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Titre : La Revue littéraire du Maine / directeur gérant Armand Leconte

Auteur : Académie du Maine. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Le Mans)

Date d'édition : 1894-08-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860422p

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32860422p/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1966

Description : 01 août 1894

Description : 1894/08/01 (T13,N152).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57311235

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-45652

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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N° 152 1er AOUT 1894

TREIZIEME ANNEE

REVUE LITTÉRAIRE k ARTISTIQUE DU MAINE

Sommaire du 152 :

Dies irse, LECONTE DE LISLE. — Soir en mer, Edmond HARAUCOURT. ■— Le Mans pendant la première guerre de religion, Paul BLIN. — Compte-rendu du grand Concours de 1894. — Ode à Pierre de Ronsard (poésie couronnée), D. VARDON. •— L'Académie du Maine (Extrait de l'Avenir dp la Sarthc). — Séance de I'ACADÉMIE DU MAINE du 21 juillet.

DIES IR^E

Où sont nos lyres d'or, d'hyacinthe fleuries,

Et l'hymne aux Dieux heureux et les vierges en choeur,

Eleusis et Délos, les jeunes Théories,

Et les poèmes saints qui jaillissent du coeur?

Où sont les Dieux promis, les formes idéales, Les grands cultes de pourpre et de gloire vêtus, Et dans les cieux ouvrant ses ailes triomphales La blanche ascension des sereines Vertus ?

Les Muses, à pas lents, mendiantes divines, S'en vont par les cités en proie au rire amer. Ah I c'est assez saigner sous le bandeau d'épines Et pousser un sanglot sans fin comme la mer.

Oui! le mal éternel est dans sa plénitude ! L'air du siècle est mauvais aux esprits ulcérés. Salut, oubli du monde et de la multitude ! Reprends-nous, ô Nature, entre tes bras sacrés !

Dans ta khlamyde d'or, Aube mystérieuse, Éveille un chant d'amour au fond des bois épais ! Déroule encor, Soleil, ta robe glorieuse ! Montagne, ouvre ton sein plein d'arôme et de paix !


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Soupirs majestueux des ondes apaisées, Murmurez plus profonds en nos coeurs soucieux ! Répandez, ô Forêts, vos urnes de rosées ! Ruisselle en nous, Silence étincelant des cieux !

Consolez-nous enfin des espérances vaines :

La route infructueuse a blessé nos pieds nus.

Du sommet des grands caps, loin des rumeurs humaines,

0 Vents ! emportez-nous vers les Dieux inconnus !

Mais si rien ne répond dans l'immense étendue, Que le stérile écho de l'éternel désir, Adieu, déserts, où l'âme ouvre une aile éperdue ! Adieu, songe sublime, impossible à saisir 1

Et toi, divine Mort, où tout rentre et s'efface, Accueille tes enfants dans ton sein étoile ; Affranchis-nous du temps, du nombre et de l'espace, Et rends-nous le repos que la vie a troublé.

LECONTE DE LISLE.

SOIR EN MER

Vois-tu comme la mer est vaste autour de nous? Notre barque est une algue errant au creux des lames ; Le vent nocturne et froid qui court sur les remous Mêle au frisson des flots le frisson de nos âmes.

Pareils aux alcyons qui flottent dans leurs nids,

Nous berçons notre exil sur le désert de l'onde,

Et la nuit nous écrase entre deux infinis :

Mais nos coeurs sont plus grands que la mer n'est profonde.

L'azur illimité se déroule, sans voir La frêle nef qui glisse en balançant ses voiles : Mais les mondes d'amour que porte ce point noir Versent plus de rayons que les cieux n'ont d'étoiles.

Oh ! rends-moi ta caresse, et dis si tu comprends, Quand ta lèvre m'appelle et quand ton bras m'enlace, Que nos coeurs étoiles puissent être si grands, Et que tant de bonheur tienne si peu de. place.

Edmond HARAtreouRT.


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LE MANS

PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE DE RELIGION

(Suite)

Pendant l'occupation, les prêches se faisaient soit sous les Halles, soit au Palais ; le jour de la Pentecôte, la Cène se célébra dans la grande salle du Palais. Le ministre y allait escorté de gens armés et généralement après les prêches on faisait une « monstre » ou revue.

Faute d'un chef militaire énergique et d'une autorité universellement reconnue, la discorde se mit dans la garnison protestante de la ville. Les gens de Mamers voulaient garder seuls le château et empêcher les autres d'y entrer, ceux du Mans se plaignaient du procédé. Les capitaines La Motte Tibergeau, La Barre, Goupillères n'étaient vraisemblablement pas d'accord. Le prince de Condé envoya, d'Orléans, pour gouverneur, un jeune gentilhomme, peut-être le sieur de Lune, qui se vantait d'avoir pris les armes, non par religion, mais pour obéir au prince. Ce jeune homme, sans autorité, bravé, jusque dans sa chambre, par La Barre, retourna à Orléans, rapportant à Condé de l'argent de la part des protestants manceaux, probablement le fruit des dépouilles des églises.

Pendant que l'envoyé de Condé commandait dans la ville, la garnison fit une sortie et surprit une compagnie des gens de l'évêque qui faisaient la « monstre » presque au pied du château.

La situation devenait mauvaise. Dès le 7 mai, Angers était retombé au pouvoir des catholiques; le 4 juillet, Blois ouvrit ses portes au duc de Montpensier qui s'avança jusqu'à Mer; le Il juillet, les huguenots abandonnèrent Tours.

Les murs du Mans étaient eh mauvais état, les munitions manquaient; dans ces conditions sept à huit cents soldats ne pouvaient résister à l'armée de douze mille hommes qui s'avançait. Les protestants résolurent d'abandonner la ville.

Montpensier était encore loin, le danger n'était pas imminent, rien n'explique la précipitation avec laquelle l'évacuation s'opéra. Une panique occasionnée sans doute par de fausses nouvelles s'empara des calvinistes; l'ordre de départ fut donné le 11 juillet, trois heures avant son exécution. Les protestants, qui voulaient suivre l'armée pour échapper à la réaction catholique, n'eurent


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pas le temps de faire de préparatifs ; on oublia jusqu'aux registres du Consistoire et aux livres des baptêmes et des mariages de l'église réformée. A huit heures du soir la petite armée, soit douze compagnies d'infanterie, quatre cornettes de cavalerie et huit pièces de canon enlevées au château, sortit de la ville par la porte du Pont-Yssoir, suivie d'une foule en désordre d'hommes, de femmes et d'enfants; quelques-uns étaient si pressés qu'ils sautèrent du haut des remparts et furent tués ou blessés dans leur chute.

