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Titre : Société des amis des arts et des sciences de Tournus

Auteur : Société des amis des arts et des sciences de Tournus. Auteur du texte

Éditeur : [Société des amis des arts et des sciences] (Tournus)

Date d'édition : 1919

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34352720h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34352720h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1919

Description : 1919 (T19).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bourgogne

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57298743

Source : Société des amis des arts et des sciences de Tournus

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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SOCIÉTÉ

DES

AÏS DES ARTS I DI MMDE

MMDE

Tome XIX

MAÇON, PRONAT FRÈRES, IMPRIMEURS 1919



SOCIÉTÉ

DES

AMIS DES ARTS ET DES SCIENCES

DE TODRNUS

Tome XIX

MAGON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS 1919



RAPPORT PRÉSENTÉ PAR M. CHANAY, PRÉSIDENT,

SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE LA

' SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS ET DES SCIENCES DE TOURNUS

AU COURS DE L'ANNÉE I917

Dans le rapport que nous avons publié en tête de notre avant-dernier bulletin, nous nous félicitions de ce que les préoccupations douloureuses, les angoisses patriotiques que nous pouvions éprouver à l'époque actuelle n'avaient que fort peu ralenti l'activité de notre Société. A la fin de cette année 1917 nous sommes heureux encore de constater et de dire que cette activité de notre Société n'a pas cessé. Nombreux sont toujours ceux de ses membres qui continuent à lui faire part de leurs recherches, de leurs travaux scientifiques ou littéraires et tous les membres de notre Société ne cessent de lui montrer le même intérêt.

C'est ainsi que M. Martin, dont l'activité, le travail toujours pareils, permettent de croire que le fardeau des ans, des infirmités, est pour lui bien léger, a mis la dernière main à un Catalogue des oeuvres du peintre Prud'hon et qu'en collaboration avec M. Lafay, il a décrit les fouilles faites dans les ruines d'une villa romaine située à Belné, près Tournus, et achevé le Catalogue des objets qui y ont été trouvés par M. Marie.

M. Bernard ne cesse de fouiller nos archives, de chercher une chose, un fait intéressant du temps passé et de nous le faire connaître. Cette année encore il a préparé un travail sur la Vigne et le vin au pays de Tournus pendant un siècle (1801-1900) et une monographie sur les Prêtres sociétaires des paroisses de Tournus sous l'ancien Régime.

MM. Jea,nton et Lafay, pour lesquels nous pouvons répéter ce que nous venons de dire de M. Bernard, ont publié la nomenclature des trouvailles qu'ils avaient faites, avant la guerre, dans la Saône, près de l'île Saint-Jean, et dont une partie est venue augmenter la collection de notre Musée tournusien.

M. Dard dont, dans un de nos précédents bulletins, nous signalions la belle conduite sur le front, est à peine revenu reprendre ses fonctions d'instituteuradjoint à l'école de notre ville, qu'il entreprend d'écrire et de faire pour les


enfants de Tournus un certain nombre de conférences dont l'objet sera : une visite à notre Musée et des promenades géologiques aux environs de Tournus. Nous ne pouvons que féliciter M. Dard de ce projet de vulgarisation d'une réelle utilité.

Notre nouveau confrère, le lieutenant Meurgey, du 17e bataillon de chasseurs, décoré de la Croix de guerre, détaché au Gouvernement militaire de Paris, a publié cette année. Les Médailles de Saint-Benoît, dans la Nouvelle revue héraldique, les Armoiries des Pays Basques et les Armoiries de Verdun, qui sont en cours d'impression.

Il projette également un travail sur les anciens ex-libris tournusiens, qui le rattachera davantage à notre Société et-dont nous nous en félicitons vivement.

C'est à M. Jouvenceau, instituteur à Brienne, que nous devons d'avoir appris qu'il existait aux environs de Lugny une grotte préhistorique et dans les bois de Chardonnay une pierre d'apparence préceltique, appelée dans le pays la Pierre de Mattafin. Notre Société se propose d'examiner mieux encore cette grotte préhistorique et, quant à cette Pierre préceltique, ce serait en réalité un groupe de trois pierres placées intentionnellement, où elles se trouvent, et dont l'une porte un signe gravé qui est une sorte de rosace ou de rouelle.

C'est encore M. Jouvenceau qui nous a fait part d'une découverte déjà ancienne faite au cours de l'hiver 1869-1870, à Chardonnay, au lieu dit les Tirs, d'un polyandre barbare.

De l'enquête qu'il a faite sur cette découverte, il résulte que ce cimetière contenait de nombreuses tombes sous dalles et était semblable à ceux du RoyGuillaume (Tournus) et de la Mort-Pierre (Dulphey) ; on y aurait découvert des scramasaxes et des plaques de fer damasquinées d'argent.

M. Jouvenceau nous a donné d'autres preuves de l'intérêt qu'il porte à notre Société en nous facilitant l'acquisition pour notre Musée de pièces archéologiques précieuses.

Ces services rendus à notre Société ont fait que nous avons offert à M. Jouvenceau le titre de membre correspondant. Il a bien voulu accepter et nous l'en remercions, espérant qu'il continuera à nous donner les mêmes preuves d'intérêt.

Ces sépultures signalées par M. Jouvenceau ne sont pas très rares dans notre région ; ainsi, il y a quelque temps, M. l'abbé Rimelin, curé de Mancey, nous indiquait la découverte faite récemment de sépultures également barbares, placées dans des couloirs de pierres recouverts de dalks ; elles ont été trouvées à Man ce}", dans le' jardin du presbytère, sis au sud-ouest de l'église de cette commune.

M. Jeanton attirait aussi l'attention de notre Société sur la chapelle du vil • lage de Fissy, près de Lugnj', qui présente un choeur carré dont les substructions sont en opus spicalum.


Cette disposition et cet appareil, qui paraissent antérieurs à l'an iooo, sont à rapprocher des dispositions semblables des chapelles de l'abside de notre église Saint-Philibert, de la chapelle Saint-Laurent à Tournus et de l'église de Prayes. Ce sont des spécipiens très rares dans notre région de l'architecture antérieure à notre millénaire.

Notre Musée continue à avoir d'assez nombreuses visites. C'est dans l'une d'elles que M. Payenneville, médecin-major à l'hôpital mixte de Chalon-surSaône, ayant vu un portrait, dessin original de Greuze, classé sous le n° 22, nous a dit qu'il lui paraissait être celui du fameux démagogue Marat. Ce qui peut donner un certain crédit à cette opinion, c'est que l'on sait que Greuze a fait un portrait de Marat et que celui-ci avait épousé une Tournusienne, Simone Evrard. M. Georges Cain, du Musée Carnavalet, consulté par nous à ce sujet, ne partage pas cette opinion, mais M. Payenneville la maintient et croit pouvoir en établir le bien fondé.

Cela nous amène à dire que M. Martin en faisant des recherches sur l'oeuvre •de Prud'hon, a eu la bonne fortune de découvrir dans notre région plusieurs oeuvres remarquables du Maître clunysois. Parmi celles-ci se trouve notamment un portrait de Prieur, de Gray, qui n'avait jamais été signalé et qui appartient à Mme Perron, à Vaux-les-Jalogny.

Cette année, comme la précédente, nous avons le regret douloureux de constater que le nombre de nos sociétaires a encore diminué à la suite du décès de Mms veuve Jourdan, de Mlle Gauthey et de MM. Bessard et Lalouet.

Mme Marguerite Canard, née à Tournus, le 31 janvier 1845, était veuve de M. Gabriel Jourdan, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, chevalier de la Légion d'honneur ; obligée à la suite de son mariage, de quitter Tournus, qu'elle habitait alors avec ses parents, M. et Mme Edmond Canard, elle ne cessa jamais d'y revenir avec le plus vif plaisir et surtout de s'intéresser à toutes les oeuvres de notre ville. C'est ainsi qu'elle faisait partie de notre Société.

Elle est morte à Mâcon le 30 octobre 1917, emportant l'estime, l'affection de tous ceux qui l'avaient connue et c'est avec des sentiments de respectueuse sympathie pour sa mémoire, qu'elle fut conduite au cimetière de Tournus, désigné par elle comme devant être sa dernière demeure.

M"= Lucie Gauthey était née à Cuisery le 9 septembre 1882 et elle est décédée à Paris le 17 avril 1917..

Heureusement douée d'une rare intelligence, le plus grand de ses plaisirs était de se livrer à des travaux littéraires et d'écrire ce que son talent d'observation et sa brillante imagination lui inspiraient.

C'est à cela que nous devons le plaisir d'avoir pu lire ses deux romans qui ont pour titre : l'Inutile volonté et le Destin nous conduit. Très appréciés,


VI

ces deux ouvrages ont eu un légitime succès, surtout le second qui en est à sa troisième édition.

Elle laisse manuscrits plusieurs pièces de théâtre et un important ouvrage ayant pour titre Vers le calme et dont l'action principale se passe dans notre vieille cité. La guerre ne lui a pas permis de le publier, mais nous espérons qu'il le sera un jour et' que nous aurons à le lire le même plaisir que les précédents.

Notre Société s'honorait d'avoir M'l= Gauthey comme membre titulaire et sa mort prématurée nous a inspiré les plus vifs regrets.

M. Alfred Bessard est né à Tournus le 25 décembre 1844 et il y est mort le 5 avril 1917.

Elève de l'École des Mines de Saint-Etienne, il fut le directeur des mines de La Jasse (Gard) et des usines de Couëron (Loire-Inférieure). En quittant ce dernier poste, il s'était fixé à Nantes, mais l'amour du pays natal l'avait ramené à Tournus, qu'il n'avait du reste jamais abandonné complètement, car il y revenait chaque année y passer le temps des vacances. De cette façon, il ne cessa jamais de s'intéresser à nos oeuvres locales et tout spécialement à notre Société, dont il fut un membre fidèle.

Cette fidélité, nous la devions non seulement à l'intérêt qu'il portait à tout ce qui était utile à sa ville natale, mais encore parce qu'il s'adonnait à ce qui est l'objet de notre Société. Quoique pjus porté comme ingénieur aux études scientifiques, il s'intéressait aux études littéraires.

La lecture de nos vieux auteurs était pour lui un de ses délassements et quelque temps avant sa mort, il exprimait à un de nos collègues le plaisir qu'il éprouvait à lire notre vieil écrivain Montaigne.

La mort est venue pour lui au moment où il pouvait lui être permis d'espérer jouir d'un repos, juste récompense d'une vie de labeur.

Espérons que Celui qui préside à nos destinées lui en aura accordé un meilleur et plus complet qu'ici-bas.

M. Gabriel Lalouet, né à Tournus le 6 janvier 1844, ne le quitta jamais et il put être ainsi, à son début, membre de notre Société. -

Toujours prêt à rendre service à quiconque lui en demandait, il fut très utile à M. Martin, notre collègue, en mettant à sa disposition ses connaissances et ses appareils photographiques lorsque M. Martin entreprit de relever les inscriptions et les figures qui se trouvent sur les pierres tombales de notre église Saint-Philibert. M. Martin eut ainsi un précieux auxiliaire.

M. Lalouet n'a survécu que huit mois à son beau-frère M. Bessard, il est décédé le 15 novembre 1917 ; foncièrement bon, serviable, comme nous venons de le dire, il a été regretté de tous ses concitoyens.

A.ces morts, nous avons le regret douloureux d'ajouter celle de la comtesse


vil

.Pierre de Murard de Saint-Romain, née de Bourbon-Busset, décédée bien jeune encore en cette année 1917, après avoir eu la douleur de perdre en 1915, son mari, tué glorieusement à l'ennemi.

Elle avait tenu à succéder à son mari comme membre titulaire de notre Société, voulant continuer à nous donner le témoignage d'intérêt • que M. le comte Henri de Murard, son beau-père, et M. le comte Pierre de Murard, son mari, nous avaient toujours donné.

Aux familles de ces défunts si douloureusement éprouvées dans leurs affections les plus chères, nous présentons nos sentiments respectueux de sincère condoléance.

Ces sentiments, nous les offrons aussi à notre collègue, M. Henri de Varax, dont le frère, M. Etienne de Varax, mobilisé sur le front de nos armées, y est mort subitement, cette année, des suites des fatigues qu'il avait dû subir.

Combien est déjà grand le nombre de nos concitoyens morts glorieusement à leur poste de combat et combien est toujours aussi héroïque le courage de nos soldats.

Les citations à l'ordre du jour le démontrent et c'est ainsi que, cette année encore, nous avons été heureux et fiers de voir citer à l'ordre du jour et dans les termes les plus élogieux, trois Tournusiens : M. le docteur Paul Privey, membre titulaire de notre Société, et MM. Victor Robin et Pierre Guénebaud, fils de deux de nos sociétaires.

Cette année, il nous a été agréable d'accueillir en qualité de membres titulaires, outre M. Jouvenceau, plus haut cité comme membre correspondant, M. l'abbé Nain, curé de Romenay, et M. Louis Duplain, horloger dans cette même commune.

M. l'abbé Nain est l'auteur d'un volume intitulé Voyage en Extrême-Orient, qui est la relation fort intéressante de la visite qu'il a faite à son frère, prêtre missionnaire à Singapour et à notre colonie de la Cochinchine. Il en a donné un exemplaire à notre bibliothèque et nous engageons vivement nos collègues à le lire. Ecrite simplement, très clairement, la relation de ce voyage abonde en détails fort intéressants et aussi fort instructifs ; ils montrent notamment combien la tolérance religieuse est grande dans cette colonie anglaise de Singapour.et de quelle considération respectueuse y sont entourés nos missionnaires catholiques.

De M. Duplain, nous avons reçu un volume de poésies comtoises et bisontines, Autour du clocher, qui dénotent chez leur auteur un talent poétique plein de promesses. Ce volume est déposé et classé à notre bibliothèque, nous en recommandons la lecture.

Toujours préoccupés d'augmenter les collections de notre Musée, quand une occasion favorable se présente, nous avons fait l'acquisition, cette année,


vin

d'une épingle de l'époque du bronze, provenant de l'île Saint-Jean, près Mâcon ; d'un couteau gallo-romain et d'un cacabus (casserole ou chaudron) de bronze argenté intérieurement et portant gravé sur son manche la marque DRACCIVS.F..

Cette trouvaille faite à la Truchère, a été signalée par M. Héron de Villefosse, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, dans le compte rendu du Comité des Travaux historiques et scientifiques. Cette communication est accompagnée d'une notice très intéressante.

Des dons ont, en outre, été faits à notre Musée, ils comprennent notamment plusieurs gravures qui ont été offertes par leur auteur, notre collègue M. H. Reynaud, connu depuis longtemps comme un aqua-fortiste de talent. Elles ont pour titre : Clair de lune à Roscoff ; Paysage (arbres) ; la rue des Fossés à Chagny ; la rue de la Barre à Bourges, puis des poteries gallo-romaines et barbares et diverses monnaies de la collection Picot, trouvées à Lacrost, Cormatin, Charnay-lès-Chalon, Dracé et Thoissey. Ce don a été fait par M. le colonel Hannezo.

Outre les dons faits par M. l'abbé Nain et M. Duplain, dont nous venons de parler, la Bibliothèque a encore reçu des ouvrages de MM. Hannezo, le docteur Fleury, à Marcigny ; Meurgey, Mazenot, instituteur à Royer ; de la Bussière, docteur en droit, à Bissy-sous-Uxelles ; A. Bernard ; de Mme Dutens, de Paris.

A tous ces généreux donateurs nous renouvelons nos plus vifs remerciements.

Cet exposé que nous venons de faire de la vie et des travaux de notre Société pendant l'année 1917 montre, ainsi que nous le disions en commençant, que la guerre n'avait heureusement porté qu'une atteinte peu importante à son activité et aux travaux habituels de ses membres.

Quant à la situation financière, la voici telle qu'elle résulte de notre budget présenté pour l'année 1918 par.notre dévoué trésorier M. Monnot.

BUDGET DE 1917.

RECETTES. En caisse au Ier janvier 1917.

Subvention départementale. . 214.28

Coupons 50

Cotisations 486

Total 750.28

DÉPENSES.

Frais divers pour le Musée. . 47

VolumespourlaBibliothèque. 25.75

Impression 461 .-85

Frais généraux 95-65

Total 630.25

Excédent des recettes 120.03


LES COMMANDERIES

DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

DE MONTBELLET ET DE ROUGEPONT

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES

\ IMPRIMÉS

i. D'ALBON : Cartulaire général de l'ordre du Temple. Paris, Champion, 1913, in-40.

2. CARRIÈRE (Victor) : Les débuts de l'ordre du Temple en France. Champion, 1914, in-8° (extrait du Moyen-Age, 2? série, t. XVIII, p. 308).

3. CHARMASSE (de) : Etat des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Maçonnais, Charollais, Lyonnais, Fore^ et partie de la Bourgogne, d'après une enquête de 1333 (extrait de la Société éduenne, t. VIII, 1878).

4. CHAVOT : Le Maçonnais (Dictionnaire historique et géographique). Mâcon, 1884, in-40.

5. JUÉNIN : Nouvelle histoire de VAbbaye royale de Tournus, Dijon, 2 vol. in-40,

!7336.

!7336. (C.) : Mémoire statistique sur les établissements des templiers et des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem eu Bourgogne (Congrès archéologique de France, Dijon, 1853).

7. MANSOET : Histoire critique et apologétique de l'ordre des chevaliers duTcmplc. Paris, 1789, 2 vol. in-40.

8. NIEPCE (Léopold): Histoire du canton de Sennecey-le-Grand et de ses iS communes. 3 vol. in-8°, 1875, 1877, 1903.

9. NIEPCE (Léopold) : Le Grand prieuré d'Auvergne. Lyon, in-8°, 1883.

10. DE VERTOT (Abbé): Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. 7 vol. in-12, Paris, 1771.


SOURCES MANUSCRITES

I 165 (mai). Bref d'Alexandre III tranchant un différend entre les Templiers et l'Abbaye de Tournus, relatif aux dimes de certains fonds situés dans les diocèses de Lyon et de Chalon. (Édité par P. Juénin, t. II, p. 167.)

1206. Transaction entre Frère Simon, Maître des Frères du Temple en Bourgogne et l'Abbaye de La Ferté-sur-Grosne. (Archives de Saône-et-Loire,H. 26, n°18.)

1255 (6 des kalendes de juin, 27 mai). Reprise de fief passée par André de Vers au profit de Frère Paris, commandeur de Laumusse, relativement à des biens sis à Laives, Saint-Julien et Saint-Cyr. (Collection Bazin de Laives, d'après une copie de l'official de Mâcon du 4 octobre 1285, elle-même transcrite aux xvn-xvnr= siècles.)

SOURCES MANUSCRITES CONSERVÉES'DANS LE FONDS DU TEMPLE DE CHALON-SUR-SAÔNE

(Archives de Saôue-et-Loire, série H., non inventoriée.)

1325 (jeudi avant la Nativité Saint-Jean-Baptiste, 20 juin). Reconnaissance passée par Jacques de Vers au profit de Jean de Troyes, commandeur (proeceptor) de Rougepont. (Archives de Saône-et-Loire, série H. Ancien H. 490, n° 1.) .

1361. Reprise de fief au profit de Laurent de Bretenay, commandeur de la maison de l'Hôpital de Chalon. (Ancien H. 490, n° 6.)

1373 (30 juillet). Démission de la Commanderie de Chalon et de ses membres par Jean Garnier d'Angeux, Prieur de Champagne, qui. la tenait de Laurent de Bretenay, au profit de Girard de Fouchereulles. (Couverture de l'ancien H. 505.)

1425-1426 et 1426-1427. Comptes de la baillie du temple de Chalon, rendus à Hugues d'Arcy, commandeur de Chalon, Bellecroix, etc., représentée par ses procureurs spéciaux Antoine de Digoine, commandeur de Saint-Amand, et. Jean de Robercourt, commandeur de la Madeleine, par Jean Pillot, neveu d'autre Jean Pillot, receveur, en sa qualité de curateur du fils de ce dernier, Guiot Pillot. (Ancien H. 504, 83 feuillets.)

1427-1428 et 1428-1429. Comptes de la baillie du temple de Chalon, rendu à Hugues d'Arcy, commandeur, par Frère Jean de Nuys, religieux de l'Ordre de Saint-Jean, receveur. (Ancien H. 505, 108 feuillets.)

1435 (ie>- août). Reconnaissance de cens par Gérard Magnon de Sans au commandeur de Chalon et Rougepont, représenté par Guillaume Marceaul, gouverneur de Rougepont, pour la chapelle dudit lieu. (Ancien H. 491, n° 3.)


— 3 -

1460-1461. Compte de la baillie du temple de Chalon rendu au même corn* mandeur par Bertrand Bertussot (?), receveur. (Ancien H. 506 et 507, 55 et 59 feuillets.)

1461-1462. Compte de la baillie du temple de Chalon, rendu après la mort de Hugues d'Arcy par Bertrand Bertussot (?), receveur, à Oddinet Lamelin, trésorier de l'Ordre de Saint-Jean, et à Nicole de Robercourt, commandeur, de la Madeleine de Dijon. (Ancien H. 507, 59 feuillets.)

1489-90. Compte de la baillie du temple de Chalon, rendu à Régné Pot, commandeur, par Frère Jean Pasquier, receveur. (Ancien H. 508, 5.0 feuillets.)

1515-17. Compte de la baillie du temple de Chalon, rendu à Jean de L'Estouf, dit de Pradines, commandeur, par Philibert du Perroy, receveur. (Ancien H. 509, 45 feuillets.)

1526-30. Compte de la baillie du temple de Chalon, rendu à Jean de L'Estouf, dit de Pradines, commandeur, par Philibert du Perroit, receveur. (Ancien H. 510, 60 feuillets.)

1530-1531. Compte du même. (Ancien H. 511, 69 feuillets.)

1534-1535. Compte du même. (Ancien H. 512, 60 feuillets.)

1549-50. Compte de la baillie du temple de Chalon, fors excepté le membre de Montbellet, rendu à Calais de la Barre, commandeur, par Ferry Valot, receveur. (Ancien H. 513, 67 feuillets.)

1607. Visite du temple de Chalon, par Jean de Faulquier. (Ancien H. 495, n°s 8 et 9.)

1609 (20 août). Visite des chapelles et membres de la Commanderie de Chalon, par Frère Pierre Moillet, commandeur de la Madeleine. (Ancien H. 495, 13.)

1640 (décembre). Arpentage des bois de Mercey par Messire René de Cherisey, commandeur de Sainte-Catherine, par Mc Michel Privage, notaire à Montbellet. Plans du bois de la Bergerie et de La Breban. (Ancien H. 496, n° 12.)

1662 (18 mai). Visite de la Commanderie de Chalon et de ses membres par Antoine Saladin d'Anglure, commandeur de Saint-Jean du Vieil-Astre-lèsNancy, grand vicaire de Champagne, et Charles Languet, commandeur de Gillaucourt. (Ancien H. 498, 11° 1.)

1683 (22 juin). Marché pour Dlusieurs ouvrages de maçonnerie faits au temple Sainte-Catherine.

1687 (21 octobre). Arpentage des bois de la Commanderie de Chalon. (Ancien H. 499.)

1694 (24 avril). Visite des temples de Montbellet et de Rougepont par Etienne Ojiarré d'Alignv et CJaude Lan met, religieux de l'Ordre de Malte.


-4 —

1698 (30 avril). Dénombrement des maisons, chapelles et dépendances de là Commanderie de Chalon. (Ancien H. 499, n° 48.) ; ,

1713 (10 juillet). Inventaire des titres et papiers de la Commanderie du temple de Chalon, dressé par ordre de Messire Antoine Théodoric Godet de Soudé, commandeur de Chalon.

1716 (25 mai). Visite de la Commanderie". (AncienH. 500, n° 15.)

1719-1725. Terrier du temple Sainte-Catherine et de ses membres (Farges, Senozan, Charcuble, etc..) pour Messire Mathieu de Berbisey, commandeur (Ancien H. 519, 425 feuillets.)

1721-1725. Terrier du temple de Rougepont pour Messire Mathieu de Berbisey. (Ancien H. 520, 270 feuillets.}

1732 (8 octobre). Visite de la Commanderie de Chalon et de ses membres par Robert de la Salle-Semagire, commandeur de Maulion et d'Ansigny, grand prieur de Champagne, et par Antoine de Damas-Marcilly, commandeur de Marbotteet de Montmorot. (Ancien H. 501, n° 1.)

1732. Visite des améliorissements de la Commanderie de Chalon pour Messire Mathieu de Berbisey, commandeur, par Messire Antoine de DamasMarcilly et Messire Anne Hérard de La Madeleine-Ragny. (Ancien H. 501, nos 8 et 9.)

1753(27 janvier). Inventaire des biens et des titres de M. le .chevalier de Berbisey, commandeur de Chalon et de Beaune. (Ancien H. 502, n° 8.)

1759 (8 mai). Visite des bâtiments du temple de Montbellet par Antoine Verne, entrepreneur pour le commandeur de Dyo-Montperroux. (Ancien H. 502, n° 18.)

1767 (9 mars). Visite des améliorissements de la Commanderie de Chalon et de ses membres par Armand-Joseph de Balathier-Lantage, commandeur de Marbotte, et par Claude Jobert, prieur d'Orge, chancelier du grand prieuré de Champagne. (Ancien H. 502, n° 24.)

1793(23 juillet). Vente du temple de Rougepont.

An III (13 ventôse). Vente de 14 lots dépendant de l'ancien temple de Sainte-Catherine,

An IV (23 fructidor). Vente du bois du temple Sainte-Catherine.

An V (9 vendémiaire). Vente du pré du temple à Verizet.

An VIII (16 thermidor). Vente de l'ancien temple Sainte-Catherine sur nouvelle adjudication après déchéance du premier adjudicataire ', etc.

1. Les cinq derniers documents sont bien conservés aux Archives de Saôneet-Loire, non pas au fonds du temple de Chalon, mais dans celui des ventes des Biens nationaux,

Registre n° 78, actes 746 et suivants, 12.768.

Registre n° 13, n° 3 ; registre 16, n° 26 ; registre 79, n° 29.


SOURCES MANUSCRITES CONSERVÉES AU CHATEAU DE MERCEY

1^86. Terrier dressé en 1687 par Philippes et Réty, notaires, pour Messire Pierre de Saint-Belin de Vaudremont, commandeur de Montbellet (en possession de M. le baron Le Grand de Mercey, propriétaire du Temple).

SOURCES MANUSCRITES CONSERVÉES A L'HÔTEL-DIEU DE TOURNUS (FONDS RÉTY)

Série H. 111-115.

1615. Terrier du temple Sainte-Catherine commencé en 1615 (minutes du notaire Réty).

1655. Terrier du temple Sainte-Catherine dressé pour Frère Régné de Chérisey, commandeur (minutes du notaire Réty).

1686. Terrier du temple Sainte-Catherine dressé par Réty, notaire (minute, 2 cahiers).

1690. Terrier de Rougepont dressé par Réty, notaire (minute).

1663. Recette manuelle du temple de Sainte-Catherine, 10 feuillets.

1665-66. idem 14 feuillets.

1667. idem 51 feuillets.

1668. idem 34 feuillets. Sans date. idem 177 feuillets.

