QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
LES DEUX RIVES FRANÇAISES DU SAHARA
« Nous ne sommes plus ici au Soudan des noirs, mais dans le Sud Algérien. » Cette phrase, que le colonel Klobb écrivait dans une lettre privée, lors de son commandement à Tombouctou, indique par une formule très nette la politique qui s'impose à nous au Soudan septentrional et central depuis quelques années. La récente progression française en Afrique occidentale, tant à Tombouctou qu'à Zinder, nous a dotés d'un Soudan saharien. Les limites de ce Soudan saharien viennent d'être singulièrement reculées par l'occupation méthodique du troisième territoire militaire de l'Afrique occidentale et par le contact établi entre nos troupes du Chari et les pays du Kanem et du Ouadaï.
Nous accédons maintenant au Sahara par le sud comme par le nord. Ici, nous avons nos postes de l'Extrême-Sud algérien, dont l'extension a été si grande l'année dernière ; nous avons aussi ceux de l'ExtrêmeSud tunisien, dont on parle trop peu et qui, à l'heure actuelle, couvrent toute la région de Douïrat.
Là, nous avons aujourd'hui quatre points d'accès.
Ce sont d'abord les pays maures du Sénégal et du Soudan, le Sahel sénégalais, où tenta de pénétrer la mission Blanchet, et le Sahel soudanais, où plusieurs postes, dont Nioro est le plus important, exercent sur la frontière saharienne une surveillance active.
C'est ensuite la région de Tombouctou, devenue, depuis le dernier morcellement du Soudan, le premier territoire militaire de l'Afrique occidentale ; nous y entretenons un chef de bataillon et plusieurs officiers, dont les reconnaissances rapides ont amené la pacification de tout le pays.
C'est encore la région de Zinder, où la colonne Péroz vient de parQUEST. DIPL. ET COL — T. XII. — N° 106. — 15 JUILLET 1901. 5