Quinze cents personnes environ quittèrent Le Mans; dans le nombre il y avait sept ou huit cents hommes armés. La Motte Tibergeau les commandait. Les deux autres capitaines abandonnèrent l'armée calviniste à sa sortie du Mans, Goupillères se réfugia dans l'abbaye du Pré « tenant bonne compagnie à l'abbesse » ajoute de Bèze; La Barre, chargé de butin, s'en alla bravement rejoindre les catholiques au siège de Rouen.

Le 11 juillet étant le jour de la fête de sainte Scholastique, les catholiques attribuèrent leur délivrance à l'intervention miraculeuse de la sainte. Pendant longtemps une procession solennelle eut lieu ce jour-là. Cent ans plus tard une polémique curieuse s'engagea à ce sujet entre Claude Blondeau, avocat et échevin au Mans, et François Bondonnet, curé de Moulins. Blondeau niait le prodige, Bondonnet lui répondit par des invectives et des raisons plus ou moins valables.

Le Mans resta au pouvoir des huguenots pendant trois mois et huit jours.

Après avoir marché toute la nuit, les protestants arrivèrent devant Beaumont, qui refusa d'ouvrir ses portes. L'entrée de la ville fut forcée à coups de canon, huit habitants furent tués dans la lutte. La ville fut pillée, l'église et les halles incendiées. De Beaumont, les calvinistes allèrent à Fresnay, qui les laissa entrer sans résistance, ce qui ne les empêcha pas de dévaster l'église. Après avoir quitté Fresnay, les réformés du Mans arrivèrent à Alençon. Là, la petite armée se dispersa, les uns allèrent rejoindre le duc de Montgomery, les autres le duc de Bouillon.

Beaucoup de Manceaux contribuèrent à la défense de Vire; La Motte Thibergeau y fut fait prisonnier. Jean du Breil y périt avec quelques-uns de ses concitoyens.

Paul BLIN.

(La tin an prochain numéro.)


GRAND CONCOURS ANNUEL

Notre grand Concours de 1894 a réussi au delà de toute espérance. Plus de mille compositions nous ont été adressées de la France et de l'étranger. Plusieurs oeuvres sont d'une haute valeur, et ce Concours présente un intérêt exceptionnel.

Un pareil succès fait grand honneur à notre Société, et nos lauréats peuvent à juste titre s'enorgueillir de leur victoire. Aucune Académie de province n'a jamais eu à juger un tel ensemble d'oeuvres remarquables.

PREMIERE ET DEUXIEME SECTIONS

Sujet imposé :

PIERRE DE RONSARD

Notre sujet imposé a été excellemment traité par plusieurs écrivains de mérite. Nous adressons tout particulièrement nos félicitations à MM. Vardon et Bidault (poésie), et à MIks Peulevey (prose) et de Marliave (poésie).

POESIE

1- prix ex sequo ( M'D' VARDON : 0de à Pierre de Ronsard. < M. E. BIDAULT : La Légende de Pierre Médailles de 1- classe / de Romard_

La poésie de M. Vardon est d'une haute envolée et d'un grand souffle lyrique. Nous sommes heureux de l'insérer dans le présent numéro.

Sous le titre de la Légende de Ronsard, M. Bidault nous offre un poème très original et extrêmement intéressant. L'étendue de cette belle composition — qui ne comprend pas moins de cinq cents vers et cent lignes de notes historiques — nous empêche, à notre grand regret, de la publier.


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2me prix : Médaille de Smc classe. Mlle Mathilde de MARLIAVE : A Pierre de Ronsard. Trois sonnets d'une belle venue exaltant la gloire du poète, « orgueil du pays Vendômois ».

3e prix : Médaille de bronze, grand module. M. L. DAVIRAY : Ode à Ronsard. Belle pièce — un peu inégale, — mais renfermant des stances de toute beauté.

Mentions très honorables. M. Antoine Cluzel, de Lisbonne : Ronsard, sonnet bien frappé. M. L. Van Ryssel : A Ronsard, bon sonnet. Mile Lavanchy : Le Baptême de Ronsard, gracieuse légende. Mme Hermel : A Ronsard, bon sonnet.

Mentions honorables. M. Pierre Métivier : A Ronsard, ode. M. A. Vilain : Pierre de Ronsard, sonnet. MM- Joseph Lointier : A Ronsard.

Mentions simples. M. Armand Chéradame : A Pierre de Ronsard. M. Albert Delahays : Ode à Ronsard. M. André Barré : Gloire à Ronsard.

PROSE

1er Prix : Médaille de îre classe.

M1Ie S. PEULEVEY : Étude sur Ronsard, remarquable travail, bien conduit et plein d'une érudition de bon aloi.

2me Prix : Médaille de 2™ classe.

M. Louis BOITEL : Ronsard chef d'École, étude littéraire d'un grand intérêt.

Mention très honorable.

M. Louis Lemeunier : Ronsard et la Pléiade, intéressante monographie.

Mentions honorables.

M. Jules Masseret : Les Sonnets de Ronsard. M. Henri Lalande : Ronsard et ses Amis.

Mentions simples. M. Clément Frelon : Élude sur Ronsard. M. Victor Langlois : Étude sur la Franciade.


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TROISIÈME SECTION

POÉSIE — SUJETS LIBRES

1. — Recueils de vers.

1er prix ex aequo ( M. Xavier DE LA PERRAUDIÈRE.

Médailles de îre classe ( M. D. VARDON.

Poésies (X. de la Perraudière), et les Amours de la Vie (D. Vardon), recueils que nous couronnons en tête de cette section, sont des oeuvres de premier ordre. Ces recueils ont entre eux une grande analogie par l'élégance des rythmes choisis, par la variété des sujets et par la pureté de la forme. L'oeuvre de M. de la Perraudière nous plaît par sa philosophie placide et souriante; dans les poèmes de M. Vardon nous prisons le sentiment délicat et l'émotion communicative.

Nous admirons surtout : Mes Lectures, Comment je devins bachelier, les Blés verts, Épilogue (X. de la Perraudière), et A l'Ignorée, Anniversaire, Pour celle qu'on n'oublie jamais, Symphonie funèbre (D. Vardon).

2me prix : Médaille de 2mL" classe. M. l'abbé Henry BOTTIN : Poésies médites. Ce volume de vers de M. l'abbé Bottin contient de nombreuses poésies lyriques, remarquables par la facilité de la versification et la légèreté des rythmes Citons particulièrement Sursum corda, Hymne à la France et Patria.

3mes prix : Médailles de bronze.

M. Alfred MIGRENNE : Choses vraies.

M. Migrenne que nous avons vu, il y a une quinzaine d'années, figurer avec honneur dans les Voix de la Patrie, nous a envoyé un bon recueil de vers où nous remarquons surtout les superbes pièces : A Arsène Houssage, l'Homme à travers les âges et la Chute d'Herbadilla, légende bretonne.