SOURCES MANUSCRITES AUJOURD'HUI DISPARUES

citées dans les anciens inventaires. Archives du temple de Chalon.

xuie siècle (?). Un gros sac portant sur une étiquette' : titres de sainte Catherine de Mercey, paroisse de Montbellet (cité dans l'inventaire de 1695).

Un autre petit sac portant sur une étiquette : Montbellet : les papiers touchant le droit que le commandeur a en la baronnie de Montbellet, qui appartient à la maison du temple Sainte-Catherine.de Mercey (même inventaire).

1432. Terrier de Sainte-Catherine de Montbellet (inventaire de 1695).

1435 (i'eraoût). Reconnaissance de cens faite par Gérard Magnon, de SaintJulien.

1464. Terrier de Rougepont.

1473. Terrier de l'année 1473 concernant le temple de Montbellet, parchemin, 95 feuillets (inventaire de 1713).

1488. Terrier du temple de Montbellet, 134 feuillets (inventaire de 1713)-


— .6 —

153x 06 octobre). Acquêt par Philibert du Perroit, commandeur de Rougepont, sur Jean Tisserand, de Sans.

1531 (23 novembre). Acquêt par Philibert du Perroit, commandeur de Rougepont, sur Guille Botenet, d'un pré à Rougepont.

1532. Terrier de Rougepont.

1533. Manuel de Montbellet, 134 feuillets (inventaire de 1695).

1544. Terrier en latin du temple de Montbellet avec sa traduction, 808 feuillets (inventaire de 1695).

1581. Manuel de rentes pour le temple Sainte-Catherine (inventaire de 1713).

1590. Autre manuel (inventaire de 1713).

1598. Terrier de Rougepont, 282 feuillets.

1614. Autre manuel (inventaire de 1713).

1614. Terrier général de Montbellet (inventaire de 1695).

1686. Terrier du temple de Montbellet pour le commandeur de Vaudremont (inventaire de 1713).

1690. Terrier de Rougepont, dressé par Ant. Prost, Jean Roux, Ph. Ferré, notaires, 144 feuillets.

xviie siècle. Un sac de procès entre le commandeur de Vaudremont et Antoine Matheron, au sujet des eaux du bief de Gravaise (inventaire de 1713).

1716 (22 mai). Quittance du sieur Martin, prêtre chapelain de la chapelle Sainte-Catherine, de Montbellet.

Sans date. « Un sac dans lequel sont tous les titres de la fondation de la chapelle de Montbellet, qu'autres concernant ladite chapelle (sic). »

Archives du château de Voulaines *.

(Archives du Grand prieuré de Champagne.)

1464. Terrier de Rougepont, dressé par Saunier, notaire. 1656. Terrier de Mercey pour le commandeur de Chérisey. 1680. Revenus du temple de Montbellet, et dépendances pour le commandeur de Saint-Belin.

1. Voulaines-les-Templiers, canton de Recey, arrondissement de Châtillon (Côte-d'Or). Voir l'article que Courtépée a consacré à Voulaines, dans son tome IV, p. 295 (édition de 1848). Les Archives du Grand prieuré de Champagne, conservées au château de Voulaines, ont été transportées aux Archives de la Côte-d'Or. L'inventaire signale les Commanderies représentées dans ce fonds par des chartes ou d'autres titres. Chalon, Montbellet et Rougepont n'y figurent pas. (État général par fonds des Archives départementales. Paris, Picard, 1903, in-40, p. 171-172.)


AVANT-PROPOS

Le Temple Sainte-Catherine est le nom d'un hameau de la commune de Montbellet, situé au pied des coteaux du Maçonnais à l'orée des grand bois qui dévalent des pentes de Fissy et de Chardonnay vers la vallée de la Saône.

Ce nom de Temple-Sainte-Catherine a tout un parfum de moyen-âge, que précisent encore la fine silhouette et les sculptures gothiques de la chapelle du Temple, qui se dresse aujourd'hui comme au xnie siècle, dans le calme paysage maçonnais.

Le passant qui n'a pas le coeur fermé aux charmes du passé évoque l'époque où les chevaliers de la milice du Christ parcouraient le pays vêtus du grand manteau blanc du Temple et guidaient le pèlerin vers la Terre promise, ce temps où les misères de l'humanité étaient du moins bercées, par l'Eternelle chanson et où le fardeau de la vie paraissait moins lourd et moins dur à porter.

Attiré par le mystère entourant le Temple Sainte-Catherine et que personne n'avait encore essayé de percer, j'ai cherché dans les Archives à restituer l'histoire de cet établissement hospitalier et militaire et à apporter ainsi une modeste pierre à la reconstitution historique de notre passé.

Le lecteur voudra bien excuser les imperfections de ce travail 'en se souvenant des circonstances qui ont accompagné son achèvement.

G. JEANTON,

Ancien élève titulaire de l'École des Hautes-Études. ♦ • ' • (Section d'histoire et de philologie.)


INTRODUCTION

Le Grand public connaît de nom les ordres militaires et hospitaliers qui furent créés à l'époque des croisades, mais c'est surtout la fin mystérieuse et tragique des Templiers qui a valu à ces derniers quelque célébrité.

Du rôle qu'ils jouèrent au moyen-âge, on est généralement peu renseigné et, en somme, le public est bien excusable de ne pas en savoir davantage lorsque dans sa grande histoire de France, au tome II, le collaborateur de M. Lavisse, Achille Luchaire, se borne à leur consacrer ces quelques lignes :

« L'ordre de l'Hôpital de Jérusalem' ou de Saint-Jean d'abord composé de garde-malades Çioyy) puis de chevaliers ; celui du Temple,

fondé en 1119, organisé au concile dfTroyes en 1128 étaient

des congrégations religieuses soumises aux obligations monastiques delà pauvreté individuelle, du célibat et de l'obéissance passive, mais recrutés parmi les nobles possédant terres et châteaux et- créées surtouten vue de la guerre. A côté des croisés de passage, qui retournaient en Europe après avoir accompli leur voeu, les chevaliers Hospitaliers, Templiers et Teutons représentaient la croisade permanente. L'armée féodale des barons de Syrie ne combattait que dans des conditions limitées de service militaire, les moines guerriers fournirent au royaume latin une troupe de réserve toujours disponible, bien exercée... Ils rendirent d'autres services ; beaucoup plus que les croisés eux-mêmes, ils ont été les véritables agents de la transmission de la civilisation orientale en Occident '. »

1. Ernest Lavisse, Histoire de France, t, II, p. 248, in-40. Paris, Hachette, 1901,


_ 9 —

Sans doute le rôle principal des chevaliers hospitaliers et militaires fut en Terre sainte, mais il ne fut pas que là ; les Grands ordres (Saint-Jean-de-Jérusalem, le Temple, Saint-Lazare) couvrirent littéralement la Chrétienté d'un réseau hospitalier et de police qui assura au moyen-âge la sécurité des principales routes de l'Occident et de l'Orient fréquentées par les croisés. Ce côté particulier de l'oeuvre des ordres ci-dessus n'a pas été suffisamment étudié, je me propose à titre d'exemple et pour servir de préface à l'histoire du Temple Sainte-Catherine de montrer ce que les hospitaliers avaient fait dans notre région.

Les Ordres militaires existant en France à l'époque des Croisades étaient au nombre de quatre :

L'Ordre du Temple fondé par un chevalier champenois, Hugues de Payns (xne siècle), devint le plus riche des ordres militaires ; il finit même par porter ombrage à la Monarchie et à la Papauté.

Philippe le Bel le supprima tragiquement en envoyant au bûcher le grand-maître de l'Ordre et un certain nombre de chevaliers (1310 a 1314) sans autres motifs sérieux que la raison d'état. Les biens des Templiers furent dévolus à l'Ordre de Sain t-Jean-de- Jérusalem.

L'Ordre de l'Hôpital, ou de Saint-Jean-de-Jérusalem, fondé à là fin du xi" siècle, fut appelé dans la suite Ordre de Rhodes, puis de Malte quand il fut contraint de se réfugier dans ces îles de la Méditerranée après la conquête des Turcs.

L'Ordre de Saint-La^are-de-Jérusalem, moins riche et moins puissant que les deux précédents, fut créé au xie siècle. Son premier établissement en France, à Boigny, date de n54. Il existait près de Bâgé une des maîtresses commanderies rje cet


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ordre, celle d'Aigrefeuille, dont dépendaient plusieurs autres maisons '.

Le quatrième ordre, celui du Sainl-Sépulcre, établi aussi au XIe siècle, est peu connu. Son chef d'ordre était en France près d'Orléans.

Ces généralités nécessaires exposées sur les Ordres militaires et hospitaliers, voyons comment ceux-ci ont exécuté, dans la sphère de notre région, le but qu'ils se proposaient, c'est-à-dire d'assurer la sécurité des routes conduisant les pèlerins en TerreSainte.

.Quand on se reporte aux dernières années du xic siècle, ou au début du xne, époque où furent créés la plupart des ordres militaires, l'insécurité des routes de l'Occident était complète. Non seulement les chaussées romaines n'avaient plus été entretenues depuis Charlemagne, mais la féodalité avait en émiettant le pouvoir élevé le brigandage à la hauteur d'une institution. Quand on songe qu'un grand féodal comme Bernard I de Brandon se conduisait comme un chef de pillards, on juge de la conduite que tenaient tous ces petits seigneurs besogneux possédant quelques tours minables, le long des grandes routes, près d'un gué fréquenté et dangereux ou d'un col désert et boisé. Ceux qui ne tuaient pas, les plus honnêtes, ne manquaient pas de rançonner les pèlerins ; l'existence d'un gué, d'un pont, d'un col étaient en tout cas des motifs suffisants pour exiger un péage illicite. Les hôtelleries enfin n'étaient pas sûres; en Maçonnais on se souvenait, encore au xnc siècle, de la singulière et tragique aventure survenue au village de Chatenay, à une lieue au nord de Mâcon, où, un siècle auparavant, l'hôte de ce village avait tué plus de quarante voyageurs pour les manger.

I. Les Ordres militaires et hospitaliers en Bresse, l'Ordre de Saint-Lazare, La Commanderie d'Aigrefeuille. Bourg, in-8°, 1906,


— II

Les pèlerinages en Terre-Sainte ne pouvaient se multiplier qu'à la condition qu'il fût établi une police des routes de la Chrétienté et de l'Orient reconquis, c'est à quoi s'appliquèrent les chevaliers hospitaliers sous l'égide de l'Église.

C'est alors que la France, l'Angleterre et les autres royaumes d'Occident virent s'élever partout sur les routes, le long, des anciennes voies romaines, aux cols dangereux, près des gués, dans les parties boisées et sauvages, que traversaient les chemins publics, des Commanderies du Teriiple, des Préceptories * des Ordres de Saint-Jean ou de Saint-Lazare-de-Jérusalem.

Un hospice fortifié, une chapelle, une petite garnison de la « milice du Christ », comme s'intitulaient les Templiers, assuraient au pèlerin un hébergeage sûr,, un modeste repas, des secours religieux et la sécurité de la route jusqu'au prochain établissement ; d'établissements en établissements semblables, on arrivait enfin à Jérusalem. Les chaussées, elles-mêmes, étaient l'objet de la sollicitude des chevaliers hospitaliers et la plupart reçurent des réparations qu'elles n'avaient plus l'habitude d'attendre depuis Charlemagne et Brunehaut.

Le rôle de gendarmes de la Chrétienté étant le rôle principal des chevaliers hospitaliers et militaires, il serait des plus intéressants de dresser la carte de cette magnifique organisation de police du monde chrétien dont le résultat dépassa de beaucoup celui recherché par les hospitaliers eux-mêmes puisque, en sauvegardant les intérêts du pèlerin, ils protégèrent aussi le commerçant et le voyageur et qu'ils devinrent ainsi, non seulement des protecteurs de pèlerinage, mais encore des gendarmes de la civilisation.

i. Le mot prèceptorie a le même sens que commanderie, mais il est usité antérieurement au mot commanderie.


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Celui qui étudierait à ce point de vue les ordres hospitaliers ajouterait une belle page à l'histoire de l'Europe et de l'Église.

Faisons, dans notre modeste sphère du Maçonnais et de ses abords immédiats, ce que nous voudrions voir faire dans l'ensemble du monde chrétien.

Le Maçonnais et la Bourgogne étaient traversés par la grande voie, que les Romains avaient établie dès le temps d'Auguste, la via Agrippa, et qui est resté, et restera toujours, la principale artère commerciale entre le Nord et le Midi. Cette route, passant par Lyon, gagnait Chagny en traversant Belleville, Mâcon, Tournus et Chalon. Les hospitaliers y avaient créé des Commanderies à Saint-Georges près Lyon, Anse, Belleville, Mâcon, Montbellet, Rougepont ', Sevrey 2, Chalon, Rully 3 et Bellecroix 4 (Chagny); entre Mâcon et Tournus deux maisons intermédiaires, des sortes de postes de secours, dépendant de là commanderie de Montbellet, existaient à Senozan s et à Farges 6. Sur la route dérivée de Chalon ? à Cluny une commanderie se rencontrait à Buxy, une maison à Givry.

i. Rougepont, anciennement de la paroisse de Jugy, canton actuel de Sennecey-le-Grand.

2. Sevrey, canton de Chalon sud, arrondissement dudit.

3. Rully, canton de Chagny, arrondissement de Chalon.

4. Bellecroix, commune de Chagny.

5. Senozan, canton de Mâcon-nord, arrondissement dudit.

6. Farges, canton de Tournus, arrondissement de Mâcon.

7; A Chalon même il existait deux Commanderies, l'une du Temple et l'autre de Saint-Jean-de-Jérusalem. La première devint, après 1314, la Grande Commanderie de Chalon, chef de la baillie de ce nom ; la seconde relevait encore en 1333 de la Commanderie de Bellecroix, chef de la baillie des Hospitaliers de Saint-Jean.

Plus tard ces deux baillies furent réunies en une seule, celle de Chalon. En 1430 la maison de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem à Chalon était encore séparée du Temple de Chalon mais elle en relevait ; elle fut amodiée à un laïque, Jean Pillot, qui fut receveur de la baillie de Chalon, puis à son neveu, un autre Jean Pillot (Compte de Jean de Nuys).


Dans la montagne, où le passage était difficile, des Temples ou des Précep tories avaient été construits à Bois du Lin ', près de Dompierre-les-Ormes, à Corcheval près de Château 2, à Azé à l'entrée du col de Donzy-le-Pertuis 3 ; une maison dépendant de la Commanderie de Montbellet s'élevait au col de Charcuble +, endroit sauvage et mal famé, situé près du mont Saint-Romain où passait l'ancienne chaussée romaine de Mâcon à Autun.

En Bresse, que les marais rendaient peu sûre, existaient de nombreuses préceptories des ordres hospitaliers : la Commanderie de Laumusse à Crottet s, la maison de l'Hôpital de Curville à Vonnas 6, cette dernière de l'ordre de Saint-Lazare, assuraient la sécurité des pèlerins sur la route de Bourg.

Le Temple de Verdenay ' protégeait l'important gué d'Allériot au nord de Chalon, le temple de Loisy s, la route de Chalon à Bourg par Cuisery et la navigation sur la Seille ; les fleuves n'étaient pas en effet négligés par les hospitaliers puisque le Temple de Chalon était établi sur les bords de la Saône et que celui de Mâcon était construit dans une île « dessous Mâcon ».

Grâce à cette puissante organisation, aux services rendus par eux, au prestige de la religion uni à celui de la noblesse, aux dons qui affluaient pour une oeuvre si utile, les chevaliers hosi.

hosi. du Lin, commune de Dompierre-les-Ormes, canton de Matour, arrondissement de Mâcon.

2. Bois du Lin, commune de Dompierre-les-Ormes, canton de Matour, arrondissement de Mâcon.

3. Corcheval,-commune de Château, canton de Cluny.

4. Charcuble, commune de Bissy-la-Mâconnaisej canton de Lugny.

5. Laumusse, commune de Crottet, canton de Pont-de-Veyle (Ain).

6. Curville, commune de Vonnas, canton de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain).

7. Verdenay, arrondissement de Châtenoy-en-Bresse, canton de Chalonsur-Saône.

8. Loisy, canton de Cuisery, arrondissement de Louhans.


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pitaliers assurèrent, ce que ni la royauté, ni la féodalité, ni les évêques n'avaient pu encore établir, une sorte de paix romaine sur les routes de la Chrétienté. Le magnifique développement économique du xnie siècle est dû pour beaucoup à l'oeuvre de police des hospitaliers. La justice des Templiers était du reste expéditive et précise ; elle s'appliquait même au chevalier coupable de brigandage ou d'exaction. Voici un exemple tiré des Archives des temples de Sevrey et de Rougepont. Au xrv" siècle un certain chevalier, Jean de Fussey, demeurant au Port du Pont de Grosne, sur la route de Tournus à Chalon, entre les temples de Rougepont et de Sevrey, ayant pris sous prétexte de droit de péage les mitaines d'un des valets du Commandeur Laurent de Bretenay, Jean de Fussey saisi par les gens de ce dernier fut contraint à faire amende honorable à Laurent de Bretenay « un genou en terre en présentant une tige de fenouil » comme marque de soumission.


LA COMMANDERIE

DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

DE MONTBELLET

J'ai l'intention d'étudier aujourd'hui l'histoire d'une seule commanderie de l'ordre du Temple, puis de Saint-Jean de Jérusalem, mais cette commanderie est à coup sûr, avec celle de Bellecroix, l'une des mieux conservées de Saône-et-Loire, il s'agit du Temple Sainte-Catherine de Montbellet dont la chapelle gothique, aux belles proportions, aux élégantes sculptures, est un spécimen des plus intéressants, et en même temps des plus rares dans notre région, de l'architecture ogivale.

La Commanderie du temple Sainte-Catherine de Montbellet, située dans la commune du même nom, près du hameau de Mercey,. paraît remonter à la fin du xnie siècle ; nous reviendrons du reste sur ce sujet.

D'après les documents que nous possédons depuis le xivc siècle,

époque où elle passa du patrimoine de l'ordre du Temple dans

celui de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem (1313), jusqu'à la

Révolution (1790), nous pouvons facilement déterminer son

importance '.

1. Il ne faut pas confondre le Temple Sainte-Catherine de Montbellet, ou de Mercey, ayant appartenu aux Templiers, puis aux Hospitaliers de Saint-Jeande-Jérusalem, autrement dit chevaliers de Malte, avec l'Hôpital Saint-Jean de Montbellet. Cette confusion est cependant d'autant plus facile, que les établissements des chevaliers de Malte s'appelaient aussi Hôpitaux de Saint-Jean.

L'hôpital Saint-Jean de Montbellet était pourtant tout à fait distinct du temple . Sainte-Catherine, appartenant aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem à partir de 1313. Il était établi au hameau du Bas de Montbellet, c'est-à-dire entre les églises Saint-Didier de Montbellet et Saint-Oyen, sur les bords de la petite rivière de Bourbonne. II avait été fondé par les sires de Montbellet à une époque encore indéterminée (S.-et-L., G. 384, n° 69). On le voit mentionné en 1340, époque où un différend eut lieu entre Richard de Montbellet et les Hospitaliers dudit hôpital, au sujet de diverses exactions commises par ce seigneur qui avait notamment retenu indûment la succession de Guillaume Arpi-


MAISON DU TEMPLE 1. ENCLOS ET DONJON 2

Les bâtiments de la Commanderie, aujourd'hui remaniés ou

nodi (Arpinoud), hospitalier et maître de l'Hôpital Saint-Jean de Montbellet (S.-et-L., G. 108, no 7). Le 22 décembre 1340, un arrêt du Parlement de Paris condamna Richard de Montbellet à 300 livres d'amende au profit des hospitaliers de Montbellet et des sujets de l'évèque de Mâcon « maltraités et excédés par les seigneurs dudit lieu ». (Registres du Parlement aux Archives nationales, 1340, folio 138, recto.)

En 1475, la chapelle de l'Hôpital, dédiée à saint Jean l'Évangéliste, était affectée au service paroissial, au même titre que les églises Saint-Didier de Montbellet et deSaint-Oyen. Quatre prêtres chapelains la desservaient, c'étaient Claude de Champion, Claude Morelli, Claude Monachi (Moine) et Regnardon Bourberon. Le curé de Montbellet, François Badelli(Badeau) y avait également quelques droits à la Saint-Jean et aux Rogations (S.-et-L., G. 384, n° 69).

Dans le Pouillé du diocèse de Mâcon de 1513 (Ragut, Cartulaire... p. CCLXXXIX), cette chapelle est ainsi désignée : « Sancli Joannis Montisbeletti capella ad hoiiorem et sub vocabulo Beati-Joannis Baptista in Burgo Monlisbellett j fundata, in qua situt quatuor capcllania seu portiones sub ouere..., adpresentationeni domini Montisbelleti. »

L'hôpital dut disparaître pendant les guerres de religion, en tout cas la chapelle Rit dévastée et la prébende des chapelains disparut avec elle ; ce n'est qu'en 1666 (Rameau, Mss des Paroisses de l'ancien diocèse de Mdcon, Archives de l'Académie) que J.-B. Gaston de Maugiron, seigneur et baron de Montbellet, restaura la chapelle et y fit une nouvelle fondation pour entretenir un chapelain chargé d'y célébrer une messe journalière. Pierre Moreau, clerc tonsuré du diocèse de Vienne, fut nommé à cette fonction en 1666.

La visite de l'Archiprêtré de Vérizet, du 2 décembre 1662, ainsi que celle de 1705, en donne la description; la première l'appelle la chapelle Saint-Jean au Bas de Montbellet, l'autre la dit « établie sous le vocable de Saint Jean-Baptiste, Saint Jean l'Évangéliste et Sainte Marie-Madeleine, fondée et rétablie par feu Mgr de Maugiron, baron de Monbellet ».

Parmi les chapelains, on peut citer Pierre Moreau (1666), Jacques Avril _ (1701), Claude Martin (1703-1723), Jean Charpy (1723), Pierre Guibout, du diocèse de Grenoble (1751) [Mss Rameau].

De l'hôpital Saint-Jean il ne subsiste comme souvenir qu'un lieu dit cadastral, le Pré de l'Hôpital, situé aux abords du hameau du Bas de Montbellet.

1. Le terrier de 1686 l'appelle « la maison ou château du Temple ».

2. Pour les justifications se rapporter aux sources énumérées en tête de ce travail.


Commanderie du Temple Sainte-Catherine à Montbellet Vue générale en 1917

Cliché Charvet.



— I? —

démolis, et qui étaient situés au sud-est de la chapelle, ont perdu dans leur ensemble leur cachet ancien, mais, encore au dernier siècle de la Monarchie, ils se composaient d'un grand enclos entouré de murailles en bon état (terrier de 1709). L'enclos s'ouvrait sur le dehors par une grande porte cochère en pierre de taille et par une autre petite porte, accolée à la grande, toutes deux garnies de leurs « ventilions » et « verrouillets » (visite de 1662). On entrait alors dans une basse cour de cent dix-sept pieds de long sur cent six pieds de large ; cette cour était limitée à gauche par une benfuerie, de vingt-quatre sur vingt-neuf pieds, et une grange, de trente-neuf sur vingt-quatre pieds.

De cette basse cour on pénétrait par une grande porte de pierre de taille, sur laquelle était figurées les armes de la « Religion de Saint-Jean-de-Jérusalem » sculptées en bosse, dans une autre cour, où se trouvait le donjon, et qui mesurait quatre-vingt-dixneuf pieds sur soixante-dix; à gauche,un couloir conduisait aux prisons et crotons obscurs ainsi que dans une chambre de seize pieds sur huit, qui prenait jour sur la vigne du Temple. A côté de cette pièce on trouvait une autre chambre semblable ; à l'extrémité du même couloir, mais à droite, existait une cuisine de vingt-deux pieds carrés qui donnait d'autre part sur la cour du donjon. Sur la cheminée de cette pièce étaient gravées les Armes de la Religion, en bosse '. Attenant se voyait un escalier de cinq pieds carrés et à main droite une chambre de vingt-huit pieds sur vingt-deux, s'ouvrant sur la cour du Donjon.

Au premier étage, à gauche de l'escalier, se trouvaient deux chambres et. à droite une grande salle de trente sur vingt-deux

1. Cette cheminée existe encore et porte, au milieu de son manteau, un écu qui doit se lire ainsi : de. . . à la croix de. .. Ce sont bien les armes de la Religion (de Sain'-Ten de Tér -^i' -n ,- '->-\:. ,-t > ■> «■',■.• ' < ■•- -i


— Ici —

pieds. Ces pièces s'éclairaient tant sur la cour que sur le jardin et la vigne.

Dans la cour du donjon existaient encore un four, une petite grange, une étable à vaches, une bergerie et une écurie de chevaux. Une porte secrète permettait de sortir de cette cour et de gagner la rue.

Des panonceaux, fixés sur le corps du logis, reproduisaient les armes peintes de l'Ordre de Saint-Jean et du Commandeur en exercice.

Au xvne et au xvme siècle, les bâtiments étaient entretenus avec beaucoup de soin et les réparations faites à mesure des besoins (visite de 1662).

Les commanderies du Temple étaient du reste fort bien administrées par les hospitaliers de Saint-Jean, de plus celle de Montbellet avait le privilège d'abriter quelquefois pendant l'été le' Commandeur de la baillie de Chalon. C'est ainsi que René de Cherisey, au milieu du xvme siècle, habitait Chalon l'hiver et Montbellet l'été.

C'est ce commandeur qui fit établir « une treille à berceau de raisins muscats, et autres choisis, venant de Provence, bien treillisséede 150 pieds environ et qui fit l'admiration d'Etienne Quarré d'Aligny et de Claude Languet, chevalier de l'Ordre, qui visitèrent la Commanderie de Montbellet, le 24 avril 1694.

C'est à Messire de Miremont-Berrieux, commandeur, qu'est dû la construction dans la cour d'un tinailler contenant un pressoir neuf et deux tines neuves, ainsi que des écuries, bergerie et four signalés dans la visite de 1694. C'est lui qui fit également bâtir un escalier pour monter à la chapelle et un colombier en pied ; ce n.èmecommandeur mit en parfait état d'entretien les murailles de l'enclos du temple ainsi que les couverts, qui étaient tous en tuiles creuses, sauf en ce qui concerne la chapelle qui était recou-


i9 -

verte de tuiles plates et la grange qui avait un toit de chaume.

Ce bon état d'entretien des bâtiments du Temple, qui fut du reste encore amélioré jusqu'à la Révolution, existait déjà, ce qui est plus surprenant, dès le début du xvir 2 siècle (visite de Frère Jean de Faulquier, 1607), car la Commanderie du temple SainteCatherine n'avait pas dû échapper aux guerres de Religion et à l'animositédes Protestants pour les institutions catholiques. Nous savons que c'est à César Lemaire de laBondue qu'est due la réparation des ruines accumulées par le xvis siècle. C'est vers 1585 que César de la Bondue prit le gouvernement de la Commanderie de Chalon et de ses membres les temples de Montbellet, Rougepont, Sevrey, Loisy, Verdenay, Givry, Buxy, etc. ..

L'enclos du Temple fut ensuite toujours tenu en parfait état jusqu'au dernier commandeur Messire Picot de Dampierre. Vendu comme bien national il fut l'objet de démolitions et de modifications qui lui ont enlevé tout cachet ancien. Seule la chapelle dont nous allons parler est restée intacte.

