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Titre : Journal de médecine et de chirurgie pratiques : à l'usage des médecins praticiens

Éditeur : Impr. de Plassan (Paris)

Éditeur : Impr. de DecourchantImpr. de Decourchant (Paris)

Éditeur : Impr. de Schneider et LangrandImpr. de Schneider et Langrand (Paris)

Éditeur : Impr. de CrapeletImpr. de Crapelet (Paris)

Éditeur : Impr. de Ch. LahureImpr. de Ch. Lahure (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)

Éditeur : [s.n.][s.n.] (Neuilly-sur-Seine)

Éditeur : Expansion scientifique françaiseExpansion scientifique française (Paris)

Éditeur : Association des amis de Just-Lucas ChampionnièreAssociation des amis de Just-Lucas Championnière (Paris)

Date d'édition : 1917-05-25

Contributeur : Lucas-Championnière, Just (1803-1858). Directeur de publication

Contributeur : Chaillou, François-Hyppolyte (1809-18..). Directeur de publication

Contributeur : Lucas-Championnière, Just (1843-1913). Directeur de publication

Contributeur : Lucas-Championnière, Paul-Eugène (1845-1918). Directeur de publication

Contributeur : Lucas-Championnière, Paul-Henri. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348793z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348793z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 25 mai 1917

Description : 1917/05/25 (A88,T88,FASC10).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5738463w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

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TOME LXXXVril. — 25 MAI 1917. — ÎO* Cahier,

JOURNAL

DE MEDECINE

ET

DE CHIRURGIE

—-^ Pratiques,

'^f^SAGE DES MÉDECINS PRATICIENS

il». >>\ FONDÉ EN 1830

-vriT £»«• LUCAS-CHAMPIONNIÈRE

^sy CONTINUÉ (1870-1913)

K£;>Par Just LUCAS-CHAMPIONNIERE

Membre de l'Institut (Académie des Sciences)

Chirurgien honoraire de l'Hôtel-Dieuj

Membre de l'Académie de médecine

Docteur Paul LUCAS-CHAMPIONNIÈRE

ANCIEN INTERNE DES HÔPITAUX

Rédacteur en chef

Docteur Paul-H. LUCAS-CHAMPIONNIÈRE

Just LUCAS-CHAMPIONNIÈRE

INTERNE DES HÔPITAUX

Secrétaires de la Rédaction

CONSEIL SCIENTIFIQUE :

Docteur A. SIREDEY

Médecin de l'hôpital Saint-Antoine.

Docteur E. SERGENT Médecin de l'hôpital de la Charité.

Docteur MICHOIV

Chirurgien de l'hôpital Cochin.

Docteur DELAGÉN'IÉUE

Chirurgien des hôpitaux du Mans.

Docteur Clément SIMON (d'Uriage)

ANCIEN INTERNE DES HÔPITAUX

Secrétaire.

88ME ANNÉE

Le Journal publie chaque mois un cahier de 48 pages

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RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX. - Supp. dn Journal de Méd>, 25 mai ||l7s


TABLE DES MATIERES

CONTENUES DANS LA LIVRAISON DU 25 MAI 1917.

ART. 25380.

Quelques mots sur les Moustiques et le Paludisme en France.

Par M. leDr M. P.PARIS.

MÉLANGES SCIENTIFIQUES. — ART. 25381. Etats léthargiques prolongés. —ART. 25382. Traitement des ozéneux. — ART. 25383. L'ozène et les différentes races de la terre. — ART. 25384. La rééducation professionnelle des mutilés de guerre. — ART. 25385. Gravité comparée des localisations tuberculeuses gauches et droites. —■ ART. 25386. L'amibiase chronique en France et la dysenterie. — ART. 25387. Néphrites des tranchées ; influence étiologique possible du plomb.

BIBLIOGRAPHIE. — ART. 25388. Hystérie, Pitbiatisme et troubles nerveux d'ordre réflexe, par MM. J. Babinski et J. Froment.

CORRESPONDANCE MÉDICALE.— ART. 25389. La jrnrt de sucre d'un ouvrier agricole, parle DrJ. Camescasse.

VARIÉTÉS. — ART. 25390. A Varmée : Morts pour la France ; Légion d'honneur ; Citations à l'ordre du jour ; Médaille militaire ; Médaille d'honneur des épidémies ; Election à l'Académie des Sciences ; Le rapatriement des prisonniers de guerre ; La grande erreur du pain blanc ; Le café contre l'alcoolisme; Les familles nombreuses : 25 enfants dont 22 fils mobilisés ; Les médecins du Palais de Justice ; La Famille médicale.

NÉCROLOGIE.


1 RENSEIGNEMENTS "MED1CA0X. - SUpp. du Journal de Med., 25 11131,1917


; { 401 )■ ART. 115380

ART. 25380

Quelques mots sur les Moustiques et le Paludisme en France.

Par M. P. PARIS, Préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon.

Quoique le paludisme soit actuellement une maladie peu

• répandue en France continentale, il n'en existe pas moins d'assez nombreux petits foyers disséminés sur tout son territoire. Brumpt, dans son excellent traité dé ParasitoJogie (1), dit à ce propos : « En France, on trouve encore quelques foyers palustres dans les régions marécageuses des Dombes, de l'Hérault, de la Camargue, des Landes, de la Sologne, de la Vendée, de la Bretagne, et en quelques points des Charentes, de la Somme et du Pas-de-Calais.» Ces loyers ne sont pas les seuls,.on eii a signalé de nouveaux depuis le début de la guerre et des recherches cliniques sérieuses en feraient sûrement découvrir d'autres ; il est très regrettable

- que jusqu'ici, cette étude n'ait tenté aucun spécialiste. Per*

Per* je suis à peu près certain de la présence du paludisme endémique dans quelques points de la Bourgogne et de la Cha'mpagne humide. Le paludisme en France est généralement bénin et de formes peu nettes, et comme dans beaucoup de cas, il ne revêt peut-être pas l'aspect classique, il a dû maintes fois rester méconnu.

La plupart des foyers paludéens français diminuent d'importance d'année en année, et on pouvait espérer voir cette maladie disparaître d'ici peu de notre pays si de nouvelles invasions n'étaient actuellement beaucoup à craindre.

La diminution graduelle d'importance et la disparition même, dans certains endroits, de ces 'foyers de paludisme endémique, peuvent tenir à plusieurs causes. Ou bien, c'est par la disparition des Hématozoaires \ arasites eux-mêmes, ou bien par le manque de leurs agents de transmission de l'homme impaludé à l'homme sain, les Moustiques du genre Anophèles. . - ■ ■ • y ' '

(1) BRUMPT. — r«cisdeParasitologic. Masson édil. Paris,li, 10 J. DE MÉD, 25 MAI 191*... 5 — 4


ART. 25380 ( 402 )

Conte et Vaney (1), ont signalé dans la région lyonnaise la tendance à la disparition manifestée par !è paludisme dans des endroits où. il était antérieurement endémique, en insistant sur ce fait, que les Anophèles continuent à y être particulièrement abondants. Us attribuent ce fait à une amélioration notable du genre de vie des habitants, leur permettant une résistance beaucoup plus grande à l'infection. Dans Brumpt {loc. cit.) on lit : « l.o fait qu'il existe dans des pays actuellement salubres, autrefois insalubres (Sologne, Vendée, Dombes), un grand nombre d'Anophèles, peut s'expliquer facilement : il suffit de constater que le nombre des, malades a été en diminuant par suite du traitement quinique, et aussi par suite de l'aisance plus grande des habitants; dès lors, les-Moustiques n'ayant plus l'occasion de s'infester, deviennent inolïensifs. >-

La diminution du paludisme dans les foyers de France no provenant pas d'un nombre moindre-'de Moustiques en ces lieux, à moins d'admettre que ceux-ci sont devenus incapables de transmettre l'infection, ce qui n'est pas, comme on. le verra plus loin, force est de l'attribuer à des phénomènes influant sur les Hématozoaires parasites eux-mêmes, dans leurs rapports avec l'homme, comme l'ont insinués les auteurs précédents Ces faits seraient donc une résistance beaucoup plus grand" à l'infection des individus maintenant plus robustes, par suite d'une amélioration sensible de leur hygiène et de leur alimentation, une accoutumancedc plus en plus grande à un virus donné, enfin, probablement aussi, une atténuation progressive de ce dernier. Mais qu'arrivent dans ces régions des paludéens porteurs d'un virus nouveau, plus actif, qui peut dire si alors, on n'assisterait pas à une montée subite et considérable de l'index endéniique, et si ■ les nouveaux casse montreraient aussi bénins que les précédents. L'existence d'Anophèles dans une région- n'implique pas forcément la présence du paludisme, puisqu'il faut au préalable que ces Moustiques se soient infestés à un malade,*, et en effet, nous venons de voir que la fièvre paludéenne était peu développée en France où pourtant les Anophèles ont uni; distribution extrêmement- large. Dés insectes vecteurs d'autres virus sont d'ailleurs ici dans le même cas ; c'est ainsi que les PhlebotnmtK sont communs dans nos régions où nul'n'a cependant signalé la Dengue.

Langeron (2) parlant des larves d'Anophèles s'exprime ainsi: « En France, dans tous les endroits où je me suis don(1)

don(1) et VANEY. Répartition de VAnophèles maculipsimis Meiaen dans la région lyonnaise. C. R. Ac. Se. Paris, novembre 1906.

(2; — LANGERON. Précis de Microscopie. Mas'son, édit. Paris, 1914


' s " ; ■ ■.-■'•(■ 403 ; ART. 25380

né la. peine-de le3 chercher systématiquement, j'errai-' tioujouns:trouvé:-: mon-expérience-porte sur la 1 Bretagne-, les environs^de Pà-iiis,. le Juicaet la région des Dombes. É)âns: les . étangs de; cotte: dernière, cégion;, on.» trouve en quantité prodigieuse les larves â'Anophèles maeidipermùs:. Partout cette espèce-est âssociéeà V. Anophèles bijarmius- en' plus 1 ou moins grande- abondance. » Les. recherches que jfai poursuivies', diaiis-une? partie de la.- Bourgogne et de lia Champagne, sur le même: sujet,, m'on.i montré l'extrême fréquence'des Anophèles dansces^provinces..Dans-le! département, de la C'ôted,TOr, particulièrement:,, j'ai recueilli des Anophèles adultes ( Ajiophelesmac.d i, emiis et An jpheles-bijii. 'catws), dans toutes les-villes et agglomérations-de la plaine de là Saône où j'en ai chertché. J'aipéché en toutes saisons, leurs larves, non seulement, dans les. étangs, mais dans la Saône et' ses divert'iculest. le-canal- de Bourgogne, les rivières do la Tille, dé l'Oùche, de la Vouge, etc. ;dans.lésinuombrables petits-fossésde drainage-qui découpent la; campagne, et dans Dijon- même, dans., les bacs et bassins des. squares- et jardins; publics. Contrairement à ce que l'on croit généralement, lès Anophèles ne SE confinent pas exclusivement dans les régions-basses et humides, j'en ai rencontré les larves dans de petites mares, du massif de la. Côte-d'Or,.aux environs deY.elars-s-ur-Ouehe près du-Mont Afrique et au«fessus de Gevrey-Çhambert'in. Comme l'ont fort bien observé les auteurs que-j'ai citéscidessus^ on-France, les lar.vcs d'Anophèles aiment les eaux pures,.limpides,, stagnantes: ou mieux à courant peu violent, pourvus d'une riche végétation, partout où se réunissent ces conditions, on: est certain Ô2mv rencontre;'.

Pour Lutter-contre le-pahidisme, on a préconisé entre autres choses la destruction des Moustiques et cette mesure a réuni la majorité des suffrages-. Il est certain' que-là: réalisation de ce vaste projet, serait à lui seul suffisant, et que les agents de,transmission manquant, la fiè-.'re paludéenne attrait vite disparu. Ayant reconnu la quasi-impossibilité de s'attaquer aux Moustiques adultes, on s'est proposé de détruire leurs, larves et leurs' nymphes, et au dire des inventeurs de la méthode, rien de plus facile. Il suffit, pour cela de verser de l'huilé de pétrole-ou: de schiste à là surface des collections ;d'eau contenant larves et nymphes d'Anophèles pour faire périr toutes ces bestioles par une asphyxie rapide la couche huileuse de la surface de l'eau les empêchant de renouveler'!? air. de leurs- trachées.

