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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1919-10-17

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 17 octobre 1919

Description : 1919/10/17 (Numéro 13015).

Description : Note : édition de 5h du matin.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5730507

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/06/2008

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LA STATUE

DE LA_DÉUVBANCE a onze grandes villes de France et de Belgique LA PREMIÈRE STATUE SERA REMISE A LILLE DIMANCHE PROCHAIN 19 OCTOBRE

LA "DÉLIVRANCE"

par le statuaire Guillaume

Une femme qui se dresse, farouche. qui brandit son glaive et qui crie vers ̃ le ciet sa souffrance et sa joie.: c'est la statue de la Délivrance, telle qu'un des maîtres de l'école moderne, l'éminent. sculpteur Guillaume, Ta ciselée.

Si belle a été la pensée de l'artiste, si noble fut son exécution, qu'il a paru au Malin que la statue de la Délivrance, devrait prendre place dans toutes les villes de France et de Belgique, enchaînées pendant des mois, parfois des années, et aujourd'hui libres. Nous avons donc fait exécuter par Barbedienne une série de ces statues et nous avons demandé à onze de ces cités captives vers lesquelles allaient quotidiennement nos pensées et nos cœurs de Vouloi.- bien les accepter comme un symbole ;et comme' un souvenir. Symbole de leur énergie farouche. Souvenir de notre tendresse adïniratiye.

Voici les noms *des vaillantes cités qui tmt accepté.notre offre

Amiens

BRUXELLES

Colmar

Liège

LlLLB

Metz

REIMS

< .Mézières

Saint-Quentin

Strasbourg

VERDUN

Toutes sont également chères aux (cœurs. français,; mais comme il fallait ^'que l'une d'entre elles fût la première à recevoir la statue d-3 la Délivrance, nous avons demandé à la ville de Lille, qui est la plus grande des villes délivrées, d'être la première à accepter l'hommage Ru Matin.

Nous sommes profondément touchés de la sollicitude que vous témoignez à notre vaillante cité,nous écrit en réponse le maire de Lille. Au nom de la ville « tout entière, nous acceptons avec la plus vive gratitude V offre généreuse que vous nous .proposez et vous assutons de notre profonde reçonnaissance. Volve délicate initiative coxilribuera sceller à ,a2nais dans le passe les heures inoubliables de ces années terribles pour nos ré- ) lions dévastées.

Et c'est ainsi que le dimanche 19 octobre prochain il y aura là-haut, dans le.' nord de la France, une fête patriotique à ajouter à toutes les autres.

A la gloire

Tout ce que l'imagination humaine peut concevoir de plus brutal et de plus de la Flandre, l'a- subi destructions, vols, pillages, emprisonnements, déPor-1 tat!cns. La ville a élé frappée dans ses biens et dans ses êtres. Hommes, fem- mes, enfants. ont payé de leur chair est de leur sang, de leur fierté et de leur honneur. Il faut rappeler cette supplique j que les professeurs Lyon et Doumer re- j mettaient au président de la Républi- que, quelques jours après la libération de leur cité, et où ils demandaient juslice pour quatre mille enfants, âgés de moins de dix-huit ans; qui avaient été enleyés par les Allemands pendant l'occupation. Il faut rappeler aussi ce discours de M. Ragheboem, député sociaHete unifié de évoquant ces gar- $ormets de quinze ans qu'il avait vu pendre pdr les poignets parce qu'ils renisaient e travailler pour le Boche. Et cependant .tous, hommes, femmes, enïante, s'étaient iaii une âme d'airain, et <

rien. pendant ces quatre ans, ne put courber cette âme.