ÉGLISE SAINTE-CATHERINE

La chapelle ou église du Temple de Montbellet, dédiée à sainte Catherine, reste encore inchangée comme elle était au moyen-âge. C'est un beau spécimen de l'architecture religieuse du xme siècle, le seul existant en Maçonnais avec N.-D. de Cluny.

Quel est le fondateur de ce monument dont la gracieuse silhouette reporte la pensée sur les mystérieux chevaliers des Croisades. C'est sans doute le fondateur du Temple de Montbellet lui-même, peut-être l'un des membres de. la famille de ces terribles et puissants barons de Montbellet dont le château fut rasé par ordre du Parlement de Paris et qui portaient, aux dires de


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Pierre de Saint-Julien, le titre singulier de hauts, cruels et redoutés barons. Peut-être plus simplement les seigneurs tout voisins du château de Grenod ! Nul ne le sait.

Au xviue siècle, il existait encore dans les Archives du Temple de Chalon un gros sac dans lequel étoient, tant les titres de la fondation delà, chapelle de Montbellet, qu'autres concernant ladite chapelle.

Malheureusement ces pièces qui devaient remonter au xme siècle ne figurent plus dans les archives de la Commanderie de Chalon, actuellement déposées à la Préfecture de Saône-etLoire.

Il est donc vraisemblable que, sauf un hasard heureux, le fondateur du Temple Sainte-Catherine et de sa chapelle, de même que son architecte, restera dans un anonymat éternel.

Il reste, du moins, l'oeuvre ; elle est fort belle et nous allons la décrire avec quelques détails :

L'église du Temple de Montbellet n'est pas normalement orientée " car son chevet est au nord-est ; elle est construite sur plan rectangulaire, sa nef unique est divisée en trois compartiments voûtés sur croisées d'ogives et qui sont séparés les uns des autres par un doubleau en forme de boudin un peu allongé orné d'un méplat au centre. Ce doubleau correspond comme profil et dimension aux autres nervures des croisées d'ogives. Les clefs de voûtes de ces dernières sont très plates ; celle du choeur est décorée d'un Agnus-Dei; les retombées des nervures reposent chacune sur une amorce de colonnette, terminée par un chapiteau orné d'une rangée de feuillages. Ces amorces de colonnettes reposent, elles-mêmes, sur des consoles ou culs-de-lampe repréi.

repréi. elle était d'après la visite de 1662 de 64 pieds (20 m 48) et la largeur de 22 pieds (7 m 04). Nous avons trouvé 20 m 40 de long., sur 7 m (8 ™ 60 avec l'épaisseur des murs).


TEMPLE SAINTE-CATHERINE A MONTBELLET

Plan de l'église.

Long, totale 20m 40; larg. totale 8^60,


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sentant chacune une tête d'homme ou d'ange très joliment sculptée (fig. p. 36). Cette disposition assez curieuse a cependant le désavantage d'être un peu inharmonieuse, la partie basse de la nef étant insuffisamment décorée par rapport à la partie supérieure.

Extérieurement, le plan intérieur paraît nettement par la présence sur chaque face latérale de quatre contreforts à double ressauts placés à la retombée des nervures des croisées d'ogives qu'ils contrebutent. Des contreforts semblables flanquent et soutiennent les deux pignons nord et sud (deux au nord, deux au sud).

La décoration de ce monument est sobre, mais très soignée. La pierre de taille y est employée principalement ; la sculpture y est abondante mais sans exagération ; elle est exécutée avec beaucoup de délicatesse et avec un sentiment d'art très élevé.

Extérieurement la porte d'entrée présente une triple archivolte moulurée de forme dite en tiers point et vulgairement appelée ogivale. De ces trois archivoltes, la première et la seconde, en partant de l'intérieur de l'arc, retombent sur des fines colonnettes 1 ornées de chapiteaux décorés de feuilles, dites à crochets ; la troisième repose à chaque extrémité sur de jolis culs-de-lampes représentant l'un une tête d'ange, l'autre des feuillages. Une frise également de'feuillages à crochets couronne les deux piliers de la porte, sous le tympan, et sur le même plan que les chapiteaux des quatre colonnettes qui les encadrent.

Au milieu du tympan plein, en pierre de taille, inscrit dans une élégante arcade trilobée, est sculptée en bosse une croix fleuronnée de forme, dite processionnelle 2, tenue par deux mains sortant des manches d'un vêtement.

1. Deux colonnettes sont actuellement brisées.

2. Une croix, également de forme processionnelle, orne encore actuellement la porte de l'ancienne Commanderie du Temple de Dijon. Cette croix processionnelle est la Croix du Temple reproduite sur les sceaux de l'Ordre. V. Cart, général du Temple.


église du Temple Sainte-Catherine

Porte principale

(xme siècle)

Cliché Charvet.



Julien Bourdon de Farges, del.

ÉGLISE DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

Piscine du chceur

(XIII« siècle).


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A l'intérieur les consoles des colonnettes et les chapiteaux à feuillages sont traités d'après les mêmes principes décoratifs que ceux qui ont présidé à la construction de la porte d'entrée.

Mais la décoration la plus saillante et la mieux réussie de l'intérieur esta coup sûr la charmante piscine (fig. p. 23) aux amples dimensions, placée dans le mur oriental de la travée du choeur et qui est amortie par un arc trilobé aux lignes particulièrement harmonieuses accompagné de deux petites roses composées de trois lobes chacune. Le fond de la piscine est formé d'une grande dalle rectangulaire étroite, dans l'épaisseur de laquelle sont sculptés peu profondément deux bassins de forme ronde ornés de côtes.

L'éclairage de la chapelle se fait par trois grands fenestrages placés dans le choeur, par un autre semblable situé dans le pignon méridional au-dessus de la porte d'entrée et par deux baies allongées, amorties par un arc brisé, percées dan*, les murs latéraux des compartiments de la nef.

Le grand fenestrage du pignon nord (fig. p. 25) était jadis situé au-dessus de l'autel ; il se compose de trois arcatures en tiers point, autrement dites ogivales, dont celle du milieu est légèrement plus élevée' que les deux autres ; le tout est surmonté de trois trilobés placés 1 et 2, renfermés dans la partie élevée de l'arc en tiers point qui amortit le fenestrage. Le trilobé supérieur est normal, les deux autres sont renversés.

Le fenestrage, ouvert dans le pignon méridional, au-dessus de la porte d'entrée, est composé de deux arcades, amorties en tiers point, séparées par une colonnette et surmontées d'un trilobé renversé.

Disons qu'il existe encore une petite porte sculptée sur le côté oriental du monument donnant dans la cour de la Commanderie et que la corniche soutenant le toit est garnie de grands


Cliché Cluiveî.

ÉGLISE DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

Baie et fenestrage du chevet

(XIII» siècle).


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crochets en pierre sculptée. Enfin l'extrémité du pignon méridional au-dessus de l'entrée est terminée par un couronnement, en forme de triangle ou de chevron, souten- par une tête d'ange sculptée dans la pierre. Deux consoles de pierre, qui se trouvaient dans la chapelle, ont été transportées au château de Mercey où elles ont été scellées dans le mur de la façade ; l'une est ornée d'un écusson portant une fasce accompagnée de trois meubles en chef, qui ont été enlevés sous la Révolution ; l'autre, qui paraît être du xve siècle, est décorée d'un, angelot finement sculpté tenant un écu sur lequel on voit en relief une croix de Malte accompagnée de la légende suivante en lettres gothiques FRAT. JOHS.DE.LIRAS (Fraler Johannes de Liras').

Devant la principale entrée de la chapelle, qui était au sud, et donnant directement sur la campagne, régnait autrefois un porche couvert. On en voit encore sur la façade les corbeaux ' qui jadis en soutenaient la toiture.

Cette disposition semble indiquer que la chapelle Sainte-Catherine était non seulement destinée, à ses origines, pour les besoins des Templiers et de leurs hôtes, mais encore pour la desserte du hameau de Mercey et des habitants de la baronnie de Montbellet, ressortissant du Temple, pour lesquel cette chapelle était comme une sorte d'église paroissiale. Il semble résulter Je cette description et des photographies que nous d-mnons cicontre, que cet édifice peut remonter aux dernières armé s du xine siècle.

En dehors de la décoration sculpturale, dont nous venons de parler, la chapelle Sainte-Catherine possède encore une décoration picturale dont l'ensemble, composé d'une série de fresques, était particulièrement imposant. Ces fresques couvraient tous les murs intérieurs ainsi que les voussures des ogives de la nef. Dans la partie basse de la chapelle l'humidité a fait de tels


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ravages, qu'à part des traces de peinture rouge, ocre ou bleu on ne distingue ni scène's ni figures ; il semble cependant résulter d'un examen minutieux qu'au-dessus d'une plinthe de couleur brune se développaient des scènes religieuses en haut desquelles se trouvaient peints des saints auréolés placés sous des arcades trilobées également peintes, et au nombre de seize, qui complétaient et accompagnaient chacune des baies éclairant la chapelle.

Ces saints personnages sont encore faciles à distinguer surtout dans la partie haute du buste. Dans le choeur contre le mur du chevet on aperçoit à droite de la baie (côté ouest) saint Pierre, reconnaissable à sa clef; quant au saint qui se trouve à gauche, il est à supposer qu'il s'agit de saint Paul. Sur chaque face latérale du choeur et des deux autres travées de la nef sont peints quatorze autres personnages auréolés, difficilement déterminables ; cependant on peut identifier avec l'un des Quatre Évangélistes, le saint qui se trouve à droite de la baie, sise du côté ouest du choeur, à cause du livre qu'il tient à la main : il est à penser que les trois autres Evangélistes décorent les murs latéraux du choeur et Ton aurait ainsi vraisemblablement, du côté ouest, saint Jean et saint Marc, et en face, du côté est, saint Mathieu et saint Luc; dans les deux autres travées de la nef sont sans doute représentés les neuf autres apôtres, c'est-à-dire saint André, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Jacques le Mineur, saint Philippe, saint Barthélémy, saint Simon, saint Jude et saint Mathias ; enfin il est à supposer que le seizième personnage est sainte Catherine.

Les couleurs employées sont le rouge, l'ocre et le bleu, qui a tourné au vert par suite de l'action du temps. Ces fresques paraissent contemporaines de la construction de la chapelle, ou à peu près contemporaines ; elles peuvent être datées des premières années du xjve siècle.


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La perte des titres que conservait, sur la chapelle Sainte-Catherine, le Temple de Chalon et que nous avons signalés plus haut est irréparable, aussi trouvons-nous peu de mentions sur ce monument. Nous signalerons cependant quelques procès-verbaux de visites du xvne et du XVIIIe siècle. La première mention de cette chapelle se trouve dans la Pouillé du diocèse de Mâcon .de 1513, publié par Ragut; elle est ainsi conçue : « Beatse. Catharinx Virginis fundata, ordinis Sancti Johannis Hierosolimitani ad collationem preceptoris ordinis : LXXX lib. » Le plus ancien titre est ensuite un article du compte de Ferry Valot, receveur de Temple de Chalon faisant recette en (1549-50) de cinq sols des héritiers de feue Robine Brisselier, veuve de Jean Marranssy, qui devaient chacun, aux fêtes de la nativité de saint Jean-Baptiste, cinq sols sur une maison sise à Chalon à Saint-Jean de Vieux-Maizel pour une fondation faite par Frère Philibert du Perroit en la chapelle Sainte-Catherine de Montbellet.

A partir du xvne siècle d'assez nombreux procès-verbaux de visite nous renseignent sur cette dernière.

Le 20 août 1609, le visiteur Frère Pierre Moillet, religieux de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de la Madeleine à Dijon, s'exprime ainsi « les pans de murs, voûtes murailles et couverture sont en bon état, les portes de chêne sont bien ferrées et fermant à clefs ». En revanche les verrières étaient brisées.

A l'intérieur, l'autel était couvert de deux nappes blanches et d'un tapis de laine grise, agrémenté de franges ; un parement ou devant d'autel de camelot noir garni d'une grande croix de futaine blanche au milieu, et fait à neuf, en complétait l'ornementation.

Une chasuble, une aube, un amict, un calice d'étain doré et sa patène permettaient d'y célébrer les offices divins qui avaient


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lieu régulièrement deux fois par semaine. Des sermons étaient prêches chaque année le vendredi saint et le lundi de Pâques.

Le bon état dans lequel se trouvait la chapelle en 1609 est à retenir lorsque l'on songe à l'état lamentable de la plupart de nos églises rurales à la même époque. L'influence du commandeur de la Bondue, le restaurateur de tous les temples de la baillie de Chalon, s'était fait également sentir à Montbellet.

Une autre visite fut faite en la chapelle Sainte-Catherine en 1662 par Frère Antoine Saladin d'Anglure, chevalier de SaintJean-de-Jérusalem, commandeur de Saint-Jean du Vieil-Astrelès-Nancy sous la commanderie de René de Cherisey. Le procèsverbal qui en fut dressé signale de nouvelles .améliorations dans l'état de la chapelle du temple de Montbellet. L'inventaire alors établi mentionne « deux chandeliers dé bois, un crucifix, quatre vases de faïence, deux coussins de damas blanc, un calice avec sa patène, des burettes d'étain, une bourse et deux voiles de calice, l'un de taffetas à fleurs, un parement d'autel, une chasuble et son étole avec un petit passement d'or et d'argent de Bologne, un missel romain, une aube avec son amict et sa ceinture ». Cette même visite signale aussi « à main droite dudit autel, une image de pierre peinte représentant sainte Catherine ». Le rédacteur du procès-verbal ajoute « 'que la chapelle est bâtie toute de pierre de taille, bien pavée de carreaux et voûtée d'une belle voûte... ayant au surplus reconnu y avoir une cloche assez grosse et cette chapelle être en bon état de maçonnerie, charpenterie et couverture de tuiles plates ».

Les seules réparations, signalées comme étant à faire, sont des travaux à effectuer aux fenestrages qui étaient en partie murés et que le visiteur souhaite voir dégarnir pour y mettre des vitres.

La visite faite, le 24 avril 1694, par Frère Etienne Quarré d'Ali-


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gny et Frère Claude Languet, religieux de l'Ordre de Saint-Jeande-Jérusalem, indique de nouvelles améliorations dues au Commandeur de Miremont-Berrieux. L'inventaire signale un calice, une coupe, une patène, le tout d'argent, sauf le pied du calice qui est à'arquemin doré, deux chopinettes (burettes) d'étain, une clochette de fonte, une chasuble de futaine à fleurs avec son manipule, étole, voile de calice et corporalier, deux corporaux, une pale et un purificatoire, des canons pour la messe, un missel romain en veau noir, doré sur tranche, une aube, deux coussinets de futaine, trois nappes d'autel, un marbre consacré, deux chandeliers de bois, sur un gradin, une Sainte Vierge en relief posée sur le gradin, deux vases de porcelaine, deux tableaux en papier à cadre de noyer et un parement d'autel.

Une autre visite, exécutée en ' 1732 par Frère Antoine de Damas de Marcilly et par Frère Anne Hérard de la Madeleine de Ragny, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, constate de nombreux « améliorissements » faits par le Commandeur de Berbisey. Les chevaliers visiteurs, après avoir entendu « la sainte messe » dans la chapelle, décrivent dans un inventaire le mobilier suivant qui se trouve être sensiblement plus important que celui existant en 1694. Il se composait «d'un calice d'argent dont la coupe était dorée avec la patène, donné par le commandeur en exercice, une autre patène doré avec un étui pour renfermer le calice et la patène, une pale pour couvrir le calice, une statue sur l'autel représentant sainte Catherine, un crucifix de métal, deux chandeliers de même, deux chandeliers de bois, quatre bouquets artificiels sans vases, un missel neuf et un vieux avec un coussinet, trois nappes d'autel, un marbre consacré, un devant d'autel en calmandre 1 rayé, deux chasubles servant pour trois,

1. Calmandre, espèce d'étoffe de laine lustrée d'un côté comme le satin.


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une de satin garni d'un réseau d'argent avec étole, manipule, bourse et voile de calice, la seconde de calmandre rouge rayé dont la doublure qui sert de chasuble est d'un camelot noir avec manipule, étole, bourse et voile pour chacune, quatre corporaux, quatre purificatoires, un tapis de bergame pour couvrir l'autel, un canon, l'évangile et le lavabo, deux aubes, deux amicts, un cordon, deux burettes d'étain et une clochette de fonte ». On disait,' comme de tout temps, une messe par semaine dans la chapelle du Temple de Montbellet.

La dernière visite avant la Révolution date du 9 mars 1767, elle fut effectuée par messire Armand-Joseph de Balathier-Lantage, commandeur de Marbotte, et par Frère Claude Jobert, prieur d'Orge, chancelier du grand prieuré de Champagne. Elle ne nous apprend rien de nouveau sinon que le commandeur de Dyo-Montperroux avait donné une nappe d'autel toute neuve, une clochette,- un canon d'évangile, un lavabo ainsi que deux amicts. Ce même commandeur avait fait reblanchir la chapelle et refaire à neuf la porte de bois.

La Révolution devait bientôt mettre fin à une tradition ininterrompue et la chapelle « Madame Sainte-Catherine », comme l'appelle le terrier de 1719, devait être transformée progressivement en bâtiments d'hébergeage. Cependant en 1794 la chapelle dont nous nous occupons avait été rendue au culte par les habitants de Montbellet eux-mêmes, peu après la chute de Robespierre. Fatigués d'être privés d'église, ils avaient célébré des offices dans l'ancienne chapelle du Temple avec l'autorisation du citoyen Laurencin, officier municipal. Les gendarmes de Tournus, alors chef-lieu de canton de Montbellet, ayant surpris les fidèles chantant les vêpres et constatant que l'autel était garni de cierges allumés, en dressèrent procès-verbal, ce qui eut pour conséquence l'arrestation des


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citoyens Moreau et Laurencin qui furent emprisonnés aux Ursulines à Mâcon. Tous deux furent plus tard libérés, mais Moreau resta longtemps encore sous- la surveillance de la police I.

Cet épisode fut le dernier de la vie cultuelle de l'église du Temple Sainte-Catherine. Au xixe siècle elle fut convertie en cave, en grenier et en colombier et c'est dans cet état peu décent que nous la trouvons encore aujourd'hui.

Cliché Charvct.

TEMPLE SAINTE-CATHERINE

Console avec inscription

(xve siècle).

LA CHAPELLE DE TOUS-LES-SAINTS

Cette chapelle était située aussi dans le Temple Sainte-Catherine, du côté droit de l'autel, extérieurement à l'église dudit Temple 2 mais communiquant intérieurement avec elle.

i. Rameau, La Révolution dans l'ancien diocèse de Mitron, p. 556.

2, Archives de Saône-et-Loire. G. 384, n° 69 : « djiis lad,te g.i;-^ |Sai K


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Ce vocable de Tous les saints n'est, peut-être, pas sans rapport avec la belle décoration picturale de l'église, que nous avons précédemment décrite, et qui consiste on le sait en fresques représentant une longue suite de saints sous des arcades trilobées. , Cette chapelle de Tous-les-Saints bien que « réunie » à l'église du temple ' était tout à fait distincte. Ses fondateurs et ses patrons étaient les seigneurs du château voisin de Grenod 2 et cette fondation avait un caractère à'obiit 3 ; c'était donc une sorte de chapelle seigneuriale, comme celles que l'on voit ordinairement dans les églises paroissiales et qui appartenaient au seigneur du lieu. Cette particularité est intéressante et l'on peut se demander si les seigneurs de Grenod n'avaient pas ce privilège, parce qu'ils avaient été les fondateurs du Temple Sainte-Catherine qui aurait été ainsi créé grâce à un démembrement du fief de Grenod.

Les documents sur cet oratoire sont peu nombreux, les visites de la commanderie par les visiteurs de l'Ordre n'en font jamais mention, ce qui prouve bien qu'elle était la propriété exclusive des seigneurs de Grenod, et que les commandeurs n'y pouvaient prétendre à aucun droit. On voit seulement que ceuxci considéraient d'un mauvais oeil l'existence du droit rival des seigneurs de Grenod, car ils mettaient quelque mauvaise volonté à laisser les chapelains de la chapelle de Tous-les-Saints prendre possession de leur charge, en fermant, par exemple, l'église

Catherine] où il nous a été rapporté que ladite chapelle était placée à l'extérieur de ladite église et au côté droit du sanctuaire. »

i. Mgr Rameau, Les paroisses de l'ancien diocèse de Mâcon (Manuscrit).

Archives de Saône-et-Loire. G. 384, n° 69.

2. Grenod, commune d'Uchizy, château à la famille Méziat, héritière des de Montcroc, de Lavaur (xixe et xvin= s.), de Franc (xvine-xvne s.), de Mince (xvne-xvie s.) qui furent seigneurs de Grenod.

3. Arch. de S.-et-L. G. 384, n° èy.

3


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Sainte-Catherine par où ils devaient passer. C'est ce qui arriva notamment sous le commandeur de Berbisey en 1730 '.

Voici les quelques renseignements que nous avons pu recueillir sur les chapelains :

En 1628, Pierre Bruchet, clerc tonsuré du diocèse de Lyon, était chapelain de la chapelle de Tous-les-Saints au. Temple Sainte-Catherine 2.

En 1662, Jean Bonnet, chapelain du Temple Sainte-Catherine, fut nommé curé de Berzé-la-Ville '.

En 1716, le 17 août, Messire Claude de Franc, seigneur d'Anglure, chapelain, céda le tiers des dîmes que la chapelle de Tousles-Saints possédait à Burgy au curé dudit lieu pour augmenter sa portion congrue 4.

En 1730, le 4 mars, Claude-Joseph Blondeau, curé de Montbellet, fut nommé chapelain par Elisabeth Conte, veuve de François de Franc, seigneur de Grenod-, par Marc-Antoine de Lavaur, ancien capitaine au régiment de Picardie, et par Marie-Anne de Franc, son épouse. C'est Claude Blondeau qui prit possession de sa prébende par « l'attouchement des portes, la chapelle étant fermée par ordre de M. de Berbisey, « commandeur de ladite commanderie s ».

En 1734, le 6 décembre, une transaction intervint entre le susdit Blondeau et messire Clément Guillemin, curé de Burgy,

1. Mgr Rameau, Les Paroisses de l'ancien diocèse de Mâcon (Minutes Gautheron, iv 11.054).

2. Archives de S.-et-L. Fonds du Temple de Chalon, supplément.

3. Mgr Rameau, Les paroisses de l'ancien diocèse de Mâcon (manuscrit).

.4. Archives de S.-et-L. G. 384, n° 60. Cette cession avait été faite pour aider à l'érection- en paroisse de l'ancienne église de Burgy qui n'était encore qu'annexe.

5. Mgr Rameau, manuscrit cité (Minutes Gautheron, 11° 11.054), et: Fonds des Notaires, Chappuis, 1730.


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au sujet de la cession des dîmes, que la chapelle avait à Burgy, faite par Claude de Franc en 1716. Blondeau consentit à confirmer la cession moyennant une rente annuelle de éo livres, payable à la Noël de chaque année, à commencer le 25 décembre

I73S '■

En 1751. Blondeau résigna en cour de Rome la prébende susdite en faveur de Claude-Joseph Blondeau, son neveu et son vicaire, prêtre du diocèse dé Saint-Claude, moyennant une pension de 460 livres 2.

Le 17 septembre 1751, François Pelissot, curé de Mancey, fut nommé chapelain de cet oratoire 3.

En 1785, le 7 novembre, Messire- Jacques Brazey, chanoine de Tournus, fut nommé chapelain de cette même chapelle, improprement appelée Sainte-Catherine, par Ursule-Renée Bergier, veuve de messire Pierre-Marie de Lavaur de Grenod, écuyer, demeurant à Tournus, tutrice de Jean-François de Lavaur, garde du Roi, et par mestre Jacques Dulac, notaire royal à Tournus, maître des droits de Marie-Gasparde de Lavaur 13, fille dudit feu seigneur de Grenod ; le 9 novembre Pévêque de Mâcon accepta la présentation faite et le lendemain Jacques Brazey « revêtu de sa soutane surplis et bonnet carré » prit possession de la chapelle où il succédait à messire François Pelissot, le précédent chapelain décédé 4.

Voici tout ce que nous avons pu réunir sur la chapelle de Tousles-Saints qui n'existe plus aujourd'hui.

1. Archives de S.-et-L. G. 384, n° 60.

2. Mgr Rameau, manuscrit cité (Minutes Gautheron, n° 13.061).

3. Archives départementales, Fonds des Notaires, Chappuis* à Tournus, 1751.

4. Sur les familles de Lavaur, Dulac, Brazey, etc., voir Répertoire des familles notables de Tournus.


36Il

36Il reste à souhaiter que, rachetée depuis peu d'années 1910) à la barre du tribunal civil de Mâcon par un homme de goût, attaché par la gloire de ses ancêtres au culte du passé, M. René Le Grand de Mercey, l'église du Temple SainteCatherine soit rendue tout à la fois et au culte et à l'admiration des artistes et des fervents du moyen-âge '.

Cliché Charvet.

ÉGLISE DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

Colonnette et chapiteau

supportant les nervures de la nef

(xme siècle).

1. On peut cependant regretter que M. de Mercey ait transporté dans son châreau une jolie console provenant du temple, et il est à souhaiter qu'on laisse intacte la chapelle telle qu'elle est aujourd'hui.


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. LA SEIGNEURIE DOMAINE ET CENSIVE DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE

SEIGNEURIE

Les chevaliers du Temple, puis de Saint-Jean, possédaient « la justice haute, moyenne et basse, mère mixte et impère et avaient sujets hommes levants et couchants à Mercey, Thurissey, Marfontaine et Farges qui étaient tenus à faire guet et garde en ladite maison du Temple en temps de guerre et lorsque les sieurs commandeurs ou leurs commis le voudront " ».

Appartenaient encore aux chevaliers du Temple Sainte-Catherine : le droit de lods sur tous les biens vendus en la seigneurie. 2° le droit d'instituer officiers de justice. Nous savons que dans les derniers siècles (xviie-xvme s.) les commandeurs établissaient comme juge de leur terre le bailli de Tournus 2. C'est ainsi que Bonaventure Lorno.t, juge-bailli de cette ville, fut aussi juge du Temple Sainte-Catherine de Montbellet.

3° les dîmes sur les climats ci-après : Longefin, la Pannetière, les Clouseaux, la Charme à MERCEY.

la Condemine de l'Hôpital, le Champ Petit OEuf, la Combe, la Vergée et le Mure-Loron à CHARCUBLE;

la Plante Regnauld à MONTBELLET;

la Grande-Varenne, le Rougeray, la Boulai%e, le Breuil à SAINTOYEN.

4° Un droit de péage au pont de Mâcon, qui était amodié cent cinquante livres par an, au xvin* siècle. Il se percevait à raison de deux deniers parisis par grosse charge et de un denier

i. Terrier de 1719.

2. Sur Bonaventure Lornot (1692-1762), voir Répertoire des familles notables de Tournus, p. 237.


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par petite charge; ceci avait été déterminé par une sentence du 29 juillet 1533 entre les Péageurset officiers 1 du Roi et le Commandeur du Temple.