■ Théoriquement, en effet, c'est miagnifi^ue, et je-ne doute pas que. 1E- docte savant qui, confortablement installé en son laboratoire,. oed?un gnsle.-'nQbte;, laissé de sa pipette-tomber quelques- gouttes huiieuses;dans l'eau du crista-llisoir où s'ébattaient.de chétivesJarves:' d'Anophèles envoj'ées'à-grands


ART. 25381 ( 404 )

frais de lointaines contrées, n'aie, en observant leurs ultimes soubresauts d'agonie, cru assister également à ceux du dernier paludéen. Dans la pratique, la chose n'est malheureusement pas si facile, et je m'étonne que d'éminents biologistes aient accepté cette technique sans discussion. Que ce procédé ait pu rendre des services dans les endroits où il n'existait qu'un petit nombre de collections d'eau de peu de surface, c'est certain mais je considère que dans nos régions, avec la grande superficie (la Saône a près de deux cents mètres de largeur) et le nombre considérable de mares, étangs, fossés, rivières qu'il faudrait couvrir de pétrole, c'est; impossible, étant donné encore la gêne énorme apportée à cette opération par une végétation intense qu'il faudrait avant tout supprimer, ce qui demanderait une main-d'oeuvre énorme là où elle manque beaucoup trop, dans maints endroits par le courant et par l'irrégularité et l'étendue des périodes évolutives chez les Anophèles de nos climats.

Un autre procédé de destrution enseigné est l'empoissonnement intensif des eaux où vivent les larves d'Anophèles. Ceux qui auront vu lagare d'eau de St-Jean-de-Losne grouillante d'alevins de poissons livrer, à leur filet fin, des quantités de larves d'Anophèles, ou qui auront été étonnés du nombre de ces dernières dans les eaux du ruisseau de Franxault où fourmillent les Epinoches, jugeront de la valeur de ce procédé.

En résumé, la destruction des Moustiques apparaît im praticable dans nos régions, et en cas d'invasion du paludisme, il laudrait recourir aux autres moyens prophylactiques employés contre cette maladie. Avant tout, il importe, je crois, d'éviter la possibilité de cette invasion dans une contrée si propice à sa dissémination, et, pour cela il suffit de ne pas y amener d'impaludés ; on pourrait ajouter, et d'autres malades dont l'affection est transmissible par piqûre de moustiques.

MÉLANGES SCIENTIFIQUES

ART. 25381. Etats léthargiques prolongés. — M. le

l)r H. Veiger, professeur à la Faculté de Médecine de Fordeaux publie pans la Gazette lubdanadaire des Sciences médicales de cette ville, les cas de deux dormeurs dont le sommeil s'est prolongé pendant bien des mois, sans qu'on puisse d'ailleurs en donner une interprétation absolument certaine.


(405 ) ART. 25381

'"• Le premier, artiste lyrique^ mobilisé dans un régiment, fut porté disparu au moment de la bataille de là Marne,lè6 septembre. Personne ne peut dire ce qui s'est passé. En tout cas il n'a pas été blessé au sens propre du mot, car le 10 septembre, soit quatre jours plus tard, on le retrouve dans un convoi qui arrive dans un hôpital de Bretagne, et on porte seulement le diagnostic d'aphasie.traumafique.

En fait, d'après les renseignements recueillis, il était déjà dans l'état où on devait le retrouver à son entrée dans le service le 20 juin 1916, soit vingt et un mois plus tard. Il présentait toutes les apparences du sommeil naturel ; il était cependant possible dans les premiers temps, en le mettant debout et en le soutenant sous les bras, de le faire marcher sans interrompre son sommeil.

Pendant le séjour d'un mois qu'il fit dans le service, il présenta d'une façon permanente un état de sommeil qui ne différait du sommeil naturel profond que par l'impossibilité du réveil. Il poussait même la vraisemblance jusqu'à ronfler de temps à autre. Les paupières étaient closes avec un léger tressaillement continu ; la bouche était close également ; le visage gardait sa coloration ordinaire.

Toutes les fonctions organiques s'accomplissaient normalement. Le dormeur était facile à nourrir : il suffisait de lui introduire un « canard» entre les lèvres pour provoquer des mouvements de déglutition. Il ne pouvait prendre ainsi, bien entendu, que des aliments liquides.

Il urinait environ toutes les trois heures et allait à la selle une fois par jour. ,

Pendant" tout le temps de son passage dans le service le dormeur resta dans le même état. Jamais il ne proféra un son, jamais il ne prit une po'sition qui put faire, croire à un rêve. ■ s ■ ■

Toutes les tentatives faites pour l'éveiller sont restées vaines :1e chloroforme n'a fait que le faire vomir : l'électrisation même intense, sans aller jusqu'au torpillage de fameuse mémoire, n'a provoqué que dès mouvements de défense et il a continué à dormir tout aussi paisiblement. . Malgré la promesse qui avait été faite, sa famille n'a point donné de ses nouvelles depuis le 26 juillet, date de son départ, et il est probable qu'il dort encore.

— L'histoire du second malade, H. B..., est tout à fait différente. Il s'agit d'un homme de vingt-huit ans, à antécédents ignorés, qui, .hcorporé dans l'infanterie coloniale, prit la fièvre typhoïde aux Dardanelles, en août 1915, fut rapatrié et-envoyé ultérieurement-en convalescence. Là il éprouva un état de faiblesse croissante et entra, le 21 décembre 1915, à l'hospice mixte de Tarbes dans un état de prostration pro-


ART. 2: 381 ( 4C6 )

fonde, ne parlant pas, tenant les «liants isnratées «et les yeux clos. Le .22 décembre, ;il ne 'réagissait plus :aux ek-eitations sensiitives. ,11 ai lavait pas de fièvre et son-pouls battait .à Î72. On dut l'alimenter [artificiellement te.t, son état persistant, il fut envoyé au service central de neuiiTologiele '9 (février 191(a. .A ,-aon «entrée, il offrait lui,aussi il'aspect, d'un bo-mme endormi,les yeux clos par les paupières agitées d'un perpétuel tressaillement., les mâchoires .-serrées, le faciès paisible, Des membres en résolution complète avec une faible (tendance à garder les attitudes données.

A l'inverse du premier malade il restait absolument immobile, quelque position qu'on lui donnât et ne .réagissait à aucune -excitation -sensitive.

De plus il présentait fréquemment des vomissements tet était très difficile;à nourrir.

Il resta -dans cet état jusqu'au ruais .de septembre 1914. il était arrivée un état sqiuetettique et.-avaiit il'tapparence îd":un cadavre. Le/1er septembre, iil sembla .se réveiller, demanda du rbumet-du .café qu'il but.îacileiment,par]a<de son père un peu vaguement, répondant seulement par des mDmo-yllabps, puis mourut le lendemain-dans un état de collapsus dont ii fut impofisil :1e de le tirrr.

L'autopsie ne moutraaucune.autoelésionquelaidispariLtion totale -de la graisse.

•Ces doux ;cas -sont ■évidemiment essentiellement différents et n'ont qu'un raràctère commun qui les rapproche, c'est le suinmeil. Chez le premier il s'agit d'un sommeil presque en tous points semblable au sommeil naturel, dontiid ne diffère que p r la durée et -par .son caractère invincible, si on peut dire. .Cet état correspond liien -à l'idée qu'on .se fait habituellement de ila léthargie hystérique, fil n'y a pas de raisons pour ne pas espérer un réveil, dans un avenir indéterminé, .du reste. Et,à ce moment se -produira .cette situation singulière que plusieurs dramaturges et romanciers ont déjà traitée non .sans quelque fantaisie, id'un bommepour qui les événements .formidables que nous traversons /n'auront point existé et qui se trouvera subitement transporté dam un monde nouveau où il pourra reprendre une vie nouvelle.

■Chez le second, par-contre, le ralentissement de toutes les fonctions organiques s'alliait à une suppression totale des fonctions cérébrales, en quelque sorte comme dans un état de stupeur poussé à ses dernières limites, <o.a'un-état offrant, quelques analogies avec J'hibernation de certains anim'aux. Si le premier fait bien songer .au sommeil hystérique, le second,, par contre, ne peut êfcne passible <de <la .même interprétation. Chea.lui.on jae peut s'empêcher :de songer à quelque p':o.ce*:sustoxique atteignantHmultanémBnt toutes h?s fonctions organiques. Il se .rapproche à'Certains oasde-sbu-


•.;.'-' ' ." "ï::-f407 ) ' ■ ■ ART. ,2;»382

peur: Il est à regretter-qu'on n'ait pu avoir de détails sur le, ■début de ces états de sommeil qui ont duré au,moins 22

mois.chez l'un et chez le second plus d'un an., .-

ART. 25382. Traitement des ozéneux, -— M. le Dr Robert Foy publie dans le Bulletin d'oto-rhino laryngologie (n°-4), un article sur la thérapeutique de l'ozène dans lequel il donne d'importantes indications sur la manière dont doit être compris ce traitejnent.

' Il estime qu'on peut toujours améliorer un ozéneux quelle que soit sa classe sociale et le guérir souvent. Mais il faut •considérer deux classes sociales d'ozéneux, car il est vrai de dire que cette affection se rencontre dans toutes les classes de la Société, les uns la dissimulant seulement mieux que les autres ; c'est une maladie de misère, mais de. misère pathologique, les ozéneux semblant évidemment atteints 'd'une tare, organique ou fonctionnelle sur laquelle d'ailleurs les au.

au. ne sont pas d'accord.

Cette distinction au point de vue thérapeutique entre les différentes classes d'ozéneux est nécessaire ; car malheureusement, actuellement,, le: traitement véritablement curateur de l'affection est, à l'instar de .bien des traitements, un traitement de luxe, parfois long, exigeant toujours du malade

■ une dépense de temps que ne peuvent se permettre tous les ozéneux.

Aussi ne faut-il entreprendre le traitement complet que sur-les'seulsmalades, -bien décidés à tout faire pour se débarrasser de leur infirmité ; le.malade doit être le collaborateur actif du médecin. Nous considérons en conséquence au point •de vue thérapeutique : les ozéneux qui ne peuvent ou ne

.' veulent faire que-le minimum, d'autre part les ozéneux qui peuvent et veulent faire le maximum. •

MINIMUM DE TRAITEMENT.— 1° Traitement local. —Tous lesjitatins : .

Bains.de nez avec une pipette nasale, par exemple celle de Dèpierris (DessiréjConstr.). •

Ces bains seront faits avec :

Eau chaude.... : 1 verre

Glycérine neutre anglaise. 1 cuil. à soupe Teinture d'iode......... de 10 à 60 gouttes

Une à deux pipettes.dans chaque fopse nasale.

Conserver lo liquide environ 1/2 minute à 1 minute ayant •de le rejeter à la foispar.le nez, et la bouche (de façon à. . débarrasser le cavum). • Lubet-Barbon, Béai, et tant d'autres ont montré les dan


ART. 25,"82 ( 408. )■

gers des lavages du nez qui peuvent amener l'infection de l'oreille moyenne avec toutes ses conséquences. Il faut considérer comme absolument contre-indiqués les lavages dans l'ozène. D'autant que le bain nasal décolle et entraîne tout aussi bien que ces lavages, les croûtes accumulées dans le cavum et les fosses nasales ; il a de plus une action médicamenteuse, cautérisante, désodorisante, désinfectante, modificatrice en un mot, que ne peut avoir le lavage, qui n'agit que comme chasse d'eau.

Le bain nasal étant pris, le malade s'étant largement mouché, ayant .raclé son pharynx, insufflera à l'aide de l'auto-insufflateur nasal de Lermoyez introduit bien horizontalement dans le prolongement de la pointe de la mastoïde, de la pondre u'acideborique porphi/risée dans chaque narine Il attend 3 minutes avant de se moucher, laissant le temps à l'acide borique de réveiller'les sécrétions nasales, qui deviendront, par la répétition fréquente de ces insufflations, liquides, claires, abondantes, inodorantes.

Le malade terminera ce nettoyage des fosses nasales par Vaération de la muqueuse ainsi débarrassée de tous les produits qui peuvent la soustraire à l'action bienfaisante de l'air.

Cette aération se fera en exécutant les deux exercices suivants, au grand air ou dans une pièce très aérée.

EXERCCE T.— Debout ou assis.lesmains fortement appuyées de chaque côté des parois latérales du thorax, inspirer par le nez lentement, silencieusement, à fond, petit arrêt respiratoire, expiration complète ; les mains à plat sur le thorax devront non seulement sentir celui-ci se dilater à l'inspiration, mais résisteront à cette dilatation afin de l'augmenter. Elles aideront de plus à aa rétraction pendant l'expiration en le comprimant ; long repos respiratoire avant de repren- t dre une nouvelle inspiration.

EXERCICE, II. — Cet exercice réveille au maximum les réflexes respirateurs et a une action de massage très nette . sur les muqueuses respiratoires :

Prendre un métronome ordinaire ; régler le balancier successivement aux vitesses 50-6! -80-100-120 140-160-180-200. Sur chacune de ces divisions respirer pendant une minute (les mains à plat sur le thorax) en scindant chaque inspiration et expiration par de petits arrêts plus ou moins fréquents suivant que le rythme du balancier est plus ou -moins rapide ; le malade ira ainsi par saccades, pourrait-on dire, à fond de l'inspiration et de l'expiration. /

Dans le courant de la journée, le malade s'exercera à faire de fréquentes et profondes respirations nasales au grand air,


RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX.- Sapp. du Journal de Méd., 25 mai 1917. 2

Ce .Èèl'.'ft été découvert en 1881 par M. Maurice ROBIN alors qu'il était Interne et Chef de Laboratoire des Hôpitaux de Paris. Il constitué l'agent thérapeutique le plus rationnel de la médication martiale.