Les hommes de Lille, c'est le maire, M. Delesalle, à qui le gouverneur allemand von Graevenitz disait « Si je voirlais, je pourrais prendre l'argent de votre coffre-fort sans votre permission » et qui faisait cette réponse si française « Faites-moi l'honneur, monsieur, de croire que je n'en ai jamais douté. » Les hommes de Lille, c'est aussi revelue, Mgr Ch&rost, qui écrivait à l'odieux ut^evenitz ces lignes que ne désavouerait pas Plutarque Disloquer la famille en arrachant des adolescents'et des jeunes filles à leur foyer, ce n'est plus ta guerre c'est la torture et la torture morale indéfinie. »

Les hommes de Lille,,ce sont ses fonctionnaires, ses professeurs, ses bibliothécaires, ses magistrats qui n'eurent pas une heure de défaillance ce sont aussi ses journalistes qui continuèrent de cfëfetdre par la plume ce qu'ils ne pouvaient plus défendre par, l'épée. Les femmes de Mliêv elles, 'ont éi-é-dè-. peintes par un journaliste américain, M. Herbert, Bayard fewope, qui, emmené a Lille par ie grand état-major allemand. ne put s'empêcher de leur"* rendre cet homniage « Quand lés femmes de Lille, écrivit-il dans le World, rencontrent dans la rue des officiers alleuiands, elles passent sur l'autre trottoir, ou bien elles s'arrêtent, immobiles, comme mortes, détournant la tète, une flamme de haine et de mépris dans le regard. Les petites filles cessent de jouer. Tout, à l'approche d'un Allemand, devient de marbre.» Et c'est, parce que Lille a eu de tels hommes, de telles femmes, de tels enfants, que pendant quatre années elle a tenu,' sans un fléchissement, sans un murmure. Le jour' où les'derniers Allemands la quiltèrent, son maire faisait placarder une affiche où il disait « Je vous demande de rester aussi dignes et aussi unis aans la joie que vous l'avez été dans !a douleur. Et il ajoutait <' Tout est en ruine, tout est désorganisé. Au travail »

L'union, le travail, voilà l'appel qui est monté vers nous, du fond des ruines de Lille. Encore toute meurtrie, la capitale de la Flandre prononçait les paroles sacramentelles qui doivent être 'le brevet ire de la France entière.

Vers elle s'en va notre admiration totale avec notre reconnàissance^mUe. Et c'est un faible témoignage de cette reconnaissance et de cette admiration qu'offrira dimanche le Mat:n à une des plus glorieuses parmi les cités martyres de- France

POUR 1ES EMPLOYÉS DE MAIRIE Le projet de lof qui feur donne en partie satisfaction va être discuté d'urgence Une grande effervescence agite le personnel des mairies, Las d'attendre, les ouvriers et employés communaux ont menacé de faire grève icrs des élections prochaines, si le Parlement ne votait avant la" fin de la législature une loi qui les mette à l'abri de l'arbitraire de certatines municipalités. Depuis longtemps, les intéressés réclament un statut. A différentes reprises, le ministre de l'intérieur, prenant à son compte- des promesses déjà faites par ses prédécesseurs, s'est engagé à accorder au personnel des mairies des garanties de stabilité compatibles avec le principe de l'autonomie communale, Il s'agit là d'une revendication légitime, et on peut s'étonner qu'elle n'ait pas été soumise plus tôt à l'examen des Chamtres. Des propositions émanant de l'initiative parlementaire ont bien été faites, mais en une matière semblable on conçoit que Beule l'autorité gouvernementale pouvait aboutira un réaultat favorable. C'est ce que M. Pains a compris.

La commission d'administration générale vient de se réunir et elle a décidé de faire voter d'urgence le projet de loi concernant la stabilité.

M. Delaroue a déposé son rapport qui paretira ce matin à V Officiel. Le texte adopté est loin de réaliser toutes les espérances des Il communaux ». Il consacre néanmoins le principe de la stabilité de l'emploi et il marque un progrèi sensible sur la situation faite jusqu'à présent au persoWmel des mairies. Ce projet, qui modifie en le complétant l'article 88 de.la loi municipale, prévoit notamment la création d'un CI conseil de discipline » dans toutes les communes du déparlement de la Seine et dans toutes celles dont le chiffre de la population dépasse 5.000 habitants. Ce conseil doit comprendre cinq membres, dont deux seront désignés par le conseil municipal et deux autres élus par le personnel. Il doit être présidé par le juge de paix.