50 Un droit à une géline par tête d'habitants à la Saint-Martin d'hiver (11 novembre).

6° Un droit de visite sur les chemins royaux à Saint-Oyen, Mercey, Montbellet, la Rivière et Thurissey, suivant un arrêt rendu à Grenoble entre le sieur baron de Montbellet et le Commandeur du Temple, le 20 septembre 1530 '.

DOMAINE

Le domaine direct du Temple, c'est-à-dire exploité par les commandeurs, leurs officiers,commis ou fermiers,se composait:

Des bâtiments situés dans la Basse-Cour et la Cour du donjon du Temple, dont nous avons précédemment parlé ;

2° D'un jardin et d'une terre joignant l'enclos du Temple contenant 5 coupées ;

30 De plusieurs fonds de terre aux lieux dits : La Grange du Temple (8 asnées de blé) ; les broussailles et teppes du champ du Temple (12 asnées) ;

4° De divers prés aux lieux dits : le Pré de la Porte (6 charrées de foin) ; le Pré de l'Étang (8 charrées) ; le Pré île la CombeBeugnon (2 charrées) ; le pré dit Le Grand-Marais (20 charrées) ; le Petit-Marais (15 charrées) ; le Pré du Temple à Vérizet (8 charrées) ; la Grosse-Serve à Mercey et la Combe-Beugnon (1 pose) ;

5° De trois bois taillis : le bois de la Bergerie (100 poses), joignant M. de Grenot, le pré de l'Étang et la censive du Temple; le bois de la Barban (200 poses), joignant les communaux de Fissy de soir dont ils étaient séparés par de vieilles murailles; le bois des Crois (115 coupées), joignant le précédent de vent;

6° Un droit de champoyage appartenant à tous les sujets du

I. Terrier de 1719-1725.


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commandeur sur tous les communaux de Montbellet jusque sur les bords de la Saône et sans « qu'ils soient tenus de ce chef d'aucune corvée ou droit de blairie comme les autres sujets du baron de Montbellet ».

Ce domaine fut aliéné à la Révolution en sa qualité de propriété nationale.

A partir de l'an III il fut procédé à la vente des biens du Temple de Montbellet.

Le 13 ventôse an III fut mis en adjudication quatorze lots provenant, à Montbellet, de l'ordre de Malte (nos 73 e à 749 du registre 78 des ventes de biens nationaux de Saône-et-Loire).

Voici la liste de ces lots :

I n°73-6. Ier lot, Le domaine de Sainle-Cathcrine, consistant en une

très belle maison, etc.. amodié par bail du 25 décembre 1788 pour sept ans au citoyen Bonin de Chalon.

Estimation : 12.000 livres.— Prix d'adjudication : 91..500 livres.

Adjudicataire : le citoyen François Huguet (avec faculté d'élection d'ami).

II n° 737. 2e lot, première partie du pré dit du Grand-Marais.

Estimation : 3.000 livres..— Prix d'adjudication : 43.000 livres. Adjudicataire : Pierre Bertrand, de Montbellet.

III n° 738. 3e lot, deuxième partie du même pré.

Estimation : 3.000 livres. — Prix d'adjudication : 43.000 livres. Adjudicataire : Pierre Moreau, de Montbellet.

IV n° 739. 4e lot, troisième partie du même pré.

Estimation : 3.000 livres. — Prix d'adjudication : 43.000 livres. Adjudicataire : Philibert Gabuteàu, de Gratay.

V n° 740. 5e lot, quatrième partie, du même pré.

Estimation : 3.000 livres. — Prix d'adjudication : 44.000 livres. Adjudicataire : François Huguet.

VI n° 741. 6e lot, un pré dit le Petit-Marais.

Estimation : 3.500 livres. — Prix d'adjudication : 62.000 livres. Adjudicataire : François Huguet.

VII n° 742. 7e lot, la seconde partie du même pré.


4o

Estimation : 3.500 livres. — Prix d'adjudication : 64.300 livres. Adjudicataire : François Bertrand.

VIII n° 743. 8e lot, le Pré de la Porte.

Estimation : 3.000 livres. — Prix d'adjudication : 70.500 livres. Adjudicataire : François Bertrand.

IX n° 744. 9e lot, la Grande-vigne.

Estimation : 3.600 livres. — Prix d'adjudication : 30.500 livres. Adjudicataire : Jean Bouilloux.

X n° 745. 10e lot, le grand champ du Temple.

Estimation : 9.600 livres. — Prix d'adjudication : 58.000 livres. Adjudicataire : Jean Laurier.

XI n° 746. 11e lot, le champ du Temple.

Estimation : 10.000 livres. — Prix d'adjudication : 46.500 livres. Adjudicataire : François Huguet.

XII n° 747. 12e lot, le pré de l'Étang (irc partie).

Estimation : 3.000 livres. —Prix d'adjudication : 80.506 livres. Adjudicataire : François Huguet.

XIII n° 748. 13e lot, la seconde partie du même pré.

Estimation : 3.000 livres. — Prix d'adjudication : 56.000 livres. Adjudicataire : François Bertrand.

XIV n° 749. 14e lot, le Pré en bas du Crot.

Estimation : 2.000 livres. — Prix d'adjudication : 40.900 livres. Adjudicataire : Philibert Lafontaine.

En l'an IV, le 23 fructidor, furent mis en vente les bois de la Commanderie du Temple Sainte-Catherine :

Le bois de Breban (17 coupées) ;

Le bois de la Bergerie (348 coupées) ;

Le Curlil (25 coupées) ;

Le Bec du Crot (87 coupées).. <■

Ils furent adjugés à Pierre-Marie Canot, négociant à Mâcon, pour la somme de 35.163 francs 38 centimes.

En l'an V, le 22 brumaire furent remis en vente le Grand-Marais, le Pelit-Marais, le pré de la Porte et le pré de l'Étang ; ils furent adjugés à Claude Landolphe, aubergiste à Saint-Oyen, et à Claude Laurencin, marchand à Fleurville, associés, pour le prix de 15.931 francs.

La même année, 9 vendémiaire, fut adjugé le pré du Temple à


4i "

Veri\et au profit de Pierre Genty l'Aîné, négociant à Mâcon, pour le prix de 3.520 francs.

Enfin en l'an VIII, le 16 thermidor, le Temple Sainte-Catherine comportant « une très belle maison, consistant en plusieurs chambres, caves, greniers, deux granges, trois écuries, une très grande chapelle et une très belle cour, un jardin et une terre au matin et bise des dits bâtiments contenant en tout trente mesures » fut remis en vente, le précédent adjudicataire étant devenu insolvable.

Estimé 12.000 livres, il fut adjugé définitivement à Anselme Chenaux, moyennant 5.500 livres.

Furent également remis en vente pour la même raison à la même date et adjugé au même Anselme Chenaux le quart du pré du GrandMarais, pour 1.700 francs, le Petit-Marais pour 2.100 francs, le Champ du Temple pour 7.400 francs, une autre partie du même champ du Temple pour 6.000 francs, le pré de l'Étang pour 2.150 francs, le pré du Bas du Crot pour 1.375 francs.

Ce domaine resté en grande partie intact était possédé en ces derniers temps par M. Vittaut, de Saint-Gengoux. Il fut vendu à la barre du tribunal de Mâcon le 7 novembre 1910 à M. René Le Grand de Mercey, propriétaire du château de Mercey, qui le possède actuellement \

CENSIVE 2

La Commanderie du Temple Sainte-Catherine de Montbellet avait un assez vaste territoire sur lequel elle exerçait le droit de justice et percevait en même temps un cens en argent ou en nature (froment, avoine, cire, etc.).

1. Ce domaine avait été acheté par MM. Vittaut-Millon et Charles BouSsinVioliot de M. Louis-Auguste-Clément Perrin, propriétaire à Saint-Cyr, le 19 juin 1885 (Boussenot, notaire à Chalon).

2. Il n'y a pas lieu de donner ici le.sens du mot censive. C'était, on le sait, l'ensemble du territoire où le seigneur percevait un droit appelé cens. L'origine des cens et des censives est trop complexe pour être étudiée ici. V. du même auteur : Le Servage en Bourgogne,


— 42 —

La censive du Temple concordait en l'espèce avec le droit de justice de la Commanderie ; elle s'étendait sur une partie de la paroisse de Montbellet en anticipant un peu sur les villages voisins de Chardonnay, Uchizy, Lugny et Viré, notamment sur les climats suivants :

MERCEY.

Aux lieux-dits : La Barban (bois), le long du bief de Merdasson, le Breuil, le Bois Bonnette, le Champ Bouchard, le Champ du Sauge (vers chez Guichard), le Champ du Temple (vers les Châtaigniers), le Cloux-Nolay, le Colombier (sur le chemin de Mercey au Temple), la Combe, le Creux alias le Cruze, près du bief de Merdasson, les Essarts, les Franchises du Temple (sur le chemin de Mercey à Uchizy), les Follatières, sur Gravaise (près du bief du même nom), la Guillaude, la Longefin, Lys (le bois des), les Marais (Petits et Grands), le Meix Moreau, le Meix Perret, alias Pernette (aux franchises du Temple), le Mignotay, Montfalcon, Mortefontaine (sur un chemin tendant à la Chaussée de la Barban, près de la Communauté des Charmes), les Perrières, les Pannetières (sur le chemin de Mercey à Uchizy), les Petits Prés de la Fontaine, la Rongière, la Sauge, laTeppe Mattay, la Teppe Petitjean, laTeppe Brunet alias le Verger, les Varennes (vers le bois des Lys), alias le Champ Bouchard, la Verchère Perron, le Verger, alias le Violet, le Violet, alias Ez Meures.

MONTBELLET.

Lieux-dits : La Frette, le Paquier-Guillon, la Collonge, le Fourches, en Boissonnatte, en Chataigneray, Vigne-Perron.

SAINT-OYEN 1.

Lieux-dits : en Poiseul, les Vignettes, les Petits Marais, au Travers du Sauge et en Sauge, un plâtre sur le chemin tendant de la Condemine de l'Hôpital à l'Orme de la Croze.

MARFONTAINE.

En pré le bois, la Levée alias en Veron, la Vie des Charrières, au Voisiné, le Meix Agollant, jouxte le bief de Pélicotte, le Sorbier alias en Mallerat, le Grand Champ alias le Carrel.

i. Saint-Oyen, hameau de la commune de Montbellet,


— 43 —

4.

LA RIVIÈRE '.

Lieux-dits : La Verchère-Bourguignon, la Verchère-Chevrot, en l'Ile, en Groisou, al Croisoux, ez Preillions, un moulin.

THURISSEY 2.

Lieux-dits : en Curtelles ou Curtellées (avec maison sur le chemin de Thurissey à la Fontaine du bief), en la Perouzette, vers le gué Chalon, vers le. pré de la Roche, les Plattières, en Haute-Mure, ez Brennettes, en Bief, en les Charmes, en Curbin, en Bouchât.

MIRANDE +.

Lieux-dits : en Pleigne, la Grimaude, es vignes Penon.

SAINT-DIDIER +.

Lieux-dit : en Chapperon.

CHARDONNAY S.

Lieux-dits : en Ronchamp, es Brosses.

UCHIZY 6 et GRENOT.

Lieux-dit : Grenot, es teppes Blanchet et ez Brossières.

VIRÉ 7 et BOULAIZE 8. -

Lieux-dits : La Grimaudière ou La Gemaudière, en Fontenette, à Boulaize, Lali (sur le chemin de Boulaize à la fontaine Saint-Didier), en Breuillon, le Meix Chappuis à Boulaize, en Breullion, Chategneroy.

VERIZET 9.

Lieu-dit : le Pré du Temple.

LUGNY I 0.

Lieux-dits : en Machuron, en Poizat, à Vermillat, en la Prairie, sous les Crets de Vermillat, en Gaudenars.

SAINT-ALBAIN ".

Lieux-dits : le Pré Piffaud (au coin du chemin de Mâcon .à Tournus et de Saint-Albain au Port, côté nord).

1-2-3. La Rivière, Thurissey, Mirande, hameaux de la commune de Montbellet.

4. Sans doute le hameau de l'église Saint-Didier de Montbellet.

5-7-9-11. Chardonnay, Viré, Vérizet, Saint-Albain, communes du canton de Lugny.

6. Uchizy, canton de Tournus.

8. Boulaize, commune de Viré.

Ip. Lugny, chef-lieu de canton de l'arrondissement, de Mâcon.


— 44 —

Lors de l'enquête faite en 1333 par Jean de Paroy juge d'appel de Lyon sur la consistance du revenu des maisons de l'ancien ordre du Temple, les rentes de la censive de la maison de Montbellet consistaient en 6 livres d'argent, 4 bichets de froment,

4 bichets de seigle, 6 bichets d'avoine, estimés 100 sols tournois, 20 gélines, valant 6 deniers pièce, soit 10 sols, 12 livres de cire pour l'usage de la chapelle, 60 ouvrées de vignes, estimée

5 sols de revenu l'ouvrée, soit 5 livres; 40 soitures de prés, estimées, 5 sols la soiture, soit en tout 10 livres; 70 journaux de terres labourables, estimés 2 sols 6 deniers le journal, soit 8 livres, 15 sols, un moulin dont le revenu est estimé

6 bichets de blé, à raison de 6 sols le bichet, soit 36 sols, un droit de dîme sur certains lieux de Saint-Oyen, valant environ 5 bichets de blé commun, estimé 6 sols le bichet, soit 30 sols; 100 journaux de bois dont il était fait usage pour la maison.

D'après la visite de 1662 exécutée sous le Commandeur de Cherizey les cens du Temple Sainte-Catherine se répartissaient ainsi :

Montbellet : argent, 2 livres, 1 solj 1 denier ;

seigle, 1/3 de coupe;

avoine, 1/2 coupe ;

géline, 2. Mercey ' : argent, 13 livres, 5 sols, 4 deniers;

froment et seigle, 1 coupe 1/2 ;

avoine, 20 coupes 1/2 ;

géline, 16;

cire, 2/3 de livre. Fleurville 2 : argent, 5 sols, 1 denier ;

froment, 1 coupe 3/4.

géline, 1 et 1/2.

1. Mercey, commune de Montbellet, canton de Lugny, arrondissement de Mâcon.

2. Fleurville,' commune de Verizet, canton de Lugny, arrondissement de Mâcon.


— 45 -

Buffières ' : argent, 3 sols, 6 deniers ;

froment, 1/3 de coupe. La Rivière 2 : argent, 1 livre, 13 sols, 9 deniers ;

froment, 15 coupes 1/2;

avoine, 3/4 de coupe et i/6«;

seigle, 1 coupe 1/4, i/i8e et 1/24=. Mirande 3 : argent, 6 sols, 9 deniers, 1 obole ;

froment, 5 coupes-1/2, i/i2e et 1/48»;

géline, 2. Thurissey * : argent, 2 livres, 12 sols, 4 deniers ;

froment, 13 coupes 1/2, i/i2eet 1/48';

géline, 5 et 1/3. Sainl-Oyen > : argent, 2 livres, 16 sols, 4 deniers ;

froment, 7 coupes 1/2, i/8e et 1/12";

avoine, 5 coupes et 1/3;

géline, 3 et 1/2;

cire, 3 livres, 3 quarterons et i/i2e. Marefontaine &: argent, 19 sols, 11 deniers ;

froment, 6 coupes, 1/4 ;

géline, 3, 3/4 et 1/6. Burgy '1 : argent, 2 sols, 5 deniers ;

froment, 1 coupe ;

avoine, 1 coupe. Lugny : argent, 10 sols, 3 deniers ;

cire, r/8e de livre. Fissy 8 : argent, 3 deniers.

Uchizy : argent, 1 livre, 18 sols, 2 deniers;

froment, 1/2 coupe, et i/6e. Grenot 9 : argent, 5 sols, 1 denier 3/4 et 1/18 de denier;

froment, 1/4 de coupe. Viré : argent, 12 sols, 3 deniers;

froment, 3 coupes, 1/4;

1 à 6. Tous hameaux de Montbellet.

7. Burgy, commune du canton de Lugny..

8. Fissy, commune de Lugny.

9. Grenot, commune d'Uchizy, jadis de la paroisse de Chardonnay.


- -

avoine, 1/4 de coupe et i/8e ;

seigle, 1 coupe. Saint-Albain : argent, 4 sols, n deniers. Mâcon : argent, 3 livres, 8 sols, 10 deniers ;

froment, 12 coupes ;

cire, 1 quarteron.

Voici, d'autre part, d'après les terriers de 1615, 1686 et de 1719 la liste des censitaires de la Commanderie.

LES BOURGEOIS

1615-1655

Noble Denis Arcelin, ci devant Élu pour le Roi à Mâcon.

Honorable Valentin Siraudin, bourgeois de Mâcon.

Honorable Antoine Olivier, bourgeois de Mâcon.

Noble Jean Galopin, coseigneur de Verizet, à Fleurville.

Honorable Pierre Préaud, bourgeois de Mâcon.

Honorable Guillaume Repay, idem.

Honorable Me Pierre Chesnard, seigneur de Mercey, grenetier pour le Roi.

Me Antoine Chaulmont, notaire à Mâcon, comme héritier des droits de Catherine Daulphin, veuve de Me Philibert Florette, docteur en droit, lieutenant au bailliage de Mâcon en 1549.

M" Michel Privage, bourgeois de Mâcon, fermier général de Lugny.

Me Elemont Caillet, amodiataire du Temple.

1686

Me Antoine Lachard, avocat au bailliage de Mâcon, successeur de Jeanne du Puget, veuve de Me César Gayant.

Sieur Pierre Siraudin, bourgeois de Mâcon.

Noble Daniel Galopin, écuyer et secrétaire du Roi au Parlement de Bourgogne, à Mâcon.

Messire André de Meaux, écuyer, seigneur des Chanaux, à Mâcon.

Demoiselle Claudine Dondin, veuve de sieur Nicolas Préaud, marchand à Mâcon.


— 47 "

Demoiselle Louise Repay, veuve de Me François Dumont, conseiller du Roi, Elu, à Mâcon.

Sieur Antoine Olivier, bourgeois de Mâcon.

Me François Préaud, avocat au bailliage de Mâcon.

Noble Vincent Pèrrier, prévôt de Verizet.

Les Révérendes Mères Gabriel, soeur de Sainte-Anne, supérieure, et les religieuses Ursulines de Mâcon.

Me Jacques Bordet, avocat au bailliage et siège présidial de Mâcon.

Demoiselle Christine Machoud, veuve de messire Antoine Lachard, avocat à Mâcon.

Me Nicolas de Namps, procureur au bailliage de Mâcon.

M. Antoine Maignien, conseiller du Roi au bailliage de Mâcon.

Noble François du Rousset, écuyer seigneur de Marfontaine.

Me Antoine Dumoulin, procureur es cours de Tournus.

Demoiselle Antoinette de Lorme, veuve de Jean-François-Aymon de Montepin, écuyer, seigneur du Petit-Bois-Dortans, demeurant à Uchizy.

Noble Archambaud de Boyer, conseiller du Roi au présidial de Mâcon, seigneur de Mercey.

Médard Choppin, bourgeois, demeurant au Temple Sainte-Catherine, en son nom et en celui des héritiers de Messire Gabriel Siadoux, curé d'Uchizy, défunt.

1.719

Louis Duvillard, marchand à Saint-Oyen (une maison à Mercey).

Mgr Michel Cassagnet du Tilladet, évêque de Mâcon, comme successeur de Daniel Galopin, écuyer (terres à Marfontaine).

Les religieuses ursulines de Mâcon ! (pré à Marfontaine).

Me Philibert Choppin, maître chirurgien à Lyon, successeur de Médard Choppin (le Grand-Marais à Mercey).

Me Pierre Mitoud, notaire à Tournus, comme époux de Marie Amyot (terres à Chardonnay, au lieu dit les Brosses).

Messire Victor-Amédée de La Farge de Péronne, chevalier, baron

1. Un écart de Montbellet (Saint-Oyen) porte encore le nom de Les Ursules,


. — 4» —

de Saint-Huruges ', seigneur de Vaux-sous-Targe 2, Marfontaine, etc.. en sa qualité de mari de dame Claudine Lachard, successeur de Me Antoine Lachard, avocat (terres à Mercey, Thurissey, Saint-Oyen).

Dame Claudine Chiquet, veuve de Me Archambaud de Boyer 3, pour sieur Archambaud de Boyer, son fils (terres à Mercey).

Messire François du Rousset, écuyer seigneur de Marfontaine (maison sise à Marfontaine, lieu dit Le Voisinet).

Messire Emiliand Chapuys, curéd'Igé*, successeur de Me Claude Chapuys, notaire (vigne à Viré, lieu dit laGrimaudière).

Jean Olivier, bourgeois de Saint-Oyen, successeur d'Antoine Olivier (terres à Saint-Oyen, Mercey et Montbellet].

Me Antoine-François Tupinier, Conseiller du Roi, Élu en l'élection du Maçonnais, successeur de Me Jean Tupinier (pré à Saint Oyen).

Me Joseph Copin, chanoine de Mâcon, successeur d'André Demeaux, écuyer, seigneur des Chanaux, à Charnay 5 (pré à SaintAlbain).

Dame Elisabeth Conte, veuve de Jean-François de Franc, écuyer seigneur de Grenot, successeur de Jean de Franc, écuyer (terres à Grenot).

M= Antoine Maistre, notaire à Cluny, en sa qualité de mari de demoiselle Catherine Brunet, successeur de Gabriel Brunet (près à Mercey).

Jean-Baptiste Mazières, bourgeois à Saint-Oyen (terres à SaintOyen).

Dame Claudine Martenne, veuve du sieur Labatty de Lugny (terres à Mercey).

M. Antoine Blanchard, huissier, et Claude Martenne de Lugny (terres à Mercey).

M. Jean-Claude Brunet, bourgeois à Montbellet (bois à Mercey).

Me Jean Martenne, notaire à Uchizy (terres à Mercey).

i. Saint-Huruges, canton de Saint-Gengoux-le-Royal.

2. Vaux-sous-Targe, commune de Péronne.

3. Les de Boyer étaient seigneurs de Mercey.

4. Igé, canton de Cluny, arrondissement de Mâcon.

• 5. Les Chanaux, ancien fief situé à Charnay-lès-Mâcon. V. Perraud, Fiefs et châteaux des environs de Mâcon.


— 49 —

Jean Nazareth d"Uchizy, tuteur de Thomas, Claude, Joachim et Marie, enfants de feu Thomas Nazareth, procureur à Mâcon (fonds à Mercey).

Messire Valentin Siraudin, écuyer contrôleur des guerres, successeur de Pierre Siraudin (fonds à Mercey).

Messire Pierre Bordet, seigneur de Mirande, successeur de Jacques Bordet, avocat (fonds à Mirande).

Pierre Préaud, bourgeois à Saint-Oyen (fonds à Saint-Oyen).

Dame Hélène Bonet, veuve de Me Joachim de Namps, Conseiller du Roi au bailliage de Mâcon, successeur de Nicolas Denamps (fonds à Thurissey).

Arnaud Laplatte, marchand à Mâcon, exécuteur testamentaire de feu Me François Préaud, avocat à Mâcon (fonds à Montbellet).

Me François Choppin, commissaire aux droits seigneuriaux à la Rivière (fonds audit lieu).

Messire Georges Giraud, écuyer, baron de Montbellet, seigneur de Lys ', Saint-Thry. 2, Conseiller à la Cour des monnaies, sénéchaussée et présidial de Lyon (fonds à Saint-Didier et à la Rivière).

MANANTS ET HABITANTS, HOMMES LEVANTS ET COUCHANTS 3.

MONTBELLET.

xvne siècle (1615-1655).

Jean Geoffray, Jean Agolland, Philibert Gauthier, Anastase Gauthier, Guill. Chaumay, Etienne Mazillier, Jacques Garnier, Pierre

1. Lys, commune de Chissey-lès-Mâcon, arrondissement de Mâcon.

2. Saint-Try ?

3. Cette expression d'hommes levants et couchants indique les hommes de condition servile. C'est l'une des nombreuses expressions désignant les serfs. Elle est plus spéciale à la région lyonnaise : V. Le Servage en Bourgogne, p. 83.

Tous les censitaires du Temple ne sont pas hommes levants et couchants, beaucoup, dès le xvne siècle, étaient seulement .justiciables et censitaires, mais de condition franche. On trouve de « hommes levants et couchants » dépendant du commandeur à Mercey, Thurissey, Marfontaine, Senozan, Boye, Farges,

4


— 50 —

Cotessat, Guill. Chaumay (à Montbellet proprement dit), Guill. Dubois, Pierre Dubois, Gaspard Dubois, Anne Dubois, veuve Jacques Dubois, Anastase Dubois, Pierre Dubois.

(1686).

Laurent Mazillière, Etienne Mischaud, Benoît de Lafontaine, Henri Geoffroy, Claude Cordioux, Cl. Bouilloux, Cl. Geoffray, Cl. Bertrand.

xvnie siècle (1719).

Laurent Michaud, Joseph Courdioux, Charles Michaud, Cl. Charpy, Georges Getton, Denis Chevrier, Joseph Godefroy, François et Philibert Godefroy, Antoinette Courdioux, François et Jean Bouilloud, Cl. Moreau, Cl. Delorme, Denis Getton, Jean et Benoît Jacquet, Guill. Michaud, Cl. et Henri Mazillier, Jean Guyonnet, Charles Revel dit Bomby.

MERCEY.

xvin 0 siècle (1615-1655).

Benoît, Nayme, Luc, Jacquet, Aubin et Denis Brunet, Laurent Durand, Cl. Duperray, François Gadel, Noël Fréteau, Cl. Burry, Jean Cordioux, Cl. Michaud, Benoît Duperray l'ancien et le jeune, Jean Dorme, Marie Cordioux, François Large, Jean Delafontaine.

(1686).

Claudine Poiset, veuve de Me Georges Brunet, notaire à Uchizy, demoiselle Françoise Brunet, veuve François Préaud, puis de Jean Martenne, bourgeois à Uchizy, Lazare Martenne, chirurgien à Uchizy, Me Gabriel Brunet, notaire royal à Montbellet, M. Isaïe Regnaud, chirurgien à Tournus, et Philiberte Brunet, sa femme, honnête Pierre Duvillars, maître de la Poste à Saint-Oyen, et dame Jeanne Colas, sa

Au contraire les justiciables -du Temple à Uchizy, Chardonnay, Mirande, Saint-Oyen, la Rivière, Charcuble, Collongette, Fissy, Montbellet, Viré, étaient tous francs. A Senozan tous les censitaires du Temple étaient hommes levants et couchants.


$i

femme, Claude du Perret, cordonnier à Mercey, Louise Mazillière et Philibert de La Tour, Claude, fils de Jean Piccard, Antoine du Perret, Claudine Piccard, femme de Denis Bé, François, Joseph et Henri Burzy, Benoît Burry, Jean Dorme, Clément Freteau, Benoît Brunet, Michel et Claude Perraton, Philiberte Merelle, veuve de Claude Dargaud, Joseph Burnet, Claudine Burnet, Cl. Moreau, Jean Surger, René et Jean Moreau, Claude Moreau, Aubin Moreau, Aymé Rivât, François Moreau l'ancien, Claude Geoffray.

xvme siècle (1719).

