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Titre : Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie

Auteur : Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Auteur du texte

Éditeur : Imprimerie du Gouvernement (Chambéry)

Date d'édition : 1925

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb410636278

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb410636278/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 62346

Description : 1925

Description : 1925 (T62).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Europe

Description : Collection numérique : Thème : Les échanges

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5734659f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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lÉllflES ET lllilEITE

■ . PUBLIÉS PAR, LA

SOCIÉTÉ SÂVOISIENNE

D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE

fondée te 6 août 4855

reconnue comme établissement d'utilité publique

par décret du 8 octobre 4884


La Société laisse à chaque; auteur la pleine liberté et : l'entière responsabilité dé ses:/agsertipiis-et <ïe ses/opinibïis;:

; Toutes les .communications, : manuscrits, volumes.; et publications doivent être jadresgés âiï:'Secrétaire :général5■; '. place du Palais-de- Justice, a : ÇÏiambéry (Savoie),


MEMOIRES ET POJMEPI

PUBLIES PAR

Il WWW ^ilfflllllfl^

D'HTSTOIRE ■"■;/'%;■=.;';■- ET D'ARGHÉOLOGÏË '■ ;:

TOiTE LXII

; . ÇHAMKÉRY au'siège de là Société au Palais de Justice

1925



SOCIÉTÉ SAVOISIENNE

D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE

BUREAU POUR 1925

Président : M. Gabriel PÉROUSE, docteur ès-lettres (O.' I..), archiviste départemental de la Savoie, à Çhambéry, 18, rue Juiverie.

Vice-Présidents: M. François VERMALE, docteur en droitedocteur ès-lettres de l'Université de Lyon, avocat (O. A.), à Çhambéry, 11, rue Métropole.

Docteur Louis DUVERNAY, ancien interne des hôpitaux de Lyon (chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre), à Aix-les-Bains, 17, avenue de la Gare.

G,UILLERMIN Victor, ingénieur de la Compagnie P.-L.-M., . en retraite, La Madeleine (près Çhambéry).

Secrétaire général : M. Henry CÀRLE, à Çhambéry, 10, rue Métropole. ■

Secrétaire-adjoint : M. l'abbé Gabriel LORIDON, vicaire de la Métropole, Çhambéry.

Bibliothécaire : M. André BIVER, archiviste paléographe, bibliothécaire municipal, à Çhambéry, 7, rue de Soigne,

Trésorier : M. Philibert FALCOZ (Q. A.), 7, rue Croix-d'Or, à Çhambéry.

Archiviste : M. Edmard PAVÈSE (O. I.)> conservateur du Musée Savoisien, à Çhambéry, villa des Abeilles.


VI

' Membres d'honneur et:'Memhrës.honoraires

MORTS POUR LA FRANGE' -

MM.: }.._.., ■;-, ;■■;-.■;; : ■■ : ■

BALMAIN Jacques, avocat.

DUMAZ Paul-Edward, capitaine au 51e d'inîàntérie. LÉVÊQUE Louis, professeur au lycée dé Çhambéry.

BORDEAUX Henry, de l'Académie Française, 44, rue dû Ranélagh, Paris. (16e). . " ' :

BBUCHET Max, archiviste du département du Nord; à LilleÇOUTIL,

LilleÇOUTIL, du Ministère de d'instruction publique, à Saint-Pierre-dUrVauvrày (Eure).

DEIGERIK, archiviste-professeur à i'Athénéë d'Anvers.

GIROD, ancien directeur des_ Etablissements Pâul-Girod

: ; (L. H,), à Ugine,. '

GROS Adolphe, chanoine, à Saint-Jeâh-dë-Maûrieiîne.

GUIMET, fondateur du Musée Gùimêt. ' REINACH Théodore, docteur ès-lettres, membre de l'Institut, au château de La- Motte-Servojëx. .

RÏTTÈR Eugène> professeur e£:dOyén honoraire "a la Faculté des Lettres, à Genève, correspondant de l'Académie des ' sciences morales et. politiques.. . ; :

SCHAUDEL Louis, receveur principal des douanes, en retraite, à Nancy.

A. VAN GËNNEP, hommes de lettres,. docteur es lettres, chevalier de la Légion d'honneur et Muréât deii' Institut, à Bourg-la-Reine (Seine).

M. le Préfet de la Savoie. ' : V;A;

M. le Premier Président de la Cour d'appel,; à Çhambéry.

M. le Procureur général.

■M. l'Inspecteur d'Académie, à:Chanibéry, ,'.. •

M. le Maire de la Ville de Çhambéry.

M. le Maire de la Ville d'Aix'les-Bàuis.

Le Révêrendissime Abbé de l'Abbaye d'Hautecombe.


■■'.-.-..■■ VII

Membres effectifs

MM. ' ' ■'.';■'■.;.. ■' ' ' .-".

ARMÎNJON Pierre, professeur de droit au Caire (Egypte). BACHELARD, avocat, rue Juiverie, à Çhambéry. BERGERET-JEANNET Louis (abbé),, à Cléry, par Frontenex. BERNARD, curé, à:La Table (Savoie). BERNARDET Emile, à Saint-Michelrde-Maurienne. BERTIN Arthur, architecte départemental, à Çhambéry. BÉTEMPS Louis, avocat à la Cour,d'appël de Çhambéry. BERTHET, juge de paix, à Çhambéry.

BISSY (commandant de Lannoy de), au château de Bissy. BIVER André, archiviste-paléographe, bibliothécaire municipalj

municipalj . BLANC Albert (le baron), docteur es sciences, professeur à

l'Université de Rome, au château du Chanéy, a Çhambéry. BLANC Henri, capitaine au 27e Ç. P. A., Annecy. ■ BLONDET, juge au Tribunal, à Çhambéry. -

BOLESLAS Edmond, juge à la Cour de justice de Genève. BORDEAUX (général), commandant le Groupe fortifié de

Gap (Hautes-Alpes).. BORGEY, professeur à Aix-les-Bains. BOUCHAGE César, conseiller à la Cour d'appel (L. H.), à

Saint-Denis (Réunion). BÔYER-RESSÈS; lieutenant-colonel au 9e bataillon-de Chasseurs (Rhénanie). BRANCAZ, pharmacien, 10, place du Pont, Lyon. BRUN Henri, rue Lamartine, à Çhambéry (Imprimeries

Réunies). BUTTIN Charles, mëmbrerdu Conseil du Musée de l'Armée,

3, villa Mozart, à Paris. CARLË Henry, 10, rue Métropoley à Çhambéry. ÇHABORD Joseph-Marie, propriétaire, 11, rùe'Jean-PieiTeVeyrat,

rùe'Jean-PieiTeVeyrat, Çhambéry. ' .

CHAMBAZ, imprimeur, à Çhambéry.

CHAMPION-BRITISH Edouard, 5, quai Màlaquais, Paris. CHIRON François, chirurgien en Chef de F Hôtel-Dieu, à

Çhambéry. CHIRON Lucien, industriel, à Çbàfflbéry. CLÉRET, docteur en médecine, 2, rué Croix-d'Or,.Chambéry. COSTA DE BEAUREGARD (comte Olivier), château de SâinteFoy,

SâinteFoy, Longueville (Seines-Inférieure).. COSTA DE BEAUREGARD (comte Léon), maire de La Ravoire,

conseiller général. COUTAZ P., à Aix-les-Bains. \

ÇROÇHON, architecte de la Ville d'Aix-les-Bains. DARDEL Marius, libraire, rue dë;Boigne, Çhambéry. ' ; DAUDENARDE (H.-R.), directeur de l'Etablissement Thermal

d'Aix-les-Bains.


VIII

DENARIÉ Maurice, viee-président de la Société d'histoire

naturelle de Savoie, 40, plàcëSâïnt-Lêger, à Çhambéry.

DENAHIÉ Emmanuel, président de l'Académie de Savoie,

'Çhambéry. DENARIÉ Victor, architecte, 6, rue de .Boigrie, Çhambéry. DESCOSTES Adolphe, à Marseille, 30, rûë Edouard Delanglade. DIDIER Noël. Mérande, à Çhambéry. DUFAYARD Charles, docteur es lettres, conseiller général, à

Serrières. >

DULLIN Etienne. -.

DURAND-DRONCHAT Alexandre, avoué près le Tribunal civil,

à Çhambéry, boulevard de la Colonne. : ; DUVERNAY Louis, docteur eh médecine, à Àix-Ies-'Bains. FALCOZ Philibert, rue Croix-d'Or, à Çhambéry. FONCLARE (Georges de), banquier, à Çhambéry. FONTAINE Etienne, directeur d'écoïè en retraite, quai de la

Risë, 18, à Çhambéry. vvv

FORESTIER, docteur en médecine, à Aix-les-Bains. GAIDE Julien, imprimeur, à Çhambéry. : GAILLARD, docteur en médecine,; à AiXrlësVBaïns. GARIN Joseph (abbé), administrateur dé l'église de RetHIvry,

RetHIvry, Paul-Bert, 13, Petit-Ivry (Seine). GAVARD, abbé, supérieur du grand séminaire, avenue du

Parmelan, Annecy ( Haute-Savoie). GENTIL, imprimeur à Chambery,.;rue Croix-d'Or. GERMAIN, professeur à l'Ecole supérieure de garçons, à

Çhambéry. -

GIRARD-MADOUX, .avocat, à Çhambéry. . ; GIROD, docteur en médecine, à Çhambéry, GLORIEUX Albert, agrégé de l'Université, professeur au

Lycée Condorcet, à Paris. G.OTTELAND Jean, inspecteur d'Académie à Moulins, (Allier). GRANGE. François, liidustrieî, à Éîandens '(Savoie). GÏIEYFIÉ DE BELLECOMBE (vicomte), villa Sainte-Marie,

par Çhambéry,' GUILLERMIN Victor, ingénieur, La Màdôieinej près Cham'

Cham' ■ '

GUINÀRD, contrôleur des Contributions directes, Çhambéry.

15, rue de Boigne. !;

HOLLANDE Edmond, dr-chirurgien-dentiste, à Çhambéry. IMBAULT-HUART Albin, à Aix-Ies-Bâiris. ■ LELONG, docteur en médecine, à Aix-les-Bains. LORIDON Gabriel (abbé), vicaire à la Métropole, Çhambéry. MALHERBE (comte René de), ancien lieutenant de vaisseau,

à Chambéry-le-Vieux. MÀRESCHAL Amédée, avocat à Çhambéry, place Saint-Léger.


IX

MARET Paul, inspecteur d'assurances, rue du Paré, 4, Çhambéry. .-..'.-.'

MAREUSE Ed., directeur de la Correspondance historique et archéologique, 81, boulevard Haussmann, Paris.

MARILLIET, sous-directeur honoraire de l'Etablissement Thermal d'Aix-les-Bjrins.

MARTIN Paul (abbé), curé de Moye (Haute-Savoie).

MÉNARD André, à Çhambéry.

MENTHON (le comte Henry de), député de la Haute-Saône, château de Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie).

MICHEL Amédée, à Thônes (Haute-Savoie).

MIQUET François, président de l'Académie Florimontane, Annecy.

NOYER DE LESCHERAINES (le baron Eugène du), au château de Minjoud, à Saint-Pierre-d'Albigny (Savoie).

ODRU Laurent, président dé Chambre à-la Cour d'appel de Çhambéry.

ONCIEU DE CHAFFARDON (marquis d'), château de SaintJean-d'Arvey.

PASCAL, instituteur en retraite, à Jacob.

PAVÈSE, conservateur du Musée Savoisien, villa des Abeilles, parc Savoiroux, Çhambéry.

PAVY François, directeur de la Banque balkanique de Sofia.

PÉROUSË Gabriel, docteur ès-lettres, archiviste du département de la Savoie, rue Juiverie, 18, Çhambéry.

PERRIER Anthelme, boulevard de la Colonne, Çhambéry.

PERRIOL Albert, avocat, 20, rue Croix-d'Or, Çhambéry.

PICCARD L.-E. (Mgr), protonotaire apostolique, à Thononles-Bains. " ;

PIOT, docteur en médecine, 5, boulevard du Théâtre, Çhambéry.

PISSARD, inspecteur des Postes et Télégraphes, à Collongessous-Salève. ; .,

PONTAL, directeur de la Banque de France, à Çhambéry.

RACT (capitaine), 132, cours Lafayette, Lyon.

REBORD (chanoine), vicaire général, à Annecy.

REINACH Théodore, docteur, es lettres, membre de l'Institut, rue Hamelin, 9 (16e), Paris.

REVEL, commandant en retraite, aux Avenières.

ROUSSY DE SALES (comte François de), à Thorens-Sales (Haute-Savoie). :-..

SIMON, instituteur à Saint-Baldoph. j

TREDICINI DE SÂINT-SÉVERÏN (marquise de), 2.1, rue de Boigne, à Çhambéry.

USANNAZ-JORIS Marcel, avocat, à Tunis. t

VALLET Pierre, banquier, place du Centenaire, Çhambéry.

VERMALE François, avocat à la Cour d'appel, 11, rue Métropole, Çhambéry.


ViGHiER-GuERRE, commandant de chasseurs :hors cadre, ' Ecole d'artillerie, Fontainebleau (Sëipe-et-Marné).

VINCENT, docteur en médecine, à Çhailes-lès-Eaux.

VUILLÉRMET Claudius, conseiller municipal d'Àix-lès-BainsV 10, rue du Temple. : ; :7 :

VULLIEN, conseiller municipal, a Çhambéry.


XI

. ' Sociétés correspondantes " ' '

Agen ............ Société cent, d'agr., sciences et arts.

Aix (B.-du-Rhône) Académie des Sciences.

--- Bibliothèque de l'Université d'Aix

■/■ '-r- Rhodania (Association des archéologues,

archéologues, bassin du Rhône). Alexandrie (PiémohlJ&ociètè d'histoire, art et archéologie. Amiens .......... Société des antiquaires de Picardie.

Angoulême ....... Société archéologique de la Charente.

Annecy .......... Société florimontane.

— Académie salésienne. Anvers....:...... Académie de Belgique.

Auxerre ......... Société des sciences historiques et

: naturelles de l'Yonne.

Avignon Académie de Vaucluse. .

Baie ........-'.. .. Société d'histoire et d'antiquités.

Bar-le-Duc .... .. . Société des lettres, sciences et arts de

: Bar-le-Duç (Meuse)., Beaûne .......... Société d'histoire et d'archéologie.

Beauvais ........ Société académique de l'Oise.

Belforl ........... Société "belfortaise. "

Belgique ......... Revue Mabillon.

Belley.......... .. Société historique, archéologique, scien-.

tiîique et littéraire du Bugey, Besançon:...... .. Académie des sciences et arts..

■T—. ■ ■ ■ Société d'émulation du Doubs.

Bordeaux......... Société d'archéologie.

Bourg . . Société d'émulation de l'Ain.

Brest Société académique.

Bruxélles ....,.,.. Académie royale.

— Société d'archéologie.

' — ' Société des Bollandistés.

Caire (Le) ....... Institut égyptien.

Chalon-sur-Saône. . Société d'histoire et d'archéologie.

Çhambéry Académie des sciences; belles-lettres et

arts de Savoie.

-^ Société centrale d'agriculture.

— ■ ' ■ Société d'histoire naturelle. -^- Bibliothèque municipale.

— Cercle Savoisien de la Ligue de l'Enseignement.

l'Enseignement.

Châteaudun....... Société dunoise d'archéologie,

Colmar........:. . Société d'histoire naturelle.

Consiantine....... Société archéologique. / / '

Dos .............. Société de Borda. "

Dijon .-.".'•-• Académie dès sciences, arts et belleslettres.


XII .

Dijon ............ Archives générales de la Çôte-d'Or. /

-—- Commission des antiquités du département

département la Gôte-d'Or.

— Société, bourguignonne de géographië

et d'histoire,, )

Douai ,. Société d'agriculture, sciences ,et arts. :

Epinàl,..;... Société d'émulation dès Vosges.

Fribourg (Suisse). Société d'histoire.

Gap .... Société d'études des Hautes-Alpes.

Gênes. Società ligure (listôria patria.

Genève Société d'histoire. et d'archéologie.

' — Institut national genevois.

Grenoble . Académie delphinâlè.

•— Société de statistique de l'Isère. ■ .

— Comité de l'enseignement supérieur.■■" Havre (Le)....... Société hâvraise d'études diverses.

Kriinu (Dalmalie),. iStarohryatska\ Prosvjeta,

Langres ...■. Société historique et archéologique.

Lausanne . . . . . . . .-Société d'hist...de la Suisse: romande..

Lille Commission historique du département'./

■',''. du Nord. .

Limoges. . ...-. . ... . Société archéologique du Limousin.

Luxembourg ...... Section historique de l'Institut GrandDucal. .

Lyon .......... ■.-.-'■ Académie dés Sciences, et Bellès-Let'.■■'.'

Bellès-Let'.■■'.' •— . Société littéraire. ■..'■■■''.'.

Mans (Le) Revue histof. et archéol. du Maine.

Marseille .... .... . Provincia (Spciétédë statistique, d'histoire et 4'archéologie de Marseille i " et de Provence), y

Melun .. Société d'archéologie, sciences et arts.

Metz Société d'histoire et d'archéologie lorraine.

Mexico . Museo naciônal de Mexico.

MontaUban Société d'histoire- et d'archéologie.

Monlbéliard ...... , Société d'Emulation., ,

Montpellier ...... Académie dè&JSçi'e'riçes.-

Moniréal (Canada) Numismatic-and ântiquarian Society.

Moulins. ......... Société d'émulation de l'Allier.

Moûtiers ....... . . Académie deTa: Val-d'Isère.

Nancy . . . .. Société d'archéologie lorraine.

— Académie Stanislas.. i' Nantes Société académique. ■

Narbonne ........ Commission archéologique et littéraire.

Neufchâtel (Suisse) Société de géographie,:

Nice ■'.-■. Société des .lettres, sciences et arts.

Nîmes ,, . Académie; du ; Gard.

Orléans Société archéologique de l'Orléanais.


XIII

Ottawa .......... Institut canadien-français.

Parénio Socictà Istriana di archéologie e storia

3 patria.

■Paris;■■';..-. : Académie des Inscr. et Belles-Lettres;

."-':| '"'— Bibliothèque d'art et d'archéologie^ 19s

; rue -Spontini.

■V —- Bibliothèque de la Sorbonnë.

:— SociéLé d'anthropologie de Paris.

^-'- Société des antiquaires dé France.

Pàvie (Italie) Société Pavese di storia patria. '

Ptiy (Le) Société, agricole et scientifique de la

Haute-Loire.

Rambouillet Société archéologique.

Reims ........... Académie nationale dé Reims,

Rennes, SociéLé archéologique d'ïlîe-ët-Vilaine.

Rome Bibliothèque Vatieané. ";■ ■

Rouen Commission des antiquités de la SeineInférieure. '■'.-.

Saini-Dié. Société philomatique vosgiehne,

Sainl-Dizier Société des lettres, sciences, etc. ;

Saint-Jean-dc-Maur.Société d'histoire et d'archéologie.

Si-Maurice (Suisse) Société helvétique de Sâint-Mauriçe.

Sainl-Omer Société des antiquaires de là Morinie.

Soissons Société archéol., hist. et scientifique.

Stockholm Académie royale d'histoire.

Strasbourg , Société pour la conservation des monuments historiques,

Torre Pellice-...... Société d'histoire vaudoise.

Thonon-les-Bains.. Académie chablaisienne, A

Toulon............ Société des se, lettres et arts du Var.

Toulouse Société archéol. du Midi de là France.

— Bibliothèque de l'Université de Toulouse.

Toulouse. - '

Trêves Historisches Archiv. der Stadt Trier.

: Tïoyes) .......... Société d'agriculture, sciences et arts

' du département de rAûbe.

Turin......' Regia Accademia délie scienze.

>-- Regia Deputazione sovra gli studi di

.. storia patria.

-— Società di archeologia,■.■■",

— Società sLorica-bibliografica subaïpina. Valence ......,.,. Société d'arcli. et de stat. dé la'Drômè.

Vannes Société polymathique du Morbihan.

Villefranche-s-Rh. . Soc. des sciences et arts du Beaujolais.

Washington The Smithsonian Institution.

-— Office biologique.

Zurich .. ."■ Société des antiquaires.


IE DR m mmim

I. —.NOTICES NÉCROLOGIQUES

Le docteur JEANGUILLAND, d'Aix-1 es-Bains, a tenu dans sa ville et dans le pays, avec trop de distinction, une place trop grande, pour qu'il soit nécessaire de lui consacrer ici une longue notice. Disons seulement que ni l'écrasant labeur professionnel, ni les relations qu'il entretenait avec tant, de clients qui furent ses amis, et dont beaucoup portaient des noms illustres, ne l'empêchèrent de s'intéresser au passé de la ville d'Aix, qu'il connaissait bien et dont il savait très bien parler. Ajoutons que son nom nous était d'autant plus cher] que son père avait été, avant lui, membre de notre Société, l'auteur savant et sagace d'une précieuse Bibliographie d'Aix.

Les filles du docteur Guilland ont voulu que ce nom restât parmi nous, attaché à un fonds d'inestimables archives aixoises. MM. Gùiliand âvaienl constitué, avec discernement et persévérance, une collection de pièces manuscrites et d'imprimés pour la plupart aujourd'hui rarissimes, où toùteThistoire.d'Aix, depuis bientôt cent ans, se retrouve, année par année, et presque jour par jour. Ces documents figurent à présent dans les Archives de notre Société. Que notre respectueuse reconnaissance soit exprimée ici à Madame Cagger-Guilland et à Mademoiselle Juliette Guilland.

M. HENRI XARDEL avait pris sa retraite comme chef de bataillon, après avoir fait toute sa carrière dans l'arme du ] génie. Il s'était attaché à la Savoie, il en avait fait sa patrie d'adoption, et ce Lorrain était devenu l'une des figures caractéristiques des rues de Çhambéry. Collaborateur du service des Ponts et Chaussées, membre du Syndicat d'initiative de la Savoie, spécialisé dans les questions d'eaux, il aimait le travail et il avait aussi des idées très personnelles, et il les défendait avec une ténacité à laquelle tout le monde


XV.

rendait hommage. Il avait apporté ces mêmes qualités, avec sa politesse exacte et militaire, dans notre Société, . dont il faisait partie depuis longtemps ; il assistait assidûment à nos séances ; cet homme énergique et loyal ne sera pas oublié parmi nous. Le commandant Xardel est mort le 2 novembre 1924, à l'âge de C8 ans.

Le capitaine EMILE CARBON, décédé à Amiens en 1924, à l'âge de 82 ans, avait passé dix ans à Çhambéry, à notre 97e régiment. Quand il quitta la Savoie, à sa retraite, en 1898, il en emportait des souvenirs qui devaient l'y ramener souvent .; il en aimait les beautés, et il fut jusqu'à la fin un membre très fidèle de notre Société, où l'avait introduit son ami. notre ancien président Alugnier. La numismatique, dont les abords difficiles rebutent bien des amateurs, mais qui donne bien des joies à ceux qui s'obstinent,I'ayait séduit. Le capitaine Carbon lui consacrait ses loisirs ; il a collaboré au catalogue du médaillier de Savoie que nous avons & Çhambéry.

M. JULES BOCOUIN, ingénieur des Arts et Manufactures, est mort à Saint-Ombre, dans sa propriété. Il avait passé une partie de sa vie en Pologne, directeur de l'exploitation rurale et industrielle d'un immense domaine. Ses connais^ sances techniques, ses talents d'adrainistratéUr^ sa science des hommes avaient rencontré là dé quoi s'employer, et il y avait beaucoup appris. On trouvait profit et plaisir à l'entendre parler de ces pays lointains, des moeurs, du climat, du régime russe. M. Bocquin était un'èsprit net, actif et distingué, et un ami de notre Société.

M. l'abbé VILLIOUD, ancien curé de La Chavânne, y est mort le 17 juillet 1925, à l'âge de 84 ans, Il fut « un ârchéo^ logue et un chercheur de premier ordre ; il n'a pas fait de publications, mais il a pris, pendant- sa longue carrièrej dès notes précieuses dans beaucoup d'archives publiques et privées. Aussi, nombreux sont les érùdits et lés archéologues qui vinrent le consulter ; son appréciation était toujours juste eL les documents qu'il voulait bien fournir, irréfutables ». Ces termes sont ceux dont M, Falcoz, trésorier de notre Société, s'est servi dans un petit article consacré à M. Villioud, qui était son ami ; nous ne pouvions rien dire de mieux de l'infatigable érudit qui était depuis de longues années membre honoraire de notre Société.


XVI

-' ■ ■ . ■ : - ■ ■ ■• : l

- - - ■ I ■

II. — BULLETIN 1 ;

• EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX J.

Séance du 29 mars 1924. — Une curieuse étude sûr l'or : du Chèran et sur ses orpailleurs est lue par M. le docteur Vincent, d.e Challes. Il expose les opinions successives d,es: géologues, que la question du Ghéranya toujours intrigués: Il apporte une interprétation nouvelle, 1 et fort intéressante, d'un texte de Pline l'Ancien, et il suit les orpailleurs depuis cette lointaine époque jusqu'au temps où les Templiers auraient pratiqué l'orpaillage, et jusqu'aux plus modernes tentatives dés derniers chercheurs d'or.

Séance du 5 mai. — Communication est donnée d'une lettre du général Anfôssi, commandant à Udine la brigade italienne qui s'honore de représenter l'ancienne brigade de Savoie. On voudrait célébrer Ià-bâs un centenaire, et l'on demande des renseignements sur les costumes, sur les chants et sur tout le passé delà vieille et glorieuse brigade. Notre: secrétaire, M. lé capitaine Carie, se charge de les fournir, et ses informations contribueront beaucoup au succès des fêtés qui seront données à Udinê en juillet ; un album sera publié alors, dont un exemplaire viendra à nos archives, et, qui contiendra, entre autres, les paroles des chansons de la Brigade, et leur musique, reconstituées par M. Carie.

M. Pavèse donne dés renseignements sur l'ancienne croix de bois de Mâché, que les vieux Chambériens ont connue.;

. Séance du 28 juin. —^ M. Finch, un Anglais qui vient souvent à Aix, a adressé au Président dès vues intéressantes du quartier de Savoie à Londres, d'après des estampes anciennes. Ce quartier a pris son nom de l'hôtel qu'avait là, au bord de la Tamise, Pierre II j. qui fut comte de Savoie au xme siècle. On y trouve actuellement le fameux SavoyHôtel, dont le nom, adopté par d'autres « palaces », s'est répandu dans le monde entier,

. M. Biver lit une étude qu'il a rédigée, d'après sa correspondance inédite, sur Guichenon, le célèbre historien de la Maison dé Savoie et alors candidat à la Commanderie des Allinges. Une autre communication qu'il fait concerne le prieuré de Saint-Pierre de Lémenc, les noms de ses moines aux xive et xve siècles, et quelques bourgeois du vieux Çhambéry : entre autres, Amé de Bignin,lô fondateur de l'Hôtel-, Dieu. L'histoire de Lémenc, que prépare M. Biver, révélera bien des choses aux Chambériens qui aiment leur passé.


\ XVII

\ ' •. ;

; Séance du 26 juillet, -^ Des remerciements sont votés à ièux membres delà Société, qui viennent d'enrichir de leurs dons sa bibliothèque. C'est Mgr Rebord, d'Annecy, ^vec deux nouveaux volumes de sa monumentale série d'études et de textes sur l'histoire du diocèse d'Annecy. Et c'est M. Charles Buttin, l'expert en armures dont la renommée universelle honore tellement la Savoie, et qui nous à offert quatre de ses plus récentes publications.

.Séance du 30 novembre. ■— Le Président fait connaître qu'un accord est intervenu avec l'administration des Domaines, au sujet du local que la Société occupe au Palais de justice de Çhambéry, et dont la jouissance gratuite ne pouvait plus lui être Consentie. Un bail a été passé le 22 août. Des remerciements sont votés à M. B.ertin, architecte départemental, qui s'est entremis très heureusement dans cette affaire.

M: Vermale, spécialiste en questions maistriennes, dont il sait parler avec une; entraînante conviction, signale des commentaires sur la campagne de Russie, où Joseph de Maistre se révèle critique militaire, expert en stratégie. Il était aussi, et peut-être surtout, un diplomate bien renseigné, et un clair génie. •

Le commandant de Bissy fait observer que certaines gares de la Compagnie P.-L.-M. portent des appellations défectueuses, qui défigurent les formes locales et traditionnelles des noms de lieux. Il cite, dans les environs de Çhambéry, Viviers au lieu dé .Le Viviers, et Saint-Béron avec accent, au lieu de Saint-J3eron. Il est décidé qu'une démarche ' sera tentée auprès de la Compagnie (et il faut ajouter ici que cette démarche, faite par le Président,- a rencontré, auprès de la Compagnie, le plus gracieux accueil, et le plus favorable); -,

Séance du 21 décembre. ■_— M. Miquet, président de l'Académie Florimontane, assiste à là séance. Félicité par le Président pour ses publications historiques, si appréciées, il annonce qu'il vient d'achever, après quarante ans de travail, la rédaction d'une biographie générale savoisienne. La Société émet le voeu que les voies et moyens puissent être trouvés pour publier cette oeuvre colossale, et si éminemment utile.

Une discussion s'engage, sur l'initiative de M. de Bissy, avec intervention de M. Pavèse, conservateur du Musée Savoisien, Sur les moyens d'aménager une salle dans cet


XVIII " ■ " -

établissement, qui.deviendrait un.Musée savoyard de l'Ar-j mée. Les..uniformes portés, pendant plus de deux siècles! 1. dans le Régiment et la Brigade de Savoie, y seraient reconsf titués, exposés sur des mannequins ; des dons viendraient ensuite,enrichir.pé dépôt de; précieux, souvenirs militaires. : M. Biver offre .à la Société dès lettres du roi Ghàrles 13^, . datées de 1568, concernant le payeur de la compagnie du'

duc de Savoie. !

. I ,

Séance du 25 janvier 1925. — Lé Président fait connaître que le Ministre de l'Instruction publique vient d'allouer à' la Société une subvention de 1,000. fr. pour la publication dans ses Mémoires des documents inédits pour l'histoire de Savoie recueillis par M. Përouse aux Archives de Turin.

M. Biver signalè.uhe étude de M. de Manteyer, récemment parue, sur l'organisation religieuse dans notre région au ■iye siècle. , ■'■'.'.'-.

Le docteur DUvernay fait une intéressante relation de son récent voyage à Carthage et à Utique.

Séance du 28. février. — Le Président annonce que le Conseil d'administration des Hospices civils vient de voter une subvention de 500 fr., annuelle et renouvelable, pour l'impression, dans les Mémoires de la Société, de l'inventaire des-précieuses archives historiques des établissements hos-: pitaliers de Çhambéry. Le Conseil municipal a voté, de sons côté, une subvention annuelle de 1.000 fr.

M. Carie signale une lettre de. Voltaire, parue dans la Revue de Paris du 1er février 1925, où le seigneur dé Èernèy fait l'éloge de Çhambéry et de ses habitants,

M.'Guillermin présente un beau registre, qui provient de l'ancien couvent des Dominicains de Çhambéry ; il s'y trouve, sous la forme d'un joUrnàl, quantité de renseignements inédits, du plus grand prix, sur la vie quotidienne de : cet établissement aux xviie et xvnie siècles ; sur les rapports; de la maison dominicaine avec les autres institutions contemporaines ;■ et sur toute la société de ce vieux Çhambéry.' 1 C'est un document de'très haute valeur, dont M. Guillermin déclare qu'il fait don à la Société en souvenir de son.père,; qui fut l'un de nos fondateurs.

Séance du 29 mars.— M. Biver fait unëlecture sur un épisode del'histoire du prieuré de Lémenc, que se disputèrent, au xvne siècle, les Bénédictins et les Feuillants ; le marquis de Lans, gouverneur de Savoie, y intervint ; quarante hommes


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d'armes chassèrent les Bénédictins de l'église, enfoncèrent l«s portes dëlasacristie, et la pillèrent. Ce fut l'origine d'un interminable procès.

.'■Séance du 18 juillet.— M. Vermale dit quelque chose de là grande influence exercée en Russie par Joseph deMaistre au cours de sa longue ambassade à Saint-Pétersbourg. Il Iparle des efforts -qu'il tenta pour réaliser l'union des Eglises, des concours qu'il trouva et des obstaclesi qu'il rencontra. . _ "M. Carie fait circuler un buste qu'il a trouvé à Termignon, qui paraît dater du xne ou du xme siècle, et qu'il va offrir au Musée Savoyard. Il signalé; des fresques très curieuses du xve siècle, existant dans lamaison Lombard, et que dès travaux récents ont mises à jour. Termignon possède d'autres fresques, dans l'ancienne maison dU Mistral.

Le commandant Revel communique une photographie d'un portrait de saint Franeois.de Sales existant dans l'église dé Thuellin, près Morestel. C'est une: belle toile, et peutêtre le meilleur portrait que nous ayons de l'ëvêqUe de Genève. Une enquête laborieuse, ingénieusement conduite, a permis à M, Revel de retrouver à Thuellin les traces d'une Dauphinoise, Madame de Granieu, que le saint honorait de son amitié. On a conservé une quinzaine des lettres qu'il lui adressa. Il est question dans une de ces lettres d'un portrait de l'évêque, qu'elle avait: demande et qu'il venait de faire faire.pour elle. Comme il n'aimait pas à. poser, ce portrait, exécuté dans ces conditions particulières, est fort intéressant, et il est bien celui que M. Revel a rencontré ; il s'y troUve en effet un' feuilletj couvert-de caractères indéchiffrables au premier aspect, mais on finit par lire, dans ce cryptogramme, le prénom de Madame de Granieu, Laurence. -. '•

M. Falcoz offre un exemplaire de la brochure qu'il vient de publier, vrai modèle du genre : « Montmélian et ses environs, avec une notice sur chacune des quatorze communes formant ce canton, ainsi que Sur diverses promenades et excursions concernant cette région. »

III. —EXCURSIONS ARCHËOLÔGIO'UES

LA CONFLANS, LE 25 MAI 1924

Reproduisons simplement, d'après un journal de la Savoie, cette note de son "correspondant d'Albertville :


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■ « La Société d'histoire et d'archéologie de la Savoie <( avait choisi notre cité historique de Conflans pour sa sortie : « annuelle. C'est dimanche dernier qu'elle a visité le vieux « bo urg médiévalqui attire chaque année un nombre toujours « plus grand de savants, d'artistes et de curieux. /;

« La Société fut reçue à la garé d'Albertville par MM, Pé« rillat, maire ; Grisard, premier adjoint, et Burlet, délégué « du Syndicat d'initiative. f,

«La matinée fut consacrée à-la visite du çhâteaujde « Manuel, très intéressante demeure seigneuriale delà fin du « xvie siècle. Reçus de la façon la plus aimable par les propriétaires, M. et Mme-T. de Savy, les sociétaires purent « admirer les appartements du château, ornés de meubles « anciens et de très belles collections de peintures. Les ter-; « rasses et les jardins, d'où l'on â de très belles vues sur les «vallées de. l'Arly, de l'Isère et -sur_..Jes montagnes des - «environs, firent également l'admiration: des visiteurs.

« Une halte au restaurant donna au Président l'occasion «de remercier les dames de la caravane, et M. le Maire « d'Albertville pour sa cordiale réception. Ce dernier ré« pondit par quelques mots aimables et fut chaleureusement « applaUdi par tous les convives.

« A 2 heures, on reprenaitle chemin de Conflans. Le vieux «bourg fut visité dans ses moindres détails, Toutes les ; «richesses historiques et archéologiques furent présentées «et expliquées par M. Pérouse, qui est un admirateur « passionné de Conflans.

«La journée se termina par une: excursion aux ruines « imposantes et curieuses du château de Chantemerle, sur « le territoire de la commune de La Bâthie. »

2. A MONTROTTIER ET ANNECY, LE 7 JUIN 1925

Le programme de ' cette excursion ne comportait pas seulement une étude des vestiges du passé. Les membres de la Société. Savoisienne voulaient aussi rendre visite à leurs confrères d'Annecy, dont le groupe porte le nom illustre de l'Académie Florimontane. Comme la Florimontane est châtelaine, et que son château est un beau monument de l'âge féodal, il avait, semblé qu'une excursion à Montrottier serait à la fois une démarche amicale et une fête archéologique. Or, le succès de la journée a plus que justifié ces espérances.

Le fier donjon de Montrottier, si bien marié à son site ; la-masse des bâtiments du château groupés autour de lui,


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les tours et leurs mâchicoulis, les escaliers et lés galeries ont enchanté les archéologues, et il est vrai que M. Serand, delà Florimontane, s'y montrait le plus aimable et le mieux renseigné des guides. Les collections amassées par M. Mares, et que la Florimontane a héritées de lui, ont intéressé les amateurs d'art, qu'ont arrêtés surtout les chefs-d'oeuvre déPierre Visher. Une réception charmante, à laquelle le bureau de la Florimontane a su donner un caractère de très courtoise intimité, a ravPtoutle monde.

Un peu après midi, la halte dinatoire réunissait à Annecy, avec les membres de la Société Savoisienne, plusieurs de leurs confrères de la Florimontane, qui voulaient bien achever la journée avec eux. Quand le moment dès toasts vint, la Florimontane. fut remerciée, et son président, M. Miquet, répondit en vers, des vers qui eurent un vif succès ; l'un des Chambériens présents, qui préside l'Académie de Savoie, improvisa une prpse, qui plut aussi ; on but à l'union savoyarde, à l'amitié d'Annecy et de Çhambéry.

L'archéologie eut les dernières heures d'une bonne journée, dans l'enceinte historique du château d'Annecy, dont M. le Commandant du Génie ouvrit gracieusement les portes. De la Tour de la Reine jusqu'à la Tour Perrière, on. ne négligea rien,,et chacun s'étonnait qu'il y eût tant à voir, et de si belles, choses, bretèche, fenêtres à bancs, sailes à colonnades, manteaux de cheminées, meneaux du logis de Nemours, quantité de pierres illustres ou jolies, qu'animaient dès vues sur le lac. M. Carie, secrétaire de la Société, était là un guide sûr et savant.


CHRONIQUE ;AIXOI8E

Depuis la dernière chronique, la vie aixoiso n'a présenté aucun fait digne de passer à la poslérité.

Les fouilles entreprises dans le sous-sol de la Pension Chabert n'ont rien révélé d'intéressant. Le torse découvert en 1923 reste isolé ; ni la lèle, ni les bras, ni les jambes n'ont été retrouvés. Il n'en constitue pas moins une importante découverte archéologique qui a reçu la visite de nombreux sculpteurs' et experts en beaux arts. Dans l'Avenir d'Aix,' le maître Boucher en a donné une description parfaite et une appréciation de? plus élogieuses. Il le met en •parallèle avec les meilleurs chefs-d'oeuvre de nos musées et le préfère à eux.

En creusant les. fondation s d'une construction élevée à la place du « Pavillon des Bains », on » mis au jour quelques pierres gallo-romaines sans grande importance :.". quelques débris de briques e1 de poteries, et aussi une large dalle aux bords relevés.

Puisque nous parlons de ce Pavillon des Bains, signàr ;

, Ions en passant' que cet immeuble, situé au voisinage immédiat des Thermes, a été acheté aux frères Forestier, ëh 1924, par M. Batiaux. La maison fait partie, avec la Pension Chabert et la Villa Henri IV, du loi. d'immeubles bâtis sur remplacement des anciens bains romains. La PensionChabert appartient à la Ville. La Ville, d'autre part, a'. voté l'acquisition de la Villa Henri IV, acquisition retardée par des formalités administratives. Il est regrettable qu'elle ail laissé échapper le Pavillon des Bains — car cela créera plus tard des difficultés, si jamais l'on doit agrandir lès

. Thermes.

De même, on peut regretter la disparition du superbe parc de l'Hôtel Bristol, situé en plein centre de la ville: Ce parc, loti en plusieurs parcelles, a été acheté, en 1924, par ; divers acquéreurs qui y bâtirent des immeubles, notamment un immense garage. Les Àixois avaient espéré un moment que l'hôtel et ses dépendances seraient achetés


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par les P. T. T., pour y construire la nouvelle poste : la situation en eut été parfaite et le parc aurait pu être ouvert au public. Les événements en décidèrent autrement : inclinons-nous ; puissent les générations futures ne pas trop accuser la nôtre d'avoir manqué de prévoyance.

En 1923; le Revard fut acquis par une société dans laquelle figurent pour une bonne part des capitaux du P.-L.-M. En 1^924, la nouvelle société a transformé totalement l'organisation de cette station de montagne. La petite gare eh bois a fait place à une construction imposante, entourée d'une très large esplanade. L'hôtel a été agrandi et modernisé. La route a été élargie, refaite même totalement en certains endroits, rendant l'accès facile aux autos.

Au bord de cette route, construite, il y a une quinzaine d'années sur l'initiative et grâce aux soins de M.. Gottelâhd, a été élevé un monument à sa mémoire et à celle de M. H. Dolin, tous deux amis fervents du Revard et auteurs de la carte si parfaite et si détaillée de la région.

C'est le Club des Sports: A. R. C. qui prit l'initiative de ce souvenir à ses anciens président d'honneur et vice-président. Le monument, très simple, consiste en une stèle de granit sur un socle de rochers. Il s'élève à l'entrée, de la forêt, vers le plateau du Sappey, et fut inauguré le i3 septembre 1925. .

Un autre monument a été inauguré à.Àix même en 1924 : c'est le buste de la Reine Victoria -— oeuvre du sculpteur Mars-Vallet. On sait que cette souveraine, dont le souvenir est si cher aux Anglais, séjourna à plusieurs reprises dans notre station en i885-86 et 87. Elle faillit même s'y fixer d'une façon plus stable et fit l'acquisition d'une grande propriété à Tresserve, à l'extrémité de la colline, là où se trouvent actuellement la propriété Excoffier et la Maison du Diable. Des difficultés malencontreuses la détournèrent ultérieurement de ce projet, dont l'abandon fut une grande perte pour le pays. ~

En 1923 et 24, de gros efforts furent faits pour arriver à une solution du problème de PEtablissement thermal : comme les précédents, ils n'aboutirent à rien. Les partisans de l'affermage crurent un instant la partie gagnée: un groupe financier, dit « groupe Faure », avait fait des propositions assez avantageuses. Elles furent considérées comme irréalisables par la Municipalité qui les repoussa.- On trouvera l'exposé des discussions relatives à ce pro-


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jet dans l'Avenir^ le Journal d'Aix-les-Bains et le Petit Dauphinois.

Les deux saisons thermales 1924 et 1925 se ressentirent un peu de cette indécision à propos des Thermes : le nombre des baigneurs remonte progressivement, sans arriver encore au chiffre de igi3. Il fut de 33.000 en 1924 et de 38.000 en 1925.

Quand on aura signalé l'incendie qui détruisit totalement l'Hôtel d'Albion le 19 décembre 1924, —la cession pour 12 ans de la place des Bains à un commerçant pour y installer un thé, genre « Potinière », — la transformation et l'agrandissement du Tennis, qui passe des mains de la Société qui l'avait fondé en celles d'une société sportive agréée par le ministre, — les fêtes diverses, telles que l'importante manifestation sportive qui réunit plus de 5.ooo gymnastes au champ de courses en juillet 1925, — on aura à peu près passé en revue tous les menus faits qui ont jalonné la vie de notre petite cité pendant ces deux ans.

Dr L. DUVERNAY.


CHRONIQUE ARTISTIQUE

Depuis notre dernière chronique, quelques manifestations artistiques se sont produites qui vont retenir notre attention quelques instants.

L'une d'elles s'est passée loin d'ici, à Toulouse, mais il convient delà noter,car elle intéresse une de nos meilleures sociétés musicales : le Cercle ôrphéonique, fondé en 1920 par la fusion du Cercle choral et de l'Orphéon.

Déjà en 1922, à Montpellier, le Cercle ôrphéonique, prenant part, pour la première fois à un concours, s'était fait classer d'emblée en division supérieure par l'obtention de plusieurs prix. Mais à Toulouse, en 1924, il obtenait trois premiers prix, dont un premier prix d'honneur avec félicitations du jury et un prix de 7.500 fr., et se classait en division d'excellence. C'est, croyons-nous, là seule société musicale delà Savoie qui, jusqu'à présent, ait obtenu ce classement.

Parmi les morceaux exécutés avec maestria au concours de Toulouse, il en est un que nous citerons volontiers, car il a été chanté à Çhambéry et lés amateurs de musiquevocale s'en souviendront certainement. Ce morceau imposé pour le concours d'honneur a pour titre « Les Reîtres ». Tout le , monde connaît cette chanson barbare de ta Légende des Siècles de Victor Hugo. Le compositeur, Aimé Kunc, a mis sur les vers sonores du poète une musique sauvage fort bien appropriée où des difficultés quasi insurmontables s'offrent aux chanteurs. C'est ainsi que des dissonnances d'un demi-tôn entraînent presque fatalement l'une des parties à se fondre dans l'autre. Nous avons dit que le Cercle ôrphéonique s'en est si bien tiré qu'il a eu les félicitations du jury.

Nous savons, d'autre part, que le Cercle ôrphéonique est entré en relations ■ avec le Grand-Cercle d'Àix-1 es-Bains en vue de donner, au cours delà saison de 1926, dès concerts qu'on n'est point habitué à entendre chez nous. On nous parle de la 9e symphonie avec choeurs de Beethoven. Ainsi


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peuvent nous apparaître, pas trop perdus dans le bleu du lointain, la Damnation de Faust, Manfred, Marie-Mâdgeleine et bien d'autres belles choses rares dont nous nous délectons par avance.

A l'occasion du Congrès de là Fédération des Sociétés musicales du Rhône et du Sud-Est, dont lés assises ont été . tenuesà Çhambéry le 24 mai 1925, un festival a été organisé et a réuni trente sociétés musicales qui ont rempli notre ville de leurs harmonies. Une manifestation chorale et instrumentale a eu lieu dans la cour du-château et a eu un beau succès malgré le mauvais temps. L'Harmonie lyonnai- ' se, l'Orphéon municipal de Grenoble et le Cercle ôrphéonique de Çhambéry nous ont fait, entendre divers morceaux de leurs répertoires et ont joué et chanté stoïquement sous la pluie quand elle s'est mise de la partie.

Nous avons appris avec regret que la Société des Concerts classiques, dont nous avons parlé déjà plusieurs fois, n'a pas pu réunir cette année le nombre 'd'adhérents suffisant pour pouvoir couvrir les frais d'une demi-douzaine de concerts. C'est là un fait très regrettable et nous espérons qu'il n'en sera point ainsi l'année prochaine. La Société des Concerts classiques a droit à notre : reconnaissance pour nous avoir fait entendre des artistes tels que Jacques Thibaud, Enesco, Iturbi, Yves Nat, Wurmser, Blanche Selva, Madeleine Croizat et tant d'autres, ainsi que les quatuors Poulet, Capet et Zighera. Il| est incroyable qu'on ne puisse réunir à Çhambéry les quelques centaines de cotisations nécessaires pour continuer ces intéressants-concerts. Sommes-nous donc saturés de musique au point de n'en plus pouvoir entendre ?

Un concours a été ouvert entre; tous les architectes français pour l'érection à Çhambéry d'un Monument commémoratif de la Victoire, perpétuant là mémoire des Morts savoyards de la Grande Guerre. Le programme portait que le momument serait un arc de triomphe d'où seraient exclues toute idée ou forme funéraires. Il devait porter sur la face la plus en vue les armoiries .delà Savoie et celles des villes de Çhambéry, de Moûtiers, de Saint-Jean-de-Maurienne et d'Albertville ; sur l'autre face devaient être mises, avec les armoiries de la Savoie, celles d'Annecy, de Thonon, de Bohneville et de Saint-Julien.

A l'époque fixée par le programme; le 1eT septembre 1924,- plusieurs projets parvinrent à la Préfecture où ils furent exposés publiquement. Le jury choisit quatre, d'entre eux


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pour leur attribuer les prix prévus. Ces prix n'étaient, en réalité, qu'au nombre de trois, inàis le jury, après plusieurs votes, n'ayant pu se départager, le troisième prix fût attribué par parts égales à deux concurrents. ';De -premier prix avait été décerné à l'unanimité à M. Ladmiral^ architecte-sculpteur, à Paris, et le second: prix à notre jeune compatriote, Henri Denarié, également à l'unanimité'. Le projet de -M, Denarié était indiqué comme devant être exécuté sUrie boulevard du Musée; l'architecture en est puissante, peut-être Un peu. trop-, et donne!'impression d'une entrée de forteresse. Le projet de M. Ladmiral est d'une grande simplicité, il-remplit exactement les conditions du concours, l'architecture en est sobre,-élégante, et, malgré les dimensions restreintes, ne manque pas d'ampleur et même de majesté.

L'emplacement du monument a soulevé 'quelques polémiques. Un essai fort malheureux a été fait sur la place du Palais-de-Justice,: une maquette en toile peinte, et naturellement sans épaisseur, a provoqué la réprobation publique. Malgré cela, cet emplacement ne nous semblait pas mauvais. On s'est enfin arrêté à l'endroit du clos Savoiroux où, dépuis quelques années, le jardinier de la Ville dessine, en fleurs 4e diverses, couleurs, un grand papillon.' Cet emplacement est bon. Placé en hauteur, bien en vue, se profilant sur le ciel, bien encadré par des groupes d'arbres pas trop rapprochés, le monument y produira grand effet,, surtout si le perron proposé en dernier lieu par M.- Ladmiral peut être exécuté. Malheureusement ce perron augmente la dépense et il est à désirer que les souscriptions arrivent en grand nombre pour la couvrir.

Une manifestation artistique d'un autre genre a excité la curiosité de nos concitoyens. Nous voulons parler d'une chose très rare en province : une première représentation. Les Sociétés de la Croix-Rouge de Çhambéry ont voulu donner, au profit de leurs oeuvres, uhe soirée capable d'attirer le public et ont pensé à faire jouer des pièces d'auteurs du pays par des interprètes également du cru. C'est ainsi que la représentation du 18 mars 1925 a été composée d'une pièce de M. E. Denarié : Le Maître de Bruges, dont l'éloge n'est plus à faire depuis longtemps. Cette pièce a été jouée maintes fois et toujours aVec le plus grand succès. C'étaitpourtant la première fois qu'elle était donnée à Çhambéry. La seconde pièce était la tragédie intitulée Des ongles et du bec, dont l'auteur est celui qui écrit cette chronique artis-


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tique. On comprendra qu'il ne s'étende pas sur les mérites et les qualités de son oeuvre. Aussi bien, lui seranVil difficile de trouver dans la langue française les termes capables d'exprimer tout le bien qu'il en pense. La critique, en général, s'est montrée bienveillante. Quelqu'un a dit que c'était l'oeuvre d'un débutant, ce qui est l'exacte vérité, mais il a ajouté : « d'un débutant qui donne les meilleurs espoirs ». Nous voilà donc muni d'un,brevet de jeunesse, ce qui, à un âge avancé, fait le plus grand plaisir. A ce propos il nous est revenu à la mémoire une phrase d'Alphonse Karr, que voici : « Il y a des gens en grand nombre qui, malgré leur air satisfaits d'eux-mêmes, se sentent justiciables de la gaieté, et ont une sorte de conscience qui leur dit que leurs mauvaises intentions ont un. côté ridicule. » Quoiqu'il en soit, le public sélect, qui remplissait la salle, a paru prendre le plus grand plaisir aux amours de Hans Memlihg et à celles du comte de Montmayeur, à en juger par ses applaudissements.

S'il ne nous est pas permis de parler de notre pièce, du moins sommes-nous fort à l'aise pour adresser Une fois de plus nos chaleureux compliments à M. E. Denarié et nos louanges les plus vives à tous les interprètes qui, dans le Maître de Bruges comme dans la tragédie, aussi bien dans les petits rôles que dans les rôles importants, ont montré qu'il n'est pas besoin d'aller chercher bien loinles éléments d'excellentes représentations.

Nous avons l'espoir qu'on ne s'en tiendra pas là et que des manifestations artistiques comme celle-là se renouvelleront chaque année.

A. BERTIN. '


INVENTAIRE;, SOMMAIRE

DES

ARCHIVES HOSPITALIÈRES

DE LA

VILLE DE ÇHAMBÉRY



PRE-FACE

Les Archives Hospitalières de la Ville de Çhambéry ont pour origine les actes notariés relatifs à la fondation, à l'entretien ou aux possessions des divers hôpitaux ; testaments, donations, échanges, Ventes ou procès. •';'■ Elles appartiennent en propre aux Hospices ; mais, dans l'intérêt de leur conservation, la Commission des Hospices s'entendit avec le 'Comité«de la Bibliothèque Municipale, et en 1912, ces Archives furent installées définitivement dans une salle de ce dernier établissement,-où les amateurs d'histoire locale sont désormais à même de pouvoir les consulter avec profit.

L'importance de ce dépôtj au point de vue de l'histoire de Savoie, est en effet d'une valeur inappréciable, par la quantité de parchemins originaux des xive et xve siècles qui s'y trouvent conservés. Aussi Félix Perpéchon, à peine nommé bibliothécaire, se mit-il sans tarder à la rédaction de l'inventaire, tâche qu'ilput mener"à bien avant sa mort, survenue le l^r août 1913. ' '

Depuis longtemps le Comité de la Bibliothèque manifestait le. désir de voir publier ce précieux travail ; dans sa réunion du 16 décembre 1924, il émit le voeu que cet inventaire parût dans les Mémoires de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, et sollicita à cet effet une subvention de la Ville et des Hospices, tous, deux intéressés à la diffusion de ces documents. Le même voeu fut adopté par la Société d'Histoire le 28 décembre.

Cette requête fut très favorablement accueillie. La Commission des Hospices^ a bien voulu nous attribuer une sommé de 500 francs renouvelable pendant 5 ans, tandis que lé Cohseil municipal votait une première subvention de 1.000 francs pour 1925, sous cette réserve que l'impression de l'inventaire serait confiée- à l'imprimeur qui ferait les conditions les plus avantageuses. Nous prions ces deux admiriistratiôns de recevoir ici l'expression de notre profonde gratitude pour l'aide qu'elles veulent-bien nous apporter.


■ Il

Lès Archives Hospitalières ont été réparties en 4 fonds différents :

Fonds I : Saint-François et Mâché: Fonds II '.Charité et Repenties. Fonds III • Hôpital général et Hôtel-Dieu. Fonds IV : Incurables et Fous.

Le cadre de classement de chaque fonds est le suivant : Sérié A : Actes de fondation. — Privilèges.

— B : Titres de propriété. —: Procédures.

— C : Chapelles. — Culte. — Matières ecclésiastiques

ecclésiastiques général.'.'"-.-

— D : Inventaires. -;

— E : Administration. — Délibérations. — Comptes.

Comptes.

— F : Entrées et Sorties. ■— Personnel.

— G : Institutions annexes.

— H : Papiers de famille. '

Par suite, l'indication I. B, 1 désigne le 1er dossier des titres de propriété du fonds des Hôpitaux de Saint-François . et Mâché ; II. H. 2, le 2e dossier des papiers de famille relatifs à l'Hôpital de la Charité, etc.

Ce travail de classement a été soigneusement fait par notre prédécesseur Perpéchon, et nous ne saurions trop admirer la conscience professionnelle avec . laquelle il à procédé à la rédaction de ce quadruple inventaire, travail considérable, ainsi qu'il sera facile d'en juger une fois la publication terminée.

Mais son manuscrit ne pouvait être livré à l'impression dans l'état où il l'avait laissé. A la demande du Comité de la Bibliothèque, nous l'avons donc mis au point, en relisant entièrement ce travail ; nous avons identifié et rectifié plusieurs noms propres, et analysé un certain nombre d'actes laissés de côté par notre prédécesseur, tels que des contrats de mariage ne se rapportant pas directement aux Hospices, mais pouvant présenter un certain intérêt pour l'histoire locale ; enfin, pour nous conformer aux indications reçues en pareil cas, nous avons dû modifier très légèrement la composition de certains dossiers.

André BiVER, Archiviste paléographe.


_.:■'-' INVENTAIRE SOMMAIRE ■.■■.;..■

DES ■ ■

.ARCHIVES- HOSPITALIÈRES ;

DE LA" '■-.<;'

■ )■■':::■ -'VILLE DE ÇHAMBERY;' '..'■'

PONDS I

HOPITAUX BE SAINT-FRANÇOIS. ET BE ; MACHE

SERIE A Actes de fondation. — Privilèges.

LA. 1. — 1 pièce, parchemin,

îer; mai 1370. — Statuts et règlements de l'HôtelDieu, donnés par les fondateurs Amé de Bigniri et Thomas Girard, bourgeois de Çhambéry. — L'hôpital sera dénommé Hôtël-Dieu et sera administré et gouverné par Amé de Bignin et Thomas Girard. — Après là mort des fondateurs, l'administration de l'hôpital sera dévolue aux syndics et conseillers de la ville de Çhambéry. —- Les syndics devront choisir Un rèçteur de bonnes vie et moeurs (honestum morU bus et honesie vile dolalum) pour gouverner la maison, gérer ses biens, soutenir ses droits et employer ses revenus air soulagement des malheureux. — Ledit recteur devra jurer sur les saints évangiles de dresser un inventaire des biens de l'hôpital, d'apporter un soin vigilant à la visité


— 2 —',.-•-. f ■ '

des pauvres et de leur accorder l'hospitalité selon que besoin sera.";--*i-; Des "syndics pourront/changer le recteur, s'ils le jugent nécessaire, en cas de mauvaises moeurs, vie déshonnête, négligence, perfidie, ou pour tout autre juste motif (propler dejeclum morum vel inlioneslalem vile vel negligenciam régiminis. perfidiain vel aliain caûsàiii jusiam). Ctaaqùe année, au mois, de mars, par -devant les syndics et quatre prud'hommes de _Çhambéry, le rèètèur rendra compte de sa gestion et leur montrera tous les biens meubles de l'hôpital; .les syndics devront exâmineEserupuleusenient le compte, et même « inôbiiiarevolv'érê et perscrulari ».

— Les pèlerins seront admis à l'hôpital pour une nuit ; seulement, à moins qu'ils ne soient malades, auquel cas l'hospitalité leur sera accordée jusqu'à leur convalescence..;

— Y seront également reçues les femmes enceintes pauvres (mulieres pregnanies) pour y faire leurs couches et y être, soignées. pendant un mois. — Les enfants exposés, aban- ; donnés et délaissés, qui sont vulgairement appelés giia,^ seront nourris et entretenus aux .frais de l'hôpital pendant, trois années' consécutives ; passe ce temps, ils ne seraient/ reçus que pour la nuit jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un autre logement, et devraient quêter et mendier leur nourriture. — Quiconque voudra demeurer à l'hôpital à ses . frais et dans une condition en rapport avec son état, devra, au préalable, établir un lit aud. hôpital et pourvoir à ce; qui lui sera nécessaire ; s'il le demande, on devra lui faire partager le sort des pauvres.: :— En aucun, cas le recteur ou l'administrateur ne permettront à un homme et à une, femme, fussent-ils mariés, d'occuper le même lit la nuit ;■_ exception est faite pour les. enfants au-dessous de septans, qu'on pourra laisser avec les femmes dans un même local, — Le recteur sera tenu, chaque soir, de laver ou faire laver dans l'eau tiède.les, pieds des pauvres. :— Si des; pauvres ^infirmes • ou d'autres, malades sont obligés,, 'à;; cause de leurs infirmités ou de leur maladie, démangerau lit, il leur sera donné des serviettes qu'on changera^ tous-les 15 jours. —: Les syndics: et ■conseillers, après leur;: élection, jureront d'observer .fidèlement les , présents;

- statuts. —. Le recteur reconimandera tous les soirs à la piété des pauvres les fondateurs, administrateurs et tousles bienfaiteurs de l'hôpital,' et principalement l'évêquer de Grenoble, le prieuré de.Lémenc, le comte et la comtesse, de Savoie et la ville de--Çhambéry..— Règlement de la; chapelle érigée dans l'Hôtel-Dieu : -La chapelle est soùs"


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/le V-ocàhlëde la Sainte" Trinité. -^- 'Le chapelain sera, logé C-l-hôpitâly'OÙ.uné5chambré lui- sera réservée;; aVëc-un lit :gàrm,:'iinë:pétîte;'tàblë-ët Un coffré■(cum lecto-inunilOj ûrià parva mènsa eluno scriiiio)' ; il récevra;.tous lès ans 25 sols gros tournois-donnés- par Ànié de; Bignin' et 5; sous gros tournois donnés ; par Bônif ace de Rdyssàn, chanoine -et chapelain'd'Aoste. —'Le droit de nôminationà la charge•■ de chapelain "appartiendra à Àmë de Bignin et Thomas Girard et, après eux, à la communauté de Chariibér'y. -^ Led. chapelain jurera soumission au recteur de l'hôpital. —- Aucun recteur de là chapelle ne pourra et ne devra.être en même temps recteur de l'hôpital. -— Tous lés jours le chapelain bénira les pauvres et surtout les malades. — A l'offertoire de chaque messe, le célébrant recommandera aux prières des pauvres les fondateurs, administrateurs et bienfaiteurs de l'hôpital, l'église et prieuré de Lémenc. Témoins présents : Pierre de là Palud, Berthet de Cognîn et Mathieu de Moraz, damoiseaux. Notaire public : Jacques Girard. Syndics en fonction : Jacques FaczOn et Perronnet Âmïcus). : ■

LA. 2. (Liasse).— 2 pièces, parchemin ; 4 pièces, papier. ."

1378^-1718. — Bulle du pape Clément VII (1) concédant une indulgence à tous ceux qui visiteront la chapelle de la gte Trinité dans l'Hôpital de St-Françpis. de Çhambéry,' aux. jours des fêtes de S* Pierre et S* Paul, apôtres, de la.- Nativité, de la Circoncision, de l'Epiphanie, de la Résurrection, de l'Ascension, aux fêtes de la Ste Vierge, etc. Datée de la première année de son pontificat (25 octobre 13.78).', ^- «Extraict d'ordre, tarifs et reiglements faicts « et establis par les nobles sindicqz et conseil de la ville de « Chambery que doibt tenir et observer le Recteur des « hospitaux S^François et Mâché pour le régime et entre« tien des pauvres d'icéux» ( 1er septembre 1642). — « Arti« clés instructifs pour le fait des'hopiteaux »• « L'hôpital de « Paradis situé proche la rivière dé Leysse. ayant esté «fondé par la duchesse Yoland mère: tutrice de Philibert « 4e duc de Savoye pour recevoir et loger tous ceux atteints

(1) Il s'agit de Robert Genève, Te pape d'Avignon, tandis qu'Urbain VI siégeait à Rome.


— 4 —

« de peste, le pape Sixte (1) accorde une bulle par laquelle «il donne pouvoir à tous ceux qui mourront dans led. «hôpital de choisir uh confesseur régulier ou séculier « lequel aura pouvoir de lés absoudre de tous péchés. » Analyse des statuts de SVFrançois et Mâché (1683). — « Etat des fondations de l'Hostél-Dieu, soit de l'hospital « de St-François, avec les charges du Recteur d'iceluy » (2 avril 1718). — « Mémoire instructif pour.les hôpitaux de St-François et Mâché. »

(1) Sixte IV.


— 5 —

SÉRIE B Titres de propriété. —• Procédures.

I. B. 1 (Liasse). — 6 pièces parchemin;' 3 pièces, papier.

1375-1774. — Privilèges. — Lettres patentes du comte Amé VI, portant exemption, en faveur de l'Hôpital neuf et de spn recteur, de toutes impositions ordinaires et extraordinaires, commun du vihj gayte et eschargayte, chevauchée (exercitu cavalcala), subsides, tailles, collectes, etc. Contresignées : n. Antheîme, seigneur des Hurtières, Pierre dé Mures et Pierre Gerbaix, trésorier de Savoie (1er février 1375 ; fragment de sceau). — Vidimùs des lettres patentes ci-dessus, délivré par ordre d'Ame Mascle, docteur es lois, officiai de Çhambéry, à la requête de pierre de Casalibus, recteur de l'hôpital neuf (10 avril 1377.■■— Notaires : Antoine Curbilliet et Henri Mistral). —- Lettres du Conseil résidant du comte Amé VIII faisant inhibition et défense au châtelain, au mestral et aux autres officiers de Çhambéry de demander aud. hôpital aucuns subsides, tailles, collectes, tributs, communs dû'vin, impôts sur le blé à moudre, etc.. Contresignées : Guigues Marchand {Marchiandi),Jeati de La Fontaine (25 mai 1395).— Lettres du Conseil de François de Lorraine, duc de Guise, prince de Joinville, marquis de Mayenne, pair et grand chambellan de France, gouverneur et lieutenant; général pour le roi en Savoie et en Daùphiné, obligeant les personnes redevables de servis à l'Hôpital neuf à en passer nouvelles reconnaissances (28 janvier 1559). — Lettres patentes du duc Charles-Emmanuel II accordant aux pauvres, héritiers des biens du procureur Boccon, le privilège de bourgeois de Çhambéry (24 mars 1667 ; cachet). — Lettres ^e sauvegarde au profit des Hôpitaux délivrées par le Conseil de Louis XIV (21 février 1693), — Lettres du même contraignant lés débiteurs desd. hôpitaux au paiement immé-


— 6 radiât de leurs dettes (17 août 1693). — « Copie de la lettre « à cachet du roi adressée à l'Intendant général en Savoie » en réponse à une demande des'directeurs des Hôpitaux de St-François et Mâché d'une subvention pour réédifier l'hôpital. Il fait remarquer que lésd. directeurs ont en réserve un fonds de 5.000 livres, y compris les 2.000 livres qu'il leur avait accordées en 1764, et qu'ils peuvent compter sur 10.000 livres d'arrérages de cens et servis. Il ordonne le recouvrement de ces arrérages (19 avril 1766). —: Lettres patentes de Victor-Amé III autorisant lés administrateurs des Hôpitaux de St-François et Mâché à faire- des affrachis-, sements particuliers des fiefs appartenant^ à ces hôpitaux (22 mars 1774 ; fragment de cachet de cire rouge).

,1, B. 2.—. 1 pièce, parchemin, rongée en partie.

. 13 août 1493. — Allégret. — Codicille du testament dé n. Philippe Allégret, trésorier..de Savoie: Il Veut être inhumé dans l'église des Dominicains de Ghàmbéry. Il lègue 50 ff. p. p. à l'hôpital de Mâché et il institue sa fille Andréannê pour, son héritière universelle. Présents . : n. Antoine ,de Rqssillon, chevalier, président de la Chambre des Comptes ■; JVÏartin de FOntrieùx, secrétaire ducal et clavaire du Conseil résidant (Notaire : Jean Trolliet).

":.."■ I. B. 3.— 1 pièce, parchemin.

.-. ..26 septembre 1401. — Angellier. — Codicille: dû testament de Jean, fils de Simon.d Angellier, bourgeois de Çhambéry. Il veut être inhumé dans l'église, du couvent de S*-François de Çhambéry. Il lègue.80 ff. d'or dont les revenus serviront, à acheter du-charbon pour les pauvres.- Présents : n. Jacques de Costerg, chapelain ; n. Jean de Blonay, clerc (Notaire : Jaquemet Vèysicus).

I. B. 4. ■—1 pièce, parchemin.

: 22 septembre 1418. — Balli.—r Testament d'Antoine, fils de feu Jean Balli, sellier à'Çhambéry. Il veut être inhumé dans l'église St-Léger, ètil prescrit que deux vicaires de-l'église, deux moines du : couvent dé Lémenc et six frères prêcheurs du couvent de Çhambéry, qui vient d'être fondé, assistent à sa sépulture. Il lègUe à l'Hôpital dû


Pobt'Morand 100.ff. p.' pvpôur faire dire une.messe chaque; semaine (Notaire : Jacques.Trot). . i' .■ '• .' ■.!)•■(.<

"'-'. I. B. 5..:— i pièce, papier: ' •'

20 septembre 1672.—- Béaumont (de). — Codicille de h; Antoine de Beàùmont,: comte de Saecohèx, seigneur de; la Bithieu, etc. Legs divers :.aux enfants d'Humbért Sàllà-; mon, d'Epierre, 500 florins pôUr une fois ; à noble Marin dé. Confignon, une rente viagère de 100 ducatons. «... Je légué' ;<::a IhOspital de Mâché là Censé annuelle de 25 florins pour' «estrë appliqué aux pauvres prestres passants ' en là « présente ville auxquels sera donné un florin pour chesqûé': «messe, entendant que ce. soit à. vingt cinq prestres - (iif-■ <(iérents....'s'itel:nomAr6■riy passepasil veut que le surplus' «;'de l'argent qui restera annuellement des susdits-25 flo-. «:rins soit conservé pour le plus grand nombre qui pourrait' «passer les années suivantes, laquelle censé pourra estrë «rachetée par son héritier. » (Notaire : Claude Paraz.) ]

I. B.. 6. (Liasse). '—. 4 pièces,; papier. "..';,

1605-1606, — Berthet.-— Copie du testament de noble Georges Berthet, de Grésy, novice capucin au couvent, d'Avignon (François de Mares, notaire), instituant son frère noble Philibert Berthet pour son héritier universel. Legs divers :-500 ff. à l'Hôpital St-François ; 500 ff. à UHôpitàl de Mâché ; 200 écus de.3 f. pièce aux Capucins' d'Avignon ; 500 ff: aux,Jésuites de Çhambéry ; L00Ô ff. à distribuer aux pauvres filles à ' marier, aux orphelins et", aux pauvres honteux de-Grésy (16 mai 1605).' -—jCodicilleannulant le legs fait aux Jésuites et réduisant à 120 écus celui fait aux Capucins d'Avignon (23 mai 1605). — Lettres du testateur aux recteurs de St-François et Mâché, les informant de ces legs (29, mai 1.605).^-. Supplique du recr:- teur pour obtenir le paiement dudit. legs (1606)..'

-I. B. 7.,— 1 pièce, parchemin. . . 7,

.26 juin 1427. — Beysin. -r- Testament de Pierre]. Bèysin, de S*-Genis. Il veut, être inhumé dans l'église des; frères mineurs de Çhambéry. Il lègUe à d'hôpital neuf une:' maison et un curtil sis à St-Genis et il institue pour son.


héritière universelle sa fille Péronette, femme des^ Pierre Duchesne (Notaire : Pierre Magnin).

I. B. 8. (Liasse). — 25 pièces, papier.

1637-1699. — Boccon. — Rente dé 140 ff. en faveur de François Buffet, clerc juré au Sénat, sous la caution de Théodore Boccon (1637-1638). — 3 testaments de Théodore Boccon, procureur au Sénat. Il lêgûe 400 ducatons aux syndics de Çhambéry, au cas où ils feraient continuer la grande muraille de I'Aisse au-dessous de l'Hôpital de Paradis, pour construire contre cette muraille 5 logettes pour les pestiférés. Il lègue à l'Hôpital de Mâché le tiers de son hoirie pour secourir les pauvres étrangers passants et pour faire apprendre des métiers aux orphelins (16401647; cachets).— Copie d'un testament dud. Théodore Boccon. Il élit sa sépulture dans l'église St-François, à; laquelle il lègue 100 florins, à charge dé dire une messe chaque jour pendant le mois qui suivra son décès. Legs divers : à chacun des couvents de Ste-Glaire,de St-Dominique et des Capucins de Cognin, 100 florins pour un nombre de messes laissé à leur discrétion ; à la chapelle de NotreDame, fondée dans le Collège des Jésuites, 10 ducatons ; à l'église S^Martin en Bugey, 50 écus pour l'achat d'ornements ; à Jeanne et Claudine Buisson, de Rumilly, chacune 30 écus ; à Françoise Vuagnon, 60 éçus ; à chacune de ses chambrières, 100 florins ; à Jean Chivillard, procureur au Sénat, 300 ducatons ; à Gaspard Vectier, me auditeur à là; Chambre des Comptes, et à Louis Mpngellaz, avocat au Sénat, des salières d'argent d'une valeur, de 54 ducatons ; à quatorze pauvres honteux du, mandement de Mont-; falcon « de ceux qui ne peuvent ny osent mendier », à chacun 50 florins ; à sa nièce Marguerite Burges, religieuse Bernardine à Seyssel, 10 livres tournois ; à son neveu Charles Burges, 1500 livres tournois ; à sa femme Antoinette. Truc, l'usufruit d'une maison située à Çhambéry, de sa grangerie appelée Meynard, des biens qu'il possède rière; St-Sulpice, Villardmarin et Torméry. Des personnes dignes de foi, telles que le procureur Gariod, lui ont assuré que son fils Claude-Noël Boccon « est decede à la guerre dans Faite Saxe » ; néanmoins, s'il est vivant, il lui lègue 100 écus. Il institue pour ses héritiers universels : sa nièce Marie Burges, femme de Louis Morand, trésorier général,pour les deux tiers de ses biens « et pour l'autre troisième part


■-..'■": - .■—:9-.—.- ■

«tous mes biens les pauvres de lhospital de Mâché, a « l'exclusion de ceulx de lhospital St-François. Les fruicts «de laquelle, troisième part icellui testateur veult estre «employés à secourir les pauvres malades dud* hospital « de Mâché, les pauvres honteux de la de ville et faubourgs « et pour faire apprendre des métiers à des pauvres et «jeunes enfants soit dans la ville ou dans la maison de « Charité au cas quelle fust ou vienne a estre fondée et « estabîye, aussy pour assister les pauvres passants lesquels « icellui testateur n entend comprendre certaines personnes « qui viennent souvent, notamment les testes, aud* Hôpital «de Mâché, qui roulent et courent le pays. » IL confie l'administration du legs fait à l'hôpital de Mâché au Rd père directeur de la Grande Congrégation, à quatre des seigneurs-confrères de lad. congrégation et à deux des nobles syndics de Çhambéry^ leur donnant tous pouvoirs de disposer des susdts revenus comme bon leur semblera.' «Il supplie de volloir commettre et employer des personnes «capables et bien intentionnées pour alternativement et « une foys la seymainé visiter les pauvres dud* hospital .«de Mâché et dès autres lieux qui requieront la Charité « ppUr la faire soubsladvis et' ordre du, susd* Rd père et « seigneurs susnommés... en cas que par quelques empeche« ments ou autres occasions et causés lesdts nobles scindicqs « ne se pourroient trouver aux assemblées qui seront faictes, « elles ne seront retardées mais 'procedées en l'assistance « des autres; seigneurs directeurs... Et en cas. qûè lade « Marie Burges, sa niepce et cohéritière viendroit à décéder « sans enfants et ses enfants sans enfants icelluy testateur «lui substitue et a sesdts enfants et entant que de besoing . «institue et appelle aux susdes.deux parts de ses biens, « scavoir : lesdts pauvres ses cohéritiers pour là moitié « et led* Charles Burges, son nepveu pour l'autre moitié... « donnant pouvoir à ladte niepce de disposer aud* cas « de la somme de, miUe' ducatqns.,.> Il prohibé et deffent a « sësdts héritiers l'aliénation, Vente, eschange et engaige« ment desdts biens \ny d'aucune partie d'iceulx par « sesdts héritiers, et substitués. » Il annule les testaments antérieurs (28 septembre 1647 ;— Ducoux notaire). ■^- Procès-verbal d'apposition des scellés, le jour du décès du testateur, par Charles Salteur, juge-maje dé Savoie, qUi fait connaître que, sur la minute de son testament, Théodore Boccon a prescrit de n'oUvrir led. testament que 15 mois après son décès (31 mars 1650). — Procès au Sénat


■—10

:entre,;les directeurs:.:de l'Hôpital de Mâché et...Charles Burges; d'une part, et Antoinette Truc,.; veuve de Théodore

:Boccoh,, et Jean-François JayhDônzel, d'autre;part, relatif

.à-cette hoirie (i'650-1679) : Sentence:arbitrale rendue.par le président de la Perrouse et les maîtres auditeurs des .comptes de Soyrier et de la Peysse arrêtant à 5.000 ducatons la. somme due à lad. Antoinette;Truc pour ses droits dotaux, : etc. (1651). —Monitoire de François Vibert,

-Officiai de Savoie (1653). — Quittance, par Antoinette Truc :à,Rd Balthazar de Flotte, père de la Grande Congrégation,

•:n: Jacques-Louis Gântellet, préfet, n, François Jacques, assistant, n.-René Duport, directeur, etc.,., agissant au

•nom -dé l'Hôpital- de Mâché, de 2.500. ducatons (29 août: 1655). — Cession par led. Donzel aux directeurs de l'hôpital de Mâché de plusieurs obligations sur n. Jean-Baptiste de Clermont, seigneur de St-Gassin, et sur n..-Louis-Gabriel

.Roget, de Bonneville, au montant de 4.500 ff., et des vignes, maison, prés, cuves et pressoir de. Torméry,. contre la créance de 8.700 ff. que led: hôpital avait sur.lui (26. novembre. 1679). — Etat'des biens et rentes des Pauvres, héritiers dud. Théodore Boccon. Revenus des biens : maison de la rue Juiverie, 469 ff. ; four de la rue Juiverie et maison au-dessus, 1.000 ff. (il est fait mention que led. four avec ses dépendances a été vendu en 1776 à Jean-Baptiste

, Favr.e) ,;■ four sous le château, 377 ff. 4. sols ; les biens de Beauvoir, 365 fî. ; les biens de S^Sulpice; 120 ff. (vendus au baron de S^Sulpicë en 1768).; les prés de La Motte,; 42 ff. ; les vignes de Torméry et les prés de Francin, 300 ff. ; les vignes de Montmélian et d'Arbin avec les prés et blâchères de Ste-Hèlène-du-Lac, 650 ff. -Rentes dues : par les frères Novellon, de la Biolle ;par le comte de Clermont, dé: St-Gassin ; Claude Bellay, notaire à Çhambéry ; le baron

.du Mollard ; Georges Vûïliër, de Çhambéry ; Charles PHlet, avocat-au Séhat ; Claude et François Bazinet^ de St-Alban ; Jean Mongellaz, contrôleur du sel ; le président

-de Leschëraines ; Guillaume Trepiër, etc. Ces rentes forment un capital de 23.459 ff. Revenu total: 4.496 ffV (1699). :

I. B.--9 (Registre). — Petit in-f°,; papier ; 20 feuillets.

1650. — Boccon. — Inventaire des censés, rentes; et arrérages dus-aux héritiers dû procureur Boccon. Part dés pauvres. '


'■".■ "\ /: ' — U — ' .''. ■;-;■'■■

I. B, 10 (Registre). — Petit in-f°, papier ; 1.99 feuillets. .

'■■■ ; 1650- y- Boccon. — Inventaire des biens meubles<;et immeubles, argent, titrés et effets de l'hoirie.du procureur Boccon, trouvés tant dans ses maisons que dans deux coffres déposés l'un chez lé maître auditeur Vectier et l'autre dans le couvent des Jésuites, dressé par Pierre-Marc ; Borrel, notaire à Çhambéry.

I. B. Il (Néant ; a été transporté au fonds III, où il forme le numéro III. E. 1). - -,..

:,'■ I. B. 12 (Registre). — In-f°, papier ; 44 feuillets..(1) ".;

1685.— Boccon.— Partage fait par Jean-François Jay-Dônzel de l'hoirie du procureur Boccon en 2 lots : lot dés pauVres malades et des passants, lot dés pauvres honteux.

" I. B, 13;:—.1 pièce, parchemin.

29 juillet 1457. — Bon. ■— Testament de Jeannette, fille de feu Jean Bon, veuve de Durand Periolaz, du PontSt-Martin, mandement de Sallanches. Elle veut être inhumée dans l'église St-François de Çhambéry et elle institué l'Hôpital neuf pour son héritier universel (Notaire : Pierre Vallier). '•'

I. B. 14. — 1 pièce; parchemin. ' ,' "

1er septembre 1411. — Girard de Branchier (de Branchiaco). — Copie du testament de n. ; Girard de Branchier, curé de Douçy, recteur de l'Hôpital neuf. ! Il veut être inhumé, s'iLmeurt à Çhambéry, dans le cimetière de l'église de Lémenc, devant la grande porte « subtus logiam dicli loci ». Legs divers : à l'Hôpital neuf, 20- ff, d'or et un lit complet ; à Antoine Chinallier, chapelain dud. hôpital, l'usufruit d'une vigne acquise de Pierre Brasier (la 'huepropriété est léguée aud. hôpital) ; à Jean de La Fontaine, chapelain de Doucy ; à Alésie, veuve de Jean de Passoriq ; à n, Jean de Verdon, du Châtëlard, damoiseau ; à Isabelle,

(1) Ce registre paraît avoir été déplacé.


— 12 —

veuve de Jean dé Durchia ; à n. Guignes du Chànay, damoiseau ; à n. Antoine Ambroisé (Àmbrosii). Il institue pour ses héritiers universels ses frères Jéân, François et Pierre (Notaire : Jean Bollali). /

I. B. 15 (Liasse). — 3 pièces, parchemin.

1404-1425.— Pierre de Gasalibtts (Deschoseaux).— Testament de n. Pierre de Casatibus, chapelain, recteur de l'hôpital neuf. Il veut être inhumé dans l'église de Lémenc, dans la chapelle de St-Martin ; tous les religieux et chapelains de Çhambéry assisteront à sa sépulture. Legs divers : aux différents hôpitaux de Çhambéry et à celui des lépreux situé à la Maladière, 3 deniers gros chacun ; à l'hôpital de la Croix, 20 ff. p. p. ; aux frères? mineurs ; au couvent de Lémenc ; aux Clarisses ; à Hum'bërt de Bengiis, chapelain ; à Hugonet de Casalibus, son neveu, une pièce de vigne contenant 8 fosserées, située « apud cabannas », sur le territoire de la Bâtie, acquise de Pierre et Guillermet, fils de feu Jacquemet Dalbanne, soUs la réserve que si led- Hugonet meurt sans enfant légitime, cette vigne appartiendra à l'Hôpital neuf. Il institue led.- hôpital pour héritier universel (Notaire : Philippe Garrel. —28 avril 1404). — Quittance à l'hôpital neuf par Mermet Chastel (Caslelli), de Vovrey, de 50 ff. à lui légués par Pierre de Casatibus (Notaire : Jean Parilliat.—- 1413). — Quittance delods en faveur de l'hôpital neuf par n. Humbert de Seyssel, seigneur d'Aix et,de la Bâtie, pour l'acquêt de la pièce de vigne mentionnée ci-dessus,, ensuite du décès sans enfant de Hugonet de Casalibus (1425).

I. B. 16. — 1 pièce, papier.

1516. — Ghampon (Champonis). — Copie, signée de la Ravoire, faite par ordre du Conseil résidant à Çhambéry et à" la requête de Rd Guillaume Parpillion, recteur de l'hôpital neuf, du testament de François, 'fils de feu Michel Ghampon, de Moutiers, en date du 14 janvier 1467 (Notaire : François Guichard). Il lègue aud. hôpital 10 fosserées de vigne situées à la Condamine, lieu-dit en Leysardaz, 30 fosserées de vigne sous St-Michêl, une maison et une grange sises à Moutiers (cachet de cire rouge).


' \ ■" <'}■■ 13--

A: I. B. 17.— 1 pièce, parchemin.

27 septembre 1397. — Ghandellier.;— Testament de Thomassâ, femme de Jean Ghàndelliër, de Çhambéry. Legs divers : à l'hôpital neuf, 10 sols gros tournois, un matelas, un coussin, 2 draps et une couverture ; à Antpnie, veuve de Pierre de Ghalon ; à Rd Etienne; Rostaing (Rostàgni), curé de Barberaz ; aux curés et vicaires de S^Léger et de S^lPierre-sous-le-Château: Elle institue pour son héritier universel son fils Jean de Montepessolano, bourgeois de Besançon (Notaire;: Jacques Vilarii).

I. B. 18..—-1 pièce, parchemin.

17 novembre 1394. — Ghevrier. — Testament d'Humbert Ghevrier, chirurgien'• (silorgicus) ■ à Çhambéry. Il lègue à l'hôpital neuf un lit de plumes'avec ses garnitures et ilInstitué pour son héritier Universel sonpupille Humbert, fils de Me Jean de Valeriis, bourgeois d'Yvérdon (Notaire : Pierre Magnin).

I. B.. 19. —: 1 pièce, parchemin ; en partie rongée.

11 novembre 1415. — Ghevrier.-— Testament de Ginette, fille de feu Jean Chevrier, de Çhambéry, femme de Mermet des Allèves, notaire. Elle;légué à l'hôpital neuf une pièce de terre située à Mâché, sous condition dé faire dire 24 messes dans l'année qui suivra son décès ; les pauvres feront une procession générale sur son tombeau. Elle institue son mari pour son héritier universel (Notaire : Pierre Magnin).

- I :

I. B. 20 (Liasse). — 2 pièces, parchemin. •■";

1418-1444. — Ghinallier. — Inventaire des biens vmeubles et immeubles donnés à l'hôpital neuf par Rd Antoine Ghinallier, chapelain : livres, monnaies, archives, etc. (Notaire : Jean Garnier. — 1er juin 1418). -—Cession et rémission en faveur du recteur de l'hôpital neuf de Ghâmbéry, faite par Antoine Çhinallier, dit Hugonet, des Gharméttes, de 4 seitorées de pré lieu-dit au Chardonay, du fief dud. hôpital, près des terres de h. Jean Sauvage,


— 1.4 —

chevalier, docteur ès-lois (Notaire : François Burgie. — 1er mai 1444) (i).

I.-Bt-2'l..— 1 pièce, parchemin. /

24 juillet 1420. — Cognin (de). — Testament de Perqnette, fille de feu Aymon de Çognin, femme 'd'Etienne Rosset.-Eile léguera l'hôpital neuf 1 ff. et elle institue pour son héritier universel Jean Vallard, son fils- du 1er lit (Notaire : François Colombier).. i,.

I. B. 22. — 1 pièce, parchemin. ;'

30 mars 1412. — Gosterg (de). — Donation de 400 ff. ' d'or à l'hôpital neuf par n. Jacques de Costerg, chapelain de Çhambéry, à la condition d'avoir, pendant sa vie, son logement dans léd. hôpital. Cette donation est acceptée, par'le reçteUr n. Jean Crusilliet, et par lès syndics et conseillers de Çhambéry GUigues Marchand et Jacques Jacquet (Notaire : Mermet des AllèVès). '■

I. B. 23.— 1 pièce, parchemin. : .

20 mars 1485. — Gotin. — Donation par Amédéa, veuve de Monet Cotin, à l'hôpital de -Mâché d'un curtil situé à Mâché, procédé de feu Aymon Jaquet, prêtre, habitant à Mâché (Notaire : Etienne Boyssonet ; copie faite par les soins d'Antoine Ferrât),

i . ■ ■ ■

I. B. 24.;—1 pièce, parchemin.

27 novembre 1431. — Gurati. — Clause du testament de Jean Curaii, secrétaire ducal. Il lègue' à l'hôpital de Mâché, nouvellement fondé, 6 deniers gros-de servis annuel destinés à acheter du charbon pour réchauffer les pauvres, qui affluent aud. hôpital, et 15 ff. p. p. de servis annuel à l'hôpital neuf, pour l'entretien d'un; prêtre coadjuteur du rèçteur et nommé par lui,, qui dira toôis .messes par semaine dans la chapelle de-la S*e .Trinité. Lesd. servis

(1), Dans le manuscrit de Perpèchoh, cet acte figure au: n° I. B. 61 ; nous l'avons reporté à T. B. 20, qui forme' un dossier Ghinallier: . ■ . .. - :-■


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-sont hypothéqués-sur Une maison et une pièce, de vigne sises -à Villeneuve, territoire de S*-Alban: (Notaire'--f - Jeaici Vulliet: ; -copie'faitëipar les soms.de son. fils Jean),■'-; '•';'- ' :;;

I I. B. 25. — 1 pièce, parchemin.

11 avril 1450. — Descostés,— Testament de Jean, iils dé feu Poncet Guigonet Descostés, de Tarentaisë, par lequel il lègue tous ses biens meubles et. immeubles à l'hôpital neuf (Notaire : Pierre Vallier). , '.;,-',''']

. Li'B. 26 (Liasse). — 2 pièces, parchemin.

1607-1608. — Dorier dit Lam'et. -^ Sentence de Charîes'Emmanuel Ier en faveur de l'hôpital de Mâché, au sujet du codicille du testament dePierre Dorier dit Lamet, 'bourgeois de Çhambéry, en date du 13 juin 1530, par lequel il lègue au couvent de Myans le servis annuel de 5 sommées ;dé vin, 2 charretées de foin;et 1 vaissel d'àmàndes,,et'à Marguerite Dalbanhe, sa femme, i'usuffuit de tous ses biens situés à Apremont et à" St-Baldoph, et où il institue pour son héritier universel l'hôpital de Mâché.

I. B. 27. — 1 pièce, parchemin. ,-..-

, 5 février 1489. -—Forestier. — Donation par Jean Forestier, de St-Ours, à l'hôpital neuf de tous ses biens meubles et immeubles situés à S^Ours, Cusy et la. Bâtie. Il se réserve l'usufruit desd. biens (Notaire : Michel Chapuys)-

Chapuys)- •■:';';;

I. B;. 28, —. .1 pièce, parchemin. ■■'. .

5 août 1394, — Galliard. — Testament de n. Jean Gaillard, damoiseau, notaire à Chamoux. Il lègue à l'hôpital neuf 2 ff. d'or et un bon lit complet ; à son fils Jean, la maison forte de Cluses, en Faueighy, et tous les biens qui eh dépendent ; à Soh fils Antoine et à sa fille Guillerm.etté; par moitié, tous les biens qu'il possède en Savoie, Si lesdi enfants meurent sans enfant, il; leur substitue sa' fille, Marguerite, femme d'-Etienne de St-Jeoiré, eh Fauçigny: Si celle-ci décède sans enfant, il lui Substitue : pour les biens sis en Savoie, n. Humbert de Savoie, chevalier;


— 16 —■

seigneur d'Arvillard et des Mollettes, son frère Amé, Piquet de Bellegarde, et Vifred de la Croix ; pour les ..biens sis en Fauçigny, n. Rodolphe de.la Croix, chevalier, n./Pierre de Menthon dit de Dingy, Humbert de la Croix ei Richard de Cornillon (Notaire : Jean de la Roehette).

I. B. 29. — 1 pièce, parchemin, "i

20 décembre; 1425. — Gardon (Gardonis)! — Testament de Jeannette, fille de Jean Gardon, femnie de Jean Girard, de St-Rambert. Elle lègue tous ses biens à l'hôpital neuf (Notaire : Claude du Mollard).

I. B. 30 (Liasse). -— 20 pièces, papier.

.i -

1631-1699. —; Ginet.— Copie du testament de Pierremart, fils de feu •Guillaume Ginet, praticien et bourgeois de Çhambéry. Legs divers : à Pierre Landre, curé de l'église paroissiale de Salles, 40 florins pour la restauration de l'église ; 100 florins pour la réparation de la chapelle du St-Rpsairè fondée à l'église St-Dominique de Çhambéry ; 300 ducatons à sa femme Antoinette Guigoz ; 3.000 florins à sa belle-soeur 1 Hélène Guigoz; que ses héritiers devront nourrir et vêtir jusqu'à son mariage. Il désigne pour ses héritiers universels ses fils Maurice; et Jean (Notaire : Grivion. — 4 mai 1631). — Copie de curatelle décernée à François Maniguet, praticien et bourgeois de Çhambéry, de Pierre-Marc Ginét, fils et héritier de feu Pierremart Ginet (23 mars 1648). -— Lettres d'appel pour: Antoinette Guigoz contre Claude Noeray, chantre de la S*? Chapelle de Savoie (1652). — Quittance pour Jean Ginet et Antoinette Guigoz passée par led. Noeray (25 juin 1653), — Procédure entre Jean Ginet et Claude Porcheron (1656).— Copie de contrat; dotàlentre Jean Ginét et Jacqueline Gros. Présent : JeanDominique Excoffon, seigneur de Bellier, conseiller d'Etat de S. A. R. et 1er sénateur au Sénat de Savoie (Notaire : Taltavel. — 5 mars 1662). — Copie de cession portant quittance pour Claude l'aîné. BerthOlus par Jéân Ginét (29 janvier 1666). — Quittance de 1.000 ducatons par les Bernardines de Çhambéry (supérieure : Marie-Christine de St-Alban) à Jean Ginet (24 mars 1669). — Testament de Jean, fils de feu Piërre-Marc Ginet, praticien et bourgeois de Çhambéry. Legs divers : à l'église Sie-Marie-Egyptienne.


-—.■17 ;—;

où il élit sa sépulture, 200 florins pour une fois ; à l'église St-François, 36 ducatons pour une fois et 36 ducatons annuellement, à charge de dire chaque année, à perpétuité, une granft'messe des morts, le lendemain de l'Annonciation ; à ses grangers de Sales, toutes les créances qu'il aura sur eux par obligations le jour de son décès ; à Jacqueline Gros, sa femme, l'usufruit de tous ses biens, plus sa dot ; à Jean-Antoine Taltavel, procureur au Sénat, toutes les obligations, cédules et droits qu'il possédera à son décès. «... J'institue mon héritier universel Pierre Ginet, mon fils, « et mes autres enfants masles, si Dieu m'en donne, et si « sont des filles je les institue en la somme de mille ducat« tons, et cas advenant que mesdts héritiers ou le dernier « d'iceux vint a décéder sans enfants naturels je leur subs« titue... par fidei-commis, scavoir en ma maison de la « présente ville et biens de Sales les pauvres de l'hospital de « Mâché pour estre le revenu d'iceux employé par les «seigneurs directeurs establys pour la direction des biens « baillés a mesmes fins par feu Me Théodore Boccon aud. « hôpital et pour la subsistance des pauvres passants et « soubs les mesmes conditions, astrictions... a la charge que « led* cas adrivant seront tenus de payer au seigr et me « auditeur Morand la somme de quatre mille florins que ie « luy doit de capital et cest avec dommages et interests des « censés des le decez desdits héritiers. » (Notaire : Plattel. — 9-11 janvier 1672). — Ouverture du testament par Charles Dufour, juge-maje de Savoie (12 janvier 1672). — Requête au Sénat par les directeurs des pauvres, héritiers de Jean Ginet, demandant la mise en possession des biens de Jean Ginet, son fils Pierre étant mort sans enfants (1696). — Procès entre les susdits directeurs et Jean-Antoine Taltavel, d'une part, et Hélène Ginet, veuve de Jean-Baptiste Viollet, et Marie Gros, femme de Claude Bertholus, d'autre part, au sujet de cette hoirie (1696). — Lettres royaux de Louis XIV, signées Garrel, ordonnant aux parties de comparaître devant le Sénat de Çhambéry (1696). — Quittance pour Claude l'aîné Bertholus, Hélène Ginet et Marie Gros, passée par Marguerite de Lambert de Soyrier, veuvedu maître auditeur Morand (10 juin 1697). — Accensement passé par. Marie Gros et Hélène Ginet au sieur Joseph Dufresne, marchand bourgeois de Çhambéry, d'une boutique située à Çhambéry, rue S^Dominique (11 janvier 1698). — Quittance pour Marie Gros et Hélène Ginet, passée par le Rd Père Antoine Ginet, procureur des reli-


— '18 —

gieUx de St-François (21 juillet .1698). -^ .Location; d'une boutique faite par Marie Gros et'Hélène Gihët à. Claude Baud, sergent ducal ' (30 mai 1699). —Transaction par laquelle les Directeurs dés pauvres abandonnent tous " droits et actions sur l'hoirie Ginet et reçoivent en: échangé une maison située rue St-Domihique, ancienne: rue. de là Vieille-Boucherie, et 700 florins ; de plus les susdits directeurs payeront annuellement aux religieux de-St-François •36 ducatons, legs à eux fait par le testateur f les autres héritiers prennent à leur charge la créance de 4.000 florins due au me auditeur Morand '(Notaire.- : Louis-"Verdet. — 25 juin 1699). —- Etat descriptif de lad. maison, louée à . divers pour 600 ff. (1699). ■ ''

I. B. 31 (Cahier). — In-4°, papier ; 41 feuillets.

1482-1491. — Girardet. — Copié du. testament d'Antoine Girardet, notaire -à Çhambéry. Il élit sa sépulture dans l'église de Lémenc et veut qu'une procession soit faite dans lad. église le jour" de son décès. Il lègue à -la chapelle fondée dans l'église St-Léger sous le vocable dès Sts Fabien et Sébastien 10 ff. p. p. pour une fois ;: à Guigone Marcet, sa nièce, 240 ff. ;" à .s'a soeur, .religieuse Clarisse, 5 ff... Il institue pour son héritière universelle en tous ses biens meubles et immeubles sa femme Collette, et lui substitue, après sa mort,.'l'Hôpital neuf, de Çhambéry .; le recteur sera tenu de faire célébrer dans la chapelle dud. Hôpital 3 petites messes chaque semaine, après son décès (Notaire : Mermet Buctet. — 1er juillet 1482)..— Transaction au sujet de cette hoirie, composée de vighës et terres sises à Ghignin et à Torméry, entre Antoine de Belletruche, seigneur de Gerbaix, Georges de Pradel d'Auturin, syndics : de la ville, et Pierre Batossard, recteur de l'Hôpital neuf, d'une part, et Jean Dupuy,: secrétaire ducal, marié à Guigone Marcet, héritière de Collette Girardet, d'autre part (1491)..

I. B. 32 (Liasse). — 2 pièces, parchemin.

1418-1419. — Grimier, — Sentence rendue par n. Jean Sauvage (Salvagii), docteur es loiSj chevalier, seigneur de Verel (diocèse de Belley), n. Jacques de Mquxy, Amblard de Gerbaix et Jean du Pont pour l'hôpital neuf,-d'une part ; François .et Michel, fils de Pierre Richarme, de


Sonnaz, 'd'autre part, au sujet de l'hoirie de Michelet Grimier, mercier à Çhambéry. il est décidé que led. hôpital cédera tous ses droits sur lad. hoirie pour 200 ff. p. p. (Notaires,: Pierre Coppier et Etienne de-Corlovon. — 20 décembre ,1418). — Quittance de lad. somme (23 janvier 1419). I

! I. B. 33. — 1 pièce, papier.

1er février 1664. — Jacques. — Fondation par noble François Jacques, conseiller et sénateur (Pittit, notaire). Il donne à ,1a ville de Çhambéry 2.800 florins, à charge de verser chaque année 51 ff. au receveur de la Stc Chapelle et 61 ff. au recteur de l'Hôpital St-François. La lre de ces rentes sera employée à faire dire, à perpétuité, dans l'église St-Léger, une petite messe des morts tous les lundis de l'année et une grand'messc le 5 janvier de chaque année, jusqu'au décès du fondateur, après lequel lade grand'messc se dira annuellement le jour de sa mort. La rente créée au profit de l'hôpital St-François servira à habiller chaque année 5 pauvres filles dud. hôpital d'une robe et de bas en drap du pays, d'une chemise en toile et d'une paire dé souliers.

1. B. 34 (Liasse). — 23 pièces, papier.

1650-1718. — Jay-Donzel. - - Obligation pour les héritiers du feu procureur Boccon contre le sieur François Jay-Donzel (2 décembre 1650). — Copie d'exploit signifié à Jean-François Jay-Donzel, secrétaire patrimonial ordinaire de S. À. R. et clavaire des archives du Sénat (28 mai 1677). — Contrat d'entrée en religion aux Annonciades Célestes de Çhambéry, de Marie Bastardin, fille de ClaudeEmmanuel-Bastardin, commissaire d'extentes à la Chambre des Comptes de Savoie, et de Gasparde Bertholus, portant obligation contre ladite Gasparde et contre le sieur JeanFrançois Jay-Donzel, maître auditeur en la Chambre des Comptes (Notaire : Chabert. — 25 septembre 1690). — Copie du testament de noble Jean-François Donzel, maître auditeur à la Chambre des Comptes. 11 élit sa sépulture dans l'église St-Dominique ; aussitôt après son décès, ses héritiers devront faire dire 1.000 messes pour le repos de son âme. Legs divers : au couvent de St-Dominique, 200 florins pour 100 messes ; à chacun des couvents de Ste-Claire, de StFrançois, de Ste-Marie-Egyptienne, de St-Bernard, des


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Augustins, des CapUcins, 100 florins pour 100 messes ; aux Bernardines, 200 florins pour des prières ; à Claude ; Chabert, huissier au Sénat, 200 florins ; à sa servante Françoise, 200 florins, et 100 florins à chacun dès domestiques qui seront à son service le jour de son décès ; à lafemme du seigneur Payre, de Nice, 3.000 florins ; à Gas-, pârde Bertholus, veuve Bastardin, 800 florins ;i à Clauda, femme Poetaz, maître lanternier à GhainD.éry, 400 florins; à la Congrégation des Messieurs, 700 florins, à charge de dire YInviolata chaque dimanche, à perpétuité : à la Goii-..: frérie des Pénitents de la Miséricorde, à chargé;'de dire un; De profundis à perpétuité, Je dimanche matin ; à Mr dé Douvres, fils du président d'Oricieuv 150 pistoles ; à sa fille Philiberte Donzel, religieuse Bernardine à St-Genix, 200 florins de pension viagère ; à sa soeur Lucrèce Donzel, femme Joyre, 500 florins de pension viagère..« Je fais, crée «et institue mes héritiers universels les pauvres de Ihos« pital St-François et veus que le revenu de mes biens « soit employé à marier annuellement dix filles à chacune « desquelles je véus que l'on donne 200 florins, et à faire... «apprendre un métier à 10 garçons aussi annuellement, « lesquels garçons et filles seront, sçavoir : 8 de ceux dud 1 « hôpital par préférence et les autres je veus et entend être « du nombre de Ceux qui seront originaires de.la présente « ville ou faubourgs.ou de Challès, sans.que cela puisse être « étendu a autres, et le surplus de mes revenus j'e veus « qu'il soit distribué aux pauvres honteux de la ville et des «faubourgs, comme on fait des revenus de Me Boccon. » Il nomme pour ses exécuteurs testamentaires : le préfet de. la Congrégation des Messieurs, 4 conseillers de lad. Congrégation, et le 1er syndic de la ville ; ceux-ci pourront vendre et aliéner ses biens (Notaire :.Dupraz,— 6 janvier 1691).—- Codicille par lequel led, Donzel lègue 150 pistoles d'or à sa nièce Melchiotte Joyrè, et 300 florins an président d'Oncieu, sur l'argent provenant de la vente de :ses: meubles. Verbal d'ouverture du testament par Charles Dufour de Rocheron, juge-maje de Savoie, en présence du préfet et des directeurs de la Grande Congrégation (1691).-—' Inventaire des biens meublés et immeubles délaissés par led. Donzel à Çhambéry, à Challes et à Barby:—Quittance par les directeurs dé cette, hoirie à Michel Vagnon, de 200 ff., montant-des effets et meubles vendus (1691).— « Mémoire des payements qui ont « estes faits des deniers provenus de là vente des effectz de « Ihoirie du feu sieur me et auditeur Donzel. ». ^- Compte


. y ~n~

d'André Joyre relatif à l'hoirie Donzel (1691). -— Retrait dô titres pour les exécuteurs testamentaires de JayDonzel par Jean-François Salomon dit Brezel, de Françin (Ier janvier 1697). — 2 lettres, signées Châteauneuf de Grasse et réponse (1694). — Déclaration de ri. • .■Jean-.. Humbert Fay, m? auditeur, conseiller secrétaire d'Etat et dès finances de S. A. R,, portant que, le 21 mai 1689, il s'est démis de sa charge de conseiller et maître auditeur en la Chambre des Comptes de Savoie en faveur de JayDonzel (8 août 1698). —t Compte du; maître auditeur Anselme (1701). — Mémoire sur la fondation de Me Donzel (1718 environ). ;

Ï.-.B. 35 (Liasse).'.— 90 pièces, papier. (1) .

1691-1783. — Donzel. — Quittances aux directeurs parles divers couvents Çhambéry mentionnés dans le testament, par n. Marc-Antoine Passerat, commandeur de Ste-Hèlène-du-Lac, baron de Troché, par Marie Aréstan, veuve d'André Bertholus : cette dernière cède les bois de Ghalles qui lui avaient été adjugés par lettres royaux de Louis XIV; etc.. (1691-1722). — Procédures André Bertholus contre Donzel (1692-1702), — « Estât de la fonda« tion faitte par le sr me aux Comptes Donzel concernant « les créances » (1721). — Etat des revenus et dés charges de cette fondation : produit net, 1.602 ff. (1723).— Délibérations des directeurs de lad. hoirie décidant qu'on ne distribuerait plus de: secours de métier, à l'avenir, qu'aux pauvres des hameaux du Puits et de Ghaffat, voisins du château de Çhalïes, à l'exclusion de ceux de Triviers (1780). — Instance au Sénat entre les directeurs et les syndics de Triviers au sujet de cette décision. Arrêt du Sénat conforme aux conclusions de l'avocat fiscal général de. Serraval ; les pauvres de Triviers, communément Ghalles, sans distinction dé hameaux, participeront au legs J. Donzel (1783). -

I. B. 36. — 1 pièce, parchemin.

25 mars 1439. — Livet.— Testament de Rd Humbert Livet, prêtre de Reac en Valromey, diocèse de Genève. Il

(1) Ce numéro est détaché du n° I. B. 34, qUi formait une trop grosse liasse ; le registre I. B. 35 qui figure au manuscrit de Perpéchon est devenu le n° III E. 3.