Comme l'a démontré M. Robin dans son 'Étude sur les ferrugineux, aucun sel lérrique, ou ferreux, n'est absorbé iireotemènt.par là muqueuse stomacale, mais seulement par l'intestin.

Le fer ingéré sous quelque forme que ;e soi* (sels furrugineux, hémoglobine îtc), est. attaqué par les acides de l'estomac et forme avec la peptone des îliments un sel qui, tout d'abord insoluble, redevient soluble dans l'intestin, în présence de la glycérine. Ce sel est lé PÉPTÔNÂTE DE FER.

Sous là-forme de Peptonate de Fer, e fer représente donc la forme chimique ultime assimilable du sel ferrugineux Constitué normalement dans l'intestin.

Préconisé par lés professeurs : HAYEM,

HfaCHARD, DUJARDiN-BEATJMETZ, R.AY«OND,

R.AY«OND, etc.. les expériences faites avec ce ferrugineux dans es hôpitaux de Paris ont Confirmé les ;onclusions de M. Si" BOBIH dans ses ;ravaux et en particulier le rôle physiologique jusqu'alors inconnu de la glycérine dans l'assimilation des nétaux. L'éminent savant et grand Chimiste Berthelot a tait a ces conclulions l'honneur d'un rapport à l'Acalémie -»dés Sciences. (Berthelot V. jômptés rendus, Ac. des Sciences 18S5.)

En 1890, une,attestation, qui a eu un jrand retentissement fut donnée par le Sbcteur Jaillet, rendanthommage à son ihcien collègue d'Internat,Bi«ROJfeIJff, 'Inventeur du Peptonate de fer reconîaissant la supériorité de son produit sur tous ses congénères. Cette attesta;ion à la suite d'un procès fut reconnue sincère et véritable par la cour d'Appel lé Bourges en 1892.

EXTRAIT) , Tamatave, 27 Septembre 1890.

" Le PEPTONATE de FER ROBIN a vraiment une action cùraiive puissante bien supérieure à celle des autres préparations similaires" .

Docteur JAILLET.

Ancien Chef dé Laboratoire dé "Thérapeutique a la Faculté de Médecine de Paris.

A eette occasion le PEPTONATE DE ■Efc ROBIN fut soumis a la Faculté de Vtédecine de Paris pour qu'il. en soit ait l'examen et l'analyse. Les résultats îii furent exprimés de la manière suivante par le Professeur G>. POTJCHET.

" Le PEPTONATE de FER ROBIN est un sel organique

^-

défini constitué bar deui combinaisons: ï' de Pepiohe et S" de Glycérine et de Fer, formant un sel ferriquë double, À l'état de combinaison particulières et telle que le fer ne petit être décelé ni précipité par les rêatitifé ordinaires de la chimie minérale. Cet état particulier ïerendèinineminent propre àï assimilation"

(Analyse du Docteur Û. POUCHEJ,

Professeur de pharmacologie à la Faculté dé Médecine de Paris, Membre..de l'Académie de Médecine, etc.) D'après ce qui précède, nous croyons donc pouvoir affirmer qu'aucune Spécialité Pharmaceutique n'a jamais eu une pareille consécration officielle sur sa composition chimique et sa valeur thérapeutique.

Voici en résumé les propriétés thérapeutiques de ce produit :

1° Le Fer ROBIN augmente li nombre des globules rouges et leur richesse en hémoglobine, 11 est doiic précieux dans l'Anémie et là Chlorose.

2° Le Fer ROBIN favorise l'hypergenèse des hèniàtoblastes et augmenté la fibrine dU sang. Il sera doflo utilement employé pour augmenter la plasticité du sang et combattre l'Hémophilie Ou les hémorragies de toute nature.

3° Le Fer ROBIN augmente là capacité respiratoire du sang. On pourra donc utilement l'employer pour activer leB combustions organiques dans les vaisseaux (diabète, glycosurie} ou eu niveau des tissus {dégénérescence graisseuse, etc.)

4° Enfin le Fer ROBIN active la nutrition, II pourra donc servir simultanément dans le traitement du lymphatismè.des manifestations scrofuleûses et syphilitiqtiSB, etc..)

Très économique, car chaque flacon représente une durée de trois semaines à un mois detraitement.ee médicament dépourvu de toute saveur styptique, se prend à la dose de 10 a 30 gouttes par repas dans' un peu d'eau ou de vin et dans n'importe quel liquide ou aliment, étant soluble dans tous les liquides organiqueB, lait, etc....

On prescrira avec avantage chez les Personnes délicates, lés Convalescents et les Vieillards, etc. : le VIN ROBIN au Peptonate de Fer ou le PÊFTO-ELIXIR ROBIN.

(Liqueurs très agréables). — Dosa : Un verre à liqueur par repas.

Pour ne pas confondre et éviter les Imitations et Contrefaçons de ce produit, exiger la Signature et la Marque "FËR ROBIN avec un LION COUCHÉ".

VENTE EN GROS : PARIS, 13, Rue de Poissy.-DÉTAIL: routas Pharmacie*.


3 RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX. - Supp. du Journal de Méd., 25 mai 1917^


' ( 409 ) AKT. 25383

principalement lorqu'il a l'occasion de marcher, ce qui active les échanges respiratoires tout en aérant les muqueuses. Le soir, insuffler Ta poudre, et refaire les exercices respiratoires du matin.

2° Traitement général. — Il faut retonifier, l'état général des-ozéneux :

Les exercices respiratoires y contribueront largement ; de plus soumettre systématiquement ces malades pendant huit • jours par mois à l'adrénaline formulée ne la façon suivante :

Chlorhydrate d'adrénaline. . \ Solution à un millième.... 15 cmc.

De 5 à 8 gouttes tous- les matins à jeun dans un peu de lait ou de thé chaud sucré.

L'adrénaline excite d'une façon remarquable l'appétit, supprime ou atténue l'asthénie, probablement en remontant la pression différentielle (différence entrela pression maxima etminima), toujours très faible chez ces malades.

Ce traitement sera suivi pendant plusieurs mois.

Voici ce que M. Foy considère comme le minimum de traitement n'exigeant du malade que quelques rares visites chez son médecin, visites qui ont surtout pour but de contrôler les résultats et d'encourager le malade à persévérer dans ses soins.

Au bout de 1 à 2 mois de ce traitement, la muqueuse se trouve modifiée et suffisamment en bon état pour permettre alors seulement les injections de paraffine ; car il est inutile, parfois dangereux, d'en injecter, dans une muqueuse infectée atone, incapable de la retenir, en l'englobant de tissu conjonctif.

Maximum au traitement. — Cette partie de la thérapeutique que M. Foy considère comme le maximum de traitement ne peut" guère être appliquée que par un spécialiste. Elle nécessite en effet l'emploi d'appareils particuliers. Elle consiste essentiellement tout d'abord dans l'emploi du massage des voies aériennes supérieures par l'air comprimé, puis dans la projection dans les fosses nasales, d'air ozonisé. Sous l'influence prolongée de ce traitement on peut arriver à une guérison complète.

ART. 25383 L'ozène et les différentes races de la terre. — On sait que l'histoire de l'ozène et principalement son étiologie présentait encore bon nombre de points obscurs.

M. le Dr J. N. Roy, médecin de l'Hôtel-Dieu de Montré a

J DE MÉD. ?5 MAI 1917. ■ 5 5


ART.25383 ( 416 )

et chargé d'une mission par le gouvernement canadien,, vient de faire à ce sujft des recherches d'un très grand intérêt général dans un rapport publié par les Annales des maladies du larynx et des creill s. (8e livraison 1915).

M. Roy a fait depuis une dizaine d'années une série de voyages qui lui ont permis d examiner* dans presque tous les pays du monde des représentants de toutes les races qu'il rapporte à trois grandes familles : la blanche, la noire et la jaune.

De la race blanche il n'y a rien à dire de particulier,, l'ozène qu'elle présente étent bien connu dans sa fréquence et dans son évolution. Mais voici ce que dit M. Roy sur la race • noire :

La race noire est particulièrement intéressante, et son étude en Afrique, en Amérique et en Océanie nous révèle des faits fort instructifs. Pendant un voyage autour du continent noir, nous avons examiné les fosses nasales d'environ cinq mille nègres dans vingt-deux colonies différentes. En plusieurs endroits, nous avons pénétré à l'intérieur, à une grande distance de la côte, et nous avons pu voir en tout une centaine de tribus. Après des recherches très minutieuses sur ces indigènes habitant l'Afrique un peu partout, nous pouvons dire, étant donné le nombre observé, que cbez eux il n'y a pas d'ozme. Une attention toute particulière a été apportée à l'examen des races qui ne sont pas pures,, telles, par exemple, les Mulâtres, les Maures de la Mauritanie d'origine arabe et surtout berbères, les Peulbs et les Foulahs, qui ont pour ancêtres les anciens Fellahs d'Eaypte, les Hottentots et les Buschimans, qui ont dans leurs veines une certaine quantité de sang mongol, les Danakils, Somalis et Gallas, au mélange arabe, et enfin les Abyssins qui, à plusieurs époques de leur histoire, sont venus en contact avec les Egyptiens.

Chez ces différents peuples également, pas de rhinite atrophique.

atrophique. maladie n'existe pas non plus chez les Nègrrs

que nous avons examinés en Océanie et dans l'archipel des

• Antilles, et il nous fallaitrevenir sur le continent américain

pour pouvoir la rencontrer.

Lors de notre séjour au Brésil, ou l'élément noir form» les trois quarts de la population totale, en Amérique Centrale et aux Etats-Unis, nous avons, à notre grande surprise, trouvé des cas qui présentaient cette affection. Nous l'avons observée chez des sujets de race pure, aussi bienqu" chez des mulâtres et des zambis (produit de l'union d'unnègre et d'un Peau-Rouge).

Nos excellents confrères, les docteurs Chardinal (de Rio >de Janeiro), et Jones (de Newport News, Virginie), ont eu aussi l'occasion de traiter un certain nombre de noirs qui


t 411 ) - ART. 25384

présentaient de l'ozène. D'après leur expérience, cette maladie serait moins fréquente chez les nègres et les mulâtres ■que chez les blancs et les jaunes, opinion que d'ailleurs nous partageons entièrement. Leur muqueuse en général est très résistante aux infections, et il faut un contact -prolongé de microbes très virulents pour pouvoir l'infecter. ■ . Au contraire, la race jaune de l'Asie, avec ses différentes ramifications dispersées un peu partout sur'notre planète, «st spécialement prédisposée à la rhinite atrophique. Nous avons observé cette maladie non seulement chez lés Chinois •et les Japonais, mais aussi dans certaines races d'Indo-Chinois, au mélange mongol, chez les Esquimaux, les Lapons, les Finlandais, les Malais, les Phillippins, lesHovas et les Peaux-Rouges. Sa fréquence varie d'après certaines conditions dont les principales sont la déviation très fréquente de la cloison dans la race jaune, surtout et principalement ehi-z les Mongols. -

Bien des théories ont été émises pour expliquer la production de l'ozène, mais on peut dire en présence de ces observations que la théorie infectieuse est la seule qui s'adapte bien à ces faits.

On peut conclure de là que l'ozène est une maladie infectieuse qui se rencontre chez tous les peuples.- Toutefois, la fréquence de cette affection est moindre chez les noirs que ■chez les blancs, et atteint son maximum chez les jaunes. Le très grand nombre de déviations de cloison chez ces derniers, •ajouté à uu état presque constant de malpropreté et d'irritation nasale, préparent leur muqueuse à la culture microbienne.

Les noirs de l'Afrique, de l'Océanieet des Antilles ne sont pas encore infectés, tout en étant susceptibles de l'être ; et le petit nombre d'Européens examinés —chez lesquels nous n'avons pas trouvé d'ozène — nous empêche d'émettre une hypothèse quant à la contamination future de ces différents

pays- ' ' s\

ART. 25384. La rééducation professionnelle des mutilés de guerre.— La question de la rééducation profes■ sionnelle des mutilés de xguerre est appelée à prendre une telle importance pour le médecin, qu'on ne saurait trop y insister. Nous trouvons sur ce-sujet dans les Archives mèncales belges (n° 3), qui, depuis un certain temps ont pu, malgré les difficultés actuelles reprendre leur publication, un article d'un grand intérêt et contenant un grand nombre ■d'indications qui permettront au lecteur . désireux d'approfondir les choses de se documenter très largement. Nous croyons devoir reproduire presqu'en entier, cet article dû à M. Stassen.