Nicolas Courdioux, Pierre Guillon, Jean Gadel, Cl. Dubois, François Burry, Benoît Blanc, Henri Burry, Luc Moreau, Philibert Bray, Henri Moreau, Jean Fretaud, Luc Moreau, Joseph Fretaud, Cl. et Joseph Moreau, Jean Laurencin, Nicolas Burry, Pierre Moreau, Henri et Jean Perratot, Cl. Lamy, Anne Perratot, Philibert Duperret, François Moreau, Philibert Bray, Jean Piccard, Pierre Fretaud, Louis Machuron, Jean Moreau, Joseph Perret, Jean Demigneux.

LA RIVIÈRE.

XVIIC siècle (1615-165 5).

Pierre Guillaume, Boniface, Claude, Antoine et Jean Cordioux, Biaise Bordonnat.

(1686).

Philibert et Joseph Courdioux, Claude Courdioux, Michel Courdioux, Bathélemy Poisat, Denis Vialay, Benoît Bouilloux, François Courdioux, Marie de la Fontaine, Cl. Moreau, Denis Cordioux, François Viala}', Cl. Vialay, Cl. Cordioux, Pierre Cordioux.

xviue siècle (1719).

François et René Courdioux, Henri et Adrien Courdioux, Philibert Viallay, René Courdioux, Cl. Courdioux, Michel Courdioux, Philibert Guichon, François Charp}^ Louis Matheron, Benoît Courdioux, Marie Charp}'.


- $2 -

SAINT-OYEN.

xvne siècle (1615-1655).

Jeanne Dupuget, veuve de-Me César Gayaud, notaire à Saint-Oyen, et de présent épouse de Me Bénigne Laurencin, Pierre Frontier, Benoît Revel, Denis Crolin, Cl. Delafarge, Jean Morlot, Benîgne Boucquin, praticien à Mâcon, Cl. de Bufnères, Cl. Bouchardet, Marie Crolin, veuve de Catherin Rodet, Benoît Delafarge, Guill. Perrin, Jean Dorme, Etienne Picat, Barbe Geton, veuve de Cl. Picat, Cl. de Bufnères, Cl. Picat, Cl. Merel, Louis Soldat, Cl. Tardy, Philibert Guigon, Cl. Jacquet, Guill. Agolland dit Burgat.

(1686)

Claudine Crolin, Jean Crolin, Etienne Crolin, Cl. Jacquet, Benoît Demigneux, Madeleine Fronty, Cl. Merel, Cl. Picard, Jean Lucquet, Nicolas Matheron, Abraham et Cl. Sordat, Benoît Alamy, Louis et Benoît Fronty, Cl. Jacquet, Denis Fronty, Cl. Dubois.

xvme siècle (1719)

François Fournier, Etienne et Michel Bertrand, Cl. Bataillard, Cl. et Denis Luquet, Jean Lhuillier, François Burnet, Henri Gonin, Jean Lhuillier, Anne Rivât, Etienne Piccard, Jean et Joseph Matheron, Jean Dubois, Pierre Bertrand, Cl. Matheron, Cl. Perrin, Jeanne Fronty, Joseph Geton, Cl. et Pierre Courdioux, Cl. Moreau, Jean Guyonnet, Cl. Penillard, Jean Rivât, Pierre Soldat, Jean Crolin.

MARFONTAINE.

xvne siècle (1615-1655).

Philibert Bouilloud, Jean Charpy, Benoît Bouilloud, Cl. Bertrand, Jean Bertrand, Cl. Brunet, Nicolas Dorme, Cl. Bertrand.

(1686).

François et Philibert Bouilloux, Benoîte Michel, Adrien Bouilloux Etienne Bertrand, Claudine Dhorme Jean Bertrand, Cl. Penillard, Joseph et Benoîr Charpy, François Chappuis.


— 53 — xvme siècle (1709).

Georges et Gabriel Charpy-Guittat, Henri Charpy-Puget, Denis Michel, Cl. Bertrand, Cl- Bouilloux, Nicolas -Charpy, Henri Bouilloux, Ant. Demigneu'x.

MIRANDE.

xvme siècle (1615-1755).

Cl. Bouilloud, Jean Dubois, Boniface Simonnet, Benoît Dutillay, Philibert Bouilloud, Jean Pichard, Denis Bouilloud, Guillaume Charpy, Cl. Dutillay, Ant. Dorme, Jean Gadel.

(1686).

Cl. Charpy, Claude fils, Benoît Charpy, Cl. Cordioux, Pierre Symonnet, Marguerite Symonnet, Jacques Bouteloup, Pierre Dubois, Pierre Charpy, Jeanne et Denise Cordioux, Jean Charlet.

xvine siècle (1719).

Pierre et Jean Bertrand, François Charpy, Nicolas Charpy, Denis Baguay, Jean Brunet, Etienne Charpy, Pierre Laurencin, Louis Laurencin, Jean Dumoulin, Jean, fils de Claude Dumoulin, François Bagoud.

THURISSEY.

xviie siècle (1615-1655).

Jean, Olivier et Anastase Ravot, Ant. Courdioux, Benoît Jaguet, François de Lafontaine, Cl. Descolle, Philiberte Dubois, veuve de Philibert Cordioux.

(1686).

Claude Cordioux, François Cordioux, Jean Dubois, Cl. Cordioux, Cl. Choux.

xviue siècle (1719).

Jean Dubois, François Dubois, François Bouillot, Joseph Moreau, Ant. Courdioux, Michel Courdioux, Bénigne Geton.


— 54 — BURGY. xviie siècle (1675-1655) Pierre Ravot, Benoît et Michel Michel.

xvuie sièle (1719).

Michel Guenebaud.

SAINT-ALBAIN.

xvne siècle (1686).

M. André de Meaux (voir les Bourgeois).

VIRÉ.

xvne siècle (1615-1655).

Honnête Jean Chappuis, dit Chapple, procureur d'office de Viré ; Jean Chappuis dit Guery, Denis et Ant. Large, Vincent Chevrier, Jean et Louis Chappuis, Me François Bagay, notaire à Viré ; Jean Bagay, Jeanne Bagua}', femme Cl. Pichet, Denis Millon et Ant. Large, Jeanne Chevrier, femme Denis Cochet, Michel Penillard, de Fleurville ; Pierre Large, Cl. Bagay, Antoinette Bagay, femme Louis Guillaud, Clément Malfray, Nayme Chappuis, François Chappuis, Me Philibert Macloux, ' cordonnier ; Philibert et Anastase Large, Mathieu Gaillard.

(1686).

Benoîte Michel, Benoît Large, Jean Dubuc, Noël Bagay, Catherine Pierre, Aubin Bernard, Jean Chapuis, Jean Chapuis, Cl. Philippes, Cl. et Claudine Micolier, François Chappuis, Me Cl. Chappuis, notaire; M. Emiliand Chappuis curé de Saint-Vérand; Philibert Gondart, Philibert Regnaud, Jean Bernard, Nayme Guillot, Benoîte Bouchardet, François Geton, Jean et Philibert Pichet, Jean Chappuis, Philibert Geton, Jeanne Dubuc, Benoît Guenebaud, Vincent Lambert, Thomas Pichet, Jean et Pierre Lambert, Pierre et Cl. Lambert, Joseph Lestevenon, Simon Malfrais, Denis Bernardet,


— 55 —

Pierre Benoist, Jean Pichet, Pierre Guichardet, Benoît Dumoulin Cl. Bagou, Cl. Moreau, Claudine Charpy.

xvme siècle (1719).

Toussaint Guichard, Antoinette Villier, Jean Villier, Cl. Dubuc, Marguerite Bernardet, Joseph Pichet, François Gondard, Cl. et Denis Moulin, Michel et Etienne Bagay, Jeanne Guichard, Joseph Pichet, Denis Pichet, Denis Pain, Jean et Antoine Gondard, Philibert Guillaud, Philibert Benoît,'Philibert Bagay, Jean Renaud, Joseph et Cl. Pichet, Pierre Lamberet, Benoît Bernardet, Benoît Malfray, Cl. Guignebaud, Anne Philippe, Vincent Guillard,

CHARDONNAY. xvne siècle (1615-165 5).

Pierre Lafontaine, de Grenot; Ant. Duhousseaulx, Cl. Bouillaud, Benoit et Abel Guichard, Me Philibert Goyon, notaire à Chardonnay.

(1686).

Nicolas Coquillard, Jacques Bouillaud, Laurent Bouillaud, Cl. Gaillard.

xviue siècle (1719).

Jean Moiroux, Cl. Chaumois, Barthélémy et Pierre Roux, François Coquillard.

UCHIZY. xviie siècle (1615-1655).

Jeanne Perrusset, Jean Bagout, Etienne Perrusset, Jean et Michel Buisson, Cl. Bouillon, Jean Perrusset, Louis Guerbé, Benoît Delafarge, Denis Cornu, Cl. Borrelier, Martin Buisson, Pierre Bouillon, Pierre Dorme, Romain Cornu, Ant. Perrusset.

(1686).

Guill. Chaumoy, Jean Messager, François Cornu, Cl. Jacquet, Vincent Guerbé, Benoîte Delorme, Jean Perrusset, Philiberte Perrusset, Denis Bouillon, Cl. et Philibert Delafontaine, François filsj^de


- 5é -

Vincent Cornu, Didier Cornu, Pierre et Gilbert Marin, Cl. et François Maréchal, Jean Maréchal, François Mignard, Didier Mignard, Louis et Pierre Chagrin, Benoît et Jean Bouillon.

xvine siècle (1719).

François Chagrin, François Bouchardet, Pierre Marin, François et Ant. Perrusset, Denis Mignard, Etienne et Jacques Delafarge, Cl. Delorme, Jean Boissonnat, Claude Delorme, Jean Boissonnat, Pierre Chagrin, Louis Perrusset, Jean Mignard, Cl. Lafontaine, Jean Chagrin, Denis et Jean Bouillon, Benoît Lafontaine, Marie Bouchardet, Cl. Perrusset, Marguerite Mignard.

MEMBRES ET DÉPENDANCES DU TEMPLE SAINTE-CATHERINE DE MONTBELLET

Le Temple possédait un certain nombre de membres assez éloignés de l'établissement principal ; ces membres paraissent avoir eu pour origine des maisons ou hospices intermédiaires placés sur les principales routes dans les alentours du Temple.

LE TEMPLE DE ROUGEPONT 1.

Le Temple et la Commanderie de Rougepont étaient situés sur la grand'route de Paris à Lyon, près du pont établi sur le ruisseau de Merderie, 'servant de limite entre la Bourgogne et le Maçonnais.

Cette Commanderie du Temple dépendait avant 1313, d'après un document publié par Niepce et conservé dans les Archives du Grand Prieuré d'Auvergne, de la Commanderie du Temple Sainte-Catherine de Montbellet.

1. Rougepont, commune de Sennecey, anciennement de la paroisse de

Jugy-


— 57 —

Le temple de Rougepont possédait aussi une chapelle dédiée à Sainte-Catherine. Après la réunion des biens des Templiers à ceux des hospitaliers de Saint-Jean, le temple de Rougepont fut compris dans la baillie du temple de Chalon ainsi du reste que celui de Montbellet. Cet établissement, qui eut une vie autonome, sera de notre part l'objet d'une étude spéciale.

FARGES 1.

Le commandeur du Temple Sainte-Catherine de Montbellet avait la seigneurie et la justice haute, moyenne et basse sur une portion du village de Farges-lès-Mâcon. Cette seigneurie comportait plusieurs maisons de la rue des Magnins et des fonds dont l'un portait le nom caractéristique de La Maladière. La position de ce domaine du Temple, situé à égale distance de Tournus et de Montbellet, laisse supposer qu'il y existait au xn-r 1 siècle un hospice intermédiaire se rattachant à l'immense réseau d'organisation hospitalière, et policière, jeté par les Templiers sur l'ensemble de la Chrétienté.

Là seigneurie du temple Sainte-Catherine à Farges s'étendait au xvme siècle (terrier de 1719) sur trois maisons de la rue des Magnins, au coin de la route de Tournus à Mâcon et de Farges à la Saône, et sur les finages suivants : la Maladière, le Tronchy 's la Roulette, Guignant alias Guiennante, sur. l'étang du Prieur du Villars, en Charpeudu, la Col-longe alias Boulay.

La visite faite du temps du Commandeur de Chérisey en 1662 signale que le commandeur percevait à Farges :

en argent : 15 sols, 8 deniers, 1 obole et 1/24 de denier ; en froment : 5 coupes et 1/3 ; en géline : 2 pièces.

j. Farges-lès-Mâcon, canton de Tournus, arrondissement de Mâcon,


- 58 -

Voici la liste des censitaires du commandeur à Farges aux xvne et xvme siècle.

xvne siècle (1615-1655).

Bourgeois : Me Jean Pernaton, notaire à Tournus.

Manants et habitants et hommes levants et couchants :

Guillaume Perrin, Louise Perrin, veuve Méchin, Martin Perrin, Bernard Perrin, Pierre Perrusset, Pierre Benoit, Thomas Benoit, Antoinette Bertrand, Catherin et Claude Butillard, Cl. Guichardet, femme Dhuet, Benoît Juillet, Cl. Maistre, François Legrand, veuve Thomas de Beaulne, Benoît Dumas, veuve Pierre David, Ant. Siraud, Martin Perrin, Martin Bonnin, Jean Basset, Hélie Berthet, Cl. Blondeau.

1686.

Bourgeois : Dame Marie-Anne Poulain 1, femme de Messire Julien de Vauborel, seigneur de Digoville et de Graveiers ; Me Gabriel Colas, avocat au Présidial et bailliage de Mâcon; Dame Marie Chaumont, veuve de Mc Gabriel Colas, notaire royal à Mâcon. Manants et habitants et hommes levants et couchants : Philibert Vassot, Pierre Benoist, Charles Martin, Jean Damas, Charles Benoist, Pierre Benoist, Mathieu Benoist, François Benoist, Benoît et Jean Mignard, Marie Perrin, Mathieu Mechin, Cl.-François et Jean Maréchal, François Perrusset, Ant. Benoist, Jean Mignard, Jean fils de Claude Mignard, Jean Perrusset, Thomas Bonin, Jean Perrusset, Aymée Nuzillet, Jean Bouillon, d'Uchizy.

xvme siècle (1719).

Bourgeois : Me Joseph Colas, bourgeois de Farges, successeur de Me Gabriel Colas (maison haute à galerie et dépendances, sise rue des Magnins).

Messire Gabriel Colas, ancien capitaine réformé au régiment de Beard 2, successeur de Me Gabriel Colas (fonds à Farges).

1. Il s'agit de la fameuse Marie-Anne Poulain, marquise de Sertoville, veuve du poète Jean Magnon. Voir Jean Magnon poète et historiographe du Roi.

2. Béard pour Béant.


■ — 59 —

Manants et habitants et hommes levants et couchants. : Philibert et Mathieu Benoit, Pierre Chatillon, Philibert Chatillon, Jean Perrusset, Charles Benoit, Barthélémy Jobredeau, Guy Perusset, Mathieu Perrusset, Philibert Damas, Benoît Vassaud, Pierre Perrusset, Jean et Charles Bonin, Etienne Perrusset, Georges Courdioux.

Il n'existait plus au xvme siècle de domaine direct de la Commanderie à Farges, mais les hommes du commandeur devaient encore le guet et la garde, en cas de guerre, au Temple de Montbellet ,

SENOZAN'

Le Commandeur du Temple de Montbellet avait également une censive et toute justice sur une portion du village de Saint-Pierrede Senozan. Il est probable que ce membre du Temple SainteCatherine avait la même origine que celui de Farges, étant situé à égale distance de Montbellet et de Mâcon, sur le grand chemin de Paris à Lyon.

Un corps de logis, sis à l'angle des chemins de Senozan à la Saône et de Senozan à Saint-Martin-Belle-Roche 2, dépendait de cette censive; celle-ci appartenait en 1719 a Messire Henri Quinot, seigneur du Fresne 3.

La visite faite en 1662 nous apprend que le commandeur percevait deux sols six deniers de cens à Senozan.

Voici la liste des censitaires du commandeur aux xvne et xvme siècles 4. . '

T. Senozan, canton et arrondissement de Mâcon.

2. Saint-Martin-Belle-Roche, idem.

3. Le Fresne ?

4. Nous avons dit qu'à Senozan, tous les justiciables du commandeur étaient hommes levants et couchants. Le cas est unique dans le terrier de la Commanderie.


— 6o —

xvne siècle (1615-1655).

Jean Buyer dit Perrou (maison haute et basse).

1686.

Henri Quinot, seigneur du Fresne, valet de chambre de S. A. Sérenissime Mgr le Prince, époux de Claudine Buyer. Me Claude Philippe, notaire à Senozan. Claude Chaverot, Nicolas et Joseph Grobon.

xvme siècle (1719).

Henri Quinot, seigneur du Fresne (maison haute et basse). Claude et Jean Chaverot.

CHARCUBLE 1.

La censive et la justice, haute, moyenne et basse, qu'avait le Commandeur de Montbellet à Charcuble, devaient avoir également le même point de départ qu'à Senozan et à Farges. Il devait y avoir en ce lieu, situé sur l'ancienne voie romaine de Mâcon à Autun, au col du mont Saint-Romain, un hospice dépendant du Temple de Montbellet. Le nom caractéristique de Condemine de l'Hôpital porté par l'un des finages de la censive du commandeur est particulièrement à noter. Cette justice ou censive s'étendait sur les climats de la Condemine de l'Hôpital, du Champ Petit OEuf, de la Combe, de la Mure Luron.

Voici la liste des censitaires du commandeur à Charcuble aux xvne et xvme siècles.

xvne siècle (1615-1655).

Bourgeois : Noble François Colon, secrétaire de la Chambre du Roi, demeurant à Lugny; Antoine Bruyn, bourgeois à Cluny; François Perrier, cordonnier à Cluny.

1. Charcuble, commune de Bissy-la-Mâconnaise, canton de Lugny,


êl -

Manants et habitants : Jacques Guillemaud, Marguerite Ducarruge, veuve Guillemaud ; Romain Choquier, Guillaume Choquier, Philibert Choquier, Philibert Jousseau, Philibert Putat, Pierre Duchard, .Léonard Corthet, Philibert Putat, Laurent Bernard, Jacques Guillemaud.

1686.

Bourgeois : Me Henri François Giraud, commissaire es droits seigneuriaux à Cormatin.

Manan;s ei aabitants : Benoît et Jean Guillemaud, Jean Rouillot, Benoît Desprès, Jean Choquier, Laurent Choquier, Laurent Courtois, François Choquier, Jean Girardin, Martin Choquier, Martin Libé, Philibert Josseau.

xvme siècle (1719).

Bourgeois : Dame Marie-Françoise du Vernay, successeur de noble François Colon qui avait rendu reconnaissance au xvie siècle à Messire César de La Bondue, alors commandeur (fonds à la Condemine de l'Hôpital et à la Combe).

Manants et habitants : Philibert Jousseau, Philibert Desprès, Cl. Burnet, Cl. Girardin, Noël Guillemaud, Benoît Desprès, Jeanne Grosjean, François Guillemaud, Cl. Choquier, Claudine Girardin, Hugues

Bonain, Jean Desprez, Philibert Guillemaud.

1

BOYE 1.

La censive et la justice du Temple de Sainte-Catherine à Boye avaient la même source que celle de Charcuble dont Boye était une sorte d'annexé. Un hospice à Boye s'imposait, comme nécessité par le relais qui devait se trouver en cet endroit où commençait la grande côte qui monte au col de Charcuble. Boye se trouvait également sur la voie romaine de Mâcon à Autun.

La censive du commandeur s'étendait aux environs de la Tour de Boye, elle comprenait des maisons, ainsi que des fonds

1. Boye, commune de Saint-Gengoux-de-Scissé, canton de Lugny.


— 62 —

situés près de cette tour et sur le chemin de Boye à la fontaine dudit lieu, et sur un climat sis à Saint-Gengoux-de-Scissé au lieu dit Les Condamnes alias les Plantes '.

Voici la liste des censitaires et justiciables du Commandeur à Boye aux xvne et xvme siècles.

xviie siècle (1615).

Martin Sorbier, notaire à Bassy 2.

Jean Berthet, Cl. et Jean Guillemaud, Pierre Loyasse, Gaspard Humbert.

1686.

Noble Claude Buchet, seigneur de Royer 3. Jean Regnaud, prêtre chapelain de Lugny.

François Guillemau, Gabriel Burdeau, Laurent et Cl. Guillemau, Jean et Claude Guillemau.

xviue siècle (1719).

Dame Claudine-Marie Poivre, veuve de Mc Jacques Réty, docteur en médecine à Cluny, successeur de Claude Buchet, seigneur de Royer.

Honnête Jean Regnaud, Cl. Martin, Jean Guillemaud.

LA CHAPELLE DU POIZAT A MACHERON +

Cette chapelle, dont l'emplacement est encore cité en 1615, à Macheron, dans les prés de ce hameau était probablement l'origine

1. M. G. de Leusse dans Bonbon, sa chapelle, ses peintures (Annalesde VAcadémie de Mâcon, 3e série, t. XVII, 1912), signale le culte, dont était l'objet sainte Catherine à Saint-Gengoux-de-Scissé, et la curieuse statue de cette sainte conservée à l'église dudit lieu (p. 466).

2. Bassy, commune de Saint-Gengoux-de-Scissé, arrondissement de Mâcon.

3. Royer, canton de Tournus.

4. Macheron, commune de Lugny.


— 63 —

de la petite censive ou justice que le temple' Sainte-Catherine possédait à Macheron, paroisse de Lugny, et dont dépendaient une grange à Vermilliat ', des près à Macheron au lieu dit la chapelle du Poi%at, des terres aux Chenevières de Fer mil Hat, et aux lieux dits la Pierre sous les Cretset en La Frelle.

Voici la liste des censitaires du commandeur à la chapelle du Poizat.

xvue siècle (1615).

Manants et habitants: Etienne Large et Jean Large de Vermilliat, Noël Vallier, Catherine Renaud de Fissy, Cl. Dumont, Jean et Benoît Large de Collongette.

1686.

Etiennette et Benoîte Symonnet, Cl. Monnard, Jean Large, Charles Guigue, Antoine Large.

xviiie siècle (1719).

André Legrand, Claudine Letienne, Jean Michelet, Ant. Large, Edouard et Cl. Monnard, Charles Guillemaud.

* * *

Disons pour terminer que le Commandeur de Montbellet possédait à Mâcon un droit de péage sur la Saône au pont de cette ville.

1. Vermilliat, commune de Lugny.


- 64HISTOIRE DE LA COMMANDERIE

ET

• DES COMMANDEURS I

LA COMMANDERIE A L'ÉPOQUE DES TEMPLIERS

Nous ne voulons pas nous attarder sur la question de la fondation du Temple de Montbellet dont nous avons déjà dit un mot au sujet de la chapelle. Les précieux sacs, contenant les titres de fondation, encore existant au xvuie siècle, sont malheureusement perdus.

D'après un travail récent Les débuts de VOrdre du Temple en France de M. Victor Carrière, l'ordre des Templiers fut à ses origines, et à cause de son fondateur Hugues de Payns ', une institution essentiellement champenoise qui prit naissance au Concile de Troyes, le 13 janvier n 28; parmi les évêques et les grands féodaux présents, presque tous sont Champenois, mais on relève cependant, parmi les étrangers à cette province, quelques évêques ou abbés bourguignons des pays limitrophes (évêque d'Auxerre, abbé de Citeaux, de Pontigny, de Saint-Etienne de Dijon, de Molesme) ; parmi ceux-ci se trouve un féodal dont le nom est significatif et très intéressant, en ce qui nous concerne, c'est Hugues, comte de Mâcon, abbé de Pontigny. Après ce concile, Hugues de Payns parcourut la chrétienté pour faire du prosélytisme; il alla d'abord en Anjou, en Poitou, puis en Flandre, enfin en Angleterre d'où il revint avec de nombreuses recrues ; les nobles avaient partout, avec enthousiasme, répondu à son appel. En retournant en Terre Sainte, il descendit la vallée du

1. Payns, canton et arrondissement de Troyes (Aubej.


-6-5 -

Rhône avec un important cortège de chevaliers portant le manteau blanc de la'nouvelle milice du Christ.

En Bourgogne, saint Bernard se fit le propagateur de l'ordre naissant avec un zèle enflammé. Aussi l'historien du Temple MANSUET a pu dire au xvme siècle : « A peine sept ou huit ans « s'étaient écoulés depuis la confirmation de l'ordre qu'on le vit « s'étendre prodigieusement. Les donations qu'on leur fit (aux « Templiers) n'étaient pas des terrains incultes ou à défricher, « comme ceux que recevaient les disciples de saint Norbert ou de « saint Benoît, c'étaient des châteaux, des fiefs, des forts, des « bourgades avec leurs appartenances J. »

A quelle époque se place la fondation du Temple SainteCatherine de Montbellet ? Il nous est absolument impossible de donner une réponse à cette question. Tout ce que l'on peut dire sur ce point sont des conjectures.

Le Temple Sainte-Catherine n'est cité, à notre connaissance, par aucun titre antérieur au xive siècle, alors que nous avons des actes mentionnant le temple de Rougepont, dès le début du xme siècle. Le temple de Rougepont était une annexe de celui de Montbellet au moment de la réunion des biens des Templiers à ceux des Chevaliers de Saint-Jean en 1313, mais en 1255 il ne relevait que du Temple de l'Aumusse près de Mâcon.

Pour toutes ces raisons nous estimons, jusqu'à preuve du contraire, que la fondation du Temple Sainte-Catherine est contemporaine de la construction de son église, c'est-à-dire de la fin du xme siècle.

En ce qui concerne les fondateurs on ne peut faire que des suppositions. Faut-il les rechercher dans la puissante famille de

1. Mansuet, ouv. cit., t. I, p. 22.


— 66 —

-Montbellet ? Faut-il les trouver parmi les seigneurs de Grenod qui avaient une chapelle privée dans l'église même du Temple?

Nous ne saurions donner la préférence à aucune de ces deux hypothèses bien que penchant plutôt pour la seconde. A l'appui de la première rappelons en revanche que Frère Jean de Montbellet, commandeur de Launay 1, diocèse d'Autun, figura aux Procès des Templiers (1310-1313).

C'est dans cette période, qui va de la fondation du Temple de Montbellet à la suppression de l'Ordre (1310-14), <lue ^a Commanderie de Sainte-Catherine fut à son apogée. Nous n'avons rien malheureusement ou presque rien concernant cette époque. Nous savons seulement par un texte reproduit par Niepce dans le Grand Prieuré d'Auvergne, p. 217-241, qu'au moment de sa réunion à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, le Temple de Montbellet possédait dans ses dépendances le Temple de Rougepont et des biens à Saint-Oyen, et qu'il dépendait de La Langue et du Grand-prieuré d'Auvergne ainsi que de la baillie de la Commanderie de La Marche \

Peu après la réunion du Temple de Montbellet à l'ordre de l'Hôpital en 1333, il fut procédé par Jean de Paroy, juge d'appel de Lyon pour le roi de France, à une enquête sur la valeur des revenus des biens des hospitaliers de Saint-Jean et plus particulièrement de ceux provenant de l'ancien ordre du Temple.