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veut être inhumé; dans la chapelle St-Martinj à l'église de Lémenc. Legs divers :'4 ff. p. p.! aux frères prêcheurs de, Çhambéry, pour être employés à,la construction de l'église neuve de leur couvent ; à Rd Jean Darbon, prêtre, son-, livre appelé Barïoline ; à Aymon Virard dit Ghinallier, chanoine du prieuré de' St-Jeoire, près Çhambéry, son abrégé de théologie. U. accorde à Rd Amé Rolier, prêtre, le droit d'acheter au prix de 4 ff, son manuel dès curés. H lègue à Rd François'Brignet sept cahiers ou.livres écrits de sa main. Son bréviaire sera prêté aud- Darbon pendant 2 ans, pour qu'il en fasse écrire un semblable, après quoi il sera donné aux chapelains et-altariens de St-Léger qui le placeront dans leur église en un "lieu sûr où il. sera retenu par une bonne chaîne de fer, afin que les' prêtres pauvres et autres fréquentant l'église puissent lire leurs prières dans ce bréviaire ■;. à la charge que les prêtres de St-Léger Célèbrent chaque année son anniversaire à : la date de son décès. Il institue l'hôpital neuf pour son héritier universel et il nomme Etienne Rossét, bourgeois de Çhambéry, le supérieur des Dominicains, Jean Darbon et Aymon Virard, ses exécuteurs testamentaires. Il. indique que ses biens consistent en 15 ducats d'or,. 3 ff. d'Allemagne en or, 4 ff. "p. p. et la moitié d'une rente de 5 ff. p. p. (Notaire : Hum.bert Eugrius ?).

I. B. 37. — 1 pièce, parchemin.

29 novembre 1458. — Longërin (de). — Testament

de Jeannette, fille dé Pierre de Dongeriri; de Belley, veuve

de Hugonet Blanchard, de Chanibéry. Elle lègue tous ses

Jbiens meubles et immeubles à l'hôpital neuL, qui sera chargé

de ses funérailles (Notaire : Claude Vial).

I. B. 38. — 14 pièces, papier. (1)

1647-1829. — Loriol (de). — Copie, du testament de dame Melchione de Loriol, veuve de noble Raymond de Garpinel (1647).— Procédure au Sénat entre.les directeurs de l'hôpital St-François, héritiers par fidéicommis d'Ignace

(-1-) Seulement pour mémoire ; paraît avoir été déplacé. La plupart de ces pièces sont transcrites au Registre I, B. 60.


— 23 —

Arbareste, et les divers curés de St-Alban; relative,au;legs .fait à- la-curéde lad. commune; (1723-1829)..■■•';■.-

I. B. 39. — 1 pièce, parchemin. -7 ;'

7 septembre 1420. — Magnin. -— Testament de Pierre Magnin, secrétaire ducal et maître des comptes. Il institue son fils Jacques pour son héritier universel et lui substitue, après sa niôrtj le couvent des frères mineurs de Çhambéry et l'hôpital neuf par moitié; (Notaire : Amé , Milet)...■'.- y -"'-..' ;':v'..'

I. B. 40. — 1 pièce, parchemin.

21 avril 1505. — Matelli. — Testament de n, Jean Malellï, chapelain d'Heyrieux, habitant Chàmbéry. Il élit sa sépulture sous la chapelle de S4 Bernardin, dans l'église de S^-François. Legs divers : 100. ff. à l'hôpital neuf ; 200 fï. p. p. à la chapelle delà Ste-Trinité fondée dans led. hôpital, pour faire célébrer 2 messes par semaine ; 3 deniers gros à l'évêque de Grenoble, l'excluant de toute son hoirie ; tous ses biens situés sur le territoire de Genève, à son frère François ; tous ses biens situés en Savoie, à Pierre Aymbnier, recteur de l'hôpital neuf. Il nomme ses exécuteurs testamentaires Antoine Girod dit le Morpz, marchand à Çhambéry, et Pierre. Calîôt, cordonnier (Notaire : Pierre Ghapuis).

■ I.--B. 4L — 1 pièce, parchemin.

.7 mai 1515. — Mercier. — Sentence arbitrale rendue par n.: Jean Mâreschâl, Paul de Capris, Aymon Gringàllet, Achille dès Aillons, etc.,au sujet du partage entre l'hôpital neuf et n. Jean Jofîred Aynaudi, docteur es,droits,, de l'hoirie de n.. François Mercier, docteur es droits,: fils de.n. Pantaléon Mercier et de Marie Baron. Led. hôpital cède tous ses droits sur lad. hoirie pour 700 ff. pp., (Notaire.: Pierre Ghâpuis). '•"'-,.-'.''. ..•';'

I. B. 42: —-'■ 1 pièce, parchemin, ' ■

" 23 octobre 1418.— Mugnier. — Donation par Jean Mugnier,. de St-Pierre-d'Entremont, à l'hôpital neuf, de 20 ff. p. p, dus par ses frères Guillaume et Peronan sur la dot


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de sa mère, et de tous ses biens meubles et immeubles, à condition d'en jouir pendant son vivant (Notaire : Jean Gàrnier ; copie faite par les soins de son pëtîWïls François Garnier). , . ' ' '['

I. B. 43. -—1 pièce, papier.

24 novembre 1516. — Pécqlli.— Testament de Gpnette, fille de feu Aymonet Pécolli, du Mont St-Martin, près du pont de Brogny, mandement d'Annecy, veuve d'Antoine Régis, de Traize (Treysia), mandement d'Yënne. Elle légué à l'hôpital neuf tous ses biens meubles et immeubles procédés de son dernier mari, situés à Traize, en reconnaissance des soins reçus aud. hôpital pendant uhe longue maladie. Elle institue pour ses héritiers universels Martin et Claude, fils de lad. Gonette et de Louis de Murgier (dé; Murgerio), son premier mari (Notaire : Benoît Galloud).

! I. B. 44 (Liasse). — 1 pièce, parchemin ;

'i 1. pièeer papier. ;': : ;'.

1385-1392. — Perrier (Pèrrèrie). — Copie de la dona-, tion faite par Jean Perrier, de Moutiers, marchand; Péronette sa femme, et André son fils, à l'hôpital neuf dé tous leurs biens meubles et immeubles, présents et futurs, sous les conditions • qu'ils auront l'administration dèsd. biens pendant leur vivant ; qu'Etienne Rostaing, recteur dud. hôpital, fera rebâtir la moitié de la maison où était jadis l'hôpital des 3 Maries, près l'hôpital neuf ; qu'une chapelle bien garnie et ornée, sous le vocable de la Ste Vierge, sera élevée dans led. hôpital. Il dote cette chapelle de 400 ff.. d'or, de 12 deniers gros tournois pour l'entretien'des prne-; ments et d'un chapelain dont le traitement annuel sera dé 20 sols gros tournois. Ils auront un logement pendant leur vie dans lad. maison et l'hôpital neuf leur fournira, chaque année, 15 vaissels de froments et15 setiers de vin d'Arbin. Le recteur recevra 320 ff. p. p. pour ;édifier la'maison et 100 sols gros tournois pour acheter les ornements de la chapelle. Cette donation est approuvée par Jean Richerând,. sjoidic de Çhambéry, n. Jean Candie, damoiseau, Mathieu Pelestort, Guigùes Vionet et Jean Pitit, conseillers (3 décembre 1385). — Quittance des 320 fï. susdits (Notaire b Mermet des Allèves. — 11 mars 1392).


—- 25 — I. B. 45 (Liasse). — 1 pièce, parchemin ; 2 pièces, papieîC

: 1538-1558. ■■— Perrinon. -— Donation par Gabrielie, fille de feu Jean Perrinon, de Çhambéry, aux hôpitaux de S*-François et Mâché, d'une pièce de pré contenant un journal, située à Vimines, lieu-dit à la Plantée, procédêe de Jean Tarin, sous condition d'être reçue dans lesd. hôpitaux pendant sa vie (Notaire : Pierre Revèllè. — 29 juin 1538). — Supplique de lâd.Gabrielle aux syndics de Çhambéry (1558).

I. B. 46. — 1 pièce, parchemin.

24 juillet 1384. — Picard. — Testament de Jean Picard, marchand à Çhambéry. Il veut être inhumé dans' l'église St-François, à laquelle il lègue 10 ff. d'or et 18 deniers gros pour le luminaire. Legs divers : à Jean de Collongès ; à Jean de Lyon ; au curé, aux vicaires et au chapelain de l'église St-Léger ; ses vêtements et la moitié de'ses biens à l'hôpital neuf ; le reste à sa femme (Notaire : Jean Guichet). * '

; I. B. 47.— 1 pièce, parchemin.

10 juin 1545. -—Prévost. — Clause du testament d'Ame Prévost, bourgeois dé Çhambéry. Il lègue à l'hôpital StFrançois les'biens acquis de n. Pierre Bonaud situes sur. le « plat » de Leschaux ; le recteur sera tenu de faire dire chaque jour Une petite messe dans la chapelle dud. hôpital ; le samedi soir on chantera à son intention lé Salve Regina et le psaume De profundis.;, les pauvres diront l'oraison. Au cas où le recteur ne: se conformerait pas à ses volontés, le legs passerait au couvent de St-Dominique (Notaire : Bernard Régis ; copie par Louis Perrod, notaire royal).

I. B. 48 (Liasse). — 19 pièces, papier. (1)

1701-1726. — Roux. — Testament d'Hector,.fils de feu, François Roux, procureur au Sénat, bourgeois de Çhambéry (20 avril 1701). -^- Verbal d'ouverture du,testament par Charles Ûufour, seigneur de Rôcheron, jùge-maje

(1) Pour simple mémoire ; a dû être déplacé.


— 26 —

de Savoie (1-701). — Cession de.créances diverses (1708). — Cession par Claude Roux à Gabriel Bellon, recteur des hôpitaux de St-François et Mâché, de l'hoirie du testateur

(1726).' , ... ■ ■."'

I. B: 49 (Liasse).—4 pièces, parchemin. .. .

1400-1483. — Ruffi. — Donation par Nicqlet'Ruffi, secrétaire du comte de Savoie, à l'hôpital neuf de 18 deniers gros tournois de servis annuel hypothéqués sur une maison sise à Çhambéry au-bourg neuf (in burgo novo), acquise- de Symon de Colloniq, sculpteur (lalialor) de feue Bonne de Bourbon, comtesse de Savoie (Notaire-: Mermet des Alléves. — 20 avril 1400).— Jeannette, fille de Vulliêrme Reymond, de la paroisse St-Léger, femme de Jean Ruffi, donne à son. mari la moitié d'une maison et place sise faubourg Mâché,, près du chemin de Çhambéry à Cognin et du.chemin de Jacob (Notaire : Aymon Trefîord: — 29 mars 1438). —, Quittance par le recteur dud. hôpital à n. Jacquemin Ruffi, licencié es lois, Catherine et Jeannette, frère et soeurs dud. ,Nicolet Ruffi, de 30 ff. p. p., capitaldu servis-légué cidessus (Notaire : Pierre Philibert.— 24 janvier 1448)." — Transaction entre n. Pierre Batossard, en sa qualité de recteur de l'Hôpital neuf, et Jean et Pierre Ruffi, fils de feue Jeannette Reymond, au sujet du legs fait aud. hôpital par cette dernière. Il fut -convenu que 2 parts seraient faites des biens de lad. donatrice, dont une pour l'hôpital (Notaire : Hugues Perreaud. — 30 mai 1483).

..- ■ I. B. 50. — 1 pièce, parchemin.

27 février 1383. — Amé VI, comte de Savoie. — Clause du, testament d'Ame VI, comte de Savoie. Il lègue, à l'hôpital neuf 400 ff. vieux à charge pour le recteur de faire célébrer chaque jour dans led.. hôpital une messe pour le repos de son âme et celle des siens. Il institue son fils Amé pour son héritier universel. Témoins : n. Amé des Hurtières, Gaspard de Montmayeur, seigneur de VillardSalet au diocèse de Maurienne, Jean de Vernet, de Genève, chevalier, n. Dieulefit Bonivard, frère mineur du couvent de Çhambéry, Pierre Vicin, dé Conflans-en Tarentaise, Mermet Rouget, secrétaire ducal, et Jean de Cra dit de Druyn, bourgeois Aquiani au diocèse de Genève (Notair-e-: Jean Ravays).


— 27 — ..'-,■'

, ■ ■'." ■;-• I. B.-51,-— 1 pièce, parchemin;: . v .-.'.:à

■ 1er mai 1449. ---. Theyson. — Testament: de Pierre -Thëyson, d'Yenne, chapelain habitant ; Çhambéry. -Legs divers':: 3 deniers gros.à l'évêque de Belley, à l'église St-¬ Léger, au couvent de Lémenc. Il institue l'hôpital neuf pour son héritier universel (Notaire :- François Morin), "

I, B-52.— 1 pièce, parchemin. '":

6 avril 1419. — Thome. — Donation par Jean, fils de feu Jacquemet Thome, de Villaroger, à l'hôpital neuf de tous ses biens meubles et immeubles,

,I,:B.,53:-—.,1 pièce, parchemin (pour ménioire.).-,

1450. — Tivelli, 7— Testament de Catherine, veuve de JacqUemet Tivelli, de Vimines; Elle élit sa sépulture dans l'église de Lémenc ; elle veut que 30 prêtres assistent à son enterrement. Legs divers : à Rd Claude Bouvier ; à Rd François Brignet, recteUr ; à Jacques Vincent, curé dé Vimines, Elle institue l'hôpital neuf pour son héritier universel. " '. ;.

I. B. 54. — 1 pièce, parchemin.

12 août 1382. — Verdon (de). — Testament de n. Hugonëtte, fille de feu Guillaume de Verdon. Elle lègue à l'hôpital neuf 6 ff. d'or et 3 vaissels de froment de servis annuel pour la fondation d'un lit. Legs divers au recteUr, au chapelain, au clerc et au personnel dud. hôpital. Elle institué pour son héritier universel Rd n. Pierre de Queige (?) (de Queio), sacristain de St-Jeoire en Savoie. Exécuteurs testamentaires : n. Pierre de Chignin dit Bovier, chevalier, François Bonivard, de Çhambéry, n, Pierre de Verdon, damoiseau, et le prieur de St-Jeoire (Notaire : Guillaume Floret). ; "

I. B. 55.— 1 pièce, parchemin. :.

21 décembre 1370: >— ¥erel — Testament, de ' Pierre Verel (Verelli), bourgeois de Çhambéry. Il veut être inhumé dans l'église de St-Pierre de Lémenc. Legs divers: : à l'hôpital neuf, nouvellement construit près de la-maison des


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frères mineurs, 3 deniers gros tournois et un lit garni ; à la Maladière de Çhambéry et à celle de Montmélian, 2 deniers' gros tournois ; aux recluses de Çhambéry ; aux moines de Lémenc. Il donne l'usufruit de ses biens à sa femme Péronelle ; la nue-propriété appartiendra à Symbn de Triviers, son petit-fils. Au cas où celui-ci n'aurait pas d'enfant du . mariage qu'il doit contracter avec une des filles de Pierre du Crest, de St-Alban, son cousin, il lui substitue led. hôpital (Notaire : Pierre Rumilliaci).

I. B. 56 (Liasse). — 2 pièces, papier.

1691. — Vibert. — Extrait du testament de n. François Vibert, sénateur, fils de feu Bernardin et de dllé Amédée de Jacques. Legs divers : à l'église St-François où il élit sa sépulture, dans le tombeau de sa femme Valérienne de Salins, 50 florins pour 100 messes - aux Pénitents noirs et aux Clarisses, à chacun 50 florins pour 50 messes ; à la Congrégation des Messieurs, 50 florins pour dès messes et pour réparer leur chapelle ; à la Ste Chapelle, au curé de St-Léger, aux religieux de S4-Antoine, de St-Dominique, aux Feuillants, aux Carmes, aux Augustins, aux religieux de Ste-Marie-Egyptienhe, à chacun 20 florins 6 sols pour 41 messes de mort de dire après son décès. « ... Je lègue aux « pauvres de lhospital de St-François dé Çhambéry la « somme de sept cent florins payables dans lannee de son « decez, et cest pour augmenter la fondation du feu seigr « sénateur de Jacques et faire habillier les cinq pauvres « exposés plus âgés touttes les années de bleu au lieu que cy « devant on les habillait de drap blanc de pays, et cest « affin questant ainsy habillies ils puissent plus facillement « entrer et estre receu dans la charité de la présente ville « laquelle somme sera laissée en fond asseUré à la diligence « des nobles sindics de la ville. Item donne et lègue a «lhospital des invalides de la présente ville fondé sur les « fossés d'icelle la mesme somme de cent ducatons payables « au terme que dessus. » Il lègue à sa fille Marie Vibert, religieuse au couvent de Ste-TJrsule, de Çhambéry, 50 florins pour acheter des voiles et bréviaires ; à son fils Joseph Vibert, une maison rue Groix-d'Ôr, une caborne à Çhambéry, tous ses biens rière les Charmettes, les prés de PierreGrosse, les terres de St-Baldoph, les vignes de Cruet, le pré de Puygros et 3.000 ducatons payables quand il aura 25 ans. Il institue pour son héritier universel son fils aîné François


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Vibert, avocat au Sénat (Notaire : Portier, notaire royal et procureur au Sénat. —=--.3 août1691).

I. B. 57. ■—. 1 pièce, parchemin (pour mémoire).

1377. —^ Le Vieux (¥eteris). — Donation par Rd HugUés le Vieux, moine, et Philippe le Vieux, son frère, fils deViviand le Vieux, bourgeois, de Çhambéry, à Pierre de Casalibus, prêtre, en sa qualité de recteur de l'hôpital neuf, d'un hôpital situé hors la porte die Çhambéry et dénommé hôpital des Maries {hospitale de Mariis), près de la maison de Pierre Bonivard, à condition que les frères donateurs et leurs successeurs participeront aux bonnes oeuvres et aumônes qui se font à l'hôpital neuf et que le recteur dud.-hôpital neuf ne pourra, en aucun cas, aliéner l'hôpital cédé.

I. B. 58. — 1 pièce, parchemin. •

18 mars 1468. — Vincenti (Vincentii). — Donation à n. Jean de la Ravoire, en sa qualité de recteur de l'hôpital neuf, par n. Jacques Vincenti, bachelier es droits, curé de Vimines, de 8 fosserées de vigne situées au-dessus d'A'rbih, près des vignes de n. Maurice Marchand (Notaire : Etienne du Bois). ■■-.--

LB-59. — T pièce, papier.

1587.— Rôle des legs faits aux pauvres en 1587 suivant testaments reçus par Dupràz, notaire à Chàmbéry : par Jeanne, fille de Jean Bochet, d'Arvillard, mercier à Çhambéry, de 5 ff. ; — par Pierre Chabod, tailleur à Mâché, de 5 ff. ; — par Jeanne, fille de feu Jacques Bonlard, veuve de JeanBarut, coutelier au faubourg Môntméliah, de 5 ff. ; — par Glaudaz, fille de feu Aymé Guesdioz, femme de Claude CharameJ, de 5 ff. ; — par Françoise, fille de feu Jean Pasquier, veuve de Michel Guesdioz, cordonnier à Mâché, de 5 ff.- ; — par Françoise Gayàrret dit dé la Maison, de 5 ff. ; — par Antoinette, fille de Jacques Crestin, fëmïne de! Jean Gaspard dit Gudin, de 5 ff. ; — par Claudine Grandjon, de la Serraz, de 5 ff, ; — par Claude Georges, meunier à Cognin, de 5 ff. ; — par Etienne Vernat, de 10 ff. ; -— par Pierre Luysot, de 30 ff. '


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: - :;: - I. B. 60 : (Registre); — Tn-ïolio, 321 .feuillets■' dont les 4 'premiers ^manquent: '-■'•

1624-1835.—Testament de. Melchior Bàttalin, marchand à Châmbéry. Il veut que son convoi-'s'oit accompagné par .13 pauvres que .ses-héritiers, habilleront. Legs divers : 400 ff,;à l'église de Ste-Marie-Egyptîenne-; 200 ff. «pour multiplier le fonds ;■du mont"d,ë .piété de cette; ville » ;; 200 ducatons à.Lomse de Laie.;: 2,000 ducatons, une maison sise rue.S4-Antoine, des-vignes à Arbin.et à Mpntmélian; l'usufruit des terres, de « Préjoppé'» acquises du comte de.. St-Àlban. de la rente de Cevins et de Ghâteauneûf, à Françoise Gaultier, sa femme ; 5.000 ff. à l'hôpital .StTFrançois, -somme qui sera placée par lés syndics de la ville, et dont les revenus seront employés une .année à.marier. 2 pauvres -filles qui auront été nourries sud. hôpital et, à défaut, 2 pauvres filles de Çhambéry ; l'année suivante, lesd. revenus serviront à faire apprendre un métier à 2 enfants dud. hôpital ou de Çhambéry. Il institue poUr ses héritiers universels ses neveux Claude Battalih, . Jean Historia, et Etienne Ducrest (acte reçu par le notaire iChastellain le 12 'avril 1624 : folio 28v°).:—Prô'cès-verba'l 'd'ouverture dudit testament (24 juillet 1625 ; folio'36 v 0) —Testament de François Bastardin, avocat au Sénat. Il lègue 25 ff. aux-pauvres nécessiteux de l'hôpital de Mâché.' Il institue ses fils pour ses héritiers universels. - Au cas où ceux-ci n'aùràiént pas d'enfants, il leur substitue sa femme Jacqueline Peyssard et, après elle, la moitié de son.hoirie appartiendra à l'hôpital. St-François. Dans ce cas, 100 écus.d'or devront être employés pour l'achat de 6 lits neufs garnis (29 décembre 1627 ; reçu par Nicolas Monceau le 4 février 1628 ;f° 47). — Décret du Conseil de santé déléguant,'Claude Aynard Româneti/ 2e syndic de Çhambéry, pour reconnaître. et décacheter led. testament (17 décembre 1630 ; f° 51). — Testament de n. Françoise Gaultier, veuve de Melchior Battâlin, femme de n. Gaspard Vectier, maître auditeur des comptes. Legs au couvent des Capucins de Cognin et; aux divers couVents de Çhambéry ; à son mari, l'usufruit'des sommes dues par n. Claude de Crescherel et n. Pierre Louis de Lescheraines ; à l'hôpital de St-François, soit-aux syndics de la ville, 2.500 ff. dont les revenus seront employés à habiller chaque année les'2 filles ou -les 2. garçons qui bénéficieront dé là fondation de soh 1er mari (Notaire : Jean-George Chastellain. —26 juillet!632 ; f° 40). —Testament de Rd Benantin


'.:.-.' :;:-, — .31;-,;;;: ., " ; ^ ''-O'-""'

Sçèvë,::chàhôimë de; làS^-Ghapëllë, Ilveùjt- que son côhvqi:' soit accompagné par ;-30 pauvres, auxquels son héritier., donnera 4 àunës de drap; blanc dix. Briançohnais, une paire: dé bas et;ûhé.paire dé souliers, Il/lègue aU.couvent dé S4- . François .2.000 îï.j plusVles réparations^ :së-- montant 5.280. Mi:i faites à'une maison^deChambëry et. àla;grange;délà Çardohièrë, aux Ghàrmèttes,'.qui. lui ont été .âlbergêës .par, led. couvent. Les; revenus de ce' legs seront,employés à : recevoir uh; enfant légitime et-.intelligent, de ,8 à ' 10;. ans, auquel ils dqnnerontvBhâbit de leur ordre .ëtjïqù'ils .feront: .instruire jusqu'à ee: qu'il -soit, docteur en théologie ; ci ainsi; dé suite ; 2 syndics assisteront à la nomination. En.cas dè:. .refus, ce legs appartiendra -à' l'hôpital. St-Frànçôis qui devra ; efcaccompljr- les-chargés," De plûsïl lègue,Sud, couvent sa propriété d.ës-Çh.arm.étté's, 400-fiv derëvëini,. à chàr-geyie-' dîcèlâ grând-messë desnïorts le.jôur'de. soh;dëcès. et ^perpétuité, et '6 petites messes. chaque: année: ; 30 pauvres, assisteront à la grand'niêsse et recevront, chacun une chan"dëîle.de 3, sols ,etr'à- là sortie, .unelivre de pain, une, écùeilédè potage, Un gevelôlàê vin et'2 :sbls.Cargent.:::;ll lègue:;aux ' syndics et; conseillers de Çhambéry la" rente annuelle et perpétuelle de 735 -fï,> montant de fentes constituées*, sur: Glaudë-Légièr; Battâlin et sur Louis Dunant, m.archahds .■à^hainbéryjv«:ppur Marier une fille.vierge;qui sqit pauvre. « et dé là ville luy donnant de mariage 300 ff. comme aussy/ .«pour faire .apprendre ung mëstierà.quelqùe jeune enfant «qui soit de.là ville ou de l'hôspital, pauvre, et lejréstë"«; sera pour les pauvres;.tant de l'hôspital St-Françqis'que :«'du fauxbôurg; dé Màçhé qui:;sqnt. 1:35;ff,;;:ou bien; «-rèçëbvôir ,un pèlerin ;au choix de Messieurs de la ville,,.;,- «■les chargeant de dire tous les lundys ; à .perpétuité le. « niattin et le soir ung pater et un ave maria.; » Legs divers : : àlaparoisse-de S^-Etienne de'Puygros, un-jpuranl de terré ■ sis;;aud, lieu ;;"â l'église de lad. commune,.; à ll^thieu'Sçêvè> çufé de Çusy, son frère, sa part dés yignës d'Arhin ; à Ayniëe Scèvë, sa- soeur. 500 ff., jetc.... Il- institue Claude Noeray, chantre à là StN-Ghapelle, pour son héritier 'univer--. sel;: et lui substitiié l'hôpital St-Fra

cômplirait pas les oblgations:: précitées (24;.août .1633 ; reçu par Vachier lé 21;janvier 1634 ; i°,5). —-Transaction;, entre les. dames de Ste.-Claii'e hors ville. et les syndics de Châmbéry, au sujet du passager de toises dans leur relôs pour des-conduites d?eau: (Notaire : Çallët.::^- 3 '; février-- 1612vf«139y°).— Extrait;du' çqdicille;de Glaudaz-AndfëaZ;


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■.Martine!, femme de Louis Mongèllaz. Elle lègue l'usufruit de sa propriété de Thoiry à- son mari et à sa soeur Philiberte, et la nue-propriété à l'hôpital de Mâché (Notaire : Georges Chollet. —~~30 juillet 1645 ; f° 69). — Testament, de'-n. François D'Avisé, sénateur. Legs divers : à l'hôpital de Lyvrogne, mandement d'Avisé, en val'd'Aoste, les créances qu'il a'sur Imerande de Vaudrant ^ à l'hôpital de Mâché, 100 ff. ; aux pauvres honteux de Çhambéry, 300 ff. ; à Marie D'Avisé, sa soeur, veuve de n. Jacques de Blonay; à Péronne de Montvagnard, sa femme. Il lègue tous ses biens, droits, actions, châteaux, maisons fortes, censés, rentes, hommes, hommages, dîmes, etc., à h. GlaUde et Jesce de Blonay, ses neveux. Au cas où ses héritiers bu leurs enfants mourraient sans enfants mâles ou s'ils ne portaient pas les armes des D'Avisé, il leur substitue les pauVrës honteux de Savoie pour faire élever 6 étudiants ecclésiastiques et marier 6 pauvres filles (Notaire : deGhapel. -—1erseptembre 1645 ; f° 81). — Extrait du testament dé dame de Loriol, veuve de Carpinel (21 septembre 1647 ; f° 319 v°). —- Testament de Théodore Boccon, procureur au Sénat et bourgeois de Çhambéry (Notaire : Jean.du Couz.—28 septembre 1647 ; f° 52). — Testament de Georges Barbiçhon, avocat au Sénat; Legs divers : à Jéànne-Gàsparde Gantin, sa femme ; 50 ff. aux pauvres dé Çhambéry; Il institue pour ses héritiers universels n. Etienne et Georges Dubost et Noël Barbiçhon, les obligeant à accepter'son hoirie sans, bénéfice d'inventaire, sinon il leur. substitue l'hôpital de Mâché (reçu le 3 juin 1650 par le notaire Maxime Vàllet ; f° 61 v°). T— Extrait de donation faite par Antoine Perrin, marchand, bourgeois de Çhambéry, en faveur des pauvres de la Charité de Çhambéry (Notaire : Sonnet. — 23 avril 1651 ; f° 70).—^.Testament de Nicolas Brun, bourgeois de Çhambéry. II lègue 50 ff. à l'hôpital de Mâché, destinés à acheter 4 couvertures pour lés lits des pauvres passants. (Notaire : Pierre Deservetaz. — 20 juin 1652 ; f° 92). — ■ « Teneur des patentes de l'establissement de la Charité « de Çhambéry » (20 janvier 1656 ; f° 75). — Fondation pour le recteur de l'hôpital St-François faite par le conseiller et sénateur Jaques (Notaire : Pierre Pittit ; 1er février 1664 ; f° 72 v°). — Testament de n. Louis Vectier, sénateur. Il lègue 28.000 ff. à l'hospice de la Charité ; les pauvres diront chaque soir, après la soupe, dans l'église, un De profundis, un Pater et un Ave Maria ; de plus on devra placer, à l'entrée dud. hospice, sa statue en pierre blanche


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avec"sa.deyi;Sè":;ët ses'^armoiries.-Il lui substiiÉuë l'hôpital;- SVFrançois, s'il ne .se-c.onfomiait.pas à ses volontés (30 ; mai 1667 ; reçu par. Pierre; Pittit le 1er juin:; f097). — Codicille d'Antoiiie de Beaumont, comte de Saccohex, sr de la Bithieu, etc|(Nôtaire;,Giaudë Paraz ;•-— 25.septembre'.16,72.; .îft,79). — T:rànsactiQn;iéhtre le rëctëur'de l'hôpital St-Fràni. çois,. les syndics de là ville et les gardien et religieux, du couvent de S*-FrançOis, au sujet de .l'exécution de certaines fondations; (Nôtaifè. : piérre-Marc ;Borrel. —.21 décembre, 167,2 ; f° 132 :y0).^--- 'Transaction entre: les mêmes au'sujet dé:là chapelle; de::l'hôpital: St-François et de làïréédificàtipn ; dùd. hôpital.(Id. ; fo:307).;—- Testament de Plèrie. Jouvèncelj bourgeois de Çhambéry. Il institué pôufv.sôn héritier: .universel son neveu Pierre Jouyehcel ; si celui-ci meurt :. sans enfants^ il lui; substitue- l'hôpital St-François, qui,dans: çëjéàÊÏ fera dire Une grànd'messë-dë Requiem chaque année,, le lendemain dé là Toussaint (Notaire : Ghamb'on..—-. 1er: 'février; 1673:;; f° 160). — Transaction et accord pour les-syndics-et là ville de Çhambéry tait avec les Nobles frères. Philibërt-Fràiîéois et Victpr-Amé de MonfalçOn et noble ;;J èah-Fraiiçois'\ ;de Çoisiâizj: sr de- Vermônt,; au sûj et ; dés': moulins qui existent à Mâché (Notaire :.; Bprrej. — ;23 lévrier 1676; f 9-121 ).--^ Testament de Claude-François Génot, avocat au Sénat. Il désigne pour son héritier universel sbn frère Jean>Erahçois.,;Si.'cëlui-ci ou ses enfants mouraient sans enfants mâles, il leur substitué, pour .1/4; lés hôpitaux dè:BtErançoiS;,et:Maché (Notaire: Vallet,^IL mars' 1678:f: f9 112).'. -— Transaction ; entre le. recteur des hôpitaux de -SttFrançois ëLMachè, ;ët Jeanne Bully, Pjeffè Vionnêt. et 'ses soeurs et. Antoine Sarpolèt, au sujet de créances, dés hqâpices;(Notâire : Pierre Pittit;;f^ 12 aoutlê80,;;fo 123).; — Autorisation donnée par. Rd Claude Martin, recteur : dû collège des Jésuites, aux Syndics delà ville, dé prendre un, filet d'eau «, dans rheyrier des niôullins.de la città,>>j. dépendant dud. collêgej-pour le conduire par des,canaux dànslàruè Màcoriiet (Id. ^-- 7 juin) 1681. ; f6119), v-^-Quit-; tâhce.portant cession passée en fâveurdés syndics de Charnbëry par les Directeurs de «TITôstel de Nostre Dame delà «Charité » (Notaire : Borrel. — 10 .décembre 1684 ; fo. 1,28 . vq)>, .-^ Concession aux Religieux : dé St-François. du ebùyent de Ste-MarierEgyptiehnè pour fermer leur clqs et:, changer de chemin (Notaire : Dépérse. —-J7'.niars 1687 ; f° 286), -— LesTleligieusës Annonciades intentent un procès à là ville au sujet de leur clos et de la construction dfuhe


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muraille au Colombier attenant à la propriété: de f hôpital St-Frangois, et "arrangements eh ï;689 (fP 141 y0), r-^ Coin* ; trat de venté, passé en faveur des Annonciades Célestes par Jean-LouisMilliùn, recteûr^déshôpitâux'de'St-Fpançois et Mâché, : autorisé par" les syndics, d'une propriété sise au . Colombier (Notaire, :Borrël:,r--:6:|ahSdër 1690 ; f° 153). —-

.Testàment.dé;J;eân-:François.;;DQnzei, conseiller,de;S.-A..R. ;

.et maître: auditeur en. la Chambre des Comptes deSavoiê (Notaire.:.:Dupra. — 6 janvier 1691 ..;.ï? .162 y1?). — Extrait du testament: :du sénateur ' Vibert- (Notaire;- : Portier. ' ^~. ;■■ 3 août 1691 ; f°s 245 et 285):".-—-.Fondation delà «bénédiction sabatine»-par Pierre Favré^;docteur 1 et■ professeur es droits, avocat; au Sénat, et 'jugé dés terrés .deïM^ïè'éhancelier de Bellegarde, du comté,de Gerbaix, etc., en faveur dès Religieux- dô St-François, de,, Çhambéry (Notaire: : Jean:

Jean: Chambon. —;27..mars 1693.;:P 179 ;y°).'—- Testât: ment de Tld .Louis-Thomas de là.Breuille^ archidiacre de la Ste-Chapellei;: 11 '.lègue,' à-l'hôpltal ,de''la Providence :Sâ grange de ;Barhy (reçu paf'Bérthier lé 8 octobre^ 1693-.; f° 156)v —: Donation par M;r<î Morand, de Griny à: la ville de Ghambêryy 1 de'3.000 :ff,,,ppurlà; fûnâàtidh-d^ne mission;- tous les 7 ans, par lès; Capucins (15 février 1695 ; ïèçu par Chêne lé 15 mai.suivant;;;-f--284: y°),.-— Arrêts du°Sénàt autorisant l'établissement dés t'rsùljnës: (13: janvier ;Ï626)^ dés; Visitàudmes(15 février 1629J,.des Carmélites (31 août 1634), des. Carmes .(23 janvier, 1.643) et des;Annonciades:. (23; mars' ■ 1645) (f°s -188-1921 : -- Testament d'Hëetôr Roux," procureur au Sénat, conseiller de la ville et bourgeois de:Çhambéry (ifotairè-c Perret:;-^20 avril,170î ;;î° 170). -- Arrêts de la Chambré: des Comptes en faveur de la'ville,:de Chàmbéry pour des .droits de finances- (8 juillet 1.702 et 16 janvier 1703;; fps'175 et 176)*— Extrait dûtestament: de Claire Girolley,vèùveéh;lreshoCës.;:deFra 1er greffier en la souveraine Çhânïbre des Comptes dëSàVbië, ■et eri S^shocëS de Jeàn-JacqÛes:.Curtet,cqhsëillër de là ville' de Çhambéry '(% janvier .1704 ;;;:f° 199). —, Quittance Pierre Fàyre,;pà'rles Religieux de St-François, de ,1a sommé, dé 645 ff,.(Notaire : Chambon. —Tll août 1705 ; f°: 182).,:--: Donation par dom ClaUde-MaTCTÀntoine Fiçhet. âide-deçamp général des armées de S, :A.-R.,felGmel-d'infanterie/ major de Verceil, maître d'hôtel de M^e Royale, à l'hôpital St-François, dé, .300 -ff. pôùrlës;: pauvres exposés-(7 mai

-1709 ; f°; 181 :;y°), '-b-- Testament: ; dé h: : Pierre de .'Lucas, comte delà.Roche d'Alléry, lieutenant général dés armées


;■' ;.." ;.;., ,;,--,3,5- . , -,:■;. ':'■:'.■:

de S. A, R., gouverneur ; de Turin. Il veut que 1.000 pistoles d'or soient partagées entre 20 familles pauvres de Ruffieux. Il lègue 1.000 pistoles au collège des Jésuites de Çhambéry pour là fondation des retraites ; si ces exercices pieux étaient supprimés, ce legs reviendrait à'l'hospice de • la Charité, (9 septembre 1712; ; f° 223 v°). — Requête des syndics, de Çhambéry à: Allemand de Montmârtin, évêque de -Grenoble, pour faire changer en une grand'messe la procession du S.t-Suairé (1714 ; f° .222). — Edit du Roi avec les statuts et règlements concernant l'hôpital général deChambéry (16 avril 1715: ; f° 227 v°). — Clauses du testament, et du codicille du marquis d'Yehne. Il lègue 4.000 ff. à l'hôpital de Mâché j>our secourir les pèlerins malades et les incurables, et 1.000 ff. à l'hôpital de la Providence (27septembre 1715; f°248).—Lettres patentés approuvant l'érection de l'Hôtel-Dieu, soit Hôpital des Malades '(28 septembre 1715 ; f°244),—Fondation de Thérèse Duchesne, veuve de Claude Bertholus, pour le logement des missionnaires de St-Léger (Notaire : Rey. —L 4 septembre 1719. ;' f° 245).;— Inventaire des .biens laissés par Hector Roux à l'hôpital de" St-François : prés à Mohtagnole, au village des Routins, et maison à Çhambéry (1726 ; fos 248 bis - 252). ■— Requête présentée au Sériât-par les Religieux de S4; Frahçois pour la fixation du temps à recevoir un sujet dans leur ordre, concernant,la fondation de Benantin Scève. Transaction' du 23 juin 1728 (Notaire : Boverat '; fos 252255), — Clause du testament du maître auditeur FaVre-de Marnix (26 août 1730 ; f° 285). — Teneur de requête et Décret du Conseil général de la ville en faveur des Rds gardien et religieuxde St-François concernant le droit d'assister à l'élection du recteur de l'hôpital (décret du 9 juin 1734 ; P 306 v°). — Extrait du testament de Françoise Monnet (25 septembre 1735 ; f° 321), — Insertion, faite le 6 juin 1786, de la fondation du 27 août, 1527, par Louis Dereaz, dans l'église des Révérends Pères Dominicains de la ville de Çhambéry (f° 302).— Copies, faites au 18e siècle : 1° des constitutions et, statuts de l'hôpital neuf faits par Amé de Bignin et Thomas Girard, fondateurs dud. hôpital, le 1er mai 1370 (f° 206 v°) ; 2° du contrat de transaction et des conventions: faites avec Amé de Bignin le 2 mai 1371 (f° 304:v°) ; 3° du testament d'Ame de Bignin, du 4 septembre 1375 (f° 200 v°) ; 4° du testament-dé Jean du Rhône dit de Lyon, marchand peaussier, bourgeois de Çhambéry, fondateur de l'hôpital de Maçh'é, du 10 juin


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1420 (f° 211). — Liquidations des legs faits par Melchior Battâlin, dame Gaultier et Benantin Scève (fos 166 v°, 176 v», 183 v», 192 vo, .246 V, 258,, 287, 310). — Extrait du testament clos de Claude-Louis-Marie de Regard de Vars (19 février 1819 ; f° 321). — Extrait du testament de l'avocat Antoine Dupuy (20 octobre 1828 ; f° 320). — Quittance à Rd Rey Ennemond, fils de feu Rey Catherin, chanoine, et an. François-Nicolas de Maistre, fils de feu n. François-Xavier de Maistre, agissant pour l'hôpital des Enfants-Trouvés, par Michel R.olland, curé de S1Alban, du legs fait a lad. cure par dame de Loriol, veuve de Garpinel (Notaire : Antoine Saint-Martin. — 17 mai 1830 ; f° 314). — Mémoire concernant les fondations de Behantin Scève, Melchior Battâlin et Françoise Gaultier ; en 1700, la ville promet de payer à l'hôpital St-François et Mâché la rente perpétuelle de 934 ff. 6 sols 9 deniers pour assurer ces fondations ; en 1830, la royale commission établie à Turin repousse la demande de la Commission des hôpitaux (mémoire daté de 1835 ; fos 312 et suivants).

I. B. 61 (Liasse). — 85 pièces, parchemin (qUelques-unes en partie rongées) ; 38 pièces, papier.

1340-1789.— Pièce relative au mariage de Jean Simplet avec Boverei, fille de Michel Donpere, bourgeois de Çhambéry (Notaire : Jean Vachet.-— 11 février 1340 ; copie faite par les soins de Guiffred Vechon). — Donation par Nicolet de Termiaco (1), à Antoine, fils de feu Villermet de Phygnia, son neveu, d'une maison et d'un jardin sis au Larith (Notaire : Jacques Vachet. — 14 septembre 1348). — Albergement à Jean Gorsat, de Çhambéry, par n. Gaultier de Lornay, seigneur de Soyrier, diocèse de Genève, oncle et tuteur de n. Guillaume et François de Serraval., damoiseaux, de 3 journaux de teppes sises aux Charmettes (Notaire : Jean de Villario. ; 5 septembre 1406). — Cession à Guillermet Musthillion, par Guigone, veuve de Jean Villiardon dit Fromagier, de fous ses droits et actions sur 2 créances, l'une de 11 ff. p. p., l'autre de 5 ff. et 3 deniers gros, à elle dues par Pierre Terrois le jeune (10 septembre 1407). — Reconnaissance en faveur de François et Guillaume, fils de François Serraval, par Jean Gorsat, de 3 journaux de

(1) Peut-être faut-il lire Triniaco ou Triviaco.


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teppes situées lieu-dit aux Charmettes (Notaire : Pierre ; Sauget. — .17 mai 1408). — Obligation de Hugues Teste au profit, de David,;'Juif de Montmélian, au sujet de 6-onces d'argent (Notaire : Jean de la Fontaine. —-11 juin 1421). — Obligation de Pierre Godin et de sa femme Anthoniâ en faveur de Sàlomon de Bermenton, Juif, au sujet d'un marc et demi d'argent (Id. -— 3 septembre 1427).— Testament de Collet Rolet. S'il décède en Savoie, il veut être enterré avec ses prédécesseurs dans le cimetière de Lémenc. A sa sépulture devront se trouver toutes les croix de la ville de Çhambéry, ainsi que tous les prêtres et religieux ; chacun d'entre eux qui célébrera une messe recevra 1 denier gros pour une fois. On achètera 12 torches de cire pour les;membres des Confréries du Saint-Esprit, dé l'Eucharistie et de S^Sébastien, dont faisait partie le testateur. Il lègue à la Confrérie dé St-Sébastien 5 ff. p. p., à condition de faire chaque, année une procession sur son tombeau. Il institué pour son héritière universelle sa fille Aymonette et lui substitue, après sa mort, son fils François Rolet (Notaire : Antoine GirOd. —^26 octobre 1435). —- Vente de propriétés par Robin Ferrahd, doreur (dorerius), bourgeois de Çhambéry, à Humbert Bernard, aussi bourgeois .de Çhambéry, pour le prix de 80 florins (Notaire : André Garrel. —- 3 mai 1442):— Reconnaissance en faveur de n. Rolet de Candie, de Çhambéry, par Me Guillaume de Giez, d'une pièce de terre et vigne, et d'une grange sises au Biolley (Notaire : Amé Coudréy. -— 23 octobre 1443 ; copie faite par les soins ■ de Claude. Ennoffly).,— Noble André de Blonay reconnaît être ténu de payer à Jacques le: Gras, bourgeois et marchand de Genève, 17 florins 1/2 d'or p. p. ; (Notaire : Nycod Motier. — 4 novembre 1446). — Hugonet de Ragiaco, . archer de Çhambéry, habitant à présent Genève; reconnaît avoir reçu de Peronette, femme de Pierre Viboud dit Grat, dé Çhambéry, 10 ff. p. p. qu'elle lui devait pour le dernier terme de la dot de sa fille Lucie, épouse dud. Hugonet (Notaire : Claude Sougey. — 2 septembre 1448). — François, Bocre, bourgeois de Montmélian, reconnaît avoir reçu, de Girard de Ville, bourgeois de Montmélian, boucher (marcellarius), 13 ff. p. p. (Notaire : Pierre Pognient. — 13 janvier 1449). —- Transaction entre Catherine Vuaud dit Percëval d'une part, et Marie, fille de Jean Garcin, femme de Thomas Cugnet, d'autre part, concernant leurs biens (Notaire : Claude de Aprili, — 1er décembre 1498).■■-.— Quittance de 13 florins-par Pierre Gontier,


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charpentier à Mâché, en faveur de Colette, yeùye d'Ame Gautier (Notaire -:. Pierre Trolliët. -—- Ô juillet 1501). — . Vente par Jean Fiard, sergent général dû duché.dé Savoie, et;sa femme Jeannette, fille de;Jean Richard, en faveur de: Claude Restod, bourgeois dé Chàmbéfy, d'1/2 seytorée dé pré située aux-prés des Collombiers (15 février 1510).— .---Vente par Glaudia, fille de feu AntoineBurnier, en faveur ■ de.'Pierre Thomassë, d'une- maison située à Châmbéry dans la rue de Mâché, et sur la paroisse de Saint-Pierre sous le Château .(Notaire ; Pierre Terrier., ^^ 29 septembre 1512). —'Cession par n. François de-VulIin dit de La Mer, apothicaire à-St-Genis, à Jean B°isson, marchand'à Çhambéry, d'une maison rue Juiverie, contre une maison rue S't-Dominique. Quittance des lods dus par n.; François-Louis de Granges (1545). —Vente par Simon Brariche-à Antonie Mercière,veuve en lres noces de Louis Bonjeàn, femme de Didier Bellot, d'une maison au faubourg de Mâché (Notaire : Jacques Béllin. — 16. niai 1574). — Vente de -mieux values faite en faveur de. lad. Antonie Mercière, par Simond, Jean et Louis Branche, d'une maison au faubourg Mâché, avec la revente au bas (Notaire : Charsier. — 30; décembre ,1574). —- Vente par n. Pierre dé Murs, docteur es lois, . chevalier, à Amé de Bignin et Thomas Girard, d'une-maison et d'un chosal sis à Çhambéry près de. l'Albane, des maisons idè.Jacques Vachet, notaire, de> celle de Guillaume: de Montillier, ■ et du verger des frères mineurs, pour y établir un hôpital ; prix, 1,000 ff. d'or (Notaire : Jacques Girard ;. .5 ^février 1368 ; copie sur papier faite au xviiie siècle). —-Acquêts par. les recfeurs de l'hôpital neuf Ou de S*- Frànçois, par les recteurs de l'hôpital de Mâché- et par les recteurs des hôpitaux de St-François et Mâché,(liste chronologique) ; de : n. Pierre G-rang'iër,,' damoiseau, dé divers servis dus sur 2 maisons sises hors la. porte de' Çhambéry, l'une confinée par la maison où était l'hôpital des Trois Maries, l'autre par celle de Jean de Monidugio et-celle:. de Me Guillaume de Grandson (dé. Grandissono), elerc (Notaire : Jacques Morel.— 6 février 1399) ; — .Marguerite, veuve de Jean Maresch'al dit de-l'Epée, 1 de,7 sois .1/2 gros tournois de servis annuel sur une. pièce: de: terre sise au Villard dé Mâché (-Notaire : Jean Fënnierili. — 18 octobre 1403) ; —- Mermet des Allèves, notaire: à Çhambéry, de 3;,sols gros tournois de servis annuel sur ,unë maison située ,à; Çhambéry (Notaire : Pierre Magnin le jeune. —-7 novembre 1405) ; — Guignes de la Rayoire, damoiseau, coseigneur


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dé St-Alban, et son frère Guillaume, d'un Vaissel dé froment de servis : annuel dû par Humbert Tissot, de Pughet, et de 18 deniers de servis annuel dû par Pierre des Fontaines ; prix; 40 ff. d'or (Notaire : Mermet des Allèves. — 22 août 1-408.)-';-— Etienne Henry, curé de St-Sulpice, d'une maison et d'un curtil sis au Larith, procédés de Pierre de Aqualaz dit Ûoillet, de Chambery (Id. —.20 juin 1409) ; —.Antoine Peguet, dit Ravier, secrétaire du duc de Savoie, de 10 ff. d'or de servis annuel hypothéqués sur Une maison à Çhambéry (25 septembre 1417) ; — Catherine,, veuve de p.; Jean -de Clermont, tutrice de n, Jacques et Humbert de .Clermont, seigneur de St-Pierre de Soucy, de. 21 deniers gros et d'une livre Ae salé de servis annuel, dû par Jean Risilliat, notaire à Çhambéry, Hugues Balistorie et Etienne Rossét (Notaire : François.de St-Amour. — 20 mars 1423 ; copie faite,par les soins d'Urbain Rouget) ; — Guionet Arbarëstier, de St-Félix, de 2 vaissels de froment de servis annuel sur 18. fosserées de vigne situées au.Villard. de Mâché (Notaire : Jean Girqd.—26 février 1427);---Jean, fils .d'Etienne Rôsset, de Çhambéry, d'une: maison située sous -le château^ touchant: celles de n. Pierre Amblard et de n. François-de Châtillon (Notaire : Pierre Philibert. — '2 juin 14-33) ; — MTe Humbert de Monz, cordonnier (excof^- ferius) à Çhambéry ^ de 3 ff. de servis annuel sur une maison située rue de la Granaterie, près de l'église St-Légër (Id. — 24 juillet 1444) ; — Pierre Gudin, parcheiriinier, d'un curtil sis au Larith (Id. — 29 avril 1451) ; — la Ville de.Chambëry (syndics : -Pierre Maréchal et François Troctiér), de 4-,-ff.' d'or de servis annuel sur le four de Visingrin (Notaire : François Burgié. — 13 mars 1452) ; -— n. Pierre, fils de feu Jean Basin, de Bassens, de divers servis dus sur des terres situées lieu-dit Bramcfarme (Notaire, : : Pierre Boyssonet. — l.eI. décembre 1452)';-•— François de la Roche (de Ruppe), d'une maison et d'un curtil sis au Larith (Notaire : Pierre Philibert. — 4 juillet 1454) ; — Jeanne, fille de feu François Richerme dit Grimier, de Çhambéry, veuve d'Antoine' de' Ma.urienne (Notaire : Michel Brondëlle. ^— 14. avril 1469 ; copie faite par les soins de Claude Ënnôffly) ; — Jacquemet Vectoù, de Pugnet, d'1/2 Vaissel de froment servis annuel sur 2 journaux de terre aud. lieu (Notaire : Claude Ennoffly. ^~ 26' août 1492 ; copie par Antoine du Mo'll:ard,) ; — n. Benoît dê.Pradel, de 4 seytdrées de pré situées près de; Çhambéry,. lieu-dit. en les Tournes ; prix, 300 ff. p.p. (Notaire ;.Pierre


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Chapuis. — 6 septembre 1505) ; — n. Pierre de Grandmont, docteur es lois, de 4 seytorées de pré au Colombier ; prix, 400 ff., p. p. (Id. — 27 août 1516) ; — Girard Lombard, de 2 journaux de terre aux Charmettés ; prix, 40 ff. p. p. (Notaire : Guillaume Chavim —r20 mars 1517) ;—- Guigues, fils de feu François Durand, de 3 quartans ;de froment de servis annuel sur une maison au Larith (Notaire : Pierre Chapuis. — 16 décembre 1522) ; — Jean Coste, bourgeois de Mâché, de 2 vaissels de froment sur une maison aud. lieu (Notaire : Jean Chavent. — 16 décembre 15,43) ; :—la Ville de Çhambéry, de 7,2 ff.de servis annuel . sur Te four situé hors la porte de Montmélian ; prix, 721 ff., 7 sols et 6 deniers, somme qui avait été prêtée à la ville par n. Michel Guillet, seigneur de Monthoux, pour la réception du' comte de Challant, gouverneur de Savoie (Notaire : Jean Albert. — 10 février 1561) ; — n. Georges Gaspard, fils de n. Antoine de Leschaux, seigneur dé Sarroz en la vallée d'Aoste, de 3 seytorées et demie de pré sises au Colombier lieu-dit au Çhardoney, du fief des seigneurs de Lescheraines et de l'hôpital de Mâché (Notaire ; Claude Rochet. — 4. juin 1568) ; — n. Etienne Chiesaz, bourgeois de Çhambéry, de 37 ff. et 6 sols de servis annuel sur une maison aud. lieu (Notaire .: Claude Sappin.—6 mai 1574).

— Quittance faite par Catherine, veuve d'Aimon Chanterel, en faveur de Jacques Trot dit Passerat, de 31 florins d'or, pour cause.de l'estimation d'une pièce de terré, soit curtil, contenant environ 4 toises de largeur, située hors la porte de Çhambéry « en la corvate » d'Ame de Bignin, autrefois albergée par le recteur dé l'hôpital Saiht-Frariçois (Notaire : Mermet des Allèves. — 28 octobre 1411): — Vente au' recteur de l'hôpital de Mâché, par Jacques Polyères dit Pela, habitant de Mâché, d'un vaissel de froment-et 18 deniers gros de censé annuelle (Notaire : Pierre Bôyssonet.

— 21 juillet 1444). — Reconnaissances au-profit desd. hôpitaux par : Jean Rostaing, de Meyrieux, de 3 toises de curtil sises au Larith (Notaire : Jacques Vilariî. —23 février 1382) ; — Girard Bergoignon, d'une maison et d'un curtil situés hors la porte de Çhambéry, près du chemin allant aux moulins d'André Beiletruche (Notaire : Jean Roffier,— 7 août 1385 ; copie faite par les soins de Pierre Valliér) ;.— Pierre de la Poype, d'une seytorëe de pré située près de Çhambéry, lieurdit au Bâtonet (Notaire : Jean Bérgoighon. — 8 février 1387, copié par les soins de Pierre Magnin) ; — Aubin Scutifer, d'un curtil sis au même lieu


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(Notaire ::Jean Parilliat. — 3 août 1390) ; — Pierre Poentet, de St-Pierre-de-Soucy, d'un curtil au Larith (Notaire : Jacques Vilarii. — 3 janvier 1393) ; — Jean du Rhône, dit de Lyon, d'une maison sise à Çhambéry, précédée de Pierre de Lompnes ; l'emplacement devant la maison est du fief de n. Girard d'Estrées-(Notaire : Mermet des Allèves. — 24 janvier -1396) ; — Barthélémy, fils de Jean Motet dit Bertet, de Barberaz-, habitant la Màlâdière près

-de Çhambéry, d'hommage lige et- taillable acensataire pour lui et ses enfants nés et à naître, jusqu'à la 6e génération. Il eststipulé que siled.MotetmeUrt sans enfants mâles, tous ses biens appartiendront à l'hôpital neuf ; s'il laissé des filles,, léd. hôpital sera obligé de les marier selon leurs moyens. En signe d'hommage il donne un baiser sur le pouce du recteur (recipientis oris osculo policiùm). (Id. — 3 mars 1404) ; ■■— Perronet Mercier, bourgeois de Çhambéry, de 21 toises de curtil sises au Larith (Notaire : François de St»Aniour. -— 19 mars 141.7 ; copié par 1 les soins d'Urbain Rouget) ; — Pierre Amblard, maréchal, bourgeois de Ghambéry, d'une maison située hors la porte de - Montmélian (Notaire : Jean. Garnier. — 9 janvier 1419) ; — Aymon Trafford, notaire à Çhambéry,. d'une maison à Mâché (Notaire : Pierre Philibert. — 18 avril 1436) ;

'■'— Guigone, veuve d'Antoine Blanchard, de 3 seytorées de jardin au Larith (Id, — 3 mars 1439) ; —. Jeannette, veuve de Guigues Soufrey, d'une maison et d'un curtil au Larith près de la maison de n. Guigues Maréchal (Notaire : Pierre Vallier. — 31 décembre 1439) ';•— Boniface Salteur, apothicaire à Çhambéry, d'un journal de terre et châtaigneraie situé aux Charmettes, lieu-dit en les; Tires (Notaire : Pierre Philibert. ■— 28 décembre 1440) ;. Pierre Vassal, de Ghambéry, sellier, de 10 florins 1/2 et 11 quartans de froment en poudre, mesure de Çhambéry

. (Notaire. : Pierre Vallier. — 28 février 1448) ■; — Mermettë,

•fille de Jean Ruffi, dé-'là Motte, veuve de Authurin de Pradel, fustanier, d'une'maispn avec chosal au Larith (Notaire : Pierre Philibert. — 2 avril 1448) ; — François de la Roche et Michelette Lovier, sa mère (Id.—4 juillet 1454).; — Pierre Quéy, barbier à Ghambéry, d'une maison située près"de: celles de n. Jean Choutagnie et de n; Pierre Mareschal (Id. — 7 janvier 1456) ; — Perrin Çhouderens, cordonnier, de 2 toises dé jardin au Larith (Id. — 6 février 1458) ; ■ —. Jaquemet Richarme dit Cholet, tisserand :(lissoctus), d'un journal de terre" situé en Belleville, paroisse


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de Saint-Pierre sous- le Château, -sous* servis annuel d'un vaissel de froment (Notaire rpiërrè Ghasfôllâin, i— 17 mars 1460) ;.—. n. Jean et Mermetle Vieux (Vèteris), d'une maison et d'Un jardin sis lieu-dit Bramefarine, près Mâché (Notaire;.: Amé Cusleu (?). — 28 ;avril 1460) ; -—Jacques Fontanél, d'Alby, d'une maison au Larith (Notaire : Pierre Mycoud, — 21 mars 1463) ;-—Pérpnnette, •femme,.dé Pierre Colomb, d'une maison, près la porte de Montmélian (Notaire : Pierre Philibert. ^ 17 juin 1466 ; copié-par les soins d'Hûnibert de.Busso) ; — Pierre Gallois ' (Galles ius), de Rumilly, d'une seytorëè de-pré-au Bâtonet .(Notaire : Jean Chapuis. -■— 18 m,ars::1469) ;;^- Jeannette, veuve de Jean Thoynet, d'une maison sise à Bramefarine (21juin 1470) ; — Fi'rmin Ferrier, apothicaire à.Ghambéry, et n,; Humberte de Ghalles, sa femrne, d'une, maison à Ghambéry (Notaire : Pierre Chapuis. f-r-' 14 octobre. 1516) ; — Thérèse, fille de feu Philibert Duchehe, veuve dé Claude Bertholus, -d'une maison située au faubourg Montmélian, près du four de l'hôpital, à renseigne de: Notre-Dame, du fief indivis avec le comte d'Eseryet le comté de la Barre ; d'une remise et d'un hangar, du fief indivis avec la cathédrale de Grenoble, à cause du prieuré de St-Hugon et de gtè_Mârie-Màgdeleme, et avec n. HUm'bert de 'Bonivard (6 octobre 1730) ; —- Pierre-Antoine Métrai, de Villaroux, notaire à Çhambéry, de 8 journaux de terre situés; à Montjay, procédés de n. Claude de Ville qui les avait acquis par subhastation sur n. Georges-Louis de, Rochefort, ' général des finances (28 août 1771). -—Promesse de garantie faite par Mermetdës Allèves, en faveur du recteur de l'hôpital neuf, de la vente de 3 sols gros de servis annuel.dus sur une-maison située à Ghambéry et.pour cela il hypothèque 40 fosserées de vigne, situées à Bassens (Notaire : Philippe Garrel. —.21 juin 1409 ;.copié par les soins de son fils -pierre), — Antonie, veuve d'Ame Mbiheetlille de Jean. Civa, reconnaît avoir, reçu du recteur--dé rhôpital neuf 16 sols et 1 denier obole gros- qu'il lui.restait à payer sur 50 florins, dus à lad,,: Antonie pour 4ause dé composition faite entre eux, au sujet des droits d'Aptome et d'Ame sur une maison habitée par ce dernier (Notaire .: Jean de Montdugio. — 6 septembre 1412). —Rachat donné par le recteur de l'hôpital de Mâché à Antoine Girod d'un demi-vâissel de froment de servis : ahnUel allodial, avec le domaine direct de fief (Notaire : Pierre Boyssônët. . —13 novembre 1458 ; copié par les soins de sdh;fils Etienne),.


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— Vente par Claude Bellon, recteur, au sénateur Deladuy, d'une maison sise.rue Tupin, procédée des frères Battallin ;

prix, 6.000 ff. (Notaire : Borrel"; 24 mars 1:705), —;Vente .

par Thomas Lambert, avocat à Çhambéry, à l'hôpital de St-François et Mâché,- de tout l'emplacement situé derrière la maison appelée maison de l'hôpital de Mâché, à charge par led; hôpital de faire construire un mur séparant cet emplacement du jardin, du vendeur ;,prix, 25 louis., d'-or (11 mai 178.9). — « Rôolle des États faits, et dressés « par mes Jean et François Deperse par ordre des nobles « sindics et conseillers de la présente ville de toutes les «vrentes, fiefs et servis appartenants aux Pauvres de l'hô« tal Saint François par spécifique déclaration pàrroisse par « parroisse. » — « Mémoire instructif et vray au sujet des «difficultés que le sieur recteur de lhospital de. S1 François «'at mis en avant, pour empescher que le commissaire

; ■« Gariod soit payé de ce qui luy est légitimement dû pour «avoir col! ationë la renovatiou de la rente, feudale dudit «hôpital, faite par Me Deperse. »— Mémoire sur les différends entre Tes hôpitaux et les Dames Carmélites.

I. fi. 62 (Liasse),-^ 22 pièces, parchemin ; 66 pièces, papier..

1390-1791.— Amodiations. Lods.-— Sentence arbitrale rendue par n. Jean Sauvage et Hugonard Chabod, docteurs es lois, condamnant Jacques Morel, clerc, à payer à l'hô-, pital neuf 50 sols gros tournois, montant des lods dus pour - l'acquêt sur Pierre de Ghambéry dit Jaquet, héritier de François Amici, d'une maison sise sur Te' chemin allant de la .boucherie aux moulins delà ville (Notaire : Philippe Garrel. . —15 novembre 1390 ; un autre exemplaire copié au début du xve siècle parles soins d'Aymon Trefford). — Quittance de; lods par l'hôpital neuf à Jean Gorsat pour l'acquêt' sur Jacques PerrUissôd, d'une maison au Larith; (Notaire : Jacques Trot. — 15 juillet 1403) ; — à Jean Burgod, boucher à Ghambéry, pour l'acquêt sur n. Aymon et Henri Rosset, de 4 journaux de terre, situés à la Revériaz, lieu-dit au Mas des Villards, sur le sentier allant à Montjay (Notaire': Claude Amicis. — 7 mars: 1481). —-. Approbation par'le recteur de l'hôpital neuf de la vente d'une pièce de vigne de 2 fosserées, située à Nezin, faite par Anibrosie, veuve; de Jeanriet Benoît, de Surluna (?), paroisse de Lémenc, à Guillemette,veuve de Michel Joleni dit Lunaz ; cette vigne.


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est du domaine direct dud. hôpital. Le recteur reconnaît avoir reçu les lods et ventes dus (Notaire : Silvestre Valier.—17 décembre 1412).—Albergements parles hôpitaux de St-François et Mâché : à Thomas Chapelle, de Mâché, de 4 journaux de bois et vernes situés au Vernet près du bois d'Antoine Moutarde (Motarda) ( Notaire : Mermet des Àllèves. — 28 mai 1391) ; — Jean et Mathieu Bônacursii, maîtres des monnaies du comte de Savoie, d'une maison située près de l'hôpital neuf (Notaire : Philippe Garrel.' — '21 février 1397) ; — Pierre Amblard, de 2 maisons sises près de la.porte de Montmélian (Id.;— 7novembre 1405) ;

— Antoine Hugonet, des Charmettes, d'une seytorée et demie de pré et d'un journal de terre situés au Charddney, soit en Corvates, près du pré de n. Jean Sauvage, docteur es lois, procédés de Raymond de Jazo, de Lyon, clerc habitant Çhambéry (Notaire : Mermet des Allèves. — 23 février 1408) ; — Jean Borrel, fabricant de viretons (jaber et magisler virelonoruin), d'une maison près des fossés delà ville (Notaire : Jacques Veysicus.— 18 juin 1409)■'; — Jacques Trot dit Passeraf, d'un curtil sis en la « corvatë » d'Ame de Bignin (Notaire : Mermet des AllèVes. —:28 octobre 14.1.1) ;

— Pierre Gudin et Antoine Blanchard, d'un jardin au Larith (Id. — 26 février 1415 ; copié par les soins de Jean Vulliet) ; — Mermette, fille de Jean Ruffi, veuve de me Autherin de Pradel, fustanier, de la moitié d'une maison au Larith ; servis annuel, 6" deniers (Notaire : Pierre Philibert. '— 2 avril 1448) ;'— n. Urbain Rode, fils de feu n. Yves Rode, d'un pré sis au Colombier, du fief de la chapelle de la Ste-Trinité fondée dans l'hôpital neuf (Id. — 20juillet 1452) ; — Aymonet, fils de Pierre Repard, de Jacob, de la moitié d'une maison et d'un curtil sis'au Larith (Id: — 2 mars 1453) ; — Jaquemette, femme de JacqUes Laney dit Falconet, d'une maison au Larith ; servis annuel, 2 ff. d'or (Notaire : Antoine Girardet.— 15 mai 1459 ; copié par Claude Ennoffly) ;,— Pierre Gallois, de Rumilly,, d'une seytorée de pré sise au Bâtonet (Notaire : Jean Chapuis. —• 18 mars 1469) ; — Jacques et Humbert Angellier, de Chanaz. (Notaire : Etienne Beyssonet. — 4 février 1492 ; copié par les soins d'Antoine. Ferrât)- ; — Jean Chadal et Andréa, fille d'Anselme Grand, de. Çhambéry, sa femme (Notaire : Jean Ghavent.—17 mai 1531) ;—JeanduRosset, «peyssonnier » à Çhambéry, d'une maison située près de la boucherie et d'un pré au Colombier (Notaire : Monceau. —- 14 mars 1594).:—-Quittance de Î25 ff. dus par le recteur dé l'hôpital


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neuf à Jean, fils d'Etienne Mojon, de Nezin, pour acquêt d'un servis fait par led. recteur (Notaire : Mermet des Allèves. — 29 novembre 1409). — Obligation de 100 ff. p. p. en faveur dud. recteur par Guillaume Guichon, drapier, et son fils Jean (Notaire : François Mermy.— 1er décembre 1498 ; copié par les soins de François Tronchet).— Quittance en faveur du recteur de l'hôpital neuf par Claudine, fille de maître Anselme Grand, bourgeois de Çhambéry, et femme de messire Claude DonaL, marchand, de 00 ff. p. p. (Notaire : Jean Ghavent. — 15 novembre 1535). — Baux à loyer, à censé et à rente par lesd. hôpitaux : — d'une maison rue Croix-d'Or, procédée de l'avocat Bastardin, à Pernette Apvrillier, veuve de Jérôme Deperse, 100 ff. (Notaire : Borrel. — 23 avril 1701) ; — à Jacqueline Petit. 60 livres (Notaire : Cugnet. — 3 mars 1725) ; — à Jean-Baptiste Silvoz, de Grésy, apothicaire. 75 livres (Notaire : Roissard. — 15 mai 1748) ; — à Claude Chavassine, de Samoëns, maître tailleur de pierres à Ghambéry, 62 livres (Id. — 3 août 1753) : — à François Périer. marchand à Çhambéry, 90 livres (12 août 1761) "; — à César Challent, de Grésy, 60 livres (27 février 17/0) ; — à Charles Liattard, de Pressens, 40 livres'(19 septembre 1788) ; — du four et de la maison de la rue St-Dominique : à Estienna Rolin, veuve de Thomas Christin, pâtissier, 190 ff. (Notaire : Borrel. — 29 août 1694) ; — à Hyacinthe Beauregard, de la Rochettc, 212 ïï. (Id. — 29 mai 1697) ; — à Joseph Dufresne, marchand à Ghambéry, pour une partie, 200 ff. ; à Pierre Colomb, pour une autre partie, 154 ff. (Notaire : Verdet. — 13 juillet 1699) ; — à Jeanne Georges, veuve de Gabriel Collomb, 66 livres (11 août 1723) ; — à Hyacinthe Heurteur, orfèvre à Çhambéry, 140 livres (Notaire : Salomon. — 25 mars 3744) ; — à Marthe Bouvier, épouse du sieur marchand Collard, un appartement, 90- livres (Id. — 31 décembre 1761) ; — à Marthe Bouchard, même prix (Notaire : H.-G. Ducoudray, 9 juillet 1766) ; — à Benoît Charvet, ferblantier, 66 livres (5 septembre 1766) ; — à Eustache-Maurice Chamoux, 100 livres (12 mars 1775) ; — à Claudine Galley, veuve du sénateur Sautet, 150 livres (15 avril 1776) ; — , à François Perrin d'Avressieux, lieutenant aide-major dans la iégion des campements, 182 livres (9 juin 1781) ; — à François Pétellaz, 80 livres (22 mars 1782) ; — à Pierre Bonnet, artiste et metteur en oeuvre. 80 livres (19 niars 1785) ; — du four et des appartements de la rue Juiverie : à Pierre Dupasquier, avocat au Sénat, 65 ff. (Notaire :


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Billiet.— 2 juin 1682) ;— à Bernarde Morel, de Montagnole, veuve de Claude Berrù, de la rue du Bourneau, 720 ff. (Notaire : Verdet. —3 novembre 1690) ; —à n. François Deville, docteur en Sorbonne, chanoine de la cathédrale de St-Pierre de Genève, prieur de Bellevaux, 140 ff. (Id.— 7 mars 1692) ; — à François Morel, de Montagnole, fournier,. 300 livres (Notaire : Salomon. — 21 décembre 1727) ; — à Bertrand Genin, procureur au Sénat, 130 livres, et à Jean Galliard, 63 livres (Id. — 5 décembre 1737),; — à Claude Tardy, de Puygros,.300 livres (Id. — 23 mai 1747) ; — à Marie, fille de feu François Lemaire, avocat à Grenoble, 90 livres (Notaire : H.-C. Ducoudray. — 3 août 1766) ; — à Pierre-Joseph Brun, cordonnier, 78 livres (31 mai 1782) ; — du four de Visingrin, dont le 1/3 du revenu appartient au baron de St-Marcel : à Jeanne Donzel, veuve de Jean-Baptiste Testa, 303 livres (Notaire : Salomon. — 30 juin 1744) ; — à Pierre Pochoy, 303 livres (Id. — 7 avril 1750) ; — à Françoise Pochois, 261 livres (13 juillet 1768) ; — du four de Mâché : à François Morel, de Montagnole, 800 ff., 2 chapons et des braises (Notaire : Borrel. — 27 décembre 1712) ; — à Antoine Fournet, de Drumeftaz, 300 livres (Notaire : Cugnet. — 1<* mai 1728) ; —' à Claude Berru, 322 livres (Notaire : Roissard.— 7 février 1748) ;— du four de la porte de Montmélian : à Aimée Millieref, veuve de Claude Estivin, 310 livres (Notaire : Joseph Saint-Martin. — 23 janvier 1772) ; — d'une maison rue Tupin, près l'église St-Léger, procédée du conseiller Roux :- à Joseph Magnin, 43 livres (Notaire : Falquet. -— 22 décembre-1739) ; — des appartements et caves situés dans l'hôpital St-François : à Françoise Miège, veuve de Jean Chesse, 37 ff. (Notaire : Borrel. — 26 mars 1691) ; — à Jacques Paccoret, conseiller et bourgeois de Ghambéry, 142 ff. .(26 mars 1691) ; — à Claude Georges, pâtissier, 140 ff. et 2 chapons (Notaire : Borrel. — 27 février 1693) ; — à Gaspard Perret, 160 ff., et aud. Jacques Paccoret, 142 ff. (Id. — 9 juin 1694) ; — à Louise Vibert, veuve d'Antoine Delorme, et à Hector de Lhorme, son fils, 50 livres (Notaire: Roissard. — 7 septembre 1759) ; — à demoiselle Claudine Gouverneur, pour son fils Jean-François Genin, 305 livres (19 mai 1784) ; — à Pierre Routin, du Petit-Barberaz; 50 livres (31 décembre 1785) ; — des bâtiments, terres et prés situés à la Moutarde et au faubourg Mâché : à Jean Déjonux, de Mâché, 240 ff. (Notaire : Déperse. — 24 janvier 1693) ; — à Bernard Duret, 245 ff. (Notaire : Borrel.


— 29 mai 1712) ; — des prés du Colombier, de la Magdeleine et de Leschaux : à Pierre Chabert. maître de postes à Çhambéry, 40 ff. (Notaire : Poncet. — 15 mai 1692) ;

— à Pierre Pic, de Çhambéry. 40 ff. (Notaire : Borrel. — 12 mai 1694) ; —- à F'rançois Mugnier. boulanger, 290 livres (Notaire : Roissard. — 26 août 1761) ; — à Claude Girod, blanchisseur, 279 livres (Notaire : Joseph Saint-Martin. — 16 août 1769) ; — à François Rivolin, de Ghambéry, et à Joseph Morens. de St-Alban, 338 livres (Jd. — 13 septembre 1777) ; — à la Ville de Ghambéry (Notaire : Claude Sainl'

Sainl' — 10 septembre 1791) ; — de 2 chambres au faubourg du Larilh : à Aloix Rouleur, « ouvrier en bas de laine de l'hostel de la Providence », 22 ff. (Notaire : Vallet. — 20 mai 1702) ; — d'une boutique aud. lieu : à Pierre Mazet, de Çhambéry, 36 ff. (Notaire : Borrel. —11 décembre 1704) ;

— des biens et bâtiments situés rière S4-Alban, provenant de Victor Girod : à Pierre Mollard, 245 livres, un tonneau de vin du crû des vignes desd. biens, el 2 paires de chapons gras ou 8 livres, au choix du recteur (10 janvier 1777). — Requêtes de Guillaume Ract, serrurier, el de Jeanne Rogef, veuve de Pierre Pic, demandant l'exonération d'un semestre de location d'appartements sis au Larith, incendiés en juillet 1706.

I. B. 63 (Liasse). — 18 pièces, parchemin ; 188 pièces, papier.

1360-1775. — Procédures. — Accord entre Jacques Brunion et Jean Mugnoz, concernant la réparation de certaines de leurs maisons (Notaire : Pierre Clerc. — 13 septembre 1360). — Transaction entre le couvent des frères mineurs de Çhambéry et Amé de Bignin concernant des fenêtres faites dans un mur de l'hôpital St-François, donnant sur le verger dud. couvent. 11 fut convenu que ces fenêtres seraient grillées et vitrées ; qu'il ne serait pas dit de messe la nuit dans led. hôpital ; que les frères mineurs ne pourraient planter des arbres dans leur verger qu 'à une toise de l'hôpital, et qu'à l'avenir le gardien et le lecteur du couvenL ou, en leur absence, deux frères auraient voix délibérative pour l'élection du recteur de l'hôpital. Présents : Jean Verdani, gardien ; Thomas de Orba, lecteur et vicaire ; Hugues d'Ugine, Jean Vachet, Rodolphe d'Hauteville, Jean des Clets, Jacques de Tarenfaise, Guigues de Novalaise, Pierre Sonnas, Pierre Péteillon et Jean Garde,


frères dud. couvent ; n. Pierre de Casalibus, de la paroisse de Chaumont (Calvimoniis), prêtre ; Jean Sauvage, du Pontde-Beauvoisinj clerc, et Michel Olot (Notaire : Jean Eyruard. — 2 mai 1371 ; copie de son fils Aymonet). — Sentence arbitrale rendue par Jacques Faczon, Perronet Amicus, syndics de Ghambéry, et frère Martin, de Tordre de St-Jean-de-Maurienne, entre Amé de Bignin, recteur de l'hôpital neuf, et n. Jean de Fago, seigneur de Moczanio (1), habitant Çhambéry, relative à ia construction d'un mur mitoyen donnant sur led. hôpital (Notaire : Pierre Odin. — 20 juin 1371). — Accord entre Amé de Bignin d'une part, Dieulefit Vachet et Etienne Jacoh, de Curiépne, tuteurs des hoirs dé Jacques Vachet, d'autre part, relatif à deux fenêtres percées dans le. mur de ce.dernier et ayant vue sur l'hôpital neuf. Le recteur dud. hôpital fera boucher ces fenêtres quand il lui plaira (Notaire : Jean Vachier. — 14 juillet 1373 ; copie de Jean Lengueiin). — Conventions entre Pierre de Casalibus, recteur de l'hôpital neuf, et Aymon Marchand dit Colis, cordonnier à Çhambéry, concernant un mur mitoyen à la maison dud. Marchand et à celle où fut l'hôpital des Trois Maries, procédée de Jean le Vieux. Le recteur refera ce mur, à ses frais, quand il lui plaira. Accord passé avec Clément de Ragiez (2), charpentier, et Etienne de S1-Amour, tailleur de pierres. (lalomus) (Notaire : Jean Bergoygnon. — 30 mai 1378). -— Convention avec Pierre Bernard, de Ghambéry, relative à un mur mitoyen entre la maison dud. Bernard et celle où fut l'hôpital des Trois Maries. La dépense de réfection de ce mur sera payée, un tiers par Bernard, et le reste par l'hôpital neuf (Notaire : Pierre des Fontaines. — 3 août 1378). — Accord avec Guillermet de Monterminod, tailleur de pierres, pour cette réparation. Ce mur sera construit au-devant du chemin public ; il aura 3 toises de haut et 2 pieds d'épaisseur ; il sera fait 3 arcs et 3 piliers en pierre ; prix, 46 sols gros tournois (Notaire : Mermet des Allèvës. — 21 mars 1379 n. st. ; copie de Jean Vulliet). — Transaction entre Pierre Perdonnet, de Mâché, d'une part, et Jaquemet Branicard, d'autre part, concernant certaine allée (allôrium) de maison rière Mâché (Notaire : Antoine Girod. -^ 22,février 1386). — Accord avec n. Jacques d'Estrées, jurisconsulte, et n. Pierre

(1) Nous n'avons pu identifier ce nom.

(2) Probablement Rages.


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d'Estrées, damoiseau, fils de Girard d'Estrées, concernant les lods et ventes dus sur la vente faite, pour le prix de ,800 ff. d'or, par Jean du Rhône à Jean Vallier, drapier et tailleur à Çhambéry, d'une maison située à Çhambéry, en la Grand'Rue, et sur Je chemin qui va à la maison de ville (Notaire : Jacques Girard. — 28 novembre 1399). — Sentence rendue par le Conseil résidant du comte de Savoie en faveur de l'hôpital neuf contre Martin Pichet, bachelier es lois, procureur de Claudia, fille et héritière, sous bénéfice d'inventaire, de Guigues Dupont, bourgeois de Ghambéry, et femme d'Ambroise Ducruet (de Croso), d'Ambérieu. Cette dernière est condamnée à payer à l'hôpital neuf 25 sols gros (9 mars 1411). — Sentence rendue par Jean Villicii, bachelier es lois, officiai de Çhambéry, condamnant Jean Sescalci à payer à l'hôpital neuf 33 ff. p. p. pour arrérages de servis dus sur 8 fosserées de vigne sises au Villard de Mâché (30 août 1430). — Sentence rendue par le même en faveur de n. Jean Montion, docteur es droits, prieur du prieuré de Lémenc, condamnant le recteur de l'hôpital neuf à relâcher aud. prieuré des vigne, terre et châtaigneraie qui se mouvaient du fief de Lémenc (28 mars 1452 ; acte rongé en partie). — Transaction entre l'hôpital de Mâché et Claude Dumollard, notaire à Ghambéry, ex-receveur des comptes, relative à l'échange d'une maison contre 4 vaisscls de froment de servis annuel. Led. Dumollard se libère de ce servis en payant 40 ff. (Notaire : Antoine Latard. — 21 novembre 1458). -— Subhastation en faveur de l'hôpital neuf contre François Fabré, en sa qualité de tuteur d'Eynard, fils de feu Laurent Fabre, d'un pré contenant 10 seytorées, situé au Colombier, lieu-dit en la Picardière, du fief des n. de Belletruche ; prix, 34 ff. Par ordre du Conseil résidant du duc Louis, n. Claude de Revel. vice-châtelain de Ghambéry, et Martin Florat, notaire juré et curial du château, en présence de témoins, mettent le recteur dud. hôpital en réelle possession de ce pré par la remise entre ses mains d'une motte de terre et d'herbe dud. pré (Notaire : Martin Florat. — 29 janvier 1461). — Transaction entre le recteur de l'hôpital neuf et Etienne Trop dit Passerat, concernant certaines pièces de bois à la muraille dud. hôpital, du côté de l'Albane. Arbitrage d'Humbert Chcvricr, avocat, docteur es lois, Claude de Revel et Jean de Charansonay, syndics, Jacques du Pont, Boniface de Chevelu, Jacques Lambert, Jacques Brunet, Jean Chapuis et Pierre Philibert (Notaire : Antoine Girar-


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det. — 15 mars 1464). — En présence du notaire et des syndics Claude de RêveTet. Jean de Gharansonay, lëd. recteur affirme que led. Trot a contrevenu à la susd. transaction. Les syndics promettent de lui faire justice (Notaire : Pierre Bernard. —- 10 avril 1464). — Sentence arbitrale rendue par Jean de Valle, officiai de-Çhahlbéry^ Jacques Morel, docteur es lois, procureur patrimonial et fiscal général, Claude Vallier et. Pierre Farfeih, syndics, condamnant: Etienne Trop dit Passeràt à abattre des latrines et autres constructions élevées sur l'Albanè et s'appuyant au mur de l'hôpital neuf; (Notaire : Claude Garrel.-— 2T: décembre 1464). — Accord entre le recteur de l'hôpital neuf) et François Bochét concernant l'appui de certaines murailles (Notaire : Pierre Chapuis. — 2 décembre 1512). —,:. Procès au Parlement de;Sàvoië du couvent S^-Antoine deChambéry contre l'hôpital neuf aU sujet de l'échangé fait en 1594 par n. Guillaume Dufour, jugé-maje de Savoie, et led. hôpital, d'une maison située près de la grande boucherie, sur laquelle le couvent a hypothèque, contre une maison sise à Nezin (1595-1608) ; copie de lettres royaux d'Henri IV.ordonnant la comparution des parties devant le Conseil à Ghambéry (2 février 1601). — Arrêt ordonnant la remise de la maison delà boucherie aud. couvent. — Cession par n, Charles , Dufour, : seigneur dëMérande, de.; 2 pièces de pré et d'une grange sise au Verney, en cùmpehsatioh de la perte de lad. maison (1608). — Lettres de terrier du duc Charles-Emmanuel pour les hôpitaux de StFrançois et Mâché (26 mai 1616). — Requête au Sénat de Me Louis Oddinet, sieur dé Montfôrt, 2<- président auSénat, ayant -droit; de Rd Louis dé GorrevOd, abbé de St-Paul, pour la réfection d'un chemin allant de ses moulins des Charmettes au pont deTAlbane et passant sur les prés de l'hôpital St-François et autres, au Colombier (15.62 ; copie du XVIIIe siècle). — Arrêt du bailli de Ghambéry condamnant l'hôpital neuf à payer à n. Pierre Gay, fermier des revenus du prieuré de Lémenc, lés lods dus pour l'acquêt fait par; led. hôpital sur n. Gaspard de Leschaux de 2 seytorées de pré sises au Colombier (1568). -— Procès au Sénatde l'hôpital St-François contre h. Jean-Baptiste Costa, comte du, Villârd, seigneur de Cernex et dé la Motte, président de là; Chambre des Comptes, au sujet de la construction, par ce dernier, d'une maison devant led. hôpital et sur une partie du Verger du ■ couvent de St-François, à lui vendue par Bernardin dé Launay, docteur en théologie, « provincial e%


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«commissaire général de là province de St-Bûnaventure « des frères mineurs conventuels de S^-François»(1654).— Procès au bailliage de Savoie des hôpitaux St-François et Mâché contre : Me Claude Cagnoh, notaire, et Louis Vernier, procureur au Sénat, au sujet de réparations à faire au mur mitoyen qui séparé leur maison des bâtiments et cour intérieure de l'hôpital St-François, lequel mur va delà rue Croix-d'Or à l'Albane (1767) '■;■ — Etienne Ghapot et Antoine Brun, charpentiers à Çhambéry, relatif ; à là démolition de la partie restante de l'ancien bâtiment de l'hôpital Mâché, et à sa reconstruction à la suite de la partie nouvellement bâtie, jusqu'au pont du Vernây (1769). — Accord entre François Gariod, recteur desd. hôpitaux, n. Joseph-François Gonzié, comte des Charmettes, et François Joris, pour l'établissement d'Un chemin au. Colombier; Mappe des lieUx (1775).: '-"' : b''.:'. ::;; '

I. B. 64 (Liasse).— 17 pièces, parchemin; 13 pièces-,-papier.

1406-1790. — Barberaz, Ghanaz, La Ravoire, Lëschaux, — Ratification par Jeannette, fille de Jean du Péage (de Pedagio), de la Vente faite au recteur dé l'hôpital neuf, par Barthélémy Motet, époux de lad. Jeannette, d'un servis annuel de 2;sols et 6 deniers gros, hypothéqué sûr un pré sis à la Maladière,' paroisse de Barberaz (Notaire :: Mermet des Allèves. —- 14 janvier 1406 ; copie de JéaU Vulliet). — Quittance aud. hôpital par n. Guigues de la Ravoirë'de.122 ff, d'or et de 6 deniers gros tournois, montant de la vente de divers servis (Id. — 27 septembre 1406 ; copie).—-Reconnaissance en faveur dud, hôpital par n. Guigues Lëschaux, juge-maje de Savoie, de 3 fosserées dé vigne sises à Lëschaux, près de.celles de;n. Pierre Grangié, damoiseau (Id. — 6 octobre 1408). -—Acquêts: par Jean Buxi, boucher-à Ghambéry, sur Claudâ, fille de feu Jean-Guigues Ruffi, de St-Champ au diocèse de Belley, et femme de Jaquemet MaUjon, chapelier, d'une pièce de terre d'un journal sise au plan de la Magdeleine ; prix, 6 sols gros tournois (Notaire :Segnioret Guionet.— 2 décembre 14,17 ; copie de son fils Nyc.olet) ; — par Jean de Ruffi sur Jacques Roffier, d'un journal de terre situé au territoire de la Maladière de là Madeleine (Notaire : Antoine Marcet. — 9 avril-1420). —Vente par Claude Titinaz dit Buxi, à Antoine de Mauranna, notaire à Çhambéry, d'une


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pièce de terre d'un journal sise au plan de la Magdeleine (Notaire : Pierre Bovier. — 25 février 1447). — Acquêts par l'hôpital de Mâché : sur Jean et Alexandre Gontèlland, de Barberaz, d'un vaissel de froment de servis annuel, dû rière led. lieu (Notaire : François Héretier, — 14 février 1461 ; copie de son fils Jean) ; — sur Pierre Ruffier dit Gornet, de Chanaz, d'un servis annuel d'un vaissel de froment, hypothéqué sur une pièce dé vigne de 3 fosserées sise à Barberaz, lieu dit à Logerey (Notaire : Jean Pussin. — Il mai 1531). — Acensement fait à Jean Albi, de Barberaz, par Marguerite, veuve de Michel Beyssôh, d'un journal dé terre situé au territoire de Chanaz, lieu dit « ou Courtiacz », pour un cens annuel d'un demi-vâissel de froment payable à la fête de l'Assomption (Notaire : Eustaçhe Vibert. -— 9 mai 1528). — Quittance de lod faite parie censier de la commanderie de St-Àntoine de'Çhambéry, de 16 journaux de terre et 2 seytorées de pré à LeschaUx (Notaire : Bernard Régis. — 5 novembre 1540). — Vente faite par n. Pierre Bonaud, en faveur de Gaspard Massier, de 3 journaux de vignes situés à Leschaux-lès-Chambéry, pour le prix de 200 florins, « receuz realement... tant en vingt ung escUz « dor ou soloil que le reste en monoye» (Notaire : Ballin. — 27 février 1542)..— Vente, sous, condition de rachat, par n. Pierre Bonaud, bourgeois de Çhambéry, à Amé Prévost, « hoste du logis.du Lyon », de 3 journaux de, vignes,: de 16 journaux 1/2 de terre, de 10 seytdrëès de pré et d'une grange sis à Lëschaux ; prix ; 1.580 ff. p. p. (Notaire : Bernard Régie. — 22 septembre 1544). — Vente par le même au même de 6 seytorées de pré en 2 pièces à Lëschaux, moyennant 480 ff. p. p., le servis d'un vaissel de froment dû au vicomte et 2 vaisseaux de froment dus à la cure de Barberaz-le-Grand (Id. — 16 décembre 1544). — Vente, soit rémission de lieu et place, en faveur d'Ame Prévost, faite par Gaspard Masier, de 3 journaux de. vignes situés vers. Leschaux-lès-Chambéry, et d'une dêhii-seytorée de pré au même lieu (Id. — 19 décembre, 1544). — Revente de 2 seytorées de pré, en faveur d'Ame Prévost, par Pierre Vulliermier, moyennant 200 florins « reallement livrées en troys « doubles ducas, troys ducas, cinq escuz ditallie,vingt huict : « escuz soloil et le reste en mohnoye » (Id.— 2 avril 1545 ; copie de Louis Perrod), — Acquêt par l'hôpital St-François sur n.Pierre Bonaud du droit de rachat dés biens mentionnés ci-dessus légués aud, hôpital par Amé Prévost (par testament du 10 décembre 1544) ; prix, 300 ff. p. p. (Notaire :


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' Louis Perrod. — 11 août 1549). :— Revente passée par Bartholomée Barillicr, en son nom et en celui de ses enfants, de la moitié d'une pièce de vigne provenant de Jean et Claude Rossier dit Cappitan, située à Chanaz, territoire de Barberaz, à Jean Quimier, marchand de Çhambéry, pour le prix de 46 florins 8 sols (Notaire : Claude Rochêt. — 8 avril 1554). — Acensement à Pierre Monin des vignes rière Lëschaux et La Ravoire, et de 3 journaux 1/2 de terre au « plein » de la Madeleine, pour 410 ff. et 16 charretées de foin « pour estre employées auxd. vignes » (Notaire : Borrel. — 26 décembre 1701). — fiail à ferme par l'hôpital St-François et Mâché à François Mugnier, de Vallières, boulanger à Ghambéry, de tous les biens situés rière Lëschaux. la Magdeleine et le Colombier ; censé annuelle, 290 livres (Notaire : Roissard. — 26 août 1761). — Etat des servis dus oud. hôpital rière « Barberaz-le-Petif » (1775). — Affranchissement par led. hôpital de tous droits féodaux : en faveur de la commune de Barberaz ; prix, 600 livres (Notaire : Louis-Joachim Léger. - 8 mars 1779) ; — en faveur de la commune de La Ravoire ; prix, 200 livres (Id. — 13 juillet 1785). — Avis de mise en acensement des biens des hôpitaux situés rière Montagnole,'St-Cassin, Lëschaux et le petit Barberaz (9 août 1790).

I. B. 65 (Liasse). — 15 pièces, parchemin; 33 pièces, papier, dont 1 imprimé.

1376-1791. — Bissy. — Reconnaissances au profit des hôpitaux de St-François et de Mâché : par Antoine de Magniétan, de Cognin, d'une pièce de terre de 5 journaux 1/2 sise à Chiron, lieu-dit en les Combeftes ; servis annuel, 6 vaisscls de froment .(Notaire : Michel Domengii.— 22 juin 1376) ; — par Catherine, veuve de Guillaume ■d'Ambléon, de Mâché, d'une pièce de terre et vigne d'un journal, et d'une maison, le fout sis à Chiron, lieu-dit au Bozet; servis annuel, 3 quartans de froment (Notaire : Pierre Granct. — 24 février 1383) ; — par Guillaume Choudit, de Bissy, d'une pièce de terre sise à Chiron (Notaire : Mermet des Allèves. — 2 octobre 1407) ; — par Pierre Latard, de Bissy, .d'une fosserée de terre sise à Chiron, lieu-dit en les Risses ; servis annuel, 2 deniers forts (Id. — 11 novembre 1409 ; copie de Jean Vulliet) ; — par Jean Ribet, de Bissy, d'une pièce de terré d'un journal sise aud. lieu ; servis annuel,


■,,....-.;■ i.^^j^^yy^b'-bbbbb ■'"';bb'':

2 - quartans de froment .(Notaire -':■ Pierre Philibert. —'■ 11'i&:. vriervMslS) !b>^ par h,;;, François ; et Pierre, Marchand * :fils;' dé feu Jacques Marchand, docteur es lois, d'un journal-de terre sis à Ghifon ; servis annuel, 1 yaiséel de froment (Id.;—-

8 mars : 1446)-. — Reconnaissance, en: faveur de nobles Huinhert et Claude: de^Bpnivàrdrfaite^ar Jêanffils de'f|éuVi Pierre Burgod, meunier, ''.dé-'iÇ losserëës de; vigne, ■«'-par"; « indivis ce lied, avec l'hôpital neuf de Çhambéry », situées en la Picardière, lieu-dit dû Villard ^Notaire;: Guillaume

' Arëstel, H-^:^septembrëTlâ^Tj,1;:^: Cession par le rëçteûrixlë;: l'hôpital; neuf, à Jean. Vincenti, ^e> tous les .droits qu'il, petit avoir sur une pièce de terré et .curtil de 3 fosserées T/2,.

,aveç-unë maison, situées aux Çharméttes, .lien-dit b:ijv Serimrderiai,», ; que VDomengët Vincenti; chapelain "dûâ..; hôpital,; avait acquises, de; .Jaquette 'Villiët,, veuve''de Jaquëmet dé Mârsy,, pour léprix dé 36 sols gros, par açtô du 24 avril 1395 passé devantle notaire -Jean Ruffiëf, En : échangé:led:,;iJeari' ^ncenti-^

droits sur T.vâissel de froment de servis annuel à, lui--dû par Pierre Basset, de:la paroisse de Bissy, sur-3 quartans de froment de servis,;ànnuel: dus par-Jean Hëmy, dé lad..

= paroisse, èt;sur 12 gros-et::2 -félines :de;;serv|sJannuel. dûs; par Jean Maréchal, habitant; de Ûhanlbéry, jadis acquis par Mermet, Georget et Doinënget Vincenti de. Jean Riçhê.

Riçhê. bourgeois de Chambéry.j. au prixde 59.s.qls 2 deniers

- gros, - suivant acte rëçh: parsPierrë Gari-ët;■ le- 6, "avril 1398 (Notaire : Jèân Parilliat, —-3i/décënïbr-ë 1401).^-- Acquêts par-lesd: hôpitaux : sur.n,, Jean de Candie, damoiseau, -de divers servis:dus ri ère Bissy (Notaire :v Mermet des .-AllèVës, —- 24;janviser :1378 'Jcqpie'dëf'ïéari'Vûlliét)■■';' —;surn,; Louis: delà Fontaine, bourgeois de Çhambéry, d'un pré de- 2 seytorées sis à-B.issy, lieu-dit en la. Prila,, soit au Chan et ; prix, 35 ff, -p. p.. (Notaire : Pierre Philibert,,-— 6 novembre 1453) -;, — sur Guillaume Basset, d'ulifijoUrnàl<dë'terre;sis;à Bissy ^ liëu-dit en Ja Riaz ; prix, 20 ff. (Notaire ^JacqûésBfunet:-^'.

9 août "1460) ; — sur n. Benoît de Prâdelle dit Authurin, boùrgèois: de ^Chambéry^ d'un=sërvis. annuel d'unvaisseLdë

; froment et; d'un dériiër fôrt;;!hypothéqué sur'--.;2'r journaux de terre sis à'Bissy ;prix, 30 ff ...p. p. (Notaire :piërre'Glîàpuis, r— 9 septembre: 15ll).,-— Albërgèment par l'hôpital neuf : à Etienne. Girard,'dé Bissy,u'unepièceyde térrëde; ;3 journaux sitùëe-à''Ghifon;; Servis annuel,'6 qhartans;dé froment (Notaire : Jacques Brunet.—- .27: mars 4460) ;; '— à Etienne Chalod dit perrotin, de Bissy,: d'une pièce de


,■■;■;■ ;. — 55 — : ; ,

terre d'un journal sise à Chiron ; servis annuel, 1 vaissel de froment (Notaire :■ Pierre Philibert, — 18 mars 1465). — Vente par Jacques et Claude Tochon, de Bissy, à Etienne Canet, procureur à Çhambéry, d'une vigne de 4 fosserées, sise à Bissy, lieu-dit à Beauregard ; prix, 6 écus d'or sol (Notaire : Amé Demùrs. — 3 avril. 1548). —- Acensement; à Joseph Vial du domaine de la ' Moutarde, y compris les 4 pièces de pré situées rière Bissy ; prix, 230 livres (Notaire : Roissard. '—27 juillet 1753). — Bail à ferme par led. hôpital à Jacques Amôudry, de Châteauneuf, de 4 prés sis à Bissy et du domaine de la Moutarde ; censé annuelle, 224 livrés et 10 sols (Notaire : Saint-Martin. — 13 janvier 1769). — Contrat d'échange entre les nobles frères Perrin et Laurent, associés -pour le canal d'Albane, d'une part,-et Jean Deperse, d'autre part (Notaire ; JeanPierre Ripért.—-; 9 avril 1776). — Aliénation par led. hôpital à n. Victor.et Joseph Laurent de Saint-Agnès et à n. Claude et Simon Perrin, concessionnaires du canal devant servir à arroser la Grande Prairie de Bissy, les prés et hlachères de Pugnet, de la Motte, de St-Ombre, de Voglâns et du Bourget, de 218 toises du pré de Bissy, moyennant la somme de.245 livres et l'arrosage gratis dud. pré (Id. — 3 mai 1776)- ^—- Affranchissement par led. hôpital de tous, droits féodaux ; en faveur de n, Joseph-Nicolas de Comnènë pour un pré d'un journaïsis à Bissy ; prix, 2.745 livres et 6 deniers (Notaire : Benoît Magnin. — 2 septembre 1778) ; — en faveur de la commune de Bissy (prix, 3.700 livres) et de celle de Montagnole (1.250 livres) (Notaire : Louis-Joàchim Léger. — 25 février 1784). — Requêtes concernant les affranchissements (1790-1791).

I. B. 66 (Liasse)..—■- 14.pièces, parchemin. .

1354-1564.— Ghamhéry-le-¥ieux, Sonnaz, KEontagny.— Vente à Guichard d'Hauteville par Hugonet Boysson, de Chambéry-le-Vieux, d'un pré. d'une seytprée et demie, sis à Pugnet ; prix, 4 ff. d'or (Notaire; : Pierre de Tyohs. — 24 avril 1354). — Sentence rendue par l'officiai de. Ghambéry pour,l'hôpital neuf contre Guigues Viffred, concernant des servis dûs sur une pièce de terre d'un journal et demi,: sise à Baissy, lieu dit au Grand-Champ (26 mars 1379), — Albèrgement par l'hôpital neuf à Thomassét Garin, d'un pré d'une seytorée sis à Baissy, lieu^dit au


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Rivet ; servis annuel, 1 quartan de froment (Notaire : Jean Bergoignon. —18 mars 1392 ; copie de Silvèstrê Vallier). — ' Albergement fait par Pierre Vallier à Jean Sçmdrihoci (?), de 3 parts' d'une seytorée dé pré située au territoire de Baissy {sic) (IdJ — 18 janvier 13.94).— Michel RiçharmeV 1 dé Sonnaz, donne quittancé au recteur de l'hôpital neuf de 4 actes di'hommage de Michelet-Grimiér, bourgeois ;de Ghambéry, mercier, oncle dud. Michel Richarme, ; et de , Perronet Grimier,, datés respectivement, deux du 20 avril:: 1343, le 3e du 9 avril 1394 et.lè"4^du 27 janvier 1408 (No-' taire : Pierre Magnin. — 30 décembre 1418). — Obligation en faveur de l'hôpital neuf par François et Michelet Richarme^ de Sonnaz-Bas, bourgeois dé' Çhambéry, de 200 ff. p. p:, pour cession de pièces de terre à Sonnaz ; (Notaire : Pierre Coppier. — 23, janvier 1419). -—- Obligation -, en faveur dud. hôpital par Jean Richarme, de la paroisse de Sonnaz, de 2 sols et 6 deniers gros (Notaire : Antoine Marcet. ■'•— 14 décembre 1430). — Vente à l'hôpital neuf par Jean Beçli, de Chambéry-le-Vieux, d'un pré de 2 jour-; naux, sis à Ghambéry-le-Vieux, lieu-dit au Verger rond (Notaire : Pierre Vallier. — 4 décembre 1453) ; — au recteur de l'hôpital de Mâché par Jean Monderat, de Montagny, d'un demi-vaissel de froment de censé annuelle.; assigné sur une seytorée de pré sise «. in. mata combela »;■ au territoire de Montagny ; prix, 5 florins (Notaire : Etienne Boyssonnet. — 12 mai 1488 ; copie d'Antoine Ferrât). — Reconnaissance par Jean de l'Hôpital, boucher à Ghambéry, en faveur de,VWe frère Vincent Malet, chevalier de Tordre de S* Jean de Jérusalem, récepteur.dé Savoie, d'une pièce de terre d'un journal, sise à Moraz, lieu-dit en Piru (Notaire : Jacques Malet. — 31 mars 1435). — Reconnaissance en faveur de l'hôpital de Mâché par Guillaume Briod, de Mpraz, paroisse de Chambëry-le-Vieux, d'un journal de terre situé à Moraz ; servis.annuel, 5 mouduriers de froment (Notaire : Pierre Boyssonnet. — 1er août 1438). -— Autre reconnaissance de la même terre par Jean Briod (Notaire : Pierre Tarin. —; 25 octobre 1466). — Vente par Pierre Colin, bourgeois de Çhambéry, à François Grarison, de Sonnaz, d'un journal et demi de terre à Sonnaz, lieu4dit; Ântigny ; prix, 23 ff. (Notaire. : Claude Chambon, — 24 juin 1539). — Vente par Benoît Morand à Aymond Viviànd, de 2 pièces de terre sises à; Montagny, .lieux-dits en les Teppes et en Brachet (Notaire : Pierre MaTquet. — 31 janvier 1564).


:.;;:1.B. 67 (Liasse),— ï-9 pièces,- parchemin ; .: ; : J5Q'pièces, papier.

14Q1-1;792.— Ghignîh, Torméry, Villahoùd, Franchi.

"^'.P,éçônnàissançës;;au profit des:hôpitaux ;dè S^FrançoiSétdë Mâche par •; Girard Faro/fedevSaviiliaip,;;et;Mifchéîëtte -- Jacet;.;d'Entremdnt;: sa- fêriimê, de 8 fosserées de vigne; sous St-J.epire, lieu-dit « àz Viljârboz », près de la vigne; du nommé Bajqz, de Çhignin, et ..de: celle desd. vendeurs, du fief.du.prieuré de S-^Jeoire: et-déâ"héritiers de mëssire Pierre de Vërdqh,-chevalier, confinée aussi par le chemin public - de Chamhéry à Montmélian ef la vigne d'Henri de Çhignin. Le recteur, Pierre dé Casalibus, ne pouvant la cultiver, ralbergë âiix'd. Giraïdêt Miçhelette, nioyennant le domaine direct ët;5: florins dlbr de servis annuel (Notaire : Merinet des Àllêyes. —t ÎQ-juin;l40,i) ; ;—-Jean Pollier, deMarles, parôissë.'depuygrp.s, de fosserées de vigne sises à Torméry (Id. —; Ô.ayrU; 1405. ; copië-dë Jean Vulliet) ; — Guigues Tissot, de Chigriin, de vignes et terres aud. lieu (Id. --- 30 juillet 1407 ; copie du iriême) ; -— Jean-de Fontane, dePuygrôSj d'un çhpsàl de maison sis à Çhigriin:'(Notaire;;; : Pierre;Valliër, — 3;ëëpté;rnbre 143.5) ;;;— n. François Pâyri, de, Ghignin, de % vaisséls de, frômënt de servis annuel (Notaire:; Pierre Boyssonnet..^ 30 juillet 1445 ; copie de son fils Etienne) ; —- Vinèênt Girod dit Çuginët, de 3 fosserées 3/4 de Vigne, situées à Çhignin, lieu-dit; en'la Perrière '(Notaire : Pierre Philibert,,—-14 octobre .1447).V^- Acquêts" par lesd.; hôpitâxrx;sUr : Girard Carolli, de 3;È. p..p,:dé servis annuel,'dûs sûr 27 fosserées de vigne sises paroissede :■ St-Jeoire, lieu-dit « in- Villarboz », près delà;, vigne de Pierre Arnblard, maréchalj de la vigne de, Burnon""de Ghignin, chevalier, :çt; des S;cheminsIpùblics de Montmélian ;",à St-Jëoirë ;ét:dë St-Jèoire à Çhignin ; prix, 60;lIoriris:(Nô-- taire :,'Jean Pichet- — 28 iriars'1410 ;■ copie;de sonSîils Martin) ; —: Thomas Former, apothicaire % Turin,: habitant Ghambéry, de 5: sôls: gros de servis annuel dus ; sur , 40 fosserées de vigne; et 4 .seytqféës de pré sises à Ghignin, lieU-âitMn'Villàbôud (Notaire : Frahçois;de Sâint-Ainour^ 9 septèriibre 1413 ;,copie d'Urbain Rouget) ; -— Jaquëmët de Çhaïnbéry dit Jâquef : et Catherine, sa femme, fille; dé féu h. Henri de Chigriin, de 5 ffv.d'ôr de servis annuel ayec le direct domaine; sur 4 sëytofées de prë sises dessous' Tor-, méry lieu-dit «en Seliàfreyla•» :;prix, 100 ff. d'or (Notaire : .',


' ; ;-;, ' — —^'58 — y- " ";: - : ' ï : b.