M. Paul COLMONT : Recueil de vers. Volume très original d'une rare hardiesse d'allure, contenant des fantaisies amusantes (Chauds, les Marrons!) des satires vigoureuses et une pièce émouvante : Un Drame de la Misère.

Mentions très honorables. M. Emile Pommier : Bouquet d'Églantines, gracieux recueil d'un jeune poète plein d'avenir. Nous aimons la délicatesse de sentiment dont la plupart des pièces sont empreintes. Citons les jolis rondels : A une jeune Fille, A la Blondinette, le sonnet Tes Yeux et les gracieuses stances Désespérance.


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M. Ludovic Hamelin : Feuilles éparses, important recueil de pièces académiques, d'une facture un peu froide.

Mentions honorables.

M. l'abbé Mauquié : Hymnes, estimable recueil de pièces lyriques et religieuses.

M. Jules de Guéménée : De ci, de là, volume contenant de poétiques idées et de nobles sentiments.

M. Charles Morin : Brises printanières, recueil de gracieuses

idylles.

2, — Odes.

1er prix : Médaille de lte classe.

M. D. VARDON. L'ode de M. Vardon, Croissez et multipliez, est une pièce âpre et vibrante, exprimant une idée philosophique très élevée et bien moderne.

Une Statue à la libératrice, du même auteur, renferme également de très grandes beautés.

2e prix : Médaille de 2e classe.

M. Albert SILVY : La Voix des tempêtes est une ode d'un grand souffle et d'un rythme superbe.

Mentions très honorables.

M. Abel Edeline : A la Fortune américaine, composition de longue haleine,' d'une forme classique très châtiée.

M. Paul Ouagne : Les Plaintes de Kamma, pièce contenant de très beaux vers, mais déparée par quelques inégalités.

M. l'abbé Moulin : L'Ennemi, strophes d'une belle envolée.

M. Paul Colmont : La Paix et Le Progrès, pièces très lyriques inspirées par des sentiments humanitaires.

Mentions honorables. M. Joseph Lointier : Les Lierres. M. Adolphe Doré : A Jeanne d'Arc. M. Julien Rôthoré : Ode à la France.

3. — Poèmes.

1er prix : Médaille de 1" classe.

M. A.-C. COCHE : Propos d'exil, superbe composition en stances très harmonieuses et développant magistralement une très belle idée.

2mes prix : Médailles de 2me classe.

M. Albert SORIN : L'Obus, dramatique épisode du siège de Paris.


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M. Abel ÉDELINE : Vingt-sept Janvier 1894, poème de grande allure, contenant une description très pittoresque de la cathédrale du Mans.

3mes prix : Médailles de bronze.

M. Joseph LOINTIER : Jours sombres, poème patriotique d'un style très vigoureux.

M. Charles MISSOL : Les Truites, Gyp-le-Botté et Un Secret. Agréables récits parsemés de détails pittoresques.

Mention très honorable.

M. Gabriel Caussin : Imma et Éginhard, poème d'une grande étendue (700 vers), retraçant une gracieuse légende de l'époque Carlovingienne. Bonne versification.

Mentions honorables.

M. Pierre Métivier : Souvenir des gorges d'Anval. M. Ernest Bidault : Conte à mes petits-enfants. M. J. de Guéménée : L'Inconnue (1870). M. Albert Delahays : Soir d'Octobre.

■S. — Sonnets.

1er prix : Médaille de ire classe.

MmB Louise HERMEL : Gerbe de Sonnets. Mme Hermel nous a adressé un choix de beaux sonnets que nous sommes heureux de couronner. Ces charmantes compositions remplies de pensées délicates et de jolis vers font le plus grand honneur à notre gracieuse collaboratrice, « la Muse des Alpes ».

2-nes prjx . Médailles de 2me classe.

M. X. DE LA PERRAUDIÈRE : Six Sonnets. Ces sonnets, de sujets très variés, se recommandent par leur élégance et leur originalité.

M. Léon MARQUETTE : Brochette de Sonnets humoristiques. Recueil recommandable dans lequel nous remarquons particulièrement, Soleil de Flandre, Confidence et A Molière.

3me prix : Médaille de bronze.

M. Albert GÉRIN : Sonnets. Ces sonnets d'un ton général bien soutenu, renferment de très beaux vers.

Mentions très honorables.

Mne Lavanchy : Souffrir. Bon sonnet philosophique terminé par un très beau vers.


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M. Charles Missol : Les Mois. Sonnets pittoresques émaillés de jolies images.

M. A. Vilain : Brise de Mai. Très gracieux sonnet.

M. Azémar : A la Femme. Sonnet bien frappé.

M. J. Lointier : Dernier Rêve. Deux sonnets d'une bonne facture.

Mentions honorables.

M 116 Lambert : La Fleur et le Prisonnier.

M. Georges d'Erval : Brouillard d'Octobre.

M. Jules de Guéménée : Aux Pomographes, aux Décadents.

M. Pierre Môtivier : Lendemain de bataille.

M. Louis Fabert : La Délivrance.

5. — Chansons.

1er prix : Médaille de ire classe.

M. D. VARDON : Chanson de Juin, Chanson d'Automne, Berceuse, la Neige, brillent par leur rythme très lyrique et par leur franche allure.

2me prix : Médaille de 2me classe.

M. l'abbé MOULIN : Chansonnette, amusante fantaisie dont la conclusion inattendue est fort originale.

Mentions très honorables.

M. Edmond Porée : Le Vin, bonne chanson à boire.

M. Léon Marquette : Le Pot, spirituelle variation sur l'emploi du mot « pot ».

M. Van Ryssel : Le Blé de France, strophes vigoureuses avec un refrain d'un grand effet.

M. Emile Pommier : Une Promenade à Trouville, pièce lyrique d'une élégante versification.

M. Paul Colmont : Laurette, le Meilleur Temps, la Femme rêvée, bonnes pièces d'un rythme très alerte.

Mme Irma Gallet : Refus, gracieuse romance d'un sentiment bien féminin.

Mentions honorables.

M. Clément Frelon : Je t'aime de toute mon âme.

M. Pierre Métivier : Viens !

M. J. de Guéménée : Un Regard de toi.

M. J. Lointier : A. mon Pierrot.

M. Léon Aubry : Ma Cousine Rose.


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G. — Pièces diverses.

Prix d'honneur : M. D. VARDON.

Nous goûtons particulièrement, parmi les très jolies pièces diverses de M. Vardon, la charmante composition : Poète et Cuisinier, dédiée à M. Paul Harel.

M. D. Vardon est le lauréat que nous avons déjà cité victorieusement dans quatre sections. En présence de ce succès exceptionnel, le Jury décerne à M. Vardon, avec ses plus enthousiastes félicitations, le prix d'honneur offert par M. le Président de la République.

1er prix : Médaille de lT-e classe.

M. Louis MARIANI : Au mois de Mai, deux « variations » sur le printemps. La première d'un beau sentiment mélancolique, la deuxième d'un ton badin, soutenu avec beaucoup d'esprit.

