SATIRE DEUXIÈME. 37
Le marteau retentit, la lime crie et gronde ; Et l'écho de l'enfer, sous sa voûte profonde, Répète, en ricanant, ces bruits tombés d'en haut. Les démons réjouis hurlent : « mort au très-haut! » Sous l'effort continu de la bande vandale On voit enfin frémir la croix monumentale '.
A ce signe flatleur d'un triomphe certain, Encourageant ses serfs de son regard hautain, Le maître glorieux les excite el les pousse. Us veulent en finir d'une seule secousse, Le croc est cramponné ; tous les bras sont tendus, Et les leviers de fer par la rage tordus.
À ce dernier élan la croix vacille, tombe, Dans la voûle du temple ouvre sa digne tombe 2, Et fuit ses ennemis pour retourner à Dieu. Les anges effrayés accourent au saint lieu. La trompette de mort sur leur lèvre est placée,
(I ) Cette crois confectionnée en fer et bronze , avait dix-huit pieds de liant. (2) Voir l'Ami de la religion du 17 mars 183i.