ART. 25384 ( 412 )

Diriger et assister les mutilés et les estropiés dans le choix et l'apprentissage d'une profession adéquate à leurs infirmités n'est sans doute pas une oeuvre nouvelle. Les premières tentatives de création d'ateliers nationaux pour infirmes sont françaises ; dans les pays Scandinaves ainsi qu'eu Russie, en Belgique, etc., des philanthropes avaient, déjà en temps de pa;x, su intéresser les pouvoirs publics à l'idée généreuse défaire, des estropiés et mutilés nécessiteux, véritables parasites de la collectivité, des citoyens libres et indépendants capables de gagner honorablement leur vie. Au moment de la déclaration de guerre, plusieurs conseils provinciaux de Belgique avaient à l'étude des projets de création d'instituts de rééducation professionnelle pour mutilés ou estropiés, et la Province de Hainaut, qui avait pris la tête du mouvement, avait fait construire à CharleroL un établissement qui donnait to'ute satisfaction. La province de Brabant avait aussi son institut.

Les blessures provoquées par les projectiles de guerre actuels et les impotences fonctionnelles qu'elles entraînent si souvent ont eu pour effet d'imprimer un essor extraordinaire aux oeuvres d'assistance aux mutilés ou estropiés. Partout en Belgique, aussi bien qu'en France et dans les autres pays alliés, on a compris que les soldats infirmes n'avaient pas seulement le droit à la sollicitude dus personnes charitables, mais qu'en plus le Pays avait contracté envers eux une dette de reconnaissance. Peur payer cette dette, il ne devait pas se contenter de renvoyer 4^8 soldats réformés dans leurs foyers avec une simple pension ; ses efforts devaient tendre encore à leur rendre une capacité de travail aussi grande que possible ; une « véritable autonomie sociale -, comme l'a si bien dit le Dr Dalla Vedova (1).

A l'heure actuelle, même en Belgique envahie,. notamment dans les grandes villes comme Bruxelles, Liège,. Anvers, Gand,etc, l'initiative privée a suppléé à l'absence du pouvoir central exilé et nos compatriotes, malgré les rigueurs et les misères de l'occupation, ont pu trouver les moyens de venir en aide à nos soldats .mutilés par des oeuvres d'assistance et de rééducation professionnelle, a.limmtées généreusement par leurs propres ressources.

Sur la terre de France, l'armée belge a organisé à PortVillez un vaste établissement pour la rééducation professionnelle, établissement qui en peu de temps est devenu un centre industriel et agricole, «sorti d'une forêt comme par un coup de baguette de fée » (Jean Camus).

A Port-Villez, comme dans les fondations similaires de Fran(1)

Fran(1) VEDOVA: « L'assistenza ai mutilatf délie guerra», Rivista Ospedaliera, août 1916.


RENSjàtfflÉMENTSjMÉ^j du Journal de Méd;, 25 mal 1917 4


8 REls,SEIG*>ïllïMrS MÉDICAL*.- Sngp. «u ioutn. «• MM., * m^ If il


( 413 ) ART. 25384

ce, médecins, écrivains, philanthropes, etc., ont rivalisé d'activité,- et on en est maintenant arrivé à ne plus abandonner à

, l'aventure l'oeuvre de la rééducation professionnelle. Celle-ci va peu à peu, par l'expérience acquise, être codifiée ; le vaste champ d'études, offert aux chercheurs les amènera peut-être à

.édifier un ensemble de règles bien déterminées. Et la rééducation professionnelle est une des questions auxquelles le médecin est obligatoirement mêlé. 11 indique à quel moment le travail peut être repris, quelle est, à cette époque, l'aptitude au travail du blessé ; le médecin aura encore à donner son avis, il devra intervenir si la reprise du travail réveille' d'anciens troubles ou en fait apparaître de nou^ veaux (1). . .

Là mentalité des mutilés est aussi tout à fait particulière :■ ce ne sont pas seulement des déséquilibrés anatomiqucs mais encore des déséquilibrés psychiques. Rares sont les caractères qui trouvent en eux-mêmes l'énergie suffisante pour se guérir ou pour s'adapter par leurs propres moyens à un travail nouveau. Le mutilé isolé devient rapidement un obsédé qui cherche par tous les moyens à tirer profit de sa

. blessure et quïtombe presque fatalement dans la mendicité. Au contraire, une direction moralo immédiate, une poigne médicale paternelle le transforment, lui donnent confiance et lui font exécuter l'impossible pour redevenir un homme complet (2).

Pour les estropiés réadaptables et rééducables au travail, trois buts sont à remplir, écrit le Dr Borne :

a) Fourniture d'appareils de prothèse bien adaptés à leur amputation ;

6) Rééducation au travail dans les ateliers-écoles professionnels ;

c) Placement après la réadaption et la rééducation".

Il y aurait lieu, croyons-nous, de rédiger comme suit le premier desideratum du Dr Borne : fourniture d'appareils de prothèse bien adaptés à leurs infirmités, car, à côté des amputés' nombreux, il y a les soldats qui, atteints de lésions nerveuses ou musculaires irrémédiables, sont devenus de véritables impotents, incapables de reprendre leur métier antérieur. L'ingéniosité des médecins et des orthopédistes a inventé de multiples appareils quisuppléent dans une certaine mesure aux fonctions abolies et aussi rendent au blessé une

(1) JEAN CAMUS.— « Le rôle des médecins dans la rééducation professionnelle », Paris mèd., décembre 1916.' .

(2) « De la réadaptation'et de la rééducation au travail des blessés et des mutilés delà guerre », Paris méd., 21 août 1915.


ART. 25384 ■ ( 414 )

aptitude plus grande au travail (1). D'une façon générale, les appareils de prothèse, aussi bien pour amputés que pour impotents fonctionnels, doivent être aussi simples que possible. Le Dr Bourillon est très sceptique quant à l'utilité des appareils de prothèse compliqués (2).

Pour l'apprentissage des métiers accessibles aux mutilés,, le rôle de la main est incontestablement très grand. La Société nationale de Chirurgie de Paris, grâce à une somme de 500.000 francs mise à sa disposition par un anonyme, a décidé d'instituer un concours pour récompenser l'auteur d'un appareil suppléant le mieux la perte de la main. Boureau (3) croit que pour le travail, il n'est pas possible de créer un typeuniversel de prothèse pour toutes les professions.

Il pose en principe que tout manchot doit être considéré comme privé de sa main gauche, et on ne doit chercher qu'à suppléer la fonction de cette main pour le rendre à la vie ouvrière. Le droitier ayant perdu la main droite s'adapte et parvient rapidement à se servir de la main gauche. Bourreau à fait construire toute une série do mains de travail, réalisant chacune les principaux desiderata de la main gauche dans les métiers les plus usuels.

Quant à l'orientation du blessé vers sa nouvelle profession, il faut, d'après le même auteur, borner les recherches sur un terrain limité, soit sur l'ancienne profession de l'amputé qui sera toujours sa meilleure utilisation, soit sur une nouvelle profession dont les travaux auront quelque analogie avecies travaux antérieurs (4). D'après Nyns, il n'existe pas de règle qui puisse être suivie à la lettre pour désigner ou écarter de telle ou telle profession. Chaque cas doit être

(1) Appareil simple pour remédier ù la paralysie radiale de Diricq. présenté par ROI-TIER, SOC. de chirurg.," séance du 17 mai 1916.-

Appareils à prothèse musculaire dans les parah-sies des nerfs des membres, par BERNARD CUNÉO, Soc. de chirurg., séance du S mars 1916.

Appareils de suppléance dans les paralysies du radial et du sciaticnie poplilé externe, par PRIVÂT et BELOT, Presse méd., 7 août 1916.

Appareils de M. et Mme DÉJERINE, POZZI, RAYNAL, également présentés à la Soc. de chirurg.

Appareils du Dr PIERRE ROBIN, présentés à l'Académie de médecine de Paris, décrits dans le Caducée et le Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1916.

(2) BOURII.I.ON.— « Comment rééduquer nos invalides de la guerre ? », suivi d'une étude sur l'assistance aux estropiés et aux mutilés en Danemark, Suède et Norvège. 1 vol. de 18S p., chez Berger-Levrault. Paris.

(3) BOUREAU. —Mains de travail du Dr Boureau (de Tours) pour amputés, Paris méd., juillet 1916. ,

(4) BOUREAU (Tours). — « Mains de travail pour les amputés », Paris Méd., n° 22, mai 1916.


-"'■•( 415 ) ART. 25384

examiné, scruté en particulier. La mutilation elle-même ne fournit pas -d'indication absolue, bien qu'elle soit 'de tous les facteurs qui interviennent dans l'orientation du blessé l'élément prépondérant. D'où la nécessité d'une exploration -médicale sérieuse et d'une connaissance approfondie de la lésion fonctionnelle avant toute tentative d'orientation (1). ' La rééducation fonctionnelle doit précéder la-rééducation professionnelle. Ce n'est pas ici T endroit de passer en revue toutes les tentatives qui ont été faites pour rendre aux moignons d'amputations,- aux membres atrophiés et paralysés un maximum de sensibilité et de tonicité musculaire. C'est là oeuvre de la gymnastique médicale et de la physiothérapie. -Quand tous ces moyens thérapeutiques ont été épuisés, quand les blessés sont «consolidés », c'est-à-dire non susceptibles d'amélioration par traitement médical, alors seulement ils peuvent être dirigés sur les écoles-ateliers d'apprentissage.

Le D 1' Carie (2) 'n'accepte, et l'expérience lui a donné raison, le mutilé que complètement guéri, complètement affranchi de l'hôpital, apte à un travail actif, ayant tiré de la m-çanothérapie tous les avantages qu'elle peut lui procuier. MM. Herriot et Carie sont partisans de l'internat ; c'est aussi l'avis du D*Borne (3).

A côté des avantages psychologiques et moraux, l'estropié ayant d'autant plus de courage qu'il se trouvé réuni à des coriipagnons d'inf rrtune, se sentant plus à l'aise dans un milieu'de camarades'qui comprennent et .connaissent son amoindrissement, l'internat permet une surveillance médicale très active. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont plus rien à attendre des traitements physiothérapiques, que les mutilés doivent être soustraits à l'influence médicale. Dans cette période de transition qui est leur apprentissage, ils exigent encore des soins et une surveillance médicale prolongée. Elle est encore controversée à l'heure actuelle, la question de savoir si l'exercice d'un métier manuel n'entraîne pas des troubles augmentant l'impotence fonctionnelle. Pour.Nepper et Vallée (4), l'expérience acquise depuis la fondation des écoles-ateliers professionnels, paraît, il est vrai, démontrer qre Je travail bien compris, médicalement surveillé avec soin, est susceptible d'améliorer les impotences, loin de les

(1) NYNS. — « La rééducation professionnelle d'après les variétés d'impotences », Paris Méd., décembre 1916.

(2.) CARLE. — « Ecoles professionnelles de blessés», Préface d'Ep. HERRIOT, 1 vol. in-"8°, 2e édition, Rey, éditeur, Lyon.

(3) Dr BORNE.' — Loc. cit.

(4) NEPPER et VALLÉE. — « Rééducation professionnelle et traitement des impotences ».. Paris Méd., décembre 1916.


ART. 25385 ( 416 )

aggraver, qu'en somme le travail est une gymnastique régulière, une mécanothérapie spéciale réalisant à la fois l'adaptation fonctionnelle et l'apprentissage professionnel. 11 semble bien qu'on puisse dire que le travail est une bonne méthode de traitement. Pourtant, cette conception a priori demande à être étayée de preuves. Dans ce but, Nepper et Vallée ont étudié à différents moments de l'apprentissage, au moyen de la méthode ergographique, la valeur de la puissance musculaire des mutilés. Leurs recherches très intéressantes confirment la thèse du travail professionnel, améliorateur des impotences, mais ces recherches doivent être poursuivies sur une plus grande échelle. Dans les nombreux instituts de rééducation professionnelle, un vaste champ d'études e8t offert au médecin et particulièrement aux physiologistes. L'école-atelier professionnel est encore le domaine du médecin ; c'est ce dernier qui doit en avoir la direction et la surveillance, mais il doit s'entourer de techniciens (chefs d'ateliers et contre-maîtres) habiles, d'une haute moralité et d'un dévouement inlassable. A la Société de médecine, en décembre 1915, et à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, le Dr Borne demandait que de préférence l'enseignement professionnel fût donné par des chefs d'atelier et des contremaîtres infirmes, ayant souffert, lutté eux-mêmes avant d'être des maîtres artisans sans leurs professions, grâc? à cette volonté qu'ils < ommuniqueront à leurs élèves. L'apprentissage des infirmes exige beaucoup de temps et de patience. Ce n'est que quand il est terminé, et alors seulement, que le soldat mutilé peut être affranchi de la tutelle médicale pour être confié aux oeuvres et bureaux de placement. L'utilisation des infirmes rendus à la vie économique par les instituts de rééducation professionnelle doit être oeuvre nationale. Pour les pouvoirs publics, grandes industries, syndicats agricoles, chambres de commerce, etc., la question de rééducation professionnelle réclame une solution urgente, car, de celle-ci, en raison de ' la pénurie manoeuvrière qui sévira après la guerre, dépendra en grande partie l'avenir du pays.