Philippe ;dô;;Çdghin^-— 28;;juin/l4l4)'■;' -^- iL Jean Girard:' dit Ghinallier; bourgeois de Çhambéry, de 5 setiérs :de ym plus .19 sols; ;èt 8 ;;deniers: forts dé servis :annuèl dus rière;

-Chigriin, : Arbin : et/Montmélian ■;; /prix;, 1QQ ; f f. hbh: poids,",. (Notaire : Pierre Philibêrte--— 15'février 1442)b— Pierre Mathieu, notaire à Mâché, 'de ,5 -ff. de servis annuel- dûs

; sur 40.fosserées de;yighê,;;5;g:eytp,réës de pré et; 2/journaux;; de/terre situés à Villaboùdfid. — 2i'maïs;1448) ; — Jean;. Benoît dit Copier, de.Chigriin, de ôquaftâns d'àvoirië de; servis annuel,; prix- 80 ff.pvp.,' somme remise'par n. Jèân' Chàbbdj fils de feu h. :.Barihèleriii;Ghàbbâ;; chevalier, qui; l'avait léguée à l'hôpital dé;Mâché':-(4 juillet 1452) '-.;'-;— '..; Pierre Càllet, cordonnier, à .Çhambéry, de 2 ff. p." p. de

", servis ^annuel; dus sûr 8 fOslêrées ;de vigne-sises, % Tormëry'f (Notaire:: Pierre Chapuis.;^- 20 mai 1505)',; —-Pierre, fils de. feu Jacques: Gamin, '.dè-,To'rmër-y, de 2. petites vignes contenant■ 29, toisés, situées lieu-dit aux;Grandes,Vighès; contre une vieille hiasure :bù; ëlaiërit autrefois-une màisph.;.;, et une grange qui Ont été .détruites « par lès guerres » (Notaire ; Verdët, —- 28/août T6J98). — Subhastàtions;en- f ayëur :

. de ; ITiôpitâl-riëuf contre 'ï'piérieGugnét^jdé ;7 iossérëes ,:de.... Vigne sises à Ghignin, liéu-dif-en; là: Perrière (Notaire;; : Henri. Philippe. — ' 14 septembre:; 1446)■■'.;: "— Aymonet. et Antoine Georges, de Curienne, de,6.'fosserées de.vigne sises à Torméry, liëu-dit «'■; oh Hùtys >>: Mise-ëri possession.par;

possession.par; du,Pont; vicë-châtëlàiri dé'Moritméliàn, en suite de: lettres exécutoires du Conseil dû; duc-/LbUis . (Notaire■'•'-.: ; Pierre Ppghiëht. --< 26:ndvSmbré:ïl450):. — Procès; au-:bail-'; liage de Belley et, par .appel,,au Parlement de Dijon,:de:h, Scipion Duport, seigneur de Pierrë-Gliâtêl, la Balnlè ef la, Bâtie:,- de,::n,, Prosper :de,.Mêntiiony:/baron:;.de. .Rôchefort,,;ét:,' de ri, Mauricëde Mbntfort, seigneur de Çôûz, c.omrije ayants- " droit de; Péronne,/Charlotte et Suzanne, de Migieu leurs femmes,; filles de feu n. Warin dé Migieu ;èt de Remette; de

jMallet; d'Yenrië,:contrënsGui Trùc.;et jéànne,;lflle dé;fêûGuillaume Gariod,; sa femme, relatif à: la possession<"de plusieurs ' vignes sises à Torméry,' vendues en 1570 aud..' Guillaume.pariodJpar- Përnettev;dë' Mallet, .(1536-I62g|.; Pièces de.procédure : « 'ç'bntrat■■'■'d'!a■ss.ept^''î^.'é.n:■■;fey'e^r■■■;.âfe■'. Philiberte, fille de'n.;Jean:d'Oncleu,,par Jacques de M.alle't: (1431); ; —-vente du château; de Nathage;par n,-Sébastien;' de fiôntbel/â n. Claude%&■ Gaspardvdè fflgieu-(24Vnoverit/- bre" 1519) ; —- testaments,,dë n, Lëônard'de Migièu (5 juin 1531 et 26 janvier .1536 ; /copie du xvii^sièçle) ■;-— testa-


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îpentde.n, Glaudé/dë Màllet* seigneur de Gollet; y figurej comme témoin, h: Philibert de Pingoh, baron de Cusy, conseiller d'Etat et référendaire de Savoie (27 août 1570 ; copie du.xvne siècle) ; — rôle et confins des biens de n. Gui Truc, sis à Torméry, du fief de Françoise de Cdysia,

..femme du sénateur, de Gharpenne (1610) ; — copie de lettres royaux de. Louis. XIII du 12 août 1614 ; — arrêt du Parlement de Bourgogne condamnant n. Gui Truc à relâcher lesd. vignes aux demandeurs ; — lettrés exécutoires de n. Antoine Ghampier, sieur de la Faverges, bailli du Bugey, requérant dû Sénat de Savoie l'exécution dud. arrêt «s'offrant en cas pareil ou plus grand faire le sembla« ble » (21 janvier 1623). — Vente en faveur de PierreClaude Mistralet par Pierre Perriod de 2 « choseâûx » de maison et d'une pièce de vigne de 6 fosserées à Torméry, d'une pièce de vigne de 2 fosserées aud. territoire, lieu-dit en Platet, de 2 pièces de bois sur la montagne au-dessus dé Torméry, lieu-dit « en la Teppala » et d'une autre pièce dé bois lieu-dit « en Rochi parrochia », le tout pour le prix de 43 ff. p.p., chaque florin valant 12 deniers gros, monnaie de Savoie (Notaire : Pierre Brissod. — 15 octobre 1471). — Vente par n. Gabriel-Noël de Bellegarde, écuyer du roi, à Claude Gonet, de Torméry, du droit de rachat qu'il a sur un pré situé aud. .lieu, vendu en. 1560 à Jean Berlioz, bourgeois de;Montihélian (1563).'■—Vente par Jean, fils de feu Louis Gamin, de Torméry, à Guillaume Gariod, procureur au Sénat, de.3 fosserées de vigne situées à Torméry, lieu-dit au clos derrière chez Gamin ; prix, 120 ff. (Notaire : Noël Dagniat. — ,25 janvier 1575). — Acquêts par. Théodore Boccoii, .procureur au Sénat, sur h. Gaspard Vectier, me auditeur de la Chambre des Comptes, d'une obligation de 2.850 ff. passée par n. Alexandre Truc et hypothéquée sur des vignes sises à Torméry (Notaire : François Coste. — 24 février 1638) ; w- sur François,, fils de feu Guy Gordon, bourgeois de'Montmélian, de 3 membres d'une maison et d'un curtil situés à; Torméry ; prix, 560 ff. (Notaire : Maxime Vaïlet.-— 13 /août 16.48). — Requêtes et lettres.pour les directeurs de l'hôpital de Mâché contre Jean-Frânçois Jay, tuteur des enfants du sieur avocat Truc (1655-1656).

'^Acensement par lesd. hôpitaux : à Pierre Sonnet, praticien à Çhambéry, des vignes procédées du procureur Boccon situées rière Torméry, Arbin et Montmélian. des prés de Chavor,et des prés et blachères situés: entre les .Molettes et le Monnet,' lieu-dit en Coysin, procédés dud. Boccon et


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de Genin Beytaz ; censé annuelle, 1,100 ff. (Notaire : Pierre Vulliod. — 10 janvier 1677) ; — à Claude Dunant dit Girard, de Torméry, des vignes de Torméry et d'un pré situé à «Loyfolly », paroisse de Francin ; censé, 133 livres (Notaire : Salomon. — 8 janvier 1723) ; — à Claude Girard dit Reydet et à Louis. Mu'zet, de Ghignin, dês; vignes dèTôrméry et du pré de Francin (20 janvier 1753) ; — à Pierre, fils de feu Philibert Bertholet dit Prandetaz et à Anthelme Chiflet, de Çhignin, des vignes de Torméry ; censé, 170 livres (Notaire : H.-C. Ducoudray. — 1.1mai 1777). — Inventaire des meubles des pauvres qui se sont trouvés dans la maison de Torméry,'provenue du sieur Boccon (11 mars 1717).—: Affranchissement par François Gariod, en Sa qualité dé recteur des hôpitaux de St-François et Mâché, et par frère Paul-François Raoux, du Pont-St-Esprit, frère conyers de la Grande-Chartreuse, agissant par procuration de Vbie dom Burnod Signoret, procureur syndic dud. couvent, au profit de la communauté de Çhignin et des particuliers possédant biens sur lad. commune, de tous droits féodaux, fiefs, lods, hommages/ tributs, etc... moyennant l'indemnité de 130 livres, pour les hôpitaux, et de 140 livres pour led. couvent (Notaire : Louis-Joachim Léger. —■ 11 septembre 1788). — Etat des servis dus auxd. hôpitaux rière Francin (1792).

I. B. 68 (Liasse). — 26 pièces, parchemin.; 40 pièces, papier.

1337-1792. — Cognin (Chalod, Biolley, Revériaz, Villeneuve). — Donation par Jaquemet Moine -(Monachi), de Chalod, à son fils Lageret, d'une pièce de "vigne de 8 fosserées sise aud. lieu, du fief de Guillaume de Bignin (Notaire : Pierre de Tyons. — 9 mars 1337). — Albergement par Jean Morier dit Noir, de Chiron, à Perronet Granet dit Cûalvet, de Chalod, d'une châtaigneraie de 3 fosserées sises à Chalod ; investiture par la remise d'un bâton (Notaire : Jean de Vilario, — 11 avril 1339). :— Ventés aud. Granet : par Jacquemet Granet, d'une pièce de terre d'un journal sise à Chalod, lieu-dit au Champ de la Fontaine (Id. — 28 décembre 1342) ; — par Martin, fils de feu Jean Vilielli, de Cognin, d'un journal de bois sis à Cognin, lieu-dit « Buet del for » ; prix, 3 sols gros tournois d'argent -(Notaire : Michelet Chaméssate. — 28. mai 1346), — Reconnaissance à Jeannette, veuve dé Pierre Odîn,


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notaire à Chambérjr, par Antonia, fille dé feu Antoine Granet, de Chalod, femme de Guigues Duchêne, d'Onçin, boucher à Çhambéry, d'une pièce de terré sise à Ghalod (Notaire : Jacques Vilarii. — 16 novembre 1388).—- Vente en faveur d'Antoine Ghinallier, prêtre, par, Jean Boisson et Catherine Biolley sa femme, de 3 vaissels de froment de servis annuel sur 2 pièces de terre et de vigne situées au Biolley ; prix, 22 sols 6 deniers gros tournois (Notaire : Mermet des-Allèves. — Ie? juillet 1392). .— Acquêts de l'hôpital neuf et de celui.de Mâché. :„sur Jaquemet Vincent, de la Cluse, cordonnier (escoferius) à Çhambéry, de 3 vaissels 1/2 de froment de servis annuel hypothéqués sur des prés sis au Biolley, en la Corvate, au Passioret ; prix, 26 deniers gros tournois .(Id. —: 24 septembre 1391) ; — sur-Jean Bornoz dit Revel, de Villeneuve, de tous les revenus, pendant 6 années, d'Une pièce de pré de 5 fosserées, sise à Villeneuve, lieu-dit en la Magaliery ; prix, 20 ff. p.p. (Id. — 7 mars 1408) ; -— sur n, Aymon, fils de feu Aymonet de Cognin, damoiseau, d'un servis annuel de 6 quartans de froment hypothéqués sur une pièce de terre sise a Cognin., lieu-dit au Closit ; prix, 15 ff. p. p. (Id. — 4 mars 1413 ; copie de Jean Vulliet) ; — sur Jean Janin dit Perrier, de Villeneuve, d'une pièce de terre et vigne de 2 journaux et 2 fosserées sise au Biolley (Notaire : Antoine Girardet. — 6 février 1459) ; — sur Jacques Beysson, d'un vaissel de froment de censé annuelle, au prix de 10 ff. p; p. (Notaire :-Claude Ennoffly.—.5 février 1493 ; copie d'Antoine du'Moïlârd) ; — sur Jacquëmoz Charvet, de Ghalod, d'un vaissel de froment de servis annuel (Notaire :. Jean Chavënt. — 29 octobre 1544).—- Reconnaissances au.profit desd. hôpitaux : par Vincent, fils de feu Pierre de Leysine, de Chalod, de & journaux de terre sis lieu-dit aux Fontanettes (Notaire : Jaquemet Latard. — 14 février 1383) ;

— par Pierre Villielli, de Cognin, d'un moulin sis à la Revériaz, procédé de n. Girard d'Estrées ; servis annuel, 18 sols gros tournois (Notaire : Mermet des Allèves. — 15 juillet 1407 ; copie de Jean Vulliet) ; — par Aymonet Eyruard, d'une pièce de vigne sise à Chalod; servis annuel; 9 deniers forts (Notaire : Jean Garnier. — 22 janvier 1418) ;.

— par Guillaume Malliard', bourgeois de Çhambéry, d'une vigne de 4 journaux et d'une grange, le tout sis à Cognin (Notaire : Pierre Vallier. :—21 avril 1421). ; — par Jean Gaston, de Cognin, de 5 ff. d'or de servis annuel hypothéqués sur une pièce de vigne, sise au Villard de Cognin, et


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sur une maison située rué; Juiverie: Led. servis avait été légué à l'hôpital neuf en 1398, pour achat; de combustibles, par.AgnèSj veuve de Jëân/lé -Peintre;'.^ à Charribery, qui avait institué, led-^éàh-Gaston pour son liéritier; universel (Notaire ,: Jean Vulliet. — 31 octobre 1430) ;.-— par Jèari Mpllièrniant, de Bissy, d'une pièçfde ; terré et. bois de 3;journaûx; sise à. Chalod (Notaire : Pierre:; Philibert: "-b- 26 Mai l436j:;;;;^; par- Jean Përrët;: deVilkVi: neuve, d'une pièce "de térrë/èt ébât.aigneraièsise à Cdghin (Notaire : Amé Godrëy. .^. 29 septembre 1446) ; -—'par Jacques Rochié-et, Pierre; Maresçha!, de Çogniri, d-ûne pièce dé. terre, d'un yerger,;et d'urië/ihaisoh.contenânt ûh, foui-, sis lieu-dit au Mas -de^ognin ^servis annuel, 2"yàis-; sels de froment (Notaire :/Piërre Philibert. —--;24-septemhre 1466) .; —, par/François/;/et Jacques Vibert dit Bastion, vde Cognin,(Notaire ; Frapgoisi,Bqyssonet,>--- 29 mai 1609)./ -— Sentence 'arbitrale rendue par.':.hf/Lah\bèrt ©ddipél, chevalier, docteur, es lois, président du Conseil résidant du - duc de-Savoie, entre n, Aymonet de Cognin, damoiseau, n. Dominique .dé- Bardo, curé de -Cognin, et: le recteur de rhôpitâl/riëuf ; relative a 'Ta /Venté /faite audy ;■ hôpital fpa.r;!; "feu Jean de Bo/iéto, curé de Gogniny pour le prix de 20;ëcus d'or, de divers servis .affectés à,une chapelle fondée,dans -. l'église de Cognin par lesancêtres -dud.; Aymonet (Notaire; : Lambert Pplïiëtt,.;:— 30;;septembré^l;424: ;;■■ copie/ de.>Iean,; Choutàgnie).,—. Jean Soéqùët dit/iDeGowdus;;.:.dë Ghalddj ; reconnaît tenir en fief èmphitéotiqùé et domaine direct . de n. homme Nycôd Rapièr, bourgeois: de Ghambéry, habitant /faubourg Mâché, plusieurs hiens' situés à Ghaiod, (Notaire ':"'Etienne Bbyssônét: - — -S;j:anviëfll71). ^ "Trait" sactiori entré l'hôpital neuf'et divers habitants de Cognin, . au sujet d'.uri four situé, aud. lieu, du. fief; de l'hôpital (Notaire..; Peronèt Emeriç,/-^/; 10 septembre 1478), —- ;Gôn- tral dotalénfrePierrejfilsde/Claude Michel^de S^Claude; et Colette Perriod, de Seyssel ; dot, 160 ff. ; âugment de dot, 80 ff. (Notaire--Guillaume: Çhavin:,-— 28 décembre 1502)., .— .Echange; enti-é l'hôpital. St-Frânçois; et Jean-Antpinë ,Bay,: procureur .généra^

divers -servis dus: rière Çogriin ëf Hissy (4 nbyëriibre;Î588):.;; — Affranchissement par-l'hôpital neufy-en- faveur dé, h. Charles de Regnaud, seigïîeur de là maison forte de Ghalod, de toùs'droitS: -féodaux, n^oyennânt la. cènsë annuelle,; de , 70 ff."(22 àvril'i;626). :—^IProcës âûhâilllage/de Savoie de; l'hôpital St-François etMâché; contre.n. Joseph: de Vaïax,'


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pour des censés dues sur les biens de Montépin, rière Cognin, albergés aud. dé Varax en 1698 pour la censé annuelle de 70 ff. (1766-1784). Pièces de procédure : Sentence du jugemaje de Savoie prescrivant aud. seigneur de Varax de déguerpir de cette propriété et le condamnant à payer les frais, de réparations des grange et maison ;...— état des réparations dressé par Pierre Dupuy, architecte, et Jacques Chiron, géomètre ; -— croquisdës biens albergés, situés aux lieux-dits : à Montépin, Montràcul, et Crosèron (1774), — Affranchissement, en faveur deTà commune de Cognin, dé tous droits féodaux par l'hôpital de St-François et Mâché, par Joseph-Antoine de Regard, seigneur de Villeneuve, major d'infanterie, par Michel Didier, en sa qualité de chanoine de la cathédrale de Ghambéry, par Joseph-Henri Milliet, marquis de Faverges et de Challes, par FrançoisJoseph de la Tour, marquis de Cordon, par Pierre-Hyacinthe de Buttet, seigneur de Tresserve, par François-Josejih de Conzié, marquis d'Allemogne, comte de Chanaz et des Cliarmettes, par Noël Viallët de Montbel, sénateur, par Joseph Duclos-Dufreney, comté de Bonne et d'Esery, par Pierre-Gabriel Morand, baron de MontfOrt, comte d'Ugine, par Alexandre-Victor Piochët, .seigneur de Salins et de Monterminod, par Janus-Joseph Garmerin de Montgella, par-, Claude Verney, en sa -qualité de curé de Cognin, par dùm Marc Mallian pour le couvent de Lémenc', par Antoine Curriyand, en sa qualité de dëfiriiteur perpétuel et gardien du couvent de St-Françqis, et par Etienne-Humbert Bellemin, moyennant la somme de ' 12.724 livres dont L970 livres pour led. hôpital (Notaire : LoUis-Joachim Léger. — 1792).

T. B. 69 (Liasse). —47. pièces, parchemin, dont 2 rouleaux de 5 et 8 mètres ; 26 pièces, papier.

1310-1791. — Cruet ; Saint-Jean-de-la-Porte ; Saint-Pierre-d'Alhigny. —- Reconnaissances en faveur d'Antoine, Vuillermet, Jâcomet, Anthelmet, Catherine' et Albert, enfants de feu n. Vuillerme du Mouret, par Jean Bermond, de Châteauneuf, par Perret BrUnel, de MontLambert, par Vincent Sapey, Jean Duchêne et Mermet Barbola, de St-Jean-de-la-Porte,-par Jean Mures, Aymonet; Dufayard et Pernod. d'Albigny (:;rfe Arbignie), dé St-Pierred'Àlbigny, etc., de pièces de terre, vignes et prés sises à Cruet, St-Jean-de-la-Porte et ' St-Pierre-d'Albigny, lieux-


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dits : en la Rua, au Reposet, à Penlou, au Murger, au Champ de la Pierre, à Combefolle, en la Seya, à Villar Ghafrey, etc., et des bois, situés entre le nant de Morbez et les bois de St-Jean-de-la-Porte « ad poiernam moriuam » (?) (Notaire : Guillaume de Bons. — 20 septembre 1310). — Acquêts par l'hôpital neuf et celui de Maçhé : sur n. Henri de Ghignin, damoiseau, héritier de feu n, Burnon de Çhignin, chevalier, de divers servis dus rière Arbin et Cruet (Notaire : Mermet des Allèves. —21 janvier 1406 ; copie de Jean Vulliet : parchemin en partie rongé); — sur Jean, fils de feu Etienne Mojon, de Nezin, de 10 eschandaux de bon vin, 8 sols et 7 deniers forts de servis annuel dû rière St-Jean-de-la-Pprte (Id, — 29 m'ai 1409) ; — sur Pierre Alard, de Cruet, d'un « exchandal » de vin de servis annuel hypothéqué sur une maison et un verger sis à St-Jean-dela-Porte, lieu-dit au Verney ; prix, 10 ff. p. p. (Notaire : Jean Garnier — 22 février 1418 ; copié par Tes soins de son neveu Michel Garnier) ; — sur Jeannette, veuve de Jean de la Fontaine dit Gozod, de Cruet, et Jeannette sa fille, femme d'Ame de Rochaix (de Rochacio), de 3 setiers de vin et 18 deniers gros de servis annuel hypothéqué sur 26 fosserées de vigne sises au territoire de Clermont, rière Cruet ; prix, 60 ff. p. p. (Id. — 25 juin 1418) ; — sur Jean Billiot, de Cruet, d'un échandal de vin de servis annuel dû sur 10 fosserées de vigne sises au territoire de Clermont ; prix, 10 ff. p. p. (Notaire : Pierre Fontane.—7 mars 1420) ; — sur Vincent Vibert dit Miridon, de Cruet, de 3 vaissels de froment de servis annuel (Notaire : Jean Garnier. — 13 janvier 1424' ; copie de son neveu François) ; •— sur n. Jean du Chanet de tous ses droits sur 60 fosserées de terre et vigne sises au Chanet, lieu-dit en la Foyère (in Foeria) (Notaire : François Burgie. — 25 août 1446) .; — sur n. Jean du Chanet, fils de feu n. Guigues du Chanet, d'une pièce de teppes sise à Cruet (Notaire : Pierre Philibert. — 22 janvier 1449) ; — sur Jacques Glassa'rd dit Jaquemard, bourgeois de Conflans, de 2 eschandaux de vin de servis annuel dû sur 12 fosserées de vigne sises au Chanet (Notaire : Jean Garnier. :— 16 mars 1451 ; copie de son fils Michel) ; — sur n/Aymon de Verdon, de 2 seytorées de pré sises à S1- . Pierre-d'Albigny, lieu-dit en Eierpeys ; prix, 22 ff. p. p. (Id. — 4 avril 1452 ; copie du même) ; — sur Jacques Glassard et n. Jean du Chanet, damoiseau, d'une pièce de bois et teppes sise au Chanet (Id. — 27 février 1455- ; copie du même) ; — sur Pierre, fils de Barthélémy Moret, de La


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Thuile, d'une pièce de vigne de 3 fpsserées sise à: Cruet ; prix, 50 f f. p. p. (Notaire : Pierre Philibert. —- %A août 1455) ; — sur Nycod'Fabre, de Madoux.(Masso âost), paroisse de Cruet, d'une pièce de vigne de 3 fosserées, sise aud. lieu ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Jean Michel, -— 17 octobre 1457) ;,— sur Amé Dunant, de Madoux, d'une pièce de vigne de 4 fosserées, sise à Cruet, lieu-dit en la Combe des Tornettes (Notaire : Jean Garnier, —6 avril 1459 ; copie dé son fils Michel) f— sUr Jean Régis, 1 d'une pièce de vigne de 4 fosserées sise à Cruet, lieu-dit en Portet (Id. — 16 avril 1459 ; copie du même) ; ■—: sur Jean Feallet, de S*-Piefre-d'Albigny, d'un Servis anhuel de 3 deniers forts (Id. ——2 avril 1461 ; copié de son fils Antoine ) ;— sur Clément; Pachod, de Thoiry, d'un vaissel de froment de servis annuel hypothéqué sur 2 pièces de vigne sises à Cruet (Notaire : François Morin-.,— 22 décembre 1497) ; — sur Jean, fils; de Guigues Boisson, de Cruet^ de 6 fosserées de vigne sises sous la maison forte du Chanet; prix, 130ff. (Notaire : Claude Rochet. — 20 février 1567). — Obligation pour Girard de'la Fontaine dit Garnier, notaire à Cruet, sur -l'hôpital- neuf, de 30 ff. donnés au couvent d'Àillon pour le compte dud. hôpital au sujet d'arrérages de servis (Notaire : Mermet des Allèves. -—12 juillet 1406 ; copie de Jean Vulliet).■— Obligations en faveur du recteur de l'hôpital neuf : par noble Guigues du Chanet, de 63 ff. 2 deniers gros p.;p. (Notaire : Claude duMollard. :—"1** août 1429) -'; — par noble ïriact du Chanet, de 21 ff. 8 deniers et obole gros p. p. (Notaire : Jean Garnier. — 22 janvier 1440) ; — par Pierre Allard dit Pachod, de 16 ff. p. p. et 10-'deniers gros (Id. -—5 septembre 1441 ; copie de son fils Michel). —: Sentence rendue par n. Pierre de Lëschaux (de Calcibus), licencié es lois, lieutenant de In. Rodolphe de Feysigny, docteur es lois,' juge d,e la vallée de Miolans, condamnant' Jacquemetté, femme de Pierre Alard, et Antoine de Masso Ajbodo, à relâcher à Jean Advoçat. eh sa qualité de recteUr de l'hôpital neuf, par droit d'échute, une maison et un verger sis à S,t-Jeàn-de-lâ-Porte, confinés par les maisons de n. Jean et Georges de Montniàyeur (25 octobre 1430').-—' Subhastation par led. Pierre de Lëschaux au profit de l'hôpital neuf contre n. Jean dû Chanet, d'une pièce de vigne sise à Cruet. Mise en-possession de lad-, vigne par n. Jean, bâtard de La Chambre, châtelain dud. lieu (Notaire : Antoine Péchét! — 3 mars 1444). — Sentence rendue par led. Pierre de Leschâux condamnant n. Pierre- de Ouintalibus


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dit QuiritâVlèt, de S^can-de-la-Porte, ; à;;;payer divers ; servis à l'hôpital neuf/(27 mai ,1445 ; trace-de cachetV;- eâçhets àuJÊ.. procédures), — Transaction ënfre l'hôpital. rieUf et n. Jacques Glâssârd,. relative à la délimitation de. pièces de vignes sises sous le.Chàriet, à Çruet (Notaire ; Jean Garnier; — .22 février 1451 ^cqpie de'sphfils Antoine)/

— Subhastà.tiori par n. Pierre dë3a.Eontamè, docteur; jès. lois, jugé delà vallée de Miolans, au profit dé l'hôpital neuf, contre Jean des Maisons.(de Dointbus), de Mont-Lambërt,- d'une maison située à St-Jëari-dë-la-Portë. Mise en pôs-: session de làd,; maison par ri./Roland dé la-RaVoirè, vioer, châtelain de la vallée de Miolans (Notaire; : Antoine Pechèt.

— 13 janvier 1455). —- Albergeïnèht fait par le recteur ;dê l'hôpital neuf de 8 fosserées de Vigne situées au territoire de Çruet,; à- Guigues Michel dit.Thévénin ; îservis/annUël,' 2/;:esçhândaux. de vin, mesuré de;;Çruét;; et ; 12; ;dëniérs-forts;: (Notaire : Jëàri Cossiard. -— 28 octobre 1465),;— Reconnaissances au; profit desJiôpitaûx; de St-François et Mâché.: par Antoine, fils de feu André Albdiresii, de Mâdoux, d'une pièce de;vigne de 6 fosserées, sise.aud. lieu (Notaire : Mér-; met .desAlléyes. -r- 14 septenibre 1400 ; copié de Jean Vu!- / liet) '..;- —- par n. Guigues du Çhàùëtj dé 60'fosserées: dé vigne situées au Chahet, liéu-dit en Fôeria ; servis annuel,-. 6ff. d'or (Notaire : Hugues Gârpiî. ^- 31 août 1405) ,; -- par Pierre Gibat, de Oruet^ d'une/pièce de vigne-de 2 fosserées 1/2, située au territoire:dé;Çiérmont et confinée parles . vignes de jeâri de la Foritâirie ditlBisel (Notaire :;Mèrniët des Allèves; — 12 février 1408) i;' — par Catherin Billot/ de Madoux, et Pierre Balli, de La Thuile, d'une pièce de vigne de .5 fosserées située à St-Laureiit de Cruet (Id. -r-- 1er mai 1408); ;.'■ — par Jean Régis,:,Jeanhëtte de ■La.;F;ontaIrie,/n;,; Triaet ;du /Chanet, Jean Morvàlv'Pierre: Berlibn, Pierre Former, Jean Lingonet, B.ëraud de: Çlëry, Etienne Bërgièr,. Jean de la-Porte, Antoine,Dufayard, etc...;,de.pièces dé vignes, tprrè/et teppes'sifu.ées à Çruet, St-Jean de là Porte, Arbin, .MpntTLambert;.;yillàrd galïet (6: juiri 1410) ; -—pàr: n-Triaet dé Verdon, d'une piêçëMe vigne dë;12 fosserées: 1 sise à Cruet, en la côte/dé Ç/ieriô (Notaire : Jean Vulliet, .--^

.24 août 1429 ; copie d'Ame Coudrey) .; —-parPierre Genevois, de GrUet^Ferroux,/d'une piêoè,dô''vignedë;4 fosserées sise souslâBàraterie,Tieu-diterila5Torçhèrë (crt;7>ocwZari| ; servis; '5; 1 deniers gros; (Notaire Y;%eâh M 1435) ;—-par JacquesMarim dé Gruët: d'uneplecé de vigriè de 2 fosserées sise au plan dé Clermont (Notaire : Jean


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•Garnier. — 10 mai 1445 ; copie dé son .fils-Michel) ; —- par Humbert Doïnéngin, d'une pièce de vigne de 9 fosserées située à St-Jean-de-la-Porte, lieu-dit en les Cùrtilles..-; servis annuel, 3 sols forts (Notaire. : Pierre Philibert. — 29 mai .1445) ; — par Aymonet Magnin, de St-Jean-de-la-Porte,' d'une maison aud. lieu (Notaire : Jean Garnier.— 7 décembre 1445) ; — par Pierre Régis dit François, de St-Jeandè-la-Porte, d'un pré sis aud. lieu ; servis annuel, 4 deniers forts escucellés (Notaire.: Jean Garnier, — 11 décembre 1453 ;. copie dé son fils Antoine) ; — par Antoine et Claude Dunant, d'une blachère de 5 seytorées Sise ail Grand Pré sous Cruet ; servis annuel, 16 deniers forts (Notaire : Jean Garnier. —. 24 février 1455 ; copie de son fils Michel) •; — par Jean Perriod dit Brunet, de La Thuile, d'une pièce de vigne située en les Rochéttes (Id. — 25 novembre 1455 ; copié du même) ; —- par. Antoine. Leytislon dit Roche, de Cruet, d'une pièce de terre et vignes sise au Chanet (Id. -— 30 avril 1470.; copie de son fils Antoine) ; -— par Renôît Monet, de Puygros, d'une pièce de vignes de 4 fosserées sise à St-Jean-de-la-Porte ; servis annuel, 2 deniers gros (Notaire : Claude Rochet. — 13 janvier 1558) ; —- par l'avocat Charvet, d?une vigne de 6 fosserées sise rière Cruet JL sous lés tours du Chanay à présent appelé aux Foyères,,» (1600 environ) ; — par Pi erre-Humbert Visin, de Cruet, d'une vigne de 10 fosserées sise à StJeah-de-làPorfe, lieu-dit là Fontanelle ; servis annuel, 1 sétier de .vin qui fait 32 quârtelets (Notaire :..Gaspard Boyyin. —: 24 janvier 1629). -— Rôle et confins des biens que tiennent Charles Basin, sieur du Chanet, juge de la baronnie de Miolans, et son frère Amé, du. fief de l'hôpital St-François : vignes aux territoires des Chavânnës et de Curniïton, rière St-Jeande-la-Porte, et sous le Chanet, lieu-dit en la Boursa (16931698). :— Mémoire des sommes dues aux hôpitaux de StFrançois et" Mâché, par le premier président et comte Salteur (13 juin 1783). — Affranchissement, en faveur de la communauté de Cruet, par le recteur des hôpitaux de StFrançois et Mâché, par Charles-Marie, fils de feu GuillaumeMichel de Câgnol, marquis de La Chambre, 2Dar Rd abbé François Ferrero, économe, général des bénéfices vacants, à cause du prieuré deSt-Philippe, par Joseph Milliet, comte de St-Albân, colonel du régiment d'Aoste-Infanterie, moyennant l'indemnité de 1.050 livres aux hôpitaux, de 2.040, 13 et 600 livres aux autres (Notaire : Louis-Joachim Léger. — : 22 septembre,1791).


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I. B. 70 (Liasse).— 21 pièces, parchemin ; 11 piècéSî papier.

1378-1792. — Apremont ; Barberaz-le-Grand ; Les Marchés ; Saint-Baldoph ; Saint-Jeoire. — Nomination de lieu et place, faite par n, Pierre de Casalibus, prêtre : en faveur de Rolet d'Entremont, drapier à Çhambéry, de l'acquêt fait sur n, Marguerite Alamande,' veuve de n. / Nicoud de Châtillon, eoseigneur d'Apremont, en sa qualité de tutrice de François, Antoine et Thëobald de Châtillon ses enfants, d'un servis annuel, avec le domaine direct, de7 vaissels et 1 quartan 1/2 dé froment, de,3 Vaissels et;,

1 quartan d'avoine, de 3 pûûlés et 1 poulet, dé 7 sols et 10" deniers forts escucellés, dû rière St-Bâldoph ; prix, 100 sols gros tournois, à la condition qu'à la mort dud.,Rolet, ce servis appartiendra à l'hôpital.neuf (Notaire : Jean Mprier. ; — 3 niai .1378) ; — en faveur'de JeanCassin, bourgeois de Çhambéry, d'un servis annuel de 4 vaissels de froment, acquis sur lad. Marguerite Alamande ; prix, 40 sols gros tournois, à la même condition qUe ci-dessus (Id.). -—Acquêts par les' hôpitaux de St-Françôis et Mâché : sur n. Engelirie; des Charmëttes, veuve de n. Guillaume dé Serraval, damoiseau, de divers servis annuels dus par Jean Matagris, de Chacusard, par Jean Capellanèt Jean Gondin, dé Ronjouxj par Pierre Maczon, du Nanf ; prix, 123, ff. d'or. (Notaire : Mermet des Allèves..— 31 mars 1383) ; — sur PerroneLët Jean Pûillat, d'une pièce de terre d'Un journal/sise à StBâldoph, au plan de la Curtine ; prix. 15 ff. d'or (Id. y 5 juillet 1388) ; — sur Amé Tissot, de Myans, d'un servis annuel de 2 vaissels de froment, hypothéqué sur une grange et 2 journaux dé terre, sis aud. lieu ; prix, 20 ff. p. p: (Notaire: Guillaume Arestel...— 17,-séptembré.:T487) ; -^;. sur Pierre Crespin, des Marches, d'un servis ahnuerd'tih/ vaissel de froment, hypothéqué sur une pièce de terre de2

de2 sise à Séloge (Notaire : Claude Ehnoffly. --- .22 septembre 1492 ; copie de Claude, du M'ollard) .;'."■—surAntoine Thomé dit Sachet, des Marches, d'un servis annuel d'un vaissel et demi de froment, hypothéqué sur une pièce de terre de 3 journaux sise au lieu-dit enSûblangiz (Notaire : Pierre Chapuis. — 15 février 1522) ;— sur Jean Montet,: bourgeois de Ghambéry, d'un pré d'un quart dé. seytorée, / sis aux Marches/lieu-dit sou.s Poisy ; prix, 15 ff.: (Notaire : Philippe Verromèse.—17 septembre 1532 ) ; — sur Anthonia, fille de feU Antoine Perrin dit Guéjd:, femme d'Antoine Ynimqnd, d'un pré d'une Seytorée sis .aux Marches, sous


•/:';?: — 69 —. '•■■■

Poisy, lieu-dit âu Pré DUcroys ; prix, 11 ff.'p; p. (Notaire : Guigues Verromèse. — 9 décembre 1532): ; —-sur Antoine Thomé, d'un vaissel de froment de censé annuelle, hypothéqué sur un journal de.terre sis aux Marches, lieu-dit en Seloge (Id.— 25 décembre 1534).— Grâce de rachat donnée par l'hôpital neuf an. Jean de Conlaminela et à sa femme Guigonë, fille de n. Jean dû Pont, d'un pré de 4 seytorées situé à Pierre-Grosse, vendu par led. Jean du Pont (Notaire .: Pierre Philibert. — 7 mai 1446). -— Mariage entré Pierre Viçtoz, de la paroisse de Saint-Jeoirë, et Françoise Meygrët, d'Hauteville, mandement de LompneS: Dot : 100 ff. ; .augment-de dot, 50 ff. p."pi Présent :.me Jean Bavosii, chanoine du prieuré de St-Jeoire (Notaire : . Claude Beftet: :— 19 avril 1509J. — Testament d'Alix Humbert, veuve de Pierre Bochet, de Saint-Jeoire en Savoië. Elle lègue 2 florins à sa fille Anthonie, femme de Pierre Gudin, et institue pour ses héritiers universels ses fils Jean et Antoine Bochet (Notaire : François Colombier. —25 mai 1427). ;— Donation par n. Jean Arnaud, professeur de droit, ' à son frère Yves, de la 3e partie d'une grange et d'une vigne sises à St-Baldoph (Notaire : André Gârrel. •—20 mars 1458; ' copié de son fils Claude).'— Testament de Claude Costerg* de Barbéraz-le-Grand. Il veut être enterré dans le cimetière de Saint-Pierre-soûs-le-Ghâteau. Legs-: à ses soeurs Jane et Mye, « unam mogiam » à chacune. ; à son frère Pierre, 4 ff. p. p. Il institue pour son héritier universel son frère Jean Costerg:(Notaire. : François. BoyssOnet. — 26 dé-> cembre 1519). — Reconnaissance en faveur de Pierre Bergueyra, dé Torméry, bourgeois dé Mâché, par Guigues Castret, bourgeois de Mâché, d'une pièce de vigne de 6 fosserées sise au territoire des Marches, lieu-dit « a Comins », pour laquelle il doit 18 deniers forts de servis annuel. Dieulefils Vachet, de Curienne, et son frère Pierre, reconnaissent tenir .,dud. Pierre Bergueyra, fils de feu Jean, le quart de 8 fosserées de vigne ou eriviron indivis entre Pierre Amblard de Çhignin, et Jean et Pierre Bergueyra, fils de feu Michel ; cette vigne est située lieu-dit « ouz rides » ; ils doivent un quart' d'avoine, mesure de Montmélian (Notaire .: Jean Biset. — 11 novembre 1400 ;; copie de Gaspard de'la Balme). — Cession par Pierre Moret dit Laurent, des Marches, à François et Philibert de Bellegardë, écuyers, d'une pièce de terre de 4 journaux sise aux Marches, lieu-dit en les Teppes, pour payement de dettes (Notaire: Jean Roland.-— ',20 juin 1.521). H: Permission donnée.par led, Moret dit Lau-:,


— 70—■,,.".

rent, aux frères Bernard, Antoine et Louis Musa-rd,pour passage des personnes, chars et animaux, surses biens situés aux Marches, à des époques déterriiiriées et pour les besoins de

'l'exploitation rurale (Jefem.).^-Vente;en faveur de Benoît Morel, de Montagnole, cordonnier, par Pierre Monod, de 6

...fosserées de vigne au territoire deSt-Baldopli ; prix, 20 ff. p.

:ps (Notaire : Jacques Juenin,—16: mars. 1512 ; copié par les

/soins de Claude Deaia).—Vente en faveur de Pierre Jaquet, recteUr dé l'hôpitàlde Mâché, par Pierre .Thomé,d'un vaissei

; de froment de censé annuelle hypothéqué sur un journal de terre-situé aux fins des Marches, au territoire de Seloge ;

; prix, 23.ff. p. p. (Notaire : Guigues Vérromèse. — 29 juin

.1538).':—: Vente jiàr Guigues Ver-romése,; notaire aux Marches, aud: Pierre. Jaquet, d'une piècede terre d'un journal sise aux Marches, lieu-dit en.Viallis soit en Gleysin ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Pierre Robert..— 15 avril 1539): —

• Vente par Gâbrièl-Noël de Béllega'r:de,.écûyer,.à Glaude-Ganet, de Torméry, du droit de rachat d'un pré de4.seytorées,

'•" sis sous lé bois deBëllegàrde, vendu à Jean Berlioz, de Montmélian, pour 14 écus d'or sol ;. prix,-30 if. p. p, (Notaire : -

■Georges.,— 24.mai 1563). •—; Bail à terme, par/l'hôpital dé :St-François et Mâché : à Pierre Pettit, notaire à Ghanibéry, de 4 prés contenant 1 fosserée et 3 seytorées, siseri la prairie . de Pierre-Grosse, lieu-dit au Pré Martin ; censé annuelle, 22

.ff. p. p. (Notaire : Poncet.—14 janvier 1686), renouvelé en

: présence.du notaire "Borrel le 24 mars 1694 '■; — à Jean BaT.tellier, marchand chaussetier à Ghambéry, de toutes les vignes, terrés, prés'et granges que led. hôpital possède rière les Marches, plus une blachère sise au Biez soit à Lestray ;

; censé annuelle, 255 ff, p. p. (Notaire ; Borrel. — 21 janvier . 1697) ; — à Antoine Gallié, de Francin^ des biens des pauvres situés rière les: Marches ; censé annuelle, 127 livres 10 sols (Notaire : Çollonge. — 6 septembre 1722 ; expédition faite le;9, juillet 1723 par le'notaire Charles Pernet) ; — au,

. :niême, pour la cerise annuelle de 133 liyreslO sols (3 janvier 1729). — Vente: à l'hôpital neuf par Joseph Genevois dit Charvet, de St-Bâldoph, d'Une pièce de vigne de 160 toises,

' sise aux Lamettès; prix, 70 livres et 30 sols (Notaire : François Pillet.—23 février 1783).—Quittance delà somme de

■ 72 livres 14 sols par ledit Joseph Genevois (M., 7 février .1784). -— Affrariçhissement par ledit hôpital, en faveur de la communauté dés Marches, de tous droits féodaux, moyen'.','nant

moyen'.','nant prix de 50 livres (Notaire. : Louis-Joachim Léger. ..—4 mai 1792). : -."--,- -


— 71 — I. B. 71'(Liasse)'-. —22 pièces, parchemin; 17 pièces, papier.'

1329-1791.• — Barberaz ; Jacob-Bellecomhette ; Montagnole ; Saint-Cassin. — Mariage entre Martin, fils naturel de Jeannette, de Montessuit, et Marguerite Vaygimel (Notaire : JacquesDestranchio(?).— 21 mai 1329).

— Mariage entré Jean Borno, de Villeneuve, et Catherine Vichet, de Jacob. Avant le contrat, il cède à sa future, par donation entre vifs, 5 sols gros tournois de bon argent « cumo rotondo », monnaie du roi de Francé,sous cetteréserve qu'au cas où lad. Catherine mourrait avant lui sans ehfant légitime, cette donation serait nulle. Il reconnaît avoir reçu; a titre de dot de lad. Catherine, 13 sois gros tournois (Notaire : Jean Vachet. — 16 janvier 1334). — Mariage entre Jean CaraVan, paroisse de Jacob, ef Catherine Rigot,

. de Jâcob. Dot : 15 sols gros tournois d'argent cum o rotondo ; ;augment de dot, 4 sols gros tournois d'argent de la même monnaie (Id. —*-' 4 février 1335 ; copie de Guiffred Vechon).-,

— Quittance de lods faite par Pierre de Mongellâz à Jean Maclo (Notaire : Pierre de Tyons. — 4 septembre 1351), — Pierre Méynion dit Moine, de la paroisse de Montagnole, habitant Ghambéry, reconnaît avoir reçu de Jeannette,: veuve de Pierre Odin, notaire, 16 florins d'or bon poids en exonération de 26 florins auxquels lad, Jeannette était tenue envers led. Pierre pour reste de la dot (remanencia doiis) de P'éronettè, femme dud. Pierre ; il reconnaît encore avoir reçu 4 sols gros tournois qu'elle a récupérés de Péronet Ambroise,- plus 12 deniers gros par là main d'Antoine Mayllîet, plus 12 autres deniers gros (Notaire : Jacques Vilarii. -— 17 juin 1384). — Transaction entre lès' frères Jean et Georges Buorgno, au sujet de.leurs biens sis à Jacob (Notaire.: -Pierre Magnin. •— 2 octobre 1399). — Albergement par l'hôpital neuf à Antoine Hugonet, des Gharniettes, d'un pré sis à Jacob ; servis annuel, 15 quâr- ' tans de froment (Notaire : Mermet des Allèves. -— 23 février 1408. ; copie de Jean Vulliet). —Vente par Jean Théobald à Jean Gorsat d'une pièce de terre et teppes contenant' environ 2 journaux, sise aux Chârmettes, pour le prix de 8 sols, sauf le direct domaine appartenant à Jean Bernard de Vimines, damoiseau, et 8 deniers forts de censé annuelle aux hoirs, de François de. Serraval, damoiseau (Notaire : Jeari de Villario. -^- 16 août 1408). — Vente par Pierre Brunet, de .Bellecombette, à Perronnette Pichet, d'une pièce, de terre d'un journal, sise au bois du Chanet,


— 72 —

et d'une pièce de vigne de 3 fosserées, sise lieu-dit à TirePoil ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Aymon Bulliod. — 25 février 1440). —- Guillaume de Nolarit dit Viguille, sellier à Çhambéry, cèd.e'à Eyvarde, fille de feu Etienne Brunet, et veuve de feu Etienne Brunier, de Bellecombette, le droit de rachat, durant 25 ans et moyennant la somme dé 140ff. d'or p. p., d'une pièce de pré et vigne avec une grange et soturnum, contenant en tout environ 11 seytorées 1/2, située à Bellecombette,lieu-dit en la Combe;; plus/une autre pièce de pré et vigne de 2 seytorées 1/2 au territoire, susdit, à lui vendue par lad. Eyvarde, et pour la même somme. Les 2 parties conviennent que, malgré ce rachat, led. Guillaume de Nolant pourra améliorer et restaurer lad. grange jusqu'à concurrence de 15 florins/somme qu'Eyvarde . et les siens devront lui restituer avant qu'il ne soit tenu d'effectuer lad. revente (Notaire : Georges Darches. — 4 "juillet 1465). — Vente par Gaspard, fils de feu Michel Chappuis, bourgeois de Çhambéry, à Claude du Noyer (de.Nucelo), marchand à Çhambéry, d'un champ d'environ .1 journal situé à Barberaz ; prix, .36 ff.: (Notaire : Jacques Croisier. — 16 janvier 1507). —- Cession en faveur de Jean Cochet dit Juvin, par Louise Trompet, de Montgellaz, femme de Jacques Durand dit Morin, de tous ses droits à Montgellaz, Montagnole, etc. (Notaire ;: Jean de Bellegarde. — 4 avril 1527). — Vente par Guillaume Berger, de Bellecombette, à. Pierre Michel, de Çhambéry, d'une vigne de 10 fosserées, sise à Bellecombette ; prix, 60 ff. p. p. (Notaire : "Guillaume Cliâvin.— 15 mai 1527). —1 Acquêts par les hôpitaux de St-François et de Mâché : sur n. Claude de Seyssel, seigneur de La.Serraz, de divers servis dus rière Montagnole (Notaire : Etienne Boyssonet. — 19 avril 1453 ; copie d'Antoine Ferrât) ;— sur Jacques et Pierre Buernoz, de Villeneuve, d'une pièce de vigne de "■■16. fosserées et d'une pièce de terre d'un journal et demi, le tout sis à Montagnole, lieu-dit-à Fenestros ; prix, 45 ff. p. p. (Notaire : Pierre Philibert. — 12 mai 1458) ; —- sur Antoine de Yeria, d'un servis annuel de 2 quartans de froment, hypothéqué sur. un pré de 2■ seytorées situé au territoire de Yeria, lieu-dit au Pré Chapelain, rière SaintCassin ; prix, 7 ff. 1/2 (Notaire' : Antoine de Yeria. — 5 février 1463) ; — sur Pierre Berthod, de St-Cassin, d'un servis annuel de 2 vaissels de froment ; prix, 32 ff. p. p. (Notaire : "Claude Ennoffly. — 17 juin 1499 ; copie d'Antoine du Mollard) ; — sur Antoine Bassat et Jean Reymond, d'un servis


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annuel de 3 vaissels de froment, hypothéqué sur un pré de 2 seytorées situé, à St-Cassin, lieu-dit en la Réaz ; prix, 32 ff. p. p, (Id. — 9 décènibre 1499";: copié du même) ; — sur Claude Porret, de St-Baldoph, d'un servis annuel de 6 quartans de froment, hypothéqué, sûr une vigne de 8 fosserées et sur une pièce de terre d'un demi-journal, sises à Jacob, lieU-dit en la Garella ; prix, 33 ff. P- p. (Notaire : Claude Quyetand. — 1er mai 1539) ; — sur Urbain Costa dit Joly, de Montagnole, d'un servis annuel de 6.quartans de froment, hypothéqué sur un pré d'une seytorée et demie, sis à Montagnole, liéu-.dit en curtil Montàgniér ; prix, 45 ff. p. p, (Notaire.: Claude Rochet.-—23 mars 1558).

— Subhastation en faveur de l'hôpital neuf contre Jean Reymond, de St-Çassin, par n, Jean Mâreschal, lieutenant de n. Philippe Chévrier, juge dé St-Cassin, docteur es lois, d'un pré d'une seytorée situé à St-Cassin, lieu-dit en les Ruettes.(Notaire;:;.Françqis Boyssonet. ■—'28,juin 1507-(1),.

— Procès-verbal de vue de lieux pour le recteur de l'hôpital de Mâché, contre Claude Paraux, Guillaume .Lattard dit Fallot, et autres, de biens sis au Chaiiey, fait par le notaire Nicolas Monceau (23-24 juillet 1618). '— Bail à ferme par led. hôpital, d'une pièce de pré et de châtaigneraie d'un journal et demi; sise à St-Cassin, lieu-dit àPignet : à Julien Roètain, de Montagnole ; censé annuelle, 7 ff. (Notaire ; J. Chambon,';-—,17 janvier 1688} ; — à Jean Berru, de Mpntagriole ; censé annuelle, 8 ff: p.: p. (Notaire :'■ Borrel. — 8 janvier 1698). ■—Affranchissement par lesd. hôpitaux de tous droits féodaux ; en faveurde la communauté de Montagnole, moyennant le prix de 1-250 livres (1784) ; — en faveur de celle de Jacob-Bellecombette, moyennant le prix de 160* livres (Notaire : Louis-Joachim Léger. ■—-. 9 mars 1786). —'■ Permission accordée auxd. communautés par Carellf de Cevin de payer les susd. sommes aux administrateurs des hôpitaux de St-François et Mâché (7 février 1791). ',.--..

■I. B. 72 (Liasse). ^— 22 pièces, parchemin; 122 pièces, papier. :/

1381-1791. — Arbin ; Montmélian ; Sainte-Hélènedu-Lac.^—, Reconnaissance en faveur de Pierre Môrityon. de

(l)-.--et non pas 1501, comme le porte par erreur le manuscrit de Perpèchori.


- — 74 — -

Genève, notaire et commissaire d'extentes, agissant au nom d'Ame VI, comte de Savoie, par rhôpitalneuf,d'une pièce de vigne de 34 fosserées avec bois, grange et pressoir, le tout sis à Arbin, lieu-dit en «Mal Atrayt »,,,près des, vignes de n. Humbert, bâtard de Savoie, du fief et domaine direct dud. comte ; servis annuel, 10 setiers. et 2 meyterées (meylerias) devin, et 1 denier fort (Notaire;: Pierre Montyon. —25 mai 1381). —Affranchissement par Bonne de Bourbon et son fils Amé VII, comte de Savoie, en faveur dud. hôpital, du servis annuel en vin dû suivant la reconnaissance ci-dessus (23 septembre 1385 ; copie du 12 août 1427, faite à la demande de Pierre de Cusinens, notaire délégué à cet effet par le duc de Savoie).—Sentence rendue par n. Barthélémy Margariti, licencié es droits, prieur du prieuré de Ste-Hélène-du-Lac, lieutenant de Guigues Beczon, licencié es lois, officialde Çhambéry, au profit de l'hôpital neuf, .contre Antoine, ' Nicolet, Aymonet et Louis, fils de feu Jean Eyruard, bourgeois de Çhambéry ; ces derniers sont condamnés à payer aùd. hôpital 122 ff. d'or, qui sont hypothéqués sur des prés et blachérés sis à Ste-Hélène-duLac (14 juin 1396. ; sceau). — Reconnaissances au. profit des hôpitaux de S*-François et de Mâché : par Pierre Epinar, d'Arbin, d'une pièce de vigne de 10 fosserées sise lieu-dit en Aghet, près du chemin allant de Montmélian à la grange de l'Ermitage (Notaire : Pierre de Chevelu le jeune. —4.octobre 1410) ; -^ par n. Jacques de la Ravoire, d'une pièce de vigne de 8 fosserées sise au-dessus de la Maladière de Montmélian, procédée de Jacques d'Aillon, bourgeois dud. lieu ; servis annuel, 1 setier 3/4.dëyin, mesure de Montmélian (Notaire : JeanBbvet.— 10 marsl419 ; copie de François Miribel) ; — par Pierre d'Efitrenants (1) (inier Nantos), de la Thuile, d'une pièce de vigne de 10 fosserées.sise à Villard-Sallet, dans la vallée de Miolans, subhastée au profit de l'hôpital neuf, ensuite d'une sentence rendue les 4 et 5 février 1444 par n. Pierre de Lëschaux, licencié es lois, lieutenant de n. Rodolphe dé Feysigny, docteur es lois, chevalier, juge de lad. vallée, contre n. Triact du Chanet, de St-Jean-de-la-Porté, condamnant ce dernier.au paiement de 10 ff- et 6 deniers forts (2) ; servis annuel.

(1) Le manuscrit porte Entremont, par suite d'une faute de, lecture. ■ ■ " ï,-

(2) Une expédition originale de cette sentence, signée par le notaire Antoine Pechet, se trouve dans cette liasse.


■'■ ,'. '""' ' — 75;.' —

18 deniers forts (Notaire : JeahMichel,.—-11 mai 1448) ;— par Pierre Edouard dit Verdan, bourgeois de Montmélian, d'une pièce de vigne de 3 fosserées sise à Arbin, lieu-dit en la Crose ; servis annuel, 10 deniers forts (Notaire :.Pierre Nycod. — 21 juin 1477), —- Antoine du Chanùet, de la paroisse de Montailleur,. reconnaît devoir au recteur de l'hôpital neuf de Çhambéry -11 ff. et6 deniers gros,déboursés antérieurement par le créancier, et payables, par tous moyens de droit,: par le débiteur actuel, à la prochaine fête de Pâques (Notaire : Jean Seguin. — 14 mars 1432). — Quittance en faveur du recteur de l'hôpital neuf par Jacques Bellin, de Montmélian, de 52 ff. p. p., restant du prix d'une vigne vendue par led. Jacques (Notaire.: ÇlaUde Reynier,— 14 juillet 1432 ; copie de Jean Ferrât). — Pierre, fils de Guillaume Molaris, de la Perrière, paroisse de Sainte-Hélène, donne et concède, par donation, entre vifs, aux-trois frères Jean, Pierre et Antoine Molaris, ses neveux, tous ses biens : meubles et immeubles, sous cette réserve-que lesd. frères et leur mère Jeannette seront, tenus de nourrir et vêtir led. Pierre sa vie durant, faute de quoi il pourra vendre lesd. biens (Notaire : Claude Matel..— 28 mai 1442). — Obligation en faveur du recteur de l'hôpital neuf faite par Jean Chabod, fils dé feu messire Barthélémy . Chabod, de Villeneuve, près Çhambéry, de la somme de 50 ff. d'ùr, à cause du legs fait par son père (Notaire : Jean Raquillet. — 11 novembre 1450). — Reconnaissances par l'hôpital neuf ' en faveur, ; de : n. Jacques et .Jean Mareschâl, de Combefort, d'une, maison sise à Arbin, territoire de « Quarlonerius » ; servis; annuel, une « meyterée >> de vin. (Notaire : Antoine du Channet. — 17 septembre 1450) ; — n. Humbert Mareschâl, seigneur du Crest et de Montfort, d'une pièce de vigne de 9 fosserées, sise au-dessus de Bpndeloge, et d'une autre pièce de vigne de 4 fosserées, sise au-dessus de la Maladière de Montmélian ; servis annuel, 7. sols et 6 deniers forts ; de plus, à la mort de chaque recteur, l'hôpital neuf payera, comme plaid,la même somme (Notaire : Pierre Durand,-—22 avril i486). — Vente par n, Jean Sauvage, chevalier, docteur es lois, à ri. Pierre d'Estrées, damoiseau, de la grâce de rachat de divers servis dus rière Montmélian, vendus eh 1394 à l'hôpital neuf, pour le prix de 200 ff. d'or (Notaire : Humbert Lanfred,—6 mars 1420).— Vente faite par n. Jean de la Ravoire, de Montmélian, en faveur du recteur de l'hôpital de Mâché, à savoir : 8 quarts de froment, Uiesure de Montmélian, 1 quart d'avoine, même


_ 76 —■....'■ '

mesuré, et 5 deniers gros de servis annuel avec le direct domaine de fief et le droit d'emphitéose ; prix, 22 ff. p. p. (Notaire : Pierre Beyssonet. — 2 avril 1446 ; copie de son fils Etienne). — Revente faite par Jean et Pierre Trolliet, en faveur de François Brandilliat,' de 4 vaissels dé froment de censé annuelle assignés sur une pièce de vigne située au territoire d'Arbin ; prix, 80 ff. p. p. (Notaire : Pierre Chapuis. —- 10 juillet 1501). —^ Acquêts desd, hôpitaux.: sur Jean GlanduUi, de Montmélian, d'une pièce de vigne de 4 fosserées sise à la Maladière de /Montmélian, du fief de l'abbessë du Béton (2 avril 1456) ; -— sur .Jean-Garnier, de la Thuile, de la moitié d'une petite place sise à Arbin (Notaire : Pierre Philibert. — 7 mars 1461) ; — sur Henri et François, fils de féu Guillaume du Nant, bourgeois de Montmélian, d'une pièce de vigne située au-dessus de la Maladière de Montmélian, lieu-dit « supra luz bonz dez logy », du fief de n. Thoûias Grangié (Notaire : Jean dés Vignes.— 24 mars 1461) ; — sur n. François dé Poypon dit de Belle-' truche, écuyer, seigneur du_ Clia.net, "de divers servis dus rière Montmélian (Notaire : Sébastien Dùlin,— 5 mai 1543). — Rôles des biens possédés par lesd. hôpitaux rière Arbin, du fief de n. Claude et Humbert de Chignih, seigneur de la Place, et du prieuré d'Arbin.- — Enquête par Me Angelin Bergier, notaire, secrétaire du Conseil/résidant et commissaire désigné à cet effet, au sujet de la possession d'une pièce de vigne de 6 fosserées et d'un verger situés dessous Chavor, près du ruisseau de Bondeloge (1523). — Quittance par François Massala, sacristain de la Ste Chapelle de Çhambéry, à l'hôpital St-François d'un tonneau de vin, soit le servis annuel dû au prieuré d'Arbin (4 juin 1584). — Reconnaissance en faveur de Théodore Boccon, îaiteTe 20 mai 1570 par Louis Sollier, seigneur de Bressiëux, d'une pièce de vigne sise à Arbin (copie- de 1625). —/.Vente par Charlotte, fille de feu Louis de Lespignier, femme de Jean Excoffon, à Pierre Sonnet le Jeune, bourgeois dé Montmélian, d'une pièce de vigne de 2 fosserées située à" Arbin, lieu-dit à la Candiaz ; prix, 400 ff. de Savoie (2 janvier 1629). —- Quittancé de servis pour Théodore Boccon par fa Chartreuse de Notre-Dame d'Aillon (9 novembre 1631). —Acensement par Antoinette Truc, femme dud. Boccon, à François Salomon, de Francin, d'une pièce de vigne sous Chavor, lieu-dit en la Planta, d'une maison et d'une grange dessus Bondeloge ; cens, 350 ff. (Notaire : Pillët. — 18 février 1648). -^Quittance par Centorio Câgnolo, gouverneur du


fort de Montrriélian, agissant au nom du duc de Savoie, des lods dus par Théodore Boccon pour l'acquêt d'une pièce de vigne sise à Arbin, lieu-dit à la Cocuaraz, soit au-dessus « le battoir de la poudre », acquise de Jean et Guillaume du Lac, bourgeois de Montmélian (25 octobre 1649). —Affranhissement par François, fils de feu Joseph Lazary, seigneur de la maison forte du Grest, de tous droits et servis dus par lesd. hôpitaux sur une pièce de vigne sise en la Coudrettaz, moyennant le prix de 950'"ff. (Notaire : Louis Verdet. —21 juin 1701). — Supplique aux syndics de Ghambéry de Michel Liévoz et Louis Çarron, acensataires des vignes d'Arbin et du pré de Chavor, demandant l'exonération de deux cens par suite d'incendie et de la dévastation des vignes par la garnison de Montmélian (1703). — Affranchissement de tous droits féodaux par lesd. hôpitaux au profit de la communauté d'Arbin, moyennant le prix de 520 livres (Notaire : Louis-J oachim Léger. —24 septembre 1791).

I. B. 73 (Liasse). — 24 pièces, parchemin ; 4 pièces, papier.

1425-1792. — Le Bourget ; La Motte. — Contrat de mariage entre Antoine Ancellin, de la Tessonnière, paroisse de la Motte, et Vuillermette Jacquier, de Barbiset, de lad. paroisse. Dot : 22 gros tournois ; augment de dot, 22 gros tournois, plus 4 gros pour les joyaux (Notaire : Jacques Coquier. — 25 janvier 1425). — Mariage entre . Barthélémy de Grignyé dit Parilliat, bourgeois de Rossillon, et Jeannette Darmes, de Nivolet. Augment de dot, 12 ff. bon poids (Notaire : François Gastin. '■—-26 janvier 1428). — Constitution de mariage entre Louis, fils de Silvestrc des Granges, et Gabrielle, fille de Jean Brunier. Celui-ci, Guillaume des Granges et sa femme Marguerite Brunier, leur cèdent la moitié de tous les biens meubles et immeubles donnés par led. Jean à Guillaume et Marguerite, lors de leur contrat de mariage (Notaires : Jean d'Ontex et Michel Bonjean. — 5 février 1484 ; copie d'Eudes d'Ontex, fils de Jean). — Acquêts par les hôpitaux de St-François et de Mâché : sur Pierre Gharvet, de Chissaignes, mandement du Bourget, d'un servis annuel de 2 quartans de froment (Notaire : Pierre Boyssonet. — 17 mai 1440) ; — sur n. Jean de la Motte, d'un servis annuel de 7 quartans de froment, hypothéqué sur un pré de 4 seytorées sis à Servolex, lieu-dit en la Corvate ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Pierre


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: Philibert./ — • 20 juin : :1:448')'-,:iH#: sur Pérrqd ;'MassbnHàf,■'■'.; d'Aix, d'Un servis annuel d'Uri vaissel de froment, hypô-/ théqué sur/Un journal de terre .sis.;à:DaTessonn;ière.(Notairë,: Etienne Boyssonet.—'S2:févrierl486) ; —sur Pierre Gonért.-'

■ dit Vulliërmoz, de Sëryolex, ;d'uh sérvis/ânhûël ,de 3; qUâr-/ ;tâns .dvavblnë Bt/d'underiii-Vàiësél^ë froment, hypothéqué ■ sur 4. fosserées de vigne sises a 'Sérvblex; ; prix, 10 ff. p.p, (Notaire : : Claude Ennpffly. -— ;22-septeinbré;1490 - ; copie d'Antoine du Mollard).;■ — sur'Ame Pillorion (1 ), de; Gliam.

Gliam. d'un servis annuel de 2 vaissels de froMënt dû rière

;lâ Motte •;'(!&. ,-7—19 septembre; 1496) ;; •^/sur-'G/uillaûpië"

; Cugniêt; ; d'un demi-jôurnâl de. terre sis- à Sëfvolex, lieu-' dit à Chappanay ; prix, 20 îf./pr.p. (Notaire ; GuillâùmêMarnod.^4f 10 septembre 1507): |/—- sur Jacques Mercier, de la Motte, d'un servis annuel d'un demiryàissel et d'un

. môudûriéf'/de froment,hypothéqué..sur un pré d'uneisëy^ torée sis :à,là Salle, lien-dit au PréiRosset (7 août 1511)-';'-^

.sur Jean Rémi dit Damon,d'un sëryisannuelde 5 quartans; de froment, hypothéqué sur une pièce deterre de 3 journaux; -sise à la.-Sà'llè ; prix,.25 ff. p. p.;(Notaire;: Benoit Paris.,-1—- 7 août 1511) ; :—sur-Louis Gôste/de; la. Motte, 'd'un servis

-annuel d'un', vaissel de;frornënt -ét/d-è 3 deniers ;gros,'hypQ-- théqué sur; une seytorée et. demie: de pré sise au territoire des Côudres ; prix, 28 f f. R, p. (Notaire : Pierre Chapuis. ,---

: 7 janvier 1524 ; copie de Je.ari;;,Mugnier) ;— sur Jean Ancellin, de CurtellièSj paroissè-de la,Motte,, d'un servis' annuel de;;5 quartans; de; froment,- hypothéqué: sur: 6.;fds-/ serées de vigne sises àla. Salle ; prix,-25 ff, p. p. et ,6 deniers gros (Notaire : Claude Ûardeî. -^-23 juillet 1524) ; —-sur Jean Rerhi dit Damonet son filsThomas^deB quartans de

-froment ; prix, 25 ff. p. p. (Id. -^14 juillet 151J5 ; renouvellement, de l'acte passé; en 1511)/;$;—-sur ,PièjTe Clerc;, //dé Servolëx, ,d'un servis: annuel- ij'un vaissel; de froment,: hypothéqué sur un dêmi-journàl de terre sis à Servolëx, lieu-dit enla Croix • prix, 20 ff: p. p. (Notaire : Pierre

: Robert. .-—28 janvier 1527) ; -^—'Sur Claude 'Amblàrd,; de

■'Servolëx,-,-d'un . servis annuel d/un vaissel; de fromeiit,;; hypothéqué sûr une pièce de terre d'un/jôurrial et dèrili : sise à Servolëx, lieu-dit au Plat:; prix, 20 ff: p;:p. (Notaire/: JeanGhavent.—15 mai Ï527) ; ^sur Thomas-Rémi, -de la" Salle, d'uh servis annuel d'un vaissel dé froment, hypqtbé(1)

hypqtbé(1) non Pillonôux.


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que sur une pièce de terre d'un journal sise lieu-dit au Champ de la Duy ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Claude Dardel. — 25 septembre 1529) ; — sur Jean Ducis, de.la Villette, d'un servis annuel d'un demi-vaissel de froment, hypothéqué sur une pièce de terre de 3 journaux sise audessus du village de l'Epine: lieu-dit en la Sernemièrc (?) (Notaire : Jean Ghavent. — 20 février 1535) ; — sur Claude Çharamelle, de la Villette, d'un servis annuel d'un demivaissel de froment, hypothéqué sur un journal de terre sis à la Ghapelle (Idem) ; — sur Pierre Amblard, de Servolëx, d'un servis annuel de 5 quartans de froment (Notaire : Pierre Robert. —28 juillet 1537 ; copie de son fils Claude). — Donation mutuelle faite entre Antoine, Vincent, Jean et Claude, enfants d'Ame Pillorion, de la Motte, de tous leurs biens meubles et immeubles, au cas où l'un ou l'autre d'entre eux viendrait à mourir sans enfant (Notaire : Pierre Chapuis. — 25 février 1498). — Bail à ferme par-l'hôpital neuf à Guillaume Cugnief, de Servolëx, d'une pièce de terre d'un demi-journal sise à Servolëx ; censé annuelle, 1 vaissel de froment (Notaire : Guillaume Marnod. — 10 septembre 1507). — Reconnaissance en faveur,de l'hôpital de Mâché par Jean Ruffy, de la Motte, d'un journal de terre sis à la Motte ; servis annuel, 6 quartans de froment (Notaire : Guigues Verromèse. — 23 mars 1532). — Albergement à Guillaume Gaultier, de Salvage, paroisse de la Motte, par l'hôpital St-François, d'un pré d'un demi-journal, procédé de feu Jean Thomas, sis à Villard-Marin, lieu-dit en Salvage ; censé annuelle, 6 mouduriers de froment (Notaire : Claude Rochet. — 19 juillet 1558). — Etat de la .rente desd. hôpitaux rière la Motte : à Villard-Péron, à Villard-Benoit, à la Curtinaz, à Ronjoux, à la Frète, en Charpinel (1773) ; — rière le Bourget : à la Serraz, lieu-dit la Gcrmanery, à Riondet, à ia Pallud (1792).

1. B. 74 (Liasse). —6 pièces, parchemin ; 22 pièces, papier

1337-1698. — Couz ; Saint-Pierre-de-Genebroz. —

Perret Via], de Couz. habitant Çhambéry, reconnaît tenir du fief et direct domaine de Jean Reynard, bourgeois de Seyssel, une pièce de terre d'-un journal sis au Champ

■ Jovent ; servis annuel, 6 deniers forts (Notaire : Pierre de Tyons. — 19 juillet 1337). — Reconnaissance en faveur de n. Henri Reynard, de Seyssel. damoiseau, et de son frère

,Jean, par Aymon Bernard, fils de Rose d'Entremont,


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habitant de Couz, d'une pièce de terre de 2 journaux,' sise à Couz, lieu-dit au Champ Jovent ; servis annuel, 12 deniers forts escucelles (Notaire : Voutier Bovaren. — 24 février 1364). — Acquêts par les hôpitaux de St-François et de Mâché ': sur n. Guillaume Marquis (Marchisii), de Couz. damoiseau, d'un servis annuel de b quartans de froment ;., prix, 15 ff. d'or (Notaire : Mermet des Allèves. — 1er juin 1396) ; — sur n. Eudes Marquis, d'un servis annuel de 6 deniers gros et de 2 poules, hypothéqué sur un pré de 2 seytorées sis à Couz, lieu-dit au Poysat ; prix, 10 ff. p. p. (Notaire : Pierre Nycod. — 26 avril 1483 ; copie de Jean Gay) ; — sur Jean de Lachenal, de Sl-Thibaud de Couz, d'un servis annuel d'un vaissel de froment et de 3/4 de vaissel d'avoine, hypothéqué sur une pièce de terre de3 journaux, sise à Couz, lieu-dit au Grand-Champ (Notaire : Claude Ennoffly. -— 3 mars 1492 ; copie d'Antoine du Mollard). — Mariage de Jacques d'Yvrey (de Yvriaco) dit Perret, marchand de la paroisse Sl-Jcan de Novalaise, avec Monette, fille de Pierre Robert, bourgeois de Çhambéry. Dot : 200 ff. p. p. Augmeni de dot : 100 ff. p. p. (Notaire : Antoine Girardet. — 7 février 1479). — Reconnaissance par Nicolas Bilion, de Sl-Pierre de Genebroz. en faveur de n. Claude Dandellot, seigneur commendataire des Echelles, de diverses pièces de terre et pré sises à StPicrre de Genebroz. lieux-dits : en Goytrosan, en la Combaz, en Forchel, en la Freignière, au Plat, en Champ Lié ; servis en rasières de froment et d'avoine (25 octobre 1620). — Acensement par le recteur des hôpitaux St-François et Mâché : à'Jean-Claude-Jacquemet Morison, de St-Pierre de Genebroz. de 32 journaux de pré. lieux-dits au Plat et en la Freignière ; prix, 80 ff. et 2 chapons gras (Notaire : Poncef. — 11 janvier 1685) ; — à Michel Jacquemet dit Morizon, et à son fils Aymé, d'une pièce de terre, pré et bois avec grange de 32 journaux, sise à St-Pierre de Genebroz ; censé annuelle, 120 ff. p. p. et 2 chapons gras (Notaire : Borrel.— 29 mai 1693). — Quittance de servis par le fermier de la commanderie des Echelles en faveur d'Aymé Morizon (4 mars 1698).

I. B. 75 (Liasse). — 28 pièces parchemin, dont 2 rouleaux de 18 et de 3 mètres ; 16 pièces papier.

1310-1792. — Gurienne ; Puygros ; La Thtdle. —

Albergement par Pierre, fils de feu Pierre d'Arvey dit


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Crochet, damoiseau, à Aymon de Puygros, damoiseau, d'une maison sise à Puygros ; servis annuel, 12 deniers forts■ (Notaire : Guillaume Minii. — 23 janvier 1310 ; copie faite par Pierre Magnin, le 14 décembre 1388, à la requête d'Antoine du Bourg, bachelier es droits, chanoine ' de S'-Just de Lyon, officiai de Ghambéry, pour Etienne Rostaing, curé de Barberaz, recteur de l'hôpital neuf ; cette copie porte la signature de Jean Lenguelin). — Vente par Jean Garon et son fils Michel, d'Arbin, à Pierre Gamet, de La Thuile, d'une denii-fosserée de terre à Arbin, pour 4 ff. p. p. (Notaire : Jean Novellef. — 8 octobre 1439). — Vente par Pierre Vachet à Pierre de Labaz. de la paroisse de Curienne, d'une demi-seytorée de pré sise à Gurienne, lieu-dit dessous les maisons des Vachet ; prix, 12 deniers gros (Notaire : Pierre Vallier. — 15 février 1442). — Acquêts par les hôpitaux de St-François et de Mâché : sur Dieulefit Vachet, de Curienne, d'une pièce de terre de 4 journaux sise à Boyard ; prix, 20 sols gros tournois (Notaire : Mermet des Allèves. — 22 mars 1404) ; — sur Raymond de Tournon (de Turnone), couturier à Çhambéry, des biens de Pierre Girard dit Ferroz, de Marie (1), paroisse de Puygros, homme lige et taillable à miséricorde de l'hôpital neuf. Led. Girard avait fait donation entre vifs de tous ses biens meubles et immeubles aud. Raymond de Tournon, sous condition que sa femme et lui seraient entretenus leur vie durant (ld. — 1er mars 1411 ; copie de Jean Vulliet) ; — sur Dieulefit Vachet, d'une pièce de terre d'un journal sise à Curienne, lieu-dit à la fontaine de Combalinanz ; prix, 15 sols gros tournois (Id, — 27 février 1412) ; — sur Claude Mongella, de Puygros, d'un pré d'une demi-seytorée sis à Arvey ; prix, 5 ff. d'or (Notaire : Pierre Philibert. — 9 juillet 1437) ; — sur n. Pierre Mareschâl, de Çhambéry, d'un servis annuel de 3 quartans de froment; hypothéqué sur une pièce de terre sise à Arvey (ld. — 12 février 1466) ; — sur Antoine Maillet, de Thoiry,- d'une pièce de pré sise au Fornet (Notaire : Claude Ennoffly. — 3 mai 1492 ; copiede Claude du Mollard) ; — sur Claude et Michel Mercier, de Marie, d'un servis annuel d'un florin ; prix, 20 ff. p. p. (Notaire : Michel Vauthier. — 14 février 1517) ; — sur Jacques, fils de feu Jean Thomas, de Puygros, d'un servis annuel d'un vaissel de froment, hypothéqué sur 2. pièces de pré et de terre sises à Fornei, lieux-dits en les Gottets

(1) et iion Marlieu, ;çommë dans le manuscrit.


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et au Lavenier (Notaire : Etienne Bergfer. —- 28 "juillet 1545). — Reconnaissances au profit desd. hôpitaux : par Pierre de Rippe (de Rippa) dit Becaut, d'Arvey, d'une pièce de terre d'un journal sise au-dessus du Vernet, lieu-dit en les Limines (Notaire : Jean Morier. — 5 juin 1378 ;jcopie de Jean Lenguelin) ; — par n.-Aymon, fils de feu Pierre de -■ Puygros, chevalier, d'une partie de maison et de plusieurs prés, le tout sis à Puygros (Notaire : Jaquemet Latarjd.^- 10 avril 1383) ; —- par Antoine Borrel, n. Hugonet Cuenos et Jeannette, fille de feu" Pierre de Puygros, sa mère, Vulliermet de la Fontaine, Antoine Tarin, d'Arvey, Jean Mongellaz (1), couturier, Anthonie, veuve de Nantermet Mochi, d'Arvey, Jean de Seyssel dit Gampana, Pierre Tarin dit Ghufflet, Michel et Rigaud, Antoine Perriod dit Rochet, Catherine Curt dit'Columbat, Pierre de la Rippe dit Becaut, Guillaume Crollet, Jaquemet Gasset,' Humbert Tarin, Jaquemet du Nant, Pierre Brunier, Djeulefiïs Râclet, tous de Puygros, de pièces de terre, pré et bois, sises au Vernet, à Fenestraux, à Marie, à Arvey, aux lieux-dits : au Freytit, au Pré de Candis, à la Côte de Grand-Jean, en Corvates, en la Pala, en Leya, en Bugnon, au Pré Rosset, en les Tires, au mont delà Galdppaz (Ecalopa), en la Tailliaz, en la Condamine, à Buisson Rond, au Jonchet, au Champ Gillon, en les Lumines, en Avranchièrés, etc.. (Notaire : Mermet des Allèves. — 30 décembre 1396 au 5 février 1397 n. st., rouleau de parchemin) ; -— par Jean Pollier, de Marie ; 1° d'un; demi-journal de terre lieu^dit « ou gros noyer », d'un demi-journal aud. territoire, d'un quart dé journal situé devant Marie ; servis annuel, 1/2 quartan de froment ; 2° par achat fait de Jean Bataillard, de 2 parts d'une seytorée de pré au-dessus de Marie au Pré du Villard ; servis annuel, 4 deniers forts ; 3° par achat à Jean de Marie, d'un quart de journal de terre sous la fontaine de Marie, provenant de Pierre Crochet, du Bois, et par achat à Jean Ajuguier, d'un journal de terre par indivis avec lé fief des hoirs de Jean de Montgellaz situé « in nuce de campo»; servis annuel, 1 quartan de froment (9 mai 1421 ; fragment de parchemin) ; — par Jean Bataillard, de Curienne, d'un demi-journal de terre en plein champ sous Marie, d'un demi-journal « in nuce camporum, », • d'une autre pièce de terre lieu-dit à la Côte des Meuniers (in cosla mugnieriorum), et d'un quart de journal de terre sis « in costa traversaz »

(1) et non pas. Guillaume de Montgellaz, damoiseau.


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(10 mai 1421 ; même fragment de parchemin) ; — par Pierre Alambroysi, du Lac,paroisse de La Tliuilc ; Anthonie, fille ce feu Vuillermet de la Glière ; Pierre, fils de Jean Maren; Vputhier, fils de Jean Balli ; A5rmoneffe, femme de Pierre, fils de feu Perret Fal ; Girard de la Fabrique, charpentier, habitants de La Thuile. de pièces de terre et pré, sises au.Lac, lieux-dits : en Esscrf, à la Glière, à Monthoux, en les Grangcftes. à la Galoppaz au-dessus d'Arvey (Notaire :'Guigues Vouteret. — 19 mai 1421) ;— par Jean Grand dit Vernet, d'une pièce de terre, leppe et bois, située in Freissela, près de la Leysse ; servis annuel, 3 deniers forts ; et par Antoine, fils d'André de Bellevarde, de la paroisse de Curienne, d'une pièce de ferre à Belvarde (24 m'ai 1421 ; parchemin coupé) ; — par Pierre et Jean Tarin, d'une seytorée de pré sise à Puygros, lieu-dit « ou bugnion » : servis annuel, 3 sols el 6 deniers forts (Notaire : Antoine Marcet. — 1-0 août 1422 ; copie de Pierre Philibert) ; — par Pierre Chrisfin dit Curfef. de Fenestroz, paroisse de Puygros, d'une pièce de terre et pré sise au territoire de Puygros, lieu-dit « au plan de bugnion » ; servis annuel, 1/2 quartan de froment et 4 deniers (Notaire: Georgues Rugueux. — 1er juin 1426 ; copie d'AméMilef) ; — par Pierre Vachet, de la paroisse de Curienne, du quart d'un journal de terre sis à Curienne « juxla fontem de Combrimans » ; servis annuel, 1 quartan de froment (Notaire :' Pierre Philibert. —26 janvier 1434) ; — par Pierre et Michel David, de Puygros, d'une seytorée de pré sise au territoire d'Arvey, paroisse de Puygros. lieu-dit au Rongier ; servis annuel, 5 deniers forts (ld. — 25 janvier 1438) ; — par Antoine Mistral, du Bois, paroisse de Puygros, de deux pièces de terre sises .en les Epinettes et au Champ Chatard (Id. — 29 juillet 1439). — Subhastation au profit de l'hôpital neuf contre Pierre et Aymon Jacon, de Curienne, ensuite de lettres exécutoires d'Humbert Ghevrier, juge de la Bâtie, d'une pièce de terre sise aux Epinettes (Notaire : Pierre Panncvin. — 15 mars 1455). — Obligation en faveur du recteur de l'hôpital neuf, par Pierre et Jean, fils de feu Pierre Jacon dit Perron, de la paroisse de Curienne, de 13 florins et 5 deniers gros p. p. (Notaire : Pierre Mycaud. — 8 mars 1469). — Albergements par lesd. hôpitaux, en faveur;- de Reymond Coudurier, de Thoiry, des biens procédés de Pierre Girard dit Ferroz. de Marie, paroisse de Puygros ; servis annuel. 2 deniers gros, à la condition que si led. Reymond meurt sans enfants légitimes, lesd. biens revien-


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dront à l'hôpital (Notaire : Mermet des Allèves, — 5 septembre 1409 ; copie de Jean Vulliet) ; — de Dieulefit Vàcliet, d'une pièce de terre d'un journal sise à Curienne ;jservis annuel, 1/2 vaissel de froment (Id. — 27 février 1411) ; — de Michel Berthier, de la paroisse de Puygros, d'un journal de terre situé en les Limines soitau Verriet, et dfun journal de terre.au territoire de Ldburceyo, sous le servis annuel de 3 quartans de froment et 1 quartan et 2 mouduriers d'avoine (Notaire : Pierre Chapuis. — 21 août 1490) ; —-de Pierre de La Fontaine, de Puygros, couturier à Ghâriibéry, de plusieurs pièces de terre sises à Puygros, lieux-dits à Longefort, à Lëschaux,. et sous le Chanet (Notaire : Claude Rochet. — 11 novembre 1556). —- Bail à ferme par led. hôpital à Claude Renchet, de Curienne, d'un pré; d'1 seytorée sis " au village de. Vachet ; censë annuelle, 6 ff, et 7 sols (Notaire : Borrel, -— 28 mai 1694).—-, Affranchissement par l'hôpital de St-François et Mâché, au profit de n. Joseph-Nicolas de Comnène, de tous droits féodaUx (biens à Puygros), moyennant la somme dé 2.745 livres (Notaire: Benoît Magnin. —- 2 septembre 1778). — Etat générique, de la rente dud. hôpital rière La Thuile (1792).

I. B. 76 (Liasse). — 19 pièces parchemin ; 28 pièces, papier.

' 1378-1791. — Bassehs ; Saint-Alban. — Reconnaissances en faveur de l'hôpitalneuf ":.- par Aymbri Officiai, de Laisse, d'un journal de terre sis au Villaret, lieu-dit au Champ Barioz ; servis annuel, 5 quartans de froment (Notaire : JeapBergoygnon. — 13 juin 1378) ■:;';- — par n. Guigues dé la Râvoirë dit Bâ'ridêret, cdseiènëûr dé SaintAlban, d'une pièce de terre sise à Cheysse ; servis annuel, 30 sols gros tournois (Notaire : Mermet des Allèves. — 18 juillet 1408 ; copie de Jean Vulliet).—Contrat de mariage entré Aymonet, fils d'Etienne Dardier, de Leyssë, et Jacqueriiëtte Muti, de Felizzano, demeurant à Çhambéry. L'époux fait donation de 200 ff. à l'épouse ; il;est stipulé qu'au cas où cette dernière mourrait avant son mari, sans enfants, cette donation serait nulle ; si l'époux meurt le premier, laissant un ou plusieurs- enfants, l'usufruit appartiendrait à la mère et reviendrait aux enfants après son décès. L'épouse, assistée de son curateur Jean Durand, apporté en dot des biens iriimeubles, tels qu'Une vigne située à La Ravoire, près du chemin tendant aux bois de La Trousse ; un pré à Leyssë, lieu-dit au Pré Hovel ; Un


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autre pré à Leyssë, lieu-dit au Clos ; une vigne de 8 fosserées - sise à Trescul ; et 4 journaux environ de terre avec jardin et grange situés au même lieu (13 mai 1397). — Acquêts par l'hôpital neuf et celui de Mâché : sur Jaquemet Dumarcst, de la Cluse, d'un servis annuel de 2 vaissels 1/2 de froment, hypothéqué sur 3 journaux de vigne situés lieudit à Beissonet ; prix, 18 sols et 9 deniers gros tournois (Notaire : Mermet des Allèves. — 7 mars 1391) ; — sur Antoine Julliand, de Bassens, de 10 fosserées de vigne situéesau Mollard de Bassens ; prix, 90 ff. d'or (Id. —31 mai 1394) ; — sur Pierre Rosset, de Bassens, d'un journal de terre sis à Bassens, lieu-dit au Buisson Rond ; prix, 5 sols gros tournois (Td. — 2 avril 1408) ; — sur Jean Mazot dit Luvol, de Sl-Alban, d'un servis annuel de 2 sols et 11 deniers gros, hypothéqué sur 20 fosserées de vigne sises lieu-dit aux Fontanilles ; prix, 88 ff. p. p. (Notaire : François de Saint-Amour. — 19 février 1427 ; copie d'Urbain Rouget) ;

— sur Antoine David, du Villaref, d'une pièce de terre et pré sise à St-Alban, lieu-dit en la Rigolaz (Notaire : Claude Reynier, — 15 décembre 1435 ; copie de son fils Jordan) ; — sur Maurice Marchand, d'un servis annuel de 5 ff. p. p., hypothéqué sur 40 fosserées de vigne sises au Châteîard ; prix, 100 ff. p. p. (Notaire : FrançoisBurgie,^-2 août 1441); sur Etienne Timonier, de St-Alban, d'un servis annuel d'un vaissel de froment, hypothéqué sur 1 journal 1/2 de terre situé au petit Leyssë ; prix, 12 ff. p. p. (Notaire : Pierre Philibert l'aîné. —2 septembre 1466'; copie de François Morin) ; — sur Etienne Rosset, de Ghambéry, d'un servis annuel de 9 sols forts, hypothéqué sur 12 fosserées de vigne sises à S4-AIban, lieu-dit en la Verchière (Notaire : Pierre Nycod. — 3 octobre 1470) ; — sur Laurent Jovet, de St-Alban, d'un vaissel de froment de servis annuel (Notaire : Claude Ennoffly. — 22 septembre 1492) ; — sur Guillaume, Antoine et Claude Rollier, d'un servis annuel de 3 vaissels de froment, hypothéqué sur un .moulin assis sur la Doria (Notaire : J ean Chavent. — 20 avril 1527) ; — sur Claude Nyollbd, de la Cluse, d'un servis annuel de 14 ff. p. p., hypothéqué sur 4 seytorées de pré sises à la Cluse, lieu-dit au Mareschet ; prix,] 44 ff. (Notaire : Claude Rochet.

— 12 janvier 1559) ; — sur Guillaume Rosset, d'un verger d'une demi-fosserée, sis au Mollard de Bassens, lieu-dit au Chenevier. (Notaire : Loys Mignet. — 6 niai 1574). — Quittance de lods pour l'hôpital neuf par Guillaume Doyna, écuyer, et Jean de Ciso, chapelain, agissant par procuration


de m Hûhiberl de LuyriëUx, chevalier, ;;côseignèùr?:;:dëSt-Alban, pour l'acquêt fait sûr/Bârthéleniïéj. veuve "de Pierre Brasier, dé Çhambéry, de 16 fosserées; de vigne sises au Pefit-Lèysse (Procuration''en; -français^; .bien: /tâitë)- /(Notaire: : F;rânçois,de; Sàint-Aïnqur; :^b- LS/juillet. 1438;;-.[ copie d'Urbain Rouget)^ —- Reconnaissances; pârPhopifàl neuf au profit : de n. Pierre Bonîyàîd, seigneur des Déserts (Deseriorûm), d'une pièce de vigne de 20 fôssëré-ès sise/à Monterminod '; servis annuel, 10. deniers .gros;.(Id. -—27;no-; /vembre:Î430, ;,copie: dû mêhïe)/v"b- de ri. ,J;açques;,;epmtë/; dé Montmàyeur, d'une pièce de/;yigne de ;2(}:iossëréës /sise:; à Montermiriod,; servis annuel, 10/deniers gros (ensuite, dé l'achat dû .château de St-Albari, fait par led. comte sur;,n..: Guillaume de Luyrieux) (Notaire : François Bochin..}— ,2 mars 1454). — Procès de confins: de biens;( 1431-1434-;; cachet). — Cession par Thôpitàl;heuf à discret Philippe ^eï Cognin, dé tous droits qu'avait led.; hôpital sur une pièce de vigne d'un journal, sise à St-Alban, lieu-dit en Clïeyssè ; ; prix,: 15 ff.p. p. (Notaire : Claude Reynier!,— 11 juillet 1434: ; copié de son fils Jordan). — Albergément par .lé recteur "de l'hôpital St-Frânçoië;: Jean-Jacques: Rolliërj; du Petit Leyssë, d'une pièce de vigne; de 25: fosseréesièt ; d'une; grange sises au Petit Leyssë, et d'une autre pièce de vigne de 15 fosserées/sise sous Barby, .lieu-dit auxGhavvonnès ; prix, 1.500 fL;(25..ayril 1618),— Affranchissements par led.; hôpital de tous droits; |ëp;dâuxte^ communauté déBassens, pour le prix de 55livres (Notaire-: Joseph Arnaud..—^ 6 août 1787) ';— de celle de St-AIhàn, pour le prixdë 200 livres (Notaire-: Louis^Joachim Légër.;^ ,24 septembre 1791). -,]■■ :./-.".: bbb. .

I. B. 77 (Liasse. -— lS-pièces; parchemin ; 7pièces, papier.-

'■: 1395-1792. — Sâint-Jëan^d'Àrvey ; Thoiry. — Re, connaissance en faveur de; Thôpitàl: neuf par Jean, Pierre et Hugonetï J plens, Jean Perronih;' Pierre Trossël^ ; de 'T%eb meyros, paroisse de Thoiry, d'ûnepièce de bois et de teppes . de 100 journaux, sise à St-Jëân d'Arvey, Tièu-dit en là Combë de. Torotierv confinée par; les biens, dé Nantërriiod Çhaffârdpn ; "servis annuel, 12 quart ans dé froment (21 ;mai,1395:■:.; fragment dëparchenijri,/^;partie..rongé),' -^ Albëf- , ^mentpar lé recteur de Thôpitàl neuf à,: Jean Pàohb%. Jean et'Piêrre; Jolens, Jeàn, Michel et Etienne Trossel, delà; paroisse de Thoiry, d'une pièce de terre,, bois et « excrdih,


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lieu-dit en la Combe de Torotier, paroisse de St-Jean d'Arvey, contenant 100 journaux environ, et située près de la Leyssë et du chemin de Ghambéry à Thoiry ; servis annuel, 6 quartans de froment (Notaire : Pierre Philibert. — 22 mai 1448). — Mariage entre Jean Levrelle, paroisse de Gilly, et Pèronette de Turallio, de lad. paroisse ; augment de dot, 2 ff. (Notaire : Jean Tornier. — 18 février 1498). — Acquêts par l'hôpital neuf : sur Pierre Domenge (Domengii)- dit Radin, d'un demi-vaissel de froment de servis annuel hypothéqué sur un journal de terre sise à Tremeyros, lieu.dit-en, la Corvàte ; prix, 16 ff, p. p. (Notaire : Etienne Boyssonet. — 14 juin 1489) ;'— sur Antoine Fabre dit Coquet, d'un demi-vaissel de froment de servis annuel, hypothéqué sur une pièce de terre d'un journal: sise lieudit au Grand Champ (Notaire : Claude Ennoffly. — 28 octobre 1491 ; copie d'Antoine' du Mollard) ; — sur Jean Jolens, d'un demi-vaissel de froment de servis annuel hypothéqué sur une pièce de terre d'un journal sise aux Hautes-Cabanes, lieu-dit « in Rippis » (Id. ; copie du même) ;

— sur Antoine. Jolens, d'un ' deriii-vaissel de froment de servis annuel hypothéqué sUr une pièce de terre aud. territoire, lièud. « ou Savet » (îd. — 3 décembre 1491) ; — sûr Thomas Fromaget,d'un vaissel de froment de servis annuel, hypothéqué sur une pièce de terre de 3 journaux située aux Hautes-Cabanes, lieu-dit au Chanet ; prix, 20 ff.' p.. p, (Notaire : François Morin. -^—22 août 1497) ; •—Sur Antoine Fabre, d'un vaissel de froment de servis annUel, hypothéqué sur tous ses biens présents et à venir (Notaire : Claude Ennoffly.— 2 décembre 1497 ; copie d'Antoine du Mollard) ;

— sur Pierre Dépierre, d'un demi-vaissel de froment de servis annuel, hypothéqué sur une pièce de terre d'un journal sisô.â la Fougère (Id.—24 janvier 1501 ; copie du même);

1— sur Jean et Aymonet Mailliet, de Thoiry, du même servis annuel (Id.). — Reconnaissances au profit de l'hôpital de Mâché;: par Antoine Jolens, d'une maison et d'un verger sis aux Hautes-Cabanes ; servis annuel, 5 ff. p. p. et 5 vaissels de froment (Notaire : Guillaume Chavin. — 16 septembre 1502) ; — par Aymon Medici, de 2 pièces de terre et pré situées aux. Hautes-Cabanes, lieu-dit en Savo'ur (Notaire : Bernard Régis. ■—- 9 juillet 1530). — Acensëriient par le recteur desd. hôpitaux de tous les biens de Thoiry : à Noël'Daquin, dud. lieu ; censé annuelle, 15 vaissels de froment, 3 quartelets d'huile de noix ou 4 livres et 20 ff. d'argent (Notaire : Borrel. — 1er mars 1704) ; — à Anselme


— 88 :—

Daquin ; même servis (le texte porte 10 livres d'argent au lieu de 20 florins). (Notaire : Collonge. — 22 août 1722) ; — à Joseph Daquin, même servis (Notaire : Falquet. — 25 janvier 1731) ; — au même, censé annuelle, 118 livres (ld.— 20 juillet 1738) ; — à Etienne Trossel, Joseph Fauconnet, Joseph Daquin, Claude Dépierre, Jean Fromaget et Bernard Ducruef, de Thoiry ; censé annuelle, 251 livres etl paire de chapons gras, outre les contributions en fourrages auxquelles lesd. biens pourraient être soumis en cas de guerre (Notaire : Joseph Saint-Martin. — 27 août 1777). — Etat générique de la rente desd. hôpitaux rière St-Jean d'Arvey, Thoiry et Curienne, lieux-dits : à Thoiry, en Crépigncr ou les Faugcltcs, à la Croix ; à Curienne. en la Cathery. à Bellevardaz. au Replat, à Fescul, à la Vigneftaz, au Percher, au Biez, en la Sarrettaz, en les Cornettes, au Cresf de Bellagardaz, aux Vachettes (1792).

I. B. 78 (Liasse). — 22 pièces parchemin, 11 pièces papier, 1 imprimé.

1382-1788. — Saint-Sulpice ; Vimines. — Albergemenl fait par Jean Lageref. docteur es lois, à Jean Gudiberf, de Ghambéry, bouclier (macellarius), de 4 seytorées de pré, 2 journaux de terre, 4 fosserées de vigne et un demi-journal de bois avec une grange, sauf le foin que se réserve led. Lageret, le tout situé au terriioirc de Çhambéry, lieu-dit au Châtelard, près de la Leyssë et du côté de Ghambéry-leVicux. Il se réserve en outre le domaine direct et un servis annuel de 4 ff. et un demi-vaissel de noisettes (nucleorum) (Notaire : Jacques Villarii. — 16 juin 1382). — Sentence rendue par le Conseil résidant du comte Amé VII, signée par n. Guigues Marchand et Lambert Oddinet (1), autorisant le recteur de l'hôpital neuf, en sa qualité, à prendre possession d'une pièce de terre de 2 journaux, sise à Montfort, lieu-dit en la Combettc, et d'une pièce de terre de la même contenance, sise à Servolëx, données en hypothèque par Jean Evrard, de Monffort, pour la vente d'un servis annuel de 7 vaissels de froment (8 novembre. 1397 ; sceau de cire rouge pendant sur simple queue de parchemin). — Quittance faite par le recteur de l'hôpital neuf de la censé annuelle de 7 vaissels de froment ci-dessus ; item, 2 jour(1);et

jour(1);et Jean, Sauvage::


' -:: ""'■Vi/-:,-":;--::;--"- ,-/r-'MW' „ - ■".] b -bb:-.

■nàûx;de;terrè:;:((:ën Trembley/»;! item 1 seytôrêë'deprëeh Lorniëy (Notaire':. Rolet Georges/-— 14 février 1398),/^:

. Obligations .-en'faveur ,de .l'hôpital neuf : par AyinOriët Evrard, dë;;Montfort, ,de 9/soïs/bbôle gros pour; eàusë dé retenue de çëhses ; 2 sols 6 dèriiërsgros pour-causé dé frais

;ën. cour ; d-of ficialité de Ghambéry;; 8 sols 5/dôniers ôbplé grospour,cause"d'échange (Notaire-; Pierre Court,.^bè îëvri;er;l3 99)'^ Y—pàrTemêmë, àë/Ssols 9 deniers gros/tOurripis:et:2T vaissels'ide froment :(Notaire-:'Merriiet des'Allèves,; — 29. août 11^5-;; Oôpie de Jeâri^Vulliet). —: Reeoririâissaricés au profit dés hôpitaux dé S--Frânçois et de Mâché ;:;: par Rolet; Georges, de Saint-Sûlpiçë;;;d'une pièce dé terre "de 2 jourriaux/siséjà St-Sulpice, liêutdit âû Fo.ntânet j/sërvis

'annuel, 6 sols forts escucellés (Notaire;: Jaqueniet Latârd. -^-14 février ,1383) ; — par Hugonet Henry dit Àrbarétier',

. de Côgùiri, d'une pièce déterré dëS. journaux;sise àViniiriëSj.

