QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
LES CONVENTIONS FRANCO-ANGLAISES
ET
LE MAROC
La signature de la convention et des déclarations francoanglaises, dont nous publions plus loin le texte in extenso, est un événement trop significatif, et disons-le, même à première vue, un événement trop heureux, pour qu'il ne soit pas accueilli en France avec une grande satisfaction et de vifs éloges pour les négociateurs.. En attendant que nous ayons pu étudier en détail et à fond ces documents d'une importance capitale, on peut déjà prévoir que des avantages ultérieurs, qu'impliquent les nouvelles conventions, viendront encore accroître la valeur des compensations réciproques qu'elles stipulent, et qui semblent pouvoir être considérées, dans l'ensemble, comme équitables; en tout cas, ce qui en rehausse singulièrement le mérite, c'est le bienfait immédiat de relations moins tendues entre la France et l'Angleterre. Une juste et large appréciation des choses permet ainsi de reconnaître la véritable signification de l'événement et de mesurer sa portée historique. Et de fait, ces accords ne sont pas seulement, comme on serait tenté de le croire de prime abord, le couronnement d'une politique particulière, ils sont en même temps le point de départ d'un meilleur équilibre de nos relations internationales.
Le caractère « mondial », comme on dit aujourd'hui, de ces arrangements, la place capitale qu'y occupe naturellement la question du Maroc, sont les deux points vraiment culminants sur lesquels, pour le moment, nous voulons retenir, avant tout, l'attention de nos lecteurs, car nous croyons savoir que cette Revue se propose d'examiner successivement les modifications que les nouveaux accords apportent à l'état de choses existant sur les. différents points du globe où les droits et les
QUEST. DIPL. ET COL. — T. XVII. — N° 172. — 16 AVRIL 1904. 36