ART 25385. Gravité comparée des localisations tuberculeuses gauches et droites.— MM. Tecon.et Aimard(de Leysin) publient dans la Reçue médicale de la Suisse Do manie (N 03 1-2) un travail dans lequel ils mettent en parallèle; au point de vue de leur gravité, les lésions du côté gauche ou du côté droit du poumon, comparaison qui a été rarementfaite et quia cependant son intérêt au point de vue du pronostic. Cette étude est importante car elle porte sur 2000 cas.

C'est en étudiant leurs statistiques relatives aux pneumo-


,( 417 ) ART, 25385

thorax artificiels, que MM. Tecon et Aimard furent frappés de Voir que les lésions pulmonaires étaient sensiblement plus fréquentes du côté gauche^que du côté droit.

Cette prédominance a du reste été signalée par quelques auteurs." C'est ainsi que dans ses leçons cliniques sur les maladies de l'appareil respiratoire, Grancher note la prédilection des tubercules pour le sommet gauche, et, dans sa thèse inspirée par Lancereaux, D'Hôtel, arrive aux conclusions suivantes : « Quand la phtisie se développe chez des alcooliques'ou des surmenés, principalement chez des individus dont la profession nécessite des efforts considérables, ellecommence depréférence parle côté droit. Au contr,aire, chez lcsgensqui mènent une existence sédentaire ou qui travaDlent tout le jour dans l'air confiné, c'est le poumon gauche qui est le plus souvent atteint. »Ces réflexions s'arrêtent là, et, il n'est pas question du degré de gravité des lésions tuberculeuses Suivant le poumon qu'elles intéressent.

D'autre part, au cours d'examens radiologiques ou de radiographies pratiqués sur un total de 790 tuberculeux pulmonaires, Aimard a noté 12 cas de cavernes muettes du poumon, dont 8 siégeaient à gauche, soit le 67,'% et 4 à droite, soit le 33%. .

Pour élucider, cette question, MM- Tecon et Aimard ont étudié _les obsersations de 2000 tuberculeux pulmonaires, ayant été en traitement à Leysin, d'un âge moyen de 30 ans, et appartenant pour la grande majorité à la classe aisée. Tous ont été observés et suivis pendant une période allant de cinq mois à plusieurs années, soit parx M. le Dr Jacquerod, soit par eux-mêmes. 7

Ils ont divisé les malades en plusieurs catégories suivant qu'ils étaient atteints à un degré plus ou moins avancé. Nous ne pouvons entrer dans le détail de cette statistique, mais il paraît résulter nettement des chiffres cités, qu'une localisation tuberculeuse gauche est plus grave qu'une droite, et qu'elle implique nécessairement un pronostic plus réservé. Quelles causes peut on invoquer pour expli quer cette différence de gravité dans la, localisation tuberculeuse ?

On peut peut-être invoquer certaines dispositions anatomiques rappelées par MM. Tecon et Aimard et qu'il serait trop long d'indiquer. Quoiqu'il en soit on peut conclure avec les auteurs que l'étude de ces observations est venue confirmer ce que la clinique avait fait entrevoir : la gravité particulière dés localisations gauches. Cette notion paraît être un élément non négligeable dans- l'établissement du pronostic de la tuberculose pulmonaire. Celui-ci est fait de causes multiples qui ont chacune une valeur dans la solution de cette question complexe. Mais il faut considérer qu'il est de notre devoir de ne méconnaître aucun facteur


ART. 25386 ( 4.18 ) '

susceptible d'éclairer le médecin dans le solution d'un problème d'une si haute importance et comportant un si grandi nombre d'inconnues.

ART. 25386. L'amibiase chronique en Frajice et ladysenterie. — M., le Dr J'aul Rav.aut qui a étudié très longuement la question de la dysenterie amibienne et les diverses diarrhées qui, depuis longtemps, sévissent sur nos troupes, montre dans un article de la Presse médicale (n° 9), que beaucoup de diarrhées de formes diverses sont dues à l'amibiase qui s'est implantée chez nous et s'est multipliée à la suite des dysenteries amibiennes importées de nos colonies par les troupes.

Reaucoupde sujets présentent une forme spéciale de rectocolite chronique qui, par son étiolo'gie, sa sym.ptomatologieet surtout sa nature, mérite d'attirer toute notre attention.

Ils nous apprennent que depuis des mois ils souffrent de l'intestin. Les uns essaient de rester à leur corps, mais ne peuvent s'y maintenir que grâce a des exemptions répétées de service ou de nombreux séjours à l'infirmerie : d'autres, déjà évacués à plusieurs reprises pour ces accidents, errent,, toujours malades, entre le front et l'intérieur ; d'autres traînent dans les régions de formation en formation ; pour d'autres enfin, une solution bien simple a été adoptée, et ils ont été envoyés par réforme dans leurs foyers.

Cliniquement, il s'agit de troubles essentiellement chroniques. Quelquefois, ils sont précédés d'accidents aigus d'allure dysentérique, qui d'ailleurs s'effacent très rapidement. Le plus souvent, la maladie s'installe tout doucement, évolue lentement, altère profondément l'état général et peut se compliquer d'un accident très redoutable : l'abcès du foie.

Enfin, par l'examen microscopique des selles, il est possible de mettre en évidence la présence de l'amibe dysentérique, soit à l'état mobile, soit surtout sous sa forme kystique, et de déterminer ainsi d'une façon précise la nature de cesmanifestations.

Depuis le début de la guerre le domaine morbide de ce protozoaire s'est de plus en plus étendu. A côté des formes objectivement dysentériques, caractérisées par des crises aiguës, dés débâcles de selles glairo sanguinolentes, l'amibe détermine également des troubles intestinaux beaucoup plus discrets. Or, chez presque tous les malades dont il est question ici, ce syndrome initial a été extrêmement effacé et. souvent même, à complètement fait défaut. C'est précisément en raison de ce fait que chez ces malades le rôle de l'amibe a été presque toujours méconnu et c'est là le point le plus instructif de cette question.


< 419 ) ART. 25386

Pour s'en convaincre, il suffit de relever les diagnostics portés sur les nombreux billets d'hôpital que possèdent la plupart de ces malades : ce sont ceux de gastro-entérite avec anémié, d'entérite chronique, de diarrhée avec faiblesse générale, etc.. qui sont les plus fréquents ; jamais il n'est question de dysenterie. Pour s'en convaincre encore, il suffit de parcourir l'histoire de ceux qui sont morts d'abcès du foie, dûment authentifiés par la présence d'amibes, pour voir que chez un certain nombre, le rôle de l'amibe a été méconnu ; et pourquoi : parce que les troubles dysentériques ont fait défaut ou sont passés inaperçus ; aussi l'idée que l'amibe pouvait être en cause n'est pas venue. C'est malheureusement sur la table d'autopsie qu'a été trop souvent diagnostiqué l'abcès du foie.

L'amibiase chronique peut parfois succcédér à une crise dysentérique typique, mais habituellement, chez les malades qui nous intéressent, les accidents initiaux sont discrets. ; pendant un jour ou deux, les selles sont gîairo-sanguinokntes, puis deviennent, diarrhéiques et la maladie s'installe peu à peu. Chez d'autres aucun symptôme spécial, sauf le nombre exagéré de selles (4 à 10) n'en caractérise le début. Très rapidement les digestions se font mal, l'appétit disparaît, les forces diminuent, les colorations de la figure et .des téguments s'éteignent et le teint devient jaune terreux. Au bout de quelque temps, apparaît souvent du subictère, très net au niveau des conjonctives. En même temps, le malade ressent une lourdeur spéciale au niveau de l'épigastre, surtout au moment des digestions. Ces dernières s'accompagnent en outre -de phénomènes douloureux : ce sont des coliques banales ou bien des picotements en coups d'épingle au niveau des angles du côlon transverse et'du côlon iliaque ; ce sont des douleurs plus violentes, se traduisant par des sensations de torsions de l'intestin très pénibles, s'irradiant au rectum et ne cessant qu'après une défécation dont la nécessité s'est impérieusement fait sentir.

La palpation du ventre permet de constater la sensibilité du gros intestin, surtout au niveau du creux épigastrique, dés angles coliques et du côlon iliaque ; parfois les points sensibles de cette dernière région sont aussi nets que ceux du côté opposé dans l'appendicite chronique. Dans les cas anciens, l'exploration du gros intestin montre que la paroi ■en est épaissie, indurée, et donne la sensation d'une corde, tendue sous les doigts qui l'explorent.

"Les matières sont habituellement |molIes, pâteuses, en

, « bous.e de vache » ; elles sont évacuées de préférence après

les- repas et d'une abondance extraordinaire : en une seule

défécation un malade peut remplira moitié son vase de

nuit/Quelquefois, ce sont des débâcles glaireuses, striées de


ART. 25387 ( 420 )

quelques filets de sang,'provoquées par le froid, mais surtout par des fatigues pu des marches forcées. D'autres fois, au milieu de matières en apparence normales, se voient des glaires puruh-ntes, épaisses, ressemb ant à des crachats : les malades les qualifient ordinairement de graisse. D'autres, enfin, sont constipés, mais les matières sont enrobées de glaires sanguinolentes. Les hémorragies peuvent être très abondantes, persister pendant plusieurs jours et simuler, par l'aspect rutilant du-sang, de véritables hémorroïdes internes.

A ces symptômes s'ajoutent souvent des signes d'hépatite et de surrénalite, se manifestant par du subictère, des douieurs bépatiques, et lombaires, de la dépression, la raie blanche de Sergent, etc.. v

Le diagnostic de l'amibiase chronique est eh général facile, mais avant tout, il faut y penser.

Elle est maintenant très fréquente en France. Le médecin doit la suspecter chaque fois qu'il se trouve en présence d'un malade atteint de troubles intestinaux dont la nature n'est pas nettement définie... Et il doit chercher par l'anamnèôe les conditi >ns qui ont accompagné les premiers accidents, et dès que l'on soupçonne cette origine, il faut faire faire les recherches nécessaires pour trouver les kystes amibiens.

Il faut aussi penser que si l'amibiase persiste encore après la guerre, elle affectera de préférence, sous nos climats, cette forme particulièrement torpide. Dès maintenant, et dans l'avenir, tout médecin, aussi bien à la ville qu'à la campagne, peut donc la trouver devant lui. Cette rencontre ne doit plus le surprendre.

La thérapeutique est ici assez difficile, car les moyens employés contre la crise dysentérique aiguë réussissent beaucoup moins bien dans les formes chroniques. On devra donc varier les médications et souvent les prolonger très longtemps.

ART. 25387. Néphrites des tranchées ; influence étiologique possible du plomb. — Nous avons signalé à plusieurs reprises divers travaux montrant la fréquence des néphrites de guerre, principalement chez les sujets ayant fait le dur service des tranchées. Deux médecins anglais, MM. White et Canheb se demandent dans un article du Pharmaceutic Journal cité par le Répertoire de pharmacie, si dans l'étiologie de cette néphrite,Te plomb n'entrait par pour un •élément important. Ces deux auteurs ont en effet été amenés à penser que la fréquence de la néphrite des tranchées pouvait être attribuée à l'emploi journalier d'aliments conservés en boîtes étamées. Dans quatre cas qu'ilsont étudiés>


RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX.- Supp.du Journal de Méd.,25 mal 19l.


7 RBNSEIGNEMlïNIfS MEDICAUX. — Supp. dn Jonrn. de Méd;^25 mai 191fr.


( 421 ) , ART.2538&

ils ont décelé le plomb; dans le produit d'incinération de l'urine évaporée ; une fois aussi, ils y ont trouvé de l'étain, ce qui. confirmerait que ce serait bien les boîtes métalliques qui seraient à suspecter. Les auteurs ont poursuivi leurs expériences en faisant bouillir pendant 10 minutes une solution dexchlorure de sodium dans une boîte estampée, par conséquent exempte de soudures, et ils n'ont pas trouvé de plomb dans la solution ; en repétant l'essai après avoir, placé un fragment de soudure dans la boîte estampée, on a constatédans la solution la présence du plomb. On a obtenu le même résultat en pratiquant l'essai sur une boîte étamée ordinaire comme celles Contenant des fruits on de la viande ;. l'étain se trouve aussi en solution, et la proportion des métaux ainsi entraînés-est bien plus sensible encore si la solu-. tion salée est un peu acide. Il est impossible; disent les auteurs, de tirer des conclusions certaines du petit nombre des observations qu'ils ont pu faire, mais- celles-ci leurs paraissent devoir mériter de retenir l'attention. - -

BIBLIOGRAPHIE

ART. 25388. Hystérie. Pithiatisme et troubles nerveux d'ordre réflexe, par MM. J. Babinsld et J. Froment (1).

Ce volume, un des plus importants de cette collectionhorizon si heureusement conçue et mise au jour, comprend deux-parties bien distinctes : une partie est constituée par l'exposé de ce que l'on peut appeler la conception moderne de l'hystérie, conception qui est l'oeuvre de M. Babinski et qui est admise maintenant d'une façon générale ; la seconde traite d'une question qu'on peut dire nouvelle et que la guerre, par les nombreux faits qu'elle a provoqués, a permis d'étudier d'une façon très complète.

