38 SATIRE DEUXIÈME.
Et des fléaux vengeurs la France menacée.
Michel a secoué son glaive flamboyant,
Et jette sur Paris un regard foudroyant ;
Quand une voix du ciel, une voix calme et forte,
Vient modérer l'ardeur de la sainte cohorte :
« Ecoutez, leur dit-elle, un arrêt solennel,
« Dieu seul est patient comme il est éternel.
« A moi seul de punir quand la vengeance est juste.
« Je saurai de mon fils sauver la croix auguste.
« Les fléaux sont debout et marchent à grands pas ;
« Mais les temps sont marqués à la vie, au trépas.
« De toute éternité j'avais prévu l'injure;
« De toute éternité j'avais dit : je le jure!
« J'enverrai, sur ce peuple, un fléau destructeur.
« II avance, suivi, précédé de l'horreur.
« Encore quelques jours, à sa terrible approche,
« Dix mille tomberont à sa droite, à sa gauche.
« Encore quelques jours, les temps seront remplis
« Et mes ordres vengeurs par la mort accomplis.
« Retournez dans les cieux, enfants de ma lumière. »