On peut par cette enquête se rendre compte de l'importance du Temple Sainte-Catherine à l'époque des Templiers, car il est peu probable que ces revenus aient notablement changé entre 1313 et 1333.

1. Launay, commune de Saint-Martin-sur-Oreuse (Yonne).

2. La Marche, commune de Charoux, canton de Chamelles, arrondissement de Gannat(Allier). Niepce, ouv. cit., p. 239.


-é7Voici

-é7Voici de cette enquête concernant Montbellet ' :

C'est la prins de la Maison de Mont-Bellot qui fut jadis du Temple :

Premièrement en rantes de deniers déhues en divers lieux par menues parties : 6 livres.

Item 4 bichez de froment de rante, 4 bichez de seigle et 6 bichets ' d'avoyne qui sont estimez, l'un parmi l'autre, à la somme de 100 sols tornois.

Item 20 gélines, 6 denier la géline, valant 10 sols.

Item 12 livres de cire, qui sont converties pour l'usaige de la chapelle.

Item 60 ouvrées de vigne, l'ouvrée 5 sols, valant 5 livres.

Item 40 soitures de prés, la soiture estimée à 5 sols, valent 10 livres.

Item environ 70 journaux de terres gaynable, le journal 2 sols, 6 deniers, valent 8 livres, 15 sols.

Item pour un molin qui est estimez 6 bichez de blé mouture, le bichet où pris de 6 sols, valent 36 sols.

Item la disme déhu en certain lieu à Saint-Ouein, qui vaut environ 5 bichez de blé commun, le bichet estimé à 6 sols, valent 30 sols.

Item en ladite maison à environ cent journaux de menus bois quj se gastent en l'usage de la maison 2.

II

LA COMMANDERIE A L'ÉPOQUE DES HOSPITALIERS DE SAINT-JEAN

Réunis, après 1313, à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, comme tous les autres biens des Templiers, la Commanderie de Montbellet perdit de son ancienne importance. La disparition de nombreux chevaliers du Temple rendit vacante la plupart des petites commanderies qui furent groupées autour des grandes

1. D'après de Charmasse, ouv. cit., p. 122.

2. De Charmasse, ouv. cit., p. 122.


— 68 -

commanderies de l'Ordre. Mais ces réunions ne se firent pas toujours sans tâtonnement surtout pour certains établissements dont la situation géographique se trouvait placée à limite de la zone d'influence de plusieurs grandes divisions.

Si l'on en croit Niepce dans son Grand Prieuré d'Auvergne ', ce fut immédiatement après la réunion des biens des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean que les temples de la région chalonnaise furent détachés du Grand Prieuré d'Auvergne et de la Langue d'Auvergne pour être rattachés à la Langue de France. Au xive siècle, peu après la Réunion, un différend naquit entre les Langues d'Auvergne et de France au sujet de certains temples sis à la limite des deux Langues; le 30 janvier 1313 (1314 nouveau style) 2 les prud'hommes des grands prieurés d'Auvergne et de France mirent fin au désaccord qui s'était élevé entre les deux Langues. Parmi les échanges qui furent faits, nous devons signaler que la baillie de Chalon-sur-Saône comprenant le Bois Verdenay 3, Sevrey 4, Buxy s, Montot 6, Bissy 7 outre Saône, Rougepont et Montbellet, fut ajoutée au Prieuré de France et détachée du Prieuré d'Auvergne 8. Ces lettres d'accord furent vidimées par le Prévôt de Paris puis par l'Official de Mâcon.

1. Niepce, ouv. cit., p. 212.

2. Niepce, ouv. cit., p. 212-213. Cet acte est reproduit in extenso dans Niepce.

3. Bois-Verdenay, commune d'AUériot, canton de Saint-Martin-en-Bresse.

4. Sevrey, canton de Chalon-Sud.

5. Buxy, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Chalon.

6. Montot, commune de Bissey-s.-Cruchaud, canton de Buxy, arrondissement de Chalon.

7 Bissy outre Saône sans doute erreur de lecture pour Loisy.

8. Voici le passage de la transaction concernant Montbellet et Rougepont.

« Item, au dit Prieuré de France sont adjoutées la Baillie de Chalon sur la


-69 -

Ce document est très important ; il nous explique pourquoi nous voyons si souvent les commanderies de Montbellet et de Rougepont tiraillées entre les Langues d'Auvergne et de France, et entre les baillies de Mâcon (ou de Laumusse) et celle de Chalon.

Niepce se demande pour quelle raison la Langue de France fut représentée par le Grand Prieuré de France dans la transaction dont nous venons de parler, car, dès la fin du xive siècle, nous constatons que la baillie de Chalon dépendait du Grand Prieuré de Champagne, qui était aussi de la Langue de France, mais non du Prieuré de France. Y aurait-il eu un échange postérieur à 1313, entre les Prieurés de France et de Champagne ? Le Grand Prieuré de Champagne serait-il un démembrement postérieur du Grand Prieuré de France' ?

Saône et ses appartenances c'est à scavoir Bois Verdenois, outre la Saône Syry, Buissy-en-Chacort, Monteret, Bissy outre la Saône, Rougepont et Mont bellet. » Il faut lire évidemment Sevrey pour Syry, Montot pour Monteret. Quant à Bissy outre Saône, il ne peut semble-t-il s'agir que de Loisy ou de Lessard qui étaient les deux seuls temples avec Verdenay de la rive d'Empire.

1. Cette baillie de Chalon n'eut pas toujours la même importance ; en 1333 elle comprenait les temples de Chalon, Givry, Buxy, Rully, Montot (à Bisseysous-Cruchaud), Sevrey, Dieu-le-Gard (à Saint-Micaud), Montbellet, Rougepont. Son revenu total était de 406 livres, 9 sols, 4 deniers tournois. Il faut y ajouter les temples sis en Empire (Loisy, Bois Verdenay, etc...), qui ne figurant pas dans l'enquête du juge royal, étaient néanmoins de la baillie de Chalon comme nous l'apprend la transaction de 1313, mentionnée plus haut.

Voici d'autre part la consistance de la même baillie de Chalon en 1698 :

Le temple de Chalon, chapelle et moulin sur bateau ;

2° Seigneurie et maison de Verdenay ;

30 Maison de L'Essard ;

4° Maison de Chaulay ;

5° Maison de Sevrey;

6° Chapelle, maison et seigneurie du Temple Sainte-Catherine ;

70 Chapelle, maison, seigneurie et moulin de Buxy;

8° Maisons et vignes à Givry ;

9° Loisy (où il n'y a point de maison) ;


— 70 —

Le fait que Montbellet fut réuni à la Langue de France et au Prieuré de Champagne explique comment la plupart des commandeurs sont issus de familles bourguignonnes, lorraines ou champenoises ; la raison en est que ces provinces faisaient partie du Grand Prieuré de Champagne de l'Ordre de Saint-Jeande-Jérusalem.

m

LES COMMANDEURS

Nous allons essayer de restituer la liste des commandeurs de Montbellet depuis la réunion du Temple Sainte-Catherine à l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.

JEAN DE TROYES

Jean de Troyes (Johannes de Trecis), d'une famille originaire de la Champagne, était commandeur [proeceptor] du temple de Chalon et aussi de celui de Rougepont (domus de Rubeo-Ponte),

io° Dîmes et domaines de Saint-Loup ;

II° Dîmes de Saint-Moris [enRivière];

12° Le petit domaine de Sevrey ;

130 Le pré de Lux;

140 Le pré de Chalon ;

150 Le droit de langue de boeuf;

16° Les cens sur les maisons de Chalon et du Faubourg;

180 Les cens des terriers des villages de Saint-Moris, Chevrey, Damerey, Prondevaux et Chatenay ; 190 Les bois en coupes réglées ;

20° Les dîmes des tupiniers de Sevrey.

Le revenu total était alors de 4.274 livres.

On remarquera qu'en 1333, bien que la baillie de Chalon comprît les temples situés en Empire (Loisy, Verdenay, etc....), ces temples ne figurent pas dans l'enquête du juge royal, sans doute parce que l'influence royale n'avait pas encore franchi la Saône.

En revanche, on ne trouve plus dans la baillie de Chalon en 1698 Jçs emples de Montot, Dieu-le-Gard et Rully.


7i

ancien membre du temple de Montbellet. Le jeudi avant la Nativité Saint-Jean-Baptiste 1325, il recevait une reconnaissance de cens sur un pré, sis à La Lechère, territoire de Jugy, faite par noble Jacques de Vers à cause de la maison de Rougepont, dépendant de la Préceptorie de Chalon (de do/no Rubei-Ponlis ad breceptoriam cabïlonensem pertinente) '.

On pourrait être tenté à considérer Odon de Branges comme commandeur de Chalon et de ses membres, dont était Montbellet, car il paraît comme chef de la maison de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem de Chalon, le 7 mars 1338, époque où il reçoit une reprise de fief « ad opus Fratris Odonis et aliorum fratrum dicte Domus 2 ». Mais nous croyons pouvoir affirmer qu'Odon de Branges n'était aucunement Commandeur du Temple de Chalon, mais seulement maître delà Maison de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui continua à coexister à côté du temple pendant de longues années après 1313, malgré la réunion sous la même main des biens des deux ordres du Temple et de Saint-Jean.

En effet lors de l'enquête, plus haut citée, du juge royal de Lyon, la maison de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem à Chalon était rattachée à la Commanderie et baillie de Bellecroix > autour desquelles étaient groupées toutes les anciennes maisons de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en Bourgogne méridionale, alors que toutes les anciennes commanderies du Temple étaient réunies autour de la Commanderie du Temple de Chalon-surSaône. Il n'y avait donc pas eu fusion des établissements des deux ordres par le fait de leur réunion dans le patrimoine des hospitaliers de Saint-Jean. Cette fusion ne s'opéra que bien plus tard au cours des siècles.

1. Fonds du temple de Chalon, texte déjà cité.

2. Id.

3. Bellecroix, commune et canton de Chagny, arrondissement de Chalon.


— 72 — LAURENT DE BRETENAY

Laurent de Bretenay (de Bretenayo ') est signalé comme commandeur du Temple de Chalon et de ses membres dès 1356; comme nous savons qu'en 1314 la baillie de Chalon comprenait les temples de Montbellet et de Rougepont, nous avons tout lieu de supposer que ce commandeur de Chalon le fut aussi de Montbellet et de Rougepont ; on le voit figurer ensuite en cette même qualité de commandeur de la baillie de Chalon en 1365 et 1371, mais il était mort avant 1373, époque où son successeur Garnier d'Angeux céda la commanderie de Chalon qu'il tenait, dit-il, de Laurent de Bretenay à l'occasion de son décès. C'est lui qui exigea amende honorable de Jean de Fussey qui avait perçu induement un péage au pont deGrosne 2.

Laurent de Bretenay était originaire de Bretenay, près de Beaune, où les templiers avaient des possessions. Pierre et Simon de Bretenay, chevaliers du Temple, avaient figuré au Procès des Templiers (1313-14) s.

JEAN GARNIER D'ANGEUX 4 .

Jean Garnier d'Angeux, commandeur de Chalon, Prieur de Champagne, paraît n'avoir possédé que peu de temps la baillie de Chalon et s'être démis de cette charge peu après son

1. Bretenay, commune de Beaune (Côte-d'Or). (V. de Charmasse, ouvr. cit.). Voir ausssi Beaune historique et archéologique, par Ph. Voûlery, curé de Pommard, p. 173 et suivants (Société d'Archéologie de Beaune, i9ii,in-8. D'après Courtépée, les commandeurs de Beaune y avaient une maison de campagne (t. II, p. 300).

2. Fonds du temple de Chalon, déjà cité.

3. Charmasse (De), ouv. cit., qui renvoie au Procès des Templiers, t. I, p. 103, et II, p. 268.

4. Peut-être Anjeux, canton de Vauvillers, arrondissement de Lure (HauteSaône),


— 73 —

avènement au profit de Girard de Fouchereulles, par acte du 30 juillet 1373. Cet acte intervint à la suite d'un grave différend entre ces deux personnages, chacun se prétendant à la fois commandeur des Temples de la baillie de Chalon. Alors que Girard de Fouchereulles apportait à l'appui de ses dires une bulle de collation, Jean Garnier d'Angeux, Grand Prieur de Champagne, affirmait que la bulle était nulle car il était auparavant en possession de la Commanderie depuis le décès de Laurent de Bretenay, dernier commandeur en exercice, et qu'il avait même fait acte essentiel de ses fonctions en installant et déléguant à sa place comme commandeur de Chalon, un frère du Temple, le chevalier Girard de Bretenière. Les frères de l'ordre s'étant interposés, il intervint une transaction par laquelle Girard de Fouchereulles céda ses bulles à Jean Garnier d'Angeux qui lui remit en revanche la Commanderie de Chalon et ses dépendances en y ajoutant même la maison de Bretenay qui relevait de la baillie de Beaune. Il est à croire que dans la suite Girard de Fouchereulles délégua à nouveau comme commandeur Girard de Bretenière que nous verrons faire acte de commandeur à plusieurs reprises et en porter le titre.

L'acte qui mit fin à la compétition des deux commandeurs fut passé à Langres, au Temple delà Madeleine, en présence de Philibert de Fussey, seigneur de Rochefort, Frère Thomas de Berguettes, Simon de Voulaines, Simon de Tannay, Jean Côte, écuyers, et Etienne d'Aignay, clerc.

GIRARD DE FOUCHEREULLES '

Girard de Fouchereulles devint commandeur de Chalon et de ses membres à la suite de la démission à son profit, le 30 juillet

1. Archives du Temple de Chalon (couverture d'un compte autrefois coté H 505).


— 74 —

13.73> de son prédécesseur Jean Garnier d'Angeux l. (Voir plus haut.)

GIRARD DE BRETENIÈRE

Girard de Bretenière, alias de la Bretenière (de Bretenarid), que certains inventaires des xvne et xvme siècles appellent par erreur Girard de Bretenay, fut commandeur de Chalon et de ses membres dès avant 1373, date à laquelle il avait été délégué dans ces fonctions par Jean Garnier d'Angeux; on le voit figurer ensuite en 1384, 1385, 1391, 1395, 1-396, 1401, 1402, 1405 et 1406. Souvent du reste les anciens inventaires du Temple de Chalon ont confondu Laurent de Bretenay et Girard de Bretenière, ayant ignoré l'existence, entre ces deux commandeurs, de Jean Garnier d'Angeux et de Girard de Fouchereulles.

Girard de Bretenière paraît originaire de Bretenière 2, diocèse de Chalon. Hélie de Bretenière fut maire de Dijon en 1357.

D'après l'abbé Rameau ', dans son manuscrit sur les établissements religieux du diocèse de Mâcon, à l'article consacré à la Commanderie de Mâcon de l'ordre de Saint-Jean, située dans l'île Saint-Jean en face de cette ville, Pierre de Lième, alias de Liesme,aurait été commandeur de Mâcon et de Mercey en 1395 (7 février).

Michon, dans son inventaire de la série GG, layette 160, donnant l'analyse du titre auquel fait allusion l'abbé Rameau, écrit aussi Pierre de Liesme, commandeur de Mâcon et de Milleseys (Mercey).

Si l'identification de Milleseys avec Mercey était exacte, se

1. Bretenières, canton de Genlis, arrondissement de Dijon (Côte-d'Or).

2. Bretenay, commune de Beaune (Côte-d'Or).

3. Abbé Rameau, Maisons religieuses du diocèse de Mâcon (manuscrit appartenant à l'Académie de Mâcon).


poserait une question des plus troublantes, car nous concevons mal que le Temple Sainte-Catherine de Montbellet, alias de Mercey, qui fut attribué à la Langue de France et à la baillie de Chalon par la transaction de 1314, plus haut citée, et que nous voyons d'autre part figurer dans cette même baillie en 1333, lors de l'enquête du juge royal de Lyon, et au début du xve siècle, dans les comptes du Receveur du Temple de Chalon, ait échappé quelque temps à la baillie chalonnaise pour être rattaché au Temple de Mâcon.

Ceci aurait pu toutefois s'expliquer pour des raisons de convenances personnelles, comme celles qui motivèrent sous les commandeurs Garnier d'Angeux et Girard de Fouchereulles la réunion momentanée de la maison du Temple de Bretenay à la baillie de Chalon, bien qu'elle dépendit normalement de celle de Beaune.

Mais, malgré l'autorité qui s'attache aux travaux de l'abbé Rameau et de Michon, nous croyons devoir contester et la lecture et l'identification faite par ces deux excellents érudits.

Il est tout d'abord peu croyable que Milleseys ait pu jamais être une forme de Mercey; d'autre part il ne semble pas douteux que la lecture Milleseys soit fautive et qu'il faille lire Nulleseys \ Or Nullesey est évidemment le nom du Temple bien connu de Nuglisois, commune de Montagny-sur-Grosne, qui était un membre de la Commanderie de Mâcon. Tout s'explique alors facilement avec cette,lecture, puisque normalement le commandeur de Mâcon devait l'être aussi de Nuglisois.

Pierre de Lieme ne fut donc jamais commandeur du Temple Sainte-Catherine de Mercey.

1. Nuglisois, commune de Montagny-sur-Grosne, canton de Matour. M. Goyat (Ann. de S.-et-L., 1900, p. 317) a corrigé l'erreur faite par Niepce et Chavot qui identifiaient Nuglisois avec Nuzillet, commune de Saint-Pierrç)e-Vieux,


- - HUGUES D'ARCY

Hugues d'Arcy (de Arceyo), prieur de Champagne, fut commandeur des baillies de Chalon, Pont-Aubert *, Avalleure % Bellecroix ' ainsi que des temples de Lorraine *, de Burres-lesTempliers s, d'Espailly 6 et de Beaune " ; il le fut également de Montbellet, comme nous l'apprennent les comptes de la Commanderie de Chalon, qui vont désormais figurer régulièrement dans les Archives du Temple, et qui seront la principale source historique que nous utiliserons.

Malheureusement, si ces comptes donnent d'abondants détails sur les temples de Chalon, Buxy, Sevrey, etc., il n'en n'est pas de même sur le temple de Montbellet; en effet celui-ci, sans doute à cause de son éloignement, avait été amodié à long bail à un prêtre séculier, Messire Philippe-le-Bon 8, qui administrait le Temple Sainte-Catherine, assurait le service religieux et perce- ' vait les revenus à charge de payer annuellement au Commandeur de Chalon, qui l'était aussi de Montbellet, une somme annuelle, qui a varié selon les époques, mais qui était de 18 florins en 1431.

Des dépenses furent alors engagées pour réparer les bâtiments du Temple Sainte-Catherine, qui étaient à la charge du Comman1.

Comman1. canton d'Avallon (Côte-d'Or).

2. Avalleure, déjà cité.

3. Bellecroix, déjà cité.

4. Lorraine, sans doute les temples de la baillie de Metz.

5. Burres-les-Templiers, arrondissement de Chatillon-sur-Seine (Côted'Or).

6. Espailly, commune de Courban, arrondissement de Châtillon-sur-Seine.

7. Beaune (Côte-d'Or).

8. Messire Philippe le Bon est donné, à plusieurs autres reprises dans les comptes de 1428-29 et 1429-30, comme demeurant à Bellecroix. Il était amodiataire de Montbellet pour une période de six années allant de 1425 à 1431.


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deur de Chalon ; c'est ainsi que le receveur de cette baillie versa 3 florins, 7 gros au susdit Philippe le Bon pour amener de la lave pour recouvrir la grande saule de la Commanderie de Montbellet ; une autre somme de 9 florins, 10 gros, 2 blancs fut également versée par le même receveur pour restaurer la grange de Montbellet et la couvrir de paille (1430).

Hugues d'Arcy était commandeur de la baillie de Chalon dès 1421 ; il paraît à nouveau en 1429, époque où le Receveur du temple de Chalon, Frère Jean de Nuys, lui rendait son compte annuel, en présence de Liebaud de Lugny et de Nicolas de Lafons, commandeurs d'Avalleure et d'Uncey ', Pierre Cornot et André du Pin, notaires publics à Chalon. En 1430 il avait déjà fait place à Jean de Vienne.

On peut' se demander toutefois si les deux commandeurs qui vont suivre, Jean de Vienne et René Pot, ne tenaientJpas leur charge d'Hugues d'Arcy, qui leur aurait délégué ses droits sur la commanderie de Chalon à titre précaire, cette façon de procéder étant assez dans les habitudes de l'Ordre, comme nous venons de le voir; c'est ainsi que fit plus tard, nous le constaterons bientôt, un autre commandeur de Chalon, Jean de l'Estouf-Pradines, en ce qui concerne Montbellet. Ce qui nous laisse supposer qu'il en fut ainsi, c'est que nous retrouvons, en 1461, Hugues d'Arcy, Drieur de Champagne, qualifié à nouveau de commandeur de Chalon. Ce personnage mourut avant 1462, car dans le compte de 1461 Hugues d'Arcy paraît pour la dernière fois comme commandeur de Chalon ; l'année suivante (1462) il est mentionné comme décédé. L'un des derniers actes de son administration fut une procuration passée pour recevoir le compte de la

1. Uncey-le-Franc, canton de Vitteaux, arrondissement de Semur (Côted'Or).


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baillie de Chalon, qui fut dressée, le 17 juillet 1428, par un notaire de Liège.

De nombreuses familles nobles du nom d'Arcy ont existé au Moyen Age ; il est difficile de savoir de laquelle est issu notre commandeur, il est à supposer toutefois qu'il appartenait à l'illustre famille bourguignonne de ce nom, originaire d'Arcy-surCure ', et qui a fourni de notables personnages à la Bourgogne et à la France, notamment Josselin d'Arcy, bienfaiteur de l'abbaye de Rignyen 1147, Jean d'Arcy, évêque de Mende (1331), d'Autun(i333), de Langres (1342), Hugues d'Arcy, évêque deLaon (1340), archevêque de Reims (1352), l'un des fondateurs à Paris du Collège des Trois évêques ou de Cambrai 2.

JEAN DE . VIENNE

Jean de Vienne paraît comme commandeur du temple de Chalon et de ses membres dès 1430 ; on le voit figurer à nouveau en la même qualité en 1436, 1441 et 1451 ; nous avons vu qu'il avait dû recevoir cette commanderie par une sorte de subdélégation du titulaire, Hugues d'Arcy 5.

Jean de Vienne descendait d'une des plus illustres familles de la Bourgogne, issue de la maison d'Antigny et de celle des comtes de Vienne et de Mâcon. Cette famille se partagea en, au moins, huit grandes branches parmi lesquelles nous citerons celle de

1. Arcy-sur-Cure, en Auxerrois, canton de Vermenton, arrondissement d'Auxerre (Yonne).

2. Voir les Hôtels et Collèges bourguignons du Quartier latin (An. Académie de Mâcon, t. XI, 1906), p. 396.

3. C'est à peu près à l'époque de Jean de Vienne que se rapporte la console qui a été transportée de la chapelle Sainte-Catherine au château de Mercey, et qui porte l'inscription FRATER JOHANNES DE LIRAS accompagnant la croix de Malte ^. Quel était ce personnage ? Reçut-il la Commanderie de Montbellet du Commandeur de Chalon, comme plus tard Jean de Pradines, c'est que nous n'avons pu établir.


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Sainte-Croix en Bresse louhannaise, celle de Pymont près de Tournus '.

Les de Vienne portaient pour armoiries : de gueules à l'aigle d'or, armé d'azur.

RENÉ POT

René, alias Régnier, Pot fut commandeur du temple de Chalon et de ses dépendances dès 1458; il l'était encore en 1491, ce qui fait supposer qu'il atteignit un âge avancé; on le voit figurer notamment dans des actes de 1458, 1469, 1470, 1473, 1477, 1480, 1481, 1484 et enfin 1491.

Dans le compte (1489-90) qui lui fut rendu par Frère Jean Pasquier, religieux de l'Ordre de Saint-Jean, receveur de la baillie de Chalon, il n'est pas fait mention du temple de Montbellet ; on y voit seulement figurer un certain Bertereaul de Montbellet, qui payait un cens au commandeur pour le cellier qu'il possédait devant le jeu de Paume du temple de Chalon.

En 1460-61 le commandeur de'Bordeaux procéda à une visite de la baillie du temple de Chalon.

Signature du Receveur Frère JEAN PASOJJIER

de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem Receveur de la baillie de Chalon (xve siècle).

. 1. Le Père Anselme, t. IV, p. 794; La Chenaye-Desbois, t. XIX, p. 711.


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René Pot appartenait à une vieille famille de Bourgogne qui a fourni des maîtres, des commandeurs et tant de chevaliers à l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qu'elle en reçut le surnom de Pot de Rhodes. Ce sont les Pot qui fortifièrent le château de la Roche-Nolay qui prit dès lors le nom de la Roche-Pot '. Le célèbre Philippe Pot, grand sénéchal de Bourgogne sous Louis XI et Charles VIII (1428-1494), était issu de cette maison qui s'éteignit dans les Montmorency 2.

Les Pot portaient comme armoiries :

d'or à lafasce d'azur, au lambel de gueules de trois pièces 3.

Signature du Commandeur RENÉ POT (xve siècle).

JEAN DU CHATELET

Ce commandeur de Chalon-sur-Saône et de ses dépendances, parmi lesquelles figure Montbellet, n'est signalé [que par l'abbé Vertot 4, en l'an 1500, dans son histoire de l'Ordre de Malte.

Les du Chatelet étaient issus de la très illustre maison des ducs de Lorraine. Une des branches de cette famille s'établit en Bourgogne où elle posséda les seigneuries de Til-Châtels, Bourberain 6, Véronnes -, etc..

1. La Rochepol, canton de Nolay, arrondissement de Beaune (Côte-d'Or).

2. La Chenaye-Desbois, t. XVI, p. 211.

3. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. XVI, p. 211.

4. Abbé Vertot, ouvrage cité ; Beaune et d'Arbaumont, Armoriai.

5. Til-Châtel, canton d'Is-sur-Tille, arrondissement de Dijon (Côte-d'Or).

6. Bourberain, canton de Fontaine-Française, arrondissement de Dijon.

7. Véronnes, canton de Selongey, arrondissement de Dijon.


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Les armes de ce commandeur étaient d'après l'abbé Vertot : « d'or à la bande de gueules, chargée de trois fleurs de lys d'argent » *.

ÉLIE DU BOIS

Elie du Bois, grand prieur de Champagne, fut commandeur du temple de, Chalon et de ses membres en 1505. Il paraît dans une sentence de Pierre de la Genestoye, licencié en lois, conseiller du Roi, lieutenant de noble Messire Jacques d'Esguilly, seigneur de Fontaines 2, conseiller et chambellan du Roi, gruyer de Bourgogne, rendu au sujet du droit possédé par la Commanderie de Chalon, de prendre du bois dans les forêts de la Comté de Chalon pour toutes ses « nécessités ».

Nous verrons qu'Elie du Bois avait délégué, comme commandeur de Montbellet, noble Frère Philibert du Perroit, receveur de la baillie de Chalon.

Trois familles nobles du nom de du Bois existaient en Champagne et une en Lorraine.