Dans la première on trouvera exposée, de.la-façon la plus claire, toute cette question de l'hystérie-pithiatisme qui a soulevé tant de discussions depuis quelques années. Nous n'insisterons pas sur cette doctrine que nous avons déjà eu l'occasion d'exposer trè3 longuement.

Nous nous arrêterons pluflongtemps sur les troubles nerveux d'origine réflexe qui constituent une question toute

(1) 1 vol. in-12 de la collection horizon de 260 p. Chez Masson, P , 4 fr. ' ■'


ART. 25388 ( 422 )

différente et qui jusqu'ici était fort peu connue. C'est qu'en effet on n'a guère décrit jusqu'à présent en fait de troubles nerveux réflexes que l'atrophie des muscles de la cuisse qui est consécutive aux arthrites du genou. Or ces troubles sont beaucoup plus variés et plus fréquents qu'on ne le supposait, et laneurologie de guerre amontré qu'ils constituaient un groupe de faits assez nombreux se montrant sous des aspects cliniques particuliers et ayant une véritable autonomie. Il s'agit de contractures, de paralysies ou d'états parétiques se développant consécutivement à des traumatismes. Ces troubles de motilité ne s'accdmpagnent d'aucun des signes qui appartiennent en propre aux affections organiques classées, aux lésions du système nerveux central ou périphérique et aux lésions des gros troncs vasculaires. lisse rapprochent par certains traits des manifestations hystériques : la lésion qui les a produits paraît quelquefois minime, hors de proportion avec les désordres fonctionnels qui ■en résultent ; ils la débordent, s'étendent en amont, ne répondent à aucun territoire anatomique connu ; et cependant les accidents sont d'une grande ténacité et, contrairement aux phénomènes pithiatiques, ils résistent à -la contre-suggestion. ■ .

Ces accidents se distinguent des manifestations hystériques par divers caractères sémiologiques, outre la contracture et la paralysie, tels que atrophie, modifications des réflexes, hypotonie, troubles de sensibilité, circulatoires, sécrétoires trophiques, etc.. Ces différents symptômes forment des combinaisons qui varient, et il en résulte des type.-; cliniques divers qui, malgré leurs dissemblances, paraissent constituer une même famille et représenter une espèce nosologique.

Ce sont des phénomènes qu'il serait permis d'appeler physiopalhigues, teime- devant exprimer l'idée que d'une part, ni l'hystérie, ni aucun autre état psychopathique ne peuvent les produire ; que d'autre part tout en traduisant une perturbation physique, matérielle du système nervtux, ils ne semblent pas correspondre généralement à une lésion susceptible d'être décelée par les moyens d'investigation dont nous disposons.

On comprend qu'il y avait un grand intérêt à rapprocher ces types morbides des accidents hystériques avec lesquels ils sont confondus, afin d'eu établir le diagnostic différentiel. C'est ce qu'ont fait MM. Babinski et Froment en montrant toute l'importance de ce diagnostic tant au point de vue de la thérapeutique que des décisions médico-militaires. On voit quel est l'intérêt de ce Volume qui jette une singulière lumière sur toute une partie nouvelle de la pathologie nerveuse.


' ( 423 ) ART. 25389

CORRESPONDANCE MÉDICALE.

ART. 25389. LAPARTDE SUCRE D'UN OUVRIER AGRICOLE. —J'ai ■eu l'occasion, bien avant la guerre, de rechercher quelle quantité <le sucre consommaient nos villageois ; par tête et par an.

D'une part, il est assez facile de recueillir l'aveu des ménagères. D'autre part il n'est pas impossible de savoir les quantités, — contrôlées par la régie, — que débitent nos épiciers.

On arrive à ce résultat qu'un ouvrier — qui De boit point d'al-cool ou qui en boit peu — consomme plus que un kilogramme de sucre par mois ; — sa femme un peu moins, et les enfanis encore moins (sauf les tout-pétîts).

La moyenne s'approche singulièrement du kilogramme pour l'ensemble de la population. ,

Je parle des ruraux.

Pendant les années où le cidre est abondant, cette moyenne représente l'abondance.

Quand le cidre est rare — le débit de sucre augmente considérablement ; il faut, en effet, 2 k. 5r0 de sucre pour faire soixanie litres de boisson... [par exemple la tisane de feuilles de fresne ■de J. Lucas-Championniëre,] dont la consommation dure quinze jours — aux beaux temps — dans une famille normale [père, mère -et trois enfant?]. .

.Par le détail on arrive à estimer assez facilement le bien' fondé ■ d'une îelle consommation.

L homme qui va aux champs doit, dès la première heure du jour, faire un repas sérieux. Le plus souvent de café au laii, avec six morceaux de sucre (du 70 à la 1 livre), pour faire passer un solide morceau de pain. , ■

De ce seul fait cet homme a absorbé deux fois la ration que lui concède là carte de sucre actuelle : — exactement lui reste le morceau de sucre pour son café, à midi.

Ces moeurs ne datent pas de toujours. Elles ne sont pas, non plus, communes à tous.

Leur origine est intéressante à noter. Ces moeurs datent des premiers effets de la campagne 'anti-alcoolique : les médecins et

les journaux à un sou, car il faut être juste -...., soui

directement responsables du remplacement de l'alcool par le su- cre. i

Dételle sorte qu'on peut dire que ce sont les meilleurs parmi nos concitoyens qui usent ainsi une trop grande quantité de sucre.

Mais le sucre manque !

Devons-nous donc conseiller à ces hommes quoi ?

Le pain ? Ils en mangent un kilogr. par jour et ■. la farine

va manquer comme Chacun sait, puisqu'on parle d'une carie de pain de 500 grammes.

Les-pommes de terre ? Elles manquent e't puis,la surconsommation de ce tubercule est ouvertement accusée d'avoir modifié, en mal, l'intestin boche, qui a modifié, en plus mal, la mentalité boche et engendré, ainsi, la kuliur.

La viande ? A la vérité ces hommes en mangent moins que les citadins... parce qu'ils n'ont, à leur ordinaire, ni deux plats, ni plus que deux plats. Et le soir ?.. . le soir île régime Violette leur a appris qu'il y avait-des gens qui mangen^ de la viande le


ART. 25390 (424 )

soir ; aussi que ces gens étaient assez nombreux pour que la suppression de tels errements assurât la conservation du cheptel.

L'alcool alors ?

Halte-là ! n'est-ce pas.

Le sucre reste ! Il faut que le sucre reste à ceux-là qui utilisent le mieux ses précieuses calories !

Que donc les gens de la ville, — et les rentiers de partout — qui ont un petit estomac, se résignent à pâtir — ; à pâtir cette année, dès ce Printemps et tout cet Eté, s'ils ne veulent pas mourir de faim l'année prochaine.

L'intérêt commun veut qu'on ravitaille d'abord l'outil qui fait pousser les choses : le paysan.

Ou peut rogner la part des autres à son profit non sa part

au profit du citadin.

Quant aux pâtissiers ? — c'est simple : à partir de la Pentecôte (et non de Pâques, grands dieux !) nous manquerons de bras pour bi ner les pommes de terre. Qu'on ferme donc jusqu'à la Toussaint toutes les pâtisseries, toutes les confiseries et autres, ejusdem farinée (l) que ces Messieurs s'offrent une villégiature de six

mois : ils auront droit à sept morceaux de sucre parNjour.

L'affaire est d'importanee : il ne s'agit que de savoir si nous mangerons l'hiver prochain.

Dr CAMESCASSE, (de St-Arnoult).

OBJECTION : Ne sait pas travailler aux champs qui veut ! C'est vrai.

1° Il faut être entraîné ? pour cela rien de mieux que le 1er binage des pommes de terre. Il est tout à fait inutile de biner tout le champ en une seule journée ; — aucun travail ne permet mieux les petites tâches, — suivies des petites journées avant les grandes tâches à grandes journées.

Quand on a biné ainsi, on est préparé à tout : les haricots, les fourrages, le ramassage ; — les seconds binages s'intercalent ; — enfin vient la récolte des pommes de terre tardives.

2° Il faut une petite connaissance du métier ? Les moniteurs ne manquent point. . ,'iauxquels leur âge ne permet point d'assumer toute la besogne. Il ne faut pas par ici des spécialistes comme pour planter et ensemencer : il faut des mains et des bras.

Aux champs donc les hommes pâles ! d'ailleurs vous n'avez qu'à demander à votre médecin ce qu'il en pense.

Et puis puisque le sucre manque il vous faut bien faire

quelque chose.

Dr C.

ART. 25390. VARIÉTÉS.

— A L'ARMÉE. — Morls pour la France. — Etienne Bathistini, interne des hôpitaux de Marseille, médecin auxiliaire. — Pierre Durieu, médecin auxiliaire. — D'.Pierre Cruet, prosecteur à la

(1) On économisera de la farine par-dessus le marché !


RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX. — Supp. du'Joum. de Méd.. 25 mai 1917 8


Ô RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX.-Supp. du Journal de Médi,25 mai 1817


(425 ) ART. 25390Faculté

25390Faculté médecine de Paris. — D* Louis Saucerotte, mëdeeinmajor,, décédé à l'Hôpital auxiliaire de Marseille.

— Légion d'honneur. — Sont inscrits au tableau de la Légion d'honneur pour : , .

Officier. — D? Vigérie-Bruneher.

Chevaliers. — Drs Fader, aide-major. — Ardillaun, médecin-major. — Gay-Bonnet, médecin-major. — Gruyer, aide-major. — Bêliard (Octave), aide-major. — Ki char d (Joseph), radiographe de l'Hôpital du Havre.

— Sont'cités à l'ordre du four :

— M. Cleise (Louis-Frédéric), médecin aide-major de 2* classe au 9e groupe du 101e R. À. L. : chef du service médical d'un groupe depuis le 20 août 1914, a-constamment fait preuve du plus entier dévouement pour donner ses soins aux malades et aux blessés. Toujours installé à proximité des batteries, a fréquepiment été exposé à des feux violents pendant l'exercice de ses fonctions, notamment les 23 octobre et.10 novembre 1916, où il a montré le plus grand courage allié au plus grand sang-froid, en allant panser des blessés "de son unité et d'unités voisines, en un point soumis à un violent bombardement d'obus de gros calibre.

— M. Drevon (Jacques), médecin aide-major de 1" classe au 70ebataillon de chasseurs : médecin aide-major modèle de modestie et ' de dévouement. Son chef ayant été tué quelques jours auparavant, a assuré son service d'une façon parfaite. Au cours d'un rude combat le 12 août 1916, a suivi l'attaque de près, est venu installer un posie de secours en première ligne ; a assuré les soins de l'-évacuation des blessés dans deux postes bombardés successivement ; a eu la face brûlée par l'explosion d'un projectile de très gros ealibre," n'a consenti à se laisser évacuer que le lendemain, quand il a eu la' certitude que le service pouvait continuer à fonctionner.

_Mt. Ducasse (Victor), médecin auxiliaire au 5e bataillon du 312»'rêg; d'infanterie,: pendant un violent bombardementallemand, a été tué alors qu'il prodiguait ses soins aux blessés du bataillon.

—- M.- Lorentz (Maurice), médecin aide-major de 2' classe au 201«;rég. d'infanterie ; médecin d'une haute conscience profession nelle, d'un dévouement et d'une bravoure à toute épreuve. Le 1septembre 1916, a suivi son bataillon à l'attaque entraînant so3 personnel sous un feu de barrage des plus meurtriers. A réalisn par ses propres moyens l'installation de son poste de secours et l'ag maintenu'pendant trois jours dans une zone incessamment battue par l'artillerie ennemie, réussissant, en dépit de ces circonstances défavorables, à assurer parfaitement le pansement et l'évacuation des blessés.

— M. Dumas (André), médecin aide-major de 1" classe au 69e rég. d'infanterie : médecin de bataillon depuis le début de la campagne, blessé grièvement en février 1916, est revenu- incomplètement guéri au front le 12 août 1916, est arrivé sur la tranchée conquise-en même temps que le bataillon et a assuré aussitôt l'évacuation rapide des blessés. S'est dépensé sans compter pendant .dix jours, soignant les blessés en première ligne, malgré un intense bombardement. Cité trois fois.

— M. Funck-Brentano (Léon), médecin aide-major de 2e classe au 152e rég. d'infanterie : médecin d'un dévouement et'd'un entrain remarquables donnant aux soldats et aux blessés l'exemple constant de la bonne humeur et de-la bravoure. Animé des sentiments les plus'élevês, se prodiguant sans aucun souci du danger .pour relever 'et soigner les blessés sous le feu le plus violent. Glorieusement tué le 2 septembre 1916, à son'poste de secours, dans les tranchées; de première ligne.