2mes prix : Médailles de 2me classe.

M. Antoine CLUZEL : La Voix des Fleurs, délicieuse élégie en stances très harmonieuses

M. Edmond PORÉE : Pedro, stances alertes, remplies de couleur locale, et présentant le tableau mouvementé d'une dramatique course de taureaux.

3mes prix : Médailles de bronze.

M. Arthur LOUVET : Dans les Bois, charmante idylle en très beaux vers, inspirée, croyons-nous, par la Mare au Diable, de George Sand.

M. Georges LÉVY : Un bien brave Homme, amusant récit, très élégamment versifié.

Mentions très honorables.

M. Ernest Bidault : Au Fou qui cherchait la mandragore qui chante, quatorzain superbe, développant uue idée très originale.

M. Maurice Meunier : Prière, Léthargie, Vieille Chanson, poésies d'une grande légèreté de rythmes.

MUe Ouradou de Garetta : Pièces diverses, gracieuses compositions, parmi lesquelles nous remarquons : La Voie lactée, distinguée jadis par l'Académie des Jeux Floraux.

Mlle Lavanchy : Aux Enfants, harmonieuses stances.

M. Eugène Cowet : Le Papillon, terza rima d'une belle venue.

MUe Mathilde de Marliave : La Messe des Mages, Le Départ du Soldat, jolies compositions remplies de détails charmants.


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M. Paul Colmont : Trinité, la Maison de m'man Pamphile, pièces où nous retrouvons la verve satirique déjà signalée dans la section des Recueils de vers.

M. l'abbé Loraux : Le Printemps, très gracieuse idylle.

M. Léon Marquette : Conseils qu'on ne suivra pas, humoristique fantaisie.

M. Azémar: Le Credo des Sapins, Le Vainqueur des Autans, pièces versifiées avec beaucoup d'art.

M. Albert Gérin : Le Drapeau,vigoureuses stances patriotiques.

Mentions honorables. M. Charles Missol : Rondeaux, Rondels, Pantoum. M. Paul Ouagne : Le Moulin. M. Jules de Guéménée : La Franchise, L'Amitié. Mmû Cléricy du Collet : Yvonne. MIle Lambert : A M. Barutel. M. Lointier : Le Vent, Virelai. M. H. Gohory : L'Hiver. Mme Charpentier : Élégie. M. l'abbé Doyotte : Craon (Lorraine).

Mentions simples. Mmc Abarca - Soulier : Ce que disent les Fleurs. M. Métivier : Monsieur Bébé. M. Louis Breteau : Catherine sans Pitié. M. A. Vilain : Morte, Le Chemin des Églantiers. M. Armand Chéradame : Invitation. M. Jacques Combes : Souvenir.

QUATRIEME SECTION

PROSE

1. — Nouvelles, Contes et Légendes.

1er prix : Médaille de 1™ classe, off. par M. Le Monnier, sénateur. M. L. NOUGUÈS, collaborateur au Figaro : Un Singe est une nouvelle d'un style clair et éléga.nt. Ce petit roman effleure un sujet d'actualité palpitant, mais sans s'y appesantir, et intéresse surtout parce qu'il est le récit de la vie d'un brave homme.

2mes prix : Médailles de 2me classe. M. VARDON : La Laitière, les Besselleries, une bonne Farce. Ces nouvelles sont des petits récits d'aventures campagnardes, racontées avec beaucoup d'entrain et de brio ; le style en est clair et vif.


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Mme Évangeline D'ORR, de la Société des gens de Lettres : La Pièce de Cinq Francs et Dans la Boue, sont des romans fort intéressants et par l'intrigue -et par le style.

M. Henri CARREL : Dans la Forêt, idylle pleine de fraîcheur dans un cadre magnifique.

Mentions très honorables.

Mme Hermel :. Pendant l'occupation, petit récit patriotique plein de coeur et de sentiment.

M. Jules de Guéménée : Le Sonneur de Querlaguen. Roman rempli d'imagination et de belles idées.

M. L. Songy : Le Sivrizinech. Gentille légende, racontée prestement dans un style coulant.

M1Ie Mathilde de Marliave : L'Épêe du Soldat lorrain, la Chèvre noire, l'Escloupet, récits d'une charmante naïveté où sont semées ça et là des idées généreuses.

MUe Marie Couvert : Conte gai, qui justifie bien son titre.

Mentions honorables. M. A. Gérin : Le Poulet du Capitaine. M. Guibert : Brave Coeur. M. Eugène Cowet : Vieille Fille. M. G. d'Erval : Histoire de Chasse. M. Clément Frelon : Un Madré, Poitrinaire.

S. — Chroniques. — Fantaisies.

Prix : Médaille de 1™ classe, offerte par M. Le Monnier, sénateur. Mme SCARZEZ DE LOCQUENEUILLE, ctesse DE BUEREN, officier d'académie : Fleurons du Coeur, charmant petit poème en prose, où règne un souffle lyrique et un esprit doucement mélancolique.

Mentions très honorables.

M. Edmond Porée : L'Art de Pêcher, dialogue humoristique, plein d'entrain et de gaieté.

M. l'abbé Moulin : Plaidoyer, spirituelle apologie de la pipe.

M. Louis Breteau : Trop d'Appétit, amusant récit, d'un style entraînant et vif.

M. l'abbé Bottin : OEuvres inédites, compositions d'un style classique et correct.

MUe Lambert : Aurore. Poétique fantaisie remplie de gracieux détails.

Mention honorable.

M. G. d'Erval : Pastel d'Octobre.


— 202 —

M. C. Frelon : Lancinances.

Mme Cléricy du Collet : Souvenir de Veillée.

M. Arthur Lehoux : L'Automne.

3.—Etudes de littérature et d'art. — Monographies.

1er prix : Médaille de 1™ classe. M. Maurice MEUNIER : Promenade archéologique, récit intéressant et très documenté d'un voyage en Bretagne.

L'Idée de Dieu, du même auteur, est une argumentation philosophique, pleine de profondeur et de logique, en un style clair et élégant.

£me prix . Médaille de 2me classe.

M. L. SONGY : Paris-Ouargla, étude substantielle sur le sud de l'Algérie. Idées ingénieuses et pratiques, prouvant que le sujet est familier à l'auteur.

Mention très honorable. M. Edmond Porée : De la Musique, intéressante causerie.

Mention honorable. M. Paul Auvard : Extrait du Saint Dictamen. L'auteur plane à des hauteurs inaccessibles.

CINQUIEME SECTION

THEATRE

Prix unique.

M. D. VARDON : Une Sérénade, opérette en un acte, musique de Piccolini. La seule pièce vraiment scénique présentée au Concours. Petit lever de rideau gentiment troussé.

