SUR LES CHAMPS CLOS DE L'AVIATION MARCHANDE 15$
Si bien gardé que soit un secret, les murs de la rue Saint-Didier ont des oreilles.'
M. Eugène Lautier, ayant eu vent du projet, jette le cri d'alarme dans la presse. L'opinion s'émeut : adieu veau, vache, cochon, couvée...
Tout est à refaire. On le refera.
Ces pourparlers arrêtés, V Aéropostale va-t-elle reprendre vie? Autour de son chevet, il y a malheureusement plus de fossoyeurs que de médecins.
En novembre 1931, cédant aux injonctions socialistes, le ministre de l'Air lui met le poignard sous la gorge : VAéropostale est en effet sous le coup d'une plainte en publication de faux bilan. C'est cette plainte, vieille d'un an, qu'on exhume aujourd'hui et qui constitue l'articulation par laquelle, en partant d'une abominable machination de banquiers, d'escrocs et de faussaires, on s'efforce d'entraîner l'entreprise entière dans la ruine. Avec une inconscience admirable, M. André BouillouxLafont a mis spontanément le doigt dans l'engrenage, à la grande joie de M. Léon Blum.
« Ce qui saisit dès l'abord, écrit ce dernier dans le Populaire du 12 octobre, ce qu'il faut retenir, c'est la corrélation que M. Bouilloux-Lafont lui-même établit entre la confection du dossier faux et l'instruction ouverte contre X... — contre lui en réalité — au mois de novembre 1931. M. BouillouxLafont dénonce en effet l'ouverture de cette instruction comme une des manoeuvres frauduleuses concertées entre MM. Weiller et Chaumié et sur lesquelles son dossier prétendait jeter la lumière. Le but était « d'évincer définitivement les dirigeants de l'Aéropostale », c'est-à-dire le groupe Bouilloux-Lafont, au profit de M. Weiller. C'est M. Chaumié, ajoute-t-il, qui a fait ouvrir l'instruction. Les imputations sur lesquelles la plainte de novembre est fondée con-