Le maire sera tenu de consulter cette juridiction nouvelle chaque fois qu'il se proposera de prononcer la suspension ou la révocation d'au employé, i Le personnel des mairies demandait que le maire soit obligé de se conformer strictement li la décision du conseil de discipline, mais ni le gouvernement ni la commission n'ont cru pouvoir accepter cette disposition. Tel était le sens de l'amendement que je suis allé défendre devant la commission et quai a été repoussé. En raison de l'expiration prochaine des pouvoirs de la Chambre, j'ai pensé qu'il était préférable de laisser voter la loi qui nous est offerte.

II sera possible, dans l'avenir, d'améliorer un texte dont l'aprlication est susceptible déjà d'apporter d'heureux résultats. C'est une étape sérieuse vers l'organisation intelligente et- utile de nos bureaux de mairie et de nos services municipaux. Pierre Laval,

aévutè de la Seine,

Le roi d'Espagne retarde son voyage Madrid, 16 octobre. -La reine Victoria se trouvant légèrement souffrante, le départ du rcui et de la reine pour Paris et Londres •sjt îretajdé de quarante-huit heures.

Le rappel

Centrevue de M. Clemenceau avec le général commandant les armées du Rhin

[de NOTRE CORRESPONDANT particulier] New-York, 15 octobre. Le World a publié, datée de Mayence, la dépêche que voici:

« D'après un homme d'affaires américain, en rapport étroit avec le haut commande- ment français des provinces rhénanes, l'entrevue suivante a eu lieu à Paris entre M. Clemenceau et le général Mangin informer que son commandement de l'armée d'occupation sur le Rhin lui était retiré, le général Mangin demanda à M. Clemenceau »- Etes-vous mécontent de, mon service ? M. Clemenceau répondit

» Pœ du tout.

le Désapprouvez-vous ma politique sur le Rhin ? insista Mangin..̃ Pas;le moins du monde.

Alors, rétorqua le général, croyez- vous que je vais me laisser écraser entce deux portés sans raison ?

NI. Clemenceau tenta de donner des raisons justifiànt le rappel du général Mangin,' mais, suivant les amis du général; elle n'étaient pas convaincantes.

» A.orès, -l'entrevue, M. Clemenceau aurait dit. ̃ ^w\j:s ̃ » Mangin est trop malin pour un gêné- rai, et son armée lui est trop dévouée, ce que je considère comme un danger pour la » Le gùjjéral Mnn gjn informa aussitôt le maréchal Foch de l'entrevue qu'il avait eue avec M. Clemenceau. Le maréchal mani. festa une vive indignation.

» On dit que les relations du maréchal Foch avec le gouvernement sont puremerit officielles, se limitant strictement aux questions pour lesquelles on a besoin de l'avis du maréchal. » (Matin.)

Arrestation de M Paul Ponsolle inculpé d'intelligences avec l'ennemi Un publiciste, M. Paul Ponsoîle, plus connu sous les pseudonymes de Jean d'Arc et de Léon Darc, a été arrêté hier matin, 63, avenue de Wagram, par M. Faralicq, commissaire aux délégations judiciaires, sur mandat du commandant Abert, rapporteur près le 3e conseil de guerre, qui l'a incuLpé d'intelligences avec l'ennemi. M. Paul Ponsolle, qui est âgé de 57 ans, fut pendant quelque temps directeur du Gil Blas, en 1911. Il est l'auteur d'articles divers, de pièces de théâtre et de plusieurs ouvrages -.Guillaume 'II, Léon XJU et .sa' cour, la Dépopulation, ce dernier ouvrage couronné par l'Académie française. Il avait eu- déjà maille à partir avec la justice et avait été six* fois condamné, notamment pour escroquerie.

