QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
POLITIQUE FRANCO-ITALIENNE
APRÈS LE VOYAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EN ITALIE
La plupart des journaux ont attaché une importance capitale aux fêtes données du 24. au 29 avril à Rome et à Naples.
Depuis un an et demi, j'ai, chaque fois qu'une occasion s'en est présentée, étudié dans les Questions Diplomatiques et Coloniales la politique dite de rapprochement franco-italien.
Me référant à ce que j'ai déjà écrit 1, je me propose, simplement, d'insister ici sur les quelques faits et les quelques idées qui ont, —ou auxquels beaucoup croient pouvoir attribuer, — quelque nouveauté.
I. — DEUX VOYAGES.
Avant tout, il est essentiel de se souvenir qu'il y a eu, ce printemps, non pas un, mais bien deux voyages en Italie : celui de l'empereur allemand et celui du président de la République.
Ces deux voyages sont concomitants. Leurs itinéraires se croisent. Ils forment couple. Etudier celui-ci en ignorant celui-là serait dénaturer l'ensemble qu'ils forment.
Les premiers toasts de Naples, ceux prononcés le 26 mars, à bord du Hohenzollern, par les deux alliés Victor-Emmanuel III et Guillaume II, expliquent, situent et atténuent singulièrement les manifestations francophiles qui les ont suivis. Le roi d'Italie a salué dans l'empereur allemand « l'ami fidèle « et sûr ». Il a déclaré que « les liens qui depuis tant d'années « unissent heureusement leurs Etats entre eux et avec l'allié
1 Quest. Dipl. et Col., 15 octobre 1902, 15 juillet 1903, 1er novembre 1903, 1er décembre 1903.
QUEST. DIPL. ET COL. — T. XVII. — N° 173. — 16 MAI 1904. 46