: lieu-dit aux Axfàûx; ; servis ânnUel, 10 ô;uàrtàris;:de:ïrOhierit:

.(Notaire;. J;êah pRoffief;,: — 7,jariyiër T385) ^--^'pàr/Guigués

.Girard.dit'Mafpâud, dëMontfdrtf d journal sisë/ia Montîort, lieû-dit on la CrOsatière;; servis'

.annuel, 1 quartan; et 3 .môudurièrs de froriiênf (Notaire; ::. Pierre Philibert. ^25 février 1444) ; — par iean-dè Rivo^ d'un pré d'une séytoréê sis à S t-Sulpice, lieu-dit ëriLorùiëy ; servis annuel, 1. vaissel de froment (Notaire : 'Etienne BoysSonet. r^-a 10 juin: 14521 copie d'Antoine Ferrât) b —■ par Piêrie-Pè;rrônet, de Corbël, <ijurie vigne/de 12;îosseréès Sise. àux'/Côfes;'de Vimines,; Servis;annûel,3moûduriëfcs dé' froment' (Notaire '■: Pierre, Philibert. —25 mai:1454;);-:;' '.br~' par Pierre, Rûffi, d'Epernay, inandement d'Entremont-le-. Vieuxyd'une vigne.de 4 fosserées sise aux Côtes de Vimines (Id.) ;:-— pârJeàn Bovier, de Prâvans, d'une pièce de'-terré, d'un démi^-journal située lieu-dit au Çhêne-"(Nôtaire : Pierre

,iNycôd:: — 6 jfévrier 1478) ; /—-'par Claude PrUriy, d'Un ; journal de:terre sis à Vimines,: heû-dit au Plat: (Notaire";: Claude Enrioffly..;—- 20 février; 1500 ; copie d'Antoiriè du Mollard) ; -bt'- par .Jean.Laurent/ de Virnines; d'ûri; pré,

S'urié,seytqr8ë"et d'uri-yêrger-;sis/à.Vimines, liéu^dïï/ërila' Frasse (Notaire-:.Aymon. Guerrit ; 16 octobre; 1540)bb'.b—. par Claude Meynard dit Amblard,.de Vimines, d'une,pièce de terre d'un'-journal et d'une maison sises au Mollard de Vimines (Notaire : Pierre Robert, — 22 juillet 1544. ;,copié

:dé son fils Claude, en partie rongée) .— Pierre Lâtafd dit Çurtet,. de/Vimines, et Përonette,veuve de Jacques.; de la Perrière, : cojdônnier,, bourgeois; de Çhambéry (celle-ci.':


-'■"'■■.-■..- ./.;-"■; . ;-:—;90'--;;.;,.,-;;,, ,;!-A-î.- ... b^Ç".

comme tutrice de ses enfants)., foill des conventions pôiir, des; travaux et une modification de maçonnerie au-dessus deT'éau, entre là maison dud, Latard et celle des mineurs delà Perrière^-.■situées à Mâché, près de la maison d'Antoine d'Aix (Notaire;: Pierre:V:âlIieK^;30 juin 1438), —Albèr^ gément. par l'hôpital neuf n.'; Pierre Fardel, dé Çôuz, ' damoiseau, d'une pièce de, terré dé 3 journaux 1/2 et d'une maison sises ;à,Montfort;;ïieU-dit en la Crosatière ; servis annuel, 9:quaïtans de froment (Notaire ::Meririet des Allèves, —-là; avril lllo). — Vëntes'en faveur durèctéûï' dé l'hôpital: de;;;Maché : par Jean Girard dit Màrpod, paroisse dë.StSulpice., d'un vaissel; de, froinent.de servis ...annuel. ; prix, 10 ff. p. p. (Notaire : Pierre Boyssonet.—12 niai1449)' ;/—•' par. Antoine, /fils; de Michel Lambert dit.CpUz^du;Mollard: de.; Vimiriès;:,-d-un vaissel -de frpmerit de:/ servis anriûël hypothéqué sur 3 joumaUx de terre et 1 seytorée dé' pré sis lieu^dit au Mollard"-■ prix, 25 ff. p. p. (Notaire : Jean Chayent. —21 mai 1538), —-Cession par Michel Laurent, delà: parpjsse/de S^-Thibàûd de, Çquz, à Pierre Çbtard/dit: Guillermin, dé 8 fosserées;"de yigrie},àyec grange,-sitUëësJà. Vimines; pour le prix de 46 ff. p.p. .(Notaire : Jean Herelier l'aîné. — 20 février 1497 ; copié, de Pierre Çolombat),:^ Antoine, filsde Claude/Berger,; et : Claudine, son .épousé déclarent àvb,ir, ;reçu de.;li?ançois;;/fils de, feu,Àympii;Latàrd ; dit Gûrtet, de Virniriès,; ëÔâorins p0ûr la dot-et letrousseau;: dé lad, épousé. Dont quittance (Notaire : Jacques Vullièf-. met. —-.16 août 1523). —"-Contrat dé mariage:entreEynarde dû.Rochex et André, filsde Louis Teste dit. Sëgret, de '§% Sulpïée. Dot:;i346 ;ff. ;;/^gment/

Etienne Bergier. -^ 22 janvier .1543).;/— Lettres de Joseph-; Henri Faya, ;.rëgent du: Bureau dé; l'Intendârice générale de Savoie, ordonnant .aux possesseurs de fiefs rière StSulpice de faire connaître -'leurs-,'droits: dans" la huitaine; (30 juillet 1788 ■■-;., imprimé.). L-^;« /Menioire/toûehant ;uhé; « pièce dé terre et pré situé a; St-Sûlpice, que Ion dit estre « abandonné appertenant aux pauvres de l'hôpital de St« François..» #« Roolle des biens que possèdent/les pauvres « du ,sr Boccon -se mouvant d ù iiêd: de la cure, de S.t-Sulpis.: »

I. B. -79 (Liasse). ■— 49 pièces, '-..parchemin...; / 8 pièces, papier. , : . ; ;

1390-1792:;-- Aix ;; ï)rumèt%z-GIàraïohd "; G-résyï: -sur-Mx: ;; Méryy;/TréSsèrTO-;^


\ ■>;-•.■-■ ^9i

entré Aymonet "de; la Croix,-Aymonet Ducrest, Jeânnëttë, vèuyë;dé:Jacqûëmët' Quëy;,/de; Drumettàz, y d'une part -; et Jàqûeinétte, '.épouse de .Pierre Dumoulin,,.d'autre part. Celle-ci cède tous 'les droits (objet du litige) qu'elle peut avoir/Sur lesbiëns .et l'héritage dé Vincent Ouey et, dé Marguerite, ses défunts parents, 'à.charge pour les 3.premiers de lui payer 20 /sols gros aux: échéances, suivantes :, ;6 sols .gros ;à là prochaine fête dé PâqUes ; 7 sols .gros une année après,, et 7 sols, gros-une. anpée. plus tard (Notaire :;"Jeàn Pàriiliat. —- 16 novembre :1;390). —- Mariage' entré Jean Bisi,de Belley,.;:ët Bonne Dantona, dud, lieu, habitants d'Aix..:Augment dé dot : tQ;sqls gros tournois. Dot/: 20 ;sqls;:gros tournois(Kotaire ; Jacques Brun;.;»—- 9;;décenibre 1397).:;— Robert;;Dmpèrt,. de Mpuxy, doit à François et Antoine Yveit, de Sonnaz, la dot de sa fille Aymonétte,. future: épouse dud. Antoine, à .savoir 55. ff,,- 1 .Vaiss'ët de froment, et un vestiaire honnête, Dont quittance (Notaire • Guillaume Richard. —: 21 janyier 1427).J-évMariage entré Durand d'Àix .et Jeânhettè,Bpûhômlrie^,'du. hiâridériient,: de; Sallanches (24 mai 1459;),,; — Mariage: entre Jacques François, de la paroisse deSerriérës enGhàufagne, et: Jéannettëi fille de Jean Georges, de lad. paroisse. Le père,de l'épouse lui donné, en dottoûssesblens meublés et immeu:.blés, niais: s'en réserve l'usufruit pour sa fénime etlui. iAûgnient"dé dot'yi.'20 ff;p'.p;V(Nôtàire : AymonBullioclv:: -— 8 mars; 1459). .—^ Dot dé PéfOnne Cohèndàit, épouse/de François Viollet,: de- Glaraforid, consistant, en 25 ff. reçus et hypothéqués par ledit rnâri sûr des vignes, champ,/pré et bêis qu'il possède à Glarafond; (Notaire : Antoine Gàchêt. -^;3-;jûiii1477);--?-; Par suite,du contrat de mariage, entre _ François, fils de féu Jéan'Bëysson 'dit Alliod, dû Viviers, et Claudia, fille dé Glaude Ëxertier, de'Mouxy, Ny.cod/et Rdlet Excertiër, oncles, de lad, Claudia.» et" Claude Excertièr, son frère, lui donnent T00 ff. p. p. Augment dé. dot par led, François".: 50 ff. Lé tout est hypothéqué.: sur 3 journaux; de; terre -au Vivier% lieu dit en Boyssy, sûr .un démi-journal de vignelièur-dit/ôn Mollière, sûr 2 seytdreës de pré; liêu-dit''-,«:âïït Neplie )>,.et sur unë-grange située aU village du Viviers (Notaire. : Jean d'Estréë. —: 10 juin : 1527). -—Testament de Pierre Cristin dit Bp'chârd, de Drûmettâz.,11 veut être inhûnié.âû cimetière .de 'Glârafônd, !;Legs^;12 deniers; foi-ts' pour ;dës'messes ;.l ,quàrtan:;;de/blé à; Saint-Jean-Baptiste de Méry ■ 1 quartan dé blé à la Confrérie, du Saint-Esprit déClarâfônd;25 ff. àses filles.Claudia,


- 92 —

Anthonie et Jeannette et à son fils Etienne. Outre leur dot, il donne 3 ff. à sa fille Anne et à sa soeur Claudia, époUsë d'Ame Milliet dit Chenut, de Grésy-sur-Aix. Il laisse à sa femme Jeannette l'administration de ses biens, sans qu'elle soit tenue à aucun inventaire, et lui assure, au cas où elle ne pourrait demeurer avec ses enfants et héritiers universels, 4 vaissels de froment, 2 vaissels de seigle, 1 quartan de fèves, 1 quartan de pois, 5 sommées de vin, 1 chambre et des meubles, d'autres provisions encore et 2 ou 3 ff. par année ; le tout devant être fourni par les héritiers. Il institue pour ses héritiers universels ses fils Jean et Etienne Cristin ; au cas où ceux-ci mourraient sans postérité légitime, cet héritage reviendra à sa fille Anne,- à laquelle il substitue, si le même cas se produit, ses plus protches parents (Notaire : Claude Vidal. — 18 août 1499). — Codicille du .testament fait par Jean, fils d'Hugues de Mouxy, d'Albens, en faveur de François Cohendet, par lequel il lui donne une pièce de pré contenant environ 3 parts d'une seytorée (Notaire : Claude Beverat. •— 13 décembre 1517). — Acquêts par le recteur de l'hôpital de Mâché : sur Guigone, fille de feu Jean des Mures, femme de JeanBeysson, de Méry, d'un servis annuel d'un demi-vaissel de froment hypothéqué sur 2 journaux de terre sis à Tresserve ; prix, 5 ff. p. p. (Notaire : Jean Girod. — 21 avril 1425 ; copie de Claude Boyssef) ; — sur Vouthier Poensius, du Bois, paroisse de Grésy, d'un vaissel de froment de servis annuel ; prix, 10 ff. d'or (Id. — 20 juillet 1426 ; copié par Claude Boysset le 20 avril 1498) ; — sur Vullierme Candie, de Grésy, d'un servis annuel d'un vaissel de froment ; prix, 10 ff. p.'p. (Id. — 18 novembre 1427) ; — sur Jean Barilliat, de Grésy, d'un servis" annuel de 2 quartans de froment (Notaire : Aymon de Eslhequia (?). — 21 mars 1452) ; — sur Matthieu Du Marest, de Grésy, d'un vaissel de froment de servis annuel (Id. — 22 mars 1452) ; — sur Pierre Coudurier, d'une vigne de 8 fosserées sise à Clarafond, lieu-dit au Crest de Nalassin ; prix, 10 ff. p. p. (Notaire : Amfoine Latard. — 31 janvier 1453) ; —- sur Laurent (1)... d'un vaissel de froment de servis annuel (Notaire : Claude Ennoffly ; copie d'Antoine du Mollard) ; — sur Pierre Bichon et Claude Gontier dit Malibroz, de Tresserve, d'un servis annuel de 3 vaissels de froment, hypothéqué sur une pièce de terre de 4 journaux sise à Tresserve, lieu-dit en Boissié i

(1) Ici un nom illisible sur lé parchemin.


■■'.v. '.. " .- ; -93 - - b -

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prix, 60 ff. p. p. (Notaire : Pierre Chapuis — 7 septembre 1506) ; -^- sur Jean Pectfe et Symon Tridon (1), de:Tresserve, d'un servis annuel d'un vaissel de froment hypothéqué sur 2 journaux de terre sis à Tresserve, lieux-dits « en la Monta » soit« ou bouchet » et « en la Losaz » (Id. — 6 août .1516) ; — sur Jean Guyraud, du Viviers, d'un servis annuel d'Un demi-vaissel'de froment, hypothéqué sur une pièce de terre d'un demi-journal sise au Viviers, lieu-dit à Boissières (Id. — 13 avril 1521) ; — sur Amé. de Chavanes (de Cabanis), de Ghambéry, d'un servis annuel d'un vaissel de froment, hypothéqué sur uhe pièce de terre de.5 journaux sise à Grésy, lieu-dit en lés Norres (Notaire. : Michel Vauthier; — 8 février 1526) ;;— sur Jacques Vûllion dit Girod, de Ghatenod, d'un servis annuel dé 2 quartans de froment, hypothéqué sur un pré d'une seytorée, sis à Chatenod, lieu-dit au Murget ; prix, 40 ff. p. p, (Notaire :'Claude Poictier. -^ 28 juin 1529) ; — sur Claude Tridon, dit Mullioz, de Tresserve, d'un servis annuel de 6 quartans de froment, hypothéqué sur un journal de terre sis à Tresserve, lieu-dit « de. là Monta,»,; prix, 40 ff. p. p. (Notaire : Jean Ghavent.— 8 février 1533 ;,2 exemplaires) ;— sur Pierre Rieliel, de Mouxy, d'un servis annuel d'un vaissel de froment, hypothéqué sur un verger d'un journal et sur une grange, à Marlioz ; prix, 21 ff. (Notaire : François Jurief. —.12 décembre 1538) ; — sur André Buffet, de Tresserve, d'un servis annuel de 6 quartans dé froment, hypothéqué sur un pré sis .à. Tresserve, lieu-dit au Ronsignol (Notaire : Michel de Lacombe. — 17 août 1552). — Vente par Jean Bulliet à Pierre Copier, notaire à Çhambéry, d'une vigne de 16 fosserées sise à Chesàrgias, territoire de Méry, lieu-dit au Larmier- (Notaire : Jean Vulliet. — 14 avril 1432). — Subhastation en faveur de François Castin, notaire à RossillOn, contre Barthélémy de Grignié, d'une pièce de terre d?un journal sise à-M'éry. (Notaire : Pierre Broyset. J— 4 juillet 1440). — Transaction et conventions .entré," Antoine Yvert et Pierre Bret, tous deux de Sonnaz, s'açcordaht la faculté réciproque de passage sûr leurs terres, suivant les bornes indicatrices placées aux endroits désignés (Notaire : Raymond Volliet. — 29- novembre 1455), —-. Obligation, en faveur dû recteur de l'hôpital neuf, par Alix, veuve de Maître Humbert Demoux, cordonnier, bourgeois de Çhambéry, de 3 ff. 1 denier.gros p. p. (Notaire : Pierre

(I) et non pas Jean Tridon.


. — 94 -y- ■■■..

Philibert, — 10 juillet 1456 ; 'copie du 26 mars 1470 par Humbert de Busso). — Acquêt par n. Claude Des Granges, :; chapelain, sur Claude Vibert, de Glarafond, d'une pièce de vigne de 6 fosserées sise sous la maison forte du prieuré' de Glarafond (Notaire : Antoine-Gachet.—' 17 novembre 1477). —.Obligation, en faveur âe^hôble.Claude de Mouxy-, d'Albens, faite par n. Pierre Môrel, .du Vivier, de 10 If. p. p. (Notaire.: Robert Truchon. ——31 mars 1482). — Donation par François, fils de Guillaume Viollet, de Glarafond, à Péronne Cohendait, son épouse, de Drôin, paroisse de . Grésy, dé la moitié d'une pièce de terre cont-enant environ une ' seytorée, située à Clarafohd, lieu-dit'« Houbie » (Notaire : Antoine Gachet. — 14 septembre 1.487), — Obligation, en faveur du recteur dé l'hôpital de Mâché, par Âmé et Jean Chànut, d'Arbussin, mandement de Grésy, de 11 vaissels de froment pour arrérages d'nne censé annuelle d'un vaissel de froment (JNotaire : Etienne Boyssonet. — 4 octobre 1488 ; copie d'Antoine; FerratJT — Vente par Maurice Ballet dit Ravier, en faveur de François Gohendet, notaire, d'une pièce de pré à Pouliacum (Notaire : Pierre de Chavanes (?). — 22 février, 1525 ; parchemin en mauvais . état). — Louis Mollin et sa femme Françoise ayant vendu .à Jean et Antoine Maire des biens pouf 70 florins, lèd. Louis Mollin hypothèque cette somme, qui est «"de l'assept . « de mariage » de lad. Françoise, sur une grange et une seytorée de pré au Viviers (Notaire:.-: Jean Martin. :— 25 juillet '■■., 1553). — Vente, par Françoise^,:l:ille-de Jean Grobert, de Chambéry, et femme de Louis Mollin, à Jèân et Antoine Gonin, du Viviers, d'un pré ,dé 3/4 de seytorée environ sis au Viviers, lieu-dit en la Maladière ; prix, 35 îf. (Notaire : Antoine Morand. —'6 novem.brei558), —Acquêts par Jean Périer, du Viviers, procureurs à Ghambëry, sur Joseph :. Biset, de Tresserve, Pierre Nant, dé Sonnaz, Antoine Martin . dit Apostre, de Voglans (1), et Humbert Lanier, de Chambéry,. dé pièces de vigne et pré situées au-Viviers, lieux-dits ■ au Colombier ou au-Clouz, à Boisy, en la-Lôza, en les Leschières (1560-1582). -—Jaquèmet Janiii, du Viviers, cède; ' , quitte et remet à Philibert Peryër,.du.Viviers, tous les droits qu'il peut avoir sur 6 fosserées de pré sis au Viviers, lieu-dit « au Mullin », vendues aud. Plïilibert par feu Thévenin Janin (Notaire : Jacques Bellin. ..^— 28 octobre 1561). — Vente par Antoine Yvert, 1 religieux de S*-Antoine, et:

(1) et non pas du Viviers.


. - 95 - .

sesfrères Antoine et François^ de Billième, à Jean et Pierre Granjon, de Ghambéry, dé 2 pièces de terre et bois de châtaignèr, sis à Sonnaz et Antigny, contenant environ un demi-journal ; prix, 30 ff. (Notaire : Jean Chastellein. — .6 décembre 1564): ;— Alexandre Crupci, bourgeois de Chambéry, jadis fermier dé Méry,: reconnaît avoir reçu, en cette dernière qualité^ le 16 juin 1563 (acte reçu par Antoine

- Bovet), la somme de 210 florins dé Guillaume Gueyton, de Bassens, demeurant au Bourgetj pour une pièce de pré

■ de 3 seytorées sise au Viviers,lieu-dit.aux Lesçhières, que ce dernier avait achetée à Joseph Morand (Notaire : JeanrJacques Claret. ' —- 30 novembre 1565). —■ Vente par Philibert Perieur (sic), du Viviers, à Pierre. Moret, prêtre de Voglans, d'une pièce dé vigne de 2 journaux sise au Viviers lieu-dit « les Molières » ; prix : 60 fi. ( Notaire : Benoît Bonjean: — 24 mai 1568).— Probes devant le jugémaje entre Jean, fils de i!eu Michel Marier, du Viviers, d'une part, et Antoine, fils de feu François Marier, et Philippe, fils de feu: Jean Marier, neveu dud. Antoine, d'autre part. Jean. Marier ratifie le contat de vente faite par lui, ses frères Guillaume.et Pierre Marier et leur mère Jeanne Janin, âuxd. Antoine et Philippe. Eh retour Antoine cède à Jean Un demi-journal de terre sis au Viviers, Jieu-dit la Maladière, plus une fosseréè de vigne lieu-dit « es Molières », pour le prix de 25 ff.' (Il septembre. 1575). -—- Etat de la

' rente de l'hôpital rière Grésy; au territoire de là Fusière et de la Lozaz (1792).

I. B, 80 (Liasse).— 13 pièces, parchemin ; : , 67 pièces, papier. ' .

1407-1792. -^ Rentes. — Obligations des hôpitaux de S^François et Mâché : sur Guigues du Pont^ secrétaire du comte.de Savoie, de 25 sois gros tournois (Notaire : Jean; Parilliat. — 28 décembre 1407) ; •— sur Pierre Perrier, d'Entrèves en Bauges, cordonnier à Ghambéry, de 8 sols et 3 deniers gros tournois (Notaire : Mèrmet des Allèves. — 6 mars-1412 ;• copie de Jean Vulliet) ; — sur Antoine, fils de JaquenietJocerimi dit Coquermel, de 6 deniers gros annuels (Notaire : Jean Vibert. — 2l décembre 1417 ; copié de Mermet Duc) ; -^— sur n. François et Guillaume de Serraval, de 33 ff.: et 6 deniers gros (Notaire : Jean Vulliet. — 7 mai 1422) ; — sur Guillermet de Moia (Notaire ; Claude: du Mollard. -— 25 juin 1429 ; parchemin


\ ■ :-,-t, ;,--;, ;.,:; ._^96:^.;v .^/v;; ; O £■-..;/A--

presque effacé) ; — sur Jacques de Tôrnay, bourgeois; de ■ Ghambéry, dé;62 ff. et 2 deniers -gros (Npjàire :;ClaudejiRey-\ nier; —^ 16 mai 1435 ;; copie: de "Jean 'Fëffat)jlj"—. sur n.'■'; François et Pierre '-Marchand,, bourgeois . de ; Ghambéry, de 25, ff,: et; 10 deniers -gros (.Notaire ^Pierre; Philibert;;:

.^— 8 mars 1446) ';'"^rsur Plëffè Vâssal^dë Charnbèry, ;sël-;; lier, de 10 ff. 1/2 et- 11 qtiartans de Moment. (Notaire : ; Pierre:VallieT,;:^28;février 1448) ;;^sUr;C]audé:de.S^r»ag'ia, ; dé Ûhàmbé'fyl dé 1 Ly^

Vallièr, — 25 janvier 1452) ;" ^sur -Pierre ; Marugliëfi habitant hors la porte de^Çhariibéfy, >àe 4 ff. 1/2 p, p, .

-(Notaire :::Piirré PMibèrt.;'^ :31:-jairviër 1456)- ; ^ sur * Claude, "fils de feu Arnaud diiMarést, de Grésy,;d'un yaissel de.froment ét,6; deniers gros çum.obolp.'(Notaire : Claude.^ Ennoîfly; -— "IS aoiït 14995 copie d'Antoine-du: Mdlïard) -;■;'.

— sur .Louis,, fils de feu François Ch.âtëi; habitant Gnàinbéry, de 49;lf. p. p. et 6- deniers gros (Notaire : Michel.

; Gulliérat.-1—6 février 1505J:h;;—^sur Mrs? François Ghàbodî;, chevalier, seigneur de; Lescheraines, de;Villeneuve.et;:d'Aî-:; guebelle, de: 444 écus d'or;ào\. (Notaire ^. Jëaii; Néyton. 7 —-;; 24 décembre 1554: ; copié du 27 "juillet 1606 .par Dëmôty) ;" ■r— sur la Ville de Chambéfy; de: 10;383 f f/:ét 4;sç>ls (Notaire : - Noël. Rorrel/,^— 8 juin 1636); -^■Accord; avec Jeannette,;; Veuve :;dèX5uiehard\efe:£ôfc^ de;

16 ff. p: p. -auxquels sonfdëfurit ; mari:"était ; tenu envers l'hôpital dé Mâché pour VM-. de^çèiise annuelle; ces 16 ffr sont hypothéqués sur ;umè: piè|è:;.:de lefre^oet une : grangesituéesïà Curiénne, lieu-dit ih^dsalibiis, près du;chemin;: de Ghambéry à Là lîmile (Notaire : CÎaudèle; Vièux^—- - '& 'novembre;; 1496;).;--^-: Efcat.:dés. créances dudi,hôpital; sur la Ville de Ghambéry, ëtabliepar là délégation nôrnmée;; par.lettres patentes du duc.Victpr-Amé;II, du;3 mai 1726,. et çorapqséè'de donr LouisîLoveifé, chevalier, commandeur., de S1 Maurice .et Lazare, ifrtëndânt général. ên-Sâvbiè, de; Jean-Siméon ,Pâttenati, docteur; en droit, jugé. et vicaire de police, dé^hamljéfyj et de; Jean^Louis Rayberfà^ sena-j leur ^-montant, 32^483 ff, |l7265:5— « Observations dû rèc-;; leur des hôpitaux de S'-Françpis et" Mâché: concernant la" « collation de la renovatiori de leur rentes», (21; août 1761);;;

— Inventaire-détaillé des;servisaud. hôpital rîère Çognin;;; Bissy, Châlod, Servoiex, -la ;Mâgdelei.në, Môrat, Nezin, Jqppéty. Beauvoir, Bassens,; S^SulpicéjjMontagnoïe, faù-;

:'hourg"Monthièlian/Tue Grôix-d'Or, rué';derrière-SVLéger:; Grande Rue,, rue de la Cité, ruéSS*-Antoine, rue juiverie,


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rue d'Enfer, faubourg du Larith, faubourg Mâché, Mongex, Puygros, Cruet, S*-Jean de la Porte, la Ravoire, les Marches, la Serraz, le Bourget, Curienno ; 407 reconnaissances (1780). — Constitution de rente, au capital de 8.500 livres, en faveur d'Antoine Pignière, de Chambéry, par l'hôpital de S*-François et Mâché. Cette somme est destinée à reconstruire le bâtiment de l'hôpital de Mâché consumé par un incendie en 1763 (Notaire : Joseph Saint-Martin. — 12 février 1783). — « Notte des Laods exigés par Me Pierre « Guicherd occasion de la rente des hôpitaux de St-François « et Mâché dont il doit rendre compte de la moitié au ST « Recteur desd. hôpitaux » (16 décembre 1790). — « Mé« moires instructifs pour régler les hôpitaux de St-François « et Mâché tant la veuve et héritière de Me François Dépérit se, qu'avec Mc Etienne Gariod commissaire à terrier. » — « Etat des avoirs de l'hospice des Enfants Trouvés, aban« donnés et orphelins pauvres », à la fin de décembre 1792.

Félix PERPÉCHON, André BIVER.



; COMMANDANT EDOUARD REVEE

Membrede la< Société Savoisienne d'Histoire el d'Archéologie

LIS ESPAGNOLS: IN SAVOIE

1T42-1.7&9

Avec deux caries dressées el dessinées par le Commandant DE BISSY



A la mémoire de mon père Gabtiel-Joôeph-Matié RE VEL

Ancien Magistral


Dès la. première page de celle élude, je liens à dire mes remerciements à (tous ceux qui ont bien voulu m'aider dé leurs conseils ou me fournir d'uiiles renseignements.

Ma gratitude va spécialement au secrétaire de la Société d'Histoire, le capitaine Carie, dont le dévouement el l'érudition sont si connus eh Savoie, etqui, pour la recherche des documents qui m'étaient nécessaires, m'a prêté le concours le plus efficace.' —- Elle va aussi au Commandant dé Bissy qui, avec son talent de cartographe et son habileté de dessinateur, a dressé et dessiné les cartes qui permettent de suivre les événements militaires de 1742. — A ces deux confrères, je dis un merci très reconnaissant.

E. R.


;^^^^;;-I742^;l:M9;..^;--:;":

CHAPITRE PREMIER

CHARLES-EMMANUEL III ET LA GUERRE DE SUCCESSION D'AUTRICHE

Lorsque le 20 octobre 1740 l'empereur d'Autriche Charles VI mourut, cet événement impatiemment attendu de certains souverains eut un profond retentissement dans toutes les cours et chancelleries d'Europe. Les uns y voyaient enfin l'occasion de manifester leurs appétits au grand jour, les autres y trouvaient des motifs d'angoisse, 'tous avaient conscience de se trouver au seuil d'une période troublée au cours de laquelle le recours aux armes pouvait seul amener le règlement des difficultés qui allaient surgir. Et alors, quelle nation pourrait se tenir en dehors du conflit ? Charles VI, sans héritier mâle, avait bien publié une pragmatique que l'on avait paru approuver, et .qui reconnaissait le droit de sa fille Marie-Thérèse à lui succéder sur le trône de J'Empire. Mais quelle valeur pouvait bien avoir cet acte de chancellerie aux yeux de compétiteurs qui attendaient, fébrilement, le moment de déclarer les ambitions dont ils étaient remplis, et qu'ils appuyaient de 'parchemins et d'arbres généalogiques établissant la légitimité de leurs revendications ? Elle était belle la succession de l'empereur défunt, et l'énumération des Etats qui la composaient ne pouvait qu'exciter les convoitises, car non seulement sous le même sceptre étaient réunies la Hongrie, la Bohème, la Souabe autrichienne, la Haute et la Basse Autriche, la Styrie, la Carinlhie. la Carniole, mais encore la Flandre, le Burgau, les quatre villes forestières, le Brisgau el, par delà les Alpes le Trioul, le Tyiol, le Milanais, le Mantouan et le duché de Parme. Aussi la porte était-elle à peine refermée sur le caveau qui contenait les restes de Charles de Habsbourg, que Marie-Thérèse vit se dresser devant elle les souverains qui aspiraient à poser sur


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leur tête la couronne impériale et à tenir le globe dans la ;, main, jL'électeur de Bavière Charles-Albert et l'électeur de Saxe Auguste III, en même temps roi de Pologne, voulaient l'un et l'autre s adjuger l'Empire tout entier. Plus modestes le roi de Sardaigne et le roi d'Espagne réclamaient, lé premier le duché de Milan, le second les royaumes de ; Bohème et de Hongrie. Tous ces candidats pouvaient bien, s'entendre pour dépouiller Màrief-Tliérèse, mais n'existaitil pas entre eux des germes de division, et seraient-ils toujours d'accord ? C'était là un espoir que pouvait nourrir la reine dont les possessions étaient ainsi menacées, mais, comme le disait son astucieux voisin; le roi de Prusse, Frédéric II, mieux eût valu pour elle posséder une solide armée. Ce monarque était convaincu .— "et ses successeurs sur le trône ont toujours prouvé au cours de l'histoire que leur pensée était fidèle à la sienne -— quela force des baïon- : nettes établit le bon droit. Il ne tarda pas à le, prouver, car un beau matin, tandis que les compétiteurs, dans leurs diverses capitales,—intriguaient et élaboraient des plans sans se préoccuper de lui, Marie-Thérèse à Vienne apprit qu'à la tête de quarante mille hommes il avait pénétré en Silésie. Le comté de Glatz, par sa situation avancée au Nord de la Moravie, convenait au roi de Prusse qui s'y installa sans coup férir, réclama pour son compte ce territoire au nom d'un vague droit d'hérédité, puis: avec un gracieux sourire offrit son concours à la reine, contre ses ennemis. Marie-Thérèse' fit à tant de cynisme la réponse qui convenait, mais cet acte de brigandage initie feu aux poudres^ et la guerre était inévitable. -

Les événements qui se déroulèrent jusqu'au 16 octobre 1748. date de la signature de la paix d'Aix-la-Chapelle, furent nombreux et complexes, car on se battit un peu partout pour régler la Succession d'Autriche, sur les Alpes et en Italie, en Allemagne, sur le Danube, sur le Rhin, dans les Flandres. Le sang coula abondamment sur les champs de bataille ; la diplomatie noua des coalitions, jeta la suspicion, la désunion entre alliés. Tous les Etats de l'Europe furent entraînés dans la lutte. Le roi de Sardaigne, réclamant une part de l'héritage de l'empereur Charles VI, n'allait-il pas jouer son rôle dans cette guerre ? Mais suivant le parti qu'il allait prendre, les Alpes seraient ou non un théâtre d'opérations militaires. C'est du côté de l'Autriche que le roi Charles-Emmanuel se retourna, attirant ainsi la foudre sur ses frontières françaises, et les troupes franco-


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espagnoles allaient se lancer à l'assaut des passages donnant accès en.Piémont,

Si l'on se battit peu en Savoie durant cette longue guerre de Succession d'Autriche, du moins le duché eût-il à subir une occupation prolongée de la part des. Espagnols vqui avaient choisi ce territoire Comme zone de cantonnements, où ils venaient au repos entre'deux campagnes, et qu'ils pressuraient, sans, façon pour reconstituer, leurs approvisionnements ou satisfaire leur goût du confortable ou même de la magnificence. Ils s'en donnèrent à coeur joie, saris contrainte, car le pays fut militairement sacrifié fia ligne de défense passait par la crête des Grandes Alpes. Aussi durant très 1 ongtemps 1 es Savoyards gardèrent-il s le souvenir plein d'amertume du séjour parmi eux des troupes: de Sa Majesté catholique.

. Quelles raisons poussèrent le roi de Sardaigne du côté de l'Autriche,alors qu'il venait d'émettre auprès de MarieThérèse' ses prétentions à une part de la succession de l'empereur ? De tous temps les princes de la Maison de Savoie ont été renommés pour leur habile diplomatie. Les uns les ont couverts d'éloges, d'autres les ont accusés de duplicité. Il est certain que depuis le jour où Je comte Humbert sut si bien agrandir son fief, ses successeurs, avec parfois des temps d'arrêt, ou même quelques régressions, n'ont cessé de monter jusqu'au jour où ils firent l'unité italienne. Cela prouve tout au moins la continuité dé.vue, la conception nette de l'intérêt de l'Etat, et l'esprit de décision. Que certains de ces princes aient pu parfois employer des moyens peu rècômmandables, cela ne. peut justifier une accusation générale de duplicité. D'ailleurs, dans la suite de l'histoire, quelle est la nation qui peut se vanter de n'avoir jamais.eu de chef d'Etat ou de gouvernement dont la politique puisse être à l'abri de tout reproche de mauvaise foi'.?) Et peut-être, ceux que l'on a appelé les gardiens des Alpes, étaient-ils plus excusables que n'importe qui, pris comme ils l'étaient entre de puissants voisins.

Le roi Ciarles-Emmanuel III, qui présidait-alors aux destinées des Etats Sardes, a laissé dans l'histoire le renom d'un grand souverain, qui sut encore ajouter au lustre du règne de son père, Victôr-Amédée, le premier prince de la ' Maison de Savoie qui porta la couronne royale. Durant quarante-trois ans il occupa le trône et fut regardé par ses contemporains comme un des plus remarquables souverains de son époque. Non pas qu'il sût attirer l'attention par des


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actes brillants, ou là magnificence de sa vie ; ce fut au contraire l'ensemble de ses qualités morales, son intelligence, son savoir, son application qui lui donnèrent la situation importante qu'il Occupa en Europe, Il sut être à la fois administrateur prudent,. général capable,^diplomate habile.

Chez lui, rien n'était donné aux apparences, et s'il voulut, comme il ie disait lui-même, se montrer en toutes circonstances en roi, s'il était de la dernière exigence surles règles de l'étiquette, jusqu'à en importuner son entourage et les membres de sa famille, s'il recherchait la dignité, du moins savait-il toujours être de la plus grande simplicité. Son aspect physique d'ailleurs n'avait rien de brillant, car sa taille un peu au-dessous de la moyenne, nous disent les chroniqueurs de son temps, n'avait ni grâce ni sveltesse, ce qui contrastait; singulièrement avec;l'allure.des autres princes de la Maison de Savoie. Si son visage, sans régularité", n'attirait point l'attention, du moins ne pouvait-on point ne pas être frappé par-la fermeté du regard, et par l'air de grande bonté répandu sur la physionomie. Bonté et fermeté- étaient en effet les caractéristiques de la manière d'être du roi Charles. A ces qualités morales s'alliait une baute valeur intellectuelle, mise en évidence par un travail acharné. Son esprit naturellement observateur lui avait appris à ne rien laisser de grave entre les mains des autres. Prudent jusqu'à la méfiance, cônlhië tous ceux de;sa dynâstie qui l'avaient précédé dans l'exercice du pouvoir, il écrivait de sa main aux souverains étrangers,: dressait les instructions données à ses ambassadeurs, savait garder sa confiance à ceux qu'il avait éprouvés. Ne; négligeant rien de ce qui pouvait augmenter la jorcë de son armée, il avait compris; l'importance capitale que présentaient" l'administration qui permet de pourvoir les troupes en toutes circonstances de ce qui leur est nécessaire pour se battre et pour vivre, et la fortification .qui-renforce le terrain, apportant aux combattants, aide et -protection. Grâce à un judicieux ravitaillement,S il sut en Italie,-au cours des opérations de la guerre de Succession de Pologne, conserver son armée en parfait état, moral; et physique, au grand étonnement des généraux français, ses alliés^d'alors, qui au début regardaient avec quelque ironie ces convois chargés de vivres et de munitions, dont par la suite le man'que se fit douloureusement sentir poureux. Par la fortification bien employée, Charles-Emmanuel III sut organiser sur la crête des Alpes, dès le commencement: de la guerre


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de Succession d'Autriche, cette ligne fortifiée qui créait un front continu, et lui permit, malgré les désastres de la campagne de 1745-1746, d'être finalement le maître de la situation militaire. Dans le gouvernement du royaume, il sut faire régner la justice et rétablir la prospérité des finances grâce à de sévères économies. Ce sont là de grandes qualités pour un souverain, et l'on peut lui pardonner des défauts, bien désagréables sans doute, qui pouvaient gêner, vexer même en maintes circonstances : ils ne furent jamais que les excès de ses qualités.

Charles-Emmanuel 111, fidèle aux traditions diplomatiques de son père, s'il ne perdait'jamais de vue l'agrandissement de son royaume, avait pour préoccupation première et constante l'équilibre politique de l'Italie. C'est ce qui explique les attitudes en apparence contradictoires qu'il fut amené à prendre au cours de son règne. Le traité d'Utrecht, tout en faisant un roi du duc de .Savoie, avait assuré en Italie à la Maison d'Autriche une prépondérance assez inquiétante. Naples et la Sicile, les ports de Toscane, quelques fiefs en Ligurie, la Lombardie, le duché de Mantoue étaient sous la domination de l'empereur. Aux Bourbons d'Espagne étaient revenus les duchés de Parme et de Plaisance. 11 y avait là une menace permanente pour le roi de Sardaigne, qui devait sans cesse observer et se consolider dans ses possessions du Piémont. L'équilibre était rompu au profit de l'Autriche, mais il ne fallait pas oublier que les Bourbons de France pouvaient s'unir à ceux d'Espagne, et faciliter.les visées ambitieuses de ces derniers. S'appuyer soit sur les uns, soit sur les autres pour obtenir cet, équilibre sans lequel le royaume de Sardaigne ne pouvait vivre et prospérer, telle fut la politique de bascule qui s'imposait à Charles-Emmanuel.

Il eut bien vite l'occasion de la mettre en pratique au cours des deux guerres de Succession de Pologne et de Succession d'Autriche qui mirent aux prises les différents Etats de l'Europe. On le vit dans le premier cas combattre l'Autriche et s'allier à la France et à l'Espagne, et dans la deuxième circonstance faire cause commune avec l'Empire, et lutter contre les armées franco-espagnoles. Il y a là une conduite qui déroute au premier abord et qui néanmoins apparaît logique lorsqu'on l'examine à la lumière des principes posés.

L'Autriche pesait donc de tout son poids sur l'Italie dont elle menaçait l'indépendance ; aussi lorsque la Succès-


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sion de'Pologne vint mettre lëleu a l'Europe, GhaflésTËmmanuel ■ accepta-fâl sans hésiter les offres du roi Louis XV, La France' avait toujours poursuivi l'abaissement' de*ïà

-Maison d'Autriche, et voulait profiter.de là "circonstance pour l'atteindre: dans ses possessipns-italienhës, porter Ta:. guerre en Lombardie. De son côté l'Espagne cherchait arrondir son domaine en Italie et convoitait les deux

•Sicil es. L'offre du Milanais fut faite parle cardinal de. Fieury au foi de Sardaigne, et cela convenait à Hl^fvèljlë;à:ce der-; nier, qui espérait.voir ainsi l'Espagne faire ; contre-poids. à l'Autriche dans la péninsule, et son royaume s'enrichir d'une belle province Convoitée .depuis.Iohgtemps. Les ambitions démesurées de 1 'Espàgne:::la faiblesse de la France né permirent pas là réalisation complètëidurêyedÙToî Charles; Le traité de Vienne dépouillait l'Autriche du royaume dès Deùx-Siciles au profit"de l'Espagne ;.;mais le royaume de Sardaigne ne s'augmentait que du ÎNoyarais et du Tortô-, nais. C'était bien-peu, Du moins l'équilibre était-il Rétabli en Italie par l'introduction dés. Bourbons d'Espagne va

: Naples: et en Sicile, et par là le premier but politique de Charles-Emmanuel était atteint. ';;..

Telle était là. situation lorsque survint la, mort; de l'empereur ;Ghafies VI, et dont nous ay4ns"fnarqué;l:;importâncë; et. les graves conséquences. L'invasion : de la-Sitésie. par Frédéric II avait précipité les événements. .Toutes les coursd'Europe étaient agitées. Lesarnbitions ét.les craintes s'étaient exacerbées. Une, formidable coalition s'était formée contre l'infortunée Mafié-Tliéfèsë. TOUS: lés 'prétendants s'étaient unis, chacun conservant ses.yrsées personnelles, et la France, toujours fidèle, à sa politique a'ntiàUtrichiénne, se hâta de se joindre aux.Bourbons d'Espagne. La situation de la reine de Hongrie était sinon; désespérée,: du moins des plus critiques. EnlaGë'd'enriemis^puissànts et redoutables, pouvant mettre: sur pied des; forces Considérables et engager la lutté avec avantage partout où s'étendaient les possessions impériales,-Marie-Thërèse n'avait à opposer que la bravoure d'armees^tissinfëriéures en noiribre. Elle était seule, ou presque;seule.'L'Angleterre lui était 'Sympathique et lui fournifâit'.pèut-être des subsides avec l'aide de ses vaisseaux," mais que-féfaitlèiroi de Sardaigne Gharles-Êmmanùel III, dontles; intentions "n'étaient pas connues, qui possédait unéi-'p;eiS'te'.'àrm4ë'apii:dë'--et'in.s-, truite, qui jouissait lui-même d'une réputatioh de haute intelligence, et de capacité militaire dont il avait déjà


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donné des preuves, et qui était secondé par d'habiles ministres et de bons généraux ? Sans doute jamais ce souverain, qui passait pour bien connaître son intérêt, ne tournerait ses regards vers l'Autriche ? C'était la pensée unanime des chancelleries, et les Bourbons de France et d'Espagne, plus que les autres souverains, se déclaraient sûrs du concours du roi Charles.

Ce dernier pourtant ne se hâtait point de se déclarer, ce dont les coalisés marquèrent quelque surprise. Se seraient-ils trompés sur les intentions du roi, quoique pourtant le parti que dans son intérêt il devait prendre ne fît aucun doute ? La curiosité excitée par cette attitude fit bientôt place à l'anxiété, car pour atteindre la Lombardie il fallait franchir les Alpes, dont les passages étaient tenus par le roi de Sardaigne. Les difficultés à vaincre, s'il se posait en ennemi, n'étaient pas sans faire réfléchir Espagnols et Français. '

A Turin, Charles-Emmanuel 111, dont les ambassadeurs avaient la consigne de causer aimablement, dans les diverses capitales avec tout le monde, tout en se rendant compte du fort et du faible de chacun, réfléchissait et ne voulait faire le pas décisif qu'à coup sûr. Seul son intérêt le guiderait. L'expérience delà dernière guerre l'avait suffisamment instruit sur les ambitions, de la cour de Madrid, et, la condescendance des Bourbons de France pour ceux d'Espagne. La France ne voyait avant tout que l'abaissement de l'Autriche, et la prépondérance de l'Espagne en Italie lui importait peu. Déjà, il y a dix ans, ne lui avait-on pas promis le Milanais s'il se joignait aux Bourbons ? Et comment la promesse avait-elle été tenue ? 11 songeait à tout cela, el entendait bien cette fois, avant de s'engager, s'assurer des garanties sérieuses. Prendre le parti de Marie-Thérèse était à première vue une folie. La reine était abandonnée de presque toute l'Europe, et la soutenir serait téméraire. Le prix d'une alliance avec elle pourrait pourtant se payer très cher. En somme le roi Charles n'avait pas plus de sympathie pour les Bourbons que pour les Habsbourg, et il s'agissait pour lui de discerner quels étaient ceux qui seraient amenés à favoriser le mieux ses intérêts. Le but de sa politique était, nous le savons, de maintenir l'équilibre de l'Italie, et ensuite d'agrandir son royaume. Or, il se trouvait qu'aujourd'hui l'agrandissement qu'il avait toujours ambitionné était la garantie la plus sûre de l'équilibre sans lequel il ne pouvait vivre. Tandis que de tous côtés


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on se préparait à la guerre il tint ses troupes en alerte, sans savoir comment il les emploierait ; et se sachant désiré par chacun; des partis se mit à entamer de part et d'autre des conversations qui ne l'engageaient à rien et lui permettaient de se renseigner efficacement sur les projets de tous et leur degré de solidité.

L'Autriche était bien seule, mais on sentait chez elle des ressources incalculables d'énergie qui pouvaient ménager des surprises, et l'Angleterre bientôt, suivie des Pays-Bas se rapprochait d'elle. A un examen plus approfondi la situation retenait l'attention, et peut-être pourrait-on obtenir beaucoup en échange du concours apporté. Du côté des Bourbons Charles-Emmanuel regardait toujours avec une extrême méfiance. Il n'oubliait pas avec quel dédain il avait:été traité par eux lorsqu'on avait réglé la Succession de Pologne, et leur mentalité n'était certainement pas changée. Restaient, au delà des frontières de l'Empire Frédéric il et les princes allemands. Il était bien difficile d'admettre que tous ces souverains avaient des sympathies bien grandes pour les Bourbons, et au premier incident ne les abandonneraient-ils pas 7 Le peu de bonne foi du roi de Prusse était notoirement connue, pour qu'on puisse émettre des doutes sur la solidité de-la coalition. Il y avait peut-être trop d'alliés et trop d'appétits. Charles-Emmanuel devait prendre une décision dont les conséquences seraient des plus graves pour son royaume. Et il continuait, les conversalions pomvsavoir. comment ses services seraient récompensés. Enfin il fut sur le point de s'entendre avec l'Espagne. L'ambassadeur de Sa Majesté catholique à Turin triomphait déjà et annonçait à sa cour l'alliance contractée avec le roi dé Sardaigne. Mais.au même moment, ce dernier, grâce à son merveilleux service de renseignements, apprenait que Philippe V, roi d'Espagne, avait obtenu de Louis XV la promesse de donner le Milanais à l'infant don Philippe. C'était établir la domination espagnole en Italie. C'étaient 1 équilibre rompu, la ruine de la politique sarde, et pour le royaume une menace permanente de destruction. Le danger était, grand. Aussi le roi Charles ne signa-t-il pas le traité et fit des offres à Marie-Thérèse. L'hésitation n'était plus possible : son intérêt était de ce côté-là. A tout prix il : fallait conjurer le péril et se montrer accommodant, pour le moment du moins, sur le prix de ses services. Le temps des négociations était passé : l'heure des actes était, venue.


."". —-111 —

C'est dans ces conditions que: Charl es-Emmanuel III signa en février 1742 avec la reine de Hongrie un traité provisionnel qui est resté l'instrument diplomatique le plus extraordinaire qu'on ait jamais vu et qui est unique en son genre. En traitant avec Marié-Thérèse le roi de Sardaigne s'engageait à joindre son armée aux forces autrichiennes en Italie, à ne point parler pour le moment de ses prétentions sur le Milanais, réservant à des temps plus tranquilles la discussion de ses droits, et enfin -^— et surtout —- il décla^ rait que si la nécessité l'obligeait à changer de parti, il en donnerait avis deux mois à l'avance à la reine et à ses généraux. Si la surprise fut grande dans le camp des coalisés de voir le roi Charles orienter sa politique du côté de l'Autriche, la stupéfaction fut immense de connaître la dernière clause de la convention qui venait d'être passée. Et les attaques contre la duplicité de la Maison de Savoie de pleuvoir tant en France qu'en Espagne. C'était donc avouer que Ta trahison et la mauvaise foi pouvaient devenir une règle du jeu des alliances entre les Etats ! Le tumulte fut

grand. Seul Frédéric II ne dit fieiï.

- Il faut avouer que l'impressionlaissée par la lecture d'un pareil accord est'pénible. Pourtant tous lès contemporains ne jetèrent pas les hauts cris, et un diplomate étranger, Marco Foscarini, qui résidait alors à Turin, a écrit dans ses mémoires ,':'• « Charles-Emmanuel ne se proposait point de changer de parti, mais il craignait d'y être forcé. Il sentait que si la reine éprouvait de grands revers en Allemagne, il lui serait impossible de soutenir seul son parti en Italie ; or il voulait, s'il était forcé de l'abandonner, pouvoir le faire sans manquer à sa parole. » Ces lignes, si pleines de finesse, d'un spectateur impartial, bien placé pour suivre les événements, semblent donner la note vraie de cet acte diplomatique. Le roi de Sardaigne cherchait, dans une des passes les plus critiques de l'histoire de son pays, à limiter ses pertes en cas de défaite. Nous ne dirons pas pourtant avec les panégyristes de ce roi que son habileté fut unanimement admirée, que l'on s'inclina devant son génie, et que l'Autriche h'éprôùva aucun ombrage, ne faisant aucune difficulté à accepter, toutes les obligations posées. Mieux vaut dire avec le marquis Costa, parlant dans ses Mémoires de la cour de Vienne : « A la vérité, elle était pressée de conclure, car les. troupes espagnoles arrivaient en foule et remplissaient déjà laToscane. » Et le mot de la situation fut trouvé par Voltaire, toujours railleur, lorsqu'il écrivait : « C'était


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le traité de deux ennemis qui né songent qu'à se défendre d'un troisième. >>

De suite l'Espagne, qui se sentait particulièrement visée, déclarait la guerre à Charles-Emmanuel, mais ce n'est qu'une année plus tard que la France en faisait autant. Louis XV, en effet, voyantla voie des négociations toujours ouverte, cherchait à amener le roi de Sardaigne du côté des coalisés, et ce ne fut que lorsque ce dernier eut àWorms transformé en alliance définitive avec Marie-Thérèse Te fameux traité provisionnel de .1742, qu'il unit ses forces à celles des Espagnols sur la frontière des, Alpes.

Dès qu'ils avaient eu connaissance du traité provisionnel, les Espagnols s'étaient préparés à la lutte contre le roi de Sardaigne, et avaient avec le consentement de la France amené une armée en Provence, puis en Dauphiné. A l'automne de 1742 ils envahirent la Savoie..; une lutte peu ardente, avec des alternatives de revers et de succès, s'engagea entre les troupes espagnoles et les troupes piémontaises à la tête desquelles avait voulu se placer en personne le roi Charles-Emmanuel. Les événements tournèrent mal pour ce dernier. Après son échec, lés Espagnols s'installèrent confortablement en Savoie. Le roi de Sardaigne achevait alors de fortifier la ligne des Alpes tout en parlementant avec la cour de France, qui espérait toujours en lui. Pendant ce temps l'Angleterre prenait parti pour Marie-Thérèse ; aussi dès que sa ligne de défense eût été bien établie^ à Worms, par l'intermédiaire de son ministre le chevalier Osorio, Charles-Emmanuel III, le 13- septemhre 1743, signait avec l'Autriche un traité définitif d'alliance défensive. Louis XV alors n'hésitait plus, et •—- comme nous l'avons dit plus haut— lui déclarait la guerre à son tour : ; l'assaut des passages des Alpes allait aussitôt commencer.


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CHAPITRE II

L'ENTRÉE DES. ESPAGNOLS EN SAVOIE

. Le roi d'Espagne, pour soutenir ses prétentions dans la succession de Charles VI, avait décidé de porter-la guerre en Italie, et d'y attaquer conjointement avec un contingent napolitain les possessions impériales. Une armée avait été formée sous le commandement/du duc de Mbntemar, — avec une certaine lenteur d'ailleurs —, et deux convois avaient amené des troupes par mer à Orbitellole 9 novembre 1741, et à la Spezzia le 31 janvier 1742. Un troisième groupe fort de 22 bataillons et de 29 escadrons devait suivre à son tour, mais sa destination devait être toute autre que ne l'avait prévu la cour de Madrid. L'Angleterre, en effet, prenant effectivement parti pour Marie-Thérèse, sa flotte sous le commandement de l'amiral Haddock était arrivée dans la Méditerranée et avait pris aussitôt ses dispositions pour couper Tes communications entre l'Italie et l'Espagne. Don Navarro qui avec ses navires revenait tranquillement

; de la Spezzia, et comptait en toute sécurité opérer un troisième voyage avec les troupes de l'infant, fut désagréablement surpris dans sa manoeuvre, et, obliquant vers le NordOuest, n'eut d'autre souci que de se réfugier à Antibes et Toulon.

Sur ces entrefaites Charles-Emmanuel signait avec la reine de Hongrie son fameux traité provisionnel apprécié

- de façon différentes à Madrid et à Versailles. L'Espagne y vit un motif de commencer de suite les hostilités contre Te roi de Sardaigne, tandis que la France, ne voulant mécontenter personne, se borna pour le moment à observer une demi-neutralité.

Le troisième groupe de l'armée d'Italie, sous les ordres du comte de Glimes, restait donc sans emploi à Barcelone, où'il était rassemblé, et l'infant don Philippe en. était fort embarrassé, lui-même se _ trouvant en piteuse posture, puisque les Anglais l'empêchaient d'aller se mettre à la tête de cette armée avec laquelle il avait compté cueillir des lauriers dans la plaine du Pô. Pourtant on réfléchit, et le roi décida que le corps de M: de Glimes se rendrait par terre à Antibes pour être delà transporté par mer en Italie et rejoindre ainsi le duc de Montemar. On reprendrait alors


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là grande manoeuvre projetée en Italie contre les Impériaux, et l'infant don Philippe accompagnerait M. de Glimes dans son mouvement.

L'exécution de ce plan nécessitait l'autorisation de passage sur son territoire donnée par la. France) Elle fut demandée et accordée, mais le.cardinaTde Fleury, qui voulait toujours conserver une attitude éxpectante, spécifia qu'aucune fourniture ne serait faite officiellement, même àj prix d'argent, aux troupes espagnoles. Leurs chef s devraient pourvoir*à leurs besoins directement, en s'adressant euxmêmes à des entrepreneurs ou-fournisseurs. Et par la suite cette condition fut maintes fois rappelée aux gouverneurs et intendants des provinces traversées par les Espagnols.

C'est le 22 mars que la tête de colonne du corps de M. de ; Glimes pénétra en France par Ta route de Perpignan, et,, c'est seulement dansles premiers jours de mai que.l'infanterie et la cavalerie furent réunies entre Antibes et Toulon. Douze pièces de montagne devaient arriver un mois plus fard. Quant à l'artillerie de campagne et l'équipage de siège dont devait être pourvue l'armée, ils arriveraient Ta première par bateaux à Toulon le plus tôt possible, et le second à une époque indéterminée. Le 28 avril l'infant/don Philippe, accompagné de M. de Glimes, installait son quartier général-à Antibes. L'état-major examinait aussitôt la situa-, tion, et il lui fût facile de constater que les dispositions prisés par (a flotte anglaise interdisaient tout transport de troupes par mer. Une autre manoeuvre devait donc être envisagée.

Or, au moment où la colonne,de Glimes pénétrait en France, le roi Charles-Emmanuel, de son côté, conformément aux engagements' qu'il avait pris avec Marie-Thérèse, s'acheminait avec son armée dansTa direction de Modène pour se joindre au maréchal de TraUn, et couvrir ainsi le Mantouan et le Milanais contre les entreprises du duc de Montemar. Mais il n'était point parti sans prendre quelques ; précautions sur sa frontière des Alpes, surtout en deux points qui attiraient son attention : Te comté de Nice et la vallée de la Stura. Des travaux de fortification furent activement poussés vers Oneglia et à Démont et des troupes laissées en surveillance. Lorsqu'il appritla marche du corps espagnol à travers la France et l'arrivée; de l'infant en. Provence, il compléta ses dispositions en donnant l'ordre au chevalier de Corbeau, qui commandait à Nice, de mettre son secteur en état de défense et d'établir un solide point d'appui à Villefranche qui pourrait ainsi, grâce à sa radie merveiL


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leuse, servir de base à la flotte britannique. En même temps, il renforçait les troupes des Alpes dont le marquis Palaviccini avait le commandement, prescrivait l'occupation du col de Tende, et concentrait quelques bataillons à Coni ; puis,plein de confiance dans les mesures qu'il avait prises sur les Alpes, il continua de mener sa campagne contre le duc de Montemar.

A Antibes, don Philippe et le comte de Glimes réfléchissaient, et transmettaient, à Madrid le résultat, de leurs réflexions. Le-roi prescrivit d'entrer en Italie par Gênes en suivant la côte. L'exécution de cet ordre était-elle facile ? Nouvelles délibérations, nouvelles hésitations. L'examen des lieux montrait les immenses difficultés contenues dans ce projet. Il fallait attaquer Nice, puis Villefranche, puis Oneglia. Sans douteles forces espagnoles étaient supérieures en nombre, mais l'ennemi avait l'avantage du terrain et s'était organisé, tandis que l'état-major de l'infant discutait. Il n'y avait pas de routes : le ravitaillement était impossible, sans compter la menace permanente des vaisseaux anglais qui pouvaient prêter leur concours aux troupes sardes. Décidément il y avait trop d'aléas et- de dangers dans cette marche le long de la côte. Don Philippe voulait abandonner l'entreprise ; M. de Glimes voulait la tenter : d'où discussions et nouvelles pertes de temps. Finalement Madrid donna l'ordre de ne rien entreprendre sur Nice.et prescrivit un changement de direclion complet. Puisque la barrière des Alpes était infranchissable en Provence, on essaierait de la percer ailleurs, el M. de Glimes fut, dirigé sur le Dauphiné. La France donna l'autorisation de passage toujours dans les mêmes conditions. Mais beaucoup de temps avait été perdu en hésitations de tous genres ; les mois avaient passé et l'on était, arrivé aux premiers jours d'août sans que les troupes espagnoles fussent sorties de leur inaction en Provence. Pendant ce temps CharlesEmmanuel avait poursuivi victorieusement — sans difficulté d'ailleurs — sa campagne contre Montemar, qui refoulé sur Rimini songeait à se réfugier à Naples.

Les Espagnols se décidaient enfin à se mettre en mouvement, mais auparavant le comte de Glimes avait tenu à se documenter sur la frontière des Alpes qu'il ignorait complètement, et Ja France avait mis à sa disposition dans ce but un homme, M. de Bourcet, ingénieur dans le corps du génie avec le grade de lieutenant, qui se rendit plus tard illustre comme officier d'état-major, et mourut lieutenant général,


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grand-croix dé l'ordre de Saint Louis. Ce fùtl'homme de son temps qui connut le mieux les Alpes et leur valeur , militaire ; et il écrivit ces « Prihcipes de la guerre dé montagne » qui font de lui un écrivain militaire ;hofs de pair, ïl était alors à Mont-Dauphin,.età.plusieurs reprises.M. de Gliffie& lui demanda des. itinéraires pour pénétrer en Pié- -, mont d'abord, en Savoie ensuite. Il .serait intéressant de commenter les réponses deVBpurçët,; de ;làir^:*essôr;tif ; Ta netteté de ses vues, la logiquë.dè; ses plans, et aussi Ta.fjnessë. aveclaquelleil donne en passant des conseils de tactique à , ces officiers qui.lui paraissent-bien ignorants dès-choses.de: la montagne. Mais ce serait Sortir de notre çadfë. : En quittant la Provence pouf prendre la direction de Barcelonette où ils arrivaient le 21 août, don Philippe et M. de Glimes avaient-ils un.plan dé campagne ? La cour de Madrid leur avait-elle donné; des ordres catégoriques ■? ': On pourrait,'en;douter, èar;;iês,ëpfrespôndânces; échangées;,: manquent de netteté à cet égard,; à moins" que dans un but de surprise —- ce qui à la guerre est toujours "un avantage — ils aient jusqu'au dernier ffiômehl entouré de Mystère leur marche stratégique, trouvèrëntilsau contraire que l'exposé de Bourcet leur faisait entrevoir une entreprise trop difficile pour eux ?'ou bien la'situation désespérée du dua de Montemai'enTtalielespoUssa-t-ellèàtenter unédiversion sur ; la Savoie, ce qui àuraitsansdoûtë pour résultatdèlesoustrâire à f étreinte du roi de Sardaigne,;: obligé de; rèyenif alors avec :: son armée vers: Tes Alpes ?: Toujours: est-il. que, partie de" Barcelonette, l'armée espagnole , ydébduchâit;; par le Col de Vàrs sur Guillestre, où, le 26 août, M. de Glimes mandait ; Bourcet afin qu'il lui donnât, un itinéraire pouf pénétrer en Savoie, L'odyssée du corps du comte de Glimes, qui depuis; de longs mois errait sans but.déterminé.: prenait fin, et le' 30 août, de Briançon,l'ordre de marche sur Saint-Jean^dëMaurienne par le col du Galibier était donné,par Te: général en chef, "-':--;:.'.'

Une ayant-garde de 3.500 -hommes, placée sous le commandement de M. d'ÀramburUj est dirigéele même jour sur là Madeleine, à pied d'oeuvre.pour effectuer le passage: du Galibier. L'étape était: rude, par des. pistes muletières, fréquentées il est vrai, et T'ayant-gafdedevait assurer d'une façon efficace la protection de la colonne, principale au moment de pénétrerdansun pays dontles habitants étaient certainement peu favorables aux Espagnols, ; et pouvaient tendfe des embuscades... De; pliis: on ignorait,si" le roi de"


. T;;-^-117 — '...:. -

Sardaigne; n'avait point pris, des mesures de défense dans la vallée de là Mauriehnë,; Sur l'Arc en effet oh atteignait la grande voie dé commuriication entre le Piémont et la France ;parTè;çoI. du;fflpntJ-Cènis. L'entrée en Savoie devait donc'së'iàirëàvec unèJëxtrêMe prudencey par;un passage de haute:montagne,'très""dur en raison de la longueur delà marché qu'il exigeait, Il était nécessaire de'ne s'y engager qu'à Coup sur, en se faisant précéder à trèslonguedistànce d'une forte, âvàntrgarâe, 1 capable de livrer un combat, si c'était:nècôssâire, avec .mission de prendre position dans la valléë:;dèl'Afc;. Elle; dëyàifcèn ;un mot assufer le, débouché de l'armée :ëuMàurieh^ M. d?Àramburu,

Te 31; août,:BffëctùâitI;é:;pâssàge du Galibier, descendait sur Valloires où; il ne s'ârpêtait point, marchait de nuit pour enfin,- après .cette, léîïgùe étape, arriver à: Saint-Michel, où il prenait. pôsition.çG'était un bel effort que "venait de .fournir cette, ayànt-gârdév et i a voie était libre- Nous étions àù 1er.septembre. M'.d;'^Afâiribùfu avait-il gardé une liaison 1 avec =le; corpsprincipal/;;?- Nous"!'ignorons, mais c'eût été une précaution élémentaire; :,

; Ce même jour l'armée espagnole cantonnait à Monetier et àTaMadèlëïne, etlë lendemain s'acheminait sur l'es pentes, du Galibier^ après avpiriduteîôis laissé au pied, du col une àrri.èrè-garde de 200 cavaliers: destinée à recueillir Tes traînards,; Unef force, de/ppilçé -aussi solidement; constituée laisse rêveur;,et fait.supposer;ou que la discipline,;était;singulièrement relâchée dans lés troupes de don Philippe^ ;ou que les /marches en- montagne 1 es - éprouvaient. à: ùii degré : extrême. PoUftântlés-:Es|)agnoTs se montrèrent parfois entreprenants, comme leinontra la belle marché de l'ayahtgàrde de M.d'Arâmbufu deux jours auparavant;; de même ; le sjjfëndide raid dés dragons de Pavie sur Moûtiers par le col de Ta MadeTeihe:;et ddnt.nôùs reparlerons. plusJpin,

;Lâ: traversée '■ dû GaHbiëf /s'effectua sans; encombre : et don.Ehjlippe Te.2 septembre au soir cantonnait à,Valldirës. -Mais,: si l'on en croit la-tradition, Son arrivée dans cette localité lut marquée dJun incident qui ne manque point de savëpr,; et présente;:ùne.certaine authenticité : ;;:c'ar,TorsqtiëT'abbë Truchet le Consigna en 1859 dans sa notice sur Vallôiïés, il n'y avait; guère plus de cent ans qUé:les faits s'étaient passés,' et l'histoire avait pu se transmettre sans "déformation, --M: ';.

Tandis "que les Espaghô.ls'étaient dans Te Briançonnàis, les habitants de la Maurienné manifestaient une inquiétude -


us — ■■;■ ; '

profonde, et ceux de Valloires entre autres, placés sur lé chemin du Galibier, exposésâù premier choc, serehseignaient auprès des voyageurs et parlaient beaucoup. Il est naturel que parmi eux se trouvassent des-hommes pleins de courage, irrités à là pensée de; voir l'enyabisseûf pénétrer sur leurs terres, ayant proféré des menaces et assurés qu'ils s'opposeraient par la force àla marche de l'ennemi. Au sûrplus n'était-il point tentant pour des montagnards de prbv fi ter de la connaissance parfaite qu'ils avaient des lieux, pour causer à peu de frais dès dommages sérieux à une colonne engagée dans cette longue descente du Galibier? Rien d'étonnant à ce que le bruit de ces menaces apporté par dès colporteurs ou des espions soit parvenu aux oreilles de don Philippe, qui plein d'inquiétude, et voulant jeter l'épouvante en avant de lui, afin-de se mieux protéger, 1 fit annoncer qu'il incendierait et détruirait Valloires pour punir ses habitants de leurs intentions hostiles. A l'avis qui leur en parvint, ceux-ci furent remplis de terreur et ne songèrent qu'au moyen d'éviter la ruine. Le secours leur vint de leur curé. Le 2 septembre, îjpùr où Tes Espagnols devaient entrer en Savoie, était; un dimanche. Tous les habitants étaient réunis à l'église pour, la grand'messè, et le curé, après avoir encouragé ses paroissiens, forma à l'issue de l'office une immense procession, à la tête de laquelle il se plaça ; et tous, chantant des hymnes et des cantiques, groupés par confréries avec leurs bannières, leurs croix archaïques et leurs énormes lanternes, s'acheminèrent lentement vers le col du Galibier. La procession arrivait au hameau de Bonnenuit, lorsque la tête de colonne dès

, troupes de l'infant, débouchant de la Chafmëtte, aperçut avec étonnement cette troupe à l'aspect pacifique, qu'elle ne s'attendait point à rencontrer, et les soldats espagnols, harassés après une longue marche, durent sans doute mani- . tester bruyamment leur joie eh pénétrant d'une façon si inattendue en territoire ennemi. Don; Philippe, immédiate-; ment avisé, se-porta au devant du cortège religieux, et si auparavant ses craintes avaient été fortes, elles durent bien vite disparaître en présence de cette manifestation toutede calme et de prière. Il va sans dire que le curé prit aussitôt la parole, et l'on devine saris peinelë ton de sa harangue. L'infant se montra, paraît-il, fort touché; et satisfait, et assura tout le monde de ses bonnes intentions ; néanmoins

- il ne pouvait complètement oublier Te danger que les'habitants de Valloires auraient pu lui faire courir, et si par


magnàniririté il consentait à rie pa.S détruire la localité, du : moinsperidarit son sëjôûf'y aurait-il chaque jour une heure de pillage. Et êric6re"Sori:Mtesse voulut-elle bien accorder que les soldats riepilleraient :que Ce qui serait' riécessaire pour leur àliriiëntatiôn. Puis, sur cette bonne parole, don Plrilippè, qui était très pieux, voulut se mettre à la tête delà - .procession à côté du curé, et c'est dans cet étrange appareil ique lés troupes .éspagnôleésfîrerit leur entrée à Valloires.• ElTes.ysèjourrièrënt deux;jours.,-IIy eut donc deux pillages v" d'une heurej<qul-:sùffirerit:;pour: laisser aux- habitants un, , amer souvenir-, de; ces Espagnols qui n'obéirent :guére aux ordres dôrinés;;pfirérit infinijriènt plus que le nécessairej et se livrèrerit à Mille méfaits surles personnes et sur les choses. . A la grande "satisfaction des habitants, ^on Plrilippè descendit sur-Saint-Michel, pouf de là se dirigersurSâintJeâri-dë-Maurienne,, Aiguebellê et déboucher dans la vallée del'Isêre. Jusqu'à ce momërit, c'est-à-dire jusqu'à sa sortie duTong défilë^dëT'ArÇ, sa situation pouvait être dangereuse, non sëulemërit .à;;'causë:dës:*rribuscades que des .partisans porivàient lriï;;tendre,; maiseriçorë en raison del'ignorance:, dans IaqueHë"ii était des dispositions qu'avait pu "prendre, le roi dé ^àrdâigrie.; Lés deux/grandes voies de pénétration du Piémont,en;Savoie passaient,par les cols du Mont-Cënis et du Petit Sairit-Bëfnard., suivant respectivement les cours de l'Arc et de la Hautes-Isère, et,ces deux vallées pouvaient 'communiquer entre elles par des passages de haute montagne. Engagé Ttri-meme dans défilé de l'Arc, l'infant pou..yait craindre une attaque. OU une surprise sur ses derrières, en même lêmps que .son flàriç 1 droit était découvert. Ajpu7;toris qu'il dëyàit .maintenir -ime communication avec le 1 Briançonnâïs Jusqu'à:s'on arrivée sur l'Isère. Dans ce dernier , ; but il laissa une arrière-garde'à Bonnenuit au pied de la dernière rampe du Galibier, puis pour répondre; aux aùtrésnëcessitéssëcouvrit dans la direction du Genis par un détachèmerit-.de 60.0;hommes a Sairit-André, avec mission d'envoyer des éclaïréursà Modane. Sur son flanc'droit ilu'hésita pas,à porter ffançhement,à Moûtiers parle col de Colombe — que mous ;àppëlons;aujourd?hui le col de là Madeleine — . une forcedé"\6:00:cavàIièfS;-âès dragons jaunes de Payië. Ces mésufes"deyaient;être;;çômplètëes parles suivantes :.

' D'Aiguëbélié,:.ordre .était .donné d'envoyer 400 fantassins et autant; de-ëavaliers à Moûtiërs en remontant la; vallée de l'Isère, .de'porter une force de même effectif à.Confiâns, et de laisser à Ajgûebelle; 4, bataillons et un régiment de


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dragons tandis que l'armée descendrait sur Montmélian. : Les. afrière-gardçs de Sàirit^Àridrëjet'Bonnèriuit, devaient"; alors se replier. Les Espagnôls.ayaient avec juste raisoriT'intention de faire passer leur-ligne de eomrnunicatiori par-la voie si facile de la vallée-du Grésivâûdan.G'est par là que leur artillerie devait leur parvenir, car jusqu'à'présent leur colonne en était privée. Mais ori,peut, se -demander:, pour-: quoi M, de. Glimes arrêta sesriiesuresdëspfoteetionà Aigùe- : belle et Moûtiers. Pourquoi cettedemi-iriésurë ?S'il pouvait de la sorte tenir les débouchés; dés vallées, il en abandonnait par contre lesparties supérieures, laissant libres les passages

. du^Cenis et, dupetit-Saint-Bernard ; il eut dû en bonne règle .porter sa défense jusqu'à Ta crête, des Àlpës. La. voie restait : libre devant"Gharles-Emmariuél s^iï;lormait le dessein de; Venir en Savoie, Les généraux espagnols, ayant; pénétré sur ; Te territoire du roi dé Sardaigne, sans-êtrele moins du monde inquiétés, pensèrent-ils que mainteriànt,leur sécurité était "-complète, que l'armée: ënneriuë; était trop éloignée" 1 ët;ne se hasarderait pas dansTà hautemontàgiie où dans un moisla mauvaise saison se ferait sentir^rendant les passai ges impraticables, ou tout:àu moins fort difficiles ? C'est possible- Quoiqu'il en soit, le Saint-Bernard et le; Mont-Cenis :në reçurent aucun détachement. ; " ;-- :

Don'Philippe s'était fait précéder d'un manifeste adressé au peuple dé. Savoie, et daté dèsMonëtSrj:invitant tousTes; habitant 13 à l'obéissance enversTé représentant de Sa Majestécatholique, et prescrivant aux autorités de venir lui rendre hômniage. Cela;:signifiait,que les Savoyards devaient sepréparer à obéir à. toutes les demandés et fantaisies des généraux espagnols. Depuis.Briançori cës,dérhiers ne cômpvtaierit

cômpvtaierit sufle ravitaillemétatide leurs; fournisseurs, e£-se"- préparaient à:viyre;sur le pays,;suîvâht;ias;niaxiriie du temps. Lé droit de réquisition était.commode- rit à peine eurent-ils nus le pied en Savoie, que M. de Glîriies et ses subordonnés

..en usèrent avec excès, non ; seul emèrit'pour leurs besoins: immédiats, iriaispourla constitution inagasinsde réserves, préludant ainsi à ces exactions et à: ces pillages qui duré- \ rént pendant six ans, laissant lé' pays ruiné pour;un temps

■■". très long. Le 6 septembre, de Saint-Jëari-de Maurienne.Te comte de Glinïes Tança un nouveau manifeste," plus impératif que le premier, 1 si possible, invitant à .1- obéissance passive^ et prescrivant le versement des ariries. détenues par les particuliers. Dé sp.ù côté, l'intendanUde l'armée;" M- de. la ErisëT i.

'.-. hàda,interdjsàitîa circulation des grains qu'il'voulait requé-


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rir et expédier sur le fort Barraux, où des approvisionnements devaient être constitués en lieu sûr su,r lé territoire de la France. Il annonçait que l'ère dès réquisitions de tous genres était ouverte. Et l'un et l'autre, M. de Glimes et M. de la Ensehada, ne faisaient que parler de punitions sévères —- prison et mortipour les particuliers, pillages et incendies pour lesTocalités — non seulement si l'on n'obéissait point à leurs injonctions, mais encore si l'on faisait entendre des plaintes ou des protestations. On le fit bien voir aux habitants de SamtJ?iérre-d'Albigny dont la ville fut livrée au pillage leplus complet, parce qu'ils s'étaient permis de déclarer leur impossibilité de satisfaire aux exigences réitérées des chefs espagnols. Il serait fastidieux d'énumérèr tous ces véritables actes de brigandage commis par l'ennemi. Pas unelocalité ne fut épargnée ; et partout ce sont les mêmes scènes tant que l'appétit de l'armée n'est pas satisfait. Qu'il suffise à titre d'exemple de citer l'ordre qui fut donné à Aiguebelle et aux communes du mandement d'avoir à fournir immédiatement 55,502 fagots de boisj 853 livres d'huile, 240 livres de chandelles, 106 vaches, 7.700 quintaux de foin, 85 couyërturesetdràps,52paillasses, 100ouvriers en permanence, 289 sous et 7 deniers de capitation mensuelle... Et pour Ta dite localité ce né fut qu'une première demande, suivie de beaucoup d'autres, La Savoie n'étaitpas défendue militairement et l'on comprend le désespoir et la terreur dès habitants à T'approche; dés troupes de l'infant. Aussi lorsque ce dernier arriva à Aiguebelle, y eut-il une foule d'autorités et de notables venus par ordre de tous les points delà province, la rage au Coeur, rendre hommage à T enva■ hisseur. Tous durent écouter les demandes et les menaces qui leur furent faites par des.gehs ayant le sourire aux lèvres. « .Donnez-nous tout Ce que/vous avez, et nous serons boris amis, sinon ce sera la prison, à moins que ce né soit la corde et la torche. » Ce lutta morale de la journée d'Aiguebelle. Mais revenons aux dragons de Pavie qui traversaient l'actuel col de la Madeleine pour aller s'installer en flancgarde près de, Moûtiers, et-reconnaissons qu'ils firent ce jour-là une belle randonnée. Le passage était autrement difficile que celui du Galibier, et dans ses Mémoires militaires sur les Alpes, Bourcet exagère, lorsqu'il dit que le col de Colombe fut plusieurs fois traversé par des armées. Il y a sans douté chez lui impropriété de termes, et il faut entendre qu'il fut utilise par des détachements. C'est en tous cas la première fois qu'une importante troupe de cavaliers se


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rendait directement par la. Madeleine, de Maurienne eri' Tarent-aise, et Tes Espagnols ont droit.en la circonstance a notre estime pour leur entrain et leur endurance. C'est le;8. ^septembre que cette opération eut lien. En montagne les nouvelles circulent vite, et lès habitants de Moûtiers surent assez tôt qu'une troupe espagnole allait.dans, la journée se présenter à l'entrée de la ville. D'où grand émoi, grande agitation. Le 8 septembre étant jour férié, les offices divins, de crainte de troubles, furent supprimés; l'après-midi dans les églises, et l'on attendit dans l'anxiété. A une heure, une avant-garde de; dix hommes commandée par un officier était signalée, et aussitôt le doyen du Verger, accompagné du Chapitre, de la cathédrale et" des principaux notables, se portait à sa rencontre, pour offrir les hommages et les compliments de la ville. Quelques heures, plus tard le gros: delà coloùne arrivait'et cantonnait à Contamine. Sans doute les beaux dragoris jaunes de Pavie étaient fourbus après cette dure-journée, car on n'entendit parler ni de réquisition, ni" de menaces: Les jours suivants,d'ailleurs ils,se conduisirent assez bien ;. peut-être n'étaiônt-ils-pas assez sûrs d'eux-- mêmeSj et ils attendaient le détachement parti d'Àiguebeile et qui, sous Tes ordres du lieutenant général Acquavivà, devait Tes renforcer. Le 17 septembre seulement, cette, dernière colonne, qui avait marché saris hâte, aiTivait dansla: capitale'de la Tarentaise, s'y installa commodément, les cavaliers sur une rive de l'Isère, les fantassins Sur l'autre, et de suite les réquisitions commencèrent. Le commandant de la. troupe augmentait chaque jour ses exigences, et élargissait aussi sa zone d'action, si bien que le 29 septembre c'est toute la province qui doit fournir ;48.0.00 bichets de grains. C'est bien d'imposer, mais encore faut-il s'occuper de percevoir les réquisitions, et c'est à cette besogne que Tes troupes du général Acquavivà s'employèrent. Des piquets furent .donc envoyés.un peu partout pour,hâterT'opération, et notamment à; Bourg-Saint-Mauricë et à Séez. L'officier qui était allé-dans cette dernière localité, au pied du Petit Saint-Bernard, eut la curiosité démonter à l'hospice-qui s'élève au milieu du col pour tâcher d'apprendre des nour velles.sur cequise passait de l'autre côté'des Alpes..

Accompagné de quelques cavaliers, il prit le-chemin qui s'élève dans la Combe de-Saint-Germain, si redoutable en hiver, et tout tranquillement parvint au col ; mais un peu avant d'arriver à 1'hospicesil s'arrêta surpris, car il apercevait un poste d'hommes en armes. Saprésence était aussitôt


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signalée, car un certain, b^rôuhâhà se produisit, dans le groupe, et l'Espagnol eutriri riiprnërit d'anxiété. Et,ait-il tombé dans uriê erirbusçàdë? ;Pouf^tarijtils'àjSerçut bieu vitequel'agitation produite par -son afriyëe n'avait rien de guerrier, car àuctlririfdispôsitiôù dricQriilià&rié fut prise ni un coup de feu

-. tiré.>Aù crip-tf âirej ùri horiririèflrichef de 1 a t roupe sans doute,

-que l'ori;avàit-dû quérir--sprtait de l'hospice suivi de près du 'prieur,'et s'avaûçait;ldrt courtoisement chapeau, bas.

; Rassuré sur son sort etrieyoularit pas être en reste de politesse, l^offeîief espagnol^;^ ses cavaliers, se portait en avant;;puis mettant pied:à;tëfrë se confondait à son tour en salutations,: tandis; jnëlès-spldàts se regardaient curieusement ;a5çârife^ë'iraterriisèr,:G?ëtàit vraiment la guerre en dejoteiles ;;on rie pouvait être.plus galants. Los présentations îâites,;les:deux rifficiefsT^tlë prieur,pénétraient dans l'hospice. "Saris doute, dans. Ta -salle où ils se réunirent, le prieur,

"'fidèle aux•■traditionsd'hospitalité dont.il était dépositaire, drit^il faire :âpporter.dé iqùoi -réconforter l'officier qui en avait: grand; besoin.,,après laTbngue ascension du col, et la ■conversation, toujoursVAcKurtoise s'engagea entre eux. L'Espagriol,:;dès les" preririèïès;salutations, avait, bien appris que Të siâirhable chef de poste auquel il avait affaire était M.; dé Valaïsej géritilhonririëdu Val d'Aosto, et que ses homiriés étalent des hulicieris-dupays, mais sa curiosité n'était point-satisfaite ; et puisqriel'occasion se présentait, à lui de recueillir sans darigëf^dé précieux renseignements, il

." allait-tâçher del:es:'obtenM;4T;:ëtait très inl éressant pour lui de conriàîtrëîés fofcës:rio;rit'pjo;rivait disposer l'ennemi dans là; régioriV M. de Valaisë^dé,"son côté, chercha à l'éblouir, à Pintirriidër, et, suivi en celàvpar lé prieur qui confirmait ses dires, fit un-état exagéré ;dû nombre et de la qualité des troupes rassemblées au delà du'col. Puis on se sépara avec encore force, compliments 1 et bons souhaits. L'Espagnol s'en fut-a Routiers racontëi; à ;S,;E, Acquavivà tout ce qu'il avait appris,: comptant tiièri;,: eri: retirer pour son compte përsôririeUiipnriéur et prefitf ètle prieur el, M. de Valaise se réjouirerit;fort d'ayoif ,rirystifié leur ennemi. Mais quelqu'uri'fut mécontent lor^ull apprit ces bavardages. Ce fut le corrirriaridârit des troupëspiériiontaises, le marquis Pallavicini,; qui-incontinentniàridà à Là Thuile le prieur et M. de Valâiséj ëtles iriit tout penauds;aux arrêts, après les avoir sëvèrémeritradmonestés;'sÇMâiSj ajoute avec condescendance M;" fëlâtiqri ;safd,ë;,fps:;fuf;èrit relâchés l'un et l'autre sur l'ignorance, bïëri paMOririàblè à leur état, que l'on ne


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doit,jamais avoir de correspondance avec l'ennemi. » Et à partir de ce moment un poste fut porté de La Thuile à Séez. ce qui gêna fort les Espagnols qui n'avaient pas du tout envie de se battre si loin de Moûtiers.

Pendant ce temps don Philippe et le comte de Glimes arrivaient à Mpntmëïian où ils installèrent leur camp, tout en prenant position face aux débouchés des Alpes, la cavalerie entre l'ancien fort et la montagne où s'appuyait sa gauche, l'infanterie tout le long de l'Isère, dans la direction de Chapareillan. Un poste fut chargé d'observer le château de Miolans, en attendant que l'artillerie dont on manquait fût arrivée et permît de l'attaquer, car il était occupé par une petite force ennemie. A Chambéry on envoyait, 3.000 hohimes qui y firent leur entrée sans aucune résistance. Qu'auraient bien pu faire les habitants de la ville ? Il n'existait aucune troupe régulière pour les défendre. Dès le 1er septembre, à la nouvelle de la marche de l'infant, le gouverneur, M. deLornay,: jugeant la situation intenable, s'était fait conduire en poste à Bourg-Saint-Maurice pour de là gagner Turin, tandis quela caisse du Trésor et les objets précieux étaient dirigés sur Genève. Quelques bataillons de milice le suivaient datts sa retraite. Aucun appui moral pas plus que matériel né restait aux Chambériens. Quelques-uns, à vrai dire, avaient bien parlé de se dresser contre l'envahisseur et de se faire tùëf plutôt que de subir le joug honteux .de l'ennemi. Par exërriple, lorsque d'Aiguebelle, le 15 septembre, le marquis de la Ensenada, ministre de don Philippe, écrivit au Sénat de Savoie que ses membres devaient prêter serment pour être confirmés dans leurs fonctions, on vit l'avocat général Garbillion s'élever avec véhémence contre cet ordre et.proposer la résistance à outrance par un appel aux armes. Mais le président Sclarandi Spada, un Piémontais, fut porir la soumission. Il représenta l'inanité des sacrifices qui seraient faits et gagna l'avis du plus grand nombre. C'est ainsi que le marquis de Sada put prendre possession de Ghambéry; au nom du roi d'Espagne.

Quant à M. dé la Ensenada.il s'occupait sansperdreun instant dé constituer de. gros approvisionnements au moyen de réquisitions répétées, appuyées par des forces d'infanterie et de cavalerie envoyées jusque dans la région d'Annecy, et qui se chargeaient par leurs brutalités d'augmenter l'odieux de ces demandes, qui dès le premier jour ruinaient le pays. Ce ne furent dans le duché que longs convois qui s'acheminaient vers Chambérv ef sur Barraux. Ouant à


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M. de Glimes, qui n'aimait pas beaucoup la bataille, il était heureux de cette guerre qui se déroulait jusqu'à présent d'une façon si pacifique, et à mesure que les jours passaient, il comptait de plus en plus sur la mauvaise saison pour le mettre à l'abri d'une expédition du roi Charles-Emmanuel.

Celui-ci avait passé l'été à guerroyer victorieusement contre le duc de Montemar, et se tiôuvait le 23 août à Castel San Pietro, lorsqu'il apprit que les forces espagnoles débouchaient dans la vallée de Barcelonette. Sans perdre un instant il fit partir en poste pour Turin le quartiermaître général Audibert, qui devait se renseigner et prendre les premières mesures nécessitées par les circonstances. L'attention du général avait été d'abord attirée sur Coni et Démont où le chevalier de Corbeau, gouverneur de Nice, voyant la Provence dégagée, avait eu l'heureuse initiative d'envoyer deux bataillons au marquis Pallavicini qui se lamentait sur sa faiblesse. Mais presque aussitôt l'entrée de don Philippe en Savoie était connue, et c'était, un nouveau dispositif qu'il fallait envisager. Sans perdre de temps on rassembla vers Suse, au pied du Mont-Cenis, el, vers La Thuile. au pied du Saint-Bernard, tout ce que l'on put trouver de bataillons réguliers disponibles, de milices du pays, et de barbets ou paysans armés, auxquels on avait recours dans les grandes circonstances. Le marquis Pallavicini se rendit de sa personne à La Thuile. Et peu de jours après, le roi de Sardaigne, expliquant au maréchal de Traun que la mission qu'il devait remplir en union avec les troupes impériales était remplie, que M. de Montemar était chassé, qu'au surplus la flotte anglaise allait amener des renforts à Ancône, replia ses troupes et. leur fit prendre la direction des Alpes. Lui-même, le 8 septembre, partait pour Turin.

Son voyage se fit dans l'angoisse. Certes il revenait victorieux dans sa capitale, mais tandis que sa chaise de poste l'emmenait, l'armée espagnole pénétrait dans son duché de Savoie laissé sans défense. Et il souffrait à la pensée qu'une partie de son royaume ait été ainsi livrée à l'étranger. Il connaissait assez la guerre etles désordres qu'elle entraîne avec elle pour se figurer les charges, les vexations, les tourments dont allaient être accablés ses sujets de Savoie, ces sujets qui toujours témoignaient à la couronne leur dévouement- et leur affection, et qui habitaient Ta terre de ses ancêtres. Allait-il les abandonner à leur triste sort et se contenter de défendre le Piémont à la crête des Alpes ? Les liens qui l'unissaient à la Savoie étaient trop forts pour qu'il


-•"■...'— 126.— ;;;;.;.

n'éprouvât pas le désir de voler au secours du duchéèt d'ën- chasser 1 'ennènnv Et sori:•honnëuf ;;;?;.:Don;, Ehilippe et; ; ses généraux seraient entrés e'ri.së jouârit:dansisôri royaume, et se targueraient quei'arméesafde.à-aucun moment n'avait-; osé lès affronter ! Mais Te roi Gfiaflés'isè'défiaîttoujbursdès sentiments, et /dans là circonstànceil; éprouvait le besoin^ : à là veille de prendre une grave déeMori,- dé connaître ' l'opinion de ses nrinistres et-:de;se.s;'gériëfâux. ;- ■ Le conseiLroyal sé.tint le-17 sépteiribre, et à-son issue Ghàrles-Enimariuel devait décidëfs 'sfpui ou: riôri on irait;, attaquerT es Espagnols: en Savoie: Il fallait se hâter. -

' Le roi adjura chacun de dite: son sentiment -sans autre considération que l'intérêt du royaume: Lé vieux marquis

; d'Orméa exposa 'nettement qu'à son avis il: falTaiùabandon- ; rièrle duché, si dur qrie cela prirut.' -Sôri;ëxpëïiéricelui fài 1

'-s'ait entrevoir Tes surprises les plus désagréables. La saison avançait.; dans,quelques joursiâ neigeibmberait en abondance sur les passages des Alpesj et ;l%n éprorivërait des -

-difficultés sans: riômbre avec .aesStrôripriê; fatiguees;-pafla: récente, campagne et ayant besoin de ïëpos.; Leur bonne volonté, leur■'énergies-leur courage, ne font point de doute;

.mais leurs forces ne l:es'trarriraientrelles;pas;;?-Et alors, 11%: aûrait-iT point-des :dëfàillançé"s;^ Etlq hasard on allait subir un échec, avec une retraite vouée â uti désastre en plein hiver par-des cols de;haute;montagne rendus, impraticabTespar les. nëig.^s;?,.ÈMjK.n,l:'âttitud;ê. d'è'là.-.

.France était douteuse et sa riëutràlitë fàyorisaltiSiriguliète-. menti 'infant qui à la première alerte pouvait se réfugier enDauphiné, dans la vallée d.uGrésiyajdari, sans crainte d'être poursuivi. Là conclusion du ministre était.pour là négative -absolue. Mais en 'face de luilës ïgën.ëraux Rhebinder et le marquis d'Aix s'élevèrent avec forcé,"affirmant la solidité de l'armée dont ils se portaient garants,, qui.ne demandait.

. au contraire qu'à..'se mesurer àTriouyeâu-avecTes Espagnols: Qùanbaux difficultés pfésentéë^-parlaMontagne-pendantTa. mauvaise saison, elles sont "loin.: d'être: insurmontables, etn'ayait-on pas l'exemple, de, Victor-Âniéd.ée II traversaùt les Alpes en plein hiver en 1,709 et en 1711 avec une forte afniée de 30:000 rhopimès ? Enfin n'y/àyait-ij pas une oblir- , gatiom morale de secourir des.popuTatioris loyales et dé-' vouées, les plus anciens sujets de la; Maison de Savoie^? Que dire de l'honneur du roi qui semblerait; abandonner,

; saris combat-une part de son-rOyauriié:;et;craindrel'infant;

don Philippe ? Comme toujours, entre lés âeux;avis opposés '


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une troisième opinion moyenne se fit jour; qui proposait l'ajournement au printemps d'une campagne qu'il serait peut-être dangereux d'entreprendre à cette époque de l'année. .

L'avis des généraux était conforme au secret désir du roi Charles-Emmanuel, qui trancha la question en donnant l'ordre à son état-major de préparer un plan d'attaque contre l'armée de l'infant..

Sans perdre une minute on se mit à l'oeuvre. II y avaîtune tâche ardue à remplir qui consistait à réunir des approvisionnements à Suse et dans le Val d'Aoste, et à constituer les équipages de mulets nécessaires au transport des'vivres et des munitions. Les services qui en étaient chargés firent merveille, et dès le début d'octobre tout était prêt. Quant à l'état-major, il élabora un plan de. passage des Alpes que l'on ne peut qu'admirer et qui lui fait le plus grand honneur, tant il est conforme aux nécessités de la guerre de montagne. Sans doute,lorsqu'il en vit l'exécution, M. de Bourcet dut en tressaillir d'aise, car il savait apprécier les 1 belles manoeuvres alpines d'où qu'elles viennent, et les officiers de Sa Majesté sarde -durent lui paraître posséder une connaissance technique plus approfondie que les généraux de Sa Majesté catholique.

Rappelons-nous que la position principale de M. de Glimes s'appuyait à la butte de Montmélian,~couverte par des troupes installées à Conflans, Moûtiers, Aiguebelle et détachant en avant d'elles des avant-postes. Les Espagnols n'ayant pas occupé les sommets des vallées, le roi CharlesEmmanuel adopta un dispositif de. marche qui lui permit, en même temps qu'il attaquerait la première ligne de front, de la prendre également à revers, peut-être même de la faire tomber sans combat par cette simple manoeuvre. C'est d'ailleurs ce qui se produisit, M. de Glimes ayant en outre négligé de porter des forces dans la vallée de Beaufoit aussi bien que dans les Bauges.

L'intention du roi était d'avoir son axe principal de marche par le Petit-Saint-Bernard et Moûtiers, avec à gauche etle précédant de quelques journées une colonne secondaire passant par le Mont-Cenis. Celle-ci avait pour mission de ne laisser qu'un détachement de flanc en Maurienne et de rejoindre par le col de la Vanoise et le col du Palet le gros de l'armée en marche dans la vallée de l'Isère. La neige — nous le verrons — empêcha la réalisation complète de cette combinaison. A droite, une flanc-garde partant de Cour-


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iriayeuf devait par l'Ailée-Blanche et le Cormet de Roselend ^descendre la vallée de Beauforf, après avoir été renforcée par des troupes devant la rejoindre par le Cormet d'Arêçhës. Puis tout ce groupe réuni prendrait à revers Gonflans et Aiguebelle.

Cette conception était nette et paraît, toute simple ; de plus elle était complète, assurant à la fois la sécurité, les liaisons et la manoeuvre, et ce qui est tout à fait remarquable se fût déroulée selon toutes les prévisions sans une modification imposée par- les intempéries. On avait, réuni 8 bataillons à Suse, dont M. de Schulembourg devait prendre le commandement, et, le gros de l'armée, soit 12 bataillons, plus la cavalerie et l'artillerie, se concentrait à La Thuile où le roi se mettrait à sa tête.

■ •.DèsJe 29 septembre Schulembourg, qui s'était fait couvrir au Col de la Roue par une avant-garde de Vaudois, "de miliciens et de grenadiers en direction de Modane, passait le Mont-Cenis et s'installait à Termignon. Il avait dés doutes sur la praticabilité du col de la Vanoise, car la saison était pluvieuse et dans la haute montagne la neige tombait. Aussi avant de se mettre en marche fit-il reconnaître minutieusement le passage en question, et il attendit dans son cantonnement. Cette reconnaissance exigeait qilelques jours, mais d'autre part le général était obligé de marquer un temps d'arrêt, son matériel ayant eu de la peine à suivre la colonne. Aussi ne fut-il prêt à reprendre sa marche que le 7 octobre, après avoir appris que l'abondance "des dernières chutes de neige interdisait toute traversée du col delà Vanoise ou du col du Palet. Il descendit donc la vallée de l'Arc en formant le projet, si c'était possible, de déboucher en Tarentaise par le col des Encombres.

Pendant ce temps le roi Charles-Emmanuel, le 2 octobre, mettait en marche son avant-garde parle col du Saint-Bernard, ainsi que la petite flanc-garde de l'Ail ée-Blanche. Pour entrer en Savoie, il avait tenu par un sentiment de grande délicatesse à donner le commandement des troupes d'avant-garde à des officiers savoyards. Il connaissait leur valeur, leur dévouement. Il n'ignorait pas l'impatience dont ils étaient dévorés de chasser l'ennemi de leur terre : natale, et de soustraire leu£S familles et, leurs biens au:, pillages et aux ravages des Espagnols. Il pouvait donc compter sur la vigueur de leur attaque. Le marquis de Seyssel d'Âix était auprès de lui en qualité d'aide-de-camp, et il ; :se souvenait de la chaleur avec laquelle au conseil de la


'-.'■;.; ;."'■ ;■":,: .;-; . — '129-- ■ ' :-;-:,.;; " \v;.

càuronrie il avait plaidéréçerrinàént Ta cause delà'Sâyôiè;

■'■ Aû-briron:dé.LbfnayjJsécondépai-le baron^lû: Verger,.revint T'hbnnëur de cômmâridérT'avérit-garde, .et :dès qû'ôri "fut arrivé à Séèz, uri; autre offiëief -savoyard- 1 e : lieutenàritcolônel d'Entreiûont, avec 450 homme?; frit dépêché ; par .Les,: Chapelles et'le Cormet d'Afêçhes surBeaufort. Enfin, lê-4:;oçtobre, Té f°l eri personriej: avec le grps;:dé la çolpnrie, .

: : trayeïsait le Saint-Bernard, >srirépbsait làriguenierit à T-hbS- ' ; pi.çé/,càr le temps était très îriàrivais et neige tombait à . gros-flocons. Puis; par le seîitiér de Saint-Germain il des-"

: eèndait à pied à Séëz, où il félicitait les officiers savoyards, approuvait les /dispositions, prises, et. donnait Tordre .de "

: pousserTe lendemain à Aimé urie-ayant-gardè de; 200 :dra'■"gons;

:dra'■"gons; Mi 'dU-Vërger, taridil'que le ;brigadier -Grilbért passerait avec un fort détachement le Cormet d'Arêçhës B.tirait-renîorcer et prendre soùs son'commàndenjig^^oyfgg les :troripeS:de la.yaliée de Bearifort.. (: - ' " ■; Les Espagnols avaient été surpris par l'arrivée des troupes

; sardesj-car ils ,se icroyaientëriAÇomplète sécurité,, maisles f enseignements qui leur parvinrent: étaient; tels qu'ils prix' ;rént'peur,' et Té;général Acquavivà, se. sentant pris darisriiri dispositif qui allait se refermer sur •'•lui, n-éùt d'autre souci que d'échapper a l'étreinte. "Il décampa "precipitammeût, abaridonnant, à là grande,jpie des- habitants Moûtiers,

;;leÉ;grQs àppfôyisip^riênients-çorigtitués^ grâce à ;sés;rëquisi-- ; tions, etëntfaing:,dàhs sa-rèttaitë lés tfôripès; dé Cpriflaris et d'Âiguebelle. La voie étaitlibre deyàntlèïoi de Sardaigne: qui le fit savoir au géhëf-âl Schulembourg, en liaison

. avêçlui par le cpl'des Encombrés., et lui prescrivit de rriarchëf srir AigUebeUë: \;,'j:■-, '-'■;: ■ ■-::rï'.:~ .

-râlquelqu'uri fut'heurerix'fe

tjers; a coup, sûr, ce : fut lëjjàrori du Vefgef, ;Get officier " représentait bien le type dé -cësSàvoyards;,àppàrtenârit à la noblesse du pays,-vivant avec sirùplièité àrijein de fàrnillës patriarcales:, rilèves dans TesÇ priricipés dé" fidélité "absolue -g leur religion ëtà leur roi;, èt'qulpresqriëJiéféditâifèrriënt' pprtàlëntles armés,; seryant aux armées}àyéc:plûs pu?môiris de chances, mals'tdrij ours avec un dévouement sàriBbôfrièày avant dé fevenif ; dans leur modeste iriàripif PU dans leur vieille maison achever une èxistéricé d'honrièufet de loyauté,

..pieri-pëu paririi eux ëtaient.fiches, mais tous s'açÊom,-rhbdaièrit de leur existence, :M;connaissâiërit et s'esîiiûâiènt •'

; friufe tgillè,- et l'on parlait d'eux- auloyer en citant leur eXerriplë.


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Les guerres étaient fréquentes, les garnisons lointaines, et les officiers mariés laissaient presque toujours leur famille dans leur pays de Savoie ; en sorte que parfois des années s'écoulaient entre deux visites au foyer. L'existence était rude, et les joies intimes étaient profondément goûtées.

En approchant de Moûtiers, M. du Verger ne se tenait pas de joie, car dans cette petite ville encerclée de montagnes, qui l'hiver ne permettaient qu'avec parcimonie aux rayons du soleil d'égayer les toits des maisons, il allait dans peu d'instants retrouver son antique demeure. Et il bénissait son souverain qui par sa gracieuseté .lui avait permis de pénétrer le premier dans sa. vilie natale. On se figure saris peine sa joie, car le service du roi au delà des monts ne lui avait pas permis depuis plusieurs annéesde venir embrasser tous les siens.. Mais une tristesse se mêlait à ses transports : une place était vide à la maison, celle occupée parla compagne de sa vie, la gardienne vigilante de ce foyer, où il comptait revenir un jour se reposer de ses nombreux travaux. Depuis cinq ans Dieu l'avait rappelée à lui. Du moins allait-il retrouver sa vieille mère, son frère le doyen du Chapitre, et surtout ce fils, ce Christophe-Gaspard, sur. la tête duquel il fondait toutes ses espérances. Ce fil s avait seize ans maintenant. Comment était-il ? Il était sans doute transformé depuis qu'il ne l'avait vu ? Son intelligence, son coeur s'étaient développés ? Auprès de sa grand'mère, il avait retrouvé certainement beaucoup de cette tendresse maternelle qui lui avait manqué prématurément, et son oncle le chanoine avait sans doute su cultiver son esprit.

M. du Verger était militaire dans l'âme, et dès son arrivée à Moûtiers sa première préoccupatiori fut d'installer sa troupe, mais ensuite avec quel bonheur il s'abandonna aux joies familiales ! Son'fils Gaspard le captivait ; il ne se lassait pas de le tenir près de lui, de l'interroger, de remercier et sa mère et le doyen d'avoir aussi bien su l'entourer. L'enfant était plein de promesses. M. du Verger était heureux et envisageait l'avenir avec de belles espérances. Luimême était un homme de mérite, car aux solides vertus familiales et militaires qu'il possédait, venaient s'ajouter les dons de l'esprit mis en valeur par une instruction éten^ due. Aussi le roi avait-il distingué cet officier en qui il avait mis une confiance absolue, et dont il sut récompenser les services et le dévouement. Mais le séjour à Moûtiers fut de courte durée, car dès le 8 au matin la colonne descendait sur Cevins. Le baron du Verger embrassait une dernière


-' C'-.-:. "-':-;-f;",;';,, :;.:/'/-,—43!;--. . y;;.::^;/^;^:.'/

fois ■: sa f àmillëj, gardant, au coeur l'espérance ; de là riëvoif ; bièritôt.: Il rie se doutait pâs7quë.;cette guerre, çoriiriiëncë.e dans des conditions si, douces, durerait Un temps, si long "et éprouveràitpârîois si durëriiéntles troupes du roi Charles. "Et il rie se.do.utait pas, hélas !.que lui-même pour la défriière

. fois veriâit'dèiprendre:quelque repos dans sa vieille:maison. .D'une façon tragique et .glorieuse;, deux ans plustard, ^lorsqu'à Pierrèlôngue, près de Château-Dauphin^ après-avoir Repoussé plusieurs fois; les furieux, assauts des troupes :;dri: bailli deGiyry,'il avait misl'ëp&iàla main pour entraîner ses bataillôris épuisés et s'opposer .vainementà une dernière charge des;Français, il tomba frappé de deux balles^sans avoir' -un, seul instant éprouvé Të sentiment de là.peur,: et ayarit préféré perdre la vie.plutôt que l'honneur: 11.était, maréchal de. camp et chevalier'grand, croix depuis le rilois de janvièf',1744. ',.;■';":;--'-

■ : Le roi Charles ne fit done,que!trâverser Moûtiers où ilfut reçu ;au;lnilieu - d^S'aGclamatibris^et de'T'entTTOusiàsjnè* detous; et^^ céréirionieusementc.Qnipiimenté par Monseigneur,

; d'Afvillard, archevêque deTarèritaise. Il avait hâte de sortir des montagriës; et de courir à l'èrihemi qui se. dérobait devant lui. Lés trois colonnes deBéaufort, de l'Isère et del'Arc débouchèrentsimultanément dans la plaine, ;nials; tandis queles'deux premières se réuriissaient, M. de Sçhulerribourg reçut ; l'ordre", de prendre la; direction de; SairifeHélène.: Les Espagnols-' en se rétifant ayaient laissé quelques. Jor:ces" à : Salnt^Pierfe-d?Albigny, et lè:;rbi résolut de faire torriber cette résistance. Auparavant,pâf le coldeTariiië,;il::enyoya:it

; un: détachement à Annecy, :'ët 3j|, du. Verger, passant; avec 800 hommes par lecol du Ilaut-clu-Fouf, pénétrait dahsles

.Bauges avec mission de venir par La Thuile et la montagne tomber à Montmélian sur le; flanc gauche.des Espagnols.

-Sous: la .menace, de:'-ce. détacheîttent qui avait poussé, une pointe au-col du Frêne, l'ennemi évacua Saint-Pierre-d'Albigny. Ghafles^ÊmmanueT n'avait plus d'obstacle dëyarit lui jusqu'à;/Mbirtm'éliâli;;;,; il/avança donc" rapldèinent,

"appelant à;;J^lariçherinë 1VL de;;SGhulembourg,,;,,a:firi;;dè:riiar'

de;;SGhulembourg,,;,,a:firi;;dè:riiar' toutéSïlorces réunies, partant le^l5. octobre de Saint.

Saint. il sriporta en ayant, ëri; ;fôrmâtion de eoriibàt,ries:. troupes occupant le terrain entre; l'Isère et les "flariçs- de Ta montagne; Lui-mênie marchait à : là droite de- son dispositif ' par Te chemiri-de Cfuet^Arbiri.//Mâis M. de /Glimes;; voulait àbsqluriient éviter de se battre^rit-dela Côté d'Àfbirile ,rbi : put voir l'armée espagnole eîl- mouvement, de retraite'par


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échelons dans la direction des Marches et de Chapareillan, Dans la plaine la cavalerie formait P arrière-garde et de. temps.en temps ripostait aux petits groupes qui s'acharnaient à sa poursuite. Les habiles dispositions de l'armée sarde aboutissaient ainsi à une victoire obtenue sans com- " bat. Toutefois, ayant de se retirer sur le territoire de la/ -France, M. de Glimes esquissa une résistance par son arrière-garde au château des Marches, niais ce nef utlà qu'une démonstration ayant pour but dé: permettre aux troupes de Chambéry d'achever leur mouvement de repli sur GnapareilTân, Après quoi, le soir du même jour, — le 15 octobre —- toute l'armée de l'infant se trouva à l'abri au delà des frontières, que, fidèle au pacte.de neutralité, le;roi Charles ne voulut point Violer. Il arrêta ses troupes victorieuses, occupant fortementLes Marches et Myans, et établissant, -son camp sur une ligne générale.qui, passant par les villages dé Torinéry et Francin, allait .'jusqu'à','l'Isère.' Lui-même avec sa garde s'installait à Moritméliàn et couchait au couvent des Dominicains.

Comme bien on pense la journée du lendemain fut occupée par les réceptions de tous genres, étlâjoie ètait.générale. Pompeusement le Sénat de Savoie;sufvrdë députâtions de la noblesse et des autres corps de là yille de; Chambéry, vint faire ses révérences, et tout le jour ce ne furent que force compliments. Même parmi tous ces perspnriages rie trouvait T'évêque de Grenoble, Mgr de Gaulet, çar;j au point de vue. .religieux, toute la région delà Basse-Savoie dépendait, de ce dernier, chose qui" nous paraît invraisemblable de nos jours. Et pourtant ce fait n'était pas unique à TëpoqUé. Le prélat français était donc là, et il faut dire à sonlionneurqùe, dès. l'entrée des Espagnols dans le duché, Connaissant la dureté des exigences de M., de la Ensenada à regard des populations,. il était accouru, dans l'espoir que sa présence ferait fléchir: la rigueur-des mesures prises pour T'exploitation du pays.

:/fie même jour, Te comriiandant>dÛ Pariphirié faisait: parvenir à Montmélian un message où ,il exprimait au roi. toute sa gratitude d'avoir respectélë territoire de la France, et avec toutes les formes de la plus grande'politesse,Tui faisait savoir que si cette attitude venait à se modifier, cela serait considéré par le roi Louis XV .comme un acte d'hostilité son, égard. Avec, finesse, Charles-Emmanuel 'répondit qu'il était très touché des marques de déférence et d'amitié qui lui étaient témoignées, qu'il; n'avait mille intention de

, pénétrer en Dauphiné, mais qu'il espérait bien que l'infant


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ne profiterait pas de cette situation paradoxale pour installer une base de ravitaillement et de manoeuvre en toute sécurité dans un territoire neutre, où il pourrait se retirer quand bon lui semblerait et d'où il aurait aussi toute facilité pour envahir la Savoie à son heure. Et quelques jours plus tard, n'ayant confiance que dans les mesures réelles et non dans les paroles, il.écrivait au roi de France pour lui demander de ne point tolérer chez lui la présence de l'armée de

- l'infant, et de lui faire reprendre au plus tôt le chemin de l'Espagne. Mais avec raison il espérait peu du résultat de sa démarche, et il se hâta de fortifier le château des Marches et la butte de l'ancien fort de Montmélian, de placer des postes à Apremont, Myans et sur la rive gauche del'Isère, enfin de créer une ligne continue et palissadée entre la rivière et la montagne de Chignin, ligne à l'abri de laquelle en deux heures toute l'armée pouvait se rassembler en un point quelconque de son front. On envisageait que la campagne était finie pour cette année, qu'il fallait prendre les quartiers d'hiver, et supprimer ces campements en plein air, si préjudiciables à la' santé et au moral de la troupe. La saison était très mauvaise ; le passage des Alpes s'était effectué par la rieige, et depuis ce moment la pluie n'avait cessé de tomber.. Ses troupes victorieuses, n'ayant eu à supporter que les intempéries, alourdies, il est vrai, par de très nombreux malades, présentèrent d'inquiétantes marques de défaillance. Les désertions se firent très nombreuses. Les effec'

effec' fondaient. Le roi n'était pas sans inquiétude à cet égard. Après avoir donc pris les mesures de sécurité imposées par

les circonstances, après avoir présidé à l'installation de

-ses troupes dans des cantonnements où il s'efforça de leur procurer le bien-être qui devait remonter le moral et enrayer les maladies, il se rendit le 5 novembre au château de Chambéry, où il comptait passer l'hiver, et prendre ainsi un contact plus ritroit avec les populations de la Savoie.