ART. 25390 ( 426 )

— M. Verne (Claude), médecin aide-major de 2e classe au 108e d artillerie lourde : médecin d?uu groupe d'artillerie, qui prodigue en toutes circonstances, avec un dévouement absolu et le plus grand mépris du danger, ses soins à tous les blessés. Dans la nuit du 17 au 18 septembre 1916, accompagnant les batteries de. son groupe pris sous un barrage violtnt de 210, jeté à terre et meurtri par un obus, s'est néanmoins porté au secours des blessés et a continué à suivre les batteries jusqu'à leur position, réconfortant par sa présence et son exemple les servants chez lesquels il a grandement contribué à maintenir l'ordre et la confiance.

— M. Girod (Jean), médecin auxiliaire au 22e bataillon de chasseurs à pied : médecin auxiliaire d'un dévouement et d'un courage au-dessus de tout éloge. Le 27 août, au cours d'un combat dans un poste de secours de première ligne soumis au bombardement, a assuré seul, avec un sang-froid merveilleux, une décision remarquable, une dextérité professionnelle accomplie, les premiers soins et l'évacuation de nombreux blessé s qui affluaient à ce poste.

— M. Domergue (Louis), médecin auxiliaire du 1er bataillon du 1er rég de marche d'Afrique: pendant les combats des 17, 1<S et 19 septembre 1916 à'X. . ,, n'a cessé de faire preuve d'initiative, de courage et de dévouement. A été blessé deux fois, le 19, dans son poste de secours violemment, bombardé, ne cessant de soigner et d encourager ses blessés.

— M-. Desoutter (Céleslin), médecin aide-major de lre classe à l'ambulance 2/:i a'une armée : avait déjà fait preuve de beaucoup de tang-froidet de dévouement au cours du bombardement d'une ville. Le 30 octobre 1914, n'écoutant que son courage, s'est rendu,-, sous les obus, près de ses blessés pour les soigner et les mettre à l'abi i. A été projeté à terre et blessé au visage par l'éclatement d'un obus.

— Hôpital chirurgical .flottant, Charles Roux : par la science et le dévouement de son personnel et son organisation parfaite, a rendu les plus grands services au point de vue chirurgical, tant à X... qj .. Y. . . pendant la période d'opérations actives.

— Médaille militaire :

— M. Dumas (Charles), médecin auxiliaire au 3e bataillon du 4e rég. d'infanterie : médecin auxiliaire d'une bravoure et d'un dévouement exceptionnels, déjà cité à l'ordre. Pendant la période du 6 au 10 novembre 1916, a pansé des blessés sous de violents bombardements, avec le plus grand mépris du danger; s'est porté en première ligne dès qu'un blessé était sigualô quelle que fat là violence du feu, sauvant ainsi de nombreuses vies humaines. ,

— M. Schwarts (Victor), médecin auxiliaire au 3e rég. d'infanterie coloniale : médecin auxiliaire d'une bravoure et d'une conscience professionnelle admirables. Atteint de deux baltes, a conservé toute sa présence d'esprit, continuant à panser les blessés jusqu'à ce que ses forces le, trahissent.

/ — Médaille d'honneur des épidémies : ,

Médaille de vermeil. — MM. Jeanney (Henri), Courcoux (Alfred), Maugourd (Auguste), Martial (René),Cader (Adrien), l'ayenueville {Eugène), Gallois (Marie), Inglessi (André), Duplant (François;, Corinin (Schliomé), Bondet (Louis), Gambier (Albert).

— Médaille d'argent. — MM. Seguy, Preboist, Masure!, Légal, Prat-Flottes, Biguet, Bideau, Legrand, Prentout, Hombourger (Paul), Neveu Letnaire (Gustave), Cotoni, Bovy, Emeric (Victor), Philippon (Henri-Georges), Jousseaume (Raymond), Duvignau (Antoine).

— Médaille de bronze. —MM. Chauvois (Louis), le lieutenant Baird


.77 "( 427 ) AWT. :253^0.

(W.), du Royal Army Medi.eal Corps, Poayadp, Thibault (Jean),Rey, nauâ (Jean), FoucaTilt ;(Praul), Belle {©iomede),jDesmQultas.( Pierre), Chamï>e!l!land (Charles);, !D.êvill-er ■(«ené». '.Rayer ((.Alifred), 'Mon'ltahuc {Alfred). . ■'. • ....

.. .— Election à il'AcadéaLU des sciences. — Une place Jetait vacante à â'.-Ascadëmïe des Sciences, jpar suite du décès du P1 Bouchard (section de Medeeliiie-et.de îChk'ni-gie).

M.lePr éjuÉNU aëtë élu au second tour, par 31 voix.

LES vioix .■s'étaient aiéparities ;ainsi entre .les «toux scruitins :

• -, f*~- tour 2e tour

1M. les VTS Po-zzâ,. Ï2 vrix " 14 voix

•:Qué.n-u 22 — 31 —

Wetor in e '6 — »

®a-zy 11 — 5 voix

— Caisse d'Assistance de {guerre. — Madame et Mademoiselle Giite, utt.ène .et saenr «lu Docteur itiàlie (de Garehes), qui arait Iftgué la totalité de sa ifor,tnn:e à l'Association gtëoëraîle des médecins de -France, ont versé .à la Oaisse (d'Assistance médicale de .Guerre la somme de 4 .200înanc- qui représente fa pras-foirte. souscription 'individuelle reçue.

— Le rapatriement des prisonniers de guerre. — Le comité international .de la Croix-Rouge a envoyé aux belligérants l'appel suivant en faveur dujr.àipatriemen.t des prisonniers de guerre ;

La ,guerre ayant iime durée, que personne ne pouvait prévoir, I heure iestv.en.ue id.e songer au sort des millions de prisonniers en ■captivité depuis plus â*une année.

Tous ceux qui les oat visités savent quelles sont les souffrances physiques -fit morales d'iïommes privés de leur liber-té depuis long-, temps.

À l'insuffisance toujours croissante de l'alimentation s^ajoute la dépression résultant de l'inaction et de la sévérité du régime auquel ils «ont soumis.

Dans-certains pays, la mortalité augmente dans une proportion inquiétante. Les eonslïiïitio.ns les plus robustes ne résistent pas, à la longue, aux privaiiojis physiques et morales,,- -et la tuberculose fait toujours plus de victimes.

Sans doute les gouvernements et les initiatives individuelles ont falit tes plus louables efforts pour adoucir îe tris» sort de ces malheureuses victimes de la guerre» mais les conditions économiques se sont tellement aggravées, les besoins àsa'jtîsfàire sont.s'i eonsidé- . râbles, qu'il faut "bien se rendre à l'évidence et constater avec douleur que l'avenir des prisonniers appelle la plus .sérieuse, attention de tous ceux qui ont à coeur de voir restituer àïeurspays respeciîîs des hommes capables de rendre encore dès services à la société.

La solution qui s'Impose consiste à rapatrier le plus grand nombre possible de prisonniers, en commençant par ceux qui ont la plus .longue durée de captivité. ' ' • ■

Toutes les nations ont un égal intérêt à voir revenir leurs enfants, sains de corps et d'esprit.

La conscience s'élève avec force contre la prolongation d'une détention qui priverait peut-ptre l'Europe de millions de créatures humaines. •

Aux morte .glorieusement lombes sur les champs de bataille, aux bles-'iés et aux mutiles, pourquoi ajouter encore ia perte irréparable de tant de malheureux qu'on pourrait rendre â leurs familles, conserver à la société et à leurs patries ?

-Partout la main-d'oeuvre Hait défaïut, on- la réclame à grands cris pour l'agriculture- ; sans doute, on y emploie des prisonniers, mais


ART. 25390 ( 428 )

combien ce travail serait plus productif s'il était fait par des nationaux qui, ne devant plus être enrôlés dans les armées, travailleraient aux champs, contribueraient à adoucir les maux causés par la guerre et ramèneraient ainsi dans leura propres pays un peu de bien-être et de prospérité.

Au jour béni de la cessation des hostilités, il faudra bien songer à libérer tous les prisonniers. A-t-on réfléchi aux difficultés matérielles à surmonter pour transporter plusieurs millions de prisonniers ?

De longs mois s'écouleront avant que ceux qui sont dans les Balkans, en Turquie, en Serbie et ailleurs puissent être évacués.

Pourquoi ne pas commencer dès ma nteuant?

Le comité international est tellement convaincu de l'urgente nécessité de prendre des mesures immédiates pour conserver en santé et en vie les prisonniers, qu'il adresse an solennel appel à tous les belligérants, lui demandant instamment de procéder sans délai a l'échange d'un grand nombre d'entre eux et de les rendre à la vie civile.f

La guerre a accumulé trop de ruines, trop de deuils, a fait couler trop de sang pour ne pas écouter la voix du coeur, de la pitié, en restituant à leurs patries tous ceux qu'on peut encore sauver . Au nom du comité, international de la Croix-Rouge Le président : Les vice-présidenls :

G. ADOR. ■ Prof. Ad. D'ESPINE, Edouard NAVILLE.

— La grande erreur du pain blanc. — Ce n'est pas seulement en France qu'on discute la question du pain blanc et qu'on l'accuse de constituer une nourriture insuffisante grâce à la fâcheuse habitude du blutage exagéré qui prive la farine do ses meilleurs éléments.

L'Union médicale du Canada publie en effet à ce sujet, un article résumant un opuscule du Dr Auréle Nadeau, à Beauceville, publié par ordre du ministère de l'agriculture à Québec. L'auteur aprôs avoir rappelé différents travaux français et notamment ceux de M. Monteuuis analysés ici même, étudie l'hérésie du pain blanc.

C'est bien une hérésie, en effet, qui veut nous faire admettre comme aliment de choix un pain fabriqué avec une farine que l'on a appauvrie de 30 à 40 p. c. des substances indispensables à notre entretien, à notre calorique. Ne pourrions-nous pas trouver là une des causes de notre décadence physique et morale depuis 40 ans ? Le pain blanc n'est-il pas le principal argument en faveur des maladies dé la nutrition ; ne pousset il pas à l'abus des viandes et des excitants pour compenser sa pauvreté en gluten? De là les troubles digestifs, la tuberculose, le rachitisme, l'impuissance croissante des jeunes mères qui ne peuvent plus nourrir leur bébé ; la mortalité infantile qui en résulte ; les relevâmes prolongées et fragiles ; la constipation et toutes les conséquences d'une déminéralisation nationale et héréditaire.

Le D' Nadeau recherche quels sont les propagateurs du mal : ce sont les meuniers, les boulangers qui trouvent surtout à la farine blanche l'avantage de se conserver longtemps sans fermentation ; ce sont aussi les théoriciens des Ecoles de Vienne et de Berlin qui . 'ont trouvé aussi là une occasion de propager les meules à cylindres qui tout d'abord provenaient de Hongrie et qui donnent cette farine 'insuffisante.

— En conclusion, le Dr Nadeau préconise l'éducation du peuple et l'installation de meules qui nous donnent une farine avec laquelle nous puissions faire du bon pain qui possède toutes les qualités requises pour constituer un bon aliment.

Il s'adresse aux curés, aux médecins et à tous ceux qui s'intéressent aux questions économiques afin de déclanchef le mouvement de retour aux véritables produits de la terre et du soleil.


( 429 ) ART. 25390

On nous annonce même, de la part du gouvernement de Québec, par son ministère de l'Agriculture, un système de subventions atix meuneries à meules ; une campagne de propagation pour augmenter la culture du blé dans la province de Québec et une série de conférences pour expliquer la manière de rendre le sol plus riche en azote dont le blé est si friand.

, Ainsi, le cultivateur rapportera à sa maison 100 Ibs de farine con-_ tre 120 lbs de blé. Ce sera une économie, car si on calcule que les" 370,938 familles dépensent, chaque année, environ 20 millions pour acheter de la farine, on doit les engager à tirer de la terre qu'ils habitent la plus grande partie de ce magnifique budget.

— Toutes cesconsidérationss'appliquentexactementànotre situation, et il est à désirer que notre ministère de l'agriculture prenne exemple sur celui de Québec.

— Le café contre Valcoolisme. — L'Etoile bleue, organe officiel de la ligue contre l'alcoolisme, et dans lequel on trouve de nombreux documents d'un très haut intéi'êt,nous apprend qu'à Montluçon (Allier) plusieurs kiosques de boissons hygiéniques ont été créés pour le personnel des usines Saint-Jacques. Plus de 2.000 verres de café, remplaçant laj< goutte » matinale, s'y débitent quotidiennement. Nous donnons ci-après, le devis des frais d'installation de 1 un de ces kiosques.

L'établissement fonctionne de la façon suivante :

La distribution de café chaud est faite, aux ouvriers, tous les matins, de 5 li. 1/2 à 6 heures pour les ouvriers entrant, et de 6 heures à 6 h. 1/2 pour les ouvriers sortant.

Les distributions se font,,d'une part, aux portes d'entrée, dans des installations, d'autre part, dans les vestiaires des Services. . Les croquis donnés par le journal indiquent l'aménagement de ces installations, ainsi que la nomenclature des objets nécessaires, qui sont tous fournis par l'usine.

