QUESTIONS
DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
NOTRE POLITIQUE AFRICAINE
ALGÉRIE ET MAROC
Les événements, dont le Sud-Oranais vient d'être tout récemment le théâtre, sont présents à toutes les mémoires, et l'émotion qu'ils ont excitée, quand on la dégage des questions de personnes, paraît due principalement au manque de notions précises sur l'origine de l'état de choses actuel et sur ses périls, aussi bien que sur la diversité des vues touchant la meilleure manière d'y porter remède, sans risquer de compromettre notre prépondérance légitime dans l'Afrique du Nord-Ouest, sans risquer non plus de nous lancer de nouveau dans d'inutiles et onéreuses dépenses militaires.
On veut savoir d'où l'on vient et où l'on va.
Il me semble, quant à moi, que le moment est venu de donner de définitifs éclaircissements sur le vrai caractère de notre politique africaine et de ses moyens d'action. C'est certainement la meilleure manière d'éviter le retour des fautes commises, et de refaire l'accord des esprits sur une question qui touche de si près aux intérêts vitaux de la France et de l'Algérie.
Certes, le plus souvent, il n'est guère avantageux de produire dans un débat public les motifs particuliers d'une politique d'ensemble; il est cependant nécessaire que le Parlement et l'opinion publique soient tenus au courant des questions générales dans lesquelles la politique du pays se trouve engagée.
Relativement au Sud algérien, cet exposé de notre politique est rendu aujourd'hui plus nécessaire que jamais par les incidents qui viennent de se produire; mais je me hâte d'ajouter qu'il paraît sans péril, car il n'est pas au monde de politique
QUEST. DIPL. ET COL. — T. XV. — N° 152. — 15 JUIN 1903. 47