■'.-.. V ' ;_ 134:---'/

;/ CHAPITRE III Y\-'/- '■ .-

L'OFFENSIVE ESPAGNOLE ET LA RETRAITE DU ROI DE SARDAIGNE .7:

En'seize jours et sans combat Charles-Emmanuel avait réussi une opération qui présentait des difficultés très ; sérieuses. Il avait traversé les Alpes, descendu les vallées montagneuses de l'Arc et de l'Isère, débouché dans la plaine et refoulé au del à des frontières de Savoie l'armée espagnole . de don Philippe, dont la peu glorieuse arrivée àBarraux avait été, le 15 octobre au soir, saluée par les carions français du fort. De Montmélian;'. le roi de Sardaigne avait pu entendre lès salves d'honneur ainsi tirées.j et ce bruit guerrier qui lui parvenait pàr-dessus son armée au repos dut réjouir singulièrement son,coeur. Mais.tout n'était pas fini pour lui, et nous savons à combien de préoccupations de plus eri plus croissantes il fut obligé de faire face depuis son quartier général, - "'.'-.. ■■■■',- .;; ■ ;■"

Dans toute cette affaire, M. de Glimes avait pour le moins fait preuve d'indécision, et l'on reste confondu qu'avec une armée toute fraîche, — sans artillerie, il est vrai—^, il n'ait pas essayé la moindre résistance;; car le roi de Sardaigne de son côté n'avait que huit pièces qui ne pouvaient peser d'un grand poids dans le sort d'une bataille. On rie peut attribuer à la crainte qu'elles inspiraient la dérobade de l'armée espagnole. Raisonnablement il semble qu'on doive l'imputer à l'esprit timoré de M. de Glimes, qui depuis sori départ de Barcelone avait continuel] emérit changé de projets, et qui, finalement, au moment où il aurait dû agir sans hésitation, fut incapable du moindre effort, .De plus, comme nous]'avons remarqué, son ignorance delà montagne et des principes dé là' guerre sqû'qri y fait était coriiplète," et il devait éprouver une crainte presque superstitieuse lorsque ses, colonnes s'allongeaient au long des vallées de la Maurienne pu de la Taréntaise. Enfin, il faut ajouter, que la désertion, ce fléau des armées de l'époque, sévissait chez lui comme ailleurs, et qu'avant longtemps il ne pouvait recevoir de renforts. Il semble bien que ce soientlàles causes: qui aient motivé la conduite du général espagnol. Pourtant, nous ne pouvons négliger l'avis d'un homme, dont nous: avons déjà"parlé et-dont la personnalité ;est suffisamnient


_.,;__ 135 — ;-.'-.."

ri^Qireppurqri'onvàjouté/feri a ses récits.llg'âgitdéBoufcet,;'; qui fut rin témoin attentif:: de ces événements; el qui fit à son ministre uri rapport spécial sur le fait que nous aUons relater, et qui'prouve le désarroi du. conimaridant-en chef. .Lorsqu'on apprit l'entrée «n Savoie des troupes dû roi

;Gharlès-Efûmànuel, on proposa au comte de Gïiiriës de leur;

.résister et dëfesarrêter dàrisla vallée dêlTsêre. il riûf lisait, ; disait-on, d'établir un barrage en appuyant la droite à Ta position de Charbonnière .et la gauche au château de Miôlans:-— dont on pouvait facilement s'emparer— à condition toutefois de tenir les: Bauges par un fort détachement. ,Daris, cette situation;, il était possible de maîtriser.'sérieusement les.- débouchés : dé là/Maùrienne et de laîTaréhtàisë. C'était réparer Ta faute commise en ne tenant pàslés som- : mets des. vallées. Mais M. de Glimes, après avoir considéré

.c.èplan, ne l'exécuta pas pour une raisori tout à fait inattendue et qui^ri'est pasv'saris surprendre. Lorsqu'âyèe son

; armée il;desèeridàitla vallée de 1 'Arc, à;'son^passage à Là Chambre, il-séjourna ïheX/le curé de l'endroit, èt.çbmme il était un homme fort cbùftois, il fit des politesses à son hôte, et causa beaucoup avec lui, cherchant à se renseigner sur le pays ët.ses riabitarits.. Le bon curé, très hospitalier,, lé/reçut- dé, son, mierix,./répc>ndit à ses questions avec, cet .esprit mêlé màliéè et; d'abandon qrié Ton rencontre si fréquemment;en Savoie, et le plus sérieusement du monde

.lui-confia qué.dàns un pays de montagnes, tien rie serait plus: facile à unpetit groupe d'hommes résolus:dé teîïdréune

; embuscade à, la faveur dé: laquelle on pourrait -s'emparer dé la personne de T?infârit::/Le;pauvrè M; dé Glirnëslomba.

: dès Tbrsdaris une anxiété /profonde, etla: pensée dé-sa responsabilité en pareille aventure absorba toutes, ses facultés,

/àtelpoirit qu'il n'aurait plus eu qu'un; seul souci-'nïettre à

..l'abri dé toute: .entreprise fâcheuse S, A, don Pbilippé. Lé territoire delà France ri/était pas loin ;et l'attirait invin-,

vçiblemént: Ainsi ri-ëxpliqulrait cette retraite systématique. : ; .Quoi qu'il ëri soit, lorsqu'à Madrid on, sut Te résultat de, cette canipagrië, on se montra fort attristé, .Le-roi'et la reirie ;d'Espagriê en ressentirerit/Une humiliation proforide,

; Aléufs yeux, grâce à M^|le GTimes, l'infant don Jpnilippe

| s'était couvert:dé:honte: >/il:fallait à tout prix réparer l'in!

l'in! srir lélfône: Incontinent, le 18 octobre,

\dés lettres pressantes fûrerit. adfessées,à Rarraux. Dans des termes pathétiques, le rolëtla reine représentaient au' prince '

leur douleur êtleur honte,-cqrnpatissaient àla tristesse qui


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ne pouvait manquer de remplir son propre coeur à lui, et l'adjuraient au nom de ce qu'ily avait de plus sacré de laver dans le sang l'outrage fait à la couronne et au pays. La réputation de l'infant était comproiriise aux yeux de l'Europe railleuse ; à tout prix il fallait par uri: coup d'éclat réparer l'atteinte portée au prestige royal. Pour cela un seul moyen existait : reprendre les hostilités envers et contre tout, malgré les intempéries, malgré les maladies, malgré les désertions, franchir la frontière,.râttaqùer Te roi de Sardaigne, le chasser au delà des monts, s'installer en Savoie en attendant que la belle saison prochaine permît de franchir les Alpes et de pénétrer en Piémont. Etait-ce donc une entreprise impossible ou même difficile ? Avec les renforts qu'il recevait et qu'il recevrait encore, l'infant ne voyait-il pas grossir son armée, dont l'effectif de 14.000 hommes était certainement supérieur à celui de l'ennemi ? Son artillerie ne venait-elle pas de lui parvenir ? Don Philippe devait pas hésiter et avant peu les souverains de l'Europe apprendraient que le prince espagnol était vainqueur du foi de Sardaigne.

La missive envoyée au comte de Glimes, pour être moins sentimentale, ne renfermait pas moins d'énergie, et exprir mait sans ambages le profond mécontentement de Madrid. Finalement, on lui donnait l'ordre de reprendre l'offensive , dans le plus bref délai, après avoir élaboré un plan destiné à assurer le succès.

Le général sentit le verit de Ta disgrâce-:et retrouva au ■ fond de lui-même un sursaut de volonté.-Une fois de plus le comte de Glimes eut recours à M. de Bourcet qui lui proposa une manoeuvre brillante, dont lés résultats pouvaient être considérables, grâce' à une aetiori. rapide, conduite avec beaucoup d'entrain. L'armée piëmontaisè s'échelonnait de Montmélian vers Saint-Jeoire, avec des postes aux Marches , à Myans, à Apfemont, Des détacherrients de surveillance étaient également disposés sùrla rive gauche de]'Isère.' Il s'agissait de simuler une attaque à fond sur la droite de l'armée du roi Charles, en direction d'Apremont, d'attirer ainsi toutes ses forces en ce point, de les y fixefj et à ce nionient de se décrocher hardiment par un mouvement de retraite exécuté par le gros de l'armée. A vive allure on devait alors traverser l'Isère sur le pont de Ta Gâche, sOus Barraux, et marcher sur Chamousset. Là,-par le pont de; Fréterive, on se serait mis en bataille à cheval sur l'Isère, face à Montmélian, et de la sorte Charles-Emmanuel se


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voyait coupé de ses' communications avec le Piémont. Pour lui il n'y avait plus alors que deux, alternatives.: ou mettre bas les armes, ou combattre.

Certes le plan était séduisant et prouvait chez Bourcet une imagination qui n'était point en peine de trouver des combinaisons hardies. Pouvait-il réussir à coup sûr ? \ Non, car il y avait.trop de conditions pour sa réalisation i intégrale. Il fallait d'abord pour l'exécuter un général i.ardeut, goûtant le risque, et des troupes manoeuvrières. Vil fallait aussi supposer que l'ennemi abandonnerait bénéivolement la ligne Les Marches-Myans qui était une menace 'permanente pour le flanc des Espagnols en marche vers Apremontou en revenant. Il fallait admettre que le mouvement de repli dé M. de Glimes passât inaperçu, ce qui était difficile, et alors le roi Charles avait beaucoup moins de trajet à faire pour se porter de l'autre côté de l'Isère et pour parer par une contre-attaque au mouvement enveloppant de l'ennemi. Néanmoins, sa réalisation n'était pas impossible et avec de la vitesse et de là décision, au moyen d'une marche de nuit, il pouvait réussir. . Pris d'un beau zèle, le général espagnol s'enthousiasma pour un si beau plan, fait'ses préparatifs en conséquence, /rappelle le 10 novembre sa cavalerie qu'il avait envoyée ! au repos vers Grenoble, reçoit 4 bataillons dé renfort, son ! artillerie de campagne, jette un deuxième pont sur l'Isère à côté de celui de la Gâche et fixe l'attaque au 16 de ce même mois. Mais, épuisé par l'effort qu'il vient défaire, -M, de Glimes n'a pas le courage de passer à l'exécution, et, ■ prenant prétexte du mauvais temps, interrompt ses préparatifs et retombe dans l'inaction,

!'' - Le roi de Sardaigne, rious le savons, avait à la fin du mois d'octobre mis en cantonnement les 20 bataillons dont il disposait. Il les avait répartis en trois groupes: l'un à SaintJeoife et villages environnants sous les ordres du baron de Lornay, le deuxième à Montmélian avec M: de Schulembourg, enfin le troisième commandé par le comte de Biscaret à Planaise. Des détachements occupaient Annecy, | Aiguebelle,-Gônflans. L'ensemble était couvert par des pos: tes installés aux Marches, à Myans, à Apremont et sur la rive gauche de l'Isère à Sainte-Hélène, aux Mollettes, à La " Rochette. Un système de signaux optiques était établi pour alerterles troupes en cas de besoin etleur faire prendre leurs positions de combat. Trois pièces de canon étaient en surveillance sur la butte de Montmélian dans un fortin


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qu'on avait édifié à la hâte. Tout paraissait calmé dans la plaine de l'Isère. Pourtant les renseignementsqui parvenaient au quartier général du roi faisaient connaître que l'infant recevait des renforts, notamment un corps de miquelets et deux bataillons d'Aragon ; que de 1 a province de Bourgogne des vivres lui étaient expédiés en abondance. C'était le momerit où M. de Glimes, mis en demeure par la ; cour de Madrid, avait des velléités d'offensive.

Charles-EirimanueLne croyant plus à une attaque des; . Espagnols, la saison se faisant de plus eriplus mauvaise,; s'était installé le 5 novembre à Chambéry, mais il ne devait; pas jouir longtemps du repos qu'il s'était'promis. En effet; dans la nuit du 6 au 7, lès postes de surveillance qui né perdaient pas de vue là direction du camp ennemi de Barf raux, aperçurent un mouvement; inaccoutumé de lumières, donnant l'impression d'une grande quantité de torches de résine portées par des gens en marche vers Chapareillan. On craignit une attaque et ,l'alerté fut vive ; les mesures préparatoires de précaution avaient été prises, et lé roi, prévenu, revint de suite à Montmélian pour être plus à même de donner les ordres nécessités parles circonstances et rester au milieu de.son armée. Il.jugéa qué.le camp devait être, repris, malgré le mauvais temps persistant, et,tristemêiitl les soldats dirent adieu aux cantonnements où pendant;, quelques j ouf s ils avaient Oublié leurs misères. Maintenant c'était la vie sous la tente avec le froid, lapluie et même là,: neige, et la: souffrance physique est rnauyaise conseillère: ■

Le roi était inquiet. Par suite des maladies et dés désertions, l'effectif total de ses 20 bataillons et de "ses esca-/ drons n'atteignait Pas 11.000 hommes, en face des 14.000 de l'infant don Philippe, Lès quelques renforts qu'il atten-; dait du Piémont n'avaient pu qu'avec peine traverser les cols des Alpes encombrés de neige et il'ne fallait pluscômpter sur Un secours sérieux avant le printemps prochain. D'ici là, que serait devenue l'armée ;sarde ? Tous les jours les malades: et Tes déserteurs se faisaient plus nombreux, et daris quelques mois, que resterait-il de ces ÎLOOO hommes, à moitié démoralisés, même si dans quelque temps on pou.-:: vaitlëur procurer un peu de bien-être ? En outre, Charles-'-] Emmanuel, rie voulant pas imposer de lourdes charges à sessujets de Savoie, avait compté sur Je ravitaillement envoyé d'au delà des nionts. Mais pas plus quel es renforts en hom-: mes, les approvisionnements ne pouvaient parvenir, facilement. Cette situation précaire était pourle: souverain une


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préoccupation constante, et à Montmélian, tandis qu'il réfléchissait dans le couvent des Dominicains, siège de son commandement, bien souvent les avis du vieux marquis d'Orméa durent lui revenir à l'esprit.

Chacun dans l'armée piéfnontaise s'attendait à une attaque des Espagnols encouragés par leur supériorité numé, nque. Le roi renforça sa ligne d'avant-postes et fit de Mont\ mélian le centre de sa résistance. De là en efl'et il pouvait à \ volonté porter le gros de ses forces soit, dans la vallée de I l'Isère, soit dans celle de Ghambéry, suivant les intentions ', que manifesterait l'ennemi. En même temps, il prévoyait i une retraite possible par la Mauricnne et la Tarentaise, et, ; afin de ne pas être bousculé dans les longs couloirs des lAlpes, prescrivait d'établir des centres de résistance à ■.Charbonnière et à Fréterive. Mais il fallait aussi dans la . imesure du possible parer à la faiblesse des effectifs. Dans ce 'but, Charles-Emmanuel fit un appel à la population de la |3avoie, offrant des armes à tous ceux qui voudraient coopérer à la défense du pays. A Chambéry on forma une compagnie d'arquebusiers, et, huit de milice qui furent réparties - .entre- Apremont, Faveraz, Montmélian, Les Marches, jSaint-Jeoire, Myans, La Boisserette. Annecy. C'était un reni 'fort appréciable de 1.200 hommes.

Pendant-que le roi de Sardaigne déployait une si grande activité pour se fortifier et utiliser de son mieux les ressources en hommes qu'il possédait, au camp de Barraux, M. de Glimes était donc retombé dans son apathie habituelle, non sans provoquer les plaintes de ses subordonnés. Cette fois la mesure était comble et de Madrid le général reçut une lettre de rappel en même temps qu'il était avisé de son remplacement à la tête de l'armée espagnole par le marquis de La Mina (1), gouverneur de Barcelone. ', Le nouveau commandant, arrivait précédé d'une réputa! tion de général habile et heureux, actif et entreprenant. ! 11 portait un beau nom : Don Jayme Miguel de Gusman, ! marquis de La Mina, comte de Pezuela, Grand d'Espagne. ,J II comptait parmi les titulaires des grands ordres européens |' et pouvait se parer de la To.son d'or, tout aussi bien que I du collier du Saint-Esprit ou de celui de San Genaro. ■ Plusieurs fois ministre ou ambassadeur, il avait reçu les

;{ï) Nous adoptons roftriôgraphe de sori nom tel qu'il est écrit dans l'autobiographie du général espagnol : La Mina et non Las Minas. ■-.'-.. ■:'. ,:^: .


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faveurs de sort souverain eri celles des ..princes, étrangers, et très fier de lui-même, il en imposait aux autres, se lançant dans toutes les entreprises avec la plus grande assurance. Quoiqu'il se fût trouvé colonel à vingt ans, il se plaignait ■ fort d'être resté vingt-quatre ans dans ce grade.et dans celui de brigadier des dfagons de Lusitanie, Pourtant, il pouvait écrire plus tard avec satisfactiori : « Dans lés grades supérieurs de maréchal de camp et de lièutenant-générall a faveur du roi me dédommagea de ce retard en m'élevant en peu de temps à;la dignité de capitaine général après que j'eus occupé la Savoie et forcé le roi de Sardaigne à repasser; les Alpes, » Vers la fin de sa carrière, il devait être nommé: gouverneur de la Catalogne, remplaçant une fois de plus M..de Glimes qui venait de mourir ; et.à. cette occasion il devait tracer ces lignes dans son autobiographie : « Le roi m'accorda immédiatement-la charge qu'il laissait vacante.. ne me permettant plus de ne rien ambitionner, alors-même' que mes aspirations eussent été démesurées. » C'était doni un grand seigneur, favorisé du sort, ambitieux, et confiant que don Philippe recevait comriie mentor, . f

Précédé de renforts qui avaient porté à environ-20.Ô0ft hommes l'effectif de l'armée, M. de La Mina arrivai e 5 décembre à Barraux et sans perdre un instant se mit à étudier le terrain devant lui et les dispositions prises 1 par le roi de Sardaigne. .."-..."'

De son camp, 1 e commandant espagnol voyait se déployer la vallée de l'Isère, grande voie de pénétration en Piémont au moyen des longs défilés de la Maufienne et de la Tarentaise dont il pouvait apercevoir les débouchés à l'horizon. La rivière déjà large, et rendue plus large encore par lès marais au milieu desquels elle coulait, remplissait le fond de la vallée, rendu presque impraticable. Aussi les routes passaient-elles parles hauteurs, et suivant que l'on voulait remonter l'Arc ôU la haute Isère; oh prenait les chemins: de Planaise-Maltaverne-Chamoussët sur la rive gauche; ou de Montmélian - Cruet - Saint-Jean-de-la-Porte - Grésy - Conflans sur la rive droite. Tous deux communiquaient par Tes ponts de Fréterive et de Montriiëlian. C'étaient les lignes de communication du roi Charles-Emmanuel avec Turin, et par lesquelles il pouvait recevoir ses.renforts et son ravitaillement ; ce pouvait être aussi; ses lignes de retraite. Au Nord, la vallée de l'Isère était flanquée parle massif des Bauges d'une, si grande valeur militaire, vrai réduit delà Savoie, et qui se montrait au .delà de, l'armée;


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sarde. Au ;Sud,'Tâ-rqutè:dë Planaise Jetait;dominée par là; haute collirië sur laquelle sont plantées 1 es, tours de Moritmâyerif et qui s'allbrige-jusqu'à Clïâmousseti cachant au regard la dépression.de La Rochette, Celle-ci,parles côrirs: duRréda et du Gejori, ouvrait une communication parallèle àT'Isère''dë/Pontchàrra /en France au. cprifluentïdé/T'Àfè.;/; Cet ensemble, .aux lignes sirirpies, ne: manquait pas/dë;:grahdëuf et irivitait certainêlnerit un général à,la manoeuvre. . V Plus à gauche s'puvraitla vallée conduisant à .Ghambéry -.. etdôrit l'aspect était beaucoup plus compliqué^ d'autant. plus; côriipliqrië que. la Savoie rit 1 a T^rânce/s/y touchaient - par une frontière au tracé bizarre, Aussi le terrain tnérite-;: BÎ:d'etre examiné avec grande attention. - V Gëttê'Vallée, orientée du Nord-Oriest âuSud-Est,se dévè; ïïppàit dans "cette région, entre Ta montagne,;de Chignim /fcune part étlè^montG^fariiërjle col du;Frërie:/ét le mont;; #;Jojgriy d'autre part. Pâf'rinë large puvèrtrirë,,elTè:.Tejbi- / liait Ta grande voie de T'-Isèfê, entre Ghapaf.eil.lan et Montai élign. En ce dernier, point, la butté, sur laquelle s'érigeait /J Bis le vieux; fort démantelé au siècle précédent, restait ;ïft'ujôûfsle pivot de la défense,,,soit qu'on voulût s'Dppdser: Ta'Uïi; envahisseur venant 'du'Dauphirié, spit :qri'6n-: voulût" /mire face à des colonnes -descendant; des. Alpes. Pfesqu'en soncentre, layaHée, sur une longueur d'environ 4 ldlomètresy est partagée en deux parties par pu ensemble de hauteurs.,,, jalonné parlé château dé Bellegarde, Les Mafçhes,:;Seloges,; iMyàns, 'Chaousard;' A- son ëxtfëmité .Sud,::eët: ensembles'appuie à-une falaise qui/par Francin, Bellegarde, Les Marches domine le cours de-T'Isèfe, et découvre en aval des vuesétëndués entre GhàpafeUlan, Barraux et Pontcharra. A-l'autre bout au Nord-Ouest, il s'arrête en: coin entre les mamelons allongés de Fayeraz/et dé Saint-Baldoph-Apfe-- jrriont, entreTësquels serperitë le cours lie l'ÀIJriïri.riè, et qui ferment .avec la colline dés Tours de Chigriin, plus à l'Est,'.' tarie position défensive de premier ordre contre, une attaque foênant du -Djauphihé en direction de Ghambéry. Mais dé. /part et d'autre deiàTorigué ligné de hauteur;^l'asjiect du; (;soî rie ressejnblàit 'guère ;à; c"é qu'il est aùjëurd^hui. Jus- , qu'au pied delà montagne: de Ghignïn, et jusqu'à l'éntrëè; de SamtfJeoïrè s'étendait uri terrain marécageux-,,et la val-' ;lëè ; n'était traversée dans sa 1 àf gêur que par -le chemin , idê Montmélian à Myansj; et par celui de Françiri aux Mar-J léliëS;, Dans Iri/paftië qui s'étëridait jusqu'au col du Ffêrie^/ lié -terrain présentait dëuX secteurs très,, diss^emblables ;;::


.. , ■ _ 142— .■',.-:

de Saint-André et de son lac jusqu'à Myans, c'était la région des Abîmes, formés en 1248 par la chute d'une partie dé là dent du Granier, région de mamelons; /parsemée; de gros rochers éboulés, d'étangs, de petits lacs, sauvage et déserte, inspirant une crainte superstitieuse, formant uri obstacle sérieux, propice néanmoins à la surprise et aux embiis- , cades. Au delà et jusqu'à Apremont un vaste marais inter- ; posait son étendue infranchissable. :

Trois chéinins permettaientdans cette partie de la vallée de passer de France en Savoie et de se diriger sur Ghambéry. A flanc du mont Granier se trouvaitla vieille route dé moyen-âge, un peu sinueuse, et-qui passait par Chàpàreillan: Bellecombê, le Pont-Neuf, Apremont. Plus bas une roriti récente conduisait également à Apremont par Saint-Andri et Pierre-Hachée. Enfin, suivant la ligne de' hauteurs me diane, courait la route Les Mârches-Myans-Chacusard. Ce ensemble dé voies de communications était complété p? les chemins des Marches à Sàint-Andrë et de Myans; a col du Frêne.

Sur ce difficile,terrain la frontière était tracée/en forre . de saillant orienté au Nord-Est; et dont la pointe pénétrât profondément en Savoie vers Myâns. Elle se. détachât delà rive droite de l'Isère à environ 600 mètres du eonfluéft, du Glandoû, pour se diriger, sur le-.lac de Saint-André) qu'elle traversait en son milieu, continuait vers le lac dés ■ : Pères, mais se redressait brusquement ayant d'atteindre! Te chemin du col du Frêne qui restait tout entier en Savoie ;! de là, elle piquait droit sur le Tac Noir qu'elle laissait à là: France. . //- :" j,

Lé roi de Sardaigne, derrière sa ligne palissadée, tenait ses troupes campées entre Arbin et Chignin, au pied delà; montagne. Ses avant-postes occupaient sur la rive droite: de l'Isère la si importante ligne des hauteurs BellegardeChacusardj et, sur la rive gauche de la rivière les points de Planaise, Les Mollettes, La Rochette. Sachant'apprécier sainement la valeur respective des terrains et la puissance nouvelle qu'ils peuvent acquérir grâce a la fortification, il avait soigneusement sur cette première ligne fait mettre les localités en état de défense, élever des épautements et creuser des tranchées. Ces dispositions lui permettaient de manoeuvrer et de faire face aussi bien à une attaque lancée parla rive gauche que par la rive droite de l'Isère. Dans le premier cas, par le pbrit de Montmélian et plus ëh i amont par celui de Fréterive, il pouvait porter ses forces


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de l'autre côté de la rivière et occuper les positions avantageuses de PJanaisc et Sainte-Hélène et tenir La Rochette. Dans la seconde alternative, par le chemin de Montmélian, i Chignin, Saint-Jeoire, et à l'abri des hauteurs de Seloges\ Myans, il pouvait manoeuvrer à son aise, couvert comme i il Pétait par une puissante ligne d'avant-postes. 1 M. de La Mina eut vite fait de discerner la force de la (position occupée par le roi Charles-Emmanuel, et l'extrême (difficulté qu'il aurait à l'attaquer directement, mais il lui restait la ressource de la manoeuvre par l'une ou l'autre nile de l'ennemi. Eut-il connaissance du plan que M. de Bourcet avait présenté à son prédécesseur le général de Blimes ? Toujours est-il que son attention fut particulièrenent attirée par l'examen de la vallée de Chambéry. Le tracé de la frontière était bien fait pour le frapper, lar le chemin de Bellecombe, et à travers une région tourmentée, on arrivait, sans quitter le territoire de la France, proximité d'Apremont, tout à fait à l'aile droite de la >sition de l'armée sarde. C'était, il est vrai, une marche e flanc, qu'il fallait exécuter en longeant les avant-postes , inemis, opération toujours dangereuse ; mais daus le cas jfésent, la majeure partie de cette marche s'exécutait en 'territoire neutre, celui de la France, et au delà le marais c'Apremont couvrait d'une façon suffisamment efficace une, attaque lancée par' les Espagnols. L'avantage était considérable, et le commandant des troupes de don Philippe se décida pour une manoeuvre de ce côte.

Pour réussir il était nécessaire de tenir le roi Charles jusqu'au dernier moment dans l'incertitude du véritable point d'attaque, et le marquis de La Mina adopta en conséquence un plan d'une exécution inverse de celui de Bourcet, quoique analogue dans la conception. Simuler une attaque sur la rive gauche de l'Isère, pour retenir de ce côté l'atteniion de l'ennemi, provoquer un déplacement de ses troupes si possible, le retenir en tous cas immobile sur sa position \ actuelle, et lancer une attaque à fond sur son aile droite 'là Apremont, pour atteindre ensuite Chambéry, tel fut le (mode d'exécution qui se présenta à son esprit et dont il fixa aussitôt les détails.

Le lb' décembre, un détachement de miquelets, fort de 500 hommes, faisait une démonstration sur la rive gauche de l'Isère, s'installait à Pontcharra, établissait ses postes à Laissaud, La Chapelle-Blanche et Bard. Pendant ce temps, |le général espagnol faisait ses derniers préparatifs. Enfin,


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dans la nuit du 18 au 19 décembre, bien avant la pointe du jour, l'armée espagnole s'ébranlait en deux colonnes aux directions divergentes. L'une, de trois brigades, passait les ponts de l'Isère sousBarraux, se dirigeait sur Pontcharra pour prendre ensuite la route de Savoie, tandis que l'autre, composée de quatre brigades, s'engageait sur le vieux che- ,;' min de Bellecombe-Apremont. -,

Dans le camp sarde, depuis quelques jours, grâce à des, espions, on était prévenu que le nouveau commandant de l'armée espagnole voulait reprendre les hostilités, sans que pourtant on pût savoir exactement le:plan qu'il avait adop-j té. Aussi Charles-Emmanuel était-il aux aguets et lorsque le 18 décembre au soir, toujours parla même voie, il eût appris que M. de La Mina devait se mettre en mouvemenl le lendemain matin, il fit aussitôt prendre les armes etoccu per les positions de combat. Sur la rive gauche de l'Isère le marquis Pallavicini, avec trois bataillons, se rangea e bataille en avant de Planaise pour soutenir les postes déj établis. Le brigadier Guibert, avec un régiment, défenda Montmélian et son pont. Quatre brigades se portèrent c ligne entre le château de Béllegarde et Myans tandis qt, les dragons du Roi et ceux de Piémont prenaient place sy le: terrain entre Francin et le chemin de Montmélian V-, Myans. En réserve, le long delà route de Chambéry, aipied delà montagne de Chignin, se tenaient les Gardes..

Toutes ces dispositions furent prises dans la nuit, par urie! température glaciale, mais ces mouvements avaierit réveillé pour l'instant l'ardeur des troupes, et lorsque de très grand ; matin, le roi Charles, à cheval, arriva sur la butte du château des Marches, il ayaitété salué parles acclamations des soldats/ de la brigade des Fusiliers rencontrée sur son passage.

De son observatoire il pouvait facilement voir défilé des troupes espagnoles qui, par le vieux chemin de Chambéry, longeaient les pentes de la montagne. Mais, quoique guides par des habitants de Chapareillan, cette armée et'; les petits détachements de flanc qui T'accompagnaient,/ ne s'avançaient qu'avec une extrême lenteur, ce qui contribuait à augmenter l'incertitude du roi de,Sardaigne sur les intentions du général de La Mina. ; Ce n'est qu'à neuf; heures dû matin que la tête'de colonne franchit la frontière, '. et la première pensée de Charles-Emmanuel fut d'ordonner une attaque dans le flanc de l'ennemi, au moyen d'un déta- ; chement qui se glisserait entre les" Abîmes, et,le marais d'Apremont. Mais il se ravisa daiisla crainte de tomber.


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dans un piège et de se laisser accrocher par une fausse démonstration. Il avait pu voir en effet, de l'autre côté de l'Isère, lés brigades ennemies qui s'étaient déployées face à Laissaud et aux Mollettes. Des deux attaques l'une était certainement simulée, et alors, laquelle était la vraie ? Pourtant la colonne engagée du côté de Pontcharra, après quelques évolutions, avait, fait demi-tour, revenait sur ses pas, repassait l'Isère et prenait la direction de Chapareillan. Le doute n'était plus possible, et à onze heures du matin, parfaitement sûr de voir l'attaque décisive des_ Espagnols se prononcer sur Apremont, Charles-Emmanuel prit quelques dispositions, mais se borna par des mouvements sur place à renforcer sa ligne Bellegarde-Myans. Les deux armées étaient séparées par les Abîmes de Myans et le marais d'Apremont, se voyant et s'obseryant parfaitement, à portée de canon sans être à celle de mousqueterie. Mais déjà l'infanterie de tête de la colonne espagnole s'était déployée devant le château d'Apremont et sa cavalerie débordait le village en longeant le ruisseau d'Albane ; le château, propriété du marquis de Coudrée, ne présentait par luimême aucune force de résistance, sans fossés, sans murs, mais avait pourtant été organisé sur les ordres du roi et était devenu un solide point d'appui. Soixante-dix hommes de troupes régulières renforcés par trente bourgeois, chevaliers-tireurs de Chambéry et de Rumilly, constituaient sa garnison, sous les ordres du chevalier Suri. En outre des paysans armés, au nombre de 150, s'étaient postés en avant de l'ouvrage, près de la frontière, formant une ligne de tirailleurs. Ces braves gens ouvrirent le feu dès que les Espagnols apparurent et c'est ainsi que commença le combat. L'ennemi eut bien vite et bien facilement l'avantage, et les cent cinquante paysans se réfugièrent dans le château dont l'attaque fut immédiatement entreprise. Et alors commença cet épisode à la fois glorieux et douloureux d'une poignée d'hommes résolus, résistant pendant trois jours, sans être le moins du monde secourus, et succombant à la fin en présence de leur propre armée immobile. Ce fut le seul acte de lutte entre les Espagnols et les Piémontais avant que ces derniers ne battent en retraite.

Trois cents défenseurs étaient donc enfermés dans le château d'Apremont. M. de La Mina leur fit l'honneur d'un siège régulier. Du canon, en faible quantité, il est vrai, — deux pièces le premier jour —fut amené, et l'on commença le feu, tandis quel 'infanterie de tête, prenant position,


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tiraillait à son tour et ouvrait une tranchée à La Chênaie. En face, on ripostait avec énergie. Le reste de l'armée de l'infant, ne prenant point part à cette affaire, se massait en arrière, dressait les tentes, et les soldats en grand nombre — histoire de s'occuper et de se réchauffer, car il faisait grand froid — se mirent à piller et incendier les maisons alentour.

Mais les heures passaient, et l'on se trouvait aux plus petits jours de l'année ; le roi Charles estimant qu'il ne pouvait entamer aucune action avant la nuit, et que d'ailleurs le marais d'Apremont mettait un obstacle infranchissable entre lui et l'ennemi, se contenta de porter vingt compagnies à sa droite à Faveraz, Puis, de part et d'autre, on se mit à veiller par un froid rigoureux, rendu d'autant plus terrible et démoralisant qu'une bise glaciale s'éleva et ne cessa plus de souffler.

Le lendemain 20 décembre, au matin, le marquis Pallavicini fut rappelé avec ses bataillons de Planaise :VMontmélian, car il était évident que sa présence de l'autre côté de l'Isère n'était plus d'aucune utilité. De leur côté les Espagnols recommencèrent de battre le château d'Apremont avec quatre, puis six pièces d'artillerie. Mais l'armée sarde restait figée sur place ; la petite troupe du chevalier Suri se défendait vaillamment, et l'on put supposer que ces défenseurs, qui de leur position apercevaient tout près d'eux les bataillons piémontais déployés jusqu'à Faveraz, étaient soutenus dans leur résistance par la pensée qu'à tout moment un mouvement de secours allait se produire pour refouler les assiégeants. Mais la journée se passa encore sans que rien ne fut modifié à l'attitude respective des deux armées. La nuit dut être triste au château. Les munitions, les vivres étaient presque épuisés. Le secours n'arriveraitil pas demain ? Cela paraissait si facile ! Que se passait-il ? Que faisait le roi ? Les défenseurs ne voyaient que les feux de bivouac allumés par les deux armées et les tristes lueurs des incendies provoqués par les pillards espagnols qui toujours criaient et buvaient dans la nuit. Le froid était de plus en plus pénétrant, le vent soufflait toujours avec violence, et le jour se leva encore une fois sur la courageuse petite troupe. Encore une fois le bombardement, reprit, et toujours ie chevalier Suri resta livré à lui-même. La résistance n'en continua pas moins, mais les Espagnols se gardaient de donner l'assaut, sûrs qu'ils étaient maintenant de faire tomber la défense sans employer le suprême argu-


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ment. On devinait aisément que les munitions s'épuisaient, et il arriverait un moment où les défenseurs, dénués de toute ressource, seraient obligés de se rendre. Ce moinent arriva eri effet. La journée s'était écoulée Comme la précédente, et lorsque le soir tomba; il n'y avait plus au château ni vivres, ni munitions. Dans la nuit, le chevalier Suri, jugeant qu'il avait accompli sa mission jusqu'à épuisement de ses forces, tandis que toute l'armée, à quelques pas-de lui, depuis près de trois jours, laissait sans secours, faisait, sa reddition aux Espagnols: Sans aucun doute il avait fait son devoir jusqu'au bout, et daris sa tristesse pouvait se rendre justice et dire que l'honneur était sauf.

Ce ne fut qu'urie infime partie de l'armée de l'infant qui attaqua le château d'Apremont,'Le reste campait et se distrayait de son mieux ; la discipline était loin d'être exemplaire et les troupes, dès la première heure, se mirent à piller toutes les maisons des environs, sans oublier les pires excès usités en pareils cas, alors que toutes les passions sont déchaînées. Qu'on se figure cette ruée d'hommes qui dans le camp de Barrâux avaient souffert des intempéries, de la pluie, du froid et qui avaient hâte de se procurer le bienêtre dont ils manquaient. Rien ne put les retenir et ce furent les scènes les plus odieuses, toujours les mêmes, toujours aussi-poignantes, aussi cruelles,, aussi dégradantes, que celles ribnt le récit nous est;fait à toutes lés époques par les témoins de ces brutales invasions. Que ce soient les Suédois dans les Vosges au temps de la guerre de Trente ans, ouïes Espagnols en Savoie en ces jours dont nous parlons, que ce soient les Allemands au cours de la dernière guerre, on peut voir que lorsque la bête humaine est déchaînée elle se livre toujours aux mêmes excès, aux mêmes débordements : rien ne l'arrêté dans ce retour à l'animalité. Sans doute à Apremont et à Saint-Baldoph, les choses se passèrent sur une toute petite portion du territoire, niais les souffrances des habitants n'en furent pas moins grandes, ni les conséquences moins désastreuses pour eux. Deux nommes, deux témoins, nous ont laissé le récit de ces tristes journées, l'un l'abbé Dumollard, curé d'Apremont, l'autre l'abbé de SirâCe, ancien archidiacre d'Aix, qui habitait Saint-Baldoph. Sans emphase, mais avec précision et indignation, ils ont relaté en quelques lignes les exploits des Espagnols. C'est sur la cure d'Apremont que les premiers mi quel ets, arrivés dans la matinée du 19, se précipitèrent, faisant sauter les serrures à coup de fusil, faisant main basse sur tout


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ce qui pouvait s'emporter. Le pauvre cure se trouva saris argent, sans linge, sans vaisselle, sans provisions. Mais-les premiers pillards avaient vu leur nombre grossir rapidement. « Demi-heure après, arriva toute']-'armée », dit M. Dumollard. C'est évidemment exagéré, mais il est certain qu'une nuée de brigands surgit de tous côtés. En uri: instant le curé se vit privé de ses vêtements, ce qui lui « parût très cruel », ajoute-t-il. Et il avait la douleur de voir tout son vin absorbé par des gosiers insatiables, puis la horde avinée, après avoir bu, brûla les tonneaux et brisa tout ce qui n'était pas transportable.

Ce fut le prélude d'un pillage général qui/dura huit jours tant à Apremont qu'à Saint-Baldoph: Là ragëdè la destruction s'était emparée de cette troupe en,fureur et la dévastation prit un aspect systématique. Au sac des maisons et à leur incendie s'ajoutèrent des actes de'véritable folié, —L"' ; dont nous avons d'ailleurs vu la répétition sûr une grande échelle au cours de la dernière-guerre.:—- tels que vignes arrachées, arbres fruitiers coupés.- Le plaisir de détruire n'avait plus de bornes, et naturellement-à toutes ces horreurs s'ajoutait la frénésie du viol, inséparable des brigan- ; dâges dont furent victimes les infortunés .habitants de cepays. Leur douleur, leur colère étaient immenses et cela se conçoit aisément. Impuissants, ils assistèrent à.leur ruine et ne pouvaient comprendre l'inaction dé l'armée sarde qui ne leur prêtait aucun secours. La rigueur de la saison ajou-, tait à leurs souffrances, et encore pouvaient-ils s'estimerheureux que les Espagnols ne se fussent attaqués qu'à leurs' biens, sans attenter à leurs vies. En cette, année 1742, la si joyeuse fête de Noël n'eut pas lieu en ces villages d'habitude pleins de calme et de charme. L'églisé.d'Apremont fut incendiée etl'ahbé Dumollard n'eut que le temps de sauver les saintes espèces et d'éviter ainsilessacrilêgesqui n'eussent pas manqué de se produire. A Saint-Baldoph, où se reproduisirent les mêmes scènes de cruauté et d'orgie, le curé, M. Bouvier, n'eut pas le même bonheur, et avant de disparaître dansles flammes, l'église reçût Ta "visite d'une bande de pillards qui non seulement saccagèrent consciencieusement le mobilier, mais encore s'emparèrent des vases sacrés et profanèrent, les hosties. Pendant ce temps, la rage des soldats, et même-celle des habitants de Chapareillan qui avaient guidé leur marche, continuaient de, s'exercer sans répit. Toutes les maisons étaient visitées., pillées et souvent incendiées. Toutes les caves étaient vidées,; le vin qu'on ne


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pouvait boire 'était: répandu sur le sol. Douze cents tonrieaux furent ainsi-dissipés.. A lui seul le prieur,'dè/Sairit- 1. ; .Baldoph se vit'déppuill:é;dé:vingt--ciriq tonnëaux^Erifinriéh f/rie resta. dë/toùs-lèsjrëgistreS/dé:baptêmes^/iriàriages? ;bil sepultures tenus par les --pur- es. Quelle désolation.;etquelle rage. impuissante chez lès malheureuses victimes; de; ces atrocités! Aussi eoniprénd-onl'indignationdel/archidiaèrë, M. deSirace, lorsqu'il ëririt: « Il est inouï devoir qu'uriprihçë;; Catholique, roi des-Espagnes, portant un- titre si glorieux, ait souffert des désordres à son armée, si scandaleux-et abominables, et oserai-jèje dire, ce qui n'est que trop vrai, violer dès femmes et-des filles, ce qui a duré huit jours entiers; savoir, : dèsle 21 décembre 1742 jusqu'au 28, jour des Saints Innocents lié tput sous les ordres de, l'infant/ dori Philippe, frère dii'/rpi d'Espagne, Ferdinand IV, pré^ sentementrégnant,:Telle,;étantTa;vérité j'ai crû dêvoïrlais; ser a la postérité 1 et païtïculièreirient à messieurs lèri-eurës; "advënir,la mémoire dës-bëaux exploits de Tarrririéd/É:spa-' ,gne eriT?ân 1742,» ■ " ;; 7 ^ /;", : ,", ,-: ;,

Le 22 décembre, l'armée; espagnole, après la chute,du, château d'Apremont; avait- poussé jusqu'à Saint-Baldoph., -' et dresséles tentes en ayant-de ce village. Les troupessardes, de leur ëôte restaient/toujours immobiles,- les soldats": cherchant par tous l.esiriQyens, sans résultat d'ailleurs, à se gàfaritir du froid extrême,dont ils souffraient. Les jprirriëés ; qui suivirent présentèrent départ-et d'autre le même çarac-, 1ère d'inaction, sauf que les Espagnols se-livraient aupiïlàge en règle des localitësïqu'il.S.OGCùpaient.

Gomment un prinçé comme: Çharles-Emmanuel, à l'esprit lucide,bommè,d'actionet de décision, ayant fait sésprëuves «Jë.gëh'éfâT.-df'ârm^

lpnté, cloué sur sapositipri ? Cela surprend. Il /est indéniable . que, nialgrè soft infériorité hùmérique, il pouvait tenter une résistance, et même attaquer. L'idée première .qu'il, avait eue.de lancer un détaériéirierit contre le flanc de l'eririêmi. . entré 1 es Abîmes : et le marais; d-Apremont était exéellèrité ■et pouvait arrêter les Espagnols. Jamais en effet ces; der:niërsn'avaientle;moyeri,de;se déployer dans l'espace compris entre là montagnë,.T.és Abîmes et le marais. Ils s'yeritassaient au contraire et se trouvaient paralysés, de telle sorte qu'une faible troupe, à; travers ce terrain tourmenté^; avait chance de leur causer uri/granddornmage et de couper "leur, élan. De même,/.si Aprémbnt avait été sérieUserrient. occupé, ainsi que Saint-Râldoph, même avec un effectif peu corisiâë-


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rable, M. de La Mina, toujours par manque d'espace de déploiement, se serait butté à un obstacle des plus sérieux. La position Bcllegarde-Faveraz était excessivement forte, mais il fallait l'utiliser d'une façon active. II est impossible de prévoir ce qui serait arrivé si le roi Charles eût manoeuvré de la sorte, car trop de facteurs interviennent dans le succès d'une combinaison tactique, et souvent les plus beaux plans sont voués à l'échec par suite de circonstances fortuites. Du moins eut-il agi, et l'action est la première condition du succès.

Mais le roi de Sardaigne vivait depuis deux mois dans la plus grande inquiétude, en raison de la crise d'effectifs dont souffrait son armée. Les maladies et les désertions l'avaient réduite à un chiffre dérisoire, tandis que lesEspagnols, grâce aux derniers renforts" qu'ils avaient reçus, voyaient, la leur compter 20.000 hommes. C'était le double de ce que pouvait mettre en ligne Charles-Emmanuel. Ce dernier en était effrayé et il jugeait que son infériorité lui rendait toute lutte impossible. D'où une première cause d'irrésolution. A cela s'ajoutait la préoccupation constante qu'il avait de ne point perdre sa ligne de communication avec le Piémont, autrement dit, il était en crainte perpétuelle de se voir coupé de la vallée de l'Isère, crainte qu'il s'exagérait en raison de sa faiblesse d'effectif. Il en résultait qu'il était malgré lui attiré et retenu en direction de Montmélian, c'est-à-dire du côté opposé à celui où une seule manoeuvre était possible.

Enfin, à ces raisons s'en ajoutait une autre, due aux circonstances atmosphériques. La vie sous la lente, à la mauvaise saison, avait provoqué des maladies nombreuses, malgré tous les efforts du roi qui avait fait fournir du bois de chauffage en abondance et distribuer des rations supplémentaires. Le moral de la troupe était tout à fait déprimé et il était difficile de lui demander un effort. Lorsque vint le moment de prendre les positions de combat, en cette fin de décembre, le froid était devenu encore plus intense, au point d'être intolérable, et le vent du nord qui se mit à souffler, en augmentant les souffrances de l'armée, vint bri.ser le peu d'énergie qui lui restait. Le soldat n'avait qu'une idée : se garantir du froid qui le terrassait. Et il n'y parvenait, pas, caril ne pouvait—dit la relation sarde — «dormir ni jour ni nuit, puisque s'il se chauffait par devant, il était gelé par derrière ». Cette affreuse situation durait depuis le 19 décembre, et la Noël venait de passer. Les provisions


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de bois s'épuisaient, et elle ne pouvait se prolonger plus longtemps.

- Dès le troisième jour le roi avait estimé qu'il ne pourrait obtenir aucun résultat, et dans sa pensée la retraite était la seule ressource qui lui restât. Elle était le.seul remède aux maux dont tous souffraient, ii ne songeait plus qu'à ses soldats, devinait chez eux l'ardent désir de fuir cette terrible position, et enfin, ayant consulté ses généraux dont l'avis fut unanime, 11 décida de reprendre la route du Piémont.

Cette résolution prise, le roi, délivré de son incertitude, prit avec calme et nettetéles mesures tactiques nécessitées par les circonstances, et tout fut préparé dans le secret. Le major Laurenti, qui était à Chambéry avec un petit détachement, reçut l'ordre de quitter la ville dans la nuit du 27 au 28 décembre et de venir prendre position sur la colline de Chignin afin de protéger la retraite de l'armée. Au petit jour les 20 compagnies de Faveraz se portèrent à Torméry et un autre détachement s'installa sur la hauteur entre Myans- et Les Marches. La cavalerie se rangea en bataille dans la plaine. Tous ces détachements de flanc-garde devaient rester en position tant que défilerait la petite armée en retraite sur-Montmélian. Deux colonnes avaient été formées, et par un reste de crânerie, voulant bien montrer que l'abandon de la position était volontaire, le roi tint à ce que la marche se fît avec une certaine lenteur et au son du tambour. D'ailleurs, il fallait évacuer de Montmélian les hôpitaux et les magasins qui s'y trouvaient, et cela exigeait un certain temps.

Les Espagnols ne troubl èrent en aucune façon 1 a marche de l'armée sarde. M. de La. Mina se contenta vers le soir de faire occuper Myans et Les Marches et d'envoyer à Chambéry 2.000 hommes avec le.marquis de Sad.a. Encore eeluirci ne fit-il pas entrer ce jour-là ses troupes dans la ville, car elles campèrent soit au-dessus des Carmes, soit au Verney.

Charles-Emmanuel en arrivant à Montmélian porta immédiatement à la connaissance de ses troupes les ordres pour la continuation de la retraite. Une colonne devait prendre la route de Tarentaise et se rendit à Saint-Pierred'Albigny. Une autre avait pour mission de remonter la vallée de la Maurienne, et son itinéraire passait par Gruet, Saint-Jean-de-la-Porte, le pont de Fréterive, Aiguebelle. L'arrière-garde, restant à Montmélian, était confiée au baron de Lornay. Le roi resta avec ce dernier et se mit en


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route le lendemain avec sa garde et sa cour, sans que l'arriiée de l'infant n'ait fait un mouvement. Les colonnes en retraite avaient pu gagner du terrain dans la journée du 29. La nuit suivante, M. de Lornay se replia à son tour après qu'il eût envoyé l'ordre au détachement de La Rochette de gagner Aiguebelle par la montagne, et aux postes des Mollettes et de Sainte-Hélène de 'rester en place jusqu'au point du jour et de le rejoindre ensuite. Au soir de . cette journée, la colonne de Maurierine était tout entière à Aiguebelle, se couvrant à Rochepelue et au petit Cuche- . ron. Puis elle fut remplacée dans toutes ces positions par l'arrière-garde qui la suivait.

M. de Lornay se trouvait encore le 1er janvier à Aiguebelle lorsque le poste de Rochepelue fut violemment attaqué par un fort détachement de miquelets. Il faisait un brouillard très intense et le combat se déroula au hasard dans une confusion extrême, grâce à laquelle les Espagnols parvinrent à gagner une hauteur qui les rendait maîtres de la situation. Les troupes sardes purent se dégager, mais l'ennemi avait en son pouvoir des communications qui menaçaient la retraite du baron de Lornay. Aussi ce dernier évacua-t-il Aiguebelle pour se retirer sur Epierre, laissant le colonel Milliet de Saint-Alban avec sept bataillons sur la hauteur de Charbonnière, où il fit une belle défense. M. d'Aramburu, en effet, arrivait par la vallée, et se jetait avec fureur sur la position après l'avoir copieusement bombardée. M. de La Mina en personne était là pour juger de la situation, et son lieutenant voulait se signaler par un coup d'éclat. Mais le colonel de Saint-Alban cessait sa résistance vers le milieu du jour pour rejoindre le baron de Lornay à Epierre, et l'arrière-garde tout entière partait dans la nuit pour Saint-Jean-de-Maurienne, non sans avoir détruit le pont.de Pontamafrey. C'était le 2 janvier 1743.

Pendant ce temps, la colonne destinée à remonter la vallée de la Tarentaise avait marché sans peine jusqu'à Moûtiers où elle était arrivée le 1er janvier. Le baron du Verger la commandait. Un fort parti espagnol l'avait suivie et finit par atteindre une arrière-garde de grenadiers laissés à Aigueblanche. Un engagement sans importance eut lieu, et c'est à cela que se borna l'activité des Espagnols. Ceux-ci avaient la certitude de rester les maîtres du pays, le froid était toujours terrible et ils n'avaient nulle envie de se r battre pour le plaisir de se mesurer avec les troupes sardes. Aussi M. du Verger, suivi de loin par l'ennemi, put-il con-


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tinuef sa marche :dàris;Té: plus grand calmej/ppérerlê pas- ■ sage du Saint-Bèrriàrd encombré^ de neigës-'et gagner lé :Vâld'Aoste,: :.;:;::-;/-;:;;" ../; /;

Avec moins/de",çatoe et infiniment plus de souffrances, 1/â colonne dé, Maurienrië devait passer leMpnt--Cenis.'Lëroi Charles-Emmaùuël, disant à. Aiguebelle adieu; au baron de Lornay le 31 décembre, s'était rapidement, fait conduire à Lânslëbpufg, où il donnait ses derniers ordres pour le passage des Alpes, établissait eh ce point un service spécialement destiné au rapatriement dès innombrable; malades échelonnés leTong^déTaroute.,Ilavaitdoriné sâcorifianceà M, de "Lornay .eri:Tui,cbrifiaiit:ùiie solide: arfière-gardéy qui' devait bàrrerla yâllée éffllès/points favorables et enrayer la poursuite de l'enneiriij/carlà traversée des Alpes-était; ; en cette saison une opëratiori 'hérissée de; di fficultés. ; Là neige, était amoncelée sur Tesihàuteurs, et présenta;it à là iriârche un obstacle redoutable-Le froid, qui avait été si néfaste àl'armée; sévissait toujours avec la même intensité, déprimant moralement et pnysiqriëniérit les troupes,, dont Ta partie valide était réduite à ùùë poignée d'hommes. A Lanslébôurg il fallait constituéf dés groupes peu, nombreux;.et Tes àehémiher vers Susé par lë/Morit-Geiiis. Cette opëratiori exigeait un certain temps etlerpi comptait sur la vaillance et la- téria^ cité dé M/de L^fnayporir ârfêterlapoursûitedèsEspàgiioTs.,.' Charlôs^ÈriimànriëT, ayant doric pris toutes Tes 1 dispositions convenables pour lé moriyemënt de ses troupes, traversa lé col et arriva le 4 janvier dans sa câpitaledê Turin,

Au milieu de difficultés inouïes, ,de souffrarices sansnoriibre provoquées parlé froid, lepassagë delà montagne s'effectuait selon Tes prévisions .du roi, grâce au dévouement des chefs et à la docilité des débris del'armëe sarde; décimée . parlés désertions 'et'.les: décès dus à la maladiêi Tout le poids de la retraite fètoriîba .sur M. de Lornay, serré de/près par M. d'Arambûrti. -Il-ayàit fait mine dé résistèr':soit à SàiritJeari-de-Maurién:rië| soit a S^int-Michel^ forçant ainsi l'en-. riettii commencer; une, .manoeuvre, 'puis-avëc ;à--propos s'était chaque foiridérobë, etlinalement était:vëriu prendre. sérieusement: pbsitiôri/le.:5 janvier à Saint-Aridré, résolu"à tenirle. temps qui "serait nécessaire, au gros de l'armée pour achever son passage des Alpes: La. mission/était délicate, périlleuse, exigeait du sang-froid et un grand 1 désintéressement. Et quel ascendant un chef ne deyait-il; pas avoir sur sa troupe pour pbteriir d'elle^ au milieu de pareilles misères et souffrances, de; lutter: comme elles le firent, sans: arrêt


,'■■■ —;i54--;./,::;:.- ..:-,.-.../:

pendant près de trois jours ! La position de; Sriirit-Andrë, en : avarit: de Modarië, était forte et fut bièri défendriè; Lés Espagnols déployèrent "contre;elle.une grande;activité,

./rirais: 'toujours leurs: ; tentatives/îurerit victorieusement ■; répoussëes, :quôiquë; leur/ étreinte fût tenâçë.: Lès; troupes sardes dêyaiënt, pour.réussir dans leur niission, battre en retraite à Theufë-et sans dommage et passer à lèrir tour le Mont-Cenis. C'était très délicat, car il ne fallait pas se laisser accrocher par les Esjiagnols qui fié manqueraient pas de harceler l'arfière^garde, du de l'attaquer au moment de sa mise en marche.: 11 y avait;un ftipiriefltriritiqùeatfayëfser,"

"et M.;dë Loriiàyri'ën/tira auniriyeri;d'une ruse ^i?trbiripa ' complètement M,; d'Af âmbùru. Eriraison du froide et comme ç/étaitd'aillèursT'ùsàge danslèsgjuérresde cette époque, des feux de bivouac brûlaient tbutela; nuit le long des lignes de combat, décelant ainsi là présenëede la troupe. Le général

/piémontais --- qui était un Savoyard de vieille race -w- donna .

/l'ordrele 7 au,soir.de;bien garnirles foyers dontl'ihtensité fui .ainsi augmentée, p

gràriçf silence. et" dans rob&cririté,;lés bataillons /gagnèrent" Modane, chacun/ à, leur tour. Toute la nuit on marcha et la matinée aussi, si bien qu'à une heure après midî,;!é 8 janvier, T'arrière-gâfde de M. de, Lblnay, sans avoir tiré un coup de fusil,"entrait-à Teppigriori, C'est seulement uneheure après Te point ,du jour /que,; profondément'dépités,

-, lèS:,E;spagnpls:;s:'aperç!urent.;du cfépàrt ; ,de l'ennemi,; Nearimoins; ils, s;ëiripressèrënt d'ocçripèrSàirit-Ândré|sans pous-/ " sër plus loin ce jour-là. ; A; v ./"

;.; Le baron, de Lornay, de son côté, formait aussitôt trois groupes de sori àrrière-gardë,et dès:lë ,8 acheminait le premier sur le chemin du col, et dôyant être suivi à vingts quatre heures d'intervalle par, chacun des deux autres.. Luimême restait avec je derniér,;.qui/s^ébrarilà TelO, làridiè que

:]es:Espagnpls;;pbussalè^ ; :/;

V Latroupe dé M. dëLornay recueillait sursori/passageles tristes nouvelles de la iriârche du corps -'.qu'elle avait protégé grâce à sori .ériergïe. Lé froid dans Ta,montagne avait achevé -la ruine dé .ce 'qui restait de l'armée de Charles^ Emmanuel III. "Lès,soldats queles.gelures avaientî ait périr ne pouvaient se.dénombrer. Ils tôrribaient sur la neige, et dès

/qu'ils avaient rendu,le.dernjerr/sbupir^aùdire des devenaient, fioirs ;f àridis ;qùé/lëri/extrémités des /riiembres 1 se/détachaient d'ëllës-mêiries/Cé fui àtrbce ; et àléurtôùr les groupes d'arrièfe-garde de M, de Lornay en/'firent là


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triste expérience. Les mêmes souffrances s'abattirent sur eux, et comme ceux qui les avaient précédés, les soldats tombèrent épuisés physiquement et moralement, gelés, morts de froid. Pour comble d'infortune, le dernier groupe, qui atteignit le col le 10 janvier, fut pris dans une terrible tourmente de neige qui acheva le désastre. 11 fut détruit presque en entier. Ceux qui purent, atteindre le versant piémontais, vinrent en grande partie mourir dans leshôpitauxdeSuseou d'ailleurs, tel le lieutenant général de Villette qui jusqu'au bout luttacontrelafièvre'quileterrassait au milieu des neiges.

Ainsi finit l'expédition du roi Charles qui, dans un mouvement de son coeur bon et généreux, avait voulu dans des conditions défavorables porter secours à ses fidèles sujets de Savoie. De son année, presque rien n'était revenu. Son courage ne fut pas abattu et de suite il prit la résolution de gagner une revanche éclatante, mais on comprend l'amertume du souverain blessé dans son amour-propre, pleurant la perte momentanée de son antique duché, inconsolable à la pensée de tous les braves qui avaient péri dans les neiges des Alpes. Aussi ne faut-il point s'étonner qu'au cours de son long règne, et malgré les succès qui succédèrent plus tard à ces premiers revers, il n'ait jamais voulu repasser la crête des Alpes et fouler à nouveau le sol de la Savoie.


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- CHAPITRE IV

LES ESPAGNOLS S'INSTALLENT EN SAVOIE

Le samedi 5 janvier 1743, presque au jour .même où le roiCharles arrivait tristement à Turin, l'infant don Philippe faisait son entrée dans Chambéry. Le marquis de Sada, qui l'avait précédé avec les régiments de Galice et d'Asturies, destinés à tenir garnison dans la capitale du duché, avait, pour la circonstance, disposé ses troupes dans la cour et aux abords du Château, et avec une escorte de cavaliers s'était porté sur la route de-Montmélian à la rencontre du prince. Il n'avait point d'inquiétude sur la façon dont Son Altesse serait reçue, car les quelques jours qu'il venait de passer dans la ville,les conversations qu'il avait eues avec le Président du Sénat, les syndics, les notables et les chefs des différents corps de métiers l'avaient convaincu du calme qui régnait dans les esprits. Même, en chevauchant dans la ville pour se porter au-devant du- cortège, il avait pu voir certaines fenêtres de l'aristocratique rue Juiverie parées de tapisseries de grand prix. M. de Sada:était satisfait et, suivi de son état-major, s'en allait joyeuSeftient sur la route, heureux de pouvoir dire à l'infant de chasser tout souci de son esprit, heureux aussi à la pensée que les fatigues imposées par ce rigoureux hiver étaient finies, et que le moment,, était venu de se reposer dans les délices d'une saison mon- ' daine que, les officiers espagnols sauraient bien rendre brillante. Le marquis de Sada était un fringant cavalier, homme de distinction et de belles manières, et il comptait que sa courtoisie ainsi que celle des autres gentilshommes assurerait leur succès auprès de la société.de la ville.

' Déjà au cours de l'histoire, là Savoie avait subi des occupations étrangères. La France, à plusieurs reprises et pendant de longues années parfois, avait gouverné le pays. Jamais les Français n'avaient laissé de mauvais souvenirs dans le duché. On éprouvait mêirie de la sympathie pour eux, alors que les Savoyards avaient pour lés Piémontais une aversion caractérisée, aversion réciproque d'ailleurs, et seuls existaient chez eux une affection profonde et un' dévouement très grand envers les princes de la Maison de Savoie, qui toujours s'étaient souvenus du berceau de leur famille. Une occupation étrangère n'était donc pas en prin-


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cipe pour effrayer les populations, mais pourtant aujourd'hui une grande inquiétude régnait. Les Espagnols avaient déjà manifesté leur exigence et leur cruauté. Maintenant qu'ils étaient les maîtres, allaient-ils continuer détenir une conduite semblable ? L'anxiété était grande. Aussi, le long des cabornes de la rue Couverte, les nombreux Chânibériens qui se promenaient à pas lents, en attendant l'arrivée ducortège princier, ne parlaient-ils que de leurs craintes, et des moyens d'amadouer ces féroces Espagnols, dont lès brigandages commis à Apremont-et à Saint-Baldoph, aux portes dé la ville, les remplissaient de terreur. Maïs on était curieux aussi de voir le prince et. ses généraux. La foule était dense, partout où elle pouvait se tasser, malgré le grand froid qui sévissait. La rue Couverte, pour laquelle les promeneurs avaient une prédilection particulière, était animée et retentissait des .questions mille fois :'répétées,. toujours les mêmes, correspondant aux sentiments intimes de chacun.

Mais Tes autorités, sur l'invitation qui leur en; avait été faite, s'étaient portées au delà de l'enceinte delà ville, au faubourg de Montmélian, pour recevoir l'infant. Les quatre syndics étaient là, portant sur un plateau les clefs qu'ils devaient offrir au vainqueur. Leurs pensées n'étaient point gaies, et ils s'encourageaient de la présence dû/ Sénat de. Savoie qui était à leurs côtés, ses 1 membres à cheval, en costumes de cavaliers, conduits par le président Sclarandi Spada. Il devait y.avoir des harangues, soit du Président, soit du premier syndic ; elles avaient dû sans doute être rédigées dansleppmpeux et ampoulé style officiel du temps, et l'on ne pouvait manquer.de célébrer la magnanimité du prince que l'on recevait. Ce dernier, en entrà'iït dans la ville,,në voulut pas accepter les clefs qui lui étaient présent tées, se contentant de les toucher de sa main gantée, et disant avec un aimable sourire qu'il voulait les laisser à la disposition des officiers municipaux. Ce premier contact était plutôt gracieux.

Déjà le cortège, après le court arrêt nécessité par cette cérémonie, pénétrait dans la rue Croix-d'Or, et bientôt les curieux de la rue Couverte pouvaient voir déboucher par la Grande Rue et la rue Tripin les premiers cavaliers de l'escorte: Carabiniers et grenadiers caracolant bruyamment entre les hautes maisons étaient suivis d'un détachement du régiment de cavalerie du Prince et tout cet ensemble brillait -de; l'éclat des armes et des couleurs, voyantes,


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vertes, rouges et blanches, des panaches- ou des uniformes. Derrière ces. escadrons venait l'infant, vraiment gracieux et affable, tout à fait à son aisé sur sa superbe monture, tout jeune d'aspect, donnant 1-impression d'une grande bonté, et proinenantsUr la foule Un regard pleinde/douceur. Don Philippe était sympathique;; et sans doute si l'on avait affaire à lui seul, le.joug ne serait pas trop lourd. Ainsi pensaient les Chambériens, mais ils apercevaient non loin de lui le marquis de La Mina, qui se canapait fièrement sur son cheval, prenant un air suffisant et.dédaigneux, affectant l'allure d'un grand Vainqueur. Et ils n'étaient point rassurés ; et ils.se montraient aussi, parmi tous ces dignitaires, M. de la Ensenada qui savait si bien prescrire lesréquisitions, et qui, l'automne dernier, avait avec tant d'urbanité proféré les pires menaces devant les syndics- et notables venus par ordre faire leurs révéférices à Aiguebelle. Bien vite l'infant tournait dans la rue Juiverië, suivi de: sa nombreuse et'brillante escorte de généraux, de-ministrès, d'officiers d'état-major et de gentilshommes de sa cour. A grand bruit toute cette cavalerie gravissait la rampe du château, s'engouffrait sous la.porte et pénétrait dans la vaste cour où, devant les troupes rangées, attendaient des députations des corps de la ville. Don Philippe, toujours souriant, descendait de cheval et parle grand escalier gagnait la vaste salle d'honneur, où, avant.d'aller prendre quelque repos dans les appartements royaux, il admit au baise-main: ses officiers et sa cour. *

Le soir, sur l'ordre qui en avait été donné, une illumination générale avait lieu, mais seuls retentissaient lés rauques/ cris de, joie des soldats étrangers,: S'il en avait eu l'envié,.' l'infant eût pu adriiirer le coup d'oeildu haut dé la grande tour ronde, mais: il n'y pensa guère et fut tout à la joie de. s'installer confortablement danslà vieille demeure seigneuriale des Princes de Savoie.

Pourtant les promeneurs de la nié Couverte n'avaient" pas fini de contempler des cortèges d'apparat et dès le lendemain dimanche, jour de la fête dès Rois, un Te Demn ■ solennel était chanté à l'église Sâinl>Léger. Elle était bien 1 petite cette vieille église, se prêtait peu à une grandiose ; cérémonie et menaçait ruine, mais c'était la paroisse de,là ville :et, suivant le protocole fixé;, don -Philippe devait venir ; en ce lieu remercier Dieu d'avoir béni ses armes. Ce n'est pas sans amertume queles Chambériens voyaient à nouveau le même défilé que la veille, toujours aussi brillant. Les corps


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delà ville avaient dû envoyer des députations etles autorités étaient présentes. Messieurs du Sénat avaient troqué leurs habits de cavaliers pour leurs robes roUgés des grandes solennités, et tous faisaient contre mauvaise/fortune bori coeur. Il devait paraître;piquant aux curieux niasses dans la rue de voir ces Espagnols adresser des actions de grâces au Seigneur pour le remercier de leur victoire sur-des gens qu'ils convoquaientIroniquement à prendre part à leur joie, et cela sous la présidence d'un prélat français. Car rèvêque de Grenoble, Mgr de Câulet, était là, recevant le prince royal à l'entrée de l'église aveele cérémonial accoutumé, entouré des chanoines delà Sainte Chapelle, un peu dépaysés éùla circonstance. Il conduisait l'infant à son. fauteuil placé au centre, en avant du choeur, et crosse en main, mitre en tête, vêtu, des ornements pontificaux, adressait à Son Altesse un compliment'bien tourné. Puis, en belle musique, le Te Deumîùt charité. De l'extérieur la foule pouvait entendre les échos des chants religieux, et souhaitait certainement que leur éclat fît s'ouvrir largement les lézardes qui sillonnaient en tous sens l'édifice, dont la chute eût certainement causé'un sérieux dommage à tous ces beaux- cavaliers. Mais nul accident ne se produisit, et la cérémonie terminée, l'infant don Philippe regagnait le Château, et autorités et magistrats rentraient dans leurs maisons.

Les grandes cérémonies officielles n'étaientpoint parla terminées' et, suivant les usages de l'époque,, dès prestation de serment successives devaient avoir lieu en grand apparat et par corps. Lé protocole en était minutieux et demandait quelques jours pour être réglé dans tous ses détails. Aussi sans perdre de temps les ministres: de don Philippe, songeant aux questions substantielles,- pensèrent à rerhplir leurs caisses, et garnir leurs magasins. Dès le 14 janvier, sans avis préalable, la Savoie apprit.avec douleur que la taille était augmentée d'un tiers. Tout possesseur de terres se voyait atteint de centimes additionnels -— comme nous dirions aujourd'hui —, car chaqueliyre de son imposition était augmentée de trois.sols, et cela payable dans les 24 heures. Messieurs les industriels et commerçants devaient dans leshuit jours Verser 18.0001ivres, Lespaysàns n'étaient pas oubliés et étaient imposés de 9.000 livres, avec avis d'exécution militaire — soit pillage et incendie — en cas de non satisfaction. Quelle stupeur chez les paisibles promeneurs de la rue Couverte ! et combien devaient-ils penser que les craintes exprimées par eux sûr Te. passage


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du cortège de l'infant avaient été bien fondées ! Quant aux - habitants de la rue Juiverie qui s'étaient mis en fiais qUèl- . jours auparavant en l'honneur du -prince royal, ils devaient ■ amèrement regretter leur initiative qui; n'avait point porté ses fruits. •

Pendant que les Savoyards, faisant :dè tristes réflexions sur leur^malheureux sort, auguraient ma]-de'-l'avenir,, uri" édit du 25 janvier venait leur rappeler les formés dans lesquelles ils devaient se déclarer les féaux sujets de Sa Majesté catholique. Les Etats de Savoie.étaient convoqués dans l'église Saint-François pour y prêter serment; ' un mois plus tard, le 25 février. Le Sénat et le clergé procéderaient à la même formalité le ler mars dans, la grande salle d'honnëUr du Château. Il fallait bien un mois pour/que Tes avis et billets pussent atteindre tous les intéressés dû.duché et leur per-.., mettre de se rendre en temps utile à Ghambéry. M, de la Ensenada eut ainsi tout le loisir d'ôrgariiser l'imposante cérémonie, et le vaste vaisseau de Saint-François, chapelle des Franciscains, auprès de laquelle, là si délabrée et si petite église. de Saint-Léger faisait bien; piètre figure, se . prêtait à merveille aux imposantes solennités. Les Chambë-:. riens avaient d'ailleurs dès longtemps'pris l'habitude de s'y' réunir aux grandes circonstances tant civiles que religieuses., L'assemblée prévue n'était donc point une nouveauté et déjà les Etats dé la province s'étaient tenus là. Les Franciscains étaient, populaires à. Chambéry-et Ouvraient toujours leurs portes toutes grandes aux habitants de la ville.

Le grand jour arriva. A quatre heures de l'après-midi, don Philippe gagnait la vaste chapelle des Franciscains. Là, bien longtemps"avant son arrivée,'dans Un ordre prévu, de part et d'autre de la grande rief et laissant en son milieu un large passage, s'étaient groupés les autorités et les corps de Chambéry, tous en grand costume,.puis. Iris représentants dés villes, bourgs et paroisses; et tousLes vassaux et feuda^ taires pour les biens qu'ils tenaient. L'assemblée était nombreuse et silencieuse. Les portes sur Je parvis étaient grandes ouvertes et le clergé, était là- attendant T'Altesse royale. Il avait à sa tête l'évêque de Grenoble, que l'on voyait toujours dans les grandes circonstances, et uri prêtre espagnol, le grand aumônier de l'infant, qui pour la première fois figurait dans Une cérémonie officielle. Celui-ci offrit l'eau bénite au prince qui se signa dévotement, et entre les rangs de l'assemblé.é'debout, le long cortège, précédé de la-croix . processionnelle:, se déroula vers le choeur. Tout le clergé en


'f ...■-;-.' _ 161 _ ■..-:;;";:■:"-;-"-

habits de choeur, rit les pompeux chanoirieridè la /.Sainte

■Ghapêllé précédaient Mgr de Caulet, à la suite duquel, et derrière des gentilshommes de la chambre, Marchait don Philippe, Puis en rangs serrés, ministres, gériër■àux,;;fpric•tiônriàires

gériër■àux,;;fpric•tiônriàires brillants les uns que'les autfesse pressaient; Ce.n'étaient que tricornes empanachés, dëntéuës en;-jabots ou, en manchettes, broderies sur lés, habits de couleurs.

-On voyait dés colliers d'ordres divers, des'rubaris en ëcharpé: pu en sautoir. A son cou le marquis de Là Mina arborait fièreméntla Toison d'Or, comme don Philippelùi-mêm'è; et sur ses épaules M. de la Ensenada avait jetéTe/riiànteau de, Gal.atrava. Des bruits, d'épëés/ heurtées.ou .d'éperons resonnant sur le sol accompagnaient la/marche du cortège

;àû-dessus duquel l'orgue- .versait bruyamment,ses .ondes

-sonores. Dans le,choeur, et delîhaque çôté;les dignitaires, et Té clergé, prenaient/place, et après s^êtrelncliné-déyarit/ T'aùtel, l'infant .montait sur un trône,.ëlevé;::dë/qrielquesdegrés et surmonté d'un dais,, que l'on avait eûifié "du- côté' dëT'Evangile. Debout, il écoutait un hymne de .circonstance. ëîiàrité en musique, après quoi il s'assit et seriouyrit.de:sori grand chapeau. " ' ";.- '

.. Alors commença la longue cëréni.oriië'-.d;'o;bé'dieriGfej:---bi-én. Gàfàctéristique des, Goutumes de T'époquê/' En; ayant du maîtrè-âùfel une table recouverte;d'ungrand tapis/traînant était disposée, sur laquelle, supporté par un/coussin, était ouvert -un missel au pied d'un grand. crucifix d'argent. •Derrière la tablé, face à la grande nef, et: sur une::cliaise à bras, était assis Mgr de Caulet, mitre entête, qui allaitréce-.

-yoir les serments. A ses côtés, :deux chanoines en/dalriiatiquë se. tenaient sur dès escabeaux,, et tout près M, -Garpri;,

■chargé dé réinplir les fonctions de héraut, avait irn: papier ri la. mairi. Sur l'invitation de M. de la Ènseriâda,,:illèTut. Il réglait Une question de protocole, et -faisait saybir. que nul.au cours delà présente cérémonienépourraitpr-étêndrri à-:"aucune preériiinencê. Maître Roissârd, notaire ebllégié,/ s'avance alors et donne connaissance de là formulé, a: ënri ployer pour le serment. En'.silence- et én/ordrèrà.l?âppèl dé"

.sori"nom, chacun, s'avance, gravit.les: rriarclles. dû- choeur, vient s'agenouiller devant I'évêqtfë,;et Ta riiâin/srirle,missel

; prête le: serment, indiqué. On comprend■combien :dut:être-■ interrriiriàble pareille formalité, et ïrienie. irioriotoriè^riTalgrëtout l'éclat 1 dont ellé-était. ënvironnëé,-:ri'âu&^

/tout délégué ou .feudatâire. devait présenter une 'pièërijusti-:

liant ,son identité- ou saproeuration.; SëulsTes nobles ou les


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' vassaux avaient/le droit, en se tournant vers Te trôné, de s'incliner de loin devant don Philippe, ce à quoi veillait soigneusement un maître des cérémonies. Ce long défilé eutpourtant une fin, et aussitôt après on entonna le psaume

: « Exaudial », puis Mgr de Caulet/donna la bénédiction du; : Saint-Sacrement. ''Oïfiçiejl ementles Savoyards étaient devenus les sujets de Sa Majesté catholique Philippe V.

Après une séance aussi péniblè-on avait jugé bon de laisser quelques jours de reposa l'infant,,et léSénat et le clergé n'avaient été convoqués pour lerirprestatipn de serment que ; ; lé 1er mars, dà.ris la grande salle d'honneur, ou. salle d'apparat du Châteail; Lés sénateurs n'étaient point très nombreux. Un premier président, un président, sept magistrats, Un avocat général, un avocat des pauvres formaient ce corps célèbre, en Savoie et en Piémont, qui jouissait d'une : réputation méritée par l'intégrité, la science: et la sagesse. : de ses membres. Il faisait figurenon sëulemënt'de corps judiciaire, mais encore "de corps, pplitiqrie,, car: maintes fois il avait voulu discuter avec Turin, s'opposer à des édité, ; parler même au nom de la Savoie. On se répétait les démêlés qu'au cours du siècle il avait eus aveële gouvernement pïémoritais, et cela luidonnait uri grand ;piestige on Savoie. Mais il avait arissi subi quelques conséquences fâcheuses des marques d'opposition qu'il avait plusieursîois manifes.

manifes. car sans compter les rappels à l'ordre," les diminutions , depouvoirs, l'interdiction de s'occuper de questions sortant

:.:' du doinaine'judiciaire, depuis-bienlongtémps déjà il s'était

toujours vu imposer un premier. président piémontais.

On était ainsi persuadé à Turin qu'il serait: plus facile de

; înamtenir les sénateurs-exclusivement' dans leur rôle de

magistrats, et c'était.en outre une punition pour les licences.

: d'antan. En cette année 1743,le;:Sënat était; donc présidé,

':"-. parle comte Sclarandi Spada, qui depuis trois ans exerçait sa haute magistrature. Quoique étranger il était fort apprécié. Juriste consommé, il s'était signalé dans les fonctions d'avocat général du Sénat de Piëmorit,; puis de premier

-.■■ président du Sénat de Nice. D'rine grande distinction, jl

:' joignait à la finesse dé l'espritlà bonté du;coeur, et par ses manières il avait su charnier les Gli&mhériens, pourtant prévenus contre lui "lorsqu'il était venu s/asseoir sur son -siège.

, Mais il rie faut pas oublier que le Savoyard a l'esprit critri que assez développé et qu'il ôstpartiCulièrëment frondeur ; et, l'on reprochait au président :cèttë:soup];essë qu'il possé- ■ dait et qui le faisait facilement s'incliriér devant tous les


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désirs du pouvoir. Il n'était pas-pour la résistance, OriTavait bien vu, au. mois/de septembre dernier lors de. la première . entrée des: Espagnols -en Savoie. Au momënt/du désarroi; .général, quand on/ne savait p'àss'il fallait çëdër ous'ôpposerà rinyàsibrieimemie, il ayait/CQnseilléde/s'inclïrier.de suite•

;deyântle;yâinqùeur et ayâitrihiporté rassentimentgénéràl, , Ah !, ilSnîëtait pas; eorpiriëlfe éomte Gàrblïtiôri,: l'riyocàt/ général, ;ayëc lequel il avait eu de vives discussioris à ce. ■ moment-là.-Ce dernier né-pari ait de rien môins.que de procéder à une levée en-masse,, d'arrêter l'ennemi, de' vendre chèrerilent: sa vie. Le président pensait qu'il fallait commencer pari Céder, car on ne savait jariiais de quel demain pouvait êtrëlâit, L'avocat gériëral était pour les rriesures énergiques,:" D'ùné grande droiture, /d'un 'Caractère; tout .d'une;' piècë^-né/Pàehant jamais sa perisee,,et ériiplpyarit/pdûr]'exprimer les. ternies les plusproprés à iui doririèrle plus dé. force, il /.jouissait lui aussi, d'une grande, côrisi.dération.

L'un et 1-autre étaient vraiment les deux- persbririages marquants dri:Sénat dé Savoie.; ■ '-

; Dans la •grande, salle d'apparat du Château "on rivait procédé à des aménagements rit à; dès décorations, sibien que le ; 28 février dés ouvriers travaillaient encore léspir pour mettrèla dèrriiètemainaux préparatifs de la sQléririitë;dri fende--, main. Soudain; dans la nuit,: à" deux heûrës;/là population : fut réveillée par des'bruits insolites;et le vacarme: dés soldats qui. couraient dans 1 es rues, U rie lueur rouge énorme éel airâit les toits de la ville : le Château était en feu. -C'était un

'..événement désastreux pour les Ch.ambérièriS/tjui tenaient: avec ferveur au vieuxmOnument oùparfois. venaientséjour,rierTerifspririces,/

venaientséjour,rierTerifspririces,/ y-rivait deux/çënts aris;-4-;riri;

,sinîstrri;sèmblable syaife déjà/ravagé l'édifice,,qui avait,été; restauré -ensuite,' et ils çôriiptaïén^

trophe' ne se produirait, plus. -Et : voilà qu'au."rhbriïënt où T'étràngèr"Vëriait installer «a;'dominatiori dans le: pâys^

. alors qu.elè, fils du roi .d'Espagne avait pris'lâ.plàce des souverains légitimes, Té Château brûlait- Ces Espagnols amenaient.dpjricayeç eux tous lès crimes et tous les irialheurs-!;

, Ala préîriière stupeur succédaient la douleur ètla. colère. iL/irifarit:u'avMt-il,dpnc parisu; garderi et PFpiëger;ce,qu'il;

: avait priistrriririiéritahèmérit"? ;Ori; mêriie pàrmlçes/ëtfangèrs ■■ y avait-il ./dès ,êtres assez: barbares pour jirriçéçièr volontairement à-unê destruction pareille ?, ;: ' >: ■:-:,-' ' L^inïârit,; réveillé au riiilièu-dé son sommeil, fut Surpris par la rapidité du fléau, et échappa à grand'peine au danger


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qui le menaçait. Le feu s'était propagé avec une rapidité et une violence inouïes, et de la grande salle d'apparat il ne resta bien vite qu'un amas de décombres. Ce fut un affolement général, et!a grande préoccupation était de trouver •de suite un gîte pour l'Altesse royale. Ge gîté existait àvdeux pasdu Château^ dans la rue Juiverië, où sur le pont d'enfer ■s'ouvrait la grille de l'hôtel d'Âlliriges, Vaste et majestueux, richement meublé, celui-ci dressait-sa masse sans style entre deux cours quipermettaientaux carrossés bu aux cavaliers de se mouvoir à Taise. Appartenant âû.riche marquis d'ÂlIinges et de Coudrée, c'était: une résidence princière et'son heureux propriétaire offrirait facilement l'hospitalité à don Philippe, obligé d'évacuer le siège de son gouvernement. Avec grâce le marquis s'empressa de'satisfaire au désir du prince et Te vieux Château, abandonné par les Espagnols, devait attendre de longues années avant d'être réédifié par son légitime possesseur.:

. Si les Chambériens avaient étë.;douloureusëment surpris et n'hésitaient pas dans leurs conversations privées à accuser secrètement leurs vainqueurs dimprévoyànceou- de crime, ces derniers tendaient à voir dans cet incendie un acte.de vengeance et même un attentat contre la personne de don Philippe. Sans doute des recherches, furent" faites de suite pour tâcher de découvrir les. origines du/sinistré, mais l'enquête ne fit point trouver de coupable, et jamais on ne put savoir de quelle; façon le feu s'était déclaré. On finit par admettre qu'il était le résultat d'une imprudence commise par'un des ouvriers qui, tard dans la soirée, avaient travaillé dans la salle d'apparat.

De ce fait, la prestation de serment dri Sénat avait été retardée et finit par avoir lieu le 10.mars. Pour cette solennitéle grand salon de l'hôtel d'Alliriges avait été aménagé en salle de parade et, sous un dais,;poli Philippe, assisté de son capitaine des gardes, écouta Tri harangue du président Sclararidi Spada. A gërioux,. ce .dernier: prononçait ensuite la formule du serment tant en sonriôm qu'en celui du corpsà la tête duquel il était placé. Chacun des sénateurs était ensuite admis à la révérence et au.;bàise-niâin. La cérémonie .étaitterminée. Quant au clergé, qui primitivement devait' -accompagner les magistrats dans là salle d'honneur du Château, il fut admis à son tour et seul le 17 mars. Et,: comme le disent les archives, « Messieurs les ecclésiastiques,— inànus ad peclus ecclesiaslicorum fnore —ont aussi prêté: le serment ».


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Les Espagnols étaient donc bel et bien fixés en Savoie et comptaient ne pas en être délogés de si tôt, car M. de La Mina,-très fier d'avoir fait repasser les Alpes au roi de Sardaigne, regardait le duché comme une région où son armée devait se refaire, y jouir d'un repos profitable, s'y préparer, pour de nouveaux combats aussi longtemps que durerait la guerre ; en un mot, le général voulait en faire une base de ravitaillement et d'opérations, en toute indépendance,, sans rien devoir àla France. Le programme de don Philippe, pour répondre à ce but, peut se ramener à trois idées directrices : cantonner les troupes de là façon la plus confortable, laisser sous son contrôle fonctionner les administrations locales qui avaient prêté le serment, retirer du pays le maximum de ressources pécuniaires et autres, tant pour les-, besoins courants que pouf ceux à venir.

Lorsque Chàrles-Émmànuel 111 avait battu en retraite, l'infant l'avait bien fait suivre par des troupes pour essayer de le bousculer à son passage des Alpes. Mais ces colonnes, qui d'ailleurs s'installèrent en Cantonnement dans la vallée de la Maurienné du dans celle de la Tarentaisé,' ne constituaient qu'unefaible partie de l'armée espagnole, forte de 20.000 hommes, comme nous le savons. Le froid était intense, les privations avaient été considérables, et les sol-- " dats avaient besoin de troquer les tentes qui les abritaient si mal pour les maisons où ils seraient au chaud. Ce besoin de confortable explique sans doute la lenteur avec laquelle fut entreprise la poursuite de l'armée sarde, et il dut y avoir quelques tiraillenients dans le camp espagnol pour désigner les unités destinées à ce supplément de fatigues et de combats. Le premier souci fut donc d'abriter tout ce monde au petit bonheur dans toutes les localités entre Montmélian et les environs de Chambéry, en attendant qu'une répartition de cantonnements fût faite entre toutes les régions de la Savoie. Ce travail fut très rapidement conduit par l'étatmajor de M. de La Mina, et dès les premiers jours de janvier 1743, les divers corps de troupes gagnaient les villes où ils devaient être casernes. Sans doute cette répartition avait-elle la prétention d'être faite avec justice, niais le siège du gouvernement était Chambéry, la direction dangereuse était marquée par les routes conduisant en Piémont, et de ce fait la Savoie propre et la vallée, de l'Isère furent plus chargées que les autres provinces. La conséquence fut que le "poids,de l'occupation espagnole se fit peut-être sentir dans '. cette région avec son maximum d'exigences, de vexatioris


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et d e ruines. -Mpritmélian fut sol idemerit o ccupë e. A Aigu ebelle on songea à remettre;de suite en état lêfort de Char- - bonnières, et l'on confia; le commaridemerit dë/laplâceap:. lièuténant-coIonel de/Madânagarriuf T'énergie;/duquel;bri: pouvait, compter. Les hâbitànts's'én/ aperçurent bientôt, ;: car ils furentassujettis ;à des côryëës et à-déstràvaux saris nombre pour .satisfaire aux exigences du ; commandant,; . Quant à Gonflans ;et Moûtiers, ces.deux villes;p;duvarit éveil-, tuellement deveriir des::pQirits;:d'rippui ;en rigts d'invasion, eurent-une garnison-prbpbrtioririêri à;lèuri;rôlë 1 et/Céttë"fois M. de La Mina .n'oublia pas,, comme son prédécesseur, : de tenir sérierisernént Beaufort/ ,..:':,

La partie nord de la Savoie, plus éloignée delà capitale; par conséquent mbinS;. rapprochée du côirirnandement; fut une'zqriè;riëëherchëë j3arTrirriiëriëspagriole,:;ée qUiri'ëm-,: pêchà pas, Sâuî'en quelques râres»ppints, les"'soldats ;dë:"se livrer aux niêmes excès quelerirs.camarades' delà Savoie propre et Tés habitants de'succomber sùus le poids des eori- ; 'tribuiions: de tous genres, ïPartout/les vainqueurs: entrèrent - . trànquilléirierit: daris leurs càntbririèmentSj/riàus éprouver ; là.moindre résistance. Partout orties reçut avec, courtoisie ; on s'efforçait même d'être aimable avec eux, N'était-pn': pris sans déferise devant eux, et rië;pouvait-on éssayeride les .amadouer: et d'adoucir leurs exigences,par quelques,; , 'prévenarices ?-. Pourtantune/ëcliauffpurée èutlièu/à Sairitr . Julien-en-Geiiëvois- où .s'étaient; portés virigt-cinq jeunes . gens de Thoïlon qui voulurents'opposer à;la;,marçhe:;dës; cavaliers de don Bernàrd d'Etrada. 'Celui-ci; ■■ri' eut pas "dé pëinèà, les refouler et à/s'empârêf :d'eux. Les malheureux. " payèrent dù;:bannisséniënt;Taë venaient

d'accomplir :ët M. de La Mina,, iriïniëdiatëmërit Instruit.'&& l'affaire, faisait, à titré de représailles, décréter par don,. Philippe le pillage et T'incendie de,la ville de Thonori.; Le; désespoir des habitants-fut-.immense.,-Heureusement.p^ur.- eux, ils eurent-auprès ; de l'infant 0 -deux avocats; pour ;les; quels le prince royal avait une'haute considération. :' 1-êvê-- • que de Grenoble, vemrà ■'Chamb'éryV:à; l'occasion de l'arrivée des Espagnols, et là/mârquise des Marchés, ofiginairé/de Thonon; qui;/habitait Tri capitale/de la Savoie. 1 Tôus'-deux; implprererit-taht; et si bien dbri'PJïïlippéqu'ii-riëyintsur/sa: décision, etpardonna à Tlionon, ;.; -;

En règlegénérale, dans chaque localité;;] es Espagnols' se faisaient précéder d'un/ordre aux sypdic.s d'avoir-à,' préparer le.Iogement et la nourriture, et/toujours sous me-,


:" : :;:j^-/167,— ; ;;■"'".""-."'-;

naee de'punitions sévères si sori exécution n?en.était pas complète. Dans les centrés importants s'ajoutait toujourslà prescription de crëèr uri; hôpital : avec un; npriibre de lits

: déterminé; et le matériel/nécessaire; Parfois içeg,/exigériçés

.■oçca,siprinàièritdes inciderits coiriiques. A Àririëcy/paréxèlriple, où-devait arriver/ririé garnison composée de troupes suisses spusles ordres du/genéraî de Flodrpp, Te Conseil" de la ville avait été avisé:d/avoir à prendre des mesures pour assurer là nourriture d'rine certaine fraction de troupes au moyen d'un veau abattu chaque jour. Or il arriva que les.syndiçs-nepurenttrouyer un boucheracceptant la chàrgei de: cette fourniture: Àu;grând; désespoir dès: conseillers),; qui en éxpriniàient,:pubUb.uëment. leurs plaintes par paroles;

• et par écritv-cûaeun.d-eux,.se'récusait, pensant jouer un tour aux Espagnols. Mais, c'étaient les malheureux magistrats, qui étaient et se voyaient obligés dé battre Ta campagne pour chercher des fermés où trouver. le veau: quotidien. .A-juste, titre; ils envisageaient l'âyënir avec crâmte:,Ils;seraient teriusvde chercher,

Tebëtailnecëssaire-? ;Quelle peine et quelle fatigue en/perspéctiyél Quels troupeaux;de veaux çeïane risqûait-il pas ; de représenter ? Et TéB Espagnols ne plaisantaient pàs>.

, On dut s'amuser fort à leurs dépens à Annecy. Enfin tout finit par s'arranger à prix d'argent : les syndics purent s'enteridte avec un fourhigseur. ; ; , :. : ::.:;>/:

L'armée/de l^infant .is'ëtait donc installée - partout .'âyeç: cômriiodité' etdàns Te- calmé, Là; ville de. Rumilly elle-mêïhè; -,

.si fièrëdèrion passe glorieux, elle qui avait jadis ôsfrésister à Louis XIÏI,: vit sèssyriâics aller aurdëvàrit du colonel des. grenadiers à cheval du roid'Espagne et lu! faire] a révérërièe. Les Rurnilliens sâvaieiitriôn seulement que toute résistance

. seraitiriïpitoyablement.Ghâtiée, mais encore que tout'^acri-;, fice serait inutile. Son^riis n'avaient pas publié leurs tradi-: tioris?dë/ éPrirage. Ilsjsrivèpëtàient fièferilent :qu'àu .'rilôiS / de septenlbre:dërnierl':ar;riiéëriël'infant ayàhturie jiréiHièîë fois'envahi la Savoie,; et ;îè régiment de Sàiiit-Jacqués, se; présentant, devant 1 a Ville, à là porte de MbritpelaZj surla; .route, dé .Ghambéry, le bourgeois Màrcoz d'Ëcle étâit,:de

: garde. Alors avec orgueil: il s'était dressé, devant la porte;, la barrant dp son corps. «Rendez Vos armes,luiériel'officier : de tête .de la troupe. ,$■■ Dans son patois;,qui,donne, plûsyde force. à/Sés pârolès,,:!] :répond/ériérgiquemerit:; 1 %:Sonhi±lië; vqulre ?-(Sont-elles leàvôtrés ;?) », Les cavaliers de Sâiritv Jacques né saisirent /certainement pas les- mots delà;iré--


. — 168—- ".: ;.:.;/.'

ponse, mais à l'attitude du soldat ils en comprirentle .sens» // Aussitôt Marcpz tombait perGéfde coups"et 1 .es;- Espagnol s1;;'> .entrèrent dans Humilly. Cet exemple et,l'inutilité"dé ce / .dévouêriiënt étaient encore trop présents dans lès niémoirespôur que l'on pût f aireautre 'chose que s'incliner devant le- : ;:fâit''"accb;mp'Iii,:;-'-;---:-. ''--.:'' " "■"'l".;'-;,'''-.'!:- -',";:/;-;'/'

Tandis que les Espagriols procédaient pari'installation , de leurs troupes et par des cérémonies pompeuses à leur mainmise surTa-Savoie^dbriPhilippe orgrittisait Uiigouyer^ -rieriient-somiriaire; chargé d'admim^ présidence il forrnait un Conseil dont les .membres Tes plus importants étaient, aveclegénëf al de Là Mina et M, dé la.; ; Enseriada, Te ûiarquis de î^ririiairi.et le baron de; Aviles;/, (bu d'Avilà), intendant général :de l'armée. /AChririibêry-; étaient cbnvb quës pour y résider deux dél égues par province,';; pour servir dé liaison avec le pouvoir centrât: et transmettre. : avec, diligence les; ordres: etles avis, '.; r/ ;: s : ?

Lô'premier soin de ce gouverriëriiërit, quoique, le: pays se: montrât parfaitement tranquille et résigné, avait ,été dé; prescrire le versëinent desStrrries oriëies' habitants pouvaient; /avoir en leur possession. Par suite/d'un, êdit signé, :riu;nôm:; de don Philippe, pardori'Mrinriéldé Sadà^etÀlitillbh^gori-// verneurde Ghambéry, toutes les armes durent être déposëes.: dans les trois jours entre les riiains deê-syndics des Villes:'; -capitales de/chaque provirice; Un-reçu, devait être délivré;^ aux intéressés. Quant àrix 'nobles, ils; procéderaient à là' même opératioriéntrelesmàinsdu commandant dès troupes"" dans les mêmes villes. Il va de -soi que. tout manquement; ,à cet/Ordr.e serait puni /selon leslois' dé/la .guerre:; Cette/. ordonnance fut complétée quelques jours plus tard d'une: façon curieuse à Annecy par le '''-général de Flodrbp, et qui jette un jour bien particulier sur les 'moeurs militaires de . -l'époque. Là dësertiori était;uri-;fléau des/àrniéës du xvïnê; siècle, avons-nous -dit, et en plus dès Espagnols l'armée dri; don Philippe comptait beaucoup: de Suisses mercenaires," : La proximité de, la frontière ppuyait -être bièri/tentànte;: ;poUr des gens, en mal de ruptûréde banj-et-'M,' driFlodrop;- faisait savoir qu'une prime de 33livfes o.s.ols seràit/comptéë; à tout habitant qui ramènerait un déserteur à, l'auto rite /militaire. Par, contre, toutècomplicité. serait punie ;de mort ' rit de cpnîiscatiori,., ■"■

;■": La sécurité et la corisërvatibiides troupes n'étaient pris

'le seul/souci du Conseil de gouvernement, et une question.

peut-être plus importante le préoccupait;/ se procurer des;


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ressources de tous genres. Dès le 14 janvier, nous l'avons vu, une série d'impôts avaient été créés, et notamment une contribution sur les commerçants et industriels, contribu-. tion qui voulait prendre l'allure d'un emprunt forcé, et sur lequel les intéressés ne se firent pas d'illusion. Les Conseils de ville étaient chargés de répartir la somme totale qui leur était fixée, et toujours les Espagnols, pour stimuler le zèle des conseillers et syndics, leur faisait savoir qu'ils étaient responsables personnellement de la bonne exécution , de l'ordre donné. Ce fut un concert de plaintes dont les malheureux répartiteurs furent assaillis, et parfois même,

. comme à Annecy, il y. eut des manifestations tumultueuses. Trois marchands de cette ville, qui s'étaient montrés, particulièrement violents, furent emprisonnés et devaient rester plusieurs mois dans cette situation, malgré les suppliques adressées à don Philippe.

Entre temps, Te général en chef, au mois de mars, inspectaitl'armée dans ses différentes garnisons. Ce fut l'occasion pour les Conseils de ville de manifester leur courtoisie et leur déférence à l'égard d'un si puissant personnage. Nous savons que celui d'Annecy se préoccupa de le bien recevoir et désigna une délégation pour aller à sa rencontré, sans oublier de prier Messieurs les syndics « de faire tout leur possible pour chercher dans la ville tout ce qu'on y pourra trouver en gibier, poisson, vin d'honneur et semblable ;»r Le marquis de La Mina voyageait à cheval, avec une petite escorte dé grenadiers coiffés de bonnets à poil qui faisaient Tétonnement des populations. Prédédé d'un piqueur et suivi d'un « très jeune houzard et d'un More », dit un témoin, il chevauchait de ville en ville. A Evian sa réception fut particulièrement brillante. Les carabiniers avaient revêtu leur grande tenue : pelisses en peau de buffle, et trois galons montant en arabesque tout le long des manches ; auprès d'eux le régiment de Calatrava resplendissait dans; ses uniformes blancs à parements rouges. Cela devait êtrebien beau, et un bourgeois de la ville, Guillaume Faucez,

. nous a laissé de cette journée un récit tout à la fois naïf et admiratif, s'extasiant sur tout ce qu'il voit, et signalant là grande politesse du général qui salue les femmes sûr son. passage.

A Chambéry Te Conseil de gouvernement avait de suite compris combien, malgré les inenaces faites, le recouvrement des taxes et autres contributions en nature serait difficile et lent, autant que leur répartition. Les Espagnols,


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s'étaient'-dès le premier jour;;adressé au Conseil: deia ville . dë-Ghariibéry, pour, toute ; espèce .de /fournitures j ,mâis|;rié;, Conseil était fort noriibreuxj/éar il comptait 32 mënibrei, et les exigences desvainqueurs avaientapporté -un grand trouble parmi eux. Des discussions interminables en ''étaient". résultées, causant « trop dé longueurs dans les déllbératipris, et pas assez' d'activité dàns^rixëcutiori ;»; ppur'rirhplbyëip les'termes dont se.servait M. delà Ensënada. Aussi s'avisa-:, t-on'd'un.moyen ingénieux qui/corisistait àerë.érune corn-- • mission composée de Savoyards nbtbirëniént. conrius qui, /- recevant les 1 ordres 1 /du Conseil dé. gouverriemëàt;au sujet dès taxes rit contributions de tbus.genrës, servirait d'întër-. inëdiaire entreles niinistres et la population. Le secrétaire : d'Etat de rion Philippe, doiï-Genon dé .Somodëville, riiar-, qûis, de la ;ËrisènadayçommarideUr^;^

l'ordre de Câlàtrava, rëdigèa/doric à.la date du 17 janvier une ordonnance parlaquelle était Créé; cet organe d'éxecution que. l'on devait tenir bieri en main, et qui.pritle ribni; .dp-DMégation générale, pôurïl'éntrétiéri/des; armées: éspa.T ;; griplès éri Savoie. Il suffisait, dans la -pensëé du ministre, d'un petit riombre.de persorines qui saris le moindre retard exécuteraient les ordres reçus:et seraient capables,d'apporter de la;: méthoderdânri ce; travail, ;«;:Aîçet'effét^/disâitril,: ayant été informé ; de-^

Té 'Gomtedë.Garbilliori, avocat/général de là Savoie, de Ville, preriiièr des nobles syndics delà présenté ville,-et marquis-: d'henné, auxquels nous -joignbris,poùr;adjoint;l\l.;Taybcat : 'et1;■■conseiller Perret;: n:bns,Iêùr;;Ordoririons; absbiùmeirt'rit"' sans réplique, sous, peine dri/dèsobéissance, de prendre Jen mains l'entière et pleine administration de tout ce qui concerné la création de l'Hôpital-desditestroupesëtàbliés daris■ ladite' ville.;:» 11 n'y avait pas:ri 's'excuser. au-;repliquèr::ï; c'était uii ordre formel, et nri-pas s'y-confôrmer entraînait des pénalités fort/graves.; Les quatre: notables désignés s/exéëutèrént donc./ll y avait/du; dévouement de I.eur-par L Ils pouvaient; prévoir les tracasseries, ëtles ennuie; sans rionir. brequi nemanqueraient pas dëtornberriureux, caria charge : de l'Hôpital n'était que la moindre des ' choses dont parlât l'ordonnancé, La déjé.gatibn.'étàit avisée que ses pouvoirs s'étendaient a ;toute;la;proyirièè de Sriyoie;et =qri^le aurait à/répartir ; entre les/loçalites'iinri fourniture -de fourrages pour onze cent cinquante :clièvaux. iDe, plus, comme ripUs l'avons vu; quelques jours auparavant/des impôts nouveaux : avaient; etéiétaWis; etnbtàmrnënt /Une Imposition :ext|ri-


:-"'/ ...■ — 171 —

ordinaire sur les industriels et commerçants. La délégation recevait Ta charge lourde et épineuse de là répartir et de là faire rentrer sous la responsabilité de ses; membres, ayant pleins pouvoirs et chargés « de faire exécuter dans ladite province de point en point etiavec les règles par nousprèscrites » les ordres du gouvernement. Mais les Espagnols étaient pressés de posséder l'argent dans leurs caisses et ils avisaient la Délégation d'avoir à verser dans un bref délai la somme dëriiàndëe, quitte à elle à se couvrir par dés emprunts volontaires ou forcés. Le procédé était commode et plein d'astuce, et fait honneur à l'ingéniosité du ministre "qui trouva cette combinaison. Si les Espagnols purent rire de leur trouvaille, il n'en fut.pas de même des membres de la Délégation qui déjà lourdement frappés ne pouvaient pas lire sans inquiétude les dernières lignes de l'ordonnance de M.-de la Ensenada. Ce dernier terminait en disant complaisamment que les emprunts: contractés, seraient « restitués immédiatement après l'exaction de ladite imposition ou autres qui pourraient encore être faites soùs notre agrément », "

L'avenir était donc gros de menaces, et la Délégation pouvait avoir des craintes. Les demandes de fournitures de tous'genres se succédèrent en effet presque sans, interruption, et elle devait procéder à leur répartition entre les Conseils des villes et autres localités qui -à. leur, tourImposèrent les habitants. Un concert de plaintes et de récriminations ne tarda pas à s'élever de toutes parts. Dans chaque localité les syndics furent assaillis par les réclamations des habitants, chacun se trouvant plus chargé que le voisin. C'étaient des discussions sans fin ; les esprits s'aigrissaient, des menaces étaient proférées et les magistrats supportaient tout le poids de la mauvaise humeur de leurs administrés, bieri heureux lorsque les Espagnols, pour stimuler leur zèle, ne mettaient pas de gafnisairës dans leurs maisons, ou même les écrouaient à la prison de Chambéry, comme il advint au syndic de La Bridoire pour n'avoir pas exécuté une prescription delà Délégation générale. Quant aux membres de cette dernière, ils étaient pris entre les plaintes véhémentes des Conseils de villes et de villages et les ordres du gouvemenienf espagnol. Celui-ci imposait. - exigeait une satisfaction immédiate, menaçant toujours les délégués et faisant marcher les troupes pour le recouvrement des fournitures. Messieurs Gârbillion, de Ville, et autres se trouvaient bien dès le début en présence des difficultés


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qu'ils avaient prévues. Ils, essayèrent de supplier don Philippe de dégager leur responsabilité personnelle, car on pouvait compter sur l'esprit de devoir dont ils étaient animés. Ce fut en vain, car le secrétaire d'Etat, ■ marquis de Muniain, leur fit une réponse hautaine et des plus sévères devant laquelle ils durent s'incliner. Et peu de temps après, -Mi .de la Ensenâda, au mois d'avril, envoyait de nouvelles injonctions pour hâter la perception de la taille.