PHILIBERT DU PERROIT

Philibert du Perroit fut commandeur de Montbellet dès avant T505, époque où il paraît en cette qualité dans la sentence plus haut citée. Il ne resta pas commandeur de Montbellet jusqu'à sa mort car on le voit, bien longtemps avant son décès, remplacé dans ces fonctions par Jean de Pradines. Il les cessa sans' doute à l'avènement de Jean de l'Estouf à la Commanderie de Chalon, et devint ensuite comm.mdeur de Rougepont. Il est vraisemblable que Philibert du Perroit avait été nommé aux

1. Fontaines, peut-être Fontaines, canton de Chagny (Saône-et-Loire). Sur les d'Eguilly, voir ce qu'en dit Courtépée (édition de 1848), t. IV, p. 65.

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fonctions de commandeur de Montbellet par Elie du Boisj mais seulement jusqu'à la mort, ou la cessation des fonctions de ce dernier, ou peut-être pour une durée de cinq années '.

JEAN DE L'ESTOUF-PRADINES

Jean de L'Estouf-Pradines fut commandeur du temple de Chalon et de ses membres dès avant 1515 ; on. le voit figurer ensuite en cette qualité en 1526, 1529, 1530. Il était en même temps commandeur de la Romagne ', où il résidait, et de Ruetz 5.

Dans le compte qu'il reçut de Philibert du Perroit, en 1516, on voit que le temple de Montbellet était amodié à Pernet Brunet, moyennant 210 livres tournois par an.

Jean de l'Estouf, comme nous l'avons vu, résidait à la Commanderie de la Romagne et le receveur de la baillie de Chalon, Philibert du Perroit, faisait en réalité les fonctions de commandeur sans en avoir le titre ; il tenait cependant minutieusement son maître au courant de ce qui se passait dans les diverses dépendances de la Commanderie de Chalon en lui adressant des estafettes à la Romagne. C'est ainsi qu'en 1526, un meurtre ayant eu lieu à Montbellet, Philibert du Perroit envoya sans délai un homme à la Romagne, pour tenir au courant le commandeur, et lui paya 32 sols tournois pour son déplacement.

Notre receveur avait d'autres occasions de communiquer avecjean.de l'Estouf, c'était en l'approvisionnant. Ainsi, en 1526, il acheta par ordre deux boeufs, l'un à la foire de Tournus,

1. Les commanderies étaient généralement données à vie, cependant quelquefois elles étaient attribuées au titulaire pour une période de cinq ans renouvelable (Niepce, Le grand prieuré d'Auvergne, p. 6^).

2. La Romagne, commune de Saint-Maurice-sur-Vingeanne, arrondissement de Dijon.

3. Ruetz, commune de Gourzon, canton de Chevillon, arrondissement de Wassy (Haute-Marne).


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l'autre à celle de Buxy, qu'il envoya à la Commanderie de la Romagne, qui lui en tint compte pour la somme de ni livres.

Plus fréquents sont les envois de fromages de Bresse dont le Commandeur de l'Estouf paraît avoir été très friand.

Celui-ci déléguait fréquemment des membres de sa famille à Chalon pour inspecter ou surveiller ses temples de Bourgogne et de Bresse, c'est ainsi que nous voyons Regnaud et Jean de Pradines venir au Temple de Chalon en 1527 et en 1529 ; Mgr du Ponson alias du Poinson ", frère de Jean de Lestouf, parait dans cette ville en 1528 et visite la commanderie. Enfin le commandeur lui-même y allait quelquefois en personne ; c'est ainsi que le 22 août 1528 il vint avec son frère et le Commandeur de Saint-Maulme 2 convoyer le Révérendissime Grand-Maître, qui passait par Chalon.

Il y avait séjourné déjà l'année précédente, pour la Saint-Vincent, 1527, et avait fait le voyage par la voie de la Saône.

C'est sans doute à l'occasion du passage du Grand-Maître à Chalon qu'il obtint le titre de Commandeur de Montbellet pour un de ses parents, Jean de Pradines, auquel il délégua le Temple Sainte-Catherine ; à la même époque et sans doute pour donner une compensation à Philibert du Perroit qui avait été Commandeur de Montbellet, avant son avènement, celui-ci fut nommé Commandeur de Rougepont.

On voit ainsi qu'au xvie siècle fut rétabli à deux reprises différentes l'individualité des Commanderies de Montbellet et de Rougepont.

La maison de L'Estouf était une très importante famille de Bour1.

Bour1. canton de Fayl-Billot, arrondissement de Chaumont (HauteMarne), l'un des fiefs de la maison de Pradines.

2. Saint-Maulme, ne serait-ce pas Saint-Maulvis, Commanderie de l'Ordre de Malte (Somme). c.


_84gogne,

_84gogne, d'après Arcelin ' et Niepce 2, aurait pour origine les Tel-Dufo du royaume de Naples ; le premier qui aurait fait souche en France serait Guillaume de l'Estouf (xive siècle). La ligne directe s'est éteinte au xvie siècle avec Louis de L'Estouf, seigneur du Rousset et d'Ailly. On connaît sept branches principales de cette famille ; l'une d'elles posséda le fief de Sirod 3, en Maçonnais. Le premier seigneur de Sirod, de la famille de Lestouf, fut Guillaume de Lestouf, seigneur de Poinson, Poicenot *, Menaible et Sirod, qui épousa, en 1516, Jeanne de Saint-Romain, fille de Claude de Saint-Romain, seigneur de Sirod, et de Mairie Pot.

Jacques de L'Estouf, second fils de Guillaume, seigneur de Pradines J, fut le chef de la branche des seigneurs de Sirod éteinte au xvne siècle.

Les de L'Estouf-Pradines, d'après Niepce, ont donné quelques personnages célèbres parmi lesquels il cite notre commandeur, Jean de l'Estouf-Pradines, Commandeur de Chalon ; Claude de L'Estouf, tué au service du roi en 1652, et Pierre de L'Estouf, qui perdit la vie à la bataille de Senef 6, le 10 août 1674.

Les de L'Estouf-Pradines portaient comme armoiries :

■écartelé au 1 et 4 d'or, à deux chevrons de sable, au lambel de gueules, qui est L'Estouf ;

au 2 et 3, écartelé d'argent et de sable, à la bordure engrelée de gueules, qui est Pradines..

1. Arcelin, Indicateur héraldique, p. 236.

2. Niepce: de Lestouf, Recueil de titres sur cette famille avec une introduction par Niepce, Ms Archives de Saône-et-Loire, série E. sup.

3. Sirod, commune de Flagy, canton de Cluny, arrondissement de Mâcon.

4. Poincenot, canton d'Auberive, arrondissement de Langres (Haute-Marne).

5. Pradines, canton de Saint-Symphorien-de-Lay, arrondissement de Roanne.

6. Senef (Hainaut).


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' Support : deux vieillards vêtus de long.

Cimier: un vieillard à demi-corps appuyant sa main sur un bois de daim qui accompagne le timbre.

Les de L'Estouf possédaient des fiefs en Maçonnais, Audour % Sirod et Hurigny 2.

D'après l'abbé Vertot, le commandeur de Chalon, Jean de l'Estouf-Pradines, portait seulement les armes de Pradines plus haut décrites. C'était un valeureux chevalier car, alors qu'il était commandeur de Chalon, il perdit un bras au siège de Rhodes en 1522 3. .

JEAN DE PRADINES

Jean de Pradines, parent du précédent hospitalier, fut commandeur de Montbellet seulement, à partir de 1530 ; il paraît plusieurs fois avant cette date comme simple chevalier dans les comptes de la baillie de Chalon. Après sa nomination il fit à Montbellet sa résidence habituelle et représenta souvent à Chalon Jean de L'Estouf.

Jean de Pradines administrait lui-même sa commanderie et l'amodiation régulière de celle-ci à un prêtre, ou à un bourgeois, prit fin.

Les nominations successives de deux commandeurs particuliers à Montbellet au début du xvie siècle, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de deux cents ans, ne furent pas simplement motivées par des raisons de famille ou d'amitié qui poussaient les commandeurs de Chalon à caser un parent ou un bon serviteur, mais peut-être aussi par des difficultés, qui étaient nées entre les

1. Audour, commune de Dompierre, canton de Matour.

2. Hurigny, canton de Mâcon.

3. Abbé Vertot, .ouvrage cité, t. VII, p. 380.


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chevaliers de Saint-Jean et le baron de Montbellet, qui avait sans doute profité de l'éloignement des commandeurs pour usurper les droits du Temple Sainte-Catherine.

Jean de Pradines, étant sur place, fut tout désigné pour mettre fin à ce conflit, il le fit en 1530, époque où Mgr de Poinson et Philibert du Perroit signèrent avec le baron de Montbellet' (un sire de Lugny) un arbitrage qui mit fin au litige.

Entre temps Jean de Pradines surveillait l'administration de la baillie de Chalon ; en 1530 on le voit porter l'argent du trésor de l'ordre, la même année il s'occupe, sur la délégation du commandeur de L'Estouf, à vendre les graines de la Commanderie de Chalon; en 1531 il fait habiller, sur l'ordre du même commandeur, un certain Antoine Le Pycard, « d'une robe et de chausses neuves pour l'envoyer à Mgr de Triquetaille ». On le voit enfin s'occuper de sa propre commanderie, négocier des ventes de grains et de bois, recevoir des marchands, faire mettre des serrures aux caves de Montbellet, etc..

Jean de Pradines décéda le 3 février 1534 (1535, nouveau style) à Montbellet, et y fut inhumé le 5 février suivant, comme le constata Ferry Valot, receveur du Temple de Chalon dans le compte qu'il rendit, la même année, au commandeur Calais de la Barre, qui était Commandeur de Chalon et du Temple SainteCatherine à Montbellet. Oddot Blanchot, son serviteur, et Phi1.

Phi1. d'après Perraud, Seigneurie et châteaux des environs de Mâcon, ' Mâcon, Protat, 1912, p. 267-268, comment le fief de Montbellet échut aux de Lugny. Au début du xvie siècle, la baronnie de Montbellet appartenait à Gaspard de Montregnard, mort avant 1513 ; la fille de ce dernier, Eugénie de Montregnard, épousa en 1513 Antoine II de Lugny, seigneur d'Igé et Flacé. Ce dernier ne laissa qu'une fille Philippe de Lugny qui épousa Guillaume, fils de Guy de Maugiron, qui devint baron de Montbellet en 1550. Comme Antoine II de Lugny ne mourut qu'après le 28 septembre 1536, c'est lui qui traita avec le coninjimdeur,


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lippe Brunet, son procureur, remirent au receveur Valot 27 livres provenant de sa succession, tant en argent qu'en graines, laissées par le défunt en la Commanderie de Montbellet. D'autre part le receveur paya 11 livres, 4 sols pour la dépouille de ce commandeur.

A la suite de la mort de Jean de Pradines, la commanderie fut réunie à nouveau à celle de Chalon et fut pourvue d'un receveur spécial, administrant pour le compte du Commandeur de cette ville.

L'un des deux écussons, encore conservés dans les bâtiments actuels du Temple Sainte-Catherine, représente les armes de Jean de Pradines :

« parti, au 1 écartelé de... [argent] l et de... [sable] à la bordure engrelée de... [gueules], qui est Pradines ;

et au 2, d'hermine au chef de... [gueules] chargé d'un croissant à'... [argent] accompagné de 2 quintefeuilles d'... [or], au chef de [gueules] chargé d'une croix d'[argenl] 2. »

Ces armes sont celles d'une branche de la famille de L'EstoufPradines. Vertot décrit en effet ainsi, d'après les Archives de l'ordre de Malte, les armes d'un certain Pierre d'Eltouf (sic) — Pradines, chevalier de Malte en 1555.

« écartelé d'argent et de sable à la bordure engrelée de gueules, et « sur le tout d'hermine au chef de gueules chargé d'un croissant dar« gent côtoyé de deux quintefeuilles d'or '. »

1. On sait que dans les armoiries, avant le xvnc siècle, les couleurs ne sont pas indiquées par des hachures.

2. Croix qui est en chef des armoiries des commandeurs de Saint-Jean-deJérusalem. Niepce, Grand Prieuré d'Auvergne,dit: p. 63 : « Les commandeurs mettaient en chef de gueules à la croix d'argent et au-dessous leurs armes personnelles. »

3. Vertot, ouvrage cité, t. VII.


Ed. Lex, del.

Armoiries du Commandeur JEAN DE PRADINES

(XVIE siècle)

sculptées au Temple Sainte-Catherine.

CALAIS DE LA BARRE

Calais, alias Calixte de La Barre, entré dans l'ordre de Malte dès 1530, paraît comme commandeur de Chalon en 1534 ; il était en même temps commandeur de Metz, Nancy et Normiers 1. A la suite de la mort de Jean de Pradines il devint commandeur de Montbellet, le 3 février 1535. On le voit en 1556 faire renouveler les terriers des membres de la Commanderie de Chalon, notamment celui de Montbellet, qui fut dressé par les soins de Me Philibert Pelez et de Me Pierre Manier ; il contenait 808 feuillets sur l'un desquels étaient gravées les armoiries de Messire Calais de la Barre, commandeur; la première reconnaissance était de Philiberlus Brunet, filius defuncti Luqueti Brunet.

1. Normiers, Normier, canton de Précy-sous-Thi!, arrondissement de Semur (Côte-d'Or).


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Calais de la Barre paraît pour la dernière fois comme commandeur en 1555.

Il ne semble pas que, sous son administration, le Temple de Montbellet ait été amodié comme avant 1530, ou donné en sorte d'apanage comme de 1500.à 1535, mais il paraît au contraire qu'il ait été administré en régie par un receveur particulier, ainsi que l'indique nettement le compte de 1535, et aussi, bien que plus succinctement, celui de 1551.

Calais de la Barre était issu d'une ancienne famille de la Beauce et du Ponthieu, originaire des Flandres. La ChenayeDesbois en donne une généalogie complète depuis le début du xve siècle jusqu'à la fin du xvuiei.

Il s'est glissé pas mal d'erreurs dans.cette généalogie faite d'après des renseignements fournis au xvnie siècle par les représentants de cette famille. C'est ainsi qu'un Guillaume de la Barre, avec le qualificatif, tantôt de I, et tantôt de II, qui vivait dans la première moitié du xve siècle en Ponthieu, dont il était châtelain de la Sénéchaussée, aurait eu un fils Guillaume, commandeur de Chalons, Metz et Nancy. Il paraît bien s'agir de notre commandeur, improprement appelé Guillaume, mais il ne peut pas être le fils de Guillaume, châtelain de Ponthieu, tout au plus pourrait-il en être le petit-fils.

Les armes de cette maison étaient :

« d'argent a la bande d'azur, chargée de trois coquilles d'or, accompagnée de deux merlettes de sable, Tune en chef et l'autre en pointe. »

Supports, deux lions.

r. La Chenaye-Desbois, t. II, p. 436.


— 90 — Les armes de Calais de La Barre étaient d'après l'abbé Vertot « d'argent à trois lions de sable, armés et lampàssés d'or '. »

. . Signature du Commandeur CALAIS DE LA BARRE (xvie siècle).

ANDRÉ DE SAUCIÈRES-TENANCE

André de Saucières-Tenance, entré dans l'Ordre de Malte dès avant 1548, d'après Vertot 2, est signalé comme commandeur du temple de Chalon et de ses membres en 1567. Il paraît ensuite dans divers actes, notamment en 1573 et 1579. Les documents sur sa commanderie sont du reste fort peu nombreux; il ne faut pas oublier qu'il exerça ses fonctions aux plus sombres jours des guerres de religion.

La famille de Saucières était, d'après la Chenaye-Desbois 3, originaire de Champagne et de Bourgogne. Pierre de Saucières, écuyer, seigneur de la Gontière + et de Recécourt 5, marié à Marguerite de la Tour, eut deux enfants Christophe de Saucières, seigneur de Tenance 6, marié en 1574 à Louise de Vielchatel, dont la postérité existait encore au xvme siècle, et Andrieu,

1. Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 381.

2. Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 383.

3. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. XVIII, p. 298.

4. La Gonfière ?

5. Recécourt, Recicourt, canton de Clermont-en-Argonne, arrondissement de Verdun (Meuse).

6. Tenance ?


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alias André, de Saucières, chevalier de Malte au Grand Prieuré de Champagne où il fut reçu en 1546. C'est évidemment cet André de Saucières, mentionné par La Chenaye-Desbois, qui est notre commandeur.

Les armes des de Saucières, seigneurs de Tenance, .et notamment d'André, commandeur de Chalon, étaient, d'après l'abbé Vertot :

« de gueules à un lion d'or, couronné de même. »

Ed. Lex, del.

Armoiries de CÉSAR LEMAIRE de la Bondue sculptées au Temple.Sainte-Catherine.

CÉSAR LEMAIRE DE LA BONDUE

César Lemaire de la Bondue fut commandeur du temple de Chalon et de ses membres dès 1586, ainsi que des temples de la baillie de Metz en Lorraine ; il figure dans de nombreux actes, notamment en 1587, 1590, 1595, 1597, 1606, 1607. Un écusson, portant ses armoiries, existe encore sur les anciens bâtiments du temple de Montbellet. Il est daté de 1614.

Ce commandeur passe à juste titre pour le restaurateur du


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temple de Chalon et de ses membres, qui durent souffrir énormément des luttes entre catholiques et protestants à la fin du xvie siècle, comme tous les autres établissements religieux parculièrement visés par les Huguenots. L'inventaire des titres du Temple de Chalon porte que le commandeur de la Bondue trouva « de grandes ruines aux bâtiments qu'il fit réparer ' ».

Il fit également refaire les terriers de Montbellet et de ses dépendances, notamment celui de Charcuble.

Le 20 août 1609, une visite de la Commanderie de Montbellet, dont nous avons parlé, et qui fut faite par Frère Pierre Moillet, commandeur de la Madeleine de Dijon, nous montre que le Temple Sainte-Catherine avait déjà été remis dans un état satisfaisant .

César Lemaire de la Bondue était issu d'une famille bourguignonne ; parmi les membres de celle-ci on peut citer Jules Lemaire de la Bondue, seigneur de la Porcheresse, trésorier de France à Dijon (1592).

D'après Harold de Fontenay cette famille portait comme armoiries :

« d'or à deux fouets, mis en pal et adossés d'azur, au chef de même chargé de deux étoiles a six pointes d'or 2. »

1. D'après une enquête de l'official de Mâcon, au sujet des biens de la cure de Montbellet, datée de 1603 (Arch. de S.-et-L., G. 384, n° 55), il résulte de la déclaration de Messire Nicolas de Brye, ancien curé de cène paroisse, que Montbellet fut saccagé à trois reprises différentes pendant les guerres de Religion, la première fois par Montbrun et le baron des Adrets (1562), la seconde fois par les Reîtres de M. de Chatillon, la troisième fois par les Lordonistes (parti de Huguenots qui occupa le château de Lourdon en 1575-1576 sous le commandement de Gabriel Filloux) [Voir Raffin, Le château de Lourdon, Congrès de Cluny, 1910, t. II, p. 194].

2. Harold de Fontenay, Armoriai d'Autan, 1868, in-8°, p. 159.


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Ce sont ces armoiries ' écartelées, d'autres armoiries portant une croix d'hermine 2, qui sont encore gravées sur un écusson placé sur l'ancien bâtiment de la Commanderie de Montbellet ' avec la date de 1614. Ces armes ont sans doute été apposées par César Lemaire de la Bondue, lors des restaurations qu'il fit faire au temple Sainte-Catherine, après les guerres de Religion.

Signature du Commandeur CÉSAR LEMAIRE DE LA BONDUE (xvr=-xvn= siècle).

MICHEL DE PONTAILLER-TALMAY

Michel de Pontailler-Talmay, entré dans l'Ordre de Malte dès avant 1584, succéda comme commandeur de Chalon et de Montbellet à César Lemaire de la Bondue. On sait peu de choses sur son administration, si ce n'est qu'il fit renouveler les terriers de Montbellet de 1615 à 1626, en vertu d'une procuration qu'il passa à Malte, où il résidait, le 21 octobre 1620, à Jean Alabernarde, notaire royal à Lugny 3.

1. Toutefois dans l'écusson, encore existant à Montbellet, l'étoile n'a que 5 pointes.

2. Ne seraient-ce pas les armes de l'Ordre de Saint-Jean, de gueules à la croix d'argent ; à cette croix on aurait ajouté des mouchetures d'hermines ?

Il est à noter que les commandeurs portaient généralement les armes de l'ordre en chef de leurs propres armoiries et que les Grands Maîtres écartelaient leurs propres armes avec celle de l'ordre 1 et 2.

Voir Niepce, Le Grand Prieuré d'Auvergne, p. 62.

3. Archives de l'Hôpital de Tournus.


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Ce commandeur appartenait à une illustre famille bourguignonne qui tirait son nom de la ville de Pontailler-sur-Saône "* ; elle a donné deux maréchaux de Bourgogne, des dignitaires de la Toison d'or et plusieurs chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La Chenaye-Desbois fait remonter la généalogie de cette maison à Hugues de Pontailler, seigneur de Talmay, en 1397, mais on trouve un certain Hugues de Pontailler cité dès 1171. D'après ce même auteur, N... de Pontailler fut grand prieur de Champagne de l'Ordre de Malte 2. Il s'agit sans doute de notre commandeur Michel de Pontailler-Talmay.

Ce dernier portait comme armoiries :

« de gueules au lion d'or couronné, armé et lampassé d'azur 3. »

Généralement dans les armoiries de cette famille, le lion était couronné d'or.

SCIPION D'ANGLURE DE BOURLEMONT

Scipion d'Anglure de Bourlemont, reçu dans l'Ordre de Malte dès avant 1619, était originaire du diocèse de Toul ; il paraît comme commandeur du Temple de Chalon et de ses membres en 1632; on le voit figurer en la même qualité en 1633 et 1636.

Scipion d'Anglure était issu, lui aussi, d'une illustre famille champenoise, divisée au moins en quatre branches principales, dont la dernière était celle de Bourlemont, qui commença au xvne siècle pour finir en 1706. Le chef de la maison d'Anglure fut Oger d'Anglure mort en 1256 ; elle a donné, d'après La Chenaye-Desbois, deux archevêques, un évêque, cinq chambel1.

chambel1. chef-lieu de canton de l'arrondissement de Dijon.

2. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. XVI, p. 122.

3. Abbé Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 392.


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lans, trois maréchaux de France, quatre gouverneurs de province et quatre chevaliers des Ordres du Roi.

La famille d'Anglure portait pour armoiries :

« d'or, semé de grillets ou sonnettes d'argent supportées de pièces lavas de gueules en forme de chevrons renversés I ».

Scipion d'Anglure de Bourlemont é'cartelait ces armes de celles de Chatillon et portait, brochant sur le tout, de Bourlemont qui est « fascé d'or et de gueules de huit pièces \ ».

HENRI DE FUSSEY-MENESSAIRE.

Ce commandeur de Chalon et de ses membres ne nous est connu que par Vertot ; reçu dans l'ordre de Malte dès 1633, il aurait été commandeur du Temple de Chalon-sur-Saône ; il n'y a laissé cependant aucune trace de son passage; Henri de'- Fussey n'a pu occuper ces fonctions à Chalon qu'après Scipion d'Anglure et avant René de Chérisey, c'est-à-dire.entre 1636 et 1646.

La famille de Fussey était une ancienne et importante famille de Bourgogne tirant son nom de Fussey dans le Beaunois 3. Nous avons vu qu'au xive siècle un certain Jean de Fussey, qui était possessionné au Port de Grosne, eut maille à partir avec le commandeur Laurent de Bretenay,

Cette maison eut dans la suite une magnifique fortune et s'allia aux de Bourbon et aux de Montmorency.

En 155}. elle posséda, par suite d'une alliance, le fief de Menessaire* dont une branche porta le nom.

i.La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. I, p. 542.

2. Abbé Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 388.

3. Fussey, commune du canton de Nuits, arrondissement de Beaune (Côted'Or).

4. Mennessaire, canton de Liernais, arrondissement de Beaune (Côted'Or).


- 96Henri

96Henri Fussey est signalé par La Chenaye-Desbois ' comme commandeur de Nancy, en 1648.

D'après ce dernier auteur, et Vertot 2, les armes de cette famille étaient :

« d'argent à la fasce de gueules accompagnée de six merleltes de sable ».

RENÉ DE CHÉRISEY.

René de Chérisey, commandeur de Chalon, de Sainte-Catherine de Montbellet, Rougepont, etc.. paraît en cette qualité dès 1640; il est ensuite mentionné en 1646, 1653, 1658, 1661, 1662 ; il décéda peu avant le 15 avril 1673.

Ce commandeur, contrairement à ses deux prédécesseurs immédiats, a laissé de nombreuses traces de son passage et donna tous ses soins à ses commanderies de Chalon et de Montbellet qu'il habitait alternativement, Chalon l'hiver, et Montbellet l'été, comme nous l'apprennent les visites faites sous son administration.

Nous ne reviendrons pas sur celles-ci. La tâche de ce Commandeur consista à faire à Montbellet d'importantes dépenses de constructions, de réparations et d'entretien. René de Chérisey fut avec César de La Bondue l'un des plus éminents commandeurs de Chalon et de Montbellet depuis la Réforme jusqu'à la Révolution.

Le 18 mai 1662, la visite, faite à Montbellet par Antoine Saladin d'Anglure, chevalier, commandeur de Saint-Jean-de-VieilAstre-lès-Nancy 5, grand vicaire de Champagne, et par Frère

1. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. VIII, p. 745.

2. Abbé Verlot, ouvrage cité, t. VII, p. 394.

3. Vieil-Astre, al Vieil Aître, à Nancy.


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Charles Languet, commandeur de Gillancourt ', mit en pleine lumière l'excellence de son administration.

C'est lors de cette visite que Christophe de Varennes, procureur au bailliage de Chalon, entendu, comme il était d'usage, sur la vie et la moralité du commandeur de Chérisey, déclara « qu'il « avait toujours vécu en homme d'honneur et de qualité sans « donner aucun motif de scandale... et qu'il avait toujours fait « sa résidence ou à sa maison de Chalon, ou à celle de Mercey, a membre dépendant de la Commanderie ».

René de Chérisey paraît se rattacher à une vieille iamille lorraine d'origine chevaleresque dont un membre se croisa en 1198. Ses armoiries étaient :

« coupé or el a^ur, le premier chargé d'un lion naissant de « gueules 2 ».

Signature du Commandeur RENÉ DE CHÉRISEY (xvne siècle).

PIERRE DE MIREMONT-BERRIEUX.

Pierre de Miremont-Berrieux fut nommé commandeur de Chalon et Montbellet peu avant le 15 avril 1673, car à cette date il

1. Gillancourt, canton de Juzennecourt, arrondissementde Chaumont (HauteMarne).

2. Peint dans la Salle des Croisades.


était suppléé par Frère Jean Duhamel, commandeur de Valliére (?)', « comme la commanderie est remplie depuis peu de jours de la personne de Frère Miremont-Berrieux, chevalier dudit ordre, étant à Malte ».

On le voit figurer dans un procès-verbal du 10 mai 1678.