Le service de distribution est fait par des femmes, rémunérées par l'usine.

La préparation du café a lieu dans un local spécial,, chaque matin, et commence dès 3 h. 1/2.

On utilise, pour cette opérât'on, un percolateur de la Maison Berthon, 14-16, rue Saint-Michel, à Lyon. Contenance de cet appareil : 160 litres.

Le café chaud est transporté dans des récipients-cruches dits « Champoreaux » d'une contenance de 25 litres, fournis par la Maison Grouard, fabricant de cafetières et bains-marie, 6, rue Morand, à Paris.

Le café reste suffisamment chaud pendant une heure au moins.

Les proportions employées pour la préparation du café sont les suivantes : '

Pour un litre d'eau : café, 52 grammes ; chicorée, 5 gr.

Le sucrage se fait dans les récipients t Champoreaux », au moment du transport du café, à raison de 85 grammes de sucre cristallisé par litre.

Un litre de café fournit 6 verres.

Le verre de café est distribué à l'ouvrier moyennant vei-sement de Ofr. 05 ou d'un jeionde la Ligue antialcoolique. Ces jetons sont délivrés aux ouvriers avant adhéré à la Ligue, a raison de 15 pour ■0 fr 50. ' '

Le prix d'établissement d'tm kiosque est d'environ 500 francs.

— Les familles nombreuses : 25 enfants dont 22 fils mobilisés. — M. René "Bazin, de l'Académie Française, dans une série d'articles fort intéressants de l'Echo de Paris, sur la dépopulation, signale le cas,probablement unique,de 25 enfants dont 22 fils mobilisés. Après


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avoir cité une série de lettres de soldais,, d'ouvrières relatives à la question qu'il trai. e,.M. Bazin ajoute :

Je n'en citerai plus qu'une :■ elle est extraordinaire, ou du moins le fait qu'elle énoncé est à peine croyable. Bit de mes amis m'avait écrit, voilà des mois : o Je connais un pêcheur, près de Bougie, qui. a 2") enfants, dont 2i fils ;. et les 22 fils ont été mobilisés».. Toute -une section de combattants fournie par la même famille ! J"àt la pms entière confiance dans mon ami, qui a des intérêts, en Algérie : mais je me demandais s'il n'avait pas vu cette famille, sur la plage, un jour de mirage,.quand le Fable se change en forêt et qu une voile devient flottille. J'ai donc demandé un supplément d'information. Je l'ai reçu. Le Français père de 22 mobilisés existe. Il s'appelle Philippe Ama.to. Il habile Dellys, pues de Bougie. Voici l'attestation d'un marin de la flotte : « M . 'de F.., me redemande,, avec prière de vous les transmettre, les renseignements concernant la famille do 25 enfants. Il s'agit de la famille Philippe Amato, 22 garçons et 3 filles. Les 22 garçons ont tous ét> mobilisés ; 3 sont, morts-au champ d'honneur. L'un, Philippe Amato, a, coulé avec lAmiialCharner ; les deux autres, François et Michel, sont morts aux Dardanelles i).

— Les médecins du Palais de Justice. — Le même journal donneune nouvelle qui a jeté un certain émoi dans les milieux médicaux, qui s'occupent de nos intérêts professionnels.

Le docteur DeU'au était médecin du Palais de justice. Il vient de mourir et a été remplacé par.... un député ! On s'attendait, à. voir nommer à sa place uu médecin-major reformé pour blessures de la guerre. Il n'en manque malheureuseme.it pas. Le préfet de la. Seine a préféré doter de cette quasi-sinécure M.. Guiraud, député du Tarn,.

Notez que l'emploi n'est, pas gratuit: le médecin du Palais perçoit^ d'abord une indemnitéde 3,501) francs, puis une seconde indemnité* de 1,50J francs de logement, et enfin de'nombreuses■ vacations pour expertises qui. portent ses émoluments à S ou 10,000 francs Et comme ce sont là dos indemnités, elles s'ajouteront aux 15,000 francs que touche M. Guiraud au Palais-Bourbon.

Sou service appellera M. le député au Palais die midi à cinq heures et son mandat à la Chambre aux, mêmes heures.

Comme il ne pourra pas être dans les deux endroits en même lemps, il se reposera^ sur' l'assiduité des deux médecins adjoints,, payés 1,500 francs par an.

Qu'en pense la commission des économies, s'il en existe une à l'Hôtel de Ville et les associations qui s'occupent du placement deréi'ormés ?

— Association générale des médecins de France. Caisse d'assislance médicale de guerre ci "Secours de Guerre à la Famille Midi cale » réunis, 5, rue de Surêne, Paris (8e). Le total de la souscription au 31 mars 1917 s'élève à 700.000- francs. Souscriptions reçues du 16 au 31 mars 1917. (Cette liste ne comprend pas lessouscriptions provenant des engagements de versements mensuels).

2.000 francs : Les Professeurs et Agrégés de la Faculté de Médecine d'e Bordeaux (6J vers.).

1.000 francs : Dr Arrou, Paris(4° vers.).

600 francs : Dr Duchamp, Saint-Etienne (Loire) (3e vers.).

500 francs : Drs Benguê, Paris (3e vers.). — Boulloche (P.), Paris (2e vers.). — Cazin, Paris (2e vers.) — Desmarest, Paris i2" vers.).. — Desternes, Paris (3e vers.). — Poupinel, Paris. — Tolot, méde cin-major, Valence (Drôme). — Villière,- Saint-Denis. (Seine). — Zachariadès, Châtelaitt'on (Charente-Inférieure) (rappel d'un deuxième don de 500 francs effectué pat le D1 Zachariadès le 17 juillet 1916)-


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450francs: D'Besançon,Villefranche-sur-Saône (Rhône), (2e vers.). ■330 francs : DT Tardif, Longtfé (M.-et-L ) (abandon d'honoraires pour soins à des blessés dans, la formation dirigée par Madame la Duchesse de Montesquieu, à Brion (M.-et-L.) (3e vers.).

'300 francs : Drs Emery (E-), Paris. — Jardet, Vichy (Allier) (2e vers.). — Josuë,:Paris.(iB. vers.). — Thibout, Paris (3e vers.). .

.233 francs ? Dr Chevreau, Vitry-sur-Seine (Seine).

200 francs : La Soeiëté des Médecins de la. Savoie (3° vers.'-. — Le Syndicat des Médecins deia.Dordogne. — La c Choléine Camus », Moulins (Allier) (2e vers.). — Drs Barrié, Bagùères-de-Luchon (Haute-Garonne) (2e vers.). — Chârpentié (A), Paris (2e vers.1. — Coeur, Orléans (Loiret),(2e vers.). — Farez (P.), Paris (3e vers.). — Fromaget, Bordeaux (2e vers.). — Lasserre, Rayonne (Basses-l'yr.) (2e vers.). — Marfan, Paris (2e vers.). — Marquëzy, Paris (2= vers..) — Mouisset, Lyon (Rhône). — Moutet (Madame le D'), Lyon. — Nicàti, Marseille (B.-du-R.) (2e vers.), — Poix, Le Mans t,Sarthe) (2Bvers.). — Rathelot, Marseille (2e vers.). — Raynaut, Marseille' (3e vers.). — Reboulet, Lyon (2e vers.). — Roy (Maurice), Paris (2e vers.)l

107 francs : L'Ex-Syndicat Médical du Sud-Est de la Seine.

150 francs : Drs Bourguet (Julien), Toulouse (Haute-Garonne)., ^~ Riolacci, Saint-Etienne (Loire) (2e vers.).

120 francs : Dr "Welti; Paris (2e vers.). (A suivre.)

— Nécrologie. — On annonce la mort de : MM. les Dr 3 Gabriel Roux, médecin en chef de la marine. — Dr Tourtourat, secrétaire général du Syndicat des-.mêdecins de la Seine. — D1 Bonn, médecin aide-major. — Dr Ch. Laffitte (d'Epinal). — Dr Labadie-Lagrave, ancien médecin de la Charité, officier do la Légion d honneur. — D' Délîau, mêdepiu en chef du Palais de justiee. — Dr Ribau, professeur honoraire à la Faculté des Sciences. — D" Arthur Bourcart, à. Cannes. — Dr Charles Langlois (de Lyon). —'D'Stéphen Coudray (d'Onzain). — D1 Charles Poisson (de Tarn).

Nous venons d'apprendre la mort dans un sanatorium du Hanovre . du docteur Gai rai, maire de-Carignan (Ardennes) et conseiller général de ce département, vice-président de l'Association Générale des médecins de France et,président de l'Union des Syndicats médicaux. • .

Gairal qui en toutes circonstances avait pris la défense des praticiens, était resté à son poste devant l'invasion, et après une lutte de tous les instants avec les Allemands fut emmené en Allemagne où il succomba à ses fatigues.

ANNONCES- BIBLIOGRAPHIQUES

FÉLIX ALCAN, éditeur..

En'iemps de guerre. — Ce que toute.femme doit savoir, conférences ■ faites à la Croix-Ro.uge, par Charles Richet, professeur à l'Université de Paris, membre de l'Institut, 1 vol. in-16. Prix : 2tt.

Librairie. J.-B. B AILLIÈREet fils, 19, rue Hautefefeuille, Paris.

La pratique,chirurgicale dans la zone, de l'avant, par le médecin inspecteur général, Mignon, médecin d'armée, le D*Billet, professeur


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agrégé au Val-de-Grâce, et le D' Henri Martin, chargé de la réunion des documents photographiques, 1 vol. gr. in-8 de 220 pages, illustré de 200 photogravures. Prix : 10 fr.

' A. MALOINE et fils, éditeurs, 27, rue de l'Ecole-de- Médecine, 27, Paris (6e ar.'t.)

Domaine, traitement et prophylaxie de la syphilis, par E. Lereddc, in 8", 1917. Prix : 14 francs.

Eludes cliniques sur l'insuffisance surrénale (189S-1914), par Emiie Sergent, médecin de l'Hôpital de la Charité, in-8", 1914, cartonné. Prix : S f.

MASSON et Cie, éditeurs.

La névrose d'angoisse et les états d'émolivilé anxieuse. Clinique, Pathogénie, Traitement, par le Dr Francis Heckel, 1 volume in-£° de 536 pages. Prix : 9 fr.

Les fractures de la mâchoire inférieure, par L. Imbert, correspondant national de la Société de Chirurgie, et Pierre Real, dentiste des Hôpitaux de Paris, avec préface du Médecin inspecteur général Février, 1 vol. in-8 écu de 190 pages avec 97 figures et 5 planches hors texte (de la Collection Horizon). Prix : 4 fr.

Les fractures de Vorbite par projectiles de guerre, par Félix Lagrange, 1 vol. in-S° écu, de 222 pages, avec 77 figures dans le texte et 6 planches hors texte (Collection Horizon). Prix : i fr.

Traitement et restauration des lésions des nerfs, par Mme Athanassio-Benisty, interne des Hôpitaux de Paris, avec préface du F1 Pierre Marie, membre de l'Académie de médecine, 1 vol. in-8 écu de 178 pages avec 62 figures et 4 planches hors texte (de la Collection Horizon). Prix : 4 fr.

Blessures du crâne et du cerveau, formes cliniques et traitement médico-chirurgical, par C. Chatelin et T. De Martel, lwol. in-8 écu de 272 pages, avec 97 figures dans le texte et 2 planches hors texte (de la Collection Horizon). Prix : 4 fr.

Les psychonévroses de guerre, par le Dr G. Roussy, professeur agrégé à la Faculté de Paris et J. Lhermitte, ancien chef de Laboratoire à la Faculté de Paris, 1 vol. in-8° écu avec 13 planches hors texte (de la Collection Horizon). Prix : 4 fr

, H. DUNOD et E. PINAT, éditeurs, 47 et 49, quai des Grands-Augus.tins, Paris, VIe.

■Organisation physiologique du travail, par Jules Amar, Directeur du Laboratoire des recherches sur le travail professionnel au Conservatoire national des Arts et Métiers. Préface de H. Le Chalelier, membre de l'Institut. Grand in-8° de 374 pages, avec 134 figures. Prix: 18 fr.

Les Fils ROZIER, éditeurs, '5, rue de Vaugirard.

Annuaire du Service de Santé militaire de l'Armée de terre, pour 1916-17. Prix : 10 fr., franco : 10 fr. 40.

. PAUL LUCAS-CHAMPIONNIÈR» Admintttratcur-Gérant : TOUONAUD. Rédacteur en chef.


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11 RENSEIGNEMENTS MEDICAUX.-Supp. du Journal de Méd., 25 mai 1917


RENSEIGNEMENTS MÉDICAUX. - SupP< du Journal de Méd., 25 mai 191*.'


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Glermont (Oise). — Imprimerie DAIX »t THIRON, 3, place Saint-André.

. THIRON & FR ANJOU,-S"

Maiion spéciale pour' journaux et publication! périodiauei