Toute la vie de la Savoie semblait concentrée sur la fonction qui consiste à se dessaisir de sa bourse ou-de:ses produits en faveur de gens qui s'en gbrgerit. 1 Les Espagnols trouvaient la chose agréable, et le procédé delà Délégation •commode ;,aussi se.hâtèrenti-ils au début de juillet de le perfectionner en étendant son activité à tout le duché. Ce futtrès simple. Dans chaque capitale de province on créa une subdélégation, placée soûs la juridictiori de Ta Coriimission dé Chànibéry. Les Espagnols n'eurent plus qu'à transmettre leurs ordres à celle-ci qui fut chargée de tout le reste. Annecy protesta bien contre cette dépendance, niais l'injonction de don Philippe était formelle,

Ce mécanisme étant monte il ne restait plus qu'à l'utiliser. •et à proclamer le grand moyen qui devait faire affluer l'Or, dans les coffres des Espagnols. Ce fut don Joseph de Aviles, intendant général de Savoie, qui fut chargé dans ce même mois de juillet d'en fairepartàla.Délégation. Illa prévenait « qu'au reçu de la présente, saris Te riioindre délai ni retardement, elle ait à faire une distribution et répartition, dans les six provinces du duché de Savoie, d'une contribution de: 8.155 pistoles d'or d'Espagne par mois... étant d'une nécessité absolue d'ayertirà tous et quiconque' devra contribuer,; qu'a la moindre omission.et retardement, l'on y remédiera par les peines militaires et discrétions que l'on enverra premièrement chez MM. les membres de la Délégation générale ». M. de: Aviles n'employait pas de circonlocution ; il fallait la forte somme et on T'exigeait de suite; sinon les pénalités: des lois de la guerre seraient appliquées, et pour ■commencer Ta tête était visée. Messieurs Garbillion, d'Yenne .et de Ville savaient ce que cela voulait dire.

Il faut lire le manifeste envoyé le 30 juillet par la Délégation générale à la sùbdélégation d'Annecy, pour se rendre •compte des difficultés auxquelles. elle dut faire faCe, et combien fut douloureux pour elle de trouver, le moyen de satisfaire à l'exigence du vainqueur. De toutes façons c'était presque la ruine pour le pays, mais encore fallait-il


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chercher à se montrer le.'plus juste possible dans la répartition de ce désastre, Sil'pù;voulait augmenter Ta taille, qui avait déjà subi Une lourde aggravation, c'était ruiner les seuls propriétaires dés biens fonciers, qui par ailleurs succombaient sbusle fardêattdes réquisitions en nature. Etaitil possible de surtaxerlri:gabelle du sel. ■? « Les difficultés insurmontables qui se/softt'présentées dans; l'exécution de ce plan, l'ont aussi; fait abandonner », dit le manifeste. Et il ajoute : « Le seul moyen que nous puissions mettre en usage se-réduit à imposer une capitation générale sur tous les habitants de.riè pays: » Et les délégués, faisaient part de leur embarras,"crir/là capitation pouvait s'imposer de deux façons : ou suivrint la capacité-de payement de chaque individu, ou suivant sa condition. Pour la première méthode, qui avait déjà «té appliquée en Savoie, il eût fallu posséder deslivres etdes documents de statistique qui avaient disparu. Les rétablir exigeait des mois de travail, et.les Espagnols voulaient dèTargënt de suite. Restaitla deuxième méthode. La' Délégatiori/terininait son manifeste.; en ordonnant, par obéissance.; disait-elle, une capitation générale de 8.155 pistolêSf'd'br d'Espagne par mois, faisant, enriionnaie de Savoie i;35;,-7661ivres 17 sols 6 deniers, atteignant « indistinctemëriti et mois par mois,- toutes les têtes humaines, sp'it habitants: rie la Savoie de l'un.ou l'autre sexe, depuis l'âge de 7/aris accomplis et au-dessus, n'exceptant que les gens de guerre,; les personnes qui sont de là maison de'S: A. R. "Monseigneur l'infant, les passagers et voyageurs qui n'ont point ;d habitation dans lé pays, et Tes véritablement pauvres Où-mendiants». Tous Tes habitants étaient classés en quatre/ catégories : nobles, bourgeois et négociants, artisans;et .petits vendeurs, et enfin paysans et ouvriers. Chacun dé ces quatre groupes devait respectif, vemejit payer par tête l.Jivrë ;5 sols, 20 Sols, 15 sols, 9 sols. Sur cette basèle tràyâll/dè répartition se fitdans'chaque province, non sans plaitftës et gémissements, niaisla menace était suspendue sur lés. têtes. On parlait bien du départ prochain des Espagnols,"qui voulaient reprendre la guerre contre le roi Charles-Emmanuel. Les Savoyards soupiraient après ce moment-là, esprirant que l'étreinte se ferait moins durement sentir pouf eux. Don Philippe quitta en effet Chambéry le 29 août, acheminant son armée sur Montmè-- lian, mais avant de pàriar; "il avait -nommé lé marquis de Sada gouverneur général en son absence, et laissé quelques bataillons, destinés non.; seulement à maintenir l'ordre,


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mais surtout chargés de prêter main-forte pour le recouvrement de la capitation.

Bon gré, mal gré, il fallut s'acquitter, quelles que fussent les plaintes des particuliers ou les suppliques des délégations. Lès habitants croyaient, être parvenus à la limite de leurs ressources, et ce n'était là pourtant que le résultat de la première année d'une occupation qui devait en durer six.


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V j. - CHAPITRE v ; - - ;

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'•"; l . LA DOMINATION ESPAGNOLE' .

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Le 14 octobre 1743, l'armée espagnole battait en retraite - dans la vallée de l'Ubaye après avoir à la hâte encloué 12 pièces de canon à la crête des Alpes, piècesque M. du Verger ramena triomphalement à Turin, attestant ainsi l'avantage marqué que le roi Charles venait de remporter sur ses ennemis. .'.-..-

La campagne, tardivement entreprise, fût de peu de durée et avait mal tourné pouf don.Philippe. Le marquis de La Mina avait. fait 1,'-opération à, son corps défendant rit soit' M. de Maréieu, soit M. de Gourten, qui tous deux l'accompagnèrent avec les troupes françaises, témoignèrent l'un et l'autre de son état d'esprit à cet égard. .

D'autre part, Bourcet, toujours consulté avant toute opération, n'avait pas caché à Tétat-major. espagnol la force de la position occupée par le roi de Sardaigne et les difficultés que Ton rencontrerait pour l'attaquer. Aussi le résultat fut-il, après l'infructueuse tentative de la Chenal, la retraite précipitée de l'infant-et la perte de son artillerie.

Louis XV avait envoyé le prince de Conti pour se.mettre -dans cette expédition à la tête des bataillons de M. de Ma'r" cieu, Parla présence de ce prince du sang,le roi de France voulait, malgré là faiblesse de son concours, honorer don' Philippe, qui-était à la fois son gendre et son allié. Si bien que Conti servit de compagnon de route à son cousin d'Espagne à son retour à travers le Dauphiné, tout te long delà vallée du Draç, et lui fit la conduite jusqu'à Chambéry où. il ne manqua pas d'assister au Te Deum qui fut solennellement Chanté pour l'heureux retour de l'infant. Encore une fois, ce futl'éyêque de Grenoble, Mgr de Caulet, qui officia en la circonstance, comme c'était la coutume, et il se hâta d'écrire au cardinal FIeury : « Don Philippe est, entré dans «cette ville (Ghambéry) ; il. a assisté aujourd'hui au Te « Deum auquel j'ai officié. J'y ai prononcé uneliaràngue qui «m'a para être, assez approuvée. J'ai cru, Monseigneur, « devoir rendre compte immédiatement à S. M. de.cet évé*« nement. » Mgf de Caulet était très connu à Versailles et ne négligeait aucune occasion de se rappeler à la cour ou aux ministres. Aussi, dès son retour à Grenoble, il se hâta


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de faire savoir à M. d'Argenson ses impressions qui devaient j certainement intéresser le ministre. 11 lui disait-donc : «■J'arrive de Chambéry, les choses s'y passent à peu près de la même manière que ci-devant. Les impositions en ief nîers et les Contributions en. denrées y sont augmentées, ou du moins paraissent plus lourdes. Les troupes ont été replacées dans les cantonnements qu'elles avaient eus Tannée dernière. » -;

Si l'évêque dé Grenoble était toujours respectueux du pouvoir et très empressé envers lui, il n'avait jamais manqué de voir et de signaler discrètement les rigueurs des Espagnols et même essayé dé les atténuer.

Malgré le bruit du Te Deum, dans son .court voyage, il avait pu entendre les plaintes désés diocésains "et en être touché.

Don Philippe, à son tour, au milieu dès réceptions mondaines qu'il s'était hâté d'organiser dans sa résidence de l'hôtel d'AUinges (car il aimait les fêtes de tous genres); fut obligé bon gré mal gré d'écouter les plaintes et les doléances qui lui parvinrent par l'intermédiaire du Sénat de Savoie.,

L'enquête que ce dernier rédigea le 5 décembre fut immédiatement présentée à l'infant. "Depuis une année environ qu'elle existait, la domination espagnole s'était lourdement fait sentir-sur le pays ; il apparaissait à chacun que l'on fût parvenu à la limite de l'endurance et que nul remède ne sauverait les habitants delà ruine imminente, si les Espagnols maintenaientleurs exigences.' ,La Savoie était loin d'être riche. Les terres cultivées étaient médiocrement fertiles et le commerce de peu d'importance. Le roi de Sardaigne le savait bien, lui qui n'en retirait que deux millions d'impôts, soit un million pour la taille et un autre pour le sel, lé tabac,' les douanes. Le Sénat de Savoie, se rappelant qu'à maintes reprises il avait voulu jadis faire figure de corps politique vis-à-vis de Turin, n'hésita pas à reprendre cette vieille tradition et au nom du duché éleva la voix pour montrer l'état pitoyable du pays et réclamer de l'infant les mesures de clémence conformes à la justice et à l'intérêt de tous. Avec une certaine malice, où l'on reconnaîtra facilement le tempérament savoyard, il rappelait que plusieurs fois le pays avait subi l'occupation française, notamment au commencement du siècle lors dé la-guerre de Succession d'Espagne, et que cet événement n'avait laissé que de bons souvenirs en Savoie. Les Français, il,est vrai, avaient levé des impôts et dans cette période de guerre qui s'étend de


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1703 à 1713 le chiffre total se montait à quatre millions ,de livres, mais d'autre part ils avaient toujours payé exactement et avantageusement les nombreuses fournitures qu'ils s'étaient fait délivrer, si bien que le pays avait tiré profit des périodes pendant, lesquelles ils l'avaient occupé. . En était-il de môme aujourd'hui avec les Espagnols ? Au début de ce mois de décembre 1743 en quel état se trouvait la Savoie ? Lorsque l'infant était, arrivé à Chambéry il rivait affirmé que rien ne serait changé par son gouvernement à ce qui existait avant lui dans l'administration du duché. M. de la Ensenada, en plusieurs circonstances, avait insisté sur ce point et il avait été bien spécifié que toutes les réquisitions, toutes les fournitures de denrées ou d'objets seraient intégralement payées à leur valeur par les services de l'Intendance. Confiants dans ces promesses, les autorités et les habitants s'étaient empressés avec zèle pour donner satisfaction aux multiples demandes qui leur avaient été adressées, quoique le fardeau fût bien lourd et que Ton fût obligé souvent de se priver du nécessaire pour trouver les quantités demandées. On attendait encore le paiement des innombrables fournitures qu'on n'avait cessé de faire depuis l'arrivée des Espagnols. En 1742, lors de leur premier séjour de six semaines en Savoie, il leur avait été livré pour cette courte période ] 00.000 sacs de blé sans compter tout le bois et tout le fourrage nécessaires à leur armée. Le résultat de ces réquisitions n'avait pas tardé à se faire sentir, le fourrage avait manqué pour la nourriture du bétail qui, alors, avait péri.

Les Espagnols étaient arrivés dans le duché en hiver, par un froid très rigoureux, et, en plus de ce qui leur était nécessaire pour la cuisson des aliments, ils avaient fait une effroyable consommation de bois de chauffage. Mon seulement on en avait requis une très grande quantité pour les casernes, hôpitaux, corps de garde, mais les officiers et soldats qui, en très grand nombre, logeaient chez l'habitant dans les différentes localités, s'en adjugeaient deleurpropre autorité bien au delà de ce qui était convenu. Il s'en fit un véritable gaspillage, et l'on vit cette chose incroyable : les habitants dépouillés de leur bois et obligés de racheter très cher aux soldats pour leur usage personnel ce qui était leur propriété ! Quelle ironie en regard des non payements de l'Intendance ! A elle seule la ville de Chambéry avait fourni 100.000 quintaux de bois ! Pour mettre le comble à cette situation, les Savoyards, malgré les conventions et


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traités intervenus enteel 'Intendance et--les entrëprerieurs,;! avaient; été pbligésde. ; fournir ,àKbriux-ci4pujours;gratuité-v ?. ment lë-bois pour la cuisson du pain, .Nous/Verrbnsâ quelïes;': manoeuvres de haute.escfoqueries'ëtait livrée la compagiiiev / Péricaud et Tes. habitants en .supportaient ainsi; les : eôjiséU

■ quencës." .:/':-,; •■./■ -:,,■;./':.;../■ -.''',:;:/-:.'- ■ .-ïjï'yi

Il les;/subirent égalejrient loflqu'on leur intima l'ordre;; de procurer Tes médicaments dësTiôpitauxauxTieri étplapë:;: des ditsentrepfeneurs qui avaient failli à leurs engagements,./ Lés Espagnols; n ■avaient rien/itrou vë = de mieux, /que ;jdéi: s'adresser aux":habitants;,pour trouver parla forcë-ce- qu ils: n'avaient pu obtenir par.ailleurs au; moyen dé marchés Jeri,; bonne et due forme. C'était certainement;une solution trés> simplé/pbur TlntendantgënérgJ d;ul: suivant .sori; habitudeVï::, oublia de payef. ; :': ,:::';',: ::!:

-..'•■ I}: faudrait énumérër. torite la longue liste, des exactions": ; espagnoles pour faire toucher:du doigt l'état de misère;" auquel, la;.Savoie se .trouva,/Méri yife réduite. IT'y: aurait:"une certaine/ monotonie, niais"il est nécessaire pourtant:/ de citer quelques faits, car, ori y"trouve, dès le début d'une: occupation qui ^devait-durer six/ans, toutiéè qui ne fit que-; se répéter jusqu- au dernier jour avec plusipu moinririlntéri^,;;: site, riialgré; léë; plaintes," les. réclamations individuellesbù//; collectives, Tes" démarches '-officielles .pu- offiçièrises.

Parle manque de fourrage, réquisitionné pour les besoins" de l'armée,Tëbetâil disparaissaitdonc irâpidenient du-payriet celui-ci se voyait,' ën/outrel dans l'obligation injpérieûsé.-. de fournir àla troupe là viande porif son alimentation sur labase d'une deiririvache par, bataillon etpar jour. En.cette fin d'année ,1743, lë/,cheptél dp la /Savoie était /sùr;ïe/pbint,dèi/ disparaître:rit a :grarids; frais-ifcïalïàit. acheter dri bétail -al'étranger pour le passrir aux Espagnols qui nele payaient.: pas.-/--.;. ■.;',-";:::..;;;:..;:.,.. /:;.;..;; ,:";"-"'/:...:: -::

; . Faut-il parler des voitures ^/Toutes celles: qui existaient/ étaiéiit:-' presque;: eh përhiarieriçë'-rëquisi^ service de l'armée. Lès infortunés' hâbitahts n'en rivaient;, plus la disposition pour, eux-|riêiries. Leurs, .transports personnels,;,soit;pouf leurs, propres besoins, soiti:pour leri/ intérêts dù;cohimërçe et de l'industrie * -étaient tëllément-;- entrâvés qu'il en résultait déjà une crise économique dont;:

/les conséquences pouvaient, être redoutables, :::,::. .ri: Cesombfë/tableâunëfait ètàtïque des/çriargeséririaturè:; régulièrement Imposées, par "fc^ l'on pousse "plus avant les Investigations;,-.ori voit les oifiri.


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\ ciers et soldats de Tàfmée se montrer dans les cantbnne\ments d'une exigence et d'une rapacité incroyables et, de leur propre autorité, réquisitionner tout ce qui leur plaît. Le respect de la propriété n'existait pas pour eux quand ils Voulaient satisfaire leur soif de bien-être. L'habitant était presque chassé de son foyer. Chez lui les Espagnols , gaspillaient chandelle et l'huile, car il leur fallait un brillant éclairage. Ils étaient tous de grands, seigneurs :et, suivant en cela l'exefnple venu d'en haut, voulaient vivre avec un grand confort, mais jamais ils ne daignaient payer leurs dépenses ; chaque jour ils exigeaint par exemple qu'on leur fournisse abondamment le sel, le poivre, Thuile et le vinaigre. Là salade était pour eux un supplément de nourriture dont ils étaient très friands, et qu'ils tenaient à voir figurer sur leur table. Quant aux officiers, leufs besoins étaient sans bornes.

Mais il était autre chose qui accélérait la ruine delà Savoie. Avant de partir pour leur fameuse expédition d'automne, les Espagnols avaient imposé une véritable contribution de guerre excessivement lourde et que la Délégation, nous l'avons vu, avait répartie sur l'ensemble du duché sous fofme de capitation : 1 million 700.000 livres par an à recouvrer par tranches mensuelles ! Et c'était un supplément ajouté aux impôts ordinaires déjà largement majorés. Lorsque M. de Avilas en" avait avisé la Délégation, il avait laissé entendre que par compensation les fournitures en nature seraient supprimées, et qu'enfin on payerait toutes celles qui avaient été faites auparavant. Dans cette espérance, toutes les autorités s'étaient mises à l'oeuvre avec zèle, soit pour la répartition, soit pour lé recouvrement de cet impôt si lourd. 11 y avait quatre mois que cette charge existait et rien n'avait été supprimé comme contributions en nature. Mieux que cela, une ordonnance récente venait durement rappeler leur existence et en réclamer de nouvelles.Àux réclamations qui avaient été faites, On avait opposé qu'il était impossible de rien changer à la situation ; Je résultat fut que l'on dut payer en argent ce qu'une première fois on avait déjà fourni en nature. On ne peut vraiment s'empêcher de comparer cette conduite avec celle des Français qui, jadis, non seulement payaient largement ce qu'ils demandaient, mais encore accordaient des indemnités .aux nécessiteux.

Combien aujourd'hui la situation était différente pouf la Savoie ! Depuis quatre mois/la capitation étaitjappliquée


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et malgré les nombreuses exécutions militaires auxquelles/ on avait eu recours, il avait été matériellement impossible' de la recouvrer Complètement. En grand uombre, les hâby tants avaient dû vendre leurs meubles pous satisfaire aux exigences du fisc. Beaucoup d'autres n'avaient pashésité, en présence delà ruine inévitable, à émigrër et à s'installer sur la terre étrangère. La mortalité augmentait. Le pays,se dépeuplait donc, mais hélas ! là somme totale que devait rapporter la capitation n'en était pas diminuée pour autant et tout son poids retombait sur la population restante. Les charges individuelles s'aggravaient tous les jours.

Lorsqu'on songe à cette situation on se demande à quel mobile obéissaient les Espagnols ? Etait-ce aveuglement ou férocité de leur part ? II leur était pourtant facile de voir que, par suite de leurs mesures de rigueur pour le recouvrement des impôts, toute source de richesse se tarissait peu à peu. Les délégués, MM. Garbillion, d'Yenne, Perret, avaient subi des garnisaires pour le retard apporté à la rentrée dé la capitation;mais il avait fallu reconriaître l'injustice de cette mesure à l'égard d'hommes qui apportaient tout leur zèle à remplir la douloureuse mission dont ils étaient chargés, tout en sauvegardant le mieux possible 1 es-intérêts du pays. En effet, ils venaient de prendre des décisions qu'ils savaient devoir leur attirer les pires désagréments. Considérant que les fournitures en nature n'atteignaient point également tout le monde soit en raison des inégalités de répartition des troupes, soit parce que les propriétaires fonciers et les paysans étaient en fait les plus surchargés, ils n'hésitèrent pas à prononcer une augmentation d'un quart sur la capitation de ceux qui étaient exonérés des fournitures en nature et à prescrire une imposition sur les biens d'Eglise. Cette dernière mesure surtout allait soulever contre eux de terribles orages.

Certainement don Philippe fut fort ennuyé en lisant le placet du Sénat de Savoie, mais ses ministres n'avaient aucune envie de modifier leur conduite et lui-même songeait surtout à passer/gaiement son hiver. Aussi le. Sénat ne reçut-il aucune réponse et son épître fut-elle soigneusement, classée dans les archives où elle se trouve encore aujourd'hui. Les populations continuèrent de souffrir, de gémir et de payer, tandis que l'infant et sa cour se divertissaient au son des violons, aux bals et autres fêtes qu'ils donnaient et se préparaient à profiter de la saison théâtrale du Château. Don Philippe aimait les fêtes et ne s'en cachait pas.


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Il voulait passer à Chambéry une saison agréable. Dans la lettre qu'il écrivait à M. d'Argenson (1) dès son retour à Grenoble, l'.évêqùé de cette ville "terminait par ces mots : « Il y aura alternativement cet hiver comédie, concert et assemblée. » M, de Caulet n'ajoute aucun commentaire, mais il.signale le fait après avoir souligné la détresse des habitants. Sa lettre est courte et instructive : le ministre dut avoir plaisir àla recevoir.

Les bals et lès réceptions de don Philippe sont restés légendaires. On en a. beaucoup parlé, mais, malheureusement, . ce né sont quedeséchosbieri lointains' qui nous:en sont parvenus et les anecdotes du temps, tombées dans l'oubli maintenant, auraient pu illustrer d'une façon piquante le séjour de la cour de l'infant à Chambéry. Lui-même était sympathique, plein de grâce, et 1 es gentilshommes qui l'entouraient, militaires ou fonctionnaires civils, étaient dans le monde d'une prévenance parfaite et cherchaient à attirer à l'hôtel, d'Allinges tout ce que la société: chambérienne. comptait de distingué/Ils y réussirent. La.danse a tant d'attraits! et Chambéry avait pris, grâce à cette petite cour de l'infant, une allure inconnue depuis longtemps. Il n'y eut personne qui ne reconnût l'apparence brillante apportée dans la ville par tous ces sémillants cavaliers et les fêtes qu'ils donnaient. Et puis, en recueillant une part de leurs largesses, n'était-ce pas un peu reprendre, de ce qu'on leur donnait si abondamment par ailleurs ? Les bals et assemblées furent donc très fréquentés et l'on vit de son côté la société, chambérienne ouvrir peu à peu ses portes à ces officiers qui, dans lès salons, se montraient si galants et si enjoués en même temps.que fort distingués.

Le théâtre était une grande distraction dont raffolait .don Philippe. Dès qu'il eut été obligé de quitter lé Château à la suite de l'incendie du mois de'février 1743, il avait fait examiner si l'on ne pourrait point tirer parti de ce qui en demeurait debout. La superstructure seule avait disparu ainsi que les parquets et cloisons, mais les murs très épais avaient résisté. Les Espagnols n'étant pas chez eux en Savoie ne voulaient à aucun prix s'engager dans une dépense pour là réfection du bâtiment incendié, mais on chercha toutefois s'il n'était point possible de l'utiliser. C'est ainsi que Ton songea à improviser un tbéâtre à l'emplacement de la grande salle d'honneur où don Philippe avait reçu sa

(l):-:Que nous avons déjà;citée.


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cour lors de son entrée à Chambéry. Architectes et ouvriers se mirent à l'oeuvre et au début de l'hiver le théâtre-était prêt. Et ce n'était point complètement improvisé puisqu'il comprenait des machines pour les pièces à grand spectacle et féeries comme on les aimait à cette époque. Au frontispice de la porte d'entrée on n'avait point manqué de mettre les armes de don Philippe et l'on avait apporté le plus grand soin à la décoration de la salle qui présentait l'aspect d'un théâtre bien conditionné avec loges, amphithéâtre, parterre et orchestre. Rien n'y manquait,ni un paradis pour le peuple,ni des buvettes pour les gens altérés. Don Philippe avait sa loge particulière, mais il voulut que la ville eût accès aux représentations. Et Ton y fut en foule, car les Chambériens de tout rang avaient toujours eu un faible pour la comédie. Aussi lorsque Pierre Langlois, sociétaire de la Comédie Française, vint, pour la saison s'installera Chambéry avec sa troupe et prendre possession de la scène du théâtre du Château, eut-il un succès prodigieux.

Les Chambériens goûtaient fort le théâire : la capitale de la Savoie se trouvait sur le chemin de France en Italie et l'on sait quel échange incessant de comédiens se faisait entre les deux pays. Les troupes s'arrêtaient toujours à Chambéry et avaient assez l'habitude, pour regarnir leur escarcelle, de donner à leur passage une ou plusieurs représentations. La salle du jeu de paume à l'entrée du Verney servait alors de salle de spectacle, niais avait un aspect plutôt modeste. Aussi l'agrément de tous fut-il grand à pénétrer dans le pimpant théâtre du Château où tout flattait les regards, depuis la décoration .claire jusqu'aux indiennes des loges et les tapisseries qui ornaient celles de l'infant et du gouverneur. Au parterre on s'entassait debout tant bien "que mal, mais les premiers arrivés pouvaient trouver place sur des bancs recouverts de toile rouge et, par précaution, attachés au mur. Les jours de bal, un parquet, mobile recouvrait le parterre et l'orchestre. Tout était donc agencé le mieux du monde pour la satisfaction des plaisirs mondains et. il faut l'avouer, les Chambériens ne dédaignèrent point d'en faire leur profit. Ils applaudirent avec joie lès comédiens qui vinrent les divertir. Pendant un instant, ils oubliaient la dureté des temps, tout en se passant, sous le manteau, des épigrammes sur les étrangers à la fois avides et prodigues.

Les Espagnols, dans leur installation en Savoie, n'avaient eu comme but, nous le savons, que de se reposer entre deux


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campagnes, et de tirer du paysle maximum d'argent et de ressources, Qu'il fût ruiné, peu leur importait, car la guerre >■ finirait un jour et ils n'avaient nulle intention de s'annexer le duché. Les séjours qu'ils y firent se passèrent donc gaie. ment et l'exemple donné dès le début parla cour fut suivi en maintes villes où généraux et officiers rivalisèrent d'entrain pour attirer la société. On dansa beaucoup à Annecy, à Rumilly, à Evian et ailleurs. Mais, dès que la saison redevenait propice, la guerre recommençait,- les troupes prenaient soit le chemin du Dauphirié soit celui de la Provence, on revenait ensuite dans les cantonnements de Savoie où' Ton avait pris ses habitudes et ses aises. Les années se succédèrent ainsi joyeuses pour Tes Espagnols,, tristes et remplies de misères pour les Savoyafds.

Durant la première période de leur occupation en 1743, les Espagnols s'étaient véritablement rués sur la Savoie, s'étaient-gorgés de toutes les ressources qu'ils en avaient tirées, et Ton se pose la question : Comment le pays a-t-il. pu supporter pareil régime au cours de plusieurs années ? Certaines régions furent pour longtemps complètement ruinées, mais la force de résistance à la irrisère et à la souffrance est--incommensurable chez l'homme. Il faut ajouter aussi et insister sûr ce point, que le régime.,même de l'occupation permettait:aux habitants, de se réprendre:.La Savoie était zone de cantonnement de l'armée au repos et les effectifs de celle-ci ont considérabl ement varié au cours des six années de l'occupation tout autant que les durées de séjour.

Lorsqueles troupes de Sa Majesté catholique étaient absentes,il y avait une détente'dans le paysqui respirait un peu, quoique les bataillons de surveillance, qui demeurassent en garnison dans Tes- diverses provinces, fussent largement employés aux exécutions militaires. Il fallait, en effet, recouvrer la capitation. Du moins les exécutions de la troupe, véritable pillage-permanent dans les localités, étaient alors presque supprimées, et d'autre part les fournitures en nature étaient bien réduites. Aussi, avec quelle impatience, les. Savoyards atteùdaient-ils le départ de leurs... hôtes ! Ils souhaitaient que les absences fussent longues et faisaient des voeux pourTa défaite rapide des armées de Sa Majesté catholique. Mais, hélas ! la guerre se prolongeait et il fallut attendre l'année 1748-pour entendre parler de la paix.

En résumé, au cours de six années, les Savoyards furent continuellement écrasés d'impôts : anciens impôts lourdement majorés et capitation nouvellement créée qui drài-


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nait tout l'or du pays et dont souvent le recouvrement s'effectuait par exécution militaire. Que l'armée d'occupation fût présente ou absente, cette charge subsistait corijointeriient à elle ; aux époques de cantonnement des troupes, Tes, réquisitions de tous genres ne cessaient pas et les habitants se voyaient alors frappés de contributions en nature qui les appauvrissaient et les ruinaient. Car jamais l'Intendance ne paya n'importe quelle fourniture. On se contentait de dresser des états qu'e Ton retrouve dans les archives et c'était tout. ' - •

Pour bien se rendre compte des conséquences de cette double action exercée ainsi sur le pays par l'occupation espagnole, il est bon de jeter un coup d'oeil rapide-sur les mouvements des troupes en Savoie. '

L'année 1743 fut certainement la plus dure tant par la longue durée du séjour d'une armée constamment renforcée et dont-l'effectif atteignit 40.000 hommes, que par lès charges effroyables qui en résultèreiit pour les populations. A partir de 1744, la France se trouvant en guerre avec le roi Charles-Emmanuel,les opérations prirent une grandeenver• gure, avec des armées nombreuses et des plans de campagne parfaitement définis. Mais il y avait deux plans- : le plan français et le plan espagnol,et presque toujours il y eut .désaccord sur 1a manoeuvre à exécuter, sans compter les rivalités de personnes qui ne manquèrent pas de seproduire dès les premiers jours. Rarement Tes états-majors étaient d'accord et lorsqu'on s'était décidé pour une /action le concours de l'un des deux alliés n'était pas toujours de bonne grâce. De là Tes indécisions, les fausses manoeuvres de cette guerre. Français et Espagnols étaient bien d'avis d'attaquer, mais. Tes premiers prônaient le mouvement par le front dauphinois des Alpes' et Tes seconds par le littoral de la Méditerranée. 11 fallait donc discuter longuement avant de se décider pour un plan ou pour l'autre et parfois, comme il arriva en 1744, tous deux furent successivement mis à exécution.

Cette année-là, au printemps, une offensive par la Provence fût décidée et les Savoyards eurent la grande joie de voir les Espagnols prendre dès lé mois de février la route de Grenoble. L'absence fut longue, car, après la campagne qu'ils entreprirent sans résultat, ils restèrerit en cantonnement dans la région d'Aix-en-Provence jusqu'en juillet, époque à laquelle fut lancée la grande offensive par le col de PArgentière (Lafche) et qui se termina malencon-


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trèùsemerit ppùrles alliés devant Çoni, dont ils.levèrent le siège:Us revinrent: dpric rin Dàuphiné fin ribyèmBré; Chacun ; s'eri.fùt dans ses.çantoririè.ments.. Mais l'infant préféra hiverner à-Nice surîa côte d'^^^^ compagnie de sa; /cour, et; de son état-iftajor. La majeure partie de ses troupes le suivît et seuls reprirent le.eheniin de là Savoie lacayâ-, - lerie/ et. onze bataillons d'irifâûterié auxquels/s'adjoignirent ; énvir,ori':3:000' 'ribnirirës d'uh: contingent suisse; que le gpiri; verneur marquis de Sada, avait levé au cours dé l'été. Les cantonrieriients espagnols,rie durèrent guêfe:plus' de; trois mois. Français et EspagrioTs étaient/tornbës d'accord pour entreprendre une offensive de grand-style en ripmbri '.nàrit Téùr.mouvriirierit;; avec, celrii: de M. de/Gages, qui était ' dans le Tortoiiais, On devait/pénétrer éri. Ttâlié pari;la : rivière dé:Gênesi Aux premiers jours dé'rriarsl745,;M,, -de SadrirecevaitTord.re.de diriger: sur la Provence les troupes. de Savoie, sauf 4,000 hommes conservés pour la. gardé du duçhëi La -cairipagne fut très longue et débuta victorieusement pouf l'aririée, espagnpiëlqui pénétra jusqu'au coeur/ de; la "Lôinbàrdié^ si : bien que,. /cette' anriériîa;, l'inf ant-dori Philippe prit ses;quâftiers d'hlvër, dans fë.duché de Parme. • Au printemps dèT.746, là guerre réconimençait de plus " " belle, dans, le- Milanais, mais le. foi Çhafles-Emmanuel ,répfeiiâitT avantagé, fecouyfaitlésplacesd'Âstiét d'Aléxari-. drie;qu'il ayâitpèfdues. ; le mà.r;échal de MàilTebois et/M,;.de/ Là-:|Iiriâ, s'eriteftdàiërit dé; ihoins en,moiiiri Ce fût alors:la ; retraite par étapes; .successives tout le long de la foute suivie en sens inverse Tannée précédente et en octobre TâEfnée prenait ses caritonnements en Proyèrice, Tés chefs, fort .mécontents Tes.:rins dés autres. L'armée, espagnole: s'a-, cheminait déjà/suivla .routéde; .Savoie, ma;is,:srirlës instapries, de là/France, restait dans lé Midi et don'PMlippe, qui avait déjà apprécié la douceur deThivèf suf lelittôral, manifesta l'intention dé s'installer denouveau à Nicetândis que |ï,,de ." La/Mina s'établissait à Avignon:.Cet liiverilàSàvoiefutsrir.:■ tout occupée parles batailioris suisses recrutés par M;;de. Sàdari Encore, .;dès lès,pfemiérs: jours de janvier 1747^,pes/ . derniers furent-iïs; rappelés par le: 'général:en:, chef marquis dri'LaiMina, ""'V. ■"-;/'-- ' - "' .:■:

Le maréchaldélBellè-Isle. ;qui venait de prendre le commandement; de "l'armée française, voulait reçom.nvenrier ' l'oîférisiye sur,lelittofal, et avait décide Ta.cour d'Espagne à;éhtrerdànsries|vués. :C'est;alris;lque s'erigagèala tentative d'abord çburonriée: de sûccës;.::dâns le çomtè de Nice, mais.


':-:;"'■ :'-;;:.-,; - ;:— .im{^- :';''v;//- v':"-^-".-:"-^-

arrêtée,par suite dés intempéries, Les opérations dri iGênèsJ occupèrent éiîsuite l'attention;/du'•;maréchal de'/Relle-Tslri;: jûsqù'èri juillet- puis ce fût la;;iàmeusevexpéditibri; parîri; front du Dauphiné et.qui se tërinina si malheureusement / pouf /les Fr'âriep-'Espâgnols à/la" bataillé -de: TAssiétte>" C'était,là : une/ grosse -victoire; Jour Te^rpi/de. Sârdaigneva Mais la campagne n'était pas finie, cariesi alliés,>ramenanti' toute leur armée en Proyèncè, rëprenaientlëurs bpëfâtions ;' en direction de Gênes.; L'hiver,; arriva ■ sûr ces-. entrefaites ;ét ïes^tfoupès :se ;mifënt ëlïquàrtiërs./Endrie tie driT'arniéè-espagnole-regagririit ses anciens cântaniie^/ mentsdë Savoie et le 18 de çemêriie mois don Pliilippe s'ins- / tallaitppur la dernière.fois à Ghàïribëry à Tjiôtel d'Allinges,; LemâfquisdéLâ Minairivécleqûëlilétaitd/àilléùrsen-froid™ ne T'avait pas'suivi." Il était resté; avec ï'ëtât-majof-'eû; Prô^-; vericè,-bù se trouvait lâmàjeUrë partie deTârmée quiri'avâit: cessé" de: recevoir des renforts au /cour s de;la guerre; et était; devenue' fpft iiriïpprtàntê,: Ce jfut dernier;,, dés::séjours;: dés Espagnols en Savoie:etllfut;àUssi'lorig que lëpréfnier,, celui de. 1745, qui avaitJaissé tarit de niisèfés dansle pays:';

■ Malgré les plans de campagrie ëlâbor és.pàr les ëtâts-riiajbrs, pouf la saison. pfochaiàë;"ori sentait quriToris'àp;ptoçriàitipè" la fin"; de la gueffe. Don; Philippe lui-même était lassé, 'ëtri

: conipie jadis il ne voulait songer qu'à se divertir. Avec plài-:., sir il retrouva spn théâtre du Château,,qui du resfë^-n'avait/ pasi/chômé./dprarit ses,années;,d'absericë...Les goùvernêufs;? dé Sada rit dé/Muniàin s'étaient, chargés» de;faire veriic:/ des troupes dé. comédiens pour les . saisons d'hiver' : et 1 es : Chambériensen;avaient; profitériMaintenàhtl'irifarit: reprit-," le, programmé ,de;ses:fêtëSîmais;:Sés.;rilinisfe

■n'oublièrent point les' impôts étlà terrible:capitation dbnt* le recouvrement iie fut point arrêté/ni là chargé: allégée.- Au contraire, ;;iT semblait que/leur rapacité; augmentâtd'autant, plus ;que l'on approchait du. terme ; dès /hostilités ï Les préliminaires delà paix Permirent point- un ffemà cetri appétit : jusqu'au derniéf moment, le gouverneur.' de: donPhilippe prescrivit dés contributions nouvelles ;ori eût : dit/ que; lés;Espagnols'craignaient .de laisser .un ,péu/,d/or, eriï

. Savoie, rit c'est "dans-ripe situation :àla;fois' <ie misère etri d'espérance que s'écoula pourra Savoie l'année 1748:. : Ainsi au mois de juin, au moment Où/là.cour dé/Madrid/; acceptait d'engager;;des:pourparlers..dé/paix,; l'Intendant, gérièralayisâitlà 'Délégation d'avoir, à répartir et recouvrer/ une contribution de guerre de 300:000 livrés. C'en était trop:/


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Les délégués firent .entendre urie. protestation digne et ferme en écrivant : « Ouelqu'empressement qu'ils aient « d'obéir aux ordres de S, M., ils ne sauraient cependant « se résoudre à .se charger de la mort d'une infinité de « malheureux à qui de. nouveaux impôts ôteràient le peu « de subsistance qui leur reste. Sa Majesté n'ignore pas qu'il « en périt tous les jours en quantité etlorsquenous avons eu «l'honneur de lui représenter de vive voix elle eut là bonté « de nous plaindre et de nous dire que c'était par suite delà «guerre.: Ce n'est point à.nous d'examinerjusqu'où peuvent «•s'étendre: les,; droits que cette guerre paraît autoriser," « mais nous ne pouvons douter que nous deviendrions par «là odieux à jamais à toute la patrie si, par notre consen« tement, quoique forcé, nous souscrivions à un ordre dont «les suites seraient s!funestes. )?

Lé" 1.8 octobre enfin, les nombreux plénipotentiaires des puissances'belligérantes aboutirent à un accorde! signèrent le traité d'ÀixTla-Chapelle. La Savoie était rendue à son souverain légitime qui, par ailleurs, s'agrandissait en Lombardie; mais l'évacuation des troupes se fit avec lenteur, elle ne commença qu'en décembre dans le duché pour s'-àchëfver seulementle 11 février 1749. Quant à don Philippe, il dit adieu a'Chambéry le jour de la fête de Noël, partait en chaise de poste pour Grenoble et s'acheminait à petites journées vers! e duché de Parme dont il devenait souverain.


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CHAPITRE VI

LE SÉNAT DE SAVOIE ET LE ; GOUVERNEMENT DE DON PHILIPPE

Sous la domination espagnole la misère fut grande en , Savoie, et il s'y ajoutait cette souffrance/morale provoquée par l'abandon dans lequel le pays.se sentait plongé. Dans' ce "désarroi, une seule autorité constituée émergeait, et cette autorité était le Souverain Sénat de Savoie. Au cours du siècle, suivant l'exemple des Parlements français, il avait manifesté des velléités de faire acte de corps politique, ce qui avait fort indisposé à son égard la cour de Turin et attiré sur lui des hiesures de rigueur. En face de don Philippe, son vieil esprit d'indépendance s'était réveillé et, avec une fierté non exempte de dévouement, nous l'avons vu en décembre 1743 présenter à l'infant unerequête, qui hélas! n'eut aucun effet sur la rigueur des Espagnols. Les sénateurs avaient parlé au nom du pays, mais on ne leur répondit pas. Pourtant ils ne perdirentpoint courage, et, confiants dans leur droit, attendirent patiemment une occasion pour intervenir à nouveau.

Elle leur fut fournie par la mort du roi d'Espagne Philippe V, survenue le 6 juillet 1746. Son successeur sur le trône était Ferdinand VI et son avènement remplit d'espérance le coeur des Savoyards. Le nouveau;souverain n'étaitil point le fils de Louise-Gabrielle de Savoie, elle-même fille de Victor-Amédée II ? Le prince avait donc dans les veines du sang des souverains légitimes du pays, et Ton ne mettait pas en doute qu'il ne dût avoir une sympathie, naturelle pour cette Savoie qui fut le berceau rie la famille de sa mère. Mais il s'était produit chez le nouveau roi ce qui arrive chez la plupart des souverains : il avait totalement oublié les liens qui l'unissaient au duché, pour ne se rappeler que son propre royaume. Il était espagnol, et rien qu'espagnol, et le montra aussitôt.

Lui-même adressa une lettre au Sénat de Savoie pour lui faire part de la mort de son père, le roi'Philippe V, et en même temps pour lui notifier son avènement au trône. Nulle allusion aux liens qui le rattachaient pourtant de si près au pays. Mieux que cela, pour la première fois il traitait de sujets les habitants d'un territoire momentanément


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^occupé, ;réclaînalt: d'eux; obéissance,et fidélité, le: tout surun ton superbe et hautement dédaigneux. Et, chose plus blessante que toutes, le souverain, pour communiquer avec la Savoie, employait la langue.éspagnole. C'était là uriéinnovation qui révolutionnait les.habitudes dés habitants et les atteignait dans leur dignité. Philippe V n'avait oséiëfaire,

: car l'usage inimériioriàl établi éritre Turin- rit Ghàriïbëry ! faisait que les princes de Savoie eux7mêmes,pouftant; légitimés possesseurs ; du duché,, n'avaient jamais eiriployé quê/lâlâriguë française. Le Sénat sentit l'affront plus.vive-, ment que n'importe quel cofpsou corporation, et prit aussitôtla fésblutiôlijd'erivoyei une réponse a Madridri -' '■■ Il se rriit à Tpèuyfë et le 28/sëptembre adressait.au/roi;^a requête. tJïie fois de plus il exposait la misère qui s'était abattue -sur lé pays par' suite dès chargés, /écrasantes dues àl'occupation espagnole ; là simple énumëratibn des.iihpôts ,soUs.;Tèsquels;sriëcOmbaieht les .populations et auxquels s'ajpùtaient]és;rèquisitions dont on avait abusé aT'ëxtrêrrie;, pouyâit élo.queriïïriënt faire comprendre la'détresse actuelle ' dès/habitants, ;"

■ Puis, les signataires de là supplique, dans le pompeux langage officié! Sel-époque,'faisaient appel aux bons-senti-,

. meritsçlù toi,.]uifàppêlàntqu'il.appartenaitp^rsarnëréàTa Maison dé Sàyole, Ils s'ëçriàiënt : « Vpiïày sire, une faible '.' mais véritable ■imagé de notre infortuné sort,. Daignez Tadoueir, et répandez sûr nous; un rayon dé cette bonté

qùi-VOus est si naturelle, Nops osons vous en- supplier,' au nomet par Ta mémoire de cette incomparablereine qui vous

-a donné le jour,/:Lri, sang: auguste; de Sayôië -qri'elïe'alait couler dânsles/yëinês de Votre Majesté, en/p'aflànt en nôtre .

. faveur, ranime toutes les espéràrices.,. » Mais cette espérance

-devait être déçue,- La requête: du Sénat auprès de Fèfdi*- nandVI n'eut pa.spTus de - succès.quécëlleàclfessée trois ans . auparavant à drin Philippe;, :Madrid dédaignait prbfpridémèrit;;là 'Savoie qui était si loin de l'Espagne, et qui ifi/âil- ': lèurs.ne.T'intéressâit point, Oue; lui importait:la ruine de ce

.pàys;:?,En outrele roi était préoccupé par des événements qui le touchaient bien davantage ; c'était lé moment où le foi Charles-Emmanuel,,après/aypif repris Tavahtagë-SuriJe/maréchal

Tavahtagë-SuriJe/maréchal leiriarquis de Lâ;:Minâ;, les/ràmë-,, riait Vigoureusement eri Provence après les:; avoir chassés d'Italie. L'humeur de Ferdinand VI était plutôt chagrine et peu portée à Ta clémence. Au/contraire, il semble qu'il aitvoùlu/Se. venger riur lés Savoyards delà défaite infligée par


; "•' -..:..; ■-,;:/'"/'.::.-'; _'..19Ô:';— :;;;;l;ri'.--ri'ri n"'ri;*' ' ': "rip-'

Te.roi de Sardaigne, car de nbuVelleri contributions fureût prescrites dans 1 e malheureux dpéhé. Dès.lors.ié;Sénat n'eut ' plus l'occasion d'élever la; yoi^rioriimériôïps politique, du:,; moins son. tôle en tarit que"eôfps-judiciaire était considé^;; râble et bien" souvent au cours de l'occupation il eut à se; dresser en face du gpuyernèiûent espagnol. ;.:

Npp:s/ribus;:râppeTpris. Jïri'âujmois :de:;;ri;oyembte;;1743,;,Tri;/ Délégation, pour fairësùppOrtef éqriit^l«mentles. charges,: fiscales par}'ensemble delà pppulation,:ayait'prbcédé àdës répâftitioris. :qui attéigriaièrit'lë clergé aussi bien que; là;

, bourgeoisie/pu la noblesse./. S! ;;Çés" deux: -derniefs; /ordres/ avaient brriyémerit'açrieptë Teririâcrifiëësrinj'ori leur, demari-; dàit, il nien avait pari été de-lriênié du premier qui s'était montré fort récalcitrant. Dès.la preihièfe heure, le clergé avait protesté et choisi cinq de ses membres, pour/rédiger fëspectuéuserilênt Uri:éxpp,se-ifappelânt;quê lés bieris dits tf ancien palrimoine.et désignés par un édit du 27 mars 1584 . étaient exenïpts d'impôts et qu'en conséquence Ta Délégation avait outrepassé;ses ;dfôits. Lé>;siège de,, Maurienriê.; était dèpuispriu'occupétpafuri'jhonu^

ennemi des ménagements, /Ignace-Dbmmiquri; .Gfisellaj/: marquis déRosigriari. A peine arrivé dans sori: diocèse,, il avait voulu le doter ;dë statuts; qu'il rédigea et-publia' sans consulter lès;;chanoinës, dé l'église cathédrale; Geëlse passait àT'riutbmnede 1742, peu après:1e passage dëT^arrriëe éspri-;: gripie. Tl;y eut au chapitre une véritable insurrection, mais les; deux partis ; étaient tenaces, et ce ;f ut l'origine d'une guerre qriet'évêquefut obligé; de; soutenir pendant quatorze;,

; ans contré;tout son clergé ètrilorit TâcTiarriemerit alla tdri;-;; j ours , croissant. D es arrêts; lie j ustice étaient'Iritervenus / quel ' on ne voulait point exécuter, et Ton se demande quand; et cpmriientcette lutté selûtjtêrminéè/Si ;Mgr de Rosignari/

'-'.n'était priint-mort/d-apoplëxië:..le. 22;décembre/Ï756: -CM; cbnçoit donc facilement si cet hbmmë,;qui: agissait aussi, vigoureusement à l'égard de-ses chanoines, dût en. prendre à.spn aisé .avec de. simples; laïques, fusBënt-ils/niembresdè l'a* Délégation/ ou même -sénateurs. ,Aussi,,ppur le,;compté/ cle sbri-diocèse, engagea-t-ii âyec; fouguë.lés hostilités'contre : la Dëlégâ'tibn.;, - y.

.Dédaignàrit les membres-qui, là,composent, /quoiqu'ils aient-signé le décrétai! s'àdrëssele;; 10; décëfpbrri 1743, ari riiinistrédèllbp Pmlippèj:M::dé:Muriiâlri-, é ritaife il attaque le décret qui était; disait-ril,/contraire;: aux usages du duché et aux--règles' du droit canon, et avait.


:/".-;'.;/■.;';":;;-''.;- "'H'i-fSl — ' ri".-"'''.,:'/.'/:.'"

été pris, sans ordre formel du gouvernement. Seul, le SaintSiège,:; ajoutait Téyêquè,': peut; autoriser l'imposition pes biens: d'Eglise: C'est, Une vieille querelle qui s'est souvent renouvelée ari cours dès:;sièçTés,/Suivant ribri exemple, :;Bës, /Collègues: en ripisçbpât ëlëvrifêritTa voix pbrir faire entendre lëuf/voix; niais il faùt:iTëcbnriâîfrie que, slls employèrent/ les. mê-iries .arguments, il s-le firent avec grande' modération. Les circonstances étaiéntgrav es et l'on pouvait se demander.'' si. elles ;rie/.nécessitaient point des inesuréri, exceptionnelles. M./de /Mùniairi s'empressa d'envoyer à 11,'de Garbillibn la lettre-de Têyêqùè;;dè Maririérihe, et l'avocat généfâTj ' .qui présidait erimêm^

. ripbstêrMTle fit-Té 21 décembre dans un Mémoire sei'yantëe} 'réponse- à une Mire du;Rèvèrendissune seigneur évêquè de Mauriejïne; On sait qu'il .était honime de caractère, et péri . disposé/à se laisser intimider ; aussi sa réponse fut sans, détours. Il'lui était facile, de; produire l'ordre du gouvernement espagnol instituant là Délégation et de montrer/ que pi eins,-' pôrivoirs lui avaient, été donnés pour accorriplirisa missipri, riotairinierit pour" la répartition; ries impôts.-/Au' point de vuedes lois: canoniques l'avocat génëral.ne voulait point discuter, maisil signalait'-la.détresse-dû pays et l'union . qui devait èxistef entre/tpris les Savoyards pour que chacun ait sa part du fardeau.; Avec une finesse mélangée d'ironie. il ajoutait « que rËglis.é.;, comme une tendre mère^ permet.

. qu'bn.s'èçârte dp Ta /rigUeûfriës/Saints canons,; quand ■,la,néceSsité T'exigé ', :Ç[rie Tài'Sàyoie ' rie p eut pas; attendre. d?êtf e, : absolument dévastée pourobtehif du soulagement delà ;' part du clergé ; que les; or eillës des éyëqUes.se s'ont toujours tenues fermées, et que, Tes besoins deyenarit chaque jour plrisextrênies,on a étéobTigé de fixer le secours qu'on rivait

' Hëu d'espérer de la seule justice du corps des ecclésiastiques:».: ; S,i jes autres ëvêquésdu. duché n'insistèrent point dans/ leuriréclrimatiqri,; Mgr:de;Rbsi:gnàri se sentit atterrit dans ;sa;

i;dignité;:;paf la/malice; du magistrat, et ce, lui; fut le motif - d'une riposte, virulente, destinée sans doute à pulvériser

l'àudaçiérix avocat général. Longuement; il discutait; la qUestidri'àù. point, dé vue du droit canonique, puis il ter- . minait sbriépîtré. par ces lignes ;: ".'.-■■

: «'Après Tout ce qu'pri vient de dire, le; public pourra, juger:;s!,ç'ést avec raison: (ju'on, imputé au clergé - trpp.,dri; raideùri/qu^ori lé rëpriéséritë comme spectateur pâièibléet indifférent dés malheurs dû'peuple, que MM. lès délégués:

's'érigent en- hiàîtres des -évêques pour, leur "apprendre", rië:


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qui est scrupule outré et ce qui ne Test pas, et comme ils doivent diriger leur charité. Si.lës séculiers, au lieu d'entré- ; prendre d'enseigner les évêques, ■s'appliquaient, comme ils le doivent, à les écouter et à apprendre ce qu'ils ont à leur dire de la part de Dieu qui les envoie, on verrait bientôt le christianisme changer de face, et succéder.à.tant de'désordres qui le défigurent une régularité .qui en découvrirait aux yeux de tout le monde les beautés les plus charmantes. » On le voit, l'irritation de Mgr de Rosigrian était grande et il maniait Ta plume avec une force peu commune. Son style n'était point fait pour arranger les choses. Il ne devait pourtant point ignorer que la Délégation était: composée de très bons Catholiques, d'une probité et: d'un dévouement nais à l'épreuve, qui avaient la mission la plus. difficile et la plus délicate qui se pût trouver, et qu'en définitive aux circonstances exceptionnelles il fallait des, remèdes exceptionnels. Le comte Garbillion n'avait pas .'voulu dire autre chose et ne se laissa pas aller à discuter dés points de droit canonique. Mais la réponse de/l'évêque riiettâit dans un grand embarras don Philippe et son, gouvernement. En. effet ils avaient dit que toujours on respecterait les biens d'Eglise, mais d'autre part ils avaient sanctionné par avance les actes de la Délégation à laquelle pleins:pouvoirs avaient été donnés. L'infant s'était engagé envers/le clergé' et eût voulu donner satisfaction à Mgr de Rosignan, mais il lui était impossible- sans se démentir, de casser les décrets des délégués, puisqu'ils étaient régulièrement pris: C'était pour lui uri cruel embarras, une situation dont il ne pouvait sortir. Après réflexion on résolut de s'adresser au Sénat de Savoie, et M.de Muniain, par une lettré; d'envoi,- sans commentaires, adressa le dossier de-l'affaire'au président Sclarandi Spada. Il saisissait de la question la Cour de justice pour lui demander une consultation et essayer ainsi . de dégager sa responsabilité. Les /magistrats étudièrent longuement et à fond cette malheureuse'•.-affaire. Enfin ils firent connaître leur opinion après mûre réflexion, et décla^ rèrent la légitimité complète du décret de la Délégation. Ils ne pouvaient s'empêcher dans le préambule de leur décision de faire remarquer la nécessité pour tous les membres de l'Etat, quels qu'ils soient, de participer aux charges écrasantes sous lesquelles succombait le pays-.-TEt' enfin ils prenaient « pour, basé (de leur avis) les textes sacrés, l'équité naturelle, le droit des gens; leslois civiles et:usages du pays ». Car il n'était point nouveau que le clergéfut imposé en des


... ■ :— 193 —

cas extraordinaires. Cela s'était vu notamment en 1690 lors d'une occupation française, en 1721 au moment d'une terrible épidémie, et tout récemment >6ri 1742 lors de Ta première arrivée des Espagnols. Chose remarquable, Mgr de Rosignan lui-mênie n'avait point protesté à cette dernière:époque. .'::•• .".-', .':

Forte de l'appui du Sénat, qui avait tranché le différend, la Délégatiori prescrivit l'exécution du décret précédemmerit publié, au besoin en ayant recours à la force. Cette fois, Tévêque de Maurienne s'insurgea Carrément. Dans Un acte officiel de sa charge, il brava et Te gouvernement espagnol, et la Délégation, et le Sénat, Par un mandement épiscopal des plus véhéments il lança la-foudre, menaçant d'interdit les clercs qui obéiraient au pouvoir civil, et. d'excommunication les.iaïques qui se prêteraient de n'importe quelle façon à l'exécution du décret. Et il terminait par- des. menaces à l'adresse.des délégués.-et des sénateurs en disant : « C'est à Dieu qu'il faut obéir plutôt qu'aux hommes, car c'est de Dieu que dépendent les bénédictions et les prospérités pour la vie présente, comme aussi l'heureux passage à Ta vie éternelle ;'au lieu que des personnes qui paraissent déjà possédées par l'esprit d'erreur et de vertige ne peuvent qu'entraîner après elles tous ceux qui participent à leur injuste entreprise au malheur qui les menace. » Dans le pays, si bon nombre de personnes reconnurent le courage de Tévêque et approuvèrent le principe qu'il soutenait, il n'y em eût point pour trouver que les circonstances ne lui commandassent ■ une autre attitude. Son mandement n'intimida point le Sénat ; le chef du Parquet en ordonna la saisie. Les choses prenaient une tournure excessivement grave, car l'opiniâtreté de Mgr de Rosignan était connue, et Ton sentait que les magistrats ne se déjugeraient point. Tandis que ces derniers événements se passaient, don Philippe était en Provence, loin de laSàvoie, et Te gouverneur s'était .hâté de le mettre; au courant de la situation.; "L'infant, On lé sait, avait ses sympathies portées vers Tévêque, mais le soutenir en l'occurrence, c'était aussi se mettre eri contradiction avec lui-même, c'était donner tort à la Délégation dont il avait par avance approuvé tous les actes. Mais il était loin du duché, le sentiment delà fausse position dans laquelle il pouvait se mettre vis-à-vis des populations, s'atténua chez lui, et il, envoya Tordre d'arrêter toute procédure contre Tévêque de Maurienne auquel .il donnait raison, Mgr de Rosignan sortait donc vainqueur de la lutte. - ."' • " s


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Grâce au pouvoir de l'infant, il restait au-dessus des décrets de la Délégation et des décisions du "Sénat, et son clergé ne paya pas l'impôt ; mais l'opinion publique n'en compara pas moins ce traitement avec l'écrasant fardeau qui pesait sur la population. D'ailleurs Tévêque de Maurienne n'en retira pas même la reconnaissance de ses chanoines et curés qui continuèrent de plus belle contre lui la longue et âpre lutte dont nous avons déjà parlé.

Une fois de plus le Sénat avait donc en vain élevé la voix et, en la circonstance, le fait était.d'autant plus grave que c'est en tant que corps judiciaire qu'il avait parlé. Les magistrats ne perdirent pourtant point courage et n'hésitèrent pas par la suite à porter leurs protestatioris jusqu'au roi lui-même, malgré les vexations qu'ils s'attirèrent de la part du gouvernement. Ils le firent notamment en 1747, qui fut pour eux une année fertile en incidents. Don Philippe avait toujours proclamé qu'il voulait maintenir les institutions et l'administration de la Savoie telles qu'elles existaient sous le régime du roi Charles-Emmanuel. Cela n'avait pas empêché son gouvernement d'établir dans toutes les provinces des commissions militaires, devant lesquelles étaient portées toutes les difficultés provenant de l'imposition aux habitants des contributions en nature. Or on sait à quelles plaintes, récriminations, protestations donnèrent lieu les réquisitions régulières ou non, dont étaient victimes les populations. Ces tribunaux militaires improvisés avaient fort à faire et étaient amenés à juger rapidement et légèrement tout en prononçant sans appel. De plus on pouvait toujours les soupçonner de partialité, Ce en quoi l'on n'avait point tort. Cette situation ne pouvait laisser indifférent le Sénat, lui-même tribunal souverain. Aussi à plusieurs reprises n'avait-il point manqué de signaler respectueusement au gouverneur marquis de Sada les inconvénients qui résultaient de l'institution de ces commissions extraordinaires et l'irrégularité de leur fonctionnement. Chaque fois et toujours, avec la plus grande courtoisie, le gouverneur avait accusé réception des notes qui lui parvenaient, mais rien n'était changé au régime Institué. Alors, le 10 juin 1747, le Sénat choisit deux délégués, l'avocat" général Garbilliôn et le sénateur Ferraris, et leur donna mission de se présenter chez.le gouverneur, de lui présenter de vive voix une protestation et de demander la suppression des tribunaux militaires. Ces messieurs accomplirent consciencieusementleur mission, et la présence de l'avocat


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gënërâlfaït supposer que l'énergie dut s'ajouter à la courtoisie de la forme. M, de Sada fut excessivement aimable, à son; habitude, écouta les magistrats en souriant,, et lès assura qu'il aviserait. Puis il en fut cette, fois comme: de tânt.d'-âutres liln^y ërit.qùê de vagues .promesses, dp belles paroles, et la situatiori-ne rihangea pari: Le Sénat,, après avoir pris acte des profhessés du gouverneur, prit patience, attendit. Quelques mois; passèrent, mais; satisfaction ne lui futpas'donnée'. Alors il songea à s'adresser directefnënt au roi, Ferdinand VI. Une démarche directe auprès delui

. aurait peut-être ehrincerié réussir.; du moinsTe.Séiiat voulutil tout teritef; pour avoir.gain de cause., IJne'pccasipn-se présenta ;riu ,riipis ; de ririvrirribre: Un rapport Vetiâit-d'ëtrè;',' demandé à la. Compagnie sur Tinterriéniënt dont .avait été récemment l'objet, l'avocat général Gârbilliôn de/Ta part des autorités,espagnoles, et dont, nous parlons plus loin, Elle, en profita, àprè^ avoir exposé cette derriièfe affaire, pour aborder la question des commissions :/ militaires, montrer .leurs/abus et leur illégalité, et finalement demander

. leur, suppressiori.: Cette fois lès magistrats ne. rappelaient ;; pas-auriroi Te sang de Sayole qui coulait dans ses veinés, ■niaisvils-ne mettaient,pas en dùute que]a bonne foi du sou- / verajn n'eût été surprise, et que lorsqu'il serait éclairé sur la situation il rie fît.justice à la demandé du'Sénat. Le roi., était debieri méchante humeur à cette époque, caria guêtre rie prenait point brillante tournure pour lui, et le roi Charles."

lui-avait causé de sérieux,dommages. Aussi:est-ce dansùne

;biéri:riiaûvâis,é difpjositiorii: d'esprit P~u'iî; lût la. requête du Sénat, et sa réponse s/en ressentit: Mécontent de tout et dé lui-même, il la fit empreinte d'une colère dont il lit' retomber Té poids sûr l'avocat, général dont il. désapprouvait lacoriduite dans Taffaifë.qui le concerriait. Il reconnaissait toutefois que l'on avait promis de mairitenirla.législation antérieure.; Calmant, enfin son irritation., il promettaitla suppression de cëri ppfriniissipns militaires "qui rendaient

:.Ta justice,;'. ."..:';'..-;":;.,.'.:;;/: - •■",■•';•

Cette requête, pour laquelle le Sénat: obtenait gainée ; cause,: avait été jôin;teriayons-riOUS dit,-à uri rapport qu'il, adressait au roi au sujet-de l'internement 1 du comte Gafbiîlipn-i Ce fut. une / très;: grosse : affaire -à' l'époque, et qui provoqua dans lé pays riné.émbtion considérable, tant; à cause:dé l'odieux du procédé eniployé, jqu'eri; raison,de là

; haute -situation; du/pèrsqripâge"qùi enétait^içtime. Depuis '

Tëdëbut de cette année 1747, Te président Selarândi Spada^,


ri,:/ . : ,*z ;;,-";■ :, ,— 196,.-- j ,;/ri ...:''';-..; - ./,■"",:''"ri: ■'/ x/

fatiguéde la lutté sourde qu'il menmT:ridntreIë:gpuyernëri: inent de don Philippe, avaiféquitté Chambéry et gagne, lé Piéniont II devait -par la suite ..être élevé; àlà .dignité dri, gafde dés sceaux: eh. rëcornperise de-sè^ribmbréûx; services^:; mais,pour des causés restées 'inconnues, il allait terminer:-" tristement son existence en : 1752 en se précipitant d'unêfenêtre de son hôtel dans; Ta ripe. Lorsqu'il avait.quitté lari Savoie ilri/avaitpas: été remp^^

ëtThomme le plus en vue dû Sénat/était Tavocatgénéral; Garbillion dont la -forte personnalité retenait l'âtténtipn, de tout,Të pays depuis le coriîriiencementdél'oGcùpatibn/ ; espagnole;,,'Son énergie: était■:lëgê'ndftiÉe-,.:tôrit;., âiitâh.t que" son intégrité, et lé;gouverneur âëSadà/ëtait obiIgeM ter ayêc lui. Pendant environ quatre ans il avait présidé; là. fameuse Délégation, ee .qui avait été, pour lui,ainsi que

•pour ses-collègues;qui la composâieiit;,,rinesouf.cédetfibplà-;

/tioris sans;nbnîbre"èt la éarisë:de niul tiples-soûéii,/Ces,niés!'/ sieurs avaient obteriu d'être .relevés leurs fonctions et avaient été remplacés par d'autres, de leurs Concitoyens - tout aussi dévoués qu'eux, et; qui a leur tour devaient faire :

/preuve d-abnégation et de déypuemeht,:;.C'ést doriç a raison/:

-de ses fonctions judiciaires queGrirbillipri ailâitvêtfë frappé:; L'origine.-de l'affaire, rëmonfe-à l'année 1744.-Une forte-:

"garnison suisse avait été placée à cette époque,à Annecy, '

..après le ''départ, des. troupes espagnoles, pour la, campagne

-de Provence: Personne ne tenait à,recevoir; chez soi/des1/

"militaires, car on venait d'héberger à grands-frais et grands dommages les-bataillons de "don Philippe,, et chacun espëri rait esquiver la nouvelle charge qui/était imposée.. C'est/

;: ainsi qUéielS mars 1744 lesriyocàts; préseritrirént au .Conseil de ville Une requête aux.fins; d'êtrë-éxëmpts du;logement:;

-militaire./Cette demande fut.:fâvoràbléihent accueillie, et le Sénat ;de Savoie/donna son approbation à.la: décision.'', prise. Mais.il arriva que pour|ine-ràisbn bu,une àûtfe bëàu> cpùp de "personnes, ;sri trouvèrent; exonérées- d'ùriri obliga-; tion qui théoriqrieirientdevaitietpniber:sur tbutle monde:!

; Cependant il fallait satisfaire.aux demandés dé/lbgements. : .formuTées-par l'autorité' militaire-; et le Gpriséil de, ville fut,

fut, vite', débordé; ; Il dut; rëyèriiri: suri les 1 exemptipris/trpp : généreusement accordées. Si:beaucoup de 'citadins' s'ineTiJr fièrent, tout en maugréant, deyant 1 a.riécessitë, il n'en; fut pas de même des avocats qui soutinrent âprément leur privilège./Il y eut entre eux etles syndics,une lutte:obscure:

/et faréùcTië'-qUi dur a longtemps',- sariS/qùè: pèrsorinë .voulût:


-/r '■'-'■■:-'W;':. .'V /'— 197,— '

■céder, si biëri;.(|u/âu mois d"âpût 1747 les ;avocats; s'étaient : adressés' au Sériât dë/Sayoie pour faire riprifiririëfieûr droit, .'-•■' Le Sénat :éxamiriâ 1 à requête, et se biasâritisrir les décisions ,.prises/èri 174|::3Pit parlé /Conseil dé ville ^Arinecyj soit par lui-même; ;âbnriâ;Tâis'Ori aux'avocats;, puis :ehafgëa' le chef dû-Parquet defaire connaître son arfêtéà MM.d'Annëcy. Le comte GarbilTiohle îit.incbntinent àyefe;sa vigueur çoutumièré, mais Tes; expressions, dont il sëriéfyit ne; .furent pas du goût de sesbofrespondants: Ses sympathies de magistrat étaient acquises aux;âvbcàts et.-'avec urie/çërtairie virulence il. commentait l'avis du Sénat.' C'était;une remontrance en règle et bieriJëritiélrué recevaient les s^ditis"et conseillers^ .Ils .en iufent.treriméconteùtsrit fésolurérit'de se: justifier.' :N^àyàièrit>ilri:pàS';lë droit:d'invoquer; riri-léùf /faveur.Ifes" Cirçbristâncés;:é^cép"tiônnëllës, tout àrissi;'bien que;l'avait /fait.aupafâvriritT'avbcat général.lui-rilçpië/ëri facèideT'ëvêqùe de Mâuriénrië /? Il faut, a vouer que;: Gàrbiliion avait exagéré, mais;l'âfiairë pouvait très «bien;, s'arranger. Les conseillers dépêchèrent ; donc à Chambéry/.deux délégués, MM,' de: Menthon et Ribitel, qui devaiéri.t-'ëxposêr de vive voix au-Sénat lès motif s de 1 eur conduite.-Gëux-ci se' présentèrent ; sucCèssiy entent à l'a vo cat général "et,'• au prësid ent, , mais, ce ne fut pas sans, peine qu'ils pû-fëût être reçus,.car on ne:tenait-pas-à Tes voir, ;'■ et, on leur fit;comprendre que. leur visité rie changerait rien "à l'affaire, Décris de eécôté,.. ■ilssse/rëndirerit-rihez/lë;gouverneur. Là;âussiils/trbriyèreht ; de priniè afeof ri un accueil peu encourageant,: car les /Espagnols, n'aimâierii,pàs;à recevoir, les/délégations savoyardes, qu'ils ëconduisaTôrit; généralement. .Poriritarit, dès que M. de.Sàda;èùt,eôrinaissancedu,:m;otif qùlanaénaitvers lui MM. de Mentlibri; et Kibitël, il semontra gracieux, les écouta en souriant,; se fit riibntrér la lettre de T.avocat général et déclara que les terinês en étaient « indécèrits;-et. malicieux-)).. Puis il.les;congédia en les invitant à nepomt quitter Ghambéry. Le marquis de Sadaj qui avait de bonnes faisons pour ne point aipiéf^Garbjllipri, vit de sùitèîepsirti qu'il poùfrait tirer de sa; lettre.offensante pour ' uri riorpscoristitué, 'tel " que lé:Conseil:ri'Àpnéçy: C'était une:b.éllé5bceasion :de se; verigef derièt:hpmrnë dé caractère et d'énergié'qrii:,sayait s! bien soutenir lésintèrêts delà Savoie,;dë;se:;venger/;aussi;de çë Sériât toujours prêt ri s'ériger en fàëeriri-gouvernement.: Car f rappéf, sôn;/mëmbf e lé plus en vue, o-était l'atteindre lurimêrne indifectehierit.' ,'■':;, "ri

, La décisiori; du gouverneur, fut bientôt prise, et le 25


— 198 —

août 1747, à. cinq heures/du mâtin, alors qu'il était encore au lit, l'avocat général:reçut une. cbriiriiunicàtion de M. de Sada, lé priant de se rendre immédiatement-au Château. L'heure était vraiment insolite pouf une. convocation pareille, et cela pouvaitlnspirer uriëcertairie.rriéfiance. Mais on était habitué aûxlnille fantaisies dés. Espagnols, et le comte Gàrbilliori se leva en hâte pour obéir à cette injonction. A peine avait-il mis le pied dâris la rue que, sans avoir eu le temps de se reconnaître, il était abordé par un officier qui, lui mettant la main sur l'épaule, le faisait monter dans une chaise,,, et Ternnienait aussitôt sous boime..escorte -de cavalerie. L'avocat,général fut airisitransporté au château de Miolans, alors prison d'Etat,-enfermé:/dans un cachot. dont il ne devait point sortir et souriiis au secret. On daigna enfin lui apprendre le motif de son incareération, et qui était la. fameuse, lettre dont les termes constituaient une .''offensé grave envers un corps établi. Le marquis de Sada ■ lui, faisait expier, à cette occasion, .'son .Opposition et son .patriotisme. Du moins Gàrbiliion put-ii se dire que sa conscience était tranquille et qûé.souffrif ainsi était pour lui un titre de gloire. Ses services, sa .dignité ne pesaient-il pas plus,que certains défauts dé caractère qu'il, pouvait avoir ? Cet internement lui fut particulièrement dur, car on-.le soumit à un régime qui n'était poirit; celui réservé aux gens amenés à. Miolans eri vertu des lettres dé'cachet. Pour eux la prison était douce, témoin ce qui était arrivé récemment aux hiepibres de la Dëlégatipn. emprisonnés pour avoir trop vertement protesté contre/un ordre du gouverneur. Pour lui ce fut la cellule. .:-

Dès qu'à Chambéry on sut l'aventure—-et le .bruit en courut immédiatement — ce fut une stupeur générale,puis Une indignation qui. se manifesta ouvertement. Le Sénat Sentit que le coup allait plus loin que là personne du chef du Parquet et que lui-même était visé. Malgré là fâcheuse impression produite," M, de Sada rriâintirit. sonprisonnier ; dans son Cachot durant cinquante-deux jours, après lesquels, jugeant la punition suffisante, il lui rendit/la liberté. Gàrbiliion rentra donc dans Chaihbéry où son retour fut sensationnel et devînt l'occasion; d'une telle manifestation ;de 'sympathie de là .part de la foule ;eoUruë/à/safencqntre, que le gouverneur se crut tenu d'en iriformer la cour de Madrid. G'est alors que le roi jugea bon d'interfoger le Sénat et de lui demander un rapport sur les événements. La Compagnie, heureuse de l'occasion qui lui était offerte,


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ritriféra comme nous le savons au désir dé Ferdinand VI, et après lui avoir exposé les faits et justifié l'avocat général, aborda la question des commissions militaires. Si, sur ce dernier point, le roi donna satisfaction aux magistrats, ce ne fut point sans faire retomber tout le poids de sa mauvaise humeur sur le comte Gàrbiliion et lui avoir donné complètement tort dans l'affaire des avocats.

; ; Ce n'était pas tout, et Tes sénateurs avaient eu d'autres vexations à subir, qui les atteignaient assez durement Chacun en son'particulier. Les traitements qu'ils recevaient pdur l'exercice de leur charge n'étaient point brillants et nous feraient sourire de pitié, mais à cette époque ils constituaient un revenu. Don Philippe n'avait rien voulu changer à l'administration du pays, disait-il,: cependant, tout comme l'Intendant militaire oubliait de payer les réquisitions faites pour les besoins de l'armée, son gouvernement de son côté négligea totalement et assez vite de payer les dépenses afférentes au Sénat. Non seulement les magistrats rie recevaient rien pour leur compte,/niais il en était de même pour tous les employés de la Compagnie et les frais divers de service et d'entretien. En fin de compte cette négligence représentait environ 40 mille livres par an. Au bout de deux ans de ce régime les sénateurs, par trop lésés, adressèrent une timide réclamation au ministre de l'infant, M. de la Ensenada. Mais à l'époque, il se trouvait' en Espagne, eri mission extraordinaire, et c'est à Aranjuez que la requête lui parvint. Sans douté il en fut ennuyé. Il était toujours fort aimable avec les autorités et la haute société de la Savoie, et il eût voulu faire droit à la si.juste réclamation qui lui était présentée. Mais niai gré tout l'argent que Ton soutirait du pays, les caisses étaient, vides, tant était grand le gaspillage du gouvernement dé l'infant. Tout Tor était absorbé par les frais delà guerre et la satisfaction des. appétits espagnols. M. de là Ensenada s'en tira lui aussi avec de belles pâroles;et des excuses, assurant que dès qu'il le pourrait il ne manquerait pas d'expédier dès ordres pour le paiement des émoluments en retard. Assurément la mission de M. de la Ensenada absorbait toutes les pensées, du 'ministre, car les magistrats ne-, reçurent absolument rien de ce qui leur était dû. Les mois passèrent et Tannée 1747 commença. Le président Sclarandi Spada renouvela alors la demande dans une lettre empreinte delà plus grande dignité. Il voulait,..en s'adressant au gouvernement, se mettre hors de causé luirinéme, offrant


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d'abandonner son propre traitement, voulant.'.montrer p@r là qu'il ne songeait qu'aux autres en écrivant sa réclamation. Puis il mettait en parallèle les millions que les Espagnols retiraient annuellétnent de la Savoie— cinq millions ! — et la maigre somme nécessitée par le Sôfyicè du/Sénat. Il montrait la misère à laquelle étaient réduits les.eiripTbyés sùbàltetnës. Enfin, cho'së incroyable, les détenus; "dans les prisons étaient abandonnés complètëlrient. On lès Oubliait. Les, gardiens ne pouvaient plus rien leur-dpriner, sinon par charité, ni pain pour se nourrir, ni paillé ribur se coucher. -Cette requête produisit une certaine: impression, et.sans retard on songea aux prisonnière, car il était scandaieux de laisser mourir de faim des gens privés deliberté, incapables de se nourrir eux-mêmes. Pour le reste, le président Selarandi avait recueilli une fois dé/plus dès,paroles et des promesses, et c'est; alors qu'il réussit à quitter Çhànibéry pour gagner Turin. Les sénateurs savoyards continuèrent de,rendrela justice àleurs frais.


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CHAPITRE VII

LES VUES DE L\ FRANCE SUR LA SAVOIE

On n'a pu manquer de s'apercevoir au cours de ce récit que la bonne entente n'était point la règle générale entre la France et l'Espagne, «quoique les deux puissances se fussent alliées pour faire la guerre ensemble. Les deux cours étaient bien unies par des liens de famille, mais on sait combien rares sont les souverains qui leur sacrifient les intérêts de l'Etat. Aussi nous avons pu constater, dès le début, malgré la sympathie qu'ils pouvaient avoir l'un pour l'autre, une hâte moins grande à se mettre en campagne chez le roi de France que chez le roi d'Espagne. Si tous les deux voulaient combattre l'Autriche, les motifs qui les guidaient n'étaient point les mêmes et, il pouvait arriver que ces motifs fussent divergents et opposés et par suite devinssent des sources de mésintelligence. Nous avons ainsi dès les premiers jours assisté à ces négociations sans fin entre le roi Charles-Emmanuel et la France. Tandis que celle-ci observait cette demi-neutralité aussi étrange que le traité provisionnel du roi Charles était lui-même et que les Espagnols avec une hâte fébrile s'implantaient en Savoie. Plus tard, lorsque les armées françaises coopèrent avec les troupes espagnoles, ce sont des tiraillements continuels entre le marquis de La Mina et le maréchal de Maillebois d'abord, le maréchal de Belle-Isle ensuite. On ne s'entend pas sur les plans de campagne. Si Ton est d'accord pour attaquer le roi de Sardaigne en Piémont, les uns tiennent pour une manoeuvre par le littoral de la Méditerranée, les autres par un franchissement des Alpes par les vallées du Dauphiné. On imagine facilement les discussions provoquées par ces divergences de vues avant de se mettre en campagne. Elles furent parfois orageuses, carie marquis de La Mina était d'un caractère arrogant, très infatué de sa personne, et lés Espagnols eurent toujours une grande méfiance à l'égard de leurs alliés français. La correspondance des maréchaux français avec leur ministre est édifiante à cet égard et les commentaires du lieutenant-général de Vault, qui fut, durant de longues.années, le chef de l'état-major de l'armée française au cours du xvme siècle, font absolument ressortir les divergences qui existaient tant entre


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lps chef s. militaires des deux nations qu'entre leurs gouvernements respectifs. Si bien qu'au cours de cettelongue guerre, on voit, non sans ironie, les mêmes plans de campagne successivement combattus ou prônés par M: de La Mina, parce qu'ils.sont proposés ou noii par les généraux français. C'est surtout le maréchal de Maillèboisqui eut à souffrir dans ses rapports avec le commandant espagnol, car il fut à la tête des troupes françaises jusqu'en 1747. Mais il faut avouer que lui-même ne se gênait point avec son collègue espagnol et lorsqu'un de ses plans ou une autre de ses mesures militaires lui paraissaient défectueux, tous les moyens fui étaient bons pour les contrecarrer et il ne se montrait pas en reste pour la chicane. Lui aussi savait discuter, refuser son concours sous un prétexte quelconque, recourir à son gouvernement pour faire courir les dioses en longueur. La vie des camps n'était pas drôle pour les alliés et lorsque l'heure de prendre les quartiers d'hiver avait sonné, chacun s'en allait de son côté en maugréant et fort mécontent du voisin. Brochant sur tout et contribuant à augmenter la mauvaise humeur des uns et des autres, l'ambition de la

. reine d'Espagne, Elisabeth Farnèse, la faisant se mêler des questions militaires avec une incompétence caractérisée et imposer sa volonté à M. de La Mina, .Caria reine convoitait le Milanais pour son fils don Philippe. Elle le voulait absolument. Et il arriva que cette question du Milanais fut en 1745 une cause de sérieuse mésintelligence entre. Français et Espagnols. Chez les Français,le ministre d'Argenson semble.prendre un malin plaisir à soutenir le maréchal de Maillebois lorsqu'il s'agit de modérer ou d'entraverl'ardeur des Espagnols dans la conquête dé la Lonibardie. Ouvertement il indique les moyens à employer pour gêner M. de La Mina. On sent que les vues de Paris ne sont pas les mêmes que celles de Madrid Surle Milanais. Si Elisabeth Farnèse y tient absolument, on sait qu'il estloin d'en,être de même pour le gouvernement de Louis XV, et dans sa" correspondance avec le maréchal de Mailleboisleministre d'Argenson se met délibérément en travers de la politique espagnole. Et pourtant, chose curieuse, cette année 1745 est celle des grands succès des alliés en Italie. Charles-Eriimanuel est battu. Français et Espagnols s'étalent largement dans la plaine du Pô d'Alexandrie à Modèné, et se préparent à hiverner en territoire ennemi. C'est le triomphe et les Espagnols veulent à tout prix mettre la main sur le Milanais

, et s'y installer. Quel/beau gage pouf traiter ensuite avec


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l'Autriche ! Mais les alliés, au lieu de se féliciter de leur victoire, de chercher à en tirer parti en la poussant le plus loin possible, se brouillent, discutent à perte de vue. Le maréchal de Maillebois. occupé à faire le siège d'Alexandrie, veut s'opposer à la marche du marquis de La Mina sur Milan et Pizzighettonc. 11 parle en militaire expérimenté et fait ressortir toutes les difficultés d'une opération entreprise en hiver (1745) avec des troupes fatiguées insuffisantes en nombre et une pénurie de ressources en munitions et en matériel tout à fait inquiétante. Le comte d'Argenson paraît enchanté de voir le maréchal exposer avec-tant de force et de netteté les raisons d'ordre militaire qui le font s'opposer au plan espagnol. 11 le pousse dans sa résistance, approuve ses raisons et il va dans cette affaire jusqu'à dire qu'il faut se séparer des Espagnols s'ils veulent persévérer dans leur projet,

C'est à la fin du mois d'octobre, alors qu'il assiégeait Alexandrie, que le maréchal de Maillebois cherchait à dissuader les Espagnols de s'engager dans l'expédition sur Milan. 11 fit alors parvenir un long mémoire à M. d'Argenson, où il exposait ses vues personnelles. Non seulement, il fut approuvé, mais la cour de Paris envoya aussitôt à Madrid une longue note dans laquelle elle reprenait avec force les arguments du maréchal et déconseillait absolument l'entreprise. Dans cette note un paragraphe du début mérite d'être spécialement retenu. 11 est ainsi conçu : « On ignore quelles sontles raisons qui ont pu occasionner un tel changement et on peut dire hardiment que ceux qui ont proposé le projet ordonné par l'Espagne dans les lettres des 16 et 19 octobre à M. de Gages par M. de la Ensenada, ne connaissent ni le pays, ni les vrais intérêts delà reine et deTinfantr ni d'assurer les conquêtes qu'il a déjà faites et par conséquent les établissements qu'on désire en Italie pour ce prince : .cette vérité est aisée à démontrer... »

En lisant attentivement ces lignes on sent que, malgré la courtoisie de la forme, la chancellerie de Paris lance une pointe acérée à l'adresse de la cour de Madrid. On n'ignore point les ambitions de la reine, ni son caractère ambitieux, et on lui fait entendre que la conquête du Milanais n'est pas encore faite et que les établissements, que l'on désire pour l'infant ne seront pas si aisés qu'on le suppose, qu'il y a peut-être un peu trop de hâte de sa part. La France tient-elle beaucoup à voir un Bourbon d'Espagne installé en Lombardie ? On peut se le demander. En tous cas,


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Madrid n'accepta aucune des raisons formulées par Paris ' et maintint son point de vue. « De tout ce qui vient d'êtredit, pouvons-nous lire dans sa réponse du 2 décembre, il résulte que le projet de pénétrer dans,le Milanais, loin d'être '■opposé aux règles militaires et politiques, y" est lé plus conforme. » Entre temps,;lë 16 novenibre,le ministre d'Argenson avait répondu au maréchal de .Maillebois et lui faisait connaître que le roi, approuvant toutes ses faisons militaires, ne voulait à aucun prix entendre parler d'une expédition sur Milan et « paraît déterminé, à lie pas consentir flU-'àucune de ses troupes passe au delà du Pô ». Le premier soin du général devait être, si les Espagnols insistaient, de ne pas prêter son concours avant la reddition d'Alexandrie. «Ainsi, Monsieur, écrivait le Ministre, insistez toujours le plus fortement sur le danger deTimpossibilité.de tenter aucune entreprise avant que, préalablement à tout, cette citadelle ne puisse plus nous donner aucune sorte, d'inquiétude: » . ,

■ Mais il faut tout prévoir,-même la;, reddition des places, et il ajoutait ces phrases suggestives:;,

« Cependant si, contre toute'apparënçe,lédëfaut de vivres ou qùelqri'autre incident qu'on rie-peut, préyoir avançait ; sa reddition et qu'il fallût s'expliquer'plus ; ouvertement avec Tinfânt et M. de Gagés, le roi juge à propos que pour lors: vous représentiez au prince que le projet d'aller à Milan ayant, été communiqué par vous. à.Sa Majesté, elle a. ordonné que cette affairé se traitât directement avec la Cour d'Espagne et que dans ces circonstances vous ne pouvez vous dispenser d'attendre les ordres que Te roi jugera à propos de vous donner à ce sujet. .Nous espérons que tout cela nous mènera assez loin pour gagriër les quartiers d'hiver, desquels la saison ne permettra;plus dé sortir. » C'est clair, le roi .et son ministre ne tiennent pas du tout à ce que les Espagnols occupent le Milanais;et sont fortement résolus à ne pas: leur prêter leur concours dans le cas . où Madrid passerait outre à l'avis de la France. Voilà une attitude curieuse et le diplomate est ravi de s'appuyer sur des raisons d'ordre militaire pour les justifier.., Mais il laisse percer le fond de sa pensée lorsqu'il Coiiseille.Tes atermoiements au maréchal et espéré que la mauvaise saison finira par imposer l'inaction. On sent que/chez lui la raison apolitique domine tout et se cache "dërfière/dës arguments "militaires. Mais qu'elle est-elle? En àuralt-il.parlé,, secrètement à M. de Maillebois ? En-tous cas sa correspondance


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officielle, n'en fait point mention, sans doute parce qu'elle .ne plairait guère à' ses alliés, si par une indiscrétiori elle parvenait à leur connaissance; mais on devine.une idée que Ton. ne veut pas dire ouvertement.

Cette idée n'est pas un mystère pour nous. La vérité, c'est que Louis XV songeait à donner au Milanais une destination toute autre que celle désirée par Tes Espagnols. Jamais le roi de France, à aucun momentdepuis le commencement de la guerre, n'avait'désespéré d'attirer dans son alliance le roi Charles-Emmanuel, et comme il n'y a peutêtre aucun exemple d'une guerre au cours de laquelle on ait autant négocié entre ennemis que celle de la Succession .d'Autriche, Louis XV ne se fitpoint faute d'avoir des agents auprès du roi de Sardaigne. Il savait très bien que ce dernier était uri fin politique et que tous ses actes démontraient que l'intérêt de son royaume était, le seul mobile de sa conduite. Ses hésitations avant de se ranger définitivement auprès de Marié-Thérèse ne le prouvaient-elles pas surabondamment ? D'autre part, il n'ignorait pas que la reine de. Hongrie n'était pas disposée à sacrifier tout le Milanais pour le prix dès services rendus par le roi Charles. Or, ajouter ce territoire à son royaume avait toujours été la grande ambition de ce dernier. Ne serait-il pas possible à la France de lé gagner à elle, de le détacher de l'Autriche enlui promettant ce pays si désiré dont onferait la conquête ensemble. On peut dire que ce fut toujours la pensée secrète du roi de France, quoique cette politique dût lui attirer le mécontentement des Bourbons d'Espagne, et Ton comprend qu'il eût soin de se cacher auprès d'eux de ces beaux projets. Les Espagnols d'ailleurs étaient très méfiants et il fallait être prudent,yis-àTvis d'eux.,"Les négociations "premières devaient se faire dans le plus grand secret. . Or, en cet hiver de 1745, Louis XV, en secret naturellement, proposait à Charles-Emmanuel III d'abandonner le parti de Marie-Thérèse pour se joindre à lui. Le roi-.de Sardaigne pourrait -recevoir le Milanais comme prix de son concours, car on ne mettait pas en doute que les Autri- > chiens fussent dans.ce cas chassés de la .Lombardie. Voilà qui éclaire d'une vive lumière la correspondance de M. d'Argenson avec le maréchal de Maillebois. Le ministre'était heureux de s'appuyer sur les raisons riiilitaires invoquées par Te maréchal pour empêcher les Espagnols d'envahir un territoire.dont il songeait à disposer on faveur du roi Charles ; voilà l'explication de cette non coopération qui


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devait être l'attitude à observer par la France. Les Espagnols avaient donc raison de se méfier de leurs alliés et M. d'Argenson n'avait point tort de prendre des précautions dans sa correspondance avec un chef d'armée.

Mais nous arrivons au point qui intéresse plus directement le sujet que nous traitons : de l'occupation de la Savoie par les Espagnols. Louis XV, s'il consentait à offrir au roi Charles une dépouille de l'Autriche, attendait bien tirer, lui aussi, un profit de sa combinaison, et ce profit n'était autre que l'annexion de la Savoie au royaume de France. Dès 1742, c'est-à-dire dès le jour où don Philippe conduisit l'armée de Sa Majesté catholique du Dauphiné dans les vallées de l'Arc pt de l'Isère, le foi de France avait conçu ce projet d'annexion et en avait par ses ministres poursuivi l'étude. Ce qui dut lui faire comprendre qu'il n'y avait là rien de chimérique fut sans aucun doute le malheureux échec du roi Charles en décefnbre 1742 et sa fatale retfaite au delà des Alpes. N'y avait-il point dans cet événement une démonstration militaire et politique de la position instable du vieux duché dans les possessions sardes dont le centre de gravité était repoussé loin au delà des Alpes, avec la perspective fatale de le voir se déplacer de plus en plus vers l'Est. Et la France songea à tirer part! de cette situation. Mais Louis XV ne voulut s'engager dans cette voie que peu à peu, avec prudence, avec la sage lenteur en usage à l'époque et qui était une sauvegarde même pour les diplomates les plus expérimentés. Avant toutes choses il estima qu'il fallait se renseigner complètement sur la Savèie, tant au point de vue administratif et économique qu'au point de vue politique.

Songeons qu'au même moment les Espagnols occupaient le pays : ce n'était certespas à eux quel'on pouvait s'adresser et pour de bonnes raisons; l'enquête ne pouvait être conduite qu'avec prudence et par quelqu'un expérimenté ne résidant pas dans le duché.

La France est le pays où l'on peut trouver les plus grandes ressources en intelligence et en dévouement, et il faut rendre cette justice à ses rois que presque toujours ils surent s'entourer de ministres dignes de leur tâche, et que ces derniers découvrirent les agents capables de servir avec le plus de zèle et de finesse. C'est ce qui eut lieu en la circonstance.

Genève, toute proche de la Savoie, avec laquelle elle entretenait ' des relations suivies, était vraiment le poste


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rêvé' pour un observateur. C'est donc là que, dès 1742, fut envoyé M. de Bonnaire, directeur des fermes royales à Châlons, avec mission de se renseigner et de faire parvenir un rapport circonstancié au ministre. En ce temps, on n'aimait point bousculer les gens et Ton appréciait le travail bien fait. C'est à la fin de 1744, plus sûrement éh 1745, que M, de Bonnaire fit parvenir le rapport qui lui avait été demandé, Il lui avait fallu près de deux ans pour accomplir une oeuvre pour laquelle d'ailleurs M. d'Argenson ne ménagea pas les éloges. Ce rapport, découvert par hasard en 1867 chez un bouquiniste parisien par M. Ducis, a été publié par lui dans laiReuue Savôisienne de 1870. Il ne manque pas de saveur tant à cause des rernarques nombreuses qu'il contient que parles annotations faites par M. d'Argenson lui-même à qui le rapport était adressé, ce qui montre le souci avec lequel le ministre se documentait sur la Savoie elle-même et aussi ses occupants les Espagnols. De ce rapprochement on pouvait tirer un enseignement salutaire. Quels moyens: M. de Bonnaire employa-t-il pour parvenir à ses.fins ? Cela nous Tignorùns, mais il dut avoir denombreux correspondants, voyageurs dont il n'a pas donnéles noms et qui l'ont abondamment documenté, et aussi des Savoyards qualifiés par leur situation ,pour le renseigner sûrement. C'est un compte-rendu complet et détaillé qu'il envoie à son ministre à Paris. Il ne néglige pas de faire une description géographique du pays avant de signaler lés productions du sol "et la valeur des terres, il étudie sommairement là façon dont la justice est rendue et la police faite. Puis, il arrive à T'expose capital de la situation financière ,; il dresse un état détaillé des ressources que se procurait le roi de Sardaigne en Savoie et arrive ainsi au total dé 1.988.000 livres, d'après les chiffres officiels qui lui ont été fournis. En passant, et d'une façon rapide et très claire, il parle du cadastre qui fut commencé en 1727 et en expose le mécanisme et les avantages. A lire Tannotatiori qu'il fit à cet endroit, on voit combien M. d'Argenson fut intrigué par cette innovation et comprit en même temps le parti merveilleux que Ton pourrait en tirer au point de vue des impôts. Mais il rie se faisait aucune idée du volume de papier que représentait ce travail, car il écrit dans la note en question: « Il ne faut rien épargner pour se procurerle plus proriiptement possible des copies correctes et exactes, tant de ces cartes distinguées par paroisses que des sommiers auxquels elles ont rapport... Il y a lieu d'espérer qu'en commençant


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dès à présent "cette importante Collection, tandis que les -Espagnols sont maîtres de ce-pays, oh aura le temps peïidant qu'ils y demeurent de rassembler le tout. »

Le ministre ne se. faisait pas une idée du travail demande; Mais cela prouve que M. deBpnnaire s'était procuré un nombre respectable de correspondants qui pouvaient travailler facilement à Tinsu des Espagnols. D'ailleurs, nous avons exposé précédemment l'intermittence de l'occupation du pays par ces derniers, ce qui occasionnait fatalement des relâchements dans leur surveillance.

Or, c'était précisément le cas depuis Tannée 1744 et.il .est intéressant, de constater le travail en sous-rriaîn que:la. France faisait, en Savoie et qui" nécessitait dé sérieuses àcointances dans le pays.

Sans doute, sur le point spécial de la copie du cadastré, M. de Bonnaire né put .satisfaire M: d'Àrgenspri ; mais;.il ne manqua pas de faire ressortir la répercussion de cette mesure sur une oertaine Catégorie de personnes. On le sait, la confection du cadastre avait eu pour conséquence de faire subir des taxations aux gentilshommes jusqu'alors , exempts.M. de Bonnaire écrit : « L'on se persuadera aisément que les gentilshommes confondus par cette taxe avec les roturiers ne demeurèrent pas dans le silence ; ils firent, en effet, des représentations au roi ; mais elles ne furent pris favorablement écoutées. Cet événement a un peu refroidi leur zèle et leur attachement à sa personne. Ils necraignerit pas même d'en faire l'aveu- à leurs amis:dans leur particulier, » Voilà ce qui dut fort intéresser le ministre. Maisson agent à Genève sait aussi bien observer Tes Espagnols etil expose què'.« ces Messieurs savent extraire annuellénient de, « la Savoie 3 millions 998 mille livres outré le logement, la « viande.et l'ustensile que lés habitants des villes et de la « campagne sont obligés de fournir en nature aux troupes « qui occupent le. pays et. non. compris 100.000.quintaux de « paillé pour les chevaux ». Pour le coup M. d'Argènsonn'en revient pas et il ne peut s'empêcher de.rioter : « C'est une chose presque incroyable que ce pays puisse suppûfterune augmentation aussi Considérable. Quel effet, quelle sensation une surcharge aussi forte opefe-t-elle sur ce pays et ses habitants ? Sans doute que la dépense des troupes et l'argent qu'elles y portent aident à supporter cette surcharge. Cependant il est constant que depuis un an il y a bien peu de trpupes en Savoie et certainement elles n'y dépensent pas la totalité de ce que le roi d'Espagne tire du


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' pays. » Mais après cet étonnemèrit, le diplomate retrouve; son esprit réaliste etil se demande si 1 es; inipositiqns de don Philippe étant exagérées, celles du roi dé.Sarâaigne ne sont point trop faibles. Il y aurait dope un chiffre moyen à trouver. C'est intéressant à connaître puisqu'on a des visées sur la Savoie. Aussi M. d'Argenson ajoute : « On demande à M; Bonnaire ce qu'il en pense, mais on voudrait avoir un

. avis raisonné. »

Il serait intéressant de suivre l'agent, français dans les remarques qu'il fait sur lé commerce, l'industrie, les partis que l'on pourrait tirer dés ressources du pays ; ce serait sortir de notre sujet. Mais il est nécessaire de faire ressortir le côté politique du rapport. Là il faut citer textuellement M. deBonnàire,caf ce serait amoindrir la force dé sesobservations que d'en donner un résumé, ou un commentaire. 11 écrit donc : « S'il est vrai que pour faire fleurir un état «grand ou petit et y; procurer l'abondance,Ton doitypro« tégef le Commerce, favoriser lés arts et métiers, y faire des « établissements de différent genre et exciter par toutes sori« tes de moyens l'industrie de ceux qui l'habitent, l'on doit « dife que les ducs de Savoie, depuis qu'ils sont devenus «souverains eh. Piémont, n'ont fait aucun usage de cette « maxime dans cette première partie de leur domination et «qu'ils ne l'ont plus regardée pour ainsi dire que comme un

-«ancien patrimoine qui leur procurait ënviron.deux millions « dé revenus sans yfiëndépènser .et dont ils tiraient au besoin «de bons officiers rit de braves soldats.

«Au reste, cet oubli de la Savoie a été moins l'effet d'une

. « indifférence des souverains pour le pays et ses habitants « (dont ils ont connu en tout temps l'attachement et la « fidélité) que delà mauvaise politique des-ministres pi ë« montais et delà jalousie de la nation contre! es Savoyards. «"Ces deux peuples, quoique sujets du même prince et gou« vernés par lésmêmes lois, diffèrent si fort parleurs usages, « leur caractère, les civilisations- et les moeurs qu'il n'a ja« mais été possible au roi Victor de faire cesser l'antipathie « qui: règne entre eux ; elle est. même parvenue à un tel « point qu'un Savoyard parle réellement bien d'un Piérrion« tais et qu'un Piémpntais trouve du plaisir à dire du mal «d'un Savoyard. ■■■■"■

« Outre l'époque qu'on vient dé citer et auquel il convient « de remonter pour connaître que les Savoyards privés de la. « présence de leurs souverains et de leurs faveurs, du moins « en ce, qui aurait pu tendre au bien général du pays, ont


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« été en quelque façon forcés de regarder sans émulation «les arts, le commerce et l'industrie, quoique persuadés « que ce sont les seuls.moyens .pariësquels les sujets d'un , «Etatpeuvent s'enrichir ; la rareté; dé. l'argent causée par « l'exactitude avec laquelle les ministres de Turin ont tou« jours tiré de la Savoie les deux ihillions. ou environ « qu'elle produit ordinairement au roi, sans y laisser aucun « fonds que celui-ci destiné pour Tacquittem ent des charges « locales dont l'objet ne monte pas à plus de 150.000 livres « par an achève de les décourager en toutes choses, » ■■

Il disait encore :

« Comme les ministres piéniontais ne changeront pas de « système en ce qui concerne l'administration de la Savoie, « supposé qu'à la fin de la guerrel'Ëspagnela rende au roi « de Sardaigne, il y a lieu de croire qu'elle ne sera jamais au« trement qu'elle est; mais s'il arrivait qu'elle fût cédée à la «France, ce que les gentilshommes du pays, et tous les". « Savoyards ensemble paraissent désirer, moins par défaut « d'attachement pour leur souverain que parce qu'ils se « persuadent qu'il en serait amplement dédommagé par « une augmentation à ce qu'il possède déjà en Italie, il y « aurait lieu d'en tirer bon parti, et Ton croit ne rien hasar« der en assurant que dix ou douze années suffiraient pour .« en augmenter considérablement le fèvénu. >>

Et il. terminait :

« Le clergé en Savoie n'est pas plus riche que la noblesse « et le tiers-état et c'est peut-être pour cette raison que les «ecclésiastiques y sont plus modestes et plus réguliers . « qu'ailleurs. »

Certes, M.-d'Argenson pouvait être satisfait rie son agent et les éloges qu'il lui décerne sont mérités.

Ce rapport achève de.jeter la lumière complète sur ce qui, au début, paraissait étrange. C'est au commencement ou au milieu de l'année 1745 que parvint à Paris!e compterendu de M. de Bonnaire II est soumis à un examen attentif; des renseignements complémentaires sont demandés, puis le projet est mûri et à l'automne, au moriient où les alliés sont vainqueurs en Italie, il est à point. On; se décide alors à faire des ouvertures à Charles-Emmanuel III. Les tiraillements entee Français et Espagnols à un moment où le succès devrait les unir s'expliquent donc tout naturellement, et les points obscurs des lettres de M. d'Argenson au maréchal de Maillebois deviennent tout à fait lumineux. .


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Pour quelles raisons le projet élaboré par Louis XV ne put-il aboutir ? La faute en fut-elle au roi de Sardaigne, rendu méfiant à l'égard de la France et trop engagé envers la reine de Hongrie qui lui fit alors de belles promesses ? Faut-il croire que Louis XV poursuivit mollement les négociations commencées ? Toujours est-il que le roi de Sardaigne resta fidèle à l'Autriche et que jusqu'à la fin de la guerre Français et Espagnols ne cessèrent de se quereller tandis que la Savoie attendait impatiemment d'être délivrée de ses oppresseurs.

On peut dire que la question de la Savoie, qui devait au siècle suivant recevoir sa solution, avait été sérieusement posée et un historien averti, observateur consciencieux, qui .fut quartier-maître- général de l'armée sarde à la fin du XVIII 0 siècle, le marquis Costa de Bcauregard, a pu justement écrire à propos delà désastreuse retraite du roi Charles en 1742 :

« Aussi depuis lors ne repassa-t-il (le roi) plus jamais les « Alpes et ne considéra-t-il plus ce qu'il possédait au delà « de ces montagnes que comme un domaine qui devait lui « échapper un 'jour. »

C'est la justification de la politique de Louis XV.


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CHAPITRE VIII'.;:

SAVOYARDS ET .ESPAGNOLS

L'étude des rapports entre Savoyards et Espagnols ne serait pas complète si nous ne tentions de pénétrer un peu plus profondément dans l'âme des populations, de voir si des tentatives rie furent point faites pour échapper au joug de l'oppresseur puisque par la voie officielle on ne pouvait rien obtenir, de chercher ce que pensèrent Tes bons boufgeois de cette triste époque, et si l'occupation étrangère si longtemps prolongée n'amena pas dé curieux points .de contact entre eux et les troupes de don Philippe. Il nous a paru bon dans ces divers ordres d'idées de retenir quelques faits caractéristiques qui achèvent de donner à la domination espagnole son aspect véritable.

Après l'insuccès des démarches, officielles auprès des pouvoirs publics pour"obtenir une atténuation aux maux dont souffrait le pays, bon nombre de personnes pensèrent qu'un meilleur résultat pourrait être obtenu en faisant parvenir au roi une supplique: par une voie détournée, par exemple'pari'entremise d'un homriie de qualité, bien vu de la cour de Madrid, et animé d'un grand dévouement pour la chose publique. Ce fut le motif de l'ambassade Officieuse du comte de Conzié/des Charmettes auprès, du roi Ferdinand VI.

François-Joseph de Conzié, comte de Chanaz, seigneur des Charmettes, appartenait à la vieille noblesse de Savoie. Sa famille avait eu de nombreux membres qui s'étaient signalés dans l'armée ou dans les diverses charges qu'ils' avaient remplies. Son père, Edouard de Conzié, officier au service de la France, puis capitaine aux Gardes de Sardaigne, avait épousé Louise Favre, darne des Charmettes, et c'est ainsi que nous trouvons le comte François-Joseph possesseur d'une maison en ce lieu, maison pour laquelle il a une prédilection particulièfe,, où il s-est créé une sorte d'ermitage avec une bibliothèque bien choisie, afin d'y passer des heures longues et douces. Mais il n'est point un sauvage, car il aime le monde qu'il: fréquenté assidûment, et Ton sait par son protégé Jean-Jacques Rousseau, combien était aimable etpolicéela société chambérienne de l'époque. M. de Conzié était un fin lettré, mais il aimait aussi la vie


' riv;.-/;:: :--;:;; 'rit;:'.; v.;;.;;:,;.LJ.;213,i--,..-;.. ■■ ri;.:/,/;;//ri-:;,'/;'-:

réelle, ThistpifèMa .politique,,et,; suivant la mode dutënips, prenait .égaléîriènt goût aux sciences, La lecture du catalogue dé sa bibliothèque est édifiaiite à cet égard, rit Toit voit que Tagficultufe occupe unêlârge placé dans sa pensée,v

riSes relatioris/étaient nombreusesf, tant en Savoie"; qu'en; ;France;."êt;iî:sâyâit se faire apprécier de tous ëëuxrioii'il

'. fericriritrâil,;,iHbriim.e, du riionde/jaceompli, ;sa chant/goûter

■ ■l'amitié â'ripmririës ;qu'il réunissait,en des cercles'agréablesdânë sa bibliothèquedèsCharmettes ou dans leyastéet,beau salon de spri/hôtël de la nieCrOix-d'Or, hôtel un péuvieùx

;êt un peu .sombre, il était, parvenu à l'époque"qui;.nous occupe, après/avoir nierié une existence toute de.,calme -et : .dé .sourires. Il était alors dans lafdrce de l'âge et lâplénitude de son iritèlTigènçe. ÀusslMofsque les Espagnols/ s'imri plantereiit en/SaVoie,né tarderèntrils point deleremàrquér,. M. dé Cbrizië jouît de la considération de Tinfant^/etsës

.-■' rélâ-tioris àyërilës gêntilshôniriiësMé la cour, lés- génëfâux;ot les- iriinistresrifurérit des plus cordial es. Honoré/eoninïe : il. Tétait, son, nom- fut eolpof te//favorablement : jusqu'à la Cour dé Madrid.;Mais M. de Conzié était un sâgé,:rin.philosophe, qui/ne se laissait point, griser par la faveur, ; et qui savait entendre les plaintes de; son pays. Aussi; tout.natu- , rellement, lorsque ses compatriotes, rebutés parl'insuccès

. des' démarches officielles entreprîsës/par le Sénat, voulurent -

: tenter d'aborder- directement/pfe/uri; délégué; le roi: :Fefdi"

:Fefdi" ; VI, Mi- /dé Conzié fut-iT/upànimeinent; désigrié/ipour-, remplir cette.:-mission. Les. membres;"de la noblesse; ri'hési-ri tèrent pas/plus; que ceux, dé là /Délégation, et,;obéissant, au'voeuaïnsi'exprimé, Conzié,. sarisprévenir.le gouverneur de Sada — qui l'en eût sans doute ênipêçhé — .franchissait

Ma. frontière, du:Pauphiné au mois, de septenibre; 1740, et

/prenait lé chernin de l'Espagne.'.'■Peut-être le roi ignpfait-iT la détresse de la Savoie et son.eritburàge le cireonvenàitril ?