Oïthona, du même. De sérieuses qualités qui pourraient faire de l'auteur un librettiste de grand opéra, s'il trouvait un sujet vraiment théâtral.

Mention très hon-orable.

M. Jules Fagnant : Gemma. La même idée que dans « On ne badine pas avec l'amour ». Grandes qualités lyriques.

Mentions honorables.

M. A. Guibert : Un Fonctionnaire. Lever de rideau exceptionnellement moral.

M. J.-B. Davagnier, président de « l'Alliance des Chansonniers » : Le Carnaval de nos jours. Pièce satirique bien enlevée.

M. Adrien Vannier : Pris au Piège, Qui trop embrasse mal êtreint. Deux petits proverbes de salon.


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SIXIÈME SECTION

PÉDAGOGIE

1er prix : Médaille de ire classe, offerte par M. G. Harel. M. Octave ISORÉ : Ce que doit être le Chant à l'École. Sujet bien traité en un style clair, précis, élégant. Beaucoup de sages conseils.

ome prjx . Médaille de 2me classe.

M. E. LEMAYRE : De l'Enseignement du Dessin dans les trois cours de l'École primaire. Bonne étude, bien écrite. La deuxième partie (application des programmes) n'a pas reçu tout le développement qu'elle comporte.

Mentions très honorables.

M. Aymond : L'Enseignement de l'Histoire dans les Écoles primaires. Bonne composition, appréciations exactes, style correct. De l'Éducation morale des Enfants, Enseignement de l'Agriculture, Éducation du Travailleur rural. Ces trois sujets ont été traités consciencieusement par l'auteur, mais on y relève quelques légères négligences.

M. L. Songy : L'Art de lire. Critique judicieuse, mais sans grande précision, de la façon dont on apprend à lire aux jeunes filles.

SEPTIEME, HUITIEME ET NEUVIEME SECTIONS

MUSIOUE

Prix d'honneur : Médaille de vermeil grand module.

M. Paul MARTHE, notre lauréat de l'an dernier, nous a fait cette année un magnifique envoi, comprenant quatre-vingt-treize compositions musicales d'un grand style. M. Marthe, professeur et chef d'orchestre, est un compositeur distingué qui a été couronné dans de nombreux concours. Les oeuvres qu'il nous présente offrent un superbe ensemble de qualités et méritent amplement le Prix d'honneur que notre Jury leur a décerné à l'unanimité.

Citons : Hymne au Soleil, la Chanson des Vendanges, la Légende des Roses, Premiers Flocons (chant et piano) ; — la Patrie (partition avec choeurs, soli et orchestre) ; ■— Bouquet de Cerises, mazurka, Une Fête au Désert, retraite, Marche solennelle (musique militaire) ; — Tantum ergo pour basse, 0 Salutaris pour ténor (musique religieuse); Badinage pour violoncelle et piano, Nocturne (orchestre) ; — El Gitano, boléro, les Traîneaux, polka russe (piano).


— 204 —

1. — Musique de chant.

1er prix : Médaille de lre classe.

M. Ch. TILLY, chef de musique du 6me régiment d'Infanterie : l'Aube, élégante mélodie parfaitement adaptée aux gracieuses stances de M. le commandant Baussan. — Accompagnement discret et distingué.

2me prix : Médaille de 2mc classe.

M. Octave ISORÉ, professeur de musique. Six coquettes compositions, parmi lesquelles nous goûtons particulièrement : Voici l'Avril, mélodie, et la Chanson du Proscrit (paroles de Victor

Hugo).

3me prix : Médaille de bronze.

M. Bénédict Custaud, organiste : Larmes et Fleurs, mélodie remplie de charme.

Mentions très honorables.

M. G. Labat. La Montagnarde.

M. J. Vaqué. Riant Séjour.

M. L. Azémar. A Sainte-Philomène.

M. H. Gadenne. Doux Sommeil, le Drapeau.

M. G. Van der Straeten, Aveu.

M. E. Minet. Esprit des Fleurs.

M. J. Aubry. Premier Rêve.

Mentions honorables.

M. l'abbé Servelli. Le Cri de Charité. M. G. Bôraud. A mon Pierrot. M. J. de Guéménée,.France. M. M. Meunier. Chanson à boire. M"e Lambert. Berceuse.

2. — Piano.

1er prix : Médaille de ire classe. M. Louis AZÉMAR. Marche à quatre mains, d'un très bel effet et d'une excellente harmonie.

2me prix : Médaille de 2m" classe.

M. J. REISSGASSER. Les Bords de la Moselle, valse d'un beau mouvement.

3me prix : Médaille de bronze.

M. E. MINET, de Belgique. Valse charmante remplie de goût et d'élégance.


— 205 —

Mentions très honorables. M. Ch. Guillon. Jeanne d'Arc. M. 0. Isoré. Aubade, Cécilette. M. J. Vaqué. L'Élégante. M. G. Labat. Les Noces de Pierrot. M. l'abbé Servelli. Intrépides. M. J. de Guéménée. Mazurlia et Scottish.

Mentions honorables. M. L. Bodin. Valse. M. V. Besnard. Polha.

3. — Théâtre.

Prix unique : Médaille de lve classe. NL& GOUPIL, de Saint-Calais, ancien maître de chapelle au Mans. David, oratorio magistral, digne en tous points du talent et de la renommée de l'auteur.

Mention très honorable. M. L. Vallée, professeur de musique. La Fille du roi Gaoll, partition d'opérette.

Mention honorable.

M. René Olivier. Vercingêtorix, fragment de drame lyrique. 4. — Musique d'Orchestre.

1er prix : Médaille de ire classe. M. Germain LABAT, chef d'orchestre à Toulouse. InfanterieMarche. Composition splendide que nous sommes heureux de couronner en tête de cette subdivision.

2me prix : Médaille de 2me classe. M. P. SIMONNAUD. Nocturne pour deux violons. Morceau très intéressant et très original.

3me prix : Médaille de bronze. M. H. GADENNE, chef de musique. Aubade et Marche Congolaise, deux compositions dénotant une réelle science d'orchestration.

Mentions très honorables.

M. J. Vaqué. Riant Séjour.

M. B. Custaud. Prière de Femme.

Mentions honorables. M. Alb. Delétang. Sérénade. M. L. Morin. Marche.


— 206 — 5. — Musique militaire.

1er prix : Médaille de lre classe. M. Ch. TILLY, chef de musique du 6m 6 d'infanterie. Grande Marche solennelle. De la pompe, de l'ampleur, de la distinction. L'auteur est un compositeur de grand mérite, auquel le Jury adresse toutes ses félicitations.

2me prix : Médaille de 2m" classe. M. L. LUCIANI, chef d'orchestre à Turin. Marche funèbre, superbe composition.

3me prix : Médaille de bronze. M. Al. RANGOD. Fantaisie d'une belle imagination et d'une excellente harmonie.