En examinant les papiers.saisis l'occasion de l'affaire Judet. l'attention du commandant Abert avait été attirée sur Paul Ponsolle et le magistrat avait retenu'un document extrêmement, compromettant pour le publiciste. Empressons-nous de dire que les faits visés n'ont aucun point de

Phot: Matin.

PAUL PONSOLLE (à gauche)

à s^ sortie du cabinet du juge d'instruction commun avec ceux de l'affaire Judet et que Ponsoîle ne paraît, pas avoir été en relations avec l'ancien directeur de l'Eclair. Les premiers éléments reczieillis par l'enquête établiraient que, dès la fin de 1914. Ponsoîle offrit ses services il. l'Allemagne et prit contact avec Jes émissaire allemandes. Ponsolle voyagea beaucoup par la suite. Il se rendit notamment au Japon et, en 1916, au On suspecte les motifs de ces déplacements.

Saisi d'un ordre d'informer, le commandant Albert délivra contre Paul Ponsol'.e un mandat d'arrêt. Et hier malin il l'inculpait d'intellieenfes avec l'ennemi et lui faisait subir rinterrosîafoîre d'identité.. Ponsoîle ex mima le dfsir d'être entendu aussitôt sur le fond de l'affeire, et dans l'après-midi, n.=;sip'é de son défenseur, M» Ovarles .Chair/, était interrogé de nouveau. Aux cfUBstioiis .de l'offlcier rapporteur, il répondit-

Je suis « peut-être un aventurier, un propre à rieh, tout ce que vous voudrez. Je suis de plus un grand admirateur de la science, allemande, mais i-e ne suis pas un traitée. Je' vous le jure. Je n'ai jamais eu de relations pendant la guerre avec aucun agent d'une puissance ennemie. Et je n'ai iamais touché un squ des Boches.

EST-CE L'ÉCROULEMENT DU RÉGIME_BOLCHEVIK? Judenitch marche

L'armée du Nord-Ouest a atteint Gatchina ramassant du butin et des prisonniersetcontinuesonavance Le gouvernement russe du Nord-Ouest a lancé hier la dépêche suivante

Beval, 13 octobre, 18 h. 20.

Nous remportons un énorme succès. L'arviée du Nord-Ouest, au milieu d'un enthousiasme indescriptible, atteint Galchina, 45 verstes de Petrograd. L'avance continue et les troupes bolcheviks, prises de panique, fuient en désordre. Les prisonniers et le butin sont considérables. Deux trains blindés,'

Général JUDENITCH

portant les noms de Trotzky et de Lénine', ont cté capturés. Le général Judenitch donne l'exemple du courage et de l'entrain à la tête de ses soldats. Il apparaît certain que. cette fois, nous assistons à l'écroulement du régime bol-.hevik.

On ne saurait trop' admirer la ténacité du gouvernement du Nord-Ouest et surtout de Visqutr une- offensive alors que Ta situation dans' les provinces baltiques était aussi instable.

Sans se préoccuper de ce qui se passait h Riga, les patriotes russes ont saisi le nioment où la démoralisation gagnait les rangs bolcheviks pour prononcer un'effort énerLes soldats de Judenitch ont déjà une fois atteint Gatehina il y a plusieurs mois. Le manque de ravitaillement les avait contraints de reculer. Souhaitons-leur un meilleur succès, car les souffrances augmentent de telle sorte dans la capitale russe que c'est un devoir d'humanité que de désirer sa délivrance.. Les bolcheviks de Moscou sont menacés de moins près. Le général Denikine est Orel, à environ 2&0 kilomètres de cette ville. Mais s'il est plus loin- de la forteresse adverse qua Judenit."h, en revanche son armée i estiinflniment plus considérable. Ces actions militaires peuvent accélérer la chute ./du maximalisme qui, de toutes façons, ne pourrait guère se survivre au delà du printemps prochain.