/Le délégué>des: peuples de S&pfyify comme ;s'intitulait Tuiiriênie/Conzlëy-allait

Tuiiriênie/Conzlëy-allait Ferdinarid.VT,.:;;:'/

C'est le 4 pctobreique notre ambassadeur arriva a Madrid.

Il n'était point un inconnu à Ta cour, où il allait retrouver

bon; nombre;Me riobles Espagnols qui, en 1742, avaient

; accompagné don / Philippe en Savoie, et. notammeirt/Té marquisdelaEnsenada, actuellementministre des finances'; de: Sa Majesté catholique. ; Ses relations avec lui, à Chain-.

: béry, avaient/été parfaitement;/eprirtoises, .cordiales niêmê,. car. on sait combien les -Espagnols- s'étaient mis/rin/ifais auprès dëia-hélle société de Teridréit. Aussi} dès lëlëridé-


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main de son arrivée, n'eut-il rien de plus pressé que de demander au ministre une audience qui lui fut immédiatement accordée. L'entrevue fut empreinte de la plus grande aménité, et le marquis se montra on ne peut-plus charmé de retrouver Conzié. Assurément on dut rappeler de nombreux souvenirs des soirées chambériënnes, mais notre ambassadeur n'était pas venu pour cela. En cours de route, il avait rédigé un mémoire résumant tous les desiderata de ses- compatriotes, se réservant de bien faire ressortir de vive voix la situation de son pays. Il le présenta à M. de la Ensenada qui l'approuva fort. Vraiment ce "dernier aimait beaucoup la Savoie et ne souhaitait rien tant que l'amélioration de son sort. Le comte de Conzié en éprouva un grand soulagement, car,instruit par l'expérience, il avait abordé le ministre avec un certain scepticisme. Les encouragements et les belles paroles lui furent prodigués. Allait-il trouver un appui sérieux en M. de la Ensenada ? Il le crut un instant lorsque, ayant vu le ministre des affaires étrangères, M. de Villarias, il en reçut l'accueil le meilleur et les marques du plus grand intérêt pour la mission dont il s'était chargé. L'espoir entrait un peu dans son coeur, et il relisait encore son mémoire qui pouvait se résumer dans les quelques réclamations suivantes : '

1° Revenir pour la Savoie au régime-établi par ses-souverains légitimes ;

2° Payer les réquisitions opérées depuis 1742 ;

3° Se contenter à l'avenir de la capitation qui représentait déjà un si lourd fardeau, à peine supportable, et supprimer toutes les prestations en nature ;

4° Payer les maigres traitements qui. étaient dus depuis l'occupation espagnole et qu'on avait totalement négliges.

N'était-ce pas légitime de demander ces simples ariiéliorations ? Les ministres eux-mêmes en convenaient après avoir conversé avec lui. Il lui restait à voir le roi. Sa première audience ne se fit point attendre, puisqu'elle eut lieu le 10 octobre, et là aussi, après le compliment d'usage, il eut la joie d'entendre une réponse bienveillante de Ferdinand VI qui parut s'intéresser au sort de la Savoie. Le roi souhaitait le soulagement des populations de ce pays. La reine, à laquelle Conzié présenta ensuite ses hommages, le reçut avec grâce et lui demanda des nouvelles de son pays, marquant par là que son sort ne lui était pas indifférent:

Pourtant M. de Conzié, en homme qui conriaît l'esprit des cours, instruit par l'expérience de la vie, n'osait faire un


■ :-;;-:■' -.".:■ : /; . -— .1.D5- -- ■.';.;■ ■ . ri.'/ : ri.

fond absolu sur les,belles proiriesses; qui lui étaient faites, ni se laisser aller à-un optimisme :bëat. C'est ce qu'il s'empressa d'écrire à. ses amis Me'Chambéry en leur,narrant ses, premières entrevues.'M. de Conzié avait beaucoup lu, beaucoup/yri} beaucoup;:appris,/,/;;; :,

'/". n avait Certainement raison de ïriripoint crier: victoire, car en politique et en diplomatie les promessesne comptent guère./Seule vaùt.lâ' réalitédes actes, et il y a'-si loin de la/ coupe âuxlèvres ! Lés milieux de diplomates ou de ministres sontrin/mouveriierit perpétriël, soumis aux influences lés plus diverses, à la-nierci Mes; événements qui'MëfbritM'dpi-, nion émise lavéille^ Les pbints.de vue changent chaque jour ; l'intérêt /personnel demeure. Si donc M. dé Conzié n'était point rebuté il se .gardait de. confondre lès paroles avec Tes faits, il ;ayairi grandement raison de penser - dé; la sorte, "et/il, se mit : suite à élargir fcercle Me -ses; amitiés

ri—ce/qui lui'fut: facile --afin/de se créer des syùipàthies,: et des. protecteurs-poissants/ qu'il pourrait., intéresser à sa cause,;Rien ne lui-coûta,ni les Réductions de sa cpriyensâtion, ni Tris fréquentations mondaines, ïii Tes cadeaux qu'il

'savait distribrier:rivec: àft./0ué ri'eutTl pas fait pprif sa patrie. ! Ce. gentilhomme Isolérin Espagne, dans un-nlilieu. en général.indifférent, parfois hostile, malgré les soutires qui lui. étaient prodigués, puisait sa force dans son patriotisme et voulait: aller jusqu'au bout de sa mission/-quelle

..qu'enfût l'issue: Et rentré/dans sa Memeure.i} /écrivait dri : longues et intéressantes lettres;toujours ehipreiriteridu sens

- des/réalités, Conirrie il connàîtles hommes ! Après ies,èhtrevues avec les ministres, après Taudierice royale, après avoir été congratulé paribus, est-il assez"maître de sa pensée pouf écrire. ririRien ne/me. coûte,;riuoique je sois ie;seul qui.ri-Qse:' :mé'flafterd'un lièureux succès :>> ? ri/.';//.;;/

.'ïï: "n'àyàit. point-'tôrt''.de:'"'smbntrer pareil scepticisme, car, bien peu detëmps après s.bn arrivée à Madrid,, fljulétâit facile dé voir-que. malgré les sourires et lespârblés%enveillantes^pri/hé; se liâtâit pas; de lui -donner les assurances: qu'ilétait; vérin chercher/ Mieux que cela, M, de la Ensenàdà, qui desTe premier jour lui avait manifesté, un péri bruyamment peut-être, sa sympâtliie, Técoutait d'une oreille; distraite,-éludait habilement. Tes questions qui lui /étaient poséés/Ml se faisait /fuyant; et finit mêrné par /refuser des audiences; ll-étàit mâniféste/qu'il vo,ulaitlasser'la Ténacité/ du .député savoyard, mais ce n'était point facile, car M. de Conzié avait bien':,Tentétemerit proverbial de sa race et s'il


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se montrait un peu méfiant quant au résultat de sa mission, il était parfaitement résolu à épuiser tous les.moyens pour la faire réussir. Quel qu'en fût le. résultat il tenait à rentrer en Savoie là tête haute après avoir fidèlement accompli son devoir.

Pourtant le marquis de la Ensenada voulut essayer encore d'amuser le gentilhomme savoyard qui lui demandait une intervention auprès des autorités espagnoles en Savoie ; il écrivit donc à l'intendant Mon Amorin que le roi avait l'intention « de traiter avecdoueeur les peuples du duché: de Savoie et.de faciliter tous les soulagements que les circonatances pouvaient permettre »: C'était certainement un . acte, mais Pacte d'un diplomate qui ne veut rien dire, ni rien faire et qui laisse tout soigneusement dans le vague. Don Amorin dut être bien fixé sur la conduite à tenir à la réception de/ce message ! Et Conzié fut obligé de s'en contenter malgré son insistance et ses demandes d'explications..

Décidément; on ne voulait rien faire pour la Savoie, et' le député du duché pouvait s'apercevoir que le sort de son pays intéressait de moins en moins la cour. La raison en était toujours celle que nous ayons déjà indiquée à propos des démarches du Sénat. L'année avait été mauvaise en Italie pour les armées franco-espagnoles, obligées de se replier en Provence sur le territoire français. Le roi Ferdinand VI considérait avec amertume un échec d'autant plus humiliant qu'on s'était cru plus rapproché-du but parles victoires précédentes. Ce qui se passait en Savoie l'intéressait peu et même il éprouvait un sourd ressentiment dont il n'était point fâché de faire supporter 1 es conséquences aux anciens sujets de Charles-Emmanuel. Aussi M de Corizië était-il un gêneur à Madrid et on l'évitait. Ce.qui ne l'empêcha pas un beau jour de décembre de se plaindre avec force auprès de M. de la Ensenada qui montrait maintenant une attitude si différente de celle dudébutdeleursentretiens. Le ministre rie pouvait eh disconvenir et pour se justifier déclara légèrement que les circonstances n'étaient plus les mêmes. . "

Enfin, pour achever de le fixer sur la bonne volonté de Madrid, le-nouveau ministre des affaires étrangères, M. de Cafyàjal, lui dit en termes polis que si lui-même était bien vu à la cour, il n'en était pas de même de sa mission, et que tout autre quelui eût été traité d'une façon beaucoup moins aimable. M. de Conzié comprit qu'il n'avait rien à attendre pour l'adoucissement du sort de ses compatriotes, mais il


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se demanda s'il ne devait pas faire une nouvelle tentative auprès.du roi et s'y résolut. De nouveau il rédigea un placet et obtint une audience au coufs de laquelle il le.-lui remit, A son habitude Ferdinand V] se montra fort courtois, mais pour le placet se contenta de dite qu'il, le lirait et s'en, occuperait. Au sortir Me l'audience, Conzié écrivait à son ami l'avocat Perrin : « A vous parler en confidence, j'en espère peu, bien que j'aie des âniis dé tous étages en mouve111 ent, » Et il songea à faire ses préparatifs de départ.

Auparavant il voulut chercher encore dé quelle façon il pourrait servir la cause de son pays, et il songea qu'il serait peut-être de bonne politique de demander au roi l'assurance de maintenir lès promesses de son père Philippe V de ne point faire payer deux fois aux Savoyards, en nature et en espèces,les fournitures à venir ou déjà faites dans le passé.. Après, cela M. de Conzié pouyait-il tenter autre chose ? Il ne le croyait pas et même il ne s'engageait dans cette nouvelle et suprême sollicitation qu'avec bien peu d'espoir. Et cependant' il ne demandait que la confirmation d'une paroledéjà donnée. Prolongeant donc son séjour à Madrid, il envoya au roi sa nouvelle Supplique rédigée en ce sens •et écrivit à M, de la Ensenada une lettre de transmission très polie et très ferme, toute de dignité, qu'il terminait ainsi : « Je supplie donc Votre Excellence de vouloir bien me faire marquer si Sa Majesté a révoqué les promesses flatteuses qui. furent faites aux Etats de Savoie par le roi Philippe V, de glorieuse mémoire. »

Cette démarche était fort habile et ne pouvait manquer d'embarrasser le roi et ses ministres. Elle exigeait une réponse nette, à, moins qu'on y opposât le silence absolu. C'est -cette dernière manière-"qui. fût adoptée par Madrid, et M. de Conzié ne reçut aucune réponse. 11 comprit Ce que cela voulait Mire. C'était un refus de ne plus s'occuper de ses démarches. Ainsi finit la mission de M. de Cbnzié. Prolonger son séjour à Madrid n'était plus utile et il reprit Te chemin delà Savoie. Ses efforts avaient été stériles ; son. ambassade, n'avait pas abouti, mais du moins avait-il la conscience d'avoir fait tout ce qui était humainement possible pour soulager sa patrie et avait mérité la reconnaissance de ses compatriotes.

Dès lors les Savoyards ne firent plus de tentatives auprès des autorités espagnoles. Ils n'eurent plus qu'à suivre les événements et à attendre de leur cours le salut tant désiré. Cela né les empêchait point de récriminer et les archives


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sont pleines de réclamations particulières adressées aux syndics, aux Conseils ou à la Délégation générale, qui prouvent combien le fardeau était lourd et combien les esprits s'aigrissaient. Les conversations ne faisaient que rouler sur la misère des temps et l'espoir de voir se terminer; d'une façon favorable cette guerre dont on ne voyait pas la fin. Quelques-uns exhalaient.leurs plaintes en vers plus ou moins bons, élégies, épigrammes que Ton se passait sous le manteau, qu'on lisait en petits comités amicaux, ce qui aidait à prendre patience, et Ton éprouvait un sentiment de vengeance quelque peu satisfaite à maudire en secret ces Espagnols insatiables.

11 existe une de ces pièces de vers —- bien médiocre il est vrai — mais vraiment curieuse dont malheureusement le nom de l'auteur est inconnu. Peut-être, puisqu'elle a été publiée à la suite des procès-verbaux du Conseil de la ville d'Annecy, fut-elle écrite par un bon bourgeois de la HauteSavoie, se piquant de littérature, un régent d'école comme pourrait le faire supposer un passage de cette poésie.

Elle a pour titre : « Gémissements des Savoyards sous la domination espagnole. »

Suivant la mode du temps notre poète est très versé en riiythologie, et il n'oublie pas, après avoir traditionnellement invoqué sa muse, de s'adresser aux dieux infernaux qu'il accuse d'avoir poussé les Espagnols sur la Savoie. Il n'est pas tendre pour ces derniers et pour soulager son coeur il les accable des pires injures :11 dit aux dieux des enfers :.

« Vous avez fabriqué les chaînes et les fers Dont malheureusement là Savoie est chargée ; Vous avez par malice et par haine enragée Fait venir de l'Espagne un peuple dont le nom Fut toujours accablé du plus triste renom. Vilains mangeurs d'ordure et dégraisse pourrie, Race ainsi que des porcs élevée et nourrie, Qu'on ne peut aborder sans se boucher le nez. Gens horribles à voir : les uns sont basanés, Les autres ont la mine et lé visage blême, . Et comme morts de faim, des faces de carême ; .- Ainsi mal fagottés ils ont!'esprit mal fait. »

Notre bon bourgeois sait manier l'injure et l'on sent qu'il en a gros sur le coeur. Il emploie les mots crus. Il accable de son mépris ses ennemis, et cela lui fait du bien. Après le beau portrait qu'il vient de nous donner, il s'attaque à


I esprit et ;au; coeur ; de fi®s "f aux :Jip;bl;ês chevaliers; 'qui sont; : pleins de brayad'g, de jactance/iÀ^

debas instincts.-Leurpatrie est ceïlëde don Quichotte,mais eux né lui ressemblent pas, car: chez .leur héros national :,

,'"■'■'.«'.. .toujours toutes ses aventures ..' /y :

-.■■:■ Tëndaiènf^à^p&Fef-l'eB-toitsétieëînjii-res.'' "•-.-'. Vous, loin dë.prbfiter d'une telle leçon, , 'i:[- Vous vous piquez d'agir de.tout autre façon.: ! Du héros sëùlementvoùs suivez,lâ conduite; .

Quand aû-lieudecombattré^ilifàûtprendre'là fyitè<;;:::i ;~ MaîsM : Vous né^bûs appliquez qu'à nelui laisser rien./»

Puis- la inallcë- Reprend son droit, et notre, bourgeois , poète^rappelle .iroïiiqùement lès périodes peu brillantes des expéditions" des/Espagnols : ::

': « Après avoir longtemps erré dans les montagnes : Ensuite deplusieursinutiles- campagnes,"; ' Chassés del'ltalie"ainsi que desïnoutons ■'•'■ .Sans y trbuyerd'ehdroità plantërses bourdons, :; /

''■:/: Vousaye^inSndé>nb;s'villes etixôp plaines;; ■>},■'.-' .-:■ ■■'■'.■ Afin de nous:sUcërjûsqu'aux os,^jusqu'aux veines. »

'Il veut ensuite faire lé récit des misères endurées. Mais. pour cela -— toujours suivant les habitudes reçues, à l'époque-^n fait un pressant appel à sa rhusë, pôur.qU'ellë l'aide a aller jusqu'au- bout de rénumétatiôn des maux dont. Souffre le pays. ;Gë rite accompli, il commence':

« Il nous faiii chaque jour; sans gu^onnous paye rien, y '■■:'> Contribuer'^fournir toute sorte de bien:: '.-:■..'■.". i "Paine^boiSyi^

r :: Ët'toùt ce qdf peut leur'être bon, être utiles :: : ; "."'' \-;-.'''■-Pôur'co']3iblë■'âêVHl^■heur/■.de;"dés'bl?ltibni'■ :'.:- ■:'."'Oii'iip:us/chara;€^d'"'impôts-,-de--Ca^itâti'on;.;^'

: Point de pitié pour nous ! Il no.usest nécessaire . ' De paj'er tous les ans pour subside ordinaire, 'Soit en taille bu tributs^ plu's de sept millions ! Peut-on le croire ? Il faut pourtant que nous payions. ! Ne pâraît-n pas même hors de vraisemblance ^Qu'ilfàillep^èf plusieurs mois par avance ? - Lachose;ainsi'sépasse;: à,peine:unintendant. '■', A-t-il donn^sbiiiordi-feet fait son/mahdement,;;' '; ;

.Que d.abordlêssoldats Seïnettent;èn:campagne ; Parcourant tour à tour la plaine;etia montagne,;


■■';... ':'■-%.-' -^.220 — ;-'-'"ji■-:,.■[■■■■;';'.--.r.

Jusqu'à.eô que lépauyre;âit pleinement'payé [:l Ou qu'à quittersbn lieu se soit déterminé. ; C'est peu que tout celaÎL'éffùrt de ces infâmes ;.■'. Tend à.déshonorer;] esfiÛës/ëtles femmes; ,'v-S ?

• /Gomme des/bbucs/ils/soiït pleins de lubricité^/ v /

Laissant partoufMes traits'de leur impureté,» V; j-H/f,

Et voici maintenant qui rseniblera.it laisser percer la per-r : sbnnalitë de l'auteur, car il ajoute :.. ;;;/'.; . :;' ;■'

;«;Ët;ppur mleuxitout corrompre, ilvfaùt/qiïèla jeunesse ./ Manquant d'instructiori tombe dans la riiollessë :: -.. . Sans collège l'onvoit restef nosjeunës.geris,

; Et:l'bhnepaye:;plusnim^tres,:nirégëhts.»/

■■■■■• Cette plainte sur/les conséquences: funestes;duirù'ânquë; d'instruction de la; jeunesses/et cette /'autre sur;/l'oubli de payement dés traitements des niaîtres et régents,"ne semblent-elles point indiquer que; l'auteur dé la poésie appartient au monde des .écoles ? Il fait allusion àlanégliçgence

àlanégliçgence àrt'ëgaM; des/:pWfôsséurs;!quivilë^Tef1:: çbivèrit point leur'; pauvre rémunération;et" il néglige de; mentionner les magistrats et fonctionnaires;qiïi se trotiVaieiit dans le. même cas. On 'séfltv,:gu'iî..-est-j^uché\direçt!etiièiit.; Cîest le'cri du coeur,; ,'" ; -;;;

;; Enfin,/c^ comporte et les .inyèètives obligatoires^ > . ; '/'v^ ■;'

« .0 maudits Espagnols jpens saris miséricorde ! Détestables brigands, gens de sac etdë/corde, ._;'-, ; -,' Depuis.untroplpngtempsyousêtesparmïnoûs:;/;:' ; Retournez en/Espagne,'ai^^ /

.,: : Si vous né vous .hâtez, que leGi.el fàsse/en sorte '; ;, / . Quede notre pays le diabley.ous emporte,; . Et puisse^t-il bientôt/Vous,entraîner, /;.;■/.' "-

Quéjamaisil rxé.doiveyûtîs/ramener;! fr ^//-/Y; .-,

C'est virulent;, .mais ce; n'est' pas'/làmeux; comme

, poésie; Tout eût pu; se terminer la, mais notre auteur a

éprouvé /le besoin de' coriipléter sa pensée d'une manière

peu réussie : ;//.; -.;../

<rGè;diàble est bïèu.bpiteùx1:.n

Qu'il se tient enfermé, dans /unlaboratoire. ".'■■■

Ou bien que voltigeant sui-tes toits de .Madrid .,,.;;

Il p/'a pas encore pu rédigerpar écrite ^ ;:..;.


/:-;■'/-/;;;;;./.''...;,;.; '/';/' — 221 -y; \ /'Y/V / './ .

^Ge/qu'enVOtrepatrieon voitde/remarquabie:. ;■';

■ Mais tenez pigu^ V ■ ; ; Ou;e tout ;çd mpté ïaitf ceyieux;:mââtreGonin^:- : '/ ./Aygsyexationssaufatiien/mettrefin ! »

. Et voilà ! Notre régent a voulu; achever par un trait d'esprit.etle. soufflelui manque/Toutefois nottsn'avpnspas. v-VôùIfl"-:îàï^/.eette'..iongù.e. citation; pour en inbritfêrle mérite /littéraire; où la médiocrité ;;nous faiàpns de l'histol^ë/et Cette/, ;/ plainte avec ses injures ;ét sesr invocations eafaet§risë assez - bien; un état d'esprit; régnant en; Savoie. C'est le seul but ^ que nous nous; étions proposé.

, Mais,,dira-t-on, tous ces Savoyards si malheureux.,'près-' ;„ sures de. tant de;façenSj n'ontils/point eu ridée/de/se réyol/ -ter,;et?;dansleur;afîreuse;situatibhïnë peut^ontoouver trace d'un acte de désespoir /qui les- eùt/âîrienés à. tirëryengëafiçe de; ces -Èspagnols/dëtestés,. à essayer de se /débarrasser de. leurs personnes ou dé les .chasser du pays ? Il semble que des oecàsipûs aient pu se présenter, puisque parfois les effectifs • des troiipes d'occupâtjpn furent/bien réduits. La/réflexion //est exacte ; là/questipffi peut se poser, .et' si nbusahtêrfpgepns;; ; làtfaditipn, iib'uStrouvons/ un isbùyéjiir, dernèure/ïbngteihps ; vivace^d'un massacre/ d'Espagnols par les populations op■;, primées. C'est dans la ■Hâute^Sayôie, principalement, dans la régiond'Annecy et/dans celle de Thonon, que trouve place ' cette chronique. ""•"/' '■■■"'/■■

Voiçi/cë. /qu'on ; racontait : G.;*/ - ;;;/;/;//; ;

Les; Aiiîiéciens excédés, ariimë.S:'â;/un désir 'de^ëngëariçë, ; prirent/un beau jour la résolution/ de se défaire ide/leurs; ennemis. Mais ces ;bô:ris-bburgéois;,/Uaturellemè sanguinairës^ne

sanguinairës^ne pâs;dèles;tuer tous. Seuls les récàl. çitrânts seraient passés par les afnies; Les autre.s,/sous bonne escorte;,;. ;deyaient:êtrë expédiés assez loin p/our ne plus nuife,;;Qri në;ditp^

/ce en/FÈaiicè ? oh.simplement dans une prpyincë/vbisine ?.

; Le corùplot fut ainsi/monté, et il né s'agissait plus.tbûsles

détails/d'exécution/étârit réglés, quéUë déterminer le signal

qui niàrquerait-le cprrinxeneement dëson exécution/ A.cette

.époque,, chaque matin., le prieur .public parcourait les rues

/^de layllleen; eri^

« impatàzk ! C'ëtajtsl'àvertissernëhtidbnné;âux;;inénagères/

de porter cuire leur pain au four/banal. TJne certaine anima/t'ionse

anima/t'ionse alors dans la;yille,»C'étaitle mpriient choisi.

parles. conjurés qui, â/u Cri : Impaïaz, devaient se précipiter


— 222 _..' . ;/

sur les Espagnols. Mais le secret .n'avait pasetë fidèlement gardé ; certains eurent le tort ilUpardonriablë de le confier à des femmes, qui s'empressèrent de le faire.connaître aux= Espagnols, car quelques-uns d^ntre. eux avaient un certain succès auprès d'elles. Et l'on péutpèriSër que/cette dernière/ raison n'était point étrangère aux désirs dé vengeance des bourgeois de la ville. Si bien que les Espagnols, prévenus, évitèrent les expulsions et les; massacres en abandonnant eux-mêmes Annecy. L/affair:e.:fu.t::do^Ç':in^nquèe, Le complot subit Un échec. D'autres chroniques pourtant disent que ■dans les campagnes les paysans en tuèrent un grand nombre. Entre Thonon et Douvaine la tradition veut que tous les Espagnols aient été tués, / . .

Mais tout cela n'est que légende. Jamais on n'a pu fixer, 'la date de ces massacres ou même celle de la conjuration., manquée d'Annecy. Ces événements, survenus en des. lieux divers, furent-ils simultanés ou se pàssèrent-ils à des époques différentes ? Nul né :1e sait. Et nul document savoyard ou espagnol n'en fait mention. Aucune carres-■•':'■ pondance n'y fait allusion. De pareils événements eussent -.dû attirer des représailles, des poursuites ou tout au. Moins: causer un grand trouble chez les autorités; espagnoles: Il n'en reste point trace..Pourtant-la tradîtibn est là.

Il faut croire que l'imagination populaire s'est emparée de faits isolés, pour les grossir, les réunir, lés transformer et voir des complots là où n'existaient-.que des actes de . vengeance individuelle. C'est /un grossissement fréquent et naturel que l'on constate chez les foules*, et qui sait'?:; tous.ces bourgeois mécontent^ tpùs ces paysans.malmènes/ pouvaient prendre leurs désirspour la réalité, et, dans leurs conversations autour de l'àtre,/formuler dès- souhaits de vengeance et finalement leur donner corps, ? croire que c'était arrivé », suivant l'expression: vulgaire, 'mais bien frap-,;; pànte. Peu à peu ils y crurent donc, et leurs-descendants à leur tour ne mirent pas en doute la véracité d'une hécatombe d'Espagnols. Nous prenons ainsi sur le vif la formation d'une légende. Il est indéniable que /des".rixes nombreuses '.■éclatèrent.,' que des paysans;commirent des meurtres/ sur les personnes de.soldats maraudeurs et pillards.. Ajoutez à cela que déjà à la fin du XVIIe siècle les Espagnols vinrent . en Savoie et firent montre égaleinènt. à cette époque de leur esprit de rapine et d'avidité, que leurs exactions, provoqué-:; rent de même des disputes, des yehgearices, dés homicides./ On finit par .mêler les souvenirs des deux occupations et


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par créer une tradition qu'on appela l'Impâtaz, voulant tout aussi bien rappeler parla le fameux signal de la conjuration d'Annecy, qu'établir une comparaison imagée entre l'hécatombe qui se fit des Espagnols et la façon dont est triturée la pâte à faire le pain. Laissons donc à la légende toute cette histoire, puisque rien de séfieux ne vient la confirmer, si intéressante et si séduisante qu'elle puisse apparaître.

Cependant il. faut, être juste et reconnaître- que parfois en certaines/localités les Espagnols eurent une conduite satisfaisante. On peut affirmer, sans crainte de se tromper, que ce fait dut tenir -aux, chefs qui les commandaient, car tant valent les chefs, tântVâùila troupe. Par exemple il est étonnant que les archives de Rumilly ne contiennent rien d'important comme plaintes de Vols, de pillages ou de Vexations, Il en est de même à ÉVi/àil, Où "vint dès le début tenir garnison le régiment de Calâtrava, Les cavaliers dont il était composé étaient, paraît-il, gens fort disciplinés et des modèles de vertus. Du moins, C'est ce que nous Taconte en des pages naïves un bon bourgeois delà ville, Guillaume Faucoz, régent au collège, horiime paisible, au caractère optimiste, qui voit toutes choses en beau. Il paraît s'accommoder de tout. Il trouve cependant que la capitation est lourde, que les paysans doivent satisfaire à beaucoup de réquisitions^ qu'il y a sans doute parfois des vols, ce qui à la fin refroidit un peu ses sentiments, mais/ces cavaliers son tellement beaux ! et trompettes et timbaliers tout rouges et brodés d'argent entraînent son admiration. Il a d'ailleurs un de ces instrumentistes logé chez lui ; il. est même, en famille avec .'femme et enfant ; ce doit être bien gênant, mais la femme est jolie et le trompette honnête. Et Guillaume Faucoz est heureux. Point de tapage dans la ville. La population n^en revient pas et s'extasie devant la piété de ces guerriers qui-récitent des chapelets tout le jour, suivent les processions et décorent les autels. Les Espagnols se font aimer ; Evian s'habitue à eux et voudrait bien les garder toujours, car ils Ont une musique qui donne des concerts fort goûtés des bourgeois de la ville et du beau monde de l'endroit. Aussi quel chagrin lorsque le 16 juillet 1743 le régiment deCalatrava quitta le pays ! Ici il faut laisser la parole à Guillaume Faucoz, car son récit en vaut la peine, quoique d'une lecture confuse.

...... et sont partis nos très bons amis à 2 heures après

midy 16 juillet après avoir tous fondus en larmes chaudes, amères et continuelles dès l'ordre arrivé, colonel, officiers


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et cavaliers tous en général, et nous qui en faisions tous, hommes, femmes, enfants encore plus, car après avoir été si . dignes gens ou. des Auges habillés eh cavaliers,ils se pros-/ ternaient en nous quittant à nos pieds en maison et publi- '/ quement, nous demandant pardon de toutes les incommodités qu'ils nous avaient fait, nous demandant.notre bënédic- ; tion et nos prières à chaudes larmes et les mains jointes-;;:; il aurait fallu avoir le coeur, plusdur que diamant pour, se contenir... il semblait d'eux et de nous à leurs sorties dés; . maisons que c'était un enterrement public des-deux Pôtés,.,, « Tout un chacun soutient qu'un fëgi-mentvdé bons capucins'; n'aurait pas; mieux fait. » N'est-ce pas touchant ?

Mais Guillaume"Faucoz, après-avoir: pleuré, put être à nouveau content, car ses ch.èrs cavaliers, revinrent. Ce fut une grande joie. Pourtant l'occupation se prolongeait et ils partirent tandis que d'autres yinrënt les remplacer. La ville d'Evian eut toujours la bonne fortune de posséder des;; hôtes aimables et tranquilles, mais avec le temps l'enthousiasme de notre bon régent paraît se refroidir, et lorsque définitivement s'en alla le régiment de Merida, il écrit plus simplement, quoique honnêtement :■;'■•'-

...... et grâces à Dieu sont sortis d'Evian le 5 juin 1748 à

2 heures après midi- ; M, le colonel et lés officiers étaient bravés et fort polis,', très bons chrétiensVhà.bits jaunes, parë^ ments, vestes, culottes blancs ; les fêtes et dimanches leurs/ musiques en instruments assistaient et;jouaient à la messe que M. le colonel faisait dire aux Cordëliers. C'était beau et/ édifiant. »

C'est un compte rendu poli, même aimable, mais les.lar- - mes ne coulent plus. ;-;./'

Guillaume Faucoz n'a pas souffert et;n'a pas vu. souffrir, comme l'auteur dé la poésie citée plus haut. Pourtant tout.près de lui, entre Thonon et Doùyaine,les Espagnols se firent remarquer par leurs violences/et leurs pillages, ainsi que l'attestent les archives locales. Mettant à part la placidité de caractère de notre régent du collège d'Evian, cela prouve sans aucun doute qu'en certains-points, par suite de circonstances; particulières, la population n'eut pas trop . à souffrir et que là vie y fut mênie supportable.

Bien mieux, il arriva que des relations intimes s'établi-,

rerit entre Espagnols et certaines familles du pays,-au point

que-dès mariages en résultèrent,. Et à Ce propos une tradi-;

" tion s'est établie qu'ily en eut beaucoup. On a certainement'

exagéré, mais il est certain que dès unions-se ■.contractèrent',-.';'


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A cela rien d'étonnant. C'est d'ailleurs dans la Haute-Savoie, surtout occupée par la cavalerie, que le plus grand nombre de ces mariages eurent lieu. Cette région, plus éloignée du centre du gouvernement, eut peut-être un peu moins à souffrir que la Savoie propre. Certaines localités ne furent pas trop malheureuses, el l'on sait quele cavalier a toujours un certain preslige auprès des populations. Le l'ait d'être monté sur un cheval donne à l'homme une allure plus fière et le fait considérer par les femmes avec plus de sympathie. Le cavalier le sait et ses manières en sont plus engageantes. Enfin, l'occupation fut longue et des sympathies eurent le temps de naître. On pourrait facilement retrouver traces de ces mariages et en dresser une liste, mais ce ne serait qu'une simple statistique, et-mieux vaut narrer, pour illustrer ces rapports particuliers entre Espagnols et Savoyards, un des plus remarquables qui se produisit.

En décembre, 1747, des cavaliers du régiment de Séviile étaient venus prendre leurs quartiers d'hiver à Samoëns, toute tranquille et lointaine dans la vallée du Gifi're. Ils étaient assez désoeuvrés, et les officiers delà petite garnison fréquentaient les personnes notables de la localité. Ces bourgeois très calmes les recevaient honnêtement, acceptant en retour les politesses qui leur étaient faites, heureux des distractions qui leur étaient ainsi offertes. Il était donc naturel que des sympathies se fissent jour, puisque le coeur se laisse facilement prendre aux belles allures et aux beaux discours, surtout lorsqu'on habite en des pays où l'existence est monotone. Ce fut le cas de Charlotte Lejeunc, auprès de laquelle-s'était montré particulièrement empressé un beau capitaine, don Juan Juradoz, qui avait vraiment bonne mine et dont la bourse semblait bien garnie. Si bien que le 1er août 1748 un joyeux carillon retentissait dans le clocher de l'église de Samoëns, et sur la place devant le porche s'entassaient soldats et villageois venus pour assister au mariage de don Juan Juradoz et de Charlotte Lejeune. La situation des époux était d'importance dans ce petit coin de la vallée, aussi la cérémonie avait-elle revêtu un aspect des plus brillants. Pour la circonstance le Révérend archiprêtre Chevrier s'était fait assister de deux chanoines de la collégiale, les Révérends Guillot et Renaud. On fut tout à la joie, d'autant plus quedespourparlerss'engageaient pour la paix. Nos jeunes époux durent passer dans le bonheur leurs premiers mois de mariage, avec la perspective delà prochaine conclusion de la paix et le retour à un régime

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normal. Mais avec la fin de l'année, l'occupation espagnole, arriva à son terme et le régiment de Séville quitta ses can* tonnements pouf se diriger à petites journées vers l'Espâgné. Don Juan Juradoz dut suivre son escadron, mais il partit seul, laissant sa jeune femme chez ses beaux-parents, car elle attendait; un enfant. Elle rejoindrait plus tard son

: mari.

Don Juan partit donc. L'Espagne est bien loin de la

.Savoie, ! Et les Pyrénées franchies établirent entre lui et Samoëns une barrière naturelle qui vint aveugler son souvenir, car il oublia totalement qu'il avait son ménage en Savoie. Une enfant," une fille, naquit là-bas sur les bords du^ Giffre. Aux lettres qu'on lui écrivit pour l'en aviser, il ne fit aucune réponse; sa fpmme et sa fille Antoinia étaient bel et bien abandonnées. Voilà le résultat de ce mariage qui fit tant dé bruit àl'époque ! L'enfant grandit à Samoëns, tandis que le pèfe oublieux, poursuivant bien loin une brillante carrière, devenait colonel, puis gouverneur de Cadix. C'est là qu'il se trouvait en 1770 lorsque la jeune Antoinia, sa fille, alors en âge de se. marier, épousa Victor Rouge, fils, d'un, bourgeois en: yue de Samoëns. On fit part.de l'événement à don Juan Juradoz, qui ne donna point signe de vie. Aucune tentative ne fut faite par la suite pour essayer de correspondre aVec lui. Le jeuneniénage vécut bourgeoisement à Samoëns ; où un jeune enfant, un fils, égayait le loyer. /. •;'. '

-,[ Brusquement, a la fin de 1775, un avis lui parvenait de là niort du colonel Juradoz, qui s'était souvenu desa descendance de Savoie, et faisait sa légataire universelle sa fille Antoinia « avec là bénédiction de Notre-Seigneur et la mienne, lui recommandant de prier pour moi ». Il ne mentionne point sa fèmmè Charlotte, sans doute décédée. Peu

/après, lé -ménage Rouge recevait le chiffre respectable de 35 lettres, de change sur Paris et Lyon, représentant la coquette somme de 140,000 livres tournois. C'était une grosse fortune,' et don Juan, avant de mourir, avait été pris d'un remords qui se traduisait par une réparation, éclatante. On dut ^certainement prier beaucoup pour le repos de son

/ame enl'église de/Samoëns, car la famille Rouge était très pieuse. Mais, hélas ! toute cette richesse ne devait point profiter longtemps aux époux ainsi favorisés. Dès ] 776 Antoinia mourait, et son jeune enfant la suivait bientôt dans la tombe. Resté seul, Victor Rouge s'adonna aux oeu^ . vres pies, et comme il était cultivé, ouvrit chez lui une


Y"./;-;■;/%■'■/ /../;/ ^,;227'/i- ■,-/ /. '.,;:■",/

école secondaire. Il/vécutipngtërïips encore, 1 jnsqu;ëri;;;i82Q,;/ et par sbn/testâment dota, généreusement son 'école de Samoëns. ;-: ; ; : '.'/'/.;

Tous lés/- mariages espagnols / furent loin de /présenter ces péripéties, ces malheùrs/et ces fortunes. Du moins celuici jette. uh;;jouf particulier sur léSTelations entre étrangers et gens .du/pays. -— Nulle situation en ce mondé*ne/se présente ;sans/ùhé certaine complexité ; l'occupation ;dé la Savoieriép'pûvaitfaire exception; à cette,règle, et il/était intéressant dé.;noter tous les aspects^ même parfois intimes,/ dès rappprts qui s'étaient;établis entre lés Savoyards et les /Espagnols,; , ■'.'-.•■"' . /■."- ■■ •'■■,


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CHAPITRE -IX / " ;,

LE DÉPART DES ESPAGNOLS -././

Don Philippe, nous le savons, était rentré à Ghambéry le 1.8 décembre 1747,, retrouvant; l'hôtel d'Allinges où il s'était déjà installe lors de son'prënïiër séjour en Savoie, et bien résolu, comme il l'avait fait naguère,:à mener une existence agréable pour oublier les tribulations;des campagnes passées et ses'démêlés avec les Français, démêlés enve-

enve- semble-t-i!:;à plaisir parla cour de/Madrid. Le repos fut sa grandepreoecupation, d'autant plus quèson'comman.

quèson'comman. d'armée ne l'avait point accompagné,: et que des rumeurs de paix circulaient déjà à cette époque. Les cérémonies officielles, discours et bàise-fnâiris ne manquèrent point dès l'arrivée de l'infant, entremêles de réceptions intimes et de cercles brillants/.si bien que chaque jour la rue Juiverie et la cour de l'hôtel d'Allinges présentaient l'animation la plus grande. Au théâtre du Château on s'était

-. empressé de remettre en étatlalôgëprinçière, en lâdfapant à nouveau de ses tentures et tapisseriesj elles représentations — qui n'avaient d'ailleurs jamais cessé-^-r reprirent avec Un nouvel éclat. Elles alternèrent avec les bals, et Ghambéry,

/retrouvant son allure de capitale, connut un hiver des plus

.',..; g oyeux. Il y eut même des visites; prihcièfès, et le passage du duc de Modène au mois de mars fut l'Occasion de réceptions officielles et mondaines/ C'est ainsi que l'on parvint à la belle saison, alors que l'espérance delà paix faisait bat;

bat; le coeur des Savoyards.. Enfin ;âyêçle mbisde juin par.

par. nouvelle que l'Espagne, suivant l'exerùple des autres

nations, se décidait à entamer des; pourparlers de paix.

Avec quelle allégresse, avec quelle pompe fut célébrée en

■cette année 1748 la procession de la. Pête-Diëu qui eut lieu le 13 juin ! Don Philippe en personne y prit part, accompà^ gné de toute sa cour et de;ses généraux; ; tousles corps de métier firent cortège au Saint-Sàcremènt porte/par l'archidiacre de la Sainte Chapelle. Une joie contenue remplissait

-tous les coeurs ; on marchait vers/lâliberatibn. ■ L'été se passa «n négociations: ét^VëfS; la Toussaint parvint enfin la nouvelle tant attendue .des; Savoyards. Le 18 ; octoirè, à Aix-lâ-Ghapelle, la paix avait été signée, rendant

- la Savoie à son souverain légitime, mettant fin à cette occu-


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pation désastreuse qui avait fait tant de mal au pays. Certes, la joie fut grande, mais ne put dès les premiers jours s'afficher trop ouvertement par des manifestations ou des réjouissances car les troupes espagnoles étaient toujours là. Ce n'est que peu à peu qu'elles devaient quitter le duché par échelons successifs, si bien que l'évacuation commencée en décembre ne fut terminée que le 11 février 1749. Don Philippe, disant adieu à la Savoie, quitta sa résidence de l'hôtel d'Allinges le 25 décembre, jour de Noël. Avec un empressement assez ironique, les bourgeois et les corps de la ville s'étaient offerts à lui rendre les honneurs, mais il les déclina, ci, modestement, sans bruit, prit la route de Grenoble. Il devait de cette ville descendre en Provence pour se rendre dans le duché de Parme, qui lui était échu en partage. Ce n'était point le rêve qu'il avait fait, puisqu'il avait toujours espéré régner sur le Milanais, et cette circonstance consolait quelque peu Je roi Charles-Emmanuel, qui lui non plus n'entrait pas dans la capitale de la Lomhardie. Du moins le danger de l'hégémonie de l'Espagne en Italie était-il écarté, et l'équilibre politique maintenu. A Chambéry et ailleurs en Savoie, les habitants n'épilogucrent point sur les clauses du traité, car ils ne voyaient qu'une chose : leur pays était délivré de cette étreinte dont il mourait. Mais ils n'en furent réellement bien convaincus que le 11 février lorsque M. de Schwaler, qui commandait le dernier détachement suisse laissé par les Espagnols, remit officiellement les derniers corps de garde à M. le lieutenant-colonel Favier, qui arrivait avec une importante fraction de son régiment — le régiment de ChabJais - pour reprendre possession de la Savoie au nom de son souverain. Cette troupe était composée de volontaires qui avaient voulu passer le Ccnis en plein hiver pour avoir la joie de voir partir les Espagnols. Ces derniers d'ailleurs étaient déjà loin, et avaient laissé à des mercenaires le soin de défiler pour la retraite devant l'oeil narquois des Chambériens ravis.

Ce fut alors l'explosion sans contrainte de la joie universelle, et le premier souci des autorités fut de convoquer le peuple dans la vaste église de Saint-François pour chanter un TeDeurn très solennel et remercier Dieu de la délivrance enfin accordée. Les voûtes de l'église retentirent joyeusement de ce chant entonné de bon coeur, et tous se montraient, non sans malice. Mgr de Caulet, évoque de Grenoble, qui en ce beau jour présidait pompeusement cette cérémonie. De même que quelques années plus tôt il avait officié de


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la même façon en l'église Saint-Léger, en présence de don Philippe, ainsi aujourd'hui il écoutait d'un air satisfait les acclamations qui éclataient en l'honneur de CharlesEmmanuel III. Mais n'oublions pas. que Ghambéry dépendait du diocèse de Grenoble et que Mgr de Caulet s'était toujours intéressé à ses ouailles, intervenant à plusieurs reprises en leur faveur auprès des autorités espagnoles.

Puis l'allégresse populaire se donna libre cours en ses manifestations traditionnelles : la danse et les feux de'joie. A Chambéry une fois encore on monta en foule au Château pour un grand bal. On dansa entre Savoyards, avec un entrain endiablé, non sans avoir fait disparaître du frontispice de la porté d'entrée l'écusson espagnol, remplacé par la croix blanche de Savoie. Ce fut la dernière; manifestation qui eut lieu au joli théâtre de l'infant -— et l'es. Chambériens en eurent du regret,—car peu après le gouvernement sarde fit fermer la salle et vendre tout le matériel à un entrepreneur de constructions.

Partout les danses s'accompagnèrent d'illuminations spontanées et unanimes, et de feux de joie autour desquels se déroulèrent des rondes aux accents dés chansons du pays. Du Léman au Mont-Cenis, ce fut pendant quelques jours une débauche de lumières à rendre jaloux les Espagnols eux-mêmes, qui avaient tant consommé de chandelles et de bois ! A Annecy notamment le Conseil a délibéré «qu'on fit faire 100 fusées avec bûcher et illumination, et qu'on fera tirer les boîtes pendant le TeDeum et même à l'entrée de la nuit, et même il conviendrait aussi en cette occasion de faire prendre les armes aux bourgeois qui pourront en avoir ».

Le détachement du lieutenant-colonel Faviér avait été suivi de près du nouveau gouverneur, envoyé par le roi Charles-Emmanuel. C'est en effet le 17. février qu'il fit'son entrée dans la ville, « tous les pennons de la bourgeoisie étant sous les armes ». C'était le commandeur Alexis délia Chiese de Sinsan, et il vint s'installer pour quelques jours chez la comtesse de La Tour, en attendant que son logement du Château fût prêt à le recevoir. Il s'y trouvait dès les premiers jours de mars, et le 6 il y recevait solenneUement le Sénat qui, sous la conduite du président dé Taninge, lui rendait la visite qu'il lui avait faite a/son arrivée. Mais le corps judiciaire, qui venait pendant de longues années bien dures d'incarner la résistance de la Savoie aux vexations espagnoles, avait voulu clôturer dignement son rôle en écri-


; ;/ ;-u^g|L_

vant dès le 21 février au roi de Sardaigne une lettre un peu pompeuse, qui mérite pouf tant d'être rapportée :

« Sirè,.; /,';';: , « Les victoires que "Votre Majesté a si souvent remportées let-qui ont forcé lès; vaincus; a faire l'éloge du vainqueur ont .ranimépendantla/durëedèlà guerre nos esprits consternés d'être; sous une domination ennemie. La douce espérance de .retourner sous celle, de notre auguste souverain, dont les bontés égaient les Vertus, héroïques, a adouci notre triste situation, et là, paix glorieuse que Votre Majesté a procurée a ses sujets remplit nos souhaits et met le comble à notre joie: Nous la supplions, en/nous mettant à ses pieds, d'agréer notre inviolable lidélité et notre zèle, qui est accompagné du profond respect avec lequel nous sommes..., .etc.. » ". ; -A".;;..'--

Le ro} Charles répondit par une lettre où il ne ménageait pas les éloges et lés remerciements à ses fidèles magistrats, rendant tenioignagé à Iëùr/zèlë,:à-leur courage, à leur abnégation, et .manifestait sa satisfaction d'une manière tangible ; ën/âugmentànt leurs ■appolnte/niënts, ce qui n'était pas pour ;dëplâife'à deggéns.qûejle/-gouvernement de don Philippe avait bulrageus/eriiêht lésés/ eh les -forçant de rendre la justice pouf rien, //.;-; - .

C'était bien dé se féjpuir/mais il fallait aussi songer aux affaires sérieuses et réparer du mieux possible les ruines, accumulées par l'occupation espagnole, liquider une situation épineuse. On se rappelle que les Espagnols avaient procédé de trois façons pouf .pressurer le pays. D'abord ils s'étaient simplement approprié ce qui leur plaisait. A cela aucun remède à; l'heure présente. Ils avaient aussi établi de lourds impôts sùrles habitants et enfin s'étaient procuré quantité de choses ou ayaient prescrit de nombreux travaux suivant des ordres: officiels ou sur des bons de réquisition, lé tout devant être payé----.ce qu'ils avaient négligé de faire/ presque complètë/rrient.; C'est à débrouiller cettesituation que. s'attelâ;.:dè;prinier;abord le gouverneur de /Sinsân, en établissant ùne;/DeIëgation générale chargée de liquider les. compies-làlSses par le gouvernement de don Philippe. Les Espagnols,étaient partis sans se soucier de remettre', de l'ordre;dans leurs affaires.

Après Une étude approfondie, et un examen sérieux de la situation, le nouyelIntendantj/N.icolas Ferraris, seigneur de Tour d'Isbla, fëdigea le 20 avril une proclamation destinée


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à fixer les procédés qui devaient guider la Délégation dans la difficile mission qu'elle avait à remplir. Il disait dans son préambule :

« Le roi, voulant procurer le remboursement, des sommes dues tant aux provinces qu'aux particuliers qui ont payé de trop en dernier lieu et au delà de leur véritable contingent soit en faille, soit en capitàtion, de même que celui dû à ses royales Finances qui ont payé à celles d'Espagne les sommes que les dites provinces de Savoie devaient pour solde de l'imposition de 100.000 livres par mois du 1er novembre 1748 pour tout le 13 février 1749 faites à titre de fourrages et ustensiles divers, nous a prescrit les moyens à faire suivre l'égalité qui n'a pas été observée dans les exécutions ci devant faites pour procurer le susdit remboursement. »

Tout ceci peut paraître un peu embrouillé. Disons en langage plus clair qu'on se trouvait en présence de trois sortes d'impôts : la taille, la capitàtion et la taxe exceptionnelle de 100.000 livres par mois du 1er novembre 1748 au 13 février 1719.

Il faut remarquer que tous ces impôts étaient simultanément en recouvrement, ce qui fait qu'au mornen', du départ des Espagnols, des contribuables avaient acquitté ce qu'ils devaient en totalité ou en partie et, d'autres pas du tout. Pour remédier à cette inégalité l'intendant Ferraris prescrivait que pour la taille elle "serait payée par tout lé monde sur la base établie par les Espagnols, jusqu'au 31 décembre 1748. De nouveaux rôles seraient établis pour l'année 1749.

La capitàtion serait arrêtée à la date du 1er décembre 1748 et chaque imposé aurait pour se libérer jusqu'au 1er août prochain.

Quant à la fameuse taxe mensuelle de 100.000 livres, « ii est ordonné, disait l'intendant F.érraris, aux cotisés en capitàtion de solder entre les mains de leurs exacteurs respectifs tout ce qu'ils devront de la susdite imposition pour le temps ci-dessus, à -foi'me de la cote déterminée parles Délégations générale et particulières respectivement, bien entendu qu'il sera imputé sur le montant dû pour cette imposition par les exacteurs respectifs aux susdits cotises les sommes qu'ils auront chacun payées pour les capitations des mois de décembre 1748 et janvier 1749, suivant la supputation qui,en devra être faite... et s'il résultait par icelle que quelques cotisés eussent payé pour lesdits deux mois


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de capitàtion une somme excédcnte leur cote pour lesdits fourrages... cet excédent leur sera sur-le-champ remboursé.» Autrement dit, on faisait supporter par la capitàtion de décembre et janvier le poids de la taxe exceptionnelle. De fait, le premier de ces impôts était ainsi supprimé et si des contribuables,par suite de cette mesure,se trouvaient avoir'versé plus'que leur dû, ils en seraient remboursés. Ce fut un soulagement sérieux pour les malheureux habitants de la Savoie.

Puis M. Ferraris prescrivait la création de Délégations ou Comités locaux et provinciaux, chargés de centraliser les opérations effectuées sur leurs territoires et de communiquer leurs travaux à la Délégation générale, opérant pour l'ensemble du pays.

Ces mesures ne provoquèrent aucune plainte sérieuse en Savoie ; elles furent approuvées généralement. Sans doute il y avait un dernier effort à fournir, mais le gouvernement sarde avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour alléger le fardeau et le répartir avec justice. Rien n'indique d'ailleurs que la rentrée de ces impôts ne s'effectuât pas dans des conditions satisfaisantes.

Ce n'était pas là la partie la plus délicate de la liquidation de l'occupation. Comment en effet, s'y reconnaître dans les innombrables réquisitions impayées par les Espagnols et pourtant régulièrement faites ? Ce fut une tâche ardue pour la Délégation et qui ne put jamais être complètement terminée. Le fouillis inextricable, et les sommes disponibles seraient-elles suffisantes pour payer tous les fournisseurs qui se présentaient, ou pour régler tous les dommages ? 11 y eut sans doute beaucoup de mécontents, et il fallut plusieurs années pour apurer ces comptes tant bien que mal. Ainsi en 1750 nous trouvons un état de ce qui est, dû « aux sieurs Gay et Favre ci devant entrepreneurs de fournitures de l'huile et chandelles aux troupes d'Espagne ». La même année,c'est la réclamation d'un ancien trésorier du Chablais qui avait fait des dépenses et exposé sa vie pour sauver sa caisse. C'est en 1752.une instruction du minis•tre pour le paiement à Joseph de Bellegarde, marquis des Marches, de 36.050 livres à lui accordées pour l'indemniser des dégâts causés à son château des Marches pendant l'invasion espagnole. Nous trouvons encore en 1756 un ordre delà Délégation pour l'apurement d'un compte des boulangers de Chambéry, quoique pourtant la même commission ait en 1752-rendu une ordonnance « pour la vérification,


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examen et clôturé des comptes d'administration publique pendant la dernière guerre ».

..;- /Tout cela prouve combien le labeur des délégués dût être ingrat, et sans doute ne retirèrent-ils de-leurs fonctions que des critiques ou des.-plaintes, ou même des réclamations, tant il est vrai que les intérêts particuliers voilent au regard de beaucoup l'intérêt général. Nous autres, avec le recul du temps, nous pouvons affirmer que la liquidation de l'occupation espagnole fut faite par "le*, .-gouvernement du roi'Charlés et parles diverses Délégations dans les meilleures conditions de justice que pouvait présenter cette malheureuse, période de l'histoire de la Savoie, et le plus grand

-nombre des contemporains furent, de cet avis.

L'apaisement se fit peu à peu.. Les Savoyards se remirent courageusement au travail sous, le règne-dé ce rpi.CharlesEmmanuel III, qui a laissé un si grand renom, et qui sut si bien- ramener la prospérité dans son; royaume, par une administration habile et prudente. Les Espagnols avaient

, réduit le duché, à un état de misère effroyable. La province de Savoie propre avait été spécialement; ruinée, et il fallut plus de dix ans à sa population —- bien.diminuée d'ailleurs -— pour réparer l'affreux désastre qu'elle; avait subi. Ce fut au cours de cette période-un travail acharné, avec des ressources presque nulles, pour retrouver une existence normale, se procurer le nécessaire, puis/enfin Un peu de bien-être. Peu à peu, avec timidité, l'industrie; reprit un certain essor, et le commerce pût se devèlopper,si bien que, vingt ans après le départ de don Philippe, la prospérité était revenue dans le pays.' Une autre/génération avait grandi, mais les Savoyards, s'ils avaient relevé les ruines de.leur patrie, savaient aussi se rappeler, et transmirent à leurs descendants le récit des souffrances passées. Et cent ans plus tard, même après les secousses de la.-Révolution française et des guerres de l'Empire, .darisles campagnes on parlait encore avec horreur des ravages des Espagnols, comme si les faits eussent été d'hier, tant-était resté vivace dans les esprits le souvenir des dévastations qu'ils avaient commises et des peines" qu'il avait fallu pour les réparer,-


235^

A F» F» EN DE CE

L'AFFAIRE DES FOURNISSEURS ET LA CAMPAGNE DE 1743

Il n'y a pas d'exemple qu'une guerre, quelle qu'elle soit, n'ait, développé dans certains milieux une soif immodérée de gain et provoqué de la part de certains aigrefins des malversations et des détournemenls, qui sont autant d'affaires malpropres plus ou moins ténébreuses, peu intéressantes et, inspirant un dégoût profond lorsqu'on veut les regarder. Partois il en est qui jettent un jour singulier sur certaines moeurs, ou certains personnages. La guerre des Espagnols ne pouvait faire exception à la règle générale, et en Savoie, à Chambéry, l'intendant, général des troupes de S. M. catholique, M. de Aviles, fut, aux prises avec une bande de coquins qui lui procurèrent beaucoup d'ennuis. L'histoire ne mériterait pas d'être racontée, car elle ne dépasserait point l'importance d'un fait divers — ayant eu pourtant sa répercussion sur les maux dont souffrait, la Savoie — si des écrivains ne lui avaient pas attribué une influence capitale sur la date de l'entrée en campagne des troupes espagnoles en 1743. C'est Jà une conséquence militaire qui mérite d'être examinée.

Dans son histoire de la Savoie, M. de Saint-Genis se fait l'écho de cette opinion, et, il est un homme qui a étudié la question sur une brochure écrite par M. de Aviles luimême, ou fout au moins sur son ordre, qui se montre très affirmatif dans ses conclusions. « Le curieux fadum de M. de Aviles, dit-il, —car tel éLait le titre de la brochure — nous expliquerait ainsi ce qui demeurait jusqu'àpréscnt une énigme dans la campagne de 1713 (l'époque tardive du commencement des opérations). » L'auteur de cette si curieuse et si intéressante étude porte un nom connu et estimé ; il a laissé la réputation d'un homme de haute intelligence et de vaste érudition, puisqu'il possédait une notoriété de géologue, tout en étant un avocat distingué et un historien averti. C'était M. Louis Pillet, dont le souvenir n'est pas éteint en Savoie, et qui en 1866 publia le travail historique dont nous parlons aujourd'hui.

Il est vraiment intéressant de suivre avec lui le développement de cette affaire qui nous montre l'insouciance


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espagnole — car il y; en eut bëâjicoup eh tout /cela.—: a/ux' prises avec la roùerieid'homniés d'affaires,'véreux"; sans scrupules, ne songeant qu'à gagner ;:de l'argent, peu soûcieùk de leur propre réputation et affichant un cynisme des plus révoltants. Cestypës-d'hpmnies/tafés apparaissent toujours' aux époques troubléesi ■•■' / 7:/y:^;.; ■•''■■''r■// /'"

Dès les premiers jours de leur arrivée à Ghambéry, au mois de janvier, lés Espagnols, se sentant assurés de faire unlong séjour dans le pays; avaient voulu s'adresser à: dés fournisseurs pour assurer certaines /subsistances ou certains/ services; de leur armée.. C'est :de/;làJ sorte ; que l'intendant: général avait /réglé la:.fourniture; dés grains /et plus tard,; en février, la cuisson:'-.du pain, mais il. faut croire que;lès. 1 résultats ne furent pasdes plus-heureux,: ou que certaines influences/se .firent/sentir, car M/' de Aviles;; le 1^ mars^ traita; avec: une compagnie:à;la:tête/de laquëll ë se trouvait un sieur de Përicàud, représenté;/en Savoie-par lès; siëûrs Lemaire, Page et Figuière. Geùx-/ci furent déclarés adjudjcataires pt entrepreneurs.pour les marchés passéscejoùr-làCes .marchés : OÙ traités étaient/au nombre; de quatre - et ;

; concernaient: la fourniture du /pain., de; munition,- celle; des./ mulets';efi'èhëvàuxj celle dés hôpitaux et enfin là/yentë etia

."' distributîbn dû sel en: Savoie;. ;;/::; ■-'■-'/'■':;."

Sans entrer dans l'étude de ces traités, disons seulement .que par lé. deuxième « ledit Sieur; dé Péricàùd, tant à/sbn' nom que; .comme fondé de pouvoirs ' : dé sa compagnie,

/s'obligé/;de;loùrnif/lâ ;quantité/:a^

et de l.OÔO mulets où cheVaux/dé/tirage .jïpùr le servicede S. M. catholique dans le terme de; deux nK>is/# commencer du jour que l'ordre lui en serait donne par-écrit, bâtés'et harnachés/pour pouvoir faire le service et c'est sous le prix convenu /et les conditions portées/ par ce .traite :».

Le/.l^::mars ;àù soif, l'ihteridaht'général,/M."de AviiëSyétait satisfait. Il avait résolu, pënsait-il,.le -problème 4u ravitaillement des troupes, et il pouvait répondre au général

. eh chef qu'il y aurait pôssibilitë:/4'entrêr;r'en 'Campagne dès les beaux jours, avec le minimum de soucis matériels..

/M. dé .La-Mina; était; to

■prêt à recOmmencerlâïgùerrele;plùs tôt possible, dés que la montagne serait praticable. Aussi, après avoir examiné les marchés qui venaient d'être'signés, .ayec M. de Aviles, car ce dernier., comme il le dit dahVson :factUm,;«Voyant que

le temps pu là troupe devait entrer en camp/àgne /s'approchait, brdohhâ aux dits/entrepreneurs de/se pourvoir: de


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la quantité stipulée de 2.000 mulets pour le transport de vivres». Il faut se rappeler que, d'aprèslcs conventions in tervenues, la compagnie Péricaud devait être prévenue deux mois avant la livraison de toute cette cavalerie, afin de pouvoir se procurer les animaux demandés. L'ordre de l'intendant fut donné le 10 mars, ce qui reportait donc au 10 mai l'exécution du service. C'était une date à laquelle on pouvait envisager la possibilité de l'ouverture de la campagne dans les Alpes. C'était en tous cas une bonne mesure.de se tenir prêt pour cette époque. Mais les fournisseurs venaient à peine de prendre leur service, et leur premier soin fut de pousser les hauts cris dès qu'ils furent avisés de tenir leurs engagements. L'un d'eux, le sieur Page, se fit leur porte-parole, réclamant un sursis. Comment donc à peine installés allaient-ils pouvoir faire l'ace à leurs obligations ? De toute nécessité il fallait y surseoir. Si M. de Aviles avait quelques jours auparavant envisagé l'avenir avec sérénité, il devait être revenu de sa première impression. A la première demande régulièrement adressée aux entrepreneurs, ces derniers se dérobaient. C'était peu encourageant. Il faut croire que le général en chef n'était pas très fixé sur la campagne à venir et que son gouvernement, mettait peu de hâte à l'en informer, car le sursis fut accordé, et dans des conditions très larges. En effet l'intendant consentit à adopter la date du 21 avril comme celle où 1 e préavis était donné, ce qui reportait au 24 juin la livraison des mulets. A ce moment, les cols et passages des Alpes sont complètement dégagés ; c'est la saison la plus favorable à la guerre de montagne, et c'était par conséquent la limite extrême que l'on pouvait prévoir pour s'assurer des équipages.

Vraiment les autorités espagnoles faisaient preuve d'une bien grande condescendance à l'égard de la compagnie Péricaud. 11 y eut.assurément des pourparlers laborieux entre l'intendant et les entrepreneurs, et M. de Aviles avait été obligé de céder jusqu'à la dernière limite. Il pouvait alors légitimement penser que les adjudicataires, prévenus si longtemps à l'aVance, tiendraient aisément leurs engagements. Il y comptait bien et ne paraît pas s'être trop préoccupé de savoir si les sieurs Page et Figuière prenaient des mesures pour remplir les conditions, du traité. Pourtant il était facile pour lui de s'en assurer. On arriva ainsi à la date du 1er juillet, fixée après un nouveau sursis pour la livraison des mulets, mais rien ne vint, et au lieu des animaux atten-


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dus ce fut une longue lettre rédigée en forme de mémoire, et signée des quatre entrepreneurs, qui parvint à l'intendant général le 13 juillet. Non seulement ces messieurs avouaient qu'ils ne fournissaient pas les■■ équipages sur lesquels on comptait, mais encore qu'ils étaient: dans l'impossibilité de tenir, les engagements fixés par tous lés traités du 1er mars. Ils étaient lésés, disaient-ils, et demandaient la résiliation pure et simple des marchés.

Le coup était rude, et M. de Aviles pouvait êtfe stupéfait, inquiet et rempli de colère, stupéfait de recevoir une notification aussi inattendue, inquiet de la posture dans laquelle il allait se trouver vis-à-vis de l'infant et du général en chef qui comptaient sur lui pourle rayitaillemerit dêl'afmée en campagne, irrité d'avoir été joué par des gens manifestement de mauvaise foi. Il pouvait lire et relire leur mémoire, il ne voyait partout que cynisme et mensonge. Et le fait brutal était là : à la date convenue rien, absolument rien n'était fourni. Il ne s'agissait plus cette fois d'un sursis : c'était une fin de npn-recevoir qui était présentée.

Il était facile à don Joseph de Aviles de répondre à tous ces munitionnaires, de leur montrer l'inanité dès raisons invoquées par eux pour la résiliation de leurs marchés. C'est ce qu'il fit aussitôt et avec énergie le 18 juillet,mais, malheureusement pour lui, sa lettre ne remplaçait pas l'effondrement des services administratifs de l'armée. Avec la plus grande désinvolture ces messieurs se disaient incapables de remplir leurs engagements du l??. mars, et successivement dans leur mémoire examinaient de leur point de vue chacun ; des quatre traités. Commenter le mémoire très détaillé des entrepreneurs serait chose excessivement fastidieuse et dénuée d'intérêt, notre but n'étant pas d'étudier l'affaire en elle-même ; on devine sans peine que ces trafiquants cherchaient à gagner beaucoup d'argent sans souci des moyens à employer. Aussi don; Joseph de Aviles .fut-il hors de lui en présence de cette manoeuvre, toute de mauvaise foi. Il répondit donc aussitôt, reprenant chaque raison mise en avant par la compagnie, et démontrant sans peine le peu de Valeur des arguments invoqués par les fournisseurs. Toutefois il; est bon à titre d'exemple de citer la discussion intervenue au sujet du traité-pour la fourniture des équipages de mulets, traité qui présentait le plus d'importance pour le commandement, à la veille de partir en campagne. Les fournisseurs alléguaient que l'ordre de fourniture


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ayant été donné fin avril, la saison était réellement la plus -mauvaise de l'année pour se procurer des animaux, les paysans répugnant à s'en défaire, Car ils en. ont besoin pouf leurs travaux. On ne pouvait que hausser les épaules à la -lecture d'un pareil motif. Jusqu'à quel point cette opinion était-elle fondée ? A la rigueur aûrait-on pu admettre Une petite difficulté, mais non une impossibilité. Le traité n'âvait-il pas été signé en connaissance de cause ? Est-ce que ces messieurs n'auraient pas trouvé plus profitable de ne pas remplir leurs engagements tout en gardant par devers eux certaine avance de 100.000 livres reçue pour l'exécution de ce service ? — Disons dé suite que la spciété Péricaud -sentit la faiblesse de son argument, car elle,n'insista pas, et en quinze jours recueillit 1,200 et quelques mulets qu'elle présenta le 1er août'à l'acceptation de l'Intendance: Mais combien était piteux ce lot. d'animaux !/Les Espagnols n'étaient pas difficiles, et pourtant on ne put en accepter que la moitié. Dans son mauvais .français M. de Aviles /écrivit : «et s'il y en avait de plus, on ne "comprend pas . comment cette compagnie aurait osé présenter dés; mulets ; si détruits, qu'elle en a vendu 17 à six livres chacun, et 7 à douze livres piècj, le tout en monnoie de France »• Tout commentaire' est superflu.

Il en était ainsi pour chacun des autres traités. Mais M. de Aviles ne parvint pas à convaincre les fournisseurs qui répondirent le 25 juillet par une déclaration absolue de;ne pouvoir satisfaire à leurs marchés. Ils opposaient la force d'inertie contre laquelle venait se briser la volonté de l'Intendant, Pourtant Cette situation ne pouvait se prolonger, et M. de Aviles se décida à prendre une mesure énergique. Parle ministère de maître Genin, notaire, il .faisait, le jour, même où lui était remise la lettre des adjudicataires, sommation à ceux-ci d'exécuter leur contrat sans délai, sinon .de nouveaux fournisseurs seraient désignés pour assurer leur .service à leurs frais sans compter les dommages auxquels ils pourraient être solidairement condamnés,: Rien n'y -fit, et le Ie1'août les sieurs Allemand et Duvernéy furent agréés par l'intendant général et chargés d'exécuter Tes maichés aux lieu et place, et aux frais des défaillants. Par notaire encore, ces derniers étaient avisés le 3 août de la décision prise à leur égard, mais avec nne grande-condescendance on leur donnait encore huit jours pour réfléchir. En attendant ils devaient garder les arrêts à Çhanibéry, Incontinent ils, répondent qu'ils acceptent la résiliation des


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marchés à la daté du 1er août, mais entendent être libérés; complètement de toute obligation, ;et;n'acceptent/pas que le nouveau service soit fait à leurs frais. Ils voulaient considérer la situation comme une. aubaine pour eux, mais M.'de Aviles, avec juste raison, ne l'entendait pas de la sorte. Armé des conventions intervenues, il leur signifia une fois pour toutes que tout était rompu avec eux, et suivant les conditions spécifiées. La cause était entendue vet réglée et il s n'étaient plus tenus de garder les arrêts. Et il en fut ainsi. Mais, chose curieuse, on ne trouve plus trace de cette affaire à partir de ce moment-là, et l'on ne sait pas ce qu'il advint de Chabert, Page, Lemaire, Péricaud et compagnie. Furent-ils poursuivis ? La ruine s'abattit-elle .'sur eux, ou bien, habiles filous, trouvèrent-ils le moyen dé.s'enrichir envers et contre tout ?

C'est donc le 1er août que l'intendant général a liquidé la situation avec eux, mais il se trouve dans l'obligation de se procurer de suite tout ce qui est nécessaire à une armée en campagne. Encore faut-il' Un certain temps pour pourvoir à cette nécessité. C'est ainsi que les troupes espagnoles ne quittèrent la Savoie que les 29 et 30 août, c'est-à-dire à une époque déjà tardive pour entreprendre Une guerre de montagne. Aussi, quel fut le résultât de cette campagne de 1743, engagée dans de mauvaises conditions ? Ce n'est que le 8 octobre que l'on arriva en Piémont, dans la vallée de la Vraita, par les cols de Saint-Véran et d'Agnel. La saison était bien avancée et le retour en Savoie et en Dauphiné pouvait être compromis par une brusque apparition des neiges. L'exemple de la terrible retraite exécutée l'année précédente par le roi Charles était encore présent à toutes les mériioires. Aussi est-ce avec raison que le 27 septembre M. de Marcieû, gouverneur militaire du Dauphiné, pouvait écrire à son ministre : « C'est entre le 3 et le 10 octobre que cette affaire sera faite ou manquée, car, toutes sortes de raisons obligent à la brusquer. » Comme on le sait, elle fut manquée. L'infant et M. de La Mina, arrêtés par le roi de Sardaigne, se hâtèrent de repasser les Alpes, et au mois de novembre étaient'--de retour à Chambëry. Et ce fut tout le /résultat de cette tardive entrée en,campagne. L'iexpéditioh avait été très limitée dans le temps à cause de l'approche de la mauvaise saison ; le roi de Sardaigne avait eu tout le loisir de fortifier sa ligne des Alpes, et alors qu'on aurait dû agir vite, il avait été/impossible de mettre à exécution un plan d'une envergure quelconque. A peine descendu des


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hauts Cols des Alpes, on était venu se briser sur des murs et des retranchements: Pourquoi cet incompréhensible retard a se mettre en marche, alors qu'on était à pied d'oeuvre en plein été, avec une armée portée par ses nombreux renforts à plus de 40.000 hommes? Est-ce que M, de La Mina, ce général habile,, avait été subitement privé de tout jugement ?■'-;'..

Pas le moins du monde. Mais il aurait'été paralysé, arrêté par les manoeuvres de la bande Péricaud et compagnie. Dès le mois de mars les fournisseurs ont demandé un délai. Ils l'ont obtenu. Puis ils l'ont fait proroger, et lorsqu'un nouveau sursis n'était plus possible, c'est-à-dire en juillet," ils ont levé le masque et déclaré leur incapacité complète et absolue, au risque d'être poursuivis, jugés, condamnés. Et le résultat? C'est que l'armée espagnole, âû.mpis d'août, se trouvait privée des moyens de se mettre en mouvement. L'infant et le général en chef étaient vaincus par Une demidouzaine, de filous. Certes, M. de Aviles avait bien alors agi énergiquement à leur égard, mais il avait fallu laisser les nouveaux munitionnàires se mettre en posture de faire face, à leurs obligations, et ainsi avait passé le mois d'août comme les précédents. Péricaud était le vrai Vainqueur du marquis de La Mina. C'est la conclusion de M, Pillet.

De là à supposer, avec juste apparence, que tout ce plan d'atermoiements, qui semble concerté à l'avance, ait été suggéré par l'ennemi.lui-même, et que l'or étranger ait pu agir sur les si faciles consciences de Pagej Lemaire èt-autrês, il n'y a qu'un pas. Serait-ce donc dénué de vraisemblance ? A la guerre ne doit-on pas employer tous les moyens ? Et chacun sait combien Charles-Emmanuel III avait un. service de renseignements bien organisé. Ses agents secrets étaient habiles. N'y eut-il point là une machination, une sorte de trahison dont furent victimes les Espagnols ?

« Ainsi, dit M. Pillet, des causes futiles en apparence ont pu faire échouer cette première attaque et faire perdre Une année en tentatives ruineuses et meurtrières. » Il n'ignore pas pourtant que des hommes de valeur, bien placés pour être renseignés, n'ont jamais dans leurs récits fait allusion à cette mystérieuse affaire. Notamment le marquis Henri Costa de Beauregard, dans ses Mémoires, mentionne que « le printemps et l'été se passèrent en négociations »-et explique par là le retard des Espagnols. M. Pillet remarque judicieusement que le temps perdu par les Espagnols était gagné par le foi de Sardaigne, qui consolidait sa ligne de


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défense et faisait traîner les pourparlers en longueur, tandis qu'une action militaire entreprise au bon moment par l'armée de l'infant aurait activé la solution. En outre, Û insiste sur-ce fait que l'entrée en campagne des Espagnols précède la signature du traité.définitif de Worrns entre le/foi Charles et Marie-Thérèse, p.ar conséquent la déclaration de guerre delà France. Ce qui tendrait à prouver queles négociations n'ont pas eu une influence tellement déterminante sur le retard de don Philippe. Tout cela est troublant et la thèse de M. Pillet est séduisante, originale. Sans doute on peut lui faire de sérieuses -objections, et finalement tout cela ne peut aboutir qu'à une discussion sans résultat. Il est ainsi nombre de faits historiques sur,l'origine desquels onalongtemps discuté et qui seront longtemps encore soumis à la controverse. La conclusion de M. Pillet, qui n'est pas à rejeter, satisfait en outre à cette curiosité, instinctive que nous possédons tous, et qui nous fait envisager avec plaisir de petites causes à l'origine de grands effets.

La question en serait donc restée à ce point, si un document espagnol irréfutable ne venait corroborer l'assertion du , marquis Costa de Beauregard. M. Pillet ne pouvait en avoir connaissance, puisqu'il ne fut traduit et publié en France pour la première fois, croyons-nous, qu'en 1892 parlecolonel Arvers, qui fit une édition des pièces d'archives du ministère de la guerre relatives à la guerre de Succession d'Autriche. C'est le principal intéressé lui-même, M, de La Mina, qui parle dans cette autobiographie, que nous avons déjà signalée dans un Chapitre précédent (1) et qu'il fit paraître en Espagne pour justifier sa conduite au cours de sa carrière militaire. L'entrée en campagne tardive de son armée en 1743 demandait une explication, et dans son mémoire il la donne en termes très clairs. Aussi est-il de la plus haute importance de le citer textuellement :

/■ «En 1743,. dit-il, la Cour négocia Un traité de paix-avec le roi de Sardaigne, mais on me laissa ignorer ces négociations, et espérant les voir aboutir,/on me laissa pendant la meilleure partie de l'année campé avec une brillante armée à Montmélian en Savoie, jusqu'à ce que, au mois de septembre, la Cour enfin désabusée m'ordonna d'entrer en Piémont par le col d'Agnel en Dauphiné, sans canon, sans vivres, et la saison étant déjà avancée; on n'avait rien prévu à cause des espérances de paix.

(1) V. chapitre III.


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« Je me récriai, je fis des représentations, cl je dis qu'il importait de conserver l'armée pour l'utiliser dans de meilleures conditions l'année suivante et qu'il ne fallait pas la jeter en ce moment sur les Alpes sans un objet qui fût en rapport avec les risques auxquels on l'exposait.

« Rien ne put faire changer le plan arrêté, à l'exécution duquel la France concourait avec 14 bataillons et, 12 canons de campagne, mais sans avoir la direction des opérations.

« On était déjà aux premiers jours d'octobre quand nous entrâmes en Piémont, l'obéissance nous en faisant,un devoir, mais ne nous dissimulant pas le sacrifice qu'on exigeait de nous. Nous trouvâmes le roi de Sardaigne fortifié sur les hauteurs de la Chenal ; il nous arrêta et nous sauva par ce fait, car s'il nous avait laissés aller plus avant, pas un homme ne repassait les Alpes, et il faisait l'infant prisonnier. »

Le 12 octobre, en effet, l'armée repassait les Alpes parune violente tempête de neige qui rendit l'opération très difficile.

On le voit, la question est bien nettement tranchée. Ce sont les négociations qui ont immobilisé M. de La Mina, et c'est à son corps défendant qu'il reprit la guerre dans de mauvaises conditions. Mieux que cela, il explique que si son armée était dépourvue de tout au moment de son entrée en campagne, c'est qu'on n'avait « rien prévu à cause des espérances de paix ». Voilà donc pourquoi soit M. de Aviles, soit lui-même, laissés dans l'ignorance de Lout par des ministres tentés de les retenir plutôt que de les arrêter, s'étaient montrés si pleins de condescendance envers les fournisseurs, ne les avaient surveillés quede très loin, ne les avaient point harcelés. Et brusquement, il avait fallu, parer à un ordre d'exécution accepté de mauvaise grâce par le général en chef.

Il n'en reste pas moins vrai que M. Pillet à son époque, n'ayant pas eu connaissance de l'autobiographie du marquis de La Mina, pouvait légitimement raisonner comme il l'a fait et tirer les conclusions qu'il a présentées et parfaitement vraisemblables alors. Sa valeur d'historien ne peut en rien en être diminuée. D'ailleurs n'en est-il pas de l'étude de l'histoire comme de celle des sciences ? Les hypothèses scientifiques se succèdent les unes aux autres ; chacune d'elles est. vraie, explique les phénomènes tant qu'un fait nouveau ne vient, pas la rendre insuffisante, et alors une autre la remplace. Or, il ne vient à l'idée de personne de diminuer la valeur d'un homme de science qui a échafaudé


■--;' — 244 — ;:

une hypothèse devenue caduque. Agissons de même à l'égard dès historiens.; -

Grâce aux indécisions et négociations le tenxps;avait passé/et de ce fait une opération militaire de grand style était devenue impossible à réaliser delà part des Espagnols. Par contre, le roi de Sardaigne avait mis à profit le répit qui lui était laissé et l'on/peut même dire qu'il avait prolongé à plaisir les pourparlers engagés afin d'achever la mise en état de défense de la: ligne des Alpes, Il voulait être prêt à toute éventualité, ;,.

Nous savons.combien il appréciait le rôle de la fortification, et quelle était son habileté à s'en servir. Aussi lorsqu'après avoir repassé les Alpes à la suite de son échec militaire en Savoie, l'année précédente,il fut revenu à Turin, n'eut-il d'autre souci que de fendre sa frontière inviolable. . Sans attendre le retour de la belle saison il fit étudier les positions défensives qu'il pourrait Utiliser, et exécuter les tracésdes ouvrages destinés à. les/renforcer. L'aVenir était pour lui plein d'incertitudes. Gontiriuerait-il à servir les intérêts de Marié-Thérèse ? Se i allierait-il à: la cause des coalisés? Il y avait là une détermination définitive à prendre et seuls les événements, qui pouffaient se produire dès les premiers mois del'année 1743, le guideraient. En.attendant, il était opportun pour lui'd'avoir la maîtrise dès passages des Alpes, et il se mit à.l'ouvrage. Le travail d'études avait donc été fait au cours de l'hiver et dès que la saison put permettre d'entreprendre quelques travaux, on le fit avec une extrême diligence. De la Tarentaise à Nice la ligne . fut divisée en secteurs et les retranchements furent rapidement ébauchés. Ils consistèrent en une série d'ouvrages se flanquant /mutuellement, éleVës aux points dé passage obligé "des troupes. Les deux secteurs/de Savoie, corresppndant aux vallées delà Tarentaise et de la Maufiënnej furent organisés au moyen de camps retranchés créés aux cols de la Seigne, du Petit-Saint-Bernard, du Mont-Gehis et flanqués par des postes secondaires. Comme garnisons, les premiers devaient recevoir des troupes régulières; /et les seconds des milices. Eh arrière, -dans les vallées (à/Courmayéur, La Tliuile, Suse et Novalaisë), prendraient position des réserves/Les voies de communication devaient être améliorées ou créées pùur permettre les mouvenients des réserves. Le roi agissait ainsi en parfait connaisseur de la guerre de montagne.; Il établissait une ligne de défense fixe en arrière de laquelle pouvait manoeuvrer la défense


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mobile. Mais, malgré toute l'activité déployée, il fallait beaucoup de temps pour réaliser tout ce programme sur toute l'étendue de la frontière. Aussi conçoit-on facilement que Charles-Emmanuel ait accueilli avec joie les ouvertures de négociation qui lui étaient faites, grâce auxquelles il pouvait travailler en paix et se décider ensuite en pleine connaissance dé la situation. Discernant très bien combien il était désiré dans les deux camps, il pouvait à son aise prolonger les conversations, et, habile comme il l'était, il ne manqua pas de le faire.

Pendant ce temps M. de La Mina se désolait à Chambéry. Pourtant, le 1er août, l'infant avait prescrit la formation de deux camps à Montmélian et à Saint-Jean-de-Maurienne. On avait, semble-t-il, des velléités, le cas échéant, de pénétrer en Piémont parle Saint-Bernard ou le Ceriis. Des reconnaissances furent envoyées dans les hautes vallées dp l'Isère etde l'Arc, En Tarentaise, on se rendit compte que la défense était trop forte et lé passage presque impossible.. Dans les parages du Genis, le 17 août, un détachement poussa une pointe Sur le versant italien, vint se heurter à la position de l'Arpon, constatait la solidité des positions sardes et fut vigoureusement ramené par les Vaudois du colonel de, Salis..Et il en fut ainsi jusqu'au jour où arriva — alorsqu'oh hé l'attendait plus — l'ordre de mouvement de l'armée espagnole. Les colonnes de l'infant gagnèrent Briahçon et le Oueyras pour se joindre aux troupes françaises de M, de Mafcieu et procéder avec elles à leur tentative infructueuse de l'autre côté des Alpes dans la vallée de la Vràita.

•'; Septembre 1924. ..''"".'


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.TABLE; DES;/MATIERES

Pages

CHAPITRE I.— Charles-Emmanuel III et la ■Guerre/ de Succession d'Autriche ,'/,..........,..... 103

— • II. •— L'entrée des Espagnols en Savoie 113

— III. ■—L'offensive espagnole et la retraite

retraite roi de Sardaigne.. 134

— IV. —- Les Espagnols s'installent - en

Savoie ../..,.......,./,;.. ; 156

—r-' V.— La domiriatipn espagnole . . .... 175

'— VI,— Le Sénat de Savoie et le gouvernement

gouvernement don Philippe ..... 188

VII,— Les. vues de la France sur la

Savoie....... ,;, 201

— VIII, — Savoyards et/Espagnols,......, 212

— IX.-—Le départ des Espagnols,.. ..... 228

APPENDICE.— L'affaire des fournisseurs et la campagne de 1743 ... .' ..,'. 235




247

BIBLIOGRAPHIE

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— Archives du département de la Haute-Savoie.

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UN PREDICATEUR SAVOYARD

Le Père Nicolas La Pe-sse(1646-1724)

Pe-sse(1646-1724)

Parmi les nombreux ouvrages de théologie provenant du Grand-Séminaire de Ghambéry pt actuellement déposés à la Bibliothèque municipale, un petit volume attira notre attention par sa dédicace. Cet ouvrage, intitulé Les Faux Désirs du Saluf (Lyon, Mathieu Chavance, 1716, in-12 de 585 pages), est en effet adressé ; « A Messieurs les. Nobles «Confrères de la Cpngregation érigée dans le Collège de «ZCha'mberi delà Compagnie de Jésus, sous le titre de l'Asft Somption de la Sainte Vierge » (1): •

"Cette Congrégation est bien connue, de nos;lecteurs, car elle a fait l'objet d'une notice très intéressante de notre confrère Marie Girod, publiée dans le tome XXI des Mémoires de la Société. Fondée le 8 décembre 1611 dansl'église des Jésuites, elle était sousla direction spirituelle d'un Père de la. Compagnie de Jésus ; les membres s'adonnaient surtout à la bienfaisance et aux exercices spirituels (2).

La dédicace dont nous Venons de parler débuté ainsi : « Messieurs, j'ai tâché de vous donner durant une longup «suite" d'années diverses, marques d'un zèle, sincère : vous «avez même paru persuadez du désir que j'avôis de Pontil« buer à vôtre sanctification, en ce qui pouvpit dépendre de « la direction que l'on m'aVoit confiée de vôtre Assemblée. »

(1) L'exemplaire de la Bibliothèque de Ghambéry est classé sous la cote P, 598.

(2) Marie Girod : Notice sur la Grande Congrégation de N.-D. de l'Assomption. Ghambéry, 1883 (tirage à part), pâees 9; 11 et 39.


— 250 — . ■

Ce passage nous incita à faire quelques récherches sur l'auteur de l'ouvragé, et voici le peu uqe nous avons pu savoir (1).

Nicolas La Pesse naquit en Savoie le 15 niai1646 (2) et entra au noviciat dès Jésuites de Lyon le 18 septembre 1661, à l'âge de 15 ans (3) ; lorsqu'il eut reçu les ordres sacrés', il s'adonna à la prédication et paraît-avoir obtenu quelque succès de "son- temps. Le premier Ouvrage imprimé sous son nom est un Eloge funèbre de Louis de Bourbon, prince de Condé et premier prince du sangrpàru en 1687 à Bourg-en-Bresse (71-pages petit in-8°).

Il semble avoir été libmmé directeur spirituel de la Grande Congrégation de N.-D. de l'Assomption en 1698 (4) et le resta pendant vingt-six ans, jusqu'à sa mort, survenue à Chambéry le 11 juin 1724 (5). Toute sa vie, il resta très attaché à cette oeuvre; dont il,fait le'plus grand éloge :. « Combien d'héritages Vous a-t-on mis dans les mains pour « être administrez avec une vigilance habile et exacte en «faveur des misérables ? Combien de divers établissemens ; « a-t-on voulu qui fussent gouvernez et soutenus par. vos « soins ? Il est peu d'oeuvres de miséricorde à quoi.vous ne « présidiez, par le choix que l'on a fait de vous pour les « assurer, pour les régler, pour les transmettre bien établies. « à vos successeurs. Cette confiance qu?a éuë; en vous une «libéralité chrétienne et éclairée, a été généralement « applaudie : tant on etoit prévenu que l'indigence ne pou« voit rencontrer des Protecteurs -plus intelligéns, et plus « zelez que vous..

« Ce seroit à moi, Messieurs," à exposer le détail delà con«

con« que vous tenez pour réussir dans vôtre administration ;

•<« comment vous attirez sur Vous les secours d'en Haut par

«vôtre assiduité dans les pratiques de la société que vous

. (1) Tous les détails que nous rapportons, sauf ceux qui

ont trait au séjour à Chambéfy, nous ont été communiqués

,par notre confrère M. Levallpis, de la Bibliothèque Nationale,

à qui; nous exprimons ici toute notre reconnaissance.

(2) Nous ignorons dans quelle ville,

(3) De Backer : Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. VI, p.. 585.

(4) Perpéchon : Inventaire manuscrit des Archives Hospitalières, III E. 4.

(5) D'après les auteurs de la Bibliothèque des Ecrivains de la Compagnie de Jésus. Le décès du P, La Pessp n'est mentionné ni dans les registres de Saint-Léger, ni dans ceux de Lémenc. . ■,


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« composez... ; comment'vous vous partagez avec une sainte « émulation les peines nécessaires pour conserver aux pau« vres leurs droits, et leurs fonds ; comment vous prenez « assez souvent sur vos propres affaires le teins que vous « consacrez aux besoins des malheureux ; vôtre délicatesse, « vôtre prévoyance, vôtre ardeur dans toutes les fonctions « de vôtre charité. »

A l'époque où le P. La Pesse écrivait ces lignes, les retraites spirituelles n'étaient pas encore fondées. La première s'ouvrit en effet seulement le 18 août 1721 à trois heures de l'après-midi, sous la direction des RR. PP. La Forest, recteur des Jésuites, et La Pcssc. Ce dernier, en sa qualité de directeur spirituel de la Congrégation des nobles, « fil « l'inauguration de la retraite par un fort beau discours » (1). Nous retrouvons leurs deux noms en 1722, et le 22 août 1723, celui de La Pesse apparaît pour la dernière fois ; il est alors assisté du P. de Clairdant, qui devait lui succéder (2).

En plus de la direction spirituelle de la Congrégation, des Messieurs, La Pesse était chargé de l'aumône aux pauvres honteux et aux pauvres prisonniers ; chaque mois il distribuait 33 florins aux premiers et 5 aux seconds. Nous le voyons signerla plupart des délibérations relatives à l'HôtelDieu ; nous n'en relèverons que quelques-unes.

9 février 1716 : Convention avec l'abbé Rollin, aumônier de l'Hôtel-Dieu.

8 mars 1716 : Projet d'établissement des retraites.

3 février 1719 : Délibération sur la tutelle des enfants du comte de Montjoye.

24 décembre 1719 : Approbation du choix de l'abbé Qùinson comme aumônier.

24 février 1720 : Délibération relative à la prédication d'une mission à Cus\.

La dernière délibération qu'il ail signée de sa main est celle du avril 1723 (3), quatre mois par conséquent avant la retraite qu'il devait encore diriger.

Outre les deux ouvrages signalés plus haut, La Pesse publia encore :

1. Remarques sur divers sujets de religion et de morale Urées des SS.PP. A Lyon et se vend à Paris, chez Guillaume

( 1 ) Maiié: ; Gif pd, op. '/çît;j p, 58-59;. ■(.2)-'-ÀTGïïives"îi.p"spitàlièr'es4lïiO-;5". (3) Archives Hospitalières Î1I12 6.


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de Bure, 1706. 3 vol. in-12 (1) ; édition sans nom d'auteur.

Autre édition, avec le nom de l'auteur. Lyon, chez Louis Declaustre, vis-à-vis le grand Collège ; 17.08, 3 vol. in-12. (L'approbation est de 1705.)

2. Serinons. Lyon, Louis Declaustre, 1708,6 vol. in-12 (2). Ces sermons, au nombre de 73, ont été réimprimés par Migne dans la Collection des Orateurs Sacrés (Paris. 1845). aux tomes 21 et 22 (3)..

3. Une Préface en tête des Sermons du P. Claude de La Colombière ; on ignore pour quelle édition elle a été composée, peut-être pour la première (4).

La valeur théologique de ces. ouvrages étant en dehors de notre compétence, nous nous contenterons de citer à ce sujet le Dictionnaire des Prédicateurs français : « ... Ce qui « fait aussi le mérite des sermons de ce prédicateur, ce n'est « point tant la nouveauté des matières que celle de la ma« nière dont il les a traités. Il y a peu de sermons imprimés « où l'on trouve autant de belles pensées, autant de déli« catesse et de justesse d'esprit. Peut-on avoir, par exemple, « une division plus juste et en même temps plus ingénieuse « que celle de son sermon sur le luxe, où il fait voir que la « vanité, l'injustice et la volupté ont une liaison naturelle « avec ce vice, que la vanité le produit toujours, que l'in« justice le nourrit- souvent et que la volupté le suit quel« quefois (5). »

André BIVER.

(1) Mémoires de Trévoux. 1706. p. 1.124-1.132.

(2) Mémoires de Trévoux, 1709^ p. 140-150.

(3) Bibliolh. de Chambéry G 604 (21 et 22). Migne classe La Pesse parmi les orateurs de 3e ordre.

{4) Mémoires de Trévoux, 1709, p. ]50 ; de Baeker, 11, p. 1.890-1.891.

(5) Dictionnaire des Prédicateurs français, p. 208.



PORTRAIT DU COMTK FREDERIC PILLET-WILL

peint par Benoît Molin en 1843, se trouve i\ l'Hôte) 'le Ville (Je Montmélian.

Cliché Blanc, Monlméîian.


DIE FÊTE A MONTMltlÂl

(le 10 novembre 1844)

à l'occasion de l'inauguration du portrait de M. le Comte Pillet-Will

Ziiicographie et lithographie des Arts et. du- Commerce, Etablissement privilégié par S. M. Chartes-Albert. Chambéry 1844. ■ . ;/

Tel est le titre d'une rare et intéressante plaquette publiée en 1844, lorsque le portrait du comte Frédériç/Pillet-Will fut placé, suivant son'désir, dans la salle des délibérations de l'ancien hôtel de Ville de Montmélian. y.

Il nous a paru utile d'en faire un court exposé, afin de rappeler le témoignage de reconnaissance, de, nos aïeux, envers leur distingué compatriote, bienfaiteur de cette petite cité. '

La fête fut présidée par le général Pillet-Will, frère du comte Frédéric Pillet-Will retenu à Paris.

La première "page de cette plaquette relate brièvement le rôle important que joua Montmélian comme place forte. Les événements s'y rattachant ne sont plus qu'un souvenir ; mais le comte Pillet-Will veut ajouter une pagë-à l'histoire de son pays et. dans cette page il n'est; pas question de. combats, de larmes et de sang ; on y voit bienfaits prodigués, indigents secourus, créations utiles et allégresse publique. -'.../,

C'est: ensuite la description de la salle de l'ancien; hôtel de- Ville qui avait été. récemment décorée à cette, époque. Au "fond était une grande cheminée en marbre rouge ayec les armes de Savoie, surmontée du buste en marbre blanc dé S. M. Charles-Albert, sculpté à Turin. Ce ; buste et la "■ cheminée furent offerts en 1843 par le comte Pillet-Will,.


— 254 — .

Il avait été secondé dans l'exécution de ce projet par un architecte savoyard de talent, nommé Chiron (1).

Dans cette salle eut lieu un banquet où le général Pillet, assis au sommet de la table en face du buste, se leva et porta un toast à S. M. Ses paroles pleines de patriotisme furent accueillies aux cris de vive le roi ; alors les toasts se succédèrent à l'adresse du comte Pillet,. de son frère le général, de son neveu, des conseillers, etc.. On y répondit par acclamation et par de nombreux vivats. Sur un gâteau était un petit drapeau où se trouvaient ces inscriptions latines : ; .

D'un côté : Incliio Comiti Pillet-Will Urbs Mantala grata et beneficiorum memor hodië decimo^ Novembris MDCCCXXXXIV Urbs proedicia consecravit in ejus Basilicâ efjigiem maximi iiiler oplimos Cives ab eo ad liane urbem missam.

Et de l'autre : Comiti Ducique Pillet nobili Germano Comiiis Pillet-Will qui nos bénéficia affecit Solemnilaii proefuit consecrationis picloe fratris.

Urbs Mantala grata. (2)

Ici, une scène inattendue porte l'émotion jusqu'à l'attendrissement. De toutes jeunes filles entrent dans la salle au moment du dessert. Elles sont vêtues de blanc et couronnées de fleurs : leurs mains portent des ' bouquets et des guirlandes. Leurs jeunes frères les escortent; une mère les guide. La gracieuse députation s'avance lentement et non sans quelque embarras. Le Président est debout pour la recevoir. L'orateur est une fille de six ans ; son.front est pâle ; elle

(1) En 1869. la ville de Montmélian ayant acheté du comte Alexandre Nicolle de Salins de la Place l'hôtel de ville actuel, ce buste de Charles-Albert et la cheminée sur laquelle il repose, y furent transportés ainsi que le portrait du comte Pillet-Will. On les voit aujourd'hui dans la salle des délibérations du conseil municipal.

(2) Traduction : A l'illustre comte Pillet-Will.,Là ville de Montmélian reconnaissante etqui n'oublie point lés bienfaits, a installé dans son palais municipal— aujourd'hui 10 novembre 1844 — le portrait du plus grand de ses citoyens offert à la ville par lui-même.

— Au comte et général Pillet frère du comte PilletWill qui nous a fait l'honneur de présider la cérémonie d'érection dudit tableau.

La ville de Montmélian reconnaissante.


' ':C:■ %?y~j-> W;255;/— ; . ;'''.:;/:■/;::/ V/y ■•■

lève un oeiltimide, et d'une voix qui.se rassuré/par degrés; elle prononce, au milieu d'un profond silence, les vers suivants;':-/1;. :.---.■ >. - /. \:;:

Permettez-nôiiSd'pfïfif la fleur feë laéàndeuf ; dé l'innocence

;,;A/cètàim^ ;;/>,/;;/;.

; .Ml^:;tpùtun;péùp/ié;èl;âfel?enfâ

Les applaudissements;lui/;fépbndent que la/;|)eimission, ne saurait être refusée. Lé opïtègè entoure Ip.tàblPàù,; la înême enfant lui parle en ces termes : •

Au "portrait ■':. ■ .. ; / - ; ■■'■'■..-'

;G'esttoi.làspùfce;4u plaisir : /^ùîrêunitièihoslfèfèsj; ■■"•'T-//;*//.'- ^ ■

, //-..©uiynquss^ /\./!;-:/:

/-,-.■ L'ayant âppité près dphps mères. >;;/./,';

•-,' .Aussitôt guirlandes et bouquets sont plaçés/sùr le fiche cadre qu'ils recouvrent en partie. La jeune enfantsé retourne alors vefs/le'général en lui disant :

Si la toile nous peint son image fidèle

En vous son frère aûgùsteestléparfaitmodèle.

'■■' ■■'" :, . ;/,Dê;.spB coeur généreux., /.,,., ./• '/;;./

.-/■ ■■; :Ayez;aùssi nos/voeux; ;dans; ce bêau.jour-de*fetê; /

Près d'un frère, chéri, sefvBz-hpùs d'interprété, :.. '.-.''-.- : Il hpùs;;entendra: mieux. /:

: Le général répond gentiment par ces paroles : « Oui, aimable enfant, M.; le Çoiiite/Pillet "Saufa tou/hommage, il lira tes harangues. Ce rpeit Mi ■plâifâ, sois-en sûre.»

Les erifants'pfennent ensuite/place à table, aux.deux PÔtés du ;président de/la .-fête qui Jcp/ùfé,; avec plaisir/lèufs. propos ; enfantins et :rit de -leur bon appétit, car ils; foiit un éloge non équivoque des sucreries/dont on garnit leurs; assiettes,

, M. Teveùët/ alors greffier a Hontmélian, iïnpioyisa des stances dont, nous /reprodùisohë. quelques passages. Elles portent comme-eh-tête : //;;■/ ■■-." /".-/"■

■;/;■:/:; :/.. '■ Stances : ■,■../'/;;;/■/.;■

A ^occasion jièf'inauguration-: du: fighlrail de-M.. le_ Èomté PiUèt-Will^Régeiit de la Banquet de France,: commandeur de la Légion. d'honneur, de tordre du Niçhgrt-lftikhar de Turquie-'Chevalier de' SS. Maurice et Lazare.: ■'■ Çàris l'hôtel dé ville de. Montmélian: ;/; /;:...;. - le 10 noveinbre 1844. "■;'■- '->


- ■ '—'-. 256 — ■ -.":; ■

-,-■"■..■ A Monsieur le Général Comte Pillet -

Viendra-l-il donc enfin, répétions-nous sans cesse, Ce portrait dès longtemps promis à notre espoir ? Calmera-t-il enfin lé désir qui nous pressé? Est-ce bientôt le jour oùnous pourrons le'voir ? Nous l'avons !.■-.. la,Cité.dans ses voeux exaucée Recevant de l'amour un si tendre lien, /"

Tressaille dé bonheur comme une fiancée Oui vient de s'ajuster l'anneau de son hymen. Son frère a bien compris le besoin de notre âme, Ilnous prouve qu'il sait.qu'prt l'aime.tendrement ; Ce n'est jamais qu'à ceux dont on connaît la flamme Que la Munificence accorde un tel présent. ,

Plus loin nous lisons : . ; .,

Qh ! combien il est grand celui qui pour son frère Tient ouverte la main que lui remplit le ciel ! . Il dépouille ses jours dé ce qui sent la terre Pour donner à son nom le droit d'être immortel. Il sait que la fortune est semblable au nuage Qui voile le soleil et son éclat divin, Et que -pour rayonner, le riche en fait usage En la fondant en pluie aux champs de son voisin.

M.. Piaget, jeune avocat, doué d'une forte et belle voix, chanta ensuite une romance dé six couplets qu'î-il;a composée pour cette; circonstance. Elle est intitulée : ;;.'

.."■'■ Couplets

pour l'inauguration du portrait de M. le Comte Pillet-Will dans la salle de l'hôtel de ville de Montmélian.

Nous donnons comme spécimens le premier elle dernier couplets : "..-■-. • ,;

1er Couplet ■ '''.

: , ,1.1 vient combler notre longue espérance; Cet iiéureùx j our à nos Voeux tant promis : L'illustre fils que nous ravit la France (1) Enfin se montre à nos yeux attendris ■! Pourquoi faut-il que toujours un nuage ; Jette son ombre aux bonheurs d'ici-bas ?

■ •" Nous ne voyons ici que son imagé, . ;

Mais lui, mais lui, ne le verrons-nous pas 1 ■ .

(1) Rappelons que nous étions, sous le régime; Sarde.


— 257 — ■

6e et dernier couplet

Un jour, bien loin, bien loin dans la mémoire, Nos petits-fils qui seront des aïeux Ici viendront raconter son histoire, Puis ils diront à leurs fils curieux : « Par des bienfaits il marqua son passage « A sa patrie ilrendit l'âge d'or ; «ïnclinez-vousdevant sa noble image •'■■■.;«. Du haut des Çieux surnous il veille èncor...

Après le banquet les salles furent ouvertes au public. Aussitôt, une foule pleine d'enthousiasme et d'admiration se pressa autour du tableau de ce; bienfaiteur. Cette charmante fête, dont on parla longtemps à Montmélian, est de nos jours presque complètement oubliée.

Nous en ravivons le souvenir (1).

Pli. FALCOZ.

(1) Pour compléter l'histoire de ce portrait, nous croyons; devoir mentionner l'émeute qu'il suscita à Montmélian en 1848, J, ' - ' ■ ,

Un dinianche après-midi, de la susdite année, le bruit se répandit à Montmélian que quelques exaltés voulaient s'emparer du portrait du comte Pillet-Will, bienfaiteur de cette localité, pour le transporter ailleurs. Un soulèvement général se produisit où les femmes principalement se firent remarquer. Leur attitude menaçante- à l'entrée de l'hôtel de ville déjoua cette audacieuse tentative.

La rumeur publique attribua, à tort, ce projet d'enlèvement aux révolutionnaires de 1848, dénonimés voraces.

Cet enlèvement aurait été prémédité par le peintre Benoît Molin, lui-niême, auteur de ce portrait, pour le transporter dans son atelier à Chàmbéry, afin de le retoucher.

Nous signalons, sans commentaire', cette fantaisie d'ar'tiste et ne pouvons que louer l'énergie des femmes de Montmélian en cette circonstance. ■

. 10 .



JACQXTES yDE SAVOIE:"

SAVOIE:" :ato3Dé 'cL'e- :'3t,s»,lioix,es .-■ '

/;/ '/"'"'"/ : -'(1563-1595)

Dans une notice publiée par la Revue Savoisienne (1), M. J.-F. Gonthief citait deux Jacques de Savoie, abbés dé Talloires, l'un en 1537, et l'autre en 1592. '

« Jacques de Savoie, disait-il, abbé de Talloires en 1537, et Jacques dp Savoie, abbé du même monastère en 1592, ne sont point une seule et même personne, mais fofment deux personnages différents. Le premier était frère naturel du célèbre Jacques de Savoie, duc de Nemours ; le second était son fils. » . -

Sur Jacques l'aîné, fils de Philippe, duc de Genevois et de Nemours, aucun doute n'était possible. On savait qu'il avait été baptisé.« dans l'église collégiale de N.-D. de Liesse, dés mains de Jacques Ruphy, chapelain d'honneur, Jacques .de Pontverre, chanoine .de la même église, faisant fonction de parrain >>-, On connaissait les détails de sa carrière sacerdotale,, aussi bien que,ses démêlés a'vëcie Parlement de Ghambéry. On fixait même la date de sa mort

survenue le 27 septembre 1567. ,

Mais pour Jacques de Savoie le cadet, il'n'en'était pas de même. D'après M.-Gonthipr, il serait né vers l'an 1561, et probablement au diocèse de Sens, où ilreçùtla.çléricature. C'est'tout ce que l'on savait de lui avant 1582, époque où il fut pourvu de l'abbaye d'Entrémonts. Dès lors il résida dans le. diocèse : il fut npmmé prieur de Saint-Jeaii-horsles-murs à Genève (14 juin 4591 ), et abbé de Talloires (28 décembre 1592).