Mentions très honorables. M. G. Labat. Polka. M. F. Vaïsse. France, debout! M. H. Gadenne. Le Patriote, Fantaisie pastorale. M. J. Vaqué. René Brutus.

Mentions honorables. M. E. Boisgontier, sous-chef de musique. Marche pour fanfare. M. J. Lévy. En avant!

6. — Musique religieuse.

1er prix : Médaille de P" classe. M. Jules DESTRÈS, organiste. Magnificat et Préludes divers, compositions d'un style élevé et d'une grande science.

gme prix . Médaille de 2me classe. M. Jules DE GUÉMÉNÉE. 0 Salutaris! pour ténor, et Notre Père, prière. Deux morceaux remplis de charme et d'élévation.

3me prix : Médaille de bronze. M. l'abbé SERVELLI. Pensée funèbre, d'un bel effet.

Mentions très honorables. M. Van der Straeten. Regina Coeli. M. Collignon. Offertoire. M. L. Azémar. Ave Maria. M. Minet. Noël.

Mentions honorables. M. G. Bôraud. Andante religieux. M. P. Dubois. Élévation.


— 207 — DIXIÈME ET ONZIÈME SECTIONS

DESSIN ET PEINTURE

Membres du Jury spécial : MM. Lionel ROYER, Théodore DAVID et LAUNAY, artistes peintres sarthois.

1er Prix d'honneur : Médaille de vermeil (grand module), offerte par M. Sénart, membre de l'Institut.

M. Paul BOURGUIN.

M. Bourguin, notre lauréat de l'an dernier, nous revient cette année avec un ensemble d'oeuvres magistrales, parmi lesquelles nous signalons notamment le magnifique Projet de Diplôme pour l'Académie du Maine; la très belle aquarelle Ruines du château de Montcomet en Ardennes (xie siècle) et quatre Projets de Coupe en métal.

Nous félicitons vivement l'auteur, ancien élève de l'École des Arts décoratifs, actuellement professeur de dessin au lycée Lamartine.

2me Prix d'honneur : Médaille de vermeil.

M. HATTON, également couronné l'an dernier, est, lui aussi, un vaillant artiste, dans toute l'acception du mot. Parmi les excellents travaux qu'il nous a présentés, nous citerons : Fleurs des Champs, peinture à l'huile: d'une bonne couleur et d'une exécution hardie; La Neige et Rentrée de Barques, poétiques compositions au fusain, et le superbe Joueur de violon, d'après Roybet, vitrail d'un très beau travail.

Tous nos compliments à M. Hatton.

t. — Rlanc et Noir.

1er Prix : Médaille de 1™ classe.

M. Louis AZÉMAR, professeur à Toulouse. Grand tableau réunissant quinze Dessins à la plume (portraits et scènes historiques) d'un bel effet et d'une parfaite exécution.

2mes Prix : Médailles de 2me classe.

Mlle PEULEVEY : Paysages. Ensemble de fusains remarquablement traités.

M. J. LEPAGE, du Mans. Le Moulin de Quincampoix (Maineet-Loire). Superbe fusain d'après nature.


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Mentions très honorables.

M. Albert Echivard. Intéressante collection de croquis, pris d'après nature dans la région du Maine.

M. Charpentier : huit très pittoresques Dessins à la plume, d'après nature, et un fusain : Porte d'entrée du château de Falaise.

M. Daul, un très bon Barbier Arabe, et deux Dessins à la plume d'un grand fini d'exécution.

M. A. Filleul : Remarquable Étude d'après l'antique.

Mentions honorables.

M. l'abbé Servelli : Deux Croquis, d'après nature. M. Ch. Missol : Mademoiselle Niquette, portrait.

2. — Dessin architectural et industriel.

1er prix : Médaille de ire classe.

M. E. LEMAYRE, professeur à Laval, la Maison du grand Veneur, magnifique travail, dénotant un beau talent, et la Porte dorée de Frêjus, bon lavis.

2me prix . Médailles de 2me classe.

M. François CHARLOIS, Armes de la Ville du Mans et Attributs de la Musique, compositions d'un beau style et d'une réelle valeur.

M. Victor ADELINE : Deux habiles reproductions de fragments d'architecture ancienne.

* Un diplôme d'honneur spécial est accordé à M. Lemayre pour sa copie des peintures murales (xme siècle) qui ornent l'église de Priz, près Laval. Ces peintures représentent les Mois et constituent un document artistique d'une valeur hors ligne.

Sur l'avis des Membres du Jury et avec l'assentiment de l'auteur, l'Académie du Maine se propose d'offrir cet intéressant travail au Musée du Trocadéro.

3. — Peintures à l'huile.

Prix unique : Médaille de 1" classe.

M. Paul CHARPENTIER, pour l'ensemble de ses remarquables peintures, notamment pour sa Nature morte : Bassine de cuivre et coings.


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Mentions très honorables.

M. A. Filleul : Nature morte, dénotant un sérieux effort artistique. M. Eugène Brouttier : Deux petits Paysages d'un bon effet.

Mention simple. M. Bernard : Paysage.

4t. — Peinture sur verre et sur porcelaine.

1er prix : Médaille de ire classe.

Mme Edmond JOUBERT, professeur au Mans : Six Miniatures d'une parfaite exécution et deux Peintures sur porcelaine, d'un très bel effet.

2me prix : Médaille de 2me classe.

MIle Marie VOISIN : pour l'ensemble de ses gracieuses Peintures sur porcelaines (Service à café).

Mention très honorable. M. Echivard : Deux jolies Peintures sur verre.

5. — Aquarelles et Gouaches.

Prix unique : Médaille de lre classe. M. J. LEPAGE, pour ses trois consciencieuses aquarelles d'après nature.

Mention très honorable.

M. L'abbé Servelli : Un Coin de Provence, d'après nature, d'une bonne couleur, et un Bouquet de fleurs.

Mentions honorables.

MIIe J.... Corbeille de Pensées, aquarelle d'après nature. M1Ie Peulevey : Éventail, gouache.

DOUZIEME SECTION

PHOTOGRAPHIES

Mention très honorable.

M. Jules de Guéménée, pour ses curieuses reproductions sur papier au ferro-prussiate.

Mention honorable.

M. l'abbé Servelli : Reproductions de peintures.


— 210 —

OUVRAGES IMPRIMÉS

Diplômes d'honneur.

L'Académie du Maine décerne des Diplômes d'honneur aux ouvrages suivants qui ont été présentés à son Concours :

Un Coin du Bocage normand, par M. A. Surville; Gustave Harel, éditeur au Mans.

Ceux du Roi et les Mouettes de Douëzic, volumes de poésies, par M. Ernest Bidault; Victor Havard, éditeur à Paris.