L'Allemagne invitéa, par l'Entente coopérer au blocus de la Russie On a publié hier à Paris, d'après les journaux allemands, ie texte de la note-circulaire qui Il été envoyée à l'AU(!magne en même temps qu'aux puissances neutres. Par cette note, les puissances alliées et asso.ciées demandent au gouvernement de BerUn de collaborer avec elles « a la pression économique à exercer sur la Russie bolchevik Il. Ce blocus consiste à empêcher les navires d'atteindre les ports russes au pouvoir des bolcheviks et aa refuser l'entrée il. ceux qui en viendraient. D'autres dispositions empêchent l'acheminement des mar- chandises, la circuiatioi des personnes, les relations d'affaires par les banques et les rapports par poste ou télégraphie sans fil. Les Allemands sont parfaitement disposés à entrer en conversation avec l'Entente sur le problème nsse. Ce serait pour eux une occasion de recommencer à causer avec leurs ennemis d'hier sur un pied d'égalité et ce serait une première étape vers la réalisation de leur grand rêve l'exploitation de la Russie à leur profit avec l'autorisation dé l'Entente.

Toutefois ils manifestent une grande répugnance à adhérer à l'injonction qui leur est faite, laquelle est tout autre da.ns sa forme et dans son esprit qu'une invitation à causer. Le VoruMerts fait remarquer qu'il est étrange de demander à l'Allemagne de combattre la Russie soviétique par le bloevrs, alors qu'on lui interdit, sous menacé d'être elle-même bloquée, de la combattre par les armes.

En général, cette politique de blocus avec la coopération allemande sera difficilement comprisse même chez les alliés. Le Times, dans un éditorial. la blâme vivement et demande il savoir qi" en est l'auteur responsable. L'organe de la Cité ajoute Los Allemands doivent exulter de nous voir aotlicider d'eux une faveur. Et la Rus- sie, comme M. Wilson l'a démontré, et comme le plus superficiel des ohsernateurà Ca reconnu, est précisément le terrain dont r'est le devoir de toutes tes puissances, et particulièrement de V Annletcrre, d'écarter l'intriaue et Vinfluenre allemandes. UNE MISSION A BUDAPEST Poursuivant la liquidation de l'affaire ma. gyaro-roumaine, qui souleva tant de analentendus, le conseil suprême a décidé l'envoi à Budapest de sir George Clerk,. qui aura' pour mission d'étudier la situation intérieure en Hongrie, d'apporter au gouvernement Friedrich tes instructions de t'Entente et de préparer par un ensemble de mesures l'évacuation de Budapest par les troupes

LE PROCÈS CAILLAUX EN HAUTE-COUR Les débats

amorGés jeudi prochain à partir du 6 novembre MAIS L'ACCORD SUR CES DATES N'EST PAS ENCORE DÉFINITIF M. Antonin Dubost a réuni hier, avant la séance, un certain nombre de ses collègues choisis parmi les juristes de l'Assemblée, afin de procéder à un échange de vues au sujet de la fixation de la date à laquelle corn menceront les audiences de la Cour de jus. tice.

Assistaient notamment à cette réunion MM. Boîvin-Champeaux, A. Ratier, Henry Chéron, Jénouvrier, Simonet, Larère, Lemarié, Guillaume Poulie, Guillier, etc. M. Antonin Dubost annonça à ses collègues qu'il avait décidé en principe que jeudi prochain, 23 octobre, aurait lieu une audience au cours de laquelle il serait procédé à l'interrogatoire d'identité de M. Caillaux, puis à la lecture de l'acte d'accusation et de' l'Arrêt de renvoi.

Sur la proposition d'un certain nombre de membres de la Cour, celle-ci déciderait en suite de fixer au jeudi 6 novembre la suite des débats. Mais sur ce dernier point, les opinions sont très divisées, beaucoup de sénateurs estimant impossible, de faire ''coïncider la date de réunion de la Cour de justice avec celle des élections.. D'autre part, on prête à la défense l'intention de demander la mise en liberté provisoire de M. Caillaux, afin que ce dernier puisse soutenir sa candidature dans la Sartlie. Si la Cour faisait droit à cette requêto, il en résulterait un ajournement des débats. Au cas contraire, les avocats de M. Caillaux seraient déridés à invoquer le "espect (tes délais de distance en ce qui concerne certains témoins résidant à'Tétranger. et notamment en Amérique.

