ARMÉE ET MARINE 583
Des championnats militaires d'escrime : vue générale des stands.
Les Tournois militaires d'escrime
Je ne sais comment les organisateurs des championnats i militaires ont pu répartir la masse des concurrents el distribuer les épreuves. 4.00(1 engagements avaient été souscrits. \ 2.î>44 sous-officiers rengagés ont pris part au championnat j d'épée. El l'épée n'était pas seule, en cause. Il y a eu aussi l'escrime au fleuret, l'escrime au sabre, l'escrime à la baïonnette, et même, l'escrime au pistolet, si j'ose dire.
C'est merveille que d'avoir su, dans de pareilles conditions, former les équipes, classifier les épreuves, sans hùte. sans confusion, mais clairement et à la satisfaction de tous, dans une salle spacieuse et assez confortable. Cette année, les organisateurs ont déclaré que l'entrée ne serait ouverte qu'à un petit nombre d'invités ou au public payant. Cette décision a, naturellement, rencontré des approbations et soulevé des critiques.
Les uns ont fait valoir, avec raison, que l'escrime n'avait pas un but pécuniaire, qu'il y aurait peu d' « entrées payantes » et qu'il valait, mieux avoir le geste élégant de désintéressement. Les autres ont pensé que les quelques sommes, ainsi réunies, enrichiraient le budget de la société militaire, qui a déjà tant l'ail pour 'escrime française et à laquelle il reste encore beaucoup à faire.
De l'ait, l'innovation de paiement a eu un avantage : elle a écarté les badauds et évité l'encombrement. La plupart des assauts ne présentaient pas assez d'intérêt pour piquer la curiosité d'un amateur. Et il est improbable que les caisses de la société se soient fortement alimentées. Mais les épreuves ont pu se discuter, dans un cadre assez restreint, au milieu d'un public discret et peu gênant [tour les tireurs. L'organisation, au total, a été excellente
Kaul-il considérer que le grand succès obtenu par le tournoi militaire indique une rénovation de l'escrime française !
Sportivement, c'est indiscutable. En somme, les milliers de jeunes hommes, qui ont participé à ces épreuves, oui montré qu'ils avaient le goût de l'épée et le sens de la combativité. Il y a eu, paraît-il. mille concurrents de plus que l'année dernière. C'est un triomphe. Et, constatons-le, beaucoup de ces combattants sont de difficiles tireurs, et la plu pari d'entre eux opposeraient, sur le terrain, une résistance appréciable. En somme, l'étude de l'épée et la pratique du terrain parait faire, de plus en plus, partie de l'éducation militaire. Il faut, à cet égard, féliciter les maîtres d'armes, les officiers el la sociélé militaire d'escrime.
Maintenant, le dernier tournoi ne parait pas avoir apporté de révélation spéciale. Aucun tireur nouveau ne surgit. Aucun enseignement ne ressort. Parmi les anciens Joinvillais. on sent, en somme, se montrer actuellement un très grand professeur : c'est Bénéton, qui est maintenant maître civil. Le tournoi du fleuret, entre maîtres, fut correct, bien mené, vigoureux. On ne peut en dire davantage.
Le sabre n'est pas travaillé suffisamment, el nos méthodes, à cet égard, ne sont pas parfaites. En tout cas. nos tireurs les meilleurs sont loin encore des Italiens et des Hongrois.
A l'épée, la finale du championnat des maîtres (ce championnat avait réuni !I8 concurrents) groupa deux tireurs et lut très belle. Elle se termina par la victoire de l'adjudant Gatineau, du "2" dragons, dont on ne saurait trop louer l'allure, l'habileté, la vigueur. Dans la finale du champion