Souvenirs d'un petit Fonctionnaire, étude historique, par M. J.-B.-M. Biélawski, chevalier de la Légion d'honneur; Giard et Brière, éditeurs à Paris.

Le Chant à l'École et dans la Famille, par M. Octave Isoré ; Camille Robbe, éditeur à Lille.

Les Fleurs d'Avril, poésies par M. Paul Colmont; Ficheroulle, éditeur à Bailleul (Nord).

De l'Idée de Patrie et Basile Lemeunier, études, par M. D. Vardon; Folloppe, éditeur à Fiers.

L'exposition publique des oeuvres les plus remarquables des Sections de peinture et de dessin aura lieu du 18 au 25 août, dans un local situé au centre de la ville du Mans.

La distribution des récompenses aura lieu le 26 août, à 2 heures, au siège de VAcadémie.

Les prix, uieuaiues, uipionies, seronu aaresses aux lauréats au 27 août au 6 septembre, en suivant l'ordre du compte-rendu.


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RONSARD

Desjà, mon luth, ton loyer tu reçois, Et jà desjâ la race des François Me veut nombrer entre ceux qu'elle loue, Et pour son chantre heureusement m'avoue. RONSARD. — Odes, liv. I. — A sa lyre.

Ronsard ! à ce grand nom les Muses endormies, En ce siècle railleur où leur culte est haï, Fidèles à l'appel des voix toujours amies,

Dans leur poussière ont tressailli. Elles viennent encor, les douces charmeresses,

Avec d'ineffables tendresses,

Sourire au poète enchanté, Quand le choeur triomphant des strophes solennelles Célèbre avec Ronsard ces deux soeurs éternelles :

La Poésie et la Beauté.

Car il fut de leur culte épris jusqu'au martyre! Elles n'eurent jamais plus vaillant ouvrier; Calliope invoquée a couronné sa lyre

Et ceint son front du vert laurier. Toutes ont recueilli sa parole enflammée,

Les bouches de la Renommée

L'ont redite par leurs cent voix Et, pendant que son nom s'étoilait comme un phare, Il entendit sa gloire éclater en fanfare

Chez les peuples et chez les rois.

Mais le gouffre béant est près du Capitule, Toujours sur un vainqueur un glaive a flamboyé ! Lui, quand le Temps eut fait pâlir son auréole,

Il tomba, Titan foudroyé. Un nuage obscurcit sa rayonnante gloire-


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Et les lauriers de la victoire

Se desséchèrent dans sa main ; Les Muses qui l'avaient aimé dès son aurore Au fugitif éclat du brillant météore

Refusèrent le lendemain.

C'est qu'il avait risqué de fausser ton génie, Langue de mes aïeux, si chère à ma fierté, Et, sans mesure épris de rythme et d'harmonie,

Méconnu ta fécondité ! Lé sang des vieux Romains coule encor dans tes veines,

Les Grecs, aux grâces souveraines,

T'ont légué leur sérénité, Mais tu n'es point .bornée au culte éteint des races Et le ferment gaulois dont tu gardes les traces

Nourrit ta mâle liberté.

Il chantait ! nul effort n'éveillait son scrupule ! Fougueux, il rencontra, dressés sur son chemin, Malherbe et Despréaux, deux porteurs de férule,

Qui l'arrêtèrent de la main. Tous deux du verbe altier réprimèrent l'audace

Et leur rancune, jamais lasse,

De ses assauts le harcela. Hélas ! chez les mortels toute gloire est fragile ! Ils frappèrent au coeur l'Idole aux pieds d'argile

Et le colosse s'écroula.

Et l'on vit se ruer, âpres dans leur furie,

Sur le lion blessé les chacals affamés,

Les rimeurs essoufflés de leur rime apauvrie

Et tous les rhéteurs alarmés ; L'un emportait un mot, l'autre mordait l'Idée,

L'aveugle fureur débordée

Battait en brèche son grand nom; Le Titan Chancela sous l'effort des Pygmées ; On put croire qu'enfin leurs clameurs innommées

Le chasseraient du Panthéon.

Il tomba ; — les sommets visités par la foudre Sous les éclats vengeurs au tonnerre échappés Montrent, dans le fracas de leurs rocs mis en poudre,

Les coups dont ils furent frappés. Le mont que nulle force implacable n'écrase,


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Inébranlable sur sa base,

Lève son front dans le ciel bleu ; Tel, grandit un héros qui tombe dans la lutte ! Comme toi foudroyé, tout meurtri de sa chute,

Vulcain n'en est pas moins un dieu !

Mais les jours sont venus de la sereine gloire ; L'immanente Justice a vaincu désormais L'opprobre dont jadis on chargeait ta mémoire

Et ton nom luit sur les sommets ! Notre siècle s'abreuve à ta source limpide

Et notre vers d'un vol rapide,

A retrouvé tes rythmes d'or ; Dans l'essaim bourdonnant des rimes assemblées, Les strophes ont rouvert leurs ailes étoilées

Et l'Ode a repris son essor.

Et te voilà debout, grave comme un ancêtre,

Glorieux, triomphant et de tous respecté,

Père au rythme vainqueur, toujours jeune, ô vieux Maître,

Couronné d'immortalité. Des Zoïles jaloux les clameurs se sont tues ;

Sur leurs ruines abattues

Tu t'es redressé plus vermeil. Et rien ne troublera ta nouvelle victoire Maintenant que ton nom brille dans notre histoire,

Éblouissant comme un soleil !

Ainsi, quand l'aigle altier, compagnon du tonnerre, Du haut des airs sereins s'abaisse vers le sol, Les corbeaux impuissants et jaloux de sa serre

Autour de lui pressent leur vol. Croyant l'oiseau tombé, sur lui leur rage écume,

Et, pour lui ravir une plume

Aiguise leur bec irrité, Mais l'aigle, dédaigneux du coup qui le harcèle Remonte triomphant dans l'azur, d'un coup d'aile,

Et plane dans l'immensité !

D. VARDON.


— 214 — L'ACADÉMIE DU MAINE

VAvenir de la Sarthe a eu l'amabilité de publier récemment l'article suivant sur l'Académie du Maine :

D'aimables plaisants pourront, en lisant le titre de cet article, rééditer les railleries d'usage. Les clichés ne manquent pas. Les Académies de province ont souvent servi de prétexte à mots spirituels — presque autant que l'Académie Française.

Pourtant l'Académie du Maine — quoique en dehors des fortifications — n'est point une institution surannée et vieillotte, un cénacle de vieux messieurs emphatiques et gourmés. Beaucoup de ses membres sont à cet âge heureux où l'on n'est encore ni sénateur, ni quadragénaire, et l'ordre du jour de ses séances comporte des sujets bien modernes, tels que l'audition colorée et l'extériorisation de la sensibilité.

Elles n'ont rien de solennel, ces séances; la cravate blanche n'y est point de mise, il y règne la plus franche cordialité et souvent — à la fln de la soirée — on y allume une cigarette en échangeant ses dernières impressions. Les sociétaires de l'Académie ne demandent qu'une chose : se réunir, de temps en temps, pour se délasser de leurs occupations professionnelles en causant d'art ou de littérature. En ce temps d'association à outrance, alors que trois Français ne peuvent se trouver réunis sans élire un bureau, les littérateurs manceaux se sont, comme tout le monde, constitués en. Société. Que celui qui ne fait partie ni d'un orphéon, ni d'un véloce-club ni d'une société de gymnastique, ni d'une union ou d'un cercle quelconque, leur jette la première pierre.

L'Académie du Maine ne s'occupe pas uniquement d'organiser des réunions. Elle a songé aux Jeunes. Elle a établi des concours. Les concours littéraires, en voilà encore une matière à plaisanteries. Et pourtant, au siècle dernier, une Académie de province, celle de Dijon, encouragea les débuts dans la carrière des lettres, d'un certain Jean-Jacques-Rousseau, qui ne s'y est pas trop mal comporté. Découvriraient-elles, seulement une fois par siècle, un génie de cette envergure, les Sociétés littéraires de province auraient, il faut l'avouer, suffisamment leur raison d'exister. L'Académie du Maine n'a pas cette prétention et à tous les jeunes gens qui veulent inconsidérément chercher leur voie dans la littérature, elle montre les épines de la route. « Demandez aux lettres, leur dit-elle, un délassement, une consolation, une satisfaction artistique, une élévation morale mais non un moyen de parvenir. Faites de l'art d'écrire une distraction aux vulgarités de la vie réelle, et non un métier. »

Il faut juger d'un arbre par ses fruits et d'une Société littéraire par son bulletin. L'organe de l'Académie, la Revue littéraire et artistique du Maine, en est à sa treizième année d'existence. Treize ans, c'est un cas de longévité fort rare dans les publications de ce genre. Ce succès est dû au directeur de la Revue, M. Armand Leconte, qui y consacre tout son' dévouement et toute son activité. M. Leconte est un vétéran de la litté-


— 215 —

rature mancelle ; ses premières oeuvres datent de 1860. Sa grandeur ne l'attache pas au rivage et souvent de beaux travaux poétiques, où il montre qu'il est resté fidèle aux adorations de sa jeunesse, prouvent qu'il est digne d'être à la tête du groupe des fervents de la rime, dont il stimule et encourage les efforts.

M. Guillaume de .Gayffier écrit de pétillantes chansons débordantes d'humour et d'entrain; puis, pour prouver sans doute que chez lui l'esprit ne fait point 'tort au coeur, des poésies où la beauté de la forme le dispute à l'intensité de l'émotion. Lisez le ravissant Clocher du Pré.

M. Edmond Porcher compose des sonnets artistement ciselés, aux rimes éblouissantes par leur richesse et leur rareté. Dans des morceaux d'une plus longue haleine — VEpée par exemple — il sait allier l'originalité de l'idée à l'excellence de l'exécution.

M. Louis Richard fait vibrer dans de beaux vers un ardent patriotisme, ou décrit avec une poétique simplicité des sentiments plus paisibles et plus doux.

M. Maurice Meunier, une nouvelle recrue, s'est déjà fait connaître par des poésies empreintes d'élégance, de talent et de distinction.

Il est impossible de citer tous les jeunes poètes qui collaborent à la Revue; nous en passons, et des meilleurs, il nous pardonneront.

Au Moyen-Age quand « l'ost » partait en guerre, le chef d'armée chevauchait en tète des bannerets et des écuyers, et laissait à un lieutenant le commandement des gens de pied; à la Revue littéraire, le directeur commande le brillant escadron des poètes, et laisse au rédacteur en chef le modeste bataillon des prosateurs. Il n'est pas nombreux le bataillon, et souvent le rédacteur en chef est obligé de se jeter dans la mêlée. Heureusement que M. Paul Blin est presque un vieux de la vieille; il a fait ses premières armes dans la Revue, en 1883. Son bagage littéraire est déjà lourd. Il a publié plusieurs études sur l'histoire du Maine, et, pour se faire pardonner ces travaux d'un genre trop sévère, il donne, de temps en temps, une gaie fantaisie, une pochade humoristique ou un conte manceau, en vieux français — langage qui, on le sait, brave un peu l'honnêteté.

M. Gustave Harel est l'auteur de charmantes nouvelles, pleines de naturel, relevées souvent par une pointe de gaîté. Chez lui la correction de la forme et l'élégante simplicité du style séduisent un grand nombre de lecteurs.

Quelquefois, les poètes daignent descendre des hautes cimes pour écrire, non sans succès, des articles de critique littéraire ou des contes, mais ils doivent dédaigner ces prosaïques lauriers.

N'allez pas vous imaginer que tous ceux que nous venons de nommer s'en font accroire. Non, Os n'ont point l'ambition de révolutionner la littérature moderne. Ils ne se croient pas destinés à détrôner les Maîtres qui dorment sous le dôme du Panthéon, ou sommeillent sous la coupole de l'Institut. Ils font des vers sans se prétendre des Sully-Prudhomme et des Coppée ; ils font de la prose sans se croire des Zola ou des Maupassant; absolument comme dans un concert de salon un monsieur peut


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chanter agréablement la Valse des Feuilles, sans avoir la fatuité d'égaler Faure.

L'Académie du Maine n'est peut-être pas un salon — nous avons dit qu'on y fume — mais c'est un cercle ouvert à tous, un endroit — et ils sont rares — où l'on peut, sans être taxé de pose ou de pédantisme, s'occuper des choses de l'esprit.

ACADÉMIE DU MAINE

Séance du 21 Juillet 1894.

Présidence d.e 3VC. -A.. LECONTE

Sont élus MEMBRES HONORAIRES : M. ALIX, 0. ■&, Président de l'Académie des Sciences, Inscriptions et

Belles-Lettres de Toulouse. Mme Jeanne LONGFIER, Lauréat de l'Académie du Maine. M. Ernest BIDAULT, auteur des volumes de poésies : Caresses, Récits,

Colères. — Ceux du Roi. — Les Mouettes de Douëzic.

Est élu MEMBRE TITULAIRE :

M. Clément FRELON, Membre et lauréat de l'Académie Lamartine et de l'Académie du Hainaut.

La parole est donnée à M. Blin, qui lit une Etude sur la Société Mancelle au XVIe siècle. Cette Étude sera insérée dans la Revue.

Les réunions mensuelles de l'Académie auront lieu comme à l'ordinaire pendant les vacances, les 18 août et 22 septembre, mais les Conférences ne reprendront que le 20 octobre.

Le Directeur-Gérant : Ad LECONTE.

Le Mans. — Imp. E. Lebrault, 4, rue Airvray. — 43764