M. DELCASSÉ

serait candidat en Alsace L'agence Radio nous communique la note suivante

M. Delcassé. député de TAriège, renoncerait à demander a ses électeurs ariégeois le renouvellement de son mandat aux prbchaines élections législatives. L'ancien ministre n'a pas encore lait. connaître les raisons de cette détermination, mais nous croyons savoir que NI. Delcassé quitte l'Ariège pour se mettre au service de ses moins politiques d'Alsace.

A u'ÉCOJlOIfliE L'ordonnance du 21 décembre 1918, interdisant I' les débauches d'électrictté, est remise en vigueur

Dans son numéro du 14 octobre, le Matin s'étonnait de l'effarante débauche d'électricité qui sévissait subitement dans Paris et l'angoissante question du charbon se posait comme corollaire à ce luxe de luminaire. Nous avons été entendus.

La préfecture de police, émue, vient de remettre en vigueur l'ordonnance préfectorale du 21 décembre 1918, qu'on oubliait vraiment un peu trop.

Disons tout de suite que les commerçants intéressés, discrètement avertis par les offl-'ciers de paix des différents quartiers de Paris, se sont immédiatement conformés aux articles, de cette ordonnance qui réglemente la consommation du gaz et de l'électricité dans Paris et le département de la Seine. Depuis hier, aucune enseigne lumineuse n'est allumée toute publicité lumineuse est formellement interdite, ainsi que toute projection cinématographique ou photographique extérieure.

Pour les salles de spectacle Pour l'éclairage extérieur des théâtres, music-halls et cinémas, un maximum de 15 lampes de 16 bougies est admis jusqu'à 22 heures après quoi deux lampes, seulement pourront brûler jusqu'à la fin du spectacle.

Pour les cafés, restaurants et brasseries Quatre lampes de 16 bougies pour l'éclairage extérieur. Au delà de 12 mètres de façade, on tolérera une lampe de 16 bougies par trois mètres supplémentaires. Ces sages mesures ^'économie générale nous priveront des prodigalités lumineuses, souvent pas très heureuses, de certains étatblissements, mais nos usines auront de ce fait un peu plus de charbon.

LE RAID FRANCE-AUSTRALIE Etienne Poulet arrive à Rome

Nous avons reçu hier le télégramme suivmt Rome, 16 octobre.

« Malin n, Paris.

Après compensation du compas, nous sommes partis de Fréjus le 15 octobre, par beau temps, mais par un très fort mistral. Tout a bien été jusqu'à Gènes mais à à partir de cette ville, nous avons été pris dans un très fort vent detiout et nous sommes trouvés entourés de nuages très bas qui rous ont obligés d'atterrir à Pise.

Nous sommes repartis de Pise, malgré le mauvais ie.-nps. On ne voulait pas nous laisser partir, et Variation italienne, pour cou~ vrir sa responsabilité en cas d'accident, nous a demandé décharge de. notre départ. Poulet.

Reçu par l'Aéro Club italien

Rome, 16 octobre. L'aviateur Poulet, qui tente le grand raid aérien de Paris à Meibourne, a atterri ce matin, 10 h. 15, au champ d'aviation de Centocelle, près Borne, après avoir évolué au-dessus de la ville..

Poulet, qui avait quitté 1 aérodrome militaire français de Fréjus hier matin, à 11 h. 42, était descendu à la tombée de la nuit aux environs de Home. d'où il a repris son vol ce matin, à 9 h. 30. pour rallier ie centre militaire italien.

Les autorités aéronautiques et militaires se sont dirigées immédiatement vers le camp d'aviation. C'est en effet la première fois" depuis les incidents de Fiume, qu'un avion est venu dans les environs de la capitale Une délégation de l'Aéra Club d'Italie, la tête de laquelle l'honorable Carlo Mont» et M. Giovanni Fedace, lui a souhaité la bienvenue.