A cette occasion Monseigneur de Grânier, évêqùe. de Genève, lui adresse une flatteuse attestation :. il vante « sa piété et sa vertu qui ont fait l'édification du diocèse,

(1) Revue Savoisienne, 1898; p. 140.


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son zèle pour la discipline dans l'abbaye d'Entremonts, la pureté de ses moeurs ecclésiastiques, et sa science des lettres », et, dans cet éloge, il le qualifie de « Illustré et Révérend Jacques de Savoie, fils naturel d'Illustre Jacques de Savoie, âgé d'environ 29 ans ».

On ne savait rien de plus : aucune précision n'arrivait à éclaircir le mystère de ses premiers ans..

D'autre part, M. Eugène Thoison (1) relevait un curieux, acte de baptême dans les registres paroissiaux de la ville de Nemours, qui, alors, appartenait à Jacques de Savoie, duc de Nemours.

Dans cet acte il était dit que « le dymanche XXVIIIe du d* novembre (1563) fust baptisé Jacques, fils de Tristan Petit, et d'une nommée Jeanne Dupré, laquelle disoil être enceinte du fait de Monsgr de Nemours,et furent ses parrains maistre Claude Tiballier, receveur du d* Seigneur, et maistre Pierre Dalbiac, mareschal du d* Seigr, la marraine Marguerite Fourré, femme de Noël Grosboys, fourrier aussi du d* Seigr (2). »

. Il est probable, remarque M. Thoison, que la jeune Jeanne Dupré n'était pas de Nemours, où le duc, fort occupé dans le Dauphiné et dans le Lyonnais,ne paraît pas avoir séjourné au commencement de cette année. Il est probable aussi qu'elle était de condition modeste, si l'on considère la façon dont le prieur de Nemours parie^d'elle : « la nommée . Jeanne Dupré ». Mais l'on sait que le duc Jacques de Nemours, « fort galant et passionné pour le beau sexe », aimait à « prendre son eau à diverses fontaines ». Peut-être l'avaitil adressée à ses officiers de Nemours avec des ordres précis pour le.moment de sa délivrance ?

Ce n'est pas sans raison, observe-t-il encore, que, contrairement à l'usage, le rédacteur de; l'acte n'avait porté en marge que le prénonvde Jacques, seul et sans nom.

Toujours est-il que le brave Tristan Petit, qui.avait endossé cette paternité putative, se trouva quelques années plus tard geôlier du château de Nemours, _sans doute en récompense de sa-complaisance, i

Pour M. Thpison, la paternité ducale n'est pas douteuse : « n'est-elle pas implicitement reconnue par l'intervention au baptême de deux officiers de la maison du duc, et de la

(1) Annales du Gâlinais, 1er trimestre 1892.

(2) Archives municipales de :Nemours, Ë. 1.


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femme: d'un troisième, qui ne se seraient pas compromis dans cette.affaire, étant donnée, la mention formelle de l'acte, s'ils n'y avaient été autorisés ? »

Enfin, si l'on compare les deux documents, on aperçoit que le duché de Nemours, à cette époque, faisait partie du diocèse de Sens ; que la date de cette naissance concorde avec l'âge attribué à l'abbé de Talloires en 1592 ; enfin que lé nom de Jacques, donné, à l'enfant, ne manque pas de signification.

Quoi qu'il en soit, on à le droit de conclure que, faute de certitude absolue, il y â de fortes présomptions pour que l'enfant baptisé à Nemours (1) le 28 novembre 1563 ne fasse qu'un avec Jacques de Savoie, abbé de Talloires en

1592.

Vte GREYFIÉ DE BELLÉCÔMBE.

(1) M. Thoison déclare avoir perdu toute trace de cet ■ enfant.



LE GENERAL MOLLARD

Aide de cûmp de l'Empereur

, (1801-1873)



./Le, GéoéraI..MOLtARD

Aide dé camp de l'Empereur \

(1801-1873)

Félix-Philibert Mollard est né au hameau de Futenex, commune d'Albens, le 13 mai 1801, d'une famille d'honorables cultivateurs. On était alors sous lé régime du Consulat, que l'Empire devait suivre, puis la Restauration, avec le retour de la Savoie à ses Princes. Il y eut une longue période pendant laquelle l'instruction de la jeunesse, l'éducation première furent inévitablement négligées. L'ambition pouvait paraître interdite à ceux qui n'avaient pas les avantages du rang social et dé l'aisance matérielle. Cependant, cinquante-neuf ans plus tard, et tandis que son pays était redevenu français, Philibert Mollard, huitième enfant d'un père cultivateur, était général de division et aidé de " camp de l'empereur. One telle destinée doit appeler l'attention, non seulement suf celui qui l'a réalisée, mais sur les lieux qui l'ont vu naître et sur la famille qui lui a donné le jour.

, /• *.*

L'Albanais est une région à part de la province de Savoie. Elle tire son nom de la station romaine d'Albinium, qui se trouvait un peu à l'Est de l'emplacement actuel d'Albens.

Note. — J'exprime ici à nouveau mes remerciements à tous ceux qui m'ont secondé dans mes recherches : MM. le baron Miphaud, de Tresserves, et Emmanuel Bontron, notaire à Thonon, parents du général Mollard ; Mlle Pavy, de Saint-Girod, également alliée à la famille Mollard ; M. l'avocat Jules Rosset, d'Albens, qui a bien voulu faire des recherches aux archives de la commune et de la paroisse et qui m'a accompagné et guidé dans la visite des lieuxle comte Hubert de Foras qui a bien voulu évoquer popr moi tous les souvenirs dé son père ; le lieutenant-colonel Revol, de la Section historique de l'Etat-Major de l'Armée, à Paris, dont l'obligeance à mon égard demeure inépuisable.


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Elle s'étend, du Sud au Nord, dé Grésy-sur-Aix inclus à Rumilly inclus y compris Alby-sur-Ghéran. • Rumi'lly et Albens revendiquent l'une et l'autre le titre de capitale de l'Albanais. Cette région, bien que celui qui la parcourt dans sa grande dimension, orientée du Nord au Sud, découvre des lignes de hauteurs à sa droite et à sa gauche, n'est cependant pas une vallée ; un seuil peu accentué situé non loin d'Albens, la divise en deux parties : celle du Nord qui écoule ses eaux dans le Fier et le Chéran, celle du Sud qui évacue les siennes dans le Siéroz et le lac du Bourget.

C'est un pays riche, depuis très longtemps renommé pour produire les céréales, la Vigne sur les coteaux, les châtaignes. C'est surtout un pays de belles,prairies favorables à l'élevage ; la partie la plus basse, .voisine dès eaux, un peu plus humide, donne de très bons foins ; le bétail y est beau, le lait et le fromage sont réputés. Il s'y tient des foires et des marchés très fréquentés/

L'Albanais a été un pays de familles nombreuses, ; on en compte encore un grand nombre aujourd'hui.^^ La commune d'Albens comprend de nombreux hameaux ; sur une population de 1.500 à 1.800 habitants, elle a donné à la France quatre-vingts de ses fils, tombés pendant la 'dernière guerre. .

Dansun tel pays, il s'est trouvé, à toutes les époques, des hommes d'élite, heureusement doués à la fois d'intelligence et d'une persévérante énergie, qui ont marqué parmi leurs contemporains. A Albens, il est un nom qui s'est élevé, dans le passé au-dessus de tous les autres,,c'est le nom de Michaud. On ignore la date précisé— probablement 1505 — et le lieu exact de la naissance de Hugues Michaud de Courcelles, secrétaire intime du duc de Savoie Charles III ; mais on sait bien qu'il est mort à Chambéry en 1572,' après avoir été le conseiller, le compagnon d1 armes d'Emmanuel-Philibert à Madrid, puis en campagne à. SaintQuentin ; on sait aussi qu'au retour de la paix, EmmanuelPhilibert fit de Michaud son conseiller maître des comptes, c'est-à-dire son Ministre dès Finances. Ce personnage considérable, diplomate, soldat et financier, véritable.: premier Ministre de son souverain, avait épousé Nicole des Molettes, et'de cette union sont issus les Michaud d'Albens et les Michaud de Nice. .

C'est à Albens qu'est né,_en 1.767, Joseph-François Mi-/ chaud, qui se rendit à Paris de bonne heure, fut d'abord


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journaliste, acquit.à force de travail une;instruction très étendue, écrivit la Biographie universelle et l'Histoire des Croisades, et fut éhi à l'Académie française en 1813; à quarante-six ans ; il consacra ses dernières -années, avec Poujoulat, aux Mémoires pour servir à l'Histoire de France. — Son frère cadet, Louis-Gabriel Michaud, d'abord officier, puis collaborateur de son frère dans ses travaux; biographiques, fut lui-même l'auteur de travaux historiques appréciés, tels que l'Histoire du Saint-Simonisme ; il fut directeur de l'Imprimerie royale en 1823.

Le général Pierre Michaud, né à SaintfEusèbe, Un peu au nord de Rùmilly, en 1769, était le cousin germain des deux historiens. IL débuta dans l'armée sarde, servit ensuite avec honneur dans les armées françaises sous Napoléon, et fentra en 1814 dans l'armée sarde comme simple lieutenant. Ses mérites lui valurent ensuite une carrière plus rapide. Major général en 1839, il reçut du roi CharlesAlbert le titre de baron et mourut en 1848 (1).

Un autre cousin du général Pierre Michaud fut aussi un militaire de valeur dont la carrière fut exceptionnellement brillante. Né à Nice en 1772 d'un père originaire d'Albens, Alexandre Michaud servit dans l'armée sarde pendant la guerre des Alpes. Après Cherasco, il prit du service en Russie et y réussit si bien qu'en 1812, il était général et aide de camp de l'empereur Alexandre Ier. C'était à l'époque où, à Pétersbourg, Joseph de Maistre s'efforçait de préparer le retour de la Maison de Savoie, alors réfugiée en Sardaigne, de" lui assurer la. restitution des anciens Etats de terre ferme en y ajoutant, s'il était possible, la Ligurie. L'ambassadeur trouva un puissant auxiliaire en la personne du général Michaud, dont la campagne de 18l3 avait encore grandi la renommée et la faveur auprès du czar. Après; la chute de Napoléon, le roi Victor-Emmanuel Ier rentra effectivement en possession de tous ses Etats. Le généfal Michaud reçut la mission honorable d'aller chercher le souverain en Sardaigne et de le ramener à Gênes, puis à Turin, ce qui lui valut plus tard le titre de comte de Beauretour. Magnifique soldat, plein de valeur et de dévouement, Alexandre Michaud

(1) Son fils parcourut une honorable carrière dans les consulats et eut pour.fils le haron Raoul Michaud, propriétaire actuel du château de Tresserves. [Le baron R. Michaud est mort à Tresserves le 24 juillet 1925. N.D.L.R.]


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commanda encore T artillerie de l'armée russe dans la campagne de 1829 contre les Turcs et prit sa retraite avec dix-huit campagnes et de nombreuses blessures ; il mourut en/1842. - .V/ï" ■■■;-

Au nord de l'Albanais, Rumilly est justement fièrë des trois sièges qu'elle a subis de la part des Français et des Espagnols. On y voit les vestiges du château de l'illustre famille des Maillard de Tournon, qui donna à l'église; le célèbre cardinal Charles-Thomas de Tournon, né en 1668, patriarche d'Antioche en 1701, puis visiteur apostolique envoyé par le pape Clément XI aux Indes et en Chine. Objet'dé-la fureur de l'empereur dé.Chine pour avoir, avec une rare fermeté, prescrit de retirer des écoles chrétiennes le£ emblèmes d'anciens cultes jusqu'alors tolérés, il fut chargé de chaînes, conduit à Macao, emprisonné dans les conditions les plus dures. Le Pape-lui envoya le chapeau de cardinaldans sa prison en 1709 et il mourut à Macao l'année suivante ; il fut le véritable précurseur de ces admirables évêqùes missionnaires que la France a toujours fournis en grand nombre et dont la Savoie a donné sa large ' part. ;

Si nous descendons un peu au sud d'Albens, les noms de Mouxy.et de Loche nous rappellent la famille de ce nom et, tout spécialement, le général de MtJ'uxy de Loche qui, après avoir pris part honorablement aux guerres des Alpes, fut plus tard l'un des fondateurs de l'Académie de Savoie. ;

Au nord-est d'Albens, à 3 kilomètres à peine, se trouve Saint-Félix, patrie de Monseigneur Dupanloup, qui y est né en 1802, qui devait être l'émule de Montalembert et de Lacordaire, évêquè d'Orléans, membre de l'Académie française, député à l'Assemblée nationale.

Plus au nord, lé "château ..de Montpont; à Alby et d'autres lieux; nous rappellent la famille de Thiollaz, qui donna à l'armée des officiers de valeur, dont l'un fut général et diplomate au service du roi de Saxe sous le Premier Empire, et à l'Eglise le premier évêque d'Annecy après 1815.. -.. -.-"■•'

Enfin, non loin de là — et pour ne pas oublier l'un des plus éminents parmi nos'contemporains-— c'est à;.Viuz-la■Chiesaz ' qu'est" né /Monseigneur Lbuis Petit, archevêque latin d'Athènes depuis 1912, dont trente années de séjour et d'études en Orient, à Constantinople et à Athènes, ont fait l'un des premiers savants de notre temps pour tout


•'• —269 —.'/-■

v ce qui concerne l'Orient, Byzance, son histoire et lesEglises

i d'Orient (1).'"

v . ■ • .'--■■..-- *

i La famille Mollard était fixée depuis.plusieurs générations au hameau de Futenex, à trois kilomètres à peine /d'Albens. Jean-François Mollard, qui en était le chef à la fin du XVIIIe siècle, avait épousé Marie Michaud, d'Albens,

/dont le frère'Pierre, volontaire, puis officier aux armées françaises, devait • devenir plus tard, le général baron Michaud. La maison qu'il occupait se voit encore aujourI

aujourI du moins en partie. Elle semble; avoir été modeste,

/ni grande ni haute, et cependant c'est là -que naquirent et grandirent leurs huit enfants, quatre garçons et quatre filles. Les deux fils aînés, Claude et Jeàn-Louis, engagés volontaires ou appelés par la conscription aux; armées impériales, dispafurent en 1812 ou 1813, en Russie ou en Allemagne, privant leur famille d'un concours bien utile, lui donnant toutefois le prestige qui s'attache au souvenir de ceux qui sont tombés à l'ombre du drapeau. Il est permis

' de supposer que ce fut ce souvenir, joint à une vocation personnelle qui était alors fréquente dans la jeunesse de notre pays, qui conduisit les deux plus jeunes, Jean-François, né en 1795, et Félix-Philibert, né en/1801, à rechercher aussi la carrière des armes. ; : . ;

Philibert eut pour parrain noble Philibert de Savoiroux de Rochefort, de Ghambéry, et pour marraine, Sophie de Malland,' née de Savoiroux, de Saint-Marcel de Chilly. Deux ans plustard, en 1803, le père, Jean^François, mourut. De l'inventaire de la succession et des renseignements de tradition qui ont pu être recueillis, comme aussi.de la qualification de « propriétaires » qui leur est donnée sur l'acte de naissance de Philibert, il semble résulter que les

(1) Plusieurs familles anciennes, les Rosset, les Canet, les" Orsat, ceux-ci originaires du Faucigny, représentent encore aujourd'hui à Albens la tradition et l'histoire, exerçant sur place ou ailleurs les mandats électifs et les professions libérales, notaires, médecins, avocats, magistrats. C'est de Rumilly qu'était originaire François Descostes (1846-1908), ce grand patriote savoyard et français, d'esprit si ouvert et de si grand coeur.— Je ne manquerai.pas non plus de donner Un souvenir à mon. camarade de Saint-Ûyr, Félix Orsat, sous-lieutenant de l'Infanterie coloniale, né à Albens en 1867, tué au Soudan/en 1891.


— 270 —

époux Mollard étaient des cultivateurs aisés, propriétaires de terres et d'un moulin sur le territoire; de la commune, 1 entretenant une douzaine de têtes de gros bétail, ce qui était alors une situation aisée à la campagne. Mais la famille était nombreuse et fut bientôt privée des fils aînés 1. Demeurée veuve, Madame Mollard, admirable mère de famille, s'efforça d'élever ses enfants avec fermeté, en leur inculquant des principes d'honneur et de loyauté: Elle maria modestement et honorablement ses filles. Quant, aux deux derniers fils, ils quittèrent de. bonne heure la; maison paternelle, pour suivre leurs goûts militaires, en sorte que peu à peu la famille se dispersa autour de son 1: lieu d'origine ; le domaine se morcela ou passa en diverses; mains ; mais Philibert y demeura toujours profondément attaché ; il se rendit peu à peu acquéreur de diverses parcelles, et c'est à quelques mètres de la maison où il était né que plus tard, devenu colonel, il fit construire, quelques années avant l'annexion, la maison de Campagne confortable où il revint souvent et qu'il habita pendant ses dernières années.

François et Philibert Mollard; s'engagèrent à 17 ans. Sans être tout à fait illettrés, ils étaient sans doute peu instruits et se formèrent sous les drapeaux;par leur travail.. Avec des caractères et des tempéraments différents, ils suivirent au début des carrières parallèles. Nous les suivrons donc à la fois l'un et l'autre jusqu'au jour où, après la campagne, de 1849, FrançôiSj devenu major général, prit sa retraite, tandis que Philibert poursuivait sa brillante carrière en Italie et en France.

*

Les deux frères débutèrent l'un et l'autre comme engagés, en qualité de cadets aux Gardes du. Corps de S. M. le Roi de. Sardaigne, François en 1816, Philibert le 1er mai 1819. Au bout de trois ans, après avoir fait un long stage de sousofficiers, tous deux étaient nommés sous - lieutenants, François à la Brigade de Savoie en 1819, Philibert aux Gardes en 1822, puis à la Brigade d'Acqui. Après 1815, l'ancienne armée sarde s'était; assez promptement reformée ; les officiers lui étaient venus en grand nombre, tant de ceux qui avaient servi exclusivement leurs souverains que de ceux qui avaient fait carrière aux armées étrangères et spécialement dans les armées françaises. L'avancement, soumis à des règles sérieuses, était très lent


V V :-'--.'''■'■-. —.':271' —,. '

\pour les officiers qui n'appartenaient pas à PÈtat-Major ou à la maison du Roi. Philibert se fit de bonne heure remarquer pour son aptitude au commandement, son extrême souci de la régularité du service, son désir ardent de s'instruire dans sa profession. Il est capitaine en 1834 et affecté au Ier régiment de la Brigade de Savoie à trentetrois ans. .; . / ) Au début de l'année 1848, qui allait ouvrir, la première

'■' période dés guerres, du Risorgimento, François Mollard est feolonel et commande le 2erégimént de Savoie ; Philibert est jaicore simple capitaine au 1er régiment, à quarante-Sept ans. fcette campagne, qui sera pouf tous deux là première, va leur permettre de donner enfin la preuve de leur valeur ;

j'en quelques semaines, leur nom sera connu de toute l'armée. Il n'est pas dans le cadre de/cette notice biographique de

| rapporter la campagne de'1848J:si intéressante,; dont tous, nos anciens de la Brigade de Savoie avaient gardé des souvenirs si vivants, si précis, dont presque tous parlèrent avec un intérêt passionné jusqu'à leur dernier jour. Plusieurs publications spéciales, des mémoires et souvenirs, en avaient relaté la totalité ou diverses parties ; ces travaux n'avaient qu'une valeur très modeste. L'Etat-Major général de l'armée italienne laissa . s'écouler un demisiècle, et confia alors à sa Section historique/le soin dp

/combler cette lacune. Sous le titre ':.« Gli Ayvenimenti militari dpi 1848 é 1849 », celle-ci a mis sur pied, en se servant de; tous les . documents . officiels ainsi que. des. tfavàux précédents, une étude historiquêdéfinitive (1). /

Un autre ouvrage, écrit avec conscience et digne de tout élpgé : «La Brigade de Savoie 1660-1860 », du Commandant du Bourgpt; expose, avec un très vif intérêt et une documentation sûre, les événements de ces deux guerres succes.

succes. spécialement pour ce qui concerne la Savoie et les Savoyards (2).--" , ' '• ■•-.'"■.'.'"

(1) Lés deux premiers volumes sont spécialement l'oeuvre du Colonel Gecilio Fabris. L'Etat-Major a poursuivi le travail.

(2) Cet ouvrage auquel notre compatriote, ancien président de l'Académie de Savoie, a consacré tous ses soins, admirablement édité par la Maison Dardél, de Chambéry, a vraiment sa place marquée dans toutes les bibliothèques de nos deux départements. Ceux qui se sont occupés de recherches et d'études historiques sauront, en apprécier toute la valeur et tout le mérite. /


— 272 —

Comme on. le sait, la révolution dé février 1848 à Paris avait .eu son contre-coup- en Europe et spécialement ei Italie. Les provinces de l'Italie soumises à la dominatioi autrichienne depuis 1815 crurent que l'heure deleùr indépendance avait sonné et se révoltèrent contre l'Autriche. Après une lutte de cinq jours, Milan insurgée chassa l'armée autrichienne. Des secours s'annpncèfent de toutes les régions du Centre et du Midi, et le roi Chârles-Àlbêrt, prenant la tête de ce mouvement national, déclara. U ■ guerre.à l'Autriche. Cette première campagne dura près de cinq mois ; elle fut honorable pour l'armée sarde qui y fit preuve de discipline, de sobriété,-de courage ; mais k supériorité de l'organisation et celle dû nombre se trouvèrent du côté de l'ennemi ; les secours annoncés se décou- : ragèrent, et là guerre, qui avait débuté par des succès au ! commencement d'avril, se termina à là fin de juillet par ; des défaites décisives.

La Brigade de Savoie, aux ordres du major général d'Ussillon, faisait partie de la 3e division, au 2e corps d'armée, commandé par le général; Hector de Sonnaz. Le 25 mars, les premiers éléments de l'armée franchissaient le Tessin ; le 29, la Brigade dé Savoie passait à son tour la frontière et défilait devant le foi à Pavie. De grandes épreuves lui étaient réservées, de longues marches rendues pénibles par la chaleur, des ravitaillements difficiles et parfois irréguliers, des. combats fréquents, violents, parfois longs et acharnés contre un adversaire également ferme, discipliné et vaillant.

L'armée sarde, prenant bravement l'offensive, se porta au commencement d'avril sur la ligne du Mincio qui était occupée par l'armée autrichienne., La 3e division, après avoir occupé Borghetto et Mpnzambano, marcha sur Valeggio. Le 2e régiment de Savoie (colonel F. Mollard) força, le passage sur ce point les 10 et 11 avril et s'installa sur la rive gauche ; l'ennemi s'était replié sur Véronne. La nécessité d'organiser l'armée, de former les corps auxiliaires, d'attendre des renforts, fit perdre quinze jours à l'armée sarde. Des reconnaissances faites les 22 et 25 avril rencontrèrent peu de résistance sérieuse. Charles-Albert décida alors d'entreprendre l'attaque de Péschiera et y consacra un corps de siège formé à cet effet, tandis que, le 26 avril, tout le reste de l'armée franchissait le Mincio. Le même jour, la 3e division eut un engagement heureux: à Villafranca ; le 27, la Brigade dé Savoie occupait Villa-


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franca et Custozza. Dans ces premiers événements le colonel François Mollard s'était montré « l'un des meilleurs colonels d'infanterie de l'armée » (1). Le capitaine Philibert Mollard. qui pouvait enfin mctlre en pratique le fruit de ses longues méditations du temps de paix,— car il n'avait pas cessé de penser à la guerre et à la bataille - se fit particulièrement remarquer, si bien que, lorsqu'il fut nommé quelques jours plus fard au grade de major, l'Ordre général de l'Armée portail la mention : « pour s'être distingué à l'affaire du 26 avril près de Villafranca ».

Le 30 avril, le général de Sonnaz, avec tout le 2e corps d'armée renforcé de la division de réserve, livrait un combat important à Paslrengo et s'emparait de toutes les positions ennemies en présence du roi. Dans la soirée, la Brigade de Savoie défilait devant le souverain : le 1er régiment avait eu les honneurs de la journée.

Le 6 mai, le général Bava, avec le 1er corps d'armée et la 3e division, présidait, à une autre opéraLion d'importance : l'attaque des positions ennemies à Santa-Lucia et CroccBianca. Comme on le voit, la Brigade de Savoie était de toutes les fêtes. Ce fut une rude journée : après de premiers succès, diverses circonstances firent échouer les attaques, et l'armée sarde comptait deux mille hommes hors de combat.

■ Le colonel F. Mollard avait mérité des éloges pour la vigueur avec laquelle il avait cherché à parera ces circonstances défavorables. Le capitaine Ph. Mollard avait obtenu une Mention honorable, c'est-à-dire — en somme — une citation au premier degré à l'Ordre du jour de l'Armée (2). Quatre jours plus tard, il était, nommé major et affecté au 5e régiment d'infanterie, de la Brigade d'Aoste. Informé que l'armée autrichienne se proposait de passer bientôt à l'offensive, le roi résolut de la prévenir. Par son ordre, le 29 mai, le général Bava, avec le 1er corps d'armée renforcé, occupait Goïto et Voila et s'y installait ; mais ce furent les Autrichiens qui attaquèrent le lendemain 30 mai. Ce combat de Goïto, qui commença par une surprise pour les troupes royales, se termina par une victoire complète.

De l'avis unanime, le major Mollard avec son batail■"■.

batail■"■. Rapport cité par M. du Bpùrget. ;. /

(2) Les distinctions pour ïaits de guerre comprenâiërit : la Mention hpnorable, puis la Médaille ue Bronze, la Médaille d'Argent, la Médaille d'Or a la Valeur militaire. v


. - —'274 ■-, :

Ion et la brigade des Gardes furent lés héros de Cette journée de Goïto, dont l'armée italienne conserve avec fierté le souvenir. Tous les récits dès témoins sont unanimes : Philibert Mollard avait été magnifique de courage, d'énergie et de-ténacité. Pendant plusieurs heures, il maintint son bataillon sous un feu violent,'et comme lés soldats se plaignaient de n'avoir plus de cartouches : « Plus de cartouches, cria le commandant, en avant à la baïonnette et vive le Roi ! » Plusieurs fois, le sabre à la main, Mollard avait repris l'offensive et: rétabli la situation. L'Ordre général de l'Armée du 7 juin suivant lui conféra,la Médaille d'argent à la valeur militaire « pouf s'être distingué dans l'affaire du 30 mai 1848 à Goïto ». L'écho de ces événements se répandit bientôt dans toute l'armée ; le 14 juin, le général de Sonnaz écrivait à l'un de ses fils : «Ces jours derniers, de l'autre côté du Mincio, le;major Philibert Mollard s'est bien distingué avec un bataillon d'Aoste » (1).\ Plus tard, un ouvrage édité à Paris/oeuvre de Stanislas Grirhaldi, réunit une série dé grayùfes choisies, représentant les faits les plus saillants de la campagne de 1848. Sur la feuille consacrée au combat de Goïto (30 mai), le major Mollard figure, à cheval, «commandant un bataiL Ion dù5erégiment d'infanterie de la Brigade d'Aoste. » (2). Enfin, l'ouvrage de TEtat-Major italien, qui peut être c,Pnsidéré: comme le récit officiel, et/yéridiqùede ces 1: événements, et qui cite bien rarement des noms,' rapporte qu' «une vigoureuse attaque de la Brigade d'Aoste, conduite par le général d'Arvillars en personne (3), décida le. sort du combat. Le 2e bataillon du 5e régiment (major Mollard), appuyé par deux sections de la 8^-batterie et par deux sections,, de ta .I 16 batterie,'/délogea l'ennemi des .cassines Leglïiho et Motella » (4)./ Après quoi, l'ennemi

commença sa retraite.

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- - * *

Au moment même où le général Bava annonçait au

(1) / Genérali Ellore e Giuseppe di Gerbaix di Sonnaz, par le Comte C.-A: de Sonnaz, sénateur,

(2) ^Guerre de l'Indépendance italienne, St. Grimaldî, en français et en italien. Imprimerie Lèmefcier, ; à Paris.

(3) Le général d'Arvillars, Savoyard, qui avait débuté en 1812 dans l'armée française, commandait la lre division.

(4). Gli avvenimenii militari del 1848 e 1849, da CeCilio Fabris, ; colonello di fanteria.


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souverain la victoire de Goïto, le roi était informé de la prise de Peschiera. Ce double succès marqua l'apogée de la fortune de Charles-Albert. Désormais le maréchal Radetzky renforcé, sans crainte pour ses communications, va pouvoir prendre l'offensive, tandis que dans le camp italien les retards, les erreurs, les défaillances vont se multiplier et que la petite et valeureuse armée sarde, demeurera seule.

Quelques changements se produisirent au commencement du mois de juin dans les commandements. La Brigade de Savoie reçut un nouveau chef : le major général Menlhon d'Aviernoz.

Une tentative de l'armée sarde sur Vérone le 13 juin dut être abandonnée le 14, tandis que, successivement, le maréchal Radetzky s'emparait de Vicence, de Padoue, de Trévise. La fin du mois de juin et le commencement de juillet s'écoulèrent sans opérations importantes ; de plus en plus, la supériorité matérielle et morale passait à l'armée autrichienne.

Vers le milieu de juillet, le roi eut l'idée d'entreprendre le siège de Mantoue et y consacra plusieurs divisions. Un détachement s'empara le 18 du village et du pont de Governolo, au confluent du Mincio et, du Pô, et l'armée royale s'étendit de Governolo et Mantoue à Rivoli, suf un front de plus de quatre-vingts kilomètres. La Brigade de Savoie était placée entre Sona et Santa Giùstina.

Le 22 juillet, Radetzky prit l'offensive par une démonstration sur Rivoli, et le 23, l'armée autrichienne se porta à l'attaque des positions principales de l'armée royale. Dès lors, ce fut une lutte ininterrompue de cinq jours, du 23 au 27 juillet inclus, dont l'ensemble porte le nom de bataille de Custozza. 11 y eut toute une série d'épisodes aux villages de Sommacampagna, Sona, Santa Giùstina, Staffalo, Monzambano, Valcggio, Custozza.

Le 23, ce fut la Brigade de Savoie qui reçut le principal choc aux abords de Sona. C'est ce jour-là qu'au cours d'un combat rapproché qui comporta diverses alternatives et entraîna une grande confusion, le général d'Aviernoz, s'étant porté aux premiers rangs pour se rendre compte de la situation, se trouva tout à coup au plus fort de la lutte, fut blessé à là fois d'un coup de feu et d'un coup de baïonnette, à la poitrine et au genou, et tomba au pouvoir de l'ennemi. Le colonel François Mollard prit le commandement de la Brigade.

Pendant celte bataille de cinq jours, les deux Mollard se


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firent remarquer par leur ardeur, leur énergie et l'autorité ; qu'ils avaient su acquérir. Ce furent de très rudes journées ; ; la chaleur était exceptionnelle, les mouvements de troupes étaient presque continuels, les ravitaillements très mal.; assurés, la fatigue était devenue écrasante: par l'absence de tout repos de corps et d'esprit. L'épisode de Volta, le 25 juillet, auquel le nom et le souvenir du colonel Mollard : sont demeurés attachés, a été rapporté par tous les historiens. Très droit, très brave, ardent, plein de. coeur, François Mollard devenait rude et violent dans les moments de crise ; sa voix était puissante, son langage devenait parfois terrible et menaçant ; son autorité s'augmentait alors d'une sorte de crainte qu'il inspirait et qui, la crise passée, faisait aussitôt place aux Sentiments d'affection et de dévouement. La Brigade eut à subir, le 26, une épreuve exceptionnelle. La veille, 25 juillet, à la suite d'un ordre mal rédigé à l'Etat-Major et qui ne reflétait pas les intentions du roi, le général de Sonnaz avait fait évacuer par la 3e division le village et la position de Volta. Le 26.au matin, le roi, mécontent, décida de faire réoccuper immédiatement Volta, ce qui lui paraissait nécessaire pour l'exécution d'un nouveau plan. La fatigue était déjà extrême ; on'n'avait pas mangé depuis la veille. Le roi passa en revue la division à 3 heures, et celle-ci se mit en marche à 4 heures ; mais les Autrichiens avaient réoccupé Volta et les troupes piémontaises furent reçues à coup de canon. Vers six heures, au moment où la nuit approchait, la Brigade de Savoie attaqua l'ennemi ; maison par maison, elle emporta le village, dont une brigade de renfort, survenue du côté de l'ennemi, lui disputa ensuite la possession. Ce fut un épisode glorieux, une lutte nocturne âpre, farouche, enragée, qui dura dix heures contre des troupes croates également endurcies et braves. On se battit à coup de crosse et de baïonnette ; on s'injuriait en français, en patois, eh croate, en italien, en allemand. Mollard animait tout de son énergie superbe, commandant, criant et « sacrant comme un templier » (1). Mais des renforts arrivèrent aux Autrichiens, tandis 1 qu'au(1)

qu'au(1) Baratieri di San Pietro : Ricordi délia Brigala Savoie.

Le Marquis Costa de Beauregard donne les mêmes détails dans Epilogue d'un règne.

Le Baron du Bourget dans La Brigade de Savoie.

A. Anthonioz dans Généraux savoyards.


— 277.—-

; cun soutien ne venait appuyef les nôtres. Enfin, vers 4 heui res du matin, le 27, le généralde/Sonnaz ordonna la retraite. Plus l'effort avait été grand, plus la déception fut grande. On était alofs dans la plaine ; plus de position à occuper. La démoralisation s'empara de l'armée, qui se repliait sur Milan ; officiers et soldats étaient à bout de forces. Le roi demanda Vainement un armistice poiir.se retirer derrière l'Oglio. Le désordre s'était mis dans les rangs ; des unités passèrent la rivière dans un grand trouble, tandis que la cavalerie autrichienne se faisait menaçante. Par suite des pertes, il n'y avait plus à la Brigade de Savoie que deux officiers supérieurs, le colonel Mollard et le major Mudry. Craignant la contagion de l'exemple, ils rassemblèrent la troupe encarrés qui passèrent successivement la rivière, gardant une belle contenance devant l'ennemi déplus en plus agressif. Des témoins rapportent que F. Mollard, commandant de la Brigade, avait mis pied à terre et qu'il s'était placé, le sabre à la main, non dans un carré, mais au dehors : « il ne cessa de courir autour du carré, comme un chien de berger, en assurant ses hommes, au milieu d'imprécations épouvantables, qu'il crèverait le premier qui ne tiendrait pas son rang » (1).

Après l'Oglio, l'armée sarde repassa l'Adda, évacua Milan, repassa enfin la frontière du Tessin et l'armistice fut signé le 9 août '. ■

Les faits d'armes les plus .méritoires passent souvent inaperçus ou sont vite oubliés lorsque, le succès n'a pas couronné les efforts accomplis.. Il n'en fut pas ainsi cette fois. Une enquête sur les événements delà campagne, qui suivit l'armistice, mit en évidence la valeur et le mérite du colonel François Mollard et de sa Brigade. Le 24 août, la Médaille d'or à la valeur militaire était conférée au colonel « pour la valeur déployée sur les hauteurs de Rivoli, à Santa Giùstina, à Sona, et à Volta ». C'était le suprême honneur. Dans toutes les guerres du Risorgimento, de 1848 à 1866, dans les expéditions coloniales, dans la grande guerre récente, il a été rarement accordé ; la liste des « Médailles d'or » n'est pas longue. Le colonel Mollard conservait le commandement de la Brigade, dans lequel "il fut confirmé au commencement, de l'année suivante (1849) avec le grade de major général. En même temps, les dra(1)

dra(1) Baratieri di San Piètro : Ricordi délia Brigata Savoia.


. __^78/_ ,

peaux des deux régiments de Savoie étaient décorés de la Médaille d'argent (1).

Quant à Philibert Mollard, qui avait achevé la campagneau 5e régiment d'infanterie, il fut nommé colonel le 11 novembre suivant (1848) et affecté au commandement dû 17e régiment d'infanterie (2).

L'écho de ces événements, , de ces --distinctions,, de -ces.

promotions, parvenait au village: hâtais ; et -là- population

d'Albens et de l'Albanais était- fièr'e des services et des

succès dé ses enfants./.;

-*■'-.-'.' '*"*

L'armistice du 9 août 1848,-portait que le Tessin serait de nouveau la limite entre les deux armées, que Peschiera serait rendue aux Autrichiens ainsi que les Duchés. Il était conclu pour six semaines, dans-l'attente" de la signa- . tùfè delà paix ; il pouvait être prolongé, ou dû moins devait être dénoncé huit jours avant la date qui serait fixée pour la reprise des hostilités. Malheureusement le Piémont était, tombé, à la suite de cette épreuve, dans l'agitation politique et révolutionnaire. On ne sut ni se décider à faire la paix, ni entreprendre avec la méthode et la persistance nécessaires la préparation d'une nouvelle campagne, ni, inspirer à la France et à son nouveau Gouvernement la confiance qui eût permis une alliance et un appui. Les mois s'écoulèrent dans le trouble et l'agitation, et; malgré les sages . conseils de ' Gipberti, Charles-Albert, "'"dëbo'rdé par les partis avancés, dénonça; l'armistice le 12 mars 1849 ; les hostilités devaient commencer le 20 mars à/midi. Cette nouvelle campagne né devait durer que quatre jours.

(1) J'ai souvent pris plaisir, autrefois, à faite raconter aux anciens combattants de 1848 et 1849, aujourd'hui disparus, leurs souvenirs de ces campagnes : je n'oublierai jamais avec quelle animation extrême, même de la part des plus froids, ils évoquaient lé nom de Volta et les faits d'aimés de cette journée du 26 juillet 1848.//

(2) Dès le 7 juin, lé grade lui ayait été conféré verbalement à titre de récompense immédiate, au vu et au su de toute l'armée, sauf confirmation qui se fit attendre : « Philibert Mollard, qui était major depuis moins d'un mois, s'est tellement distingué qu'il a été promu colonel, et c'était justice. » (Lettre du Capitaine de Regard de Vars, datée de Cefluiigo, 8 juin 1848, citée par M. le général Borson dans son discours de réception à l'Académie de Savùiè.)


■-'■■ '"-.— 279 —

L'armée sarde n'avait pas perdu ses qualités natives, ni le bénéfice de son expérience1récente ; mais les officiers elles . soldats, témoins des désordres improductifs de ces sept mois, n'envisageaient pas avec confiance ce nouvel appel aux armes/C'est à Turin que là Brigade de Savoie avait passé ces sept mois ; c'est de là qu'elle partit le 14 mars pour l'armée. Des témoins rapportent qu'il n'y avait pas, cette fois, le moindre enthousiasme (1). -;

L'armée était formée, cette fois, en divisions, et non en corps d'armée. La Brigade de Savoie (général F. Mollard) faisait partie de la 3^ division, aux ordres du général Perrone di San Martino. Le 17e régiment (colonel Philibert Mollard) faisait partie de la,2e division, commandée par le généralBès.

D'accord avec le nouveau commandant de -, l'armée, (général Chrzanowsky), le roi Charles-Albert avait résolu ■de prendre l'offensive comme l'année précédente et de franchir de nouveau le Tessin.

L'armée était rassemblée le 19 mars le long du fleuve, depuis Valeggio jusqu'au Pô, avec l'intention de franchir le Tessin à Buffalpra et d'entrer en Lombardie.

Mais ce fut l'ennemi, rassemblé et prêt à tout, qui se donna l'initiative des opérations. Le maréchal Radetzky décida de réunir ses forces vers Pavie. de passer le Tessin près de son confluent, de séparer ainsi le gros de l'armée sarde de sa base d'opération," de marcher ensuite.vers le nord sur cette armée, afin dp la couper de la route de Turin et de la rejeter sur la Suisse..

Dès le 20, à midi sonnant, lés Autrichiens passaient le Tessin et bousculaient la division lombarde, de nouvelle formation, aux ordfes du général Râmorino, chef sans valeur, sorte d'aventurier révolutionnaire, dont l'admission dans l'armée avait été imposée au roi et qui abandonna lés positions de la CaVa sans combattre. A la suite des •ordres donnés à l'armée sarde pour faire face à cette situation nouvelle, deux combats furent livrés le 21* mars. Au nord, un corps autrichien vint se heurter^ à la Sforzesca, aux troupes piémontaises de la 2e division, bien placées par leur chef ; toutes les attaques furent repoussées ; les troupes sardes affirmèrent leur succès par une contre-Offensive finale. Le colonel Philibert Mollard s'était signalé par ses heureuses dispositions à la tête du 5e régiment ; au moment

(1) J. Trésal : Annexion.de la Savoie à la France.

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où l'ennemi, qui le serrait de près, faisait mine de l'attaquer, Mollard avec deux bataillons^ l'arme au bras, se porta vivement en avant ; avant qu'il eût le temps de charger à..; la baïonnette, les Autrichiens s'étaient repliés. A côté, à Gambolo, une autre attaque se heurta au 1er régiment de Savoie commandé par le colonel Jaillet de Saint-Cergues, qui attendit l'ennemi à cinquante mètres, le reçut alors par un feu violent, s'ébranla aussitôt après en une vigoureuse offensive et le dispersa (1).

Malheureusement, au sud, à Mortara, la division de réserve subit un violent échec. Attaquée de front à la nuit tombante, bientôt prise en flanc et menacée d'être tournée, elle se replia sur Novare dans le plus grand désordre, laissant aux mains des Autrichiens de nombreux prisonniers.

Ces premiers événements atteignirent gravement le moral de l'armée sarde (2). Le commàndeihent donna dès ordres pour la rassembler en avant de Novare où se livra, le. 23 mars, une bataille décisive qui fut un désastre. La 3e division s'y comporta honorablement.-' Elle perdit son chef le général Perrone, vétéran des' armées françaises, qui fut tué d'une balle au front (3).

Après quelques mouvements offensifs partiels qui n'avaient pas été sans succès — le 2e régiment de Savoie (colonel Mudry) avait fait deux cents prisonniers — le commandant de l'armée adopta une attitude constamment défensive, passive, bien que les circonstances parussent

(1) Récit d'un témoin. Souvenirs de la Campagne de Lombardie, par le Capitaine de Talleyrand-Périgord, duc de Dino.

(2) « Il est certain que cette déroute peu justifiable de la division commandée par le Duc de Savoie, venue après l'abandon de la position de la Cava par Ramorino, donnèrent tout de suite à la campagne la plus fâcheuse tournure.» Lettre personnelle du Général Borson (8 nov, 1903), qui était capitaine à l'Etat-Major de l'armée sarde pendant cette campagne. • '

(3) Le 23 mars 1906, jour anniversaire de la bataille, j'ai eu l'honneur de déposer une palme de bronze avec un ruban tricolore dans l'ossuaire de la Bicocca, à Novare, au nom de l'Armée française, à la mémoire de ce chef vaillant et respecté, qui avait accompli dans ses rangs la presque totalité de sa carrière. Commandant d'une brigade à Lyon en 1848, le général Perrone était accouru à Turin à l'appel de son pays d'origine.


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plusieurs fois favorables. Ainsi l'ennemi put amener peu à peu la totalité de ses forces, et vers huit heures du soir, tandis que quelques éléments tenaient encore, l'armée était en pleine retraite.

A la 2e division, la résistance avait été sérieuse et prolongée ; d'heureuses- dispositions avaient été prises, et le colonel Ph. Mollard en avait encore eu sa part. Une décision royale du 13 juillet lui conféra une nouvelle Médaille d'argent à la valeur militaire « pour s'être distingué aux affaires de Sforzesca et de Novare les 21 el 23 mars 1849 ». La Brigade de Savoie reçut de nombreuses récompenses ; ses deux colonels obtinrent une Mention honorable.

Dans la soirée du 23'mars, Charles-Albert avait abdiqué. Avec Victor-Emmanuel II allait s'ouvrir une ère nouvelle, marquée d'abord par la patience et le recueillement, puis par l'action politique habile d'un homme d'Etat, bientôt célèbre, Cavour, enfin par un nouvel appel aux armes, par la victoire, par l'indépendance et l'unité de l'Italie.

*

Le général François Mollard se rendit avec la Brigade de Savoie à Gênes qui lui était attribuée comme garnison. Cette campagne fut pour lui la dernière. En 1851, il demanda et obtint, sa mise à la rcLraitc. Célibataire, très attaché à l'armée à laquelle il avait voué foutes ses pensées, tous ses actes, à Turin la capitale qu'il avait longtemps habitée, au Piémont qu'il aimait, il alla se fixer à Vigone. près de Pignerol ; il demeura Italien en 1860 et mourut à Vigone le 21 novembre 1864. Il n'avait pas oublié son pays natal et avait fait de nombreux séjours en Savoie pendant les dernières années de sa vie.

Son nom est attaché, comme on l'a vu, à des événements de guerre nombreux, à des scènes de bataille exceptionnelles. Son rôle à Voila en 1848 avait été véritablement héroïque, tant pendant ces longues heures de combat de nuit, soutenu au prix d'énormes perles, que pendant la retraite qu'il avait conduite avec la plus belle énergie. Après lui avoir conféré la Médaille d'or en lui adressant de vive voix ses félicitations et/ ses remerciements, le roi l'avait nommé officier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare ; plus tard, l'empereur Napoléon III le nomma officier de la Légion d'honneur.

Il a laissé des souvenirs particuliers. Il était droit, loyal, bon camarade et ami sûr ; son énergie personnelle, parfois


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farouche, ne nuisait jamais à sa bonté et à son indulgence naturelles. Il était d'une gaîlé imperturbable, d'un entrain bruyant,, étourdissant. « Il était .impossible de ne pas rire en sa compagnie, car il avait un esprit naturel qui saisissait avec bonheur le côté plaisant des choses el savait tirer parti du moindre incident » (1). Lorsqu'on parlait du général Mollard, ou plus familièrement de « Jean-François », ou encore de « Clair-de-Lune »;^- comme on l'avait surnommé à la suite d'une allocution à un groupe d'officiers consécutive à un tapage nocturne,— toutes les figures s'éclairaient, et l'on évoquait à l'envi de "multiples souvenirs, incidents plaisants ou événements tragiques. Ceux-ci se rapportaient non seulement à la campagne de 1848, mais aussi au rôle et à l'attitude du général à la bataille de Novare, devant la position de la Bicocca. L'année suivante, 1850, tandis que le baron Michaud remplissait à Milan les fonctions de consul général du roi de Sardaigne, le prince Charles de Schwarfzcnberg el le • comte Lichnowski, feld-maréchaux-lieutenants, commandant respectivement les troupes autrichiennes et la place de Milan, se plurent en sa présence « à rendre hommage à la résistance que Mollard avait opposée, en cette journée désastreuse et si critique pour le Piémont » (2).

François Mollard, après avoir applaudi aux succès de son frère cadet, a fini sa vie loin de la Savoie el ses cendres n'y ont pas été rapportées ; mais la mémoire de ce soldat, loyal et énergique, gai, modeste et bon, doit être conservée parmi

nous.

* * *

Au moment où son frère aîné quittait l'armée, Philibert Mollard commandait toujours le 17e régiment. La dernière campagne l'avait définitivement classé parmi les meilleurs colonels de l'armée. A la 2e division, le général Bès l'avait apprécié ; le général délia Rocca, commandant la Brigade, avait vu sous ses ordres, à la tête de ses deux régiments, Cialdini et Mollard et les considérait avec la même estime.

L'année 1851 vit, s'ouvrir la guerre d'Orient. La France et l'Angleterre venaient à l'aide des Turcs contre la Russie. Le Piémont eut l'habile! c de se faire admettre dans l'alliance

(1) ; Notice manuscrite du Baron. Michaud, cousin germain des deux frères; Mollard.

; :(2)/"fÔid. V -"."^ ;/'/.-: :'■/''/..'-:. - ■'-''";'/;J\ ;'"';';.'-".' .'""/;/ '■'---':■


'■ .' . '-— 283;—

par un traité du 16 janvier 1855, s'engageant à fournir et à envoyer en'Crimée un corps de 18.000 soldats: Le général

/Alphonse de la Marmora fut.mis àla tête de-ce contingent, qui était régulièrement pourvu d'artillerie;, de génie et/de tous les services, Le corps piémontais comprît êssentielle/'ment deux divisions à deux brigades. 'Chaque; régiment d'infanterie de l'armée fournit un bataillon sur pied de

.guerre- ; tous/les officiers demandaient à partir/ Lé; colonel -MQUardîût désigné pour commander, uncr brigade de la

/^/division, aux ordres du général Alexandre de.la Mar-/ mora (I), remplacé ensuite par le généralll^ptti, ■■■'

;■; / A son arrivée en Grimée, le -18 ^mai^ lp/cpr;ps/;sarde/:fut

; .affecté,.non au '.corps, de siège/dp Bébastoppl^niàis/'au cpfp ^d'obseryatiph, où il prit place /au centre, entrê-IesErançàiselles Turçs/TI-s'installa eh rèt^anchementsjtôûtenprenant sa part de diverses, reconnaissances.; Le l^ï août, le colonel

: .Mollard était npnimé/major-général et.maintenu a,la; tête de sa brigade. Le 16 août se livra la bataille de fraktir ou_

"■'■dp-la Tchernaïa, où le.corps sârd'e prit unp part brillante. Le général Mollard s'y fit remarquer, notamment; en se

-.;. joignant avec, décision aux détachements français Jes plus avancés pouf poursuivre les Russes et achever leur défaite, recueillant les acclamations. des troupes r voisines, qui criaient : « Vivent les Piémontais. » Le .général di Montevëcchio fut tué à la tête de sa brigade. Le coniniandant en chef des troupes sardes reçût lès félicitations des généraux alliés. Une décision royale du 18 septembre suivant conféra diverses récompenses ; le général Mollard reçût une nouvelle Mention honorable « pour s'être distingué à lâ-batàille de la

.Tchernaïa le 16 août 1855 ».. ' ■" ' /"vV /• Le. choléra et d'autres maladies ravagèrent les armées alliées. Le contingent sarde en prit sa pàft et laissa en ;Crimée.2.2Q0 morts ; maisil s'était imposé au respect et à; la considération des alliés par son organisation,; squ.bon espi it,, sa discipline, son sentiment du deybir, ". 't //.;.: ;■'■■■■ '//-..■";.

/; Au mois -de'mars ,1856, la paix/étaitsigné/e,;; aux mois d'avril et dé mai, le corps expéditionnaire sarde, /réntrait en, .Piémont. Après l'enquête sur lés événements de: la campagne,, les distinctions se multiplièrent : l"e//4:jnin\;-;'Mpllard. était nommé, commandeur /de là Légion; d'honheur par l'Empereur dés Français, le 12 juin commandeur, dé l'Ordre

(1) Mort' du choléra le "7 juin. 1855.


— 284 —

militaire de Savoie par le roi de Sardaigne ; le 26 juin, il recevait lé commandement dé la brigade de Coni.

Cette intervention heureuse, correcte a tous égards et justement appréciée, aux côtés dès armées alliées, avait été pour le Piémont un succès important : elle lui avait valu de participer aux travaux du Congrès de Paris.

Philibert Mollard poursuivait ainsi régulièrement le

cours de sa carrière. Nous l'avons vu encore capitaine à

47 ans, au moment où s'ouvre la campagne de .1848. Mais,

dès lors, il s'élève rapidement ; à chaque campagne il/

commande une unité nouvelle : un bataillon en 1848, un ,

régiment en 1849, une brigade en Grimée en 1855; il

devient général à 54 ans. Cette progression normale, pour;

un esprit observateur, réfléchi et studieux comme le sien,,;

dût achever sa formation et le préparer à de plus grands,

commandements.

* * *

Par une décision du 30 octobre 1857, Mollard passa dp la brigade de Coni.au commandement de la brigade de Piémont, à Turin ; c'est là que le trouva la guerre d'Italie de 1859.

Depuis le Congrès de Paris, il était aisé;de prévoir que le; Piémont, mieux connu et apprécié, soutenu.moralement par ses alliés de Grimée, demeurerait prêt à .reprendre les armes dans de meilleures conditions contre F Autriche. Les rapports des deux Gouvernements se tendaient à toute occasion, au moindre prétexte. A l'entrevue de Plombières (juillet 1858), Cavour obtint de l'Empereur que la. France garantirait le Piémont contre toute agression de l'Autriche. Le 1er janvier, les paroles prononcées par NapoléonIII à la réception diplomatique, aux Tuileries, firent prévoir nettement une guerre prochaine. Le Piémont s'y préparait activement ; une entente militaire fut étudiée;; le mariage du prince Jérôme-Napoléon avec la princesse ' GÏotildé, fille du roi Victor-Emmanuel, cimenta définitivement l'alliance. Bientôt une sommation menaçante et maladroite du Gouvernement de Vienne au Gouvernement sardé permit à Cavour de rejeter solennellement la responsabilité de là guerre sur l'Autriche. Dans les derniers jours d'avril, des éléments de l'armée autrichienne, commandée par le feld-maréchal Gyulaï,. passaient la frontière en 'franchissant lé Tessin et pénétraient en Piémont.

Dès les premiers jours du mois de mai, lés troupes fran- ;


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çaises entraient en Italie et, le 14 mai, l'empereur Napoléon III prenait le commandement en chef des armées alliées.

L'armée sarde était composée de 5 divisions d'infanterie et 1 division de cavalerie ; le roi Victor-Emmanuel en avait pris le commandement, assisté du général La Marmora et avec le général délia Rocca pour chef d'étatmajor. La brigade de'^Piémont, commandée par Mollard, faisait partie de la 2e division, aux ordres du général Fanti. Elle prit part le 31 mai à un engagement à Confienza où une colonne autrichienne fut arrêtée, tandis qu'une autre était complètement battue à Palestro ; le 2 juin, elle était-associée indirectement à la bataille de Magenta, en couvrant la gauche du corps de Mac-Mahon.

Le ,8 juin, les alliés entraient à Milan. Le lendemain 9, des mutations furent accomplies dans le haut .commandement de l'armée sarde. Le général di Castelborgo, commandant la lre division, fut nommé gouverneur de Milan, et le général Durando passa de la 3e division à la lre pour le remplacer. Le commandement de la 3e division devenait donc vacant. Il n'y eut aucune hésitation sur la décision à prendre : le major-général Mollard prenait, le 10 juin, le commandement de celte division, qui comprenait les brigades de Coni et de Pignerol, soit 4 régiments d'infanterie avec 2 bataillons de bersagliers, 2 escadrons de cavalerie,' 2 batteries de campagne. 1 compagnie du génie.

Les armées alliées progressaient lentement sur Brescia lorsqu'on apprit que Gyulaï avait repassé le Mincio, et que l'empereur François-Joseph avait pris le commandement en chef de ses armées.

De la concentration des deux partis, des reconnaissances faites, des ordres donnés des deux côtés, résultèrent la bataille du 24 juin et la victoire des alliés. Cette rencontre, l'une des plus importantes du 19e siècle paries effectifs engagés, les pertes subies et les résultats obtenus, a pris le nom de bataille de Solférino. Mais l'armée sarde, qui s'y trouvait ' placée à la gauche (nord) de l'armée française, a livré de son côté une lutte acharnée et coûteuse à San-Martino, et un sentiment tout naturel de fierté nationale lui a fait adopter ce nom pour désigner sa part personnelle dans la rencontre et dans la victoire. C'est à San-Màrtino, en effet, qu'eut lieu l'action principale de l'armée sarde ; c'est là que Mollard devait affirmer sa valeur de chef et de soldat et conquérir définitivement sa renommée.


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Les troupes autrichiennes, opposées à; l'armée sarde avaient pour chef le feld-maréchâl lieutenant; Benedeck, bien connu dans toute rarméepdursâ valeur et ses/services, pour sa réputation dé manoeuvrier,: comme; aussi pour la;, haine dédaigneuse qu'il affichait pour rïtalîê, ses habitants,.. ses armées.

Toutes les divisions de l'armée sarde prirent part.à la bataille, sauf la 4e (Çialdini) qui était détachée sûr la gauche pour surveiller les débouchés dû Tyrpl, La lr« division, dont faisait partie là Brigade de Savoie, eut à attaquer, les hauteurs de la Madonna délia Scoperta dont elle s'empara. AU point important, à Sari-Màrtino, furent engagées les / 3e (Mollard) et 5e (Gucchiari) divisions et des fractions de la 2e (Fanti). / . -. /

Dès le matin, vers 6 heures et demie, dès reconnaissances . des 3e et 5e divisions partaient, sur: Pozzolongo et SanMartino et rencontraient F ennemi en force ■; elles étaient obligées de se replier et étaient recueillies, par la 3e division. .C'était l'heufe où Benedeck, prévenu dès-môûyêments de l'ennemi, se hâtait de faire occuper en force les hauteurs de.-'-- San-Mârtino et d'y. installer de .-.l'artillerie... Cette position ainsi solidement occupée va être lé; théâtrp d'une lutte ; acharnée qui ne prendra fin qu'avec la nuit; elle sera défendue avec une magnifique énergie:pariés Autrichiens, mais finalement emportée par l'armée sardé./.

«'Le terrain qui sera si. chaudement'; disputé forme un; « plateau aux pentes d'accès assez douces,- sauf au nord, où « il se termine par deux éperons nettement accentués ; sur « celui de-l'est, s'élève la petite église;de San-Martino ; sur « celui de l'ouest, la grande ferme de la Gontracania avec ses « dépendances entourées de murs et: sa ceinture de cyprès ; « c'est sur ces deux éperons et le, terrain, qui les sépare que «Benedeck établit sa.ligne de défens-è;(l■)-//»

Sans qu'il y ait concordance précise entre les principaux récits de la bataille, ce qui se rencontre d'ailleurs rarement, l'accord est suffisant pour qu'un récit sommaire puisse être considéré comme" exact (2).

. (1) J'ai visité le champ de bataille de .Sqlférino-San-Martino en 1905, il y a vingt ans. Cette description'du terrain, du Commandant du Bourget, me semble tout à fait juste et exacte.

(2) Campagne de l'Empereur Napoléon III en Italie, 1859. Précis aes opérations militaires de l'Armée sarde dans


- ;— -Wl^- '

Vers 9 heures, sans attendre: que topte sa division fût disponible, Mollard se-porta à l'attaque avëclàibrigade Coni, repoussa l'ennemi, prit pied ;sur le plateau; s'empara de ; quelques canons et, s'accrochâht au terrain, il. repoussa. Une prenrière contre-attaque. Mais Bëhëdeck, qui voit bien l'im■

l'im■ de, la position, accourût; de Sa personne avec une hpuvelïp brigade; et /réfoula- jés "Sardes jusqu'au pied des

;,piemièrès pentes où;ils.,Se reformèrent leïpng dû/chérhin de ' léfe; La division GucèhKri;/h^à;rpa;s;étë plus heureuse et a dûse replier jusqu'à I^bvérbellà^ JÉétte lutte à; duré plus, de;: quatre heures. Vers.;2 heures uhë accalmiese.produisit.Le roi prit.des mesures nouvelles "pour renforcer et reprendre l'attaque. A 3 heures, Mollard recevaitlès ordres: du roi, qui mettait à sa disposition là irigade d'Aoste venue en rpnfort, lui signalait la nécessité et l'urgençé dp vaincre et lui .prescrivait dé/ reprendre ; l'attaque et 'de s'emparer de. la ' position aVàntià nuit. Mpliard Put alors sous ses ordres trois -brigades, soit 27 bataillons, avec son; artillerie (deux batteries à 6 pièces) et sa cavalerie, en tout environ 15.000 hommes. La 5e division (Gueçhiàri) recevait également l'ordre dé renouveler l'attaque.Tie moment était faVorable ; l'àrméé française, venait d'enfoncer le centre de; la ligne, autrichienne. ; v.,/.://:;

Mpllard forma én.lighé les brigades d'Apsteet dePigiierol, /avec la brigade Coni p pur. soutien.. Il donna à sa troupe des

■ directions, des objectifs, assum/le;placement sûr la base, de départ, disposa -un batàillbh,,én/;situàtipn; dé prendre l'enne/jM;êhnahc:.Màisau;

l'enne/jM;êhnahc:.Màisau;

que,; éclata.un violentprage/(Vefs.;4 h, 3Ô)/quiinlërrompitlà lutte et fit suspendre le feu sufriloût le front, ;

/Dès que l'Prage' fut passé, Fordre fût ubhné de jjasser à ■l'exécution. L'aLttâquefut reprise àyecune p.xtrêriië vigueur, par échelons, avec arrêts-pour faire face à des; eOntré-a.ttàqûes ennemies parfois extrêrnemënt violentés. Vers 7 heures un renfort d'artillerie.pernùtr. dp battre/plus efficacement l'ennemi ; et vers 8 heures tbûtêsîës troupes sardes réunies," entraînées par leurs officiers, tripmphéreht dé tous les obstacles et emportèrent position, La bataillé était gagnée. Pendant une journée entière (plus de treize heures;), lès deux armées avaient lutté sur ce point avec des effectifs égaux ;

la campagne de 1859, par; /M. le général Borspn. — La guerrq det Ï859 per j'ïndiperidefizïï^^^d^

/par rËtat-MajPr de l'Armée itàliehnè. .


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mais-l'armée autrichienne avait la position pour elle et son chef avait pu disposer de 80 canons contré 48, L'armée sârde avait le droit d'être fièrè. "'On/avait vuIps.ialons de l'orgueilleux Benedeck, qui devait connaître, sept ans plus tard, comme commandant en chef des afméès de son pays, /un désastre plus grand; encore.

Le lendemain, 25 juin, dans sa proclamation a l'armée, . à Cavriana, l'empereur Napoléon III, après avoir signalé la vaillance des corps .d'armée français, ajoutait ;::« L'armée; sarde a lutté avec la même bravoure contrédes foïçes supérieures ; elle est bien digne de marcher, ànospôtés.» ■

Il n'y eut qu'une voix pour rendre hommage à l'énergie et. à la valeur de Mollard. Le soir, même de là bataille, le roi le nommait lieutenant général. La petite armée sarde; avait pefdu 5.500"hommes. «La divisionMollard avait perdu « à elle seule 2.000 hommes (1). » Son chef s'était dépensé à l'extrême, multiplié. Tous les, témoins s'accordèrent à célébrer sa valeur. Sous ses ordres, le commandant de la ■ brigade d'Aoste fut blessé ; deux colonels, furent tués et deux autres blessés. L'un de Ces derniers; le .major général Plocchiù, disait volontiers « qu'ilne cpmprpnaitpas, comment « Mollard enétait sorti vivant ; car, toujours eh tête de ses. « colonnes, il avait littéralement vécu/toute la journée sous « une grêle de boulets et de balles »; Son .cheval fût tué sous [ lui, et dès lors il combattit à pied. Des témoins affirment qu'en réalité il entraîna sept fois son infanterie à l'assaut des positions ennemies, le sabré à là main, après avoir réglé chaque fois lui-même les dispositions pour l'attaque.

Le général. Borson qui servait alors. ,à -l'Etat-Major de l'armée et qui avait déjà pu apprécier Mollard, spécialement ;au 1er corps d'armée pendant; la /éàmpaghè' de 1848,) admirait sa valeur et Son énergie. Le lëhdeniâin. matin, 25 juin, il accompagnait le roi dans layisité de ce « champ de bataille qu'on pourrait appeler lé champ de carnage, puisque l'armée sarde laissa "sur.lés pentes de la colline de San-Martino près de. 7.00 morts dont 50 officiers (2) ». ; Le comte Albert de Maugny, jeune officier de cavalerie qui remplissait auprès: de Mollard les fonctions d'officier, d'ordonnance et ; qui fut blessé ce jour-là, était demeuré .plein d'admiration pour son chef.

Un témoignage.particulièrement important,est celui du

(1) Général Borson -.Précis de la Campagne de 1859.

(2) Ibid.


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comte Charles de Foras, qui était/alors capitaine et officier d'ordonnance du roi Victor-Emmanuel et qui,; à ce titre, fut envoyé plusieurs fois sûr le terrain auprès des commandants de division et. put se rendre parfaitement compte du caractère et de l'importance de l'action/qui s'y livrait. Ses souvenirs étaient très précis.'"Le roi :étàit; grandement préoccupé de la gravité qu'un, échec à San-Martino^ pouvait ayoir pour Fensemble des armées alliées et pour, l'issue- de la bataille. Il avait songé à envoyer le général Fanti pour prendre le commandement.devant San-Martino. Foras l'en dissuada vivement en lui disant ; Mollard est là;;; vous pou: yez compter sur lui ; c'est à luiqû'il faut donner, le Commandement. Lé comte de Foras était demeuré persuadé que si, cegoûr-Ià, l'armée sarde .s'était maintenue si,honorablement sur ceterrain de mort, c'était grâce à l'énergie elà l'exemple magnifique et constant du général Mollard..;

Toute l'armée fut bientôt renseignée. C'est l'opinion de ses pairs qu'exprima plus tard lp général de Rolland (1), lorsqu'aux obsèques de Mollard, il s'écria : « Qn np saurait « se figurer, Messieurs, quelle dépense d'énergie il a dû faire « pour ramener une quatrième fois au feu ses troupes déci« niées, pour ramener ces mêmes hommes,.; sur ce; même «terrain, parcouru tant de fois, avec des chances diverses « et ccuvert des cadavres de leurs camarades.';»

Ce fut la même opinion qu'exprima dans-la même circonstance un anonyme dont la compétence u" est. pas douteuse, en disant : « Dans cette sanglante affaire, le général «Mollard s'est distingué par une bravoure personnelle qui «ne sera, jamais surpassée, par un sang-froid au feu, par une « habileté de manoeuvre et une sûreté de coup d'oeil dans la « mêlée/qui font les grands-capitaines (2).» -."■ i « Ses; troupes, — dit un paient du généra! qui chercha «toujours à se renseigner sur lui,'—r--soutenues par son exem« pie plus encore que par ses exhortations, se dévouèrent « sans jamais céder au découragement. Que. de fois Mollard «,ôh aparlé avec une admiration attendrie .!v(3) » //Quelques mois plus- tard,, les survivahts;de;s troupes qui. avaient combattu sous ses 1 ordres lui offrirent une épée

;' (1) Le général de Rolland était alors colonel et commandait le :2e régiment de la Brigade de Savoie. /-.- .: (2) Le-Courrier des. Alpes du 1er juillet 1873. ;.

:: (3) Baron Michaud : Notice.inédite sur les.âeux- Généraux Mollard. ■■"■-'■

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d'honneur, véritable oeuvre d'art, avec un album contenant leurs signatures. :-:-■;/;;; ;

Cinquante ans ; s'écoulèrént.;En 1910, l'Etat-Major de l'armée italienne publia'le récit officiel de la campagne, dansle calme delà paix ,ét avec l'éloignement du'temps ; el ce fut/pour- affirmer la' vérité. Sur la Fermé de la Contracania qui a;été. reconstruite^ une plaque a été apposée qui porte l'inscription suivante ;: «./Sur cette maison, dans la mémorable journée;du 24';jûinl8,59, après aVoir mis en fuite' les chasseurs autrichiens qui y étaient assiégés,'le général Cucçhiari, marchant Sur des cadavres, déploya le drapeau italien.;. »-Le récit officiel ajoute : « Le Général Cucchiâri est npmmé.dans cette inscription comme le plus ancien des Généraux: qui prirent part au Combat, mais le véritable héros de la journée, nous devons le reconnaître,■■futle Général Mollard (1). » Ce fut, pour la.mémoire de Mollard, le suprême hommage.

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Après la campagne, Mollard conserva le commandement de la 3.e-; division. Au mois-de janvier, suivant; des récompenses consécutives à la guerre d'Italie furent accordées soit en France, soit en Piémont. Par décret impérial,dp 12 janvier 1860, il fut nommé grand-officier delà Légion d'honneur ; par décret royal du 16 janvier, grand-officier 'de l'Or-' dre militaire de Savoie (2) « pour s'être distingué à la bataille, de San-Martino le 24 juin 1859 ». ... ". ;/.;■;-

L'armistice de Villàîranea (il juillet 1859) avait été'suivi dés traités de Zurich (octobre-novembre). Lue année frari- , çaise d'occupation était demeurée en Italie; à toutes fins utiles. L'hiver survint et ce ne fut qu'à la fin de mars 1860 que-cette armée repassa les Alpes ; elle était commandée par le maréchal Vaillant, avec qui Mollard eût l'occasion d'entretenir des rapports suivis et cordiaux.

Cependant la question de l'annexion de la Savoie et de Nice à la France, s'étudiait.'et se/réglait, à Pariset à Turin, Le 24 mars 1860, lé traité dp Turin prononçait cette annexion, tout en-réservant là volonté/des populations. Le 22 avril suivant eut lieu: le plébiscite qui consacra, 1 à la ./presque

(i) La guerra del 1859 për l'Indipendenza d'Iiâlia.

(2) L'Ordre militaire de Savoie a été créé en 1815 par le roi VictorrEmmanuel :lei pour récompenser lés faits de ouerre.. *■..--■■. . ■ / ' - - ■


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unanimité des voix, le changement de nationalité des deux provinces. En Savoie, la plupart des votes négatifs au sujet de l'annexion émanèrent d'officiers et de fonctionnaires désireux d'achever ou de poursuivre leur carrière dansl'Italie nouvelle. Les deux tiers environ des officiers savoyards demeurèrent en Italie, tandis qu'un tiers demanda son passage dans l'armée française. Des mesures d'application furent prises des deux côtés pour assurer ce passage et garantir la situation des intéressés ; ce fut. en France, l'objet des décrets impériaux des 25 el 28 juin 1860.

Pour la plupart des généraux ci, officiers savoyards, ce fut une grave épreuve que cette décision à prendre, une véritable crise de conscience. Ceux qui avaient alors passé la quarantaine n'en parlèrent jamais sans émotion. La situation de Mollard était exceptionnelle dans l'armée. Depuis San-Martino, il occupait incontestablement une des premières places, aux côtés de Gialdini, de Fanti, de Durando. ses contemporains el collègues, auxquels les événements de 1860-1861 dans l'Italie centrale et, méridionale réservaient de nouveaux succès, de nouveaux honneurs, le grade suprême de général d'armée. Il était très attaché à l'armée sarde où il servait depuis plus de quarante ans. Il était attaché au Piémont ; en 1851, étant colonel, il s'était marié à Turin (1). Cependant, la terre l'appelait, la terre natale, la maison où il était né, celle qu'il avait fait construire, le domaine qu'il avait progressivement acquis et constitué, la famille dont il élail issu, avec ses lombes et ses souvenirs ; et ce fui la terre qui l'emporta. Mollard résolut de suivre les destinées de son pays.- Il adressa sa démission au roi de Sardaigne qui l'accepta le 17 juin, et le 5 juillet il envoya au ministre de la guerre, à Paris, sa demande d'admission dans l'armée française, en le priant de la soumettre à l'empereur. Le 4 août, il fut admis dans la première section du cadre de l'Etat-Major général de l'armée française, avec le grade de général de division et le rang du 24 juin 1859.

Quelle serait sa situation dans l'armée française ? Quel emploi lui serait donné ? Incontestablement, Moilard, soldat

(!) Le 15 décembre 1851, Philibert.Mollard, colonel du 17° régiment d'infanterie, avait épousé Elvire Gozzani di San Giorgio, née à Rome en 1833, fille du marquis Joseph Gozzani di San Giorgio et de Joséphine Luttichau. Ils n'eurent pas d'enfant.


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dans l'âme, n'ayant jamais servi que dans la troupe, aurait désiré; le commandement d'une division active. ; mais ces commandements étaient peu nombreux et très recherchés-';-, aucun n'était disponible. Peutrëtrë aussi fut-il jugé que l'exercice du conimandement effectif d'une grande unité, la direction adonner selon/les règlements/et lés traditions, pourraient présenter des difficultés sérieuses pour un officier qui débutait dans une armée "nouvelle avec le grade le plus élevé. Une situation d'un autreordrelui était réservée : le général Mollard fut nommé aide de camp de l'empereur Napoléon III. Le maréchal Randon, ministre de la guerre, le lui annonça par une lettre du 26.septembre dans les termes les plus flatteurs ; le décret de nomination fut rendu le 10 octobre. Cette nomination produisit en Savoie la plus favorable impression. "■■'/-'

,;. Les fonctions d'aide de camp/ auprès d'un souverain comportent une valeur exCeptionnelle,/des qualités multiples ; elles demandent avant tout .Une-loyauté absolue et un dévouement complet à la personne du Souverain et à sa dynastie;; Eh Savoie ces qualités s'étaient/montrées en tout, temps et les souverains, avaient, bien souvent fait appel au service et au dévouement des nôtres..Sans remonter,au delà du siècle dernier, on peut en citer de nombreux exemples. En/1823, lorsque le roi Charles-Félix envoya le prince de Carignari — le futur Charles-Albert — héritier du trône, à l'armée française d'Espagne pour-y apprendre ]e métier des arrhes, il lui donna pour gouverneur et pour aide de camp le général/de Faverges et le major Costa de Beauregard. Les généraux de Foras et d'Arvillard furent aides de camp du roi Charles-Albert. Le général Hector de Sonnaz fut l'instructeur militaire des ducs de Savoie et de Gênes, dont son.frère aîné Joseph était le gouverneur, Les généraux Ayet, de Savoifoux, de Villette, Maurice de Sonnaz furent aidps de .camp du roi Victor-Emmanuei II.;

Lorsque Mollard fût appelé à/;cës hautes fonctions; oh annonça que le roi Victor^Emmanuel lui-même l'avait indiqué à l'empereur Napoléon, et cette croyance est demeurée admise. Il est.fort possible que le roi, dont la sollicitude à l'égard des Savoyards fut constante, ait pensé qu'il serait utile qu'ils fussent .représentés auprès de leur nouveau souverain. Ce qui est certain, c'est que la nomination eut lieu sur là demande et la proposition du maréchal Vaillant, ministre de la maison de l'empereur.

Parmi lès' aides de camp dont Mollard allait être le


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collègue, sans doute s'en trbûyait-il qui avaient été;'choisis ;, spécialement, en dehors de .leur Valeur professionnelle : reconnue, pour a^ùrër!a:réj3fesehtatîon pilé service d'hpn-■ .;■ neuf des souverains et dés palais Impériaux ~ quelques-uns^/;

/comme lédûc/ de.Mô/n/te^

Rappelaient; 1 ë; souvenir/.Ué^'imarechàux; de Napoléon i$F/;;ï: tpùs avaient leur vâlèûr;:; quelques-uns,Te général 'Frossardy;;>-< le général de Bëvillê, chef\ dû; cabinet topographique dé^: ; l'empereur, le- général,Fayê,/.iùembre dé l'Académie des';/ Sciences et bientôt cbhimândànt de l'Ecole; Polytechnique,;; étaient pàrticulièrênipntdes hommes de travail et/de' devoir,/. dés savants dignes dé toute ôpnsidération. -/■"■: /-/;.

; Dans ce milieu nOùVëâùpôuf/lui, Mollard apportait avpc /

..-lui l'image d'unèi pfp/vinçë:;illustre qui. devenait française,;;:.: le prestige.dé:..'ses campagnes,; celui de la valeur éclatante "■-' tout récemment/dpplpyé/ë/àùx côtés dé l'armée française.ï Il apportait tout son-pàsse'de travail, de;méditation, d'éher-///

/gie persistante, toute ;sâ "formation personnelle dont il,/ pouvait être fier. Et lof squ'il/se présenta pour 1 a pf ëmièrè: -

..fois à; l'pmpefëûrj: en; grande, tenue, avec sa', silhouette;/

-élevée et màrtiale,/pPrtèïif.detoutes ses dëcô'raiiphsy/quets;:;

^souvenirs né;durêht;|jàs";l/èïïVâhir et l'émouvoir !;Il se/tâp^iA: pelait sans doûtéle j6uf/d/âvrilT819 où, n'ayant pas pricpre; ;, dix-huit ans, emporté par un attrait irrésistible pour là pro/-: fessiondes armés, il ' avait-quitté son hameau de Futenex, ; le foyer paternel privé de son chef ; il avait embrassé sa mêrë ; et ses sOêurs, sa mère tout émue à la pensée que ses. deùx/fils/. aînés étaient'morts à la. gupffè et que le troisième était v déjà parti à l'armée. Il £.fëit*'p:artià'sôn tour pour Chambëry .,, et Turin, sachant tout /juste lire et écrire, n'ayant, pour parents et protecteurs dans sa; nouvelle carrière que son; pnçlë le capitaine Pierfe.Miçhaûd et son frère aîné Jëan-ZFrançois, . sergent aux .;gardes-du-cOrps./ H .était parti; à/ pied sans doute, surlaïoute poudreuse, un peu triste mais ;,

/ferme et-décidé;, portant sur ; l'épaul e, ; selon la méthode dù/> tèmps, son baluchon-sùspeûdu^au; bout/d'un/batonj/c'est//;

. à-dirè^. dans un' gràhpl hipuchbir; à carreaux < unp; ;chemisebZ: quelques,/nibûcnoir^/ùhe 'paire de bas/dé laine,: un ■tricpt;/; pour l'hiver, ;;dps prqyisipns/pbûr/le voyage. Et maintenant.// il ailait.se présenter àl'ùh/des plus puissants souverains dp. l'Europe, qui l'avait accepte ppur aide de camp. Une/telle;.

: destinée, naturelle à/l'époque ;de/la Révolution, s'est "bien// rarement accomplie eh.plein XIXe siècle. Il/y avait de quoi// être ému et de quoi être fier; .:; -..'■•.' // /


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Les nouvelles fonctions, dont il .était investi ne détournèrent pas sa pensée du service actif. Il était soucieux de voir dé près, et de connaître l'année; française,, dont il s'était mis à étudier à fond l'histoire, l'organisation, les règlements, et il demanda à recevoir, du moins, l'un de ces commandements temporaires qui se pratiquaient au camp de Châlons, à l'occasion des exercices annuels. L'année suivante (1861), "selon son désir, il fut nommé le 30 avril au commandement de la 2e division d'infanterie du camp de Châlons. dont les exercices étaient dirigés, cette anhée-là, par le maréchal de Mâc-Mahon et devaient commencer le 1er juin. En même temps, et selon la coutume de l'époque, il était nommé inspecteur général d'infanterie pour l'année 1861 et pour le: 8e arrondissement d'inspection qui'comprenait les troupes entrant dans la composition de la 2e division du camp de Châlons (4 régiments d'infanterie et 1 bataillon de chasseurs). Ces fonctions d'inspecteur commençaient le. 1er juillet et se terminaient le 3 décembre ; Mollard put donc prendre en 1861 pendant quelques mois un contact étroit et prolongé avec l'armée. Mais ce fut la seule mission de ce genre qu'il put remplir : de nouvelles demandes de sa part, notamment en 1,864 et, en dernier lieu, au début de 1866, ne purent recevoir satisfaction.

Comme on l'a vu, Mollard était né le 13 mai 1801 ; par conséquent il atteignait le 13 mai 1866 lalimite d'âge de soixante-cinq ans et devait passer automatiquement le lendemain dans le cadre de réserve. En le lui annonçant par lettre du 27 avril, le maréchal Randon, ministre de la guerre, ajoutait : « Si plus tard le pays avait, à vous deman« der de nouvelles preuves de dévouement, je ne manquerais « pas de vous désigner à l'empereur comme disposé -êr « répondre à cet appel avec le zèle et l'empressement que « vous avez montrés dans les diverses circonstances de votre « honorable carrière. » Mais l'empereur, qui avait apprécié Mollard, n'avait pas l'intention delé laisser dans l'inactivité, et il lui donna la plus belle marque d'égard et d'estime dont il pût disposer : par'décret impérial du 5 mai 1866, le général 'Mollard; fut « élevé à la dignité de sénateur ». En passant au cadre de réserve le 14 mai suivant, il conservait le titre d'aidé de carrip honoraire dé l'empereur. .

Les membres du Sénat n'étaient pas, comme on le sait, nommés à l'élection ; c'était l'empereur qui, "sur la proposition du ministre d'Etat, élevait à cette dignité les hommes éminents qui avaient été choisis. Diverses catégories de


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personnages faisaient partie de droit du Sénat, en raison de leur situation personnelle ; parmi ceux-là se trouvaient lès cardinaux, en sorte qu'au moment où l'annexion s'accomplit, en 1860, le cardinal Billiet, archevêque de Chambéry, était devenu immédiatement membre du Sénat.En élevant Mollard à cette dignité, l'empereur honora non seulement l'homme, mais son pays, la Savoie, dont le général fut, avec le. cardinal Billiet, le seul représentant à la Haute Assemblée.

Le général Mollard passa donc à Paris, dans ses hautes fonctions successives, les dix années qui s'écoulèrent entre l'annexion et la guerre de 1870, bientôt accompagnée delà chute de l'Empire.

Ces années furent bien employées par lui. On conçoit quel dut être le rôle des représentants des deux nouveaux départements de la Savoie pendant cette période, surtout pendant les années qui suivirent immédiatement l'annexion, rôle continuel de renseignements, de recherches, d'appui pour des populations qui se trouvaient à tout instant en présence de perspectives nouvelles pour elles, de situations inconnues. Dès le début, Mollard se consacra à ce rôle, intervenant sans lassitude et rendant mille services, il n'avait pas manqué, d'autre part, de se mettre en .rapport /avec ses •compatriotes, installés depuis longtemps à Paris et qui formaient déjà alors une colonie nombreuse. La Société philanthropique savoisienne, fondée en 1834, à laquellè/il s'étàil fait inscrire, voulut l'avoir pendant deux ans comme président (1866-1868)./ .

Chaque année, Mollard Venait faire un long séjour en Savoie, autant du moins que son service le lui permettait, à sa maison de campagne d'Albens qu'il se plaisait à embellir. Ses compatriotes l'avaient élu au Conseil général et il assistait régulièrement aux sessions.

Au mois de juillet 1870, quand éclata la guerre avec l'Allemagne, le général demanda à être rappelé au serviceactif et à recevoir un.commandement ; mais tous les commandements'étaient pourvus et l'on ne fit pas appel, au début, aux officiers généraux du cadré de réserve. Toutefois, le 31 août, après les défaites d'Alsace et de Lorraine, un avis du général comte de Palikao, ministre de la guerre, l'infoima que, sur la proposition du ministre de la maison de l'empereur, il était appelé à reprendre momentanément


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les fonctions d'aide de camp. L'empereur, qui se rendait alors à l'armée de Châlons, confia au général Mollard le service de garde et d'honneur auprès de l'impératrice. Ces fonctions durèrent à peine trois jours. Le 4 septembre, la révolution renversaitl'Empire ; et l'impératrice, que Mollard ne quitta qu'au dernier moment, quittait bientôt le territoire français. '

Mollard réclama un commandement au gouvernement de la Défense nationale ; une dernière fois, d'Albens où il s'était retiré, il se. mit à la disposition du ministre de la guerre. Mais son âge, autant.que les fonctions qu'il aVait remplies sous le précédent régime, ne permettaient guère •qu'il fût rappelé à l'activité. Retiré définitivement en Savoie, il fut vivement, très durement frappé à la fois par les malheurs de la patrie et par la chute d'une dynastie qu'il avait aimée et qu'il avait servie avec dévouement.

Il passait l'été dans sa propriété de Futenex.et l'hiver à Ghambéry. Il n'avait plus ni entrain ni gaieté, et ses amis,. ceux qui le fréquentaient, le voyaient .rapidement vieillir.. Sa santé robuste s'effondrait sous l'effet des peines morales. ' A côté du deuil de la France, Mollard portait au coeur, loyalement, le deuil de i'Empire. La mort de l'empereur Napoléon III (9 janvier 1873) acheva de l'abattre. Au printemps de cette année, il prit froid et fut assez longtemps à se remettre. Il était à peine rétabli lorsque mourut, le 30 avril, le cardinal- Billiet, archevêque de Ghambéry ; c'était une perte cruelle pour Ghambéry et pour toute la Savoie/Le général Mollard, qui avait été le collègue du cardinal au Sénat et qui était lié avec lui d'une amitié ancienne, fut , demandé pour tenir un des cordons, du drap mortuaire. Il tint à honneur de répondre à cet appel et assista à toute . la cérémonie, qui eutlieule 6 mai, en habit et insuffisamment vêtu, tandis que le temps était froid et humide. Il eut une' rechute, dut bientôt s'aliter sous l'effet d'une congestion pulmonaire et mourut à Ghambéry le 23 juin 1873 ; il était âgé de soixante-douze ans un mois et dix jours. . Cette mort eut un retentissement considérable en Savoie, où l'on n'avait oublié ni la brillante carrière du général consacrée à San-Martino, ni les hautes fonctions qu'il avait remplies en France après l'annexion 1; ni les services qu'il avait rendus tant de fois à ses compatriotes. Les obsèques eurent lieu à Chambéry le 26 juin ; elles furent solennelles ; tout Chambéry y assista; des notabilitéssavoisiennesétaient Venues nombreuses du dehors. Le deuil était conduit par


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les parents du général : le baron Alexandre Michaud et son fils, le capitaine Bontron, del'armée italienne, -MM. Canet et Orsat. Les cordons du ppële étaient tenus par M. Dupasquier, premier président de la Cpùr d'appel, le général de Rolland, le consul général d'Italie et le secrétaire général de la Préfecture, remplaçant le préfet absent.. /

« Après l'absoute, donnée à l'église Notre-Dame, le convoi « a pris la route d'Aix, et, à la sortie du faubourg Reclus, « au moment de se séparer du cercueil qui allait être trans« porté à Alûe:as! patrie du général Mollard-, M. lé général « de Rolland, son ancien compagnon d'arrhes, lui a adressé « quelques paroles d'adieu. Dans cette courte mais chaleu« ieùse et brillante allocution, il a rappelé les principaux « exploits dans les trois campagnes d'Italie et.il a fait res« sortir les mâles vertus et surtout les qualités de coeur qui « distinguaient au plus haut degré son ami regretté (1). »

Parlant de la chute de l'Empire, le général de Rolland poursuivit et termina ainsi son discours :< « Tous ceux qui « ont approché le général depuis cette époque ont pu s'aper« cevoir que le même coup qui avait frappé une famille à « laquelle il avait voué un culte bien dû de reconnaissance, «l'avait frappé-lui-même. Chez les coeurs haut placés^ la' « douleur mine l'existence., la douleur tue. Messieurs, Mol« lard impassible et froid devant le danger qui se présentait, « bouillant, impétueux même en face dés plus grands périls, «Mollard n'a pas bronché davantage devant la mort qui «s'avançait, muette, sans bruit, mais sûre et implacable.

« Il a Voulu se réconcilier avec son Dieu, Dieu, l'espoir de « celui qui part, la consolation de ceux qui restent. ; il aura « conquis, j'en ai la conviction, auprès de ce Dieu de misé-^ « ricorde, une position autrement enviable; aussi, je ne lui « dis pas adieu, mais, je l'espère, au revoir (2), »/

Le corps du général Mollard fut.enseveli à Albens, dans le cimetière qui est appelé aujourd'hui « l'ancien cimetière ». Un monument funéraire lui a été élevé; C'est Une pyramide haute de cinq à six mètres. Sur la face principale sont inscrits les nom, prénoms,; grade, situations du général et au-dessous ces mots■ : « Esprit droit, coeur intrépide, âme affectueuse. »

Sur les faces latérales sont nientionnéesTes décorations, les campagnes et batailles avec une mention spéciale pour

(1) Le Courrier dis Alpes du 28 juin 1873.

(2) Ibid. . -


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Sainte-Lucie 6 mai 1848,

Goïto 30 mai 1848,

- La Tchernaïa 16- août 1855,

San-Martino 24 juin 1859.

La maison du général Mollard à Futenex demeure encore aujourd'hui à peu près telle qu'elle était au moment de sa mort. C'est une maison de belle apparence, assez importante, contenant une dizaine de chambres, avec un seul étage ; elle est bien environnée d'arbres, précédée d'une cour d'entrée, flanquée de grandes' écuries bien construites et avoisinée d'un grand jardin (1).

L'épée d'honneur qui fut offerte au général par les combattants de San-Martino et l'album contenant les signatures ont été déposés au « Musée savoisien », ou Musée d'Histoire et d'Archéologie de Chambéfy.

M. le baron Michaud, à Tresserves, possède divers souvenirs du général et notamment un très beau portrait au pastel, oeuvre de Mademoiselle Revon (2). Le général y est représenté en pied, debout, en grande tenue, la tête nue, la main droite à la hanche, la main gauche étendue sur une carte déployée. Le visage est un peu allongé, le front haut, là physionomie énergique et bien éclairée.

M. Emmanuel Bontron, à Thonon, possède toutes les décorations des deux généraux Mollard, ses grands-oncles. Il conserve en outre un souvenir particulier de Philibert Mollard ; c'est l'ancien drapeau du 17e régiment d'infanterie de l'armée sarde, de la Restauration, qui fut remplacé sous le règne de Charles-Albert, ce souverain ayant prescrit pour tous ces insignes le retour à l'ancien drapeau de Savoie (croix de Savoie sur fond de gueules, avec hampe et cravate bleue). En 1848, toute l'armée reçut le drapeau tricolore actuel.

Le récit de cette existence bien remplie demeurerait incomplet si l'on ne s'efforçait de faire connaître avec exactitude le caractère et la personne morale du général Philibert Mollard. Il y a plus de cinquante ans qu'il est

(1) Cette maison est aujourd'hui la propriété de M. l'abbé Geny, prêtre en retraite, qui a bien voulu me la faire visiter le 6 septembre 1924.

(2)' Artiste renommée qui habitait Genève et travailla beaucoup à Chambéry et en Savoie.


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mort. Les octogénaires d'aujourd'hui ' qui l'ont approché avec quelque fréquence et régularité sont en bien petit nombre, et ils n'ont pu le connaître avec une faculté d'observation et de jugement■•suffisante de leur part que pendant peu d'années et alors qu'il était déjà vieux et qu'il approchait de la fin de sa carrière; Qr ce n'est pas l'homme des dernières années dont il importe de tracer le portrait et de fixer le souvenir, mais l'homme des années d'action et dé puissance "; c'est le chef dé troupe, le combattant, c'est le Mollard de 1840 à 1860, le chef de bataillon, le

-colonel; le général. Nous avons été assez heureux pour recueillir, de seconde main, mais de la façon la plus nette et précise, des jugements venant d'hommes impartiaux, qui

i n'avaient été ni les subordonnés de Mollard, ni ses émules de grade et de fonctions et qui avaient été en situation de l'apprécier, et surtout de recueillir la réputation qu'il s'était acquise. Et nous croyons pouvoir avec confiance le représenter ainsi;

Philibert Mollard était de tempérament robuste. Sa santé ne le gêna pas au cours de sa carrière ; sa vigueur lui permit de fournir de puissants efforts. Très différent de son frère aîné, il était renfermé, peu bavard, réfléchissant beaucoup et mûrissant ses pensées.. Son caractère était rude et peu commode. Il s'attacha très vite et très fort aux règlements organiques qui régissaient l'armée, s'imposa à lui-même une discipline sévère et exigea l'application des; règles, l'exéçu*-' tion des ordres de la part de ses Subordonnés, avec Une fermeté extrême et une ténacité persistante qui ne se démentirent jamais. Ses rigueurs, à une époque où la tendance était plutôt à la bonhomie et au laisser-aller, parurent dures et excessives. Mollard n'en tenait nul compte et réprimait avec vigueur, avec violence même, tous les écarts dont il avait connaissance. De tels hommes sont, dans une armée, un élément de force, de discipline, de puissance ; ce sont eux qui forment les cadres subalternes ; ce sont eux qui incrustent les règlements dans les moeurs. Mais à coup sûr une telle attitude, sévère sans détente, âpre et vive sans accalmie, ne conduit pas à la popularité. Philibert Mollard était respecté, redouté, peu aimé. L'un de ces hommes dont nous avons pu recueillir l'opinion disait volontiers de lui : « Il était aussi détesté que son frère François était aimé. » Nous avons connu de ces hommes, détestés de la masse,

"universellement estimés tout de même.

Dans le service Mollard payait beaucoup de sa jDersonne,


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se dépensant jusqu'à , l'usure, et donnait constamment l'exemple. Ayant conscience du rôle qu'il jouait et des services qu'il rendait, il entendait bien, en être récompensé. C'est ce qui lui a fait adresser le reproche d'ambition ; mais c'était, chez lui, l'ambition du paysan qui, ayant bien remué et travaillé la terre à la sueur de son front, estime tout naturellement qu'il a le droit d'attendre sa récompense.

Mais Mollard, s'il était ambitieux, était avant tout un homme droit, un homme fier qui ne flatta jamais personne, ne fit jamais sa cour aux princes ni aux ministres, ni à leur entourage. Il n'eut pour lui ni l'amitié du roi, ni celle des ministres et des chefs de l'armée (1). Et comme, en temps ordinaire, Mollard paraissait sans éclat, une longue période de paix i'aurait laissé sans doute dans l'ornière et dans l'ombre. Ce sont les circonstances qui l'en ont fait sortir, à une époque où ses admirables qualités de chef et de soldat pouvaient se déployer à la guerre et à la bataille. Dans les' circonstances graves, il était transformé, transfiguré. Sa vivacité faisait place à un sang-frôid imperturbable ; il appréciait les situations et les faits avec une clairvoyance merveilleuse, prenait rapidement ses décisions ; puis - sa bravoure éclatante et contagieuse lui gagnait tous les coeurs et lui valait tous les succès. Son attitude le 24 juin à San-Martino fut telle qu'elle lui; valut tous les suffrages de l'armée. Dès lors, officiers et soldats, et tous ses compatriotes savoyards, oublièrent tout le reste et l'on n'entendit plus que la louange unanime, justement méritée par un tel chef. Mais en haut lieu la jalousie et de vieilles rancunes ne désarmèrent pas ; et personne ne fit rien, en Piémont, pour retenir Mollard quand, l'année suivante, il songea à passer dans l'armée française. Le temps fait justice à tous : nous avons vu l'hommage que le récit officiel de la campagne, publié cinquante ans plus tard, a rendu au Mollard de San-Martino.

Après 1860, les changements de pàys/de situation, d'existence élevèrent et élargirent grandement l'esprit et le coeur du général Mollard. Des horizons nouveaux s'ouvrirent à lui. Sa nature se transforma, ou plutôt se rétablit, hors de la contrainte des situations hiérarchisées et un peu rigides, dans le sens naturel de la bienveillance générale et de la

(1) On découvre sans peine, dans l'histoire militaire de la Savoie, des Dessaix, des Chastel, d'autres encore, bâtis de la même pierre et du même bois.


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bonté constante. A Paris et en Savoie, il se montrait servia-: ble et généreux au plus haut degré ; et les dernières années qu'il passa dans son pays, après 1870, lui valurent à la fois la considération générale et la reconnaissance de tous ceux qu'il aidait et qu'il secourait de toutes ses forces.

Tel fut, semble-t-il, Ce grand soldat, qui a sa place marquée dans nos fastes militaires provinciaux. Il ne fut ni de l'école de nos généraux de la Révolution, aux carrières rapides et brillantes, ni de celle des hommes qui, après 1870, surent remplacerl'action par le travail et l'étude en vue de l'avenir. Il est bien de sa génération et de son temps. Lorsqu'il passa en France, en 1860, il était de l'étoffe et de la valeur des meilleurs chefs, formés en Afrique, en Crimée et en.Italie, dont il devenait le collègue dans l'armée française. ^ .Né Français en 1801, demeuré Français pendant quatorze ans, serviteur dévoué et loyal de la Maison de Savoie.pendant quâranté-cinq ans, redevenu Français avec son pays en 1860, profondément attaché à l'Empire à qui la Savoie a dû sa nouvelle destinée, le général Philibert Mollard est en Vérité l'un/des personnages représentatifs de l'histoire de notre pays.

Sur les quatre frères venus au monde dans la petite maison de Fûtenex, les deux aînés sont morts tout jeunes sous .les drapeaux ; les deux, autres n'ont pas laissé de postérité.

...Le nom'.de •■Mollard; est éteint,;,dans le pays où- il.'fût, longtemps-et avantageusement connu ; mais; le souvenir reste. C'est l'histoire, dés anciens qui forme les jeunes. Les traditions; provinciales et locales -se forment et s'enrichissent du récit des existences qui ont provoqué le respect et dés belles actions individuelles. La vie tout entière des quatre frères Mollard, le sacrifice des uns, la carrière honorable,

/.glorieuse des autres, le dévouement au pays, lés exemples donnés, les services rendus, tout cela s'est répandu et s'est transmis autour d'eux et après eux pour la formation et l'édification delà jeunesse deleur pays. Et quand vient un jour l'épreuve, la génération qui doit la subir se trouve tout naturellement redevable aux anciens, aux précurseurs,, des vertus dont elle découvre en elle le germe et qui lui donnent le courage et la force d'y faire face. Ainsi les quatre frères Mollard ont contribué pour leur part, dans l'ensemble dès forces morales, dans la réserve profonde de ces forces accumulées, à la fermeté nationale de 1914 et à la victoire de 1918. "

Général BORDEAUX.



F, VËRMALE

Une Lettre de Silvio' Pellico

■Mbiisieur le Comte Charles de" Bellair, Commandeur, etc., etc., etc. ./'■'-'

Rumilly (Savoie). ;'.'.' Monsieur.(1), • ■/. Ayant été/attaché par plusieurs motifs; et. surtout/par, unp reçonnaisSàhce vqûi ne f ihif a ^arnâi s, k feu Monsieur,de Rub/od (2),. je désirerais. savoir/ si Madame : de Rubod; / est eneore.envie, et si-elleet sësehfàntsn'ont.plusleùr.-dpniicile à Lypn (3),; J'ose, .Monsieur; IpiGomté, m'adressera vous pour pn.êtie:informé, attendu que j'ai eu l'honneur dé Vous connaître -ainsi que Madame" la Comtesse de Bellàir (4),

(1) Cette le lire est tirée des archives de Me FontaineTranchant, avocat à Albertville, qui a bien voulu nous la communiquer el, nous autoriser à la publier.

(2) M. Antoine de Latour. dans la préface à l'édition des oeuvres de Silvio Pellico (Paris, 1860), donne les détails suivants : « Silvio Pellico était né à Saluées (Piémont) en 1789. Son père occupait un emploi dans les postes ; puis s'occupa d'une filature à Pignerol et finalement redevint fonctionnaire à Turin. Sa mère, née Tournier, était originaire de Chambéry et d'un caractère très pieux. A 16 ans, elle conduisit à Lyon son fils, chez son cousin M. de Rubod, où il resta 4 ans (1805-9). Ce l'ut une 1res heureuse période de sa vie, Silvio partageait « ses jours entre une société élégante et choisie et des études toutes françaises ».

(3) Par une note ultérieure nous nous proposons de poursuivre nos recherches sur M. et Mme de Rubod. Nous n'avons pu encore arriver à les identifier complètement.

(4) Charles-François Portier de Bellair, né à Viuz-laChaisaz le 11 juillet 1770, sénateur au Sénat de Savoie en 1814, président de Chambre en 1824, Commandeur des Saint-Maurice et Lazare. Mort en 1852 à 82 ans. Il avait épousé.Madeleine Trolliet de Maison Forte.


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Sans doute vous conservez quelque souvenir de ce Silvio Pellico que vous honoriez l'un .et l'autre de vos. bontés, à l'époque où eut lieu votre mariage.et celui de M. de Rubod. Passé par de longues adversités, je suis maintenant, grâce à Dieu, un des hommes les plus heureux qui Soient au monde. Le séjour de Milan (1), après m'avoir souri pendant une assez longue époque, me devint fatal lorsqu'on se livra en Lom-' hardie à des exaltations politiques. CeS; funestes erreurs me - ravirent à la société et à toutes les douceurs de l'existence pendant dix ans ;' mais une si grande.infortune ne fut permise par Dieu que pour mon bien (2), et, j'ai toutes les raisons de l'en bénir chaque jour. Il y a bientôt six ans qu'il lui a plu de me faire sortir du château de Spiélberg' (3). Le climat rigide de la Moravie et tous les maux de la capti- ■ vite avaient entièrement abimé ma' santé ; je croyais ne plus avoir assez de vie pour traverser la distance immense qui me séparait de mon cher Piémont., Aussi arrivai-jë presque mourant, Mais le bonheur de me,retrouver dans les bras d'un Père et d'une Mère que Dieu m'avait conservés, les soins que l'on me prodigua, l'affection de toutes les personnes de ma famille, l'analogie du climat natal avec les .besoins de ma santé, m'ont redonné des forces que je ne croyais plus acquérir. Je suis bien toujours un peu souffrant mais d'une manière fort supportable. Le Ciel me dédommage de mes malheurs passés,, par toute espèce de bénédictions; Mes bons Parents vivent et m'aiment ; inés Compatriotes me témoignent de l'indulgence ; je n'ai que des âmes bien(1)

bien(1) Pellico était rentré à Milan en 1809. Il y obtint en 1815 des succès retentissants comme auteur dramatique. En 1816, il entra comme précepteur chez le comte Louis Porro, un des chefs du parti patriote lombard, Collaoorateur.■ au journal le Conciliateur, il fut arrêté le 19 octobre 1820 comme conspirateur contre l'Autriche. Condamné à mort,,, sa peine fut commuée en celle de 15 ans de forteresse.

(2) Au cours de sa détention, en effet, Silvio exalta ses tendances religieuses jusqu'au mysticisme. M. Hauvette a dit de S. Pellico et de Manzoni : « Leur résignation (toute chrétienne) n'aboutit pas au renoncement : elle est faite de confiance dans le triomphe prochain de l'idéal de justice et de bonté qu'ils ont dans le coeur. » [Littérature italienne, Paris, 1921, p.. 427,) / .

(3) La forteresse dans laquelle fut détenu Silvio fut celle de Spielbérg en Moravie. Il fut libéré le 1er août 1830 sur les instances de l'ambassade du Piémont à Vienne.


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veillantes autour de moi. Parmi ceux à qui l'attachement et la reconnaissance me lient à Turin, le marquis et la marquise deBarol sont au.premier.rang (1). Tel est maintenant mon heureux sort dans notre bon pays.

J'ai écrit, il y. a bien des mois, à Mad.de Rubod. Peutêtre ma lettre/s'est-elle perdue, ou bien est-ce vrai, ainsi qu'on me l'a dit, que Dieu a déjà mis un terme à la carrière de cette vertueuse Dame;/Faites-moi la grâce, Monsieur le Comte, de me dire ce qu'il en est, ainsi que de ses enfants. Daignez en même tems, me donner dès nouvelles de Mad. de -Bellair, à qui je vous prie de présenter mes respectueux hommages.

Excusez la liberté que j'ose me prendre, et agréez l'assurance des - sentiments distingués de considération et d'estime, avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

Monsieur le Comte, Votre très humble: et très obéissant serviteur.. "

-..-/' Silvio PELLICO, ;

Maison de Barol. Turin, 14 février 36.

(1) La marquise de Barol, dont la mère était née de Cplbert, prit pour bibliothécaire Silvio Pellicp. Le père de la marquise de Barol était un ami de J. de Maistre. Silvio retrouva quelques "lettres adressées par J. de Maistre au marquis. Il les classa avec soin. Ces lettres ont été publiées par M. Clément de Paillette dans La politique de Joseph de Maistre, 1 vol., PariSj 1895. .■;'-.



TABIJElJûlS-'/ MATIERES

;/ - i Page. Tableaux du p<:<=oïrs"-i de la Société et des sociélés cor-,-

respondames ,... ..,.'. >.... . .. . . ... i

Chronique de la Société .....,.,.. ..,., . xtv

Chronique aixoise, :>»r le. docteur DUVERN.AY :,...,./.. "XXÎJ Chronique artistique, par A. BEJVJIK .............. xx>r

Inventaire sommaire d<s Archives hospitalières de la \illc de Cha-ni-éi'y, par F. Pj/KPÉcnpN'et/A. BIVER : (irc pariie) . -. .^ ......-..;;... - i

Les Espagnols on Savoie (J7/12-1749), par le Coinman- ■■'.'/■■:■/'; danl Ri'visi .y .;,;.;,,//,. / <j8

T/n prédicateur ^i\oyani. "Sicohi- la Pesse, par A.

BlVKIî ...-/■ •■./. . , . /2%

Une fêle à Montmélian, le TO novembre x&l\M par P. ; / FALCOZ .... . ..... a53

Jncqucp de Sa\oic. a;>l)é de Talloires, par le V- 10 GREYI'JI'Î

GREYI'JI'Î Br.Sjir.iicoMiîE , :, ... ...-. ..-. .'.'■- aBij;

Le général Mollard. aide de camp de l'empereur (1.801- .

1R73), par le général BORBF\ux ...../..,...... 263/

Une 1 élire de Siïvio Pellico, par F. VERMALE :,...... 3ô3


IMPRIMERIES . RÉUNIES .-DE GHAMBERY ■■S, Rue. -Lamartine, S: