QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
L'INTÉRÊT FRANÇAIS EN ASIE OCCIDENTALE
LE CHEMIN DE FER DE BAGDAD
ET
L'ALLIANCE FRANCO-RUSSE
Je profite de ce que la tradition de cette Revue est de laisser toute liberté à ses collaborateurs.
Chacun peut indiquer la méthode qu'il croit la mieux faite pour servir les grands intérêts nationaux. La vérité doit se dégager de la libre discussion.
C'est ainsi que j'ai pu déjà qualifier ici l'entreprise de Bagdad d' " oeuvre purement allemande et antirusse » ; regretter la présence de financiers français dans la nouvelle société qui va exécuter les travaux de Konieh à Bagdad; indiquer l'influence de l'expansion asiatique sur les politiques russe et allemande et esquisser le parti que nous pourrions en tirer 1. — C'est ainsi que M. Henri Bohler a pu, au contraire, conseiller aux capitalistes français de « marcher avec l'Allemagne dans l'affaire de Bagdad » à la condition, bien entendu, « d'exiger pour le présent et l'avenir des avantages en rapport avec l'importance de notre coopération financière et une part sérieuse dans l'exploitation économique de la Mésopotamie et de la Babylonie régénérées par la locomotive 2 ». — C'est ainsi que M. Jean Imbart de La Tour, après avoir exposé les raisons pour lesquelles la presse, l'opinion et le gouvernement anglais viennent de se montrer hostiles au chemin de fer de Bagdad, constate sans ambage que, « désagréable hier à la Russie, suspecte aujourd'hui à « l'Angleterre, l'entreprise se présente sous de fâcheux auspices " pour la France ». Il pose nettement la question suivante : « Les garanties que nos voisins trouvent trop faibles, seront1
seront1 Dipl.. n° 136 et 143. 2 Ibid., n° 145.
QUEST. DIPL. ET COL — T. XV. — N° 151. — 1er JUIN 1903. 43