QUESTIONS
DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
LE PROBLEME AUSTRO-HONGROIS
ET
SA PORTÉE EUROPÉENNE 1
IV
LES DANGERS EXTÉRIEURS : LE PANGERMANISME.
Le pangermanisme est en quelque sorte la contre-partie du panslavisme. Si l'aversion des Russes pour l'Occidenten général et pour la civilisation germanique en particulier a donné naissance à l'un, le mépris des Slaves entre pour une bonne part dans l'extension prise par l'autre en ces dernières années.
L'idée de réunir en un vaste empire tous les pays de langue allemande n'est certes pas nouvelle, mais, rêve de poète ou combinaison d'homme d'État, elle fut jusqu'à nos jours étrangère au grand public. Pour qu'elle prît consistance, il a fallu que l'ancienne Confédération allemande — rudis indigestaque moles — fît place à un empire jeune, exubérant de sève, dont les forces sans cesse grandissantes, ne demandent qu'à se répandre au dehors. Une propagande habilement faite, des circonstances particulièrement favorables, l'ont ensuite rendue populaire.
A. ce point de vue, le pangermanisme ne date que d'une vingtaine d'années. C'est en effet de 1880 à 1899 que paraissent toutes les brochures qui en fixent la théorie et en élaborent le programme, et que se fondent les nombreuses associations destinées à vulgariser l'une et à réaliser l'autre.
1 Voir Questions Diplomatiques et Coloniales du 15 juillet, du 1er août et d.u 13 octobre (t. X, pp.. 86, 142 et 463).
QUEST. DIPL. ET COL. — T. X. — N° 89. — 1er NOVEMBRE 1900. 34