FIN DE SESSION

A propos de l'amnistia, La Chambre écoute un plaidoyer pro domo de M. Paul-Meunier, un exposé de t'affaire Margulies et même un rappel de l'affaire Dreyfus

La Chambre semble ri'avoir pas entendu la voix de ceux de ses membres qui l'exhdri- taient à mourir, en beauté. Cette assemblée, qui s'obstine à ne vouloir pas finir, donne ,un spectacle peu propre à. relever aux yeux du pays le prestige parlementaire. Et des journées comme, celle d'hier, au PalaisBourbon, ne sont ni gaies ni réconfortantea.

On devait discuter l'amnistie. On en parla fort peu. Par contre, nous eûmes la vision tragique de M. Paul-Meunier s'elforçant d'apporter devant une assemblée figée une justification, dont la Chambre se refusa à dire si elle l'avait convaincue.-

Nous entendîmes aussi évoquer à la tribune une affaire judiciaire qui fit naguère grand bruit, et la Chambre, perdant de vue l'œuvre de .pardon pour laquelle elle s'était réunie, se constitua sur l'heure en une sorte de conseil supérieur de justice entreprenant on ne' sait quelle revision.l. Siéger,

̃ uroquis Ge sestnua*

'M. GROUSSIER

sonne désespérément

possible. Etrange et dangereuse aberra'tion.

Après l'habituelle liquidation ,de projeta de loi. qui; occupe chaque début de. séance, M. Arthur Groussier, gui présidait, annonça que l'ordre du jour appelait la discus- sion du projet de loi sur l'amnistie ».A ce. moment on se montrait M. PaulMeunier qui, porteur d'une volumineusa serviette de cuir, faisait son entrée dans l'hé\micycle. M. Paul-Meunier, on ne l'a pas ouI blié, est le rapporteur de la loi d'amnistie, et l'on se demandait quelle allait être son atti.tude après la réception qu'il avait reçue là veille à la tribune. Eh bien M. Paul-Meunier vint à la Chambre pour y défendre la loi de pardon et on le vit prendre seance non loin du banc de la commission, à l'extrêmegauche, entre les citoyens Mayéras et Raffinlout de suite,' M. Maurice Binder demande la parole. Et,c'est pour réclamer le renvoi du projet à la commission, à seule I fin, exposfc-t-il, de permettre à ladite commission de désigner un autre rapporteur. *M. Ernest La£ont estime que la Chambra n'a pas à prendre partie dans une affaire qui demeure du ressort exclusif de la commission. M. Mayéras voudrait avant de De prononcer, des éclaircissements qui lui manquent sur le cas de M. Paul-Meunier. Quant à M. Ybarnégaray, il se fait t'interprète du malaise que ses amis et- lui éprouvent à voir M. Paul-Meunier rapporteur de

Croquis de séâlM».

M. PAUL-MEUNIER

parle dé son banc

la loi d'amnistie. M. Arfhur Groussier est très perplexe. Va-t-il laisser s'engager un débat qu'il est aisé de prévoir fertile en inciT^ents ? Mais M. Ybarnégaray s'adresse à M. Paul-Meum«r..

M. Paul-Meunier, dit-il, a été l'objet dt la part d'une femme entendue comme témoin dans l'affaire Judet, d'une accusation iernble et précise. » Cette accusation a été reprise par l'Action Française.

si Aux affirmations catégoriques de l'Acttou Française, M. Paul-Nleuiner opposé un démenti formel. Il a porté une plainte contre M. Léon Daudet.

Croit-il que dans des circonstances aussi graves, douloureuses, tragiques pour lui, il ait l'indépendanre. la liberté de" "cœur et d'esprit nécessaires pour venir rapporter la loi d'amnistie en toute impnrli.iMié ? A l'extrême gauche des interrofiilonB bruyantas éclatent mais M. Ybarnégaray poursuit imperturbablement

-Il existe ^aiis la loi d'amnistie un oe^-