tadla, Ouaouizert, l'Oued Draa, Tissint, au teail du Sahara où déjà l'attend sa destinée. I! rapporte en France une magn'fique moisso.i de renseignements 45 déterminations exactes

exactes longitude et latitude, 3.000 calculs d'altitude. 3.000 kilomètres d'itinéraires levés au péril de sa vie à l'aide d'instruments cachés sous sa lévite noire de juif, et reportés sur de minuscules carrés de papier cachés dans le creux de sa main ; enfin des données dont la préc'sion fait encore autorité sur l'organisation politique et l'ethnographie du pays.

L'exploration de Foucauld nous révélait ls Maroc. Elle commençait même à nous l'ouvrir. On peut dire que, sur la route qui y menait la France, le lieutenant de Foucauld fut à !a pointe d'avant-garde : c'était son rôle de cavalier.

Au Sahara en y comprenant les quatre

ans passés à Beni-Abbès c'est quinze ans

d'apostolat et d'action morale au profit de In France. Son zèle et sa charité étendent leurs bienfaisants effets aux misérables « haratin » des Oasi.*, aux Touareg Hor»gar fraîchement soumis, aux captifs, aux malades, aux pauvres, aux déshéritée, aux errants. II accompagne les officiers sahariens dans leurs tournées d'apprivoisement ; visite les douars des nomades, recherche des renseignements de toute sorte, collige les poésies du Hoggar, avec le concours de la célèbre Dassinc, rédige une grammaire et un d'etionnaire touareg, et cela « sous la condition expresse que son nom ne paraisse pas, qu'il reste ignoré ». Pendant la famine de 1907, dormant deux heures par nuit, il distribue aux affamés les maigres provisions qui suffisent à peine à le nourrir lui-même. Au vrai, il se donne lui-même, et il se donnera jusqu'au bout, jusqu'à !a mort, comme le Maitre qu'il sert.

Et s'il faut un témoignage de cette oeuvre à la fois si éclatante et si modestement accomplie ; notons celui-ci. d'un des officiers sahariens, le Capitaine Dinaux : « La réputation de sainteté du Père de Foucauld.

Foucauld. résultats qu'il a déjà obtenus dans la guérison des malades feront plus pour l'extension de notre influence et le ralliement à nos idéej, qu'une occupatioin permanente du pays. ;>

Et c'est tout cela que, le 1'' décembre 1916, à la tombée du jour, a détruit brutalement le geste du Targui El Madani, que le Père avait soigné, secouru, comblé. Pour beaucoup moins de trente deniers, le Saint a trouvé son Judas.

<, Détruit ? » Au fait, non... Dans le sol aride du Sahara, un grain, un seul peutêtre mais il suffit - - aura pénétré et germé... « Rien de vraiment grand ne se fat, disait Lyautey, sans une parcelle d'amour. •> Splendide devise de ces conqueînnts d'àmes qu'étaient Lyautey et FouCRUUI. « Un chantier vaut un bataillon », d'sait encore le Maréchal, mettant en valeur le Maroc en même temps qu'il le pacifiait. Et l'âme d'un Foucauld, combien de bataillons, d'armées vaut-elle ? Le vrai visage de ta France, ici, se reconnaît. C'est, il faut le dire, une rare fortune que cette aptitude traditionnelle de notre patrie à projet< r ainsi, en quelque sorte, hors d'elle-même, ces êtres d'élite, foyers d'ardent rayonnement, missionnaires de générosité, d'humanité, magnifique.-, « colons spirituels » de :.es possessions extérieures.

Ne resterait il de notre action coloniale que ce résultat incoté évidemment à la

Bourse des bonne:- affaires que l'oeuvre

n'aurait pas été vaine, et inutile le sacrifice de nos morts.

OBSEQLKS NATIONALES

Les obsèques du Gouverneur Gêné

(Cliché Prattee-Preme.) I.e défilé des troupes.

PAGE 1.

Un anniversaire.

PAGE 2.

Le Problème Marocain :

Ce qu'en pense M. Antoine Salles, rapporteur de la Commission de l'Algérie. Nos Echos, Nouvelles brèves.

PAGE a.

L'oeuvre de la France en Syrie.

A. de Laveleye, La signature du traité franco-libanais.

PAGE <L — L'activité coloniale.

En France :

Que devient notre Empire ? La situation en Cochinchine.

Les conclusions de la Conférence des Gouverneurs.

Mouvement administratif.

PAGE 5. - L'activité coloniale.

A l'Etranger : A l'Etranger : L'Angleterre et l'évolution politique de

l'Irak

Claude Hayange. « La Commission d'enquête est inutile »,

déclare le Colonel Medgeworth La Foire de Tripoli

PAGE «. — La vie de l'Empire.

Algérie

A.O.F.

A travers la Presse

PAGE 7. — L'Economie coloniale.

La Situation Economique de la NouvelleCalédonie L'Economie indochinoise La Tunisie économique

PAGE S.

Théâtre, Cinéma, Radio. Foires et Expositions.

LA MEMOIRE DES COLONIAUX MORTS POUR LA FRANCE

I.e il novembre l'J.'iO, à l'occasion de l'anniversaire de l'Armistice, M. Mari us Mou te t, Ministre des Colonies, après avoir déposé une gerbe devant la stèle des. fonctionnaires et agents du .Ministère morts pour la France, a prononcé une allocution' dont nous détachons le passade suivant :

Parmi les noms qui sont gravés ici brille celui de Jost Van Vollenhoven, grand chef colonial et soldat citoyen.

Nous l'évoquons non pour l'isoler dans un suprême honneur, ma:s pour l'unir à tous les coloniaux, à tous les indigènes qui sont tombés comme lui. Et notre pensée les rassemble dans la même pieté, ces milliers et milliers d'hommes d'Asie, d'Afrique, de Madagascar, d'Océanie, des Antilles, de la Guyane e1 de La Reunion, qui sont venus de si loin combattre chez nous et pour nouv..

Que leur mémoire soit toujours présente à notre esprit.

A'nsi que je vous le disais il y a quelque* mois, le meilleur moyen d'honorer les morts est d'oeuvrer pour les vivants.

« Ensemble, s'écrierait Vollenhoven, nous allons travailler à In grandeur de la France ! »