Ce commandeur était issu d'une famille originaire d'Auvergne, les Miremont, dont deux branches allèrent s'établir en Champagne et en Picardie. David de Miremont, maréchal héréditaire du Laonnais, eut de Marguerite d'Elbène, qu'il épousa en 1593:

Philippe de Miremont, seigneur de Berrieux, gouverneur d'Epernay, marié à Marie de Conflans ;

2° Alphonse de Miremont, grand hospitalier de Malte, commandeur de la Croix-en-Brie 2 ;

30 François de Miremont, seigneur de Saint-Etienne.

C'est de cette dernière branche, c'est-à-dire des de Miremont, seigneurs de Berrieux, qu'était notre commandeur.

D'après La Chenaye-Desbois les armes des de Miremont-Berrieux étaient :

« d'azur au pal d'argent, fretté de sable, et accosté de deux fers de « lance d'argent, la pointe en haut el la bouterole d'or 3 ».

PIERRE DE SAINT-BELIN-VAUDREMONT.

Pierre de Saint-Belin de Vaudremont, reçu dans l'ordre de ■Malte dès avant 1662, originaire du diocèse de Langres, paraît comme commandeur de Chalon et de Montbellet en 1686 puis en

1'. Vallière ?

2. La Croix-en-Brie, canton de Nangis, arrondissement de Provins (Seineet-Marne).

3. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. XIII, p. 878.


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1689, i694> 1695. Il devint ensuite commandeur de La Romagne et fut en même temps receveur général du Grand prieuré de Champagne.

Ce commandeur fit renouveler les terriers du Temple SainteCatherine en 1686 ' et fit dresser en 16.95 un inventaire des titres de ses commanderies.

Le 24 octobre 1694, u mt procédé à une visite du Temple de Montbellet par Frère Etienne Quarré d'Aligny et Frère Claude Languet, religieux de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Le domaine du Temple Sainte-Catherine était alors amodié à un sieur Choppin. Nous ne reviendrons pas sur cette visite dont nous avons précédemment parlé. En 1683 d'importantes réparations avaient été faites au Temple Sainte-Catherine.

Pierre de Saint-Belin-Vaudremont était né d'une famille, qui, au dire de La Chenaye-Desbois, « est regardée dans les provinces de Bourgogne et de Champagne comme une des meilleures qui y soit 2 ».

Elle était divisée en quantité de branches. François de SaintBelin, marquis de Vaudremont, ancien maître de camp de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, né en 1676, mort en 1756, laissa un fils d'Antoinette de Prud'homme de Fontenay, Louis-Dominique-François de Saint-Belin, comte de Vaudremont, capitaine

Signature du Commandeur PIERRE DE SAINT-BÉLIN-VAUDREMONT (XVIIe siècle).

1. En vertu de lettres de rénovation du 20 juin 1680. Dressé par Philippes et Réty, notaires.

2. La Chenaye-Desbois, ouvrage cité, t. XVIII, p. 10.


'—■- 100 — ^

de cavalerie, qui épousa à Dijon, en 1747, Antoinette-Pauline de la Madeleine-Ragny, fille de François-Marie comte de Ragny et de Marie-Anné de Loriol de Digoine.

Les armes des de Saint-Belin d'après La Chenaye-Desbois, et de notre commandeur, d'après l'abbé Vertot ', étaient :

« d'azur à trois rencontres de béliers d'argent, accornès d'or et mises « en profil ».

ANTOINE-THÉODORIC GODET DE SOUDÉ.

Antoine-Théodoric, alias Thierry, Godet de Soudé fut commandeur du temple de Chalon et de ses dépendances en même temps que de la Commanderie du Petit-Saint-Jean à Metz 2. Il paraît comme commandeur de Chalon en 1713 et en 1714. Il fit dresser, le 10 juillet 1713, l'inventaire des titres des temples de Chalon, Montbellet, Rougepont, Sevrey, Buxy, Givry, etc..

Antoine Théodoric Godet de Soudé, originaire du diocèse de Châlons-sur-Marne, reçu chevalier de Malte en 1662, devint grand prieur d'Aquitaine, si l'on en croit l'abbé Vertot, historien de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Ses armes étaient :

« d'azur au chevron d'argent, accompagné de trois pommes de pin « renversées d'or 3 ».

MATHIEU DE BERBISEY

Mathieu de Berbisey, natif de Dijon, commandeur de Chalon, de Montbellet, etc.. paraît en cette qualité dès le 31 août 1716, date de sa nomination par le grand maître Raymond de Perellos ; on le voit ensuite figurer dans de nombreux actes jusqu'en 1753.

1. Abbé Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 398.

2. Commanderie de Metz.

3. Abbé Vertot, ouvrage cité, t. VII, p. 398.


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Il décéda en effet au temple de Beaune, dont il était également commandeur, le 27 février 1756. Il résidait alternativement à Chalon et à Beaune.

C'est ce commandeur qui obtint, le 6 mai 1719, des lettres de renouvellement de terriers pour le Temple Sainte-Catherine qui furent mises à exécution par Antoine Jacquelin et Jean Martenne, notaires royaux à Brandon, commis à cet effet, le 19 janvier 1725, par le Lieutenant général du bailliage de Chalon. Nous ne reviendrons pas sur ce terrier dont nous avons déjà parlé et qui est encore conservé aux Archives de Saône-et-Loire.

Le 8 octobre 1732, une visite fut faite à Montbellet par Robert de la Salle, commandeur de Maulion ' et d'Ansigny 2, Grand prieur de Champagne, et par le chevalier Antoine de Damas-Marcilly, commandeur de Marbotte 3 et de Montmorot +. On y constata de nom breuses améliorations, oeuvre du commandeur de Berbisey.

A sa mort fut dressé un curieux inventaire du mobilier que possédait notre commandeur tant à Chalon qu'à Beaune.

Dans l'enquête faite, selon l'usage, sur le commandeur, lors de la visite de 1732, un témoin Jacques Villeclerc, de'Chalon, dit :

« que Monsieur le commandeur de Berbisey mène une vie très religieuse et exemplaire ; qu'il exerce de grandes libéralités envers les pauvres ; qu'il réside continuellement dans sa commanderie à l'exception de quelques voyages qu'il fait de temps en temps dans sa commanderie de Beaune. »

Mathieu de Berbisey était issu d'une ancienne famille de Bour1.

Bour1. ?

2. Ansigny, commune d'Ensigné (Deux-Sèvres).

3. Marbotte, canton de Saint-Mihiel, arrondissement de Commercy (Meuse).

4. Montmorot, commune de Fraignot (Côte-d'Or).


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gogne à laquelle, d'après La Chenaye-Desbois ', appartenait Alix de Berbisey, dite la Belle, qui épousa au xve siècle Henri Chambellan, vicomte de Dijon et receveur général des finances de Bourgogne. Jean de Berbisey, baron de Ventoux, fut Premier Président au Parlement de Bourgogne (1716-1745). Mathieu de Berbisey commandeur de Chalon était d'après le Père Anselme 2 l'un des derniers représentants de cette famille.

Les Berbisey, et notamment notre commandeur, portaient d'après l'Abbé Vertot 3 et La Chenaye-Desbois :

« d'azur à la brebis paissante d'argent sur une terrasse de si« nople *».

Une branche brisait ses armes d'un lambel de trois pendants d'argent en chef.

Signature du Commandeur MATHIEU DE BERBISEY (xvme siècle).

PIERRE-FRANÇOIS DE DYO-MONTPERROUX.

Pierre-François de Dyo-Montperroux, originaire du diocèse d'Autun, reçu dans l'ordre de Malte avant 1723, fut commandeur de Chalon et du temple de Montbellet après la mort du précédent commandeur. Il fut nommé à ces fonctions par une bulle du 21 décembre 1757 ; on le voit figurer dans des actes de 1758, 1775. 1777= 1779= 1782, 1784 et 1788.

1. La Chenaye-Desbois, t. II, p. 929.

2. Le Père Anselme, t. IV, p. 515.

3. Vertot, t. VII, p. 401.

4. La visite de 1716 nous donne les armoiries du commandeur de Berbisey ; d'azur à la brebis paissante sur une terrasse de sinople (cachet).


io3

Le 8 mai 1759, il fit visiter les bâtiments du Temple SainteCatherine par Antoine Verne, entrepreneur, pour noter les réparions qu'il était nécessaire d'exécuter.

Le 9 mars 1767, il fut procédé à une visite de la Commanderie de Montbellet par Armand-Joseph de Balathier-Lantage, commandeur de Marbotte, et par Claude Jobert, prieur d'Orges r, chancelier du grand prieuré de Champagne.

Il est dit dans cette visite que le commandeur de Dyo-Montperroux faisait sa résidence habituelle à Chalon ; à partir de 1782 on le voit souvent indiqué comme demeurant à Marnay" 2, près de cette dernière ville.

Pierre de Dyo-Montperroux était issu d'une ancienne famille noble originaire des Dombes. Jacques de Dyo était baron de Fiéchères 3 en 1514 ; un autre Jacques de Dyo, comte de Montperroux 1, épousa en 1597 Léonore de Damas dont François-Léonor de Dyo qui eut lui-même un fils Noël Eléonor de Dyo-Montperroux, père de quatre enfants, dont Claude-Antoine de Dyo. Ce' dernier eutd'Eléonore-Madeleine du Maine, qu'il épousa en 1670, Claude-Henri de Dyo-Montperroux, lieutenant-colonel du régiment de Mortemart, qui laissa d'Anne-Elisabeth de Salles, ClaudeGustave-Eléonor de Dyo-Montperroux, né le 28 août i7i3,mort à Chalon-sur-Saône, le 30 janvier 1770. Ce dernier marié à Marie-Gabrielle Joumart d'Argence, morte en 1745, n'eut qu'une fille Marie, épouse en 1760 du marquis de Cambis.

1. Orges, canton de Château-Villain, arrondissement de Chaumont (HauteMarne).

2. Marna}', canton et arrondissement de Chalon-sur-Saône.

3. Fléchères, commune de Fareins, canton de Saint-Trivier-sur-Moignans, arrondissement de Trévoux (Ain).

4. Montperroux, commune de Grury, canton d'Issy-1'Evêque, arrondissement d'Autun (S.-et-L.).


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Les armoiries des de Dyo-Montperroux étaient:

« fascé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules ' ».

Signature du Commaftdeur PIERRE-FRANÇOIS DE DYO-MONTPERROUX (xvme siècle).

CHARLES PICOT DE DAMPIERRE

Charles Picot de Dampierre fut le dernier commandeur du Temple de Chalon et de celui de Montbellet ; il paraît pour la première fois en cette qualité en 1788. Charles Picot, chevalier de Dampierre, est généralement qualifié d'ancien chef d'escadre demeurant à Paris ; il figure pour la dernière fois comme commandeur de Montbellet en 1790.

Charles Picot, chevalier de Dampierre, reçu dans l'ordre de Malte dès 1723, était issu d'une famille champenoise. JacquesFrançois Picot de Combreux, grand'croix de l'ordre de SaintJean-de-Jérusalem, commandant des vaisseaux de la Religion [de Malte] et son ambassadeur extraordinaire près du roi des Deux Siciles, Commandeur de Colinière 2 et de Castelnaudary 3, chargé des affaires de la Cour de France auprès du Grand maître, mourut à Malte en 1771. Pierre Picot, marquis de Dampierre, capitaine aux Gardes françaises, décéda capitaine des vaisseaux du Roi ; époux de N... Le Prestre de Chateaugiron, puis de Marie-Louise-Catherine de Rogres de Champigneulles, morte en 1775, il eut des enfants des deux lits et notamment du

1. La Chenaye-Desbois, t. XV, p. 108.

2. Colinière?

3. Castelnaudary (Aude).


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second Augustin-Henri-Marie Picot de Dampierre, officier des gardes, qui épousa sa cousineN... Picot de Combreux.

La Chenaye-Desbois cite de cette même famille un N. ..Picot, chevalier de Malte, dit le Chevalier de Dampierre, lieutenant de vaisseaux, qui était frère de Pierre Picot, marquis de Dampierre, plus haut cité. Ce N... Picot est notre Commandeur, Charles Picot, chevalier de Dampierre. Les Picot de Mo ras descendent de la même famille. La Chenaye-Desbois cite N... Picot, comte de Moras, lieutenant-colonel du régiment de Salins.

Les armoiries des Picot de Dampierre étaient :

« d'or au chevron d'azur, accompagné de trois falots du même allumés de gueules ; au chef du même.» '.

Les armes, données par Vertot pour Charles Picot de Dampierre, sont de même, sauf en ce qui concerne les falots qui sont de sable 2.

La Révolution devait mettre fin à cette institution vieille de cinq siècles. Le temple.fut adjugé en détail et les dernières ventes eurent lieu comme nous l'avons vu en l'an VIII (1800).

Ainsi fut dispersée aux quatre vents des enchères une fondation pieuse et hospitalière faite à l'héroïque et légendaire époque des croisades.

De grands remaniements furent exécutés au xixe siècle dans les bâtiments de l'ancien temple qui ont perdu, de ce fait, tout leur cachet ancien ; ils sont devenus partie une maison bourgeoise, partie une ferme. Seule la chapelle, en dépit du temps qui passe, dresse sa silhouette fine et inchangée, telle qu'elle fut bâtie par l'architecte anonyme, qui les yeux pleins des rêves du

1. La Chenaye-Desbois, t. XV, p. 80$.

2. Abbé Vertot, t. VII, p. 406.


io6

Moyen Age, Féleva en l'« honneur de Dieu et de Madame SainteCatherine » sur la route des pèlerins d'Orient.

LA COMMANDERIE DU TEMPLE DE ROUGEPONT.

ANCIENNE DÉPENDANCE DU TEMPLE SAINTE-CATHERINÉ

Rougepont est situé actuellement sur le territoire de la commune de Sennecey-le-Grand ', anciennement, c'est-à-dire avant la Révolution sur la paroisse de Jugy 2. Le Temple se trouvait . le long de l'ancienne grand'route de Paris à Lyon au passage d'un ruisseau, le bief de Merderie, qui, au point de vue historique, avait une certaine importance, car il faisait limite entre le Maçonnais et les pays de Droit Ecrit d'une part, et le Chalonnais et les pays de Droit Coutumier d'autre part.

La portion de la grand'route entre Sennecey et Venières est assez déserte ; elle ne traverse aucun village et chemine dans une plaine d'alluvions, appelée du nom significatif de La Maie Campagne, jadis couverte de forêts dont les dernières traces, encore importantes, existent plus à l'est entre le chemin de fer P.-L.-M. et la Saône, ce sont les bois du Petit-Chorme, du Goutiot, de la Vieille-Morte, de Cervelle, de la Vaivre, etc..

A cause de ces particularités géographiques, la route était dans cette région assez mal famée. Il n'est pas impossible non plus que cette situation ait été encore aggravée par certains féodaux, qui passaient pour assez puissants, et qui possédaient, non loin de là, une tour en pleine forêt : La Tour de Vers''. Ce poste fortii.

fortii. chef-lieu de canton de l'arrondissement de Chalonsur-Saône.

2. Jugy, canton de Sennecey-le-Grand.

3. La Tour-de-Vers, commune de Sennecey-le-Grand,


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fié, situé à mi-chemin entre la nouvelle grand'route qui passait par Sennecey et l'ancienne voie Agrippa, qui se trouvait au contraire plus près de la Saône vers Gigny, aurait été d'après M. de Charmasse ' une de ces tours (mansio) destinées primitivement à assurer la garde des voies romaines et placées de loin en loin pour veiller à la sécurité des communications. Converti à l'époque féodale en fief, le seigneur, héritier d'une fonction d'ordre, devint petit à petit fauteur de désordres et de gendarme se transforma en brigand.

On comprend que les hospitaliers choisirent ce lieu désert pour y construire un de leurs temples destinés à assurer la tranquillité des routes ; il n'est pas impossible non plus qu'ils aient été les constructeurs du Pont qui donna son nom à la Commanderie : ROUGEPONT 2. Nous pencherions cependant pour l'antériorité du pont qui, à notre avis, a dû précéder le temple. La présence du qualificatif Rouge avant le substantif (pont) 3, d'une part, l'absence d'article (le) devant le nom, d'autre part, sont des signes de très grande ancienneté du nom de Rougepont, qui pourrait ainsi remonter à l'époque qui a précédé la féodalité.

Pendant une grande partie du Moyen Age, vraisemblablement depuis le xiiie siècle, le Temple de Rougepont exerça son rôle de gendarmerie de la route et d'hospice sous la protection des chevaliers du Temple, puis de Saint-Jean-de-Jérusalem.

La Révolution mit fin à une institution plusieurs fois centenaire et les biens des hospitaliers à Rougepont furent vendus

i. De Charmasse, ouvrage cité.

2. Niepce explique ainsi ce nom : « un pont jadis en briques et appelé Rougepont de la couleur de ses briques [existait dans ce lieu] ». Sur quelles sources se fondait Niepce ; nous l'ignorons. Histoire du canton de Sennecey, t. II, p. 86.

3. Il est vrai que le premier texte sur- Rougepont, qui est de 1206, le mentionne sous la forme Ponte Rubeo,


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comme propriété nationale. Quelques bâtiments ' existaient encore récemment au midi du bief de Merderie à l'est du nouveau tracé de la route nationale n° 6. M. Niepce dans son histoire du canton de Sennecey s'exprime ainsi sur la fin du Temple de Rougepont 2 :

« La Révolution qui ne respectait rien, ne manqua pas de s'emparer des terres du Temple de Rougepont. Elle laissa tomber en ruines le Temple et ses dépendances qui devinrent un refuge pour les vagabonds et un repaire pour les malfaiteurs. Les voyageurs attardés redoutèrent longtemps de passer le soir devant ce lieu dangereux. Ses derniers vestiges ont disparu il y a environ trente ans 3. Le souvenir du Temple de Rougepont s'est même effacé de la mémoire des habitants du pays. »

HISTOIRE DE LA COMMANDERIE LES COMMANDEURS

Le Temple de Rougepont fut fondé par les chevaliers de l'ordre du Temple à une époque indéterminée, mais probablement dès le xiie siècle.

Niepce, dans son histoire de Sennecey, émet l'opinion que le Temple de Rougepont existait dès 1165, époque où un différend naquit entre les Templiers et l'Abbaye de Tournus 4 au sujet de dîmes litigieuses entre ces deux établissements ecclésiastiques dans les diocèses de Lyon et de Chalon. Niepce pensait que ce litige n'avait pu être soulevé qu'à l'occasion du Temple de Rougepont, cette dernière localité étant la seule au diocèse de Cha1.

Cha1. du Ministère de l'Intérieur, feuille XXII.

2. Niepce, Histoire du canton de Sennecey, t. II, p. 89.

3. Niepce écrivait en 1877.

4. Juénin, Histoire de Tournus, Preuves, p. 167.


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Ion où l'Abbaye de Tournus se trouvait en présence des Templiers. Ce raisonnement n'est pas péremptoire car Niepce ignorait qu'à Loisy les Templiers étaient également en face de l'abbaye de Tournus fortement possessionnée à Huilly, localité sise dans le diocèse de Chalon.

Cependant, sous la réserve de l'observation qui précède, l'hypothèse émise par Niepce est très plausible, car l'existence d'une maison du Temple à Rougepont paraît indéniable en 1206 ; en effet à cette époque un acte, conservé dans le fonds de l'Abbaye de La Ferté-sur-Grosne ', nous montre Simon, maître des Frères de la milice du Temple en Bourgogne, passant un accord avec l'abbaye de La Ferté au sujet de certaines terres sises dans le voisinage de ce monastère appartenant à Barthélémy de Macello (de Maizel). Or dans cet acte, qui a trait vraisemblablement aux biens possédés par les Templiers à Laives, paraissent comme témoins pour le Temple : Frère Guillaume, maître de Laumusse (la Muça), Aimeri de Ponte-Rubeo 2 et Frère Jean de Sevrey (de Sevreyo). Bien qu'Aimeri de Ponte Rubeo ne soit pas qualifié de Frère, il est bien à supposer que, placé dans le texte entre le Maître (ou Commandeur) de Laumusse et le Frère du Temple de Sevrey, ce personnage ne peut être que le représentant des Templiers à Rougepont où devait exister une maison du Temple annexe de la Commanderie de Laumusse.

En effet en 1255 3, André de Vers, assisté d'Elisabeth, sa

1. Archives de Saône-et-Loire, série H. 26, n° 18.

2. L'identification de Ponte Rubeo avec Rougepont ne paraît pas douteuse malgré la présence de l'adjectif (rouge) après le substantif (pont).

3. Nos Seguinus, divina permissione episcopus Matisconensis, notum facimûs universis pressentes litteras inspectons, quod dominus Andréas de Vers, miles, in nostra prassentia constitutus confketur se in feodum et casamentum accepissc ab universitate fratrum militiae Templi, mediante fratre Parisio praîceptore domorum prsedicte Templi, scilicet de la Ajusie ou Muste


— no -~

femme, reprit fief de Frère Paris, commandeur de l'Ajusie ou Laumusse et de Belleville,.pour un certain nombre de meix et de fonds situés au Mont-Saint-Martin de Laives, à Saint-Julien(II

Saint-Julien(II sans doute lire Musce) et de Belleville, res infra declaratas, sitas in parrochiis seu territoriis Montis Sancti Martini, Sancti Juliani et de Sancto Scirico ; videlicet in parochia Sancti Martini, ut asserit idem miles coram nobis mansum Bernardi Perenin de Salmense qui débet octo solidos Matisconenses annuatim censuales. Item mansum Odini Perenin qui débet quindecim solidos Matisconenses et mansum Arnout Perrenin qui débet octo solidos Matisconenses. Item mansum Girardin Perrenin qui débet octo solidos Matisconenses et mansum Marietse la Perrenine qui débet duodecim solidos Matisconenses. Item mansum Stephani Perenin qui débet decem solidos Matisconenses et mansum Brunier (?) Perenin qui débet viginti solidos Matisconenses. Item duos bichetos avena;, unum bichetum frumenti et duos panes quos debent proedicti homines de mansis supradictis. In parochia SanctiJiiliani mansum Guidonis Letor qui débet triginta et septem solidos et sex denarios Matisconenses, unum miterium avena; et unum miterium frumenti. Item mansum Martini de Graveres qui débet septem solidos et sex denarios Matisconenses de clinilitisQ) ; (il faut lire sans doute de censibus) et mansum quondam Taisau qui débet octo solidos Matisconenses. Item mansum Pereti Toisau qui débet octo solidos Matisconenses et mansum Johannis • Toisau et fratrum suorum qui débet octo solidos Matisconenses. Item mansum Adeneti Lucheteau qui débet quinque solidos Matisconenses et mansum Hugueta; qui débet quinque solidos Matisconenses. Item mansum uxoris Bernardi Poichu qui débet decem solidos Matisconenses. Item très quintas avena; et duodecim denarios et duos panes, quos debent dicti homines prsedicti Sancti-Juliani de mansis supradictis. Item quatuor solidos Matisconenses et duas partes duorum panum et unum bicheti aven» et quatuor denarios in parochia; Sancti Scirici mansum Roberti Poichu, qui débet triginta solidos Matisconenses. Item mansum Bernardi et Stephani fratris sui qui débet triginta et quatuor solidos Masticonenses, unum miterium frumenti et unum miterium avena; Item mansum Mathei le Chappus qui débet quindecim solidos Masticonenses et unum miterium frumenti. Item mansum Bernardi Peulon et ejus filii qui débet quadraginta solidos Masticonenses censuales, quorum servitiorum pra;- dictorum medietas una debetur in festo Sancti Martini hyemalis et alia medietas in carnisprivio et quidquid juris habet in proedictis mansis et eorudem dem appendiciis et pertinentiis universis, quamquam ure censeantur, videlicet in terris cultis et non cultis, vineis pratis, nemoribus, aquis, pistrinis, venationibus, usagiis boni et mali et consuetudinibus, tailliis. Principalitater et


— Inde Sennecey et à Saint-Cyr dont Ténumération est donnée dans l'acte que nous reproduisons ci-contre.

expresse quidquid habet in Philiberto, dicto Poichu ou Porchier, et rébus suis universis. Promittensautem, coram nobis, dictus miles juramente supra Sancta Dei Evangelia praîstito corporali quod dicta; res a dictis fratribus accepta; in feodum erant deproprio allodio suo, quieto et libero, nec ipseseu predecessores sui dictas res ab aliquo domino in fëodum et casamentum jurantes receperunt et tenuerunt, dictus autem Andréas de premissis rébus fecit homagium suis propriis manibus conjunctis dicto fratri Parisio, nominë universitatis fratrum militia; Templi. Promittens, pro se et suis dictis fratribus militia; Templi, sub prsestito jura.menti perpetuam fidelitatem de prsemissis rébus in feodum et casamentum ab eisdem receptis inviolabiliter observare atque fidelitatem perpetuam ; idem Andréas dictis proeceptori et fratribus militia; Templi de praemissis rébus servare promittit ; dictus prseceptor nomine fratrum prasdictorum eidem Andréa dat, tradit et concedit quindecim libras Viennenses, quas idem Andréas confitetur coram nobis se récépissé a 'dicto fratre Parisio in pecunia numerata. Ha;c autem universa et singula supradicta Elisabeth uxor dicti militis acceptât laudat et approbat, promittens juramente super Sancta Dei Evangelia praîstito corporali confitetur praemissa vel aliquid proemissorum per se vel per alium se non venire nec contra venire volentt ullo modo consentire et ideo renunciant, tam dictus Andréas, quam ejus.uxor, sub praestito juramento ipsi factae exceptioni non numerata; pecunioe nec recepta; et in fratrum subsidio dotis et hypothecoe, privilegio legi Julioe de fondo dotali non alie.nando et cum auxilio ei beneficientia juris canonici et civilis.

In cujus rei testimonlum sigillum nostrum ad instantiam et preces dictorum Audrea; et dicta; Elisabeth proesentibus litteris duximus apponendum.

Actum et datum sexta Kalendas junii, anno domini millesimo ducentesimo quinquagesimo quinto, seu datum per copiam sub sigillo domini officialis Cab^lonensis, una cum signo meo proprio quod utor in talibus, die jovis post festum Sancti Dionysie, anno Domini millesimo ducentesimo octogesimo qUinto. Ita est signatum in originali proesentium litterarum in pergameno scriptarum : de Valle.

Ce précieux document provient de la collection de M. Bazin de Laives, qui nous l'a obligeamment communiqué, d'après une copie qui paraît dater des xvn-xviiie siècles et aussi intitulé : « Touchant Mgr André de Vers ; reprise de fief en latin par ledit sieur, au profit de la Comanderie, des héritages situés aux paroisses de Mont Saint-Martin, de Saint-Julien et de Saint-Cyr ou Syrie. » Cette copie ancienne comporte quelques erreurs de lecture que nous avons laissé subsister, nous avons cependant interprété par miterium l'abréviation non lue mitum, reproduite à plusieurs reprises dans ce texte.


Si nous n'avions pas le titre de 1206, plus haut cité, nous pourrions croire que le Temple de Rougepont n'existait pas encore en 1255 car le nom de Rougepont n'est pas une seule fois mentionné dans la reprise du fief d'André de Vers.

Nous savons que, plus tard au début du xive siècle, le Temple de Rougepont dépendait de celui de Sainte-Catherine de Montbellet ; on peut se demander si ce dernier ne fut pas fondé postérieurement à celui de Rougepont qui aurait été détaché de la Commanderie de Laumusse, lors de la création du Temple de Montbellet, et cela après 1255. Ce qui est certain, c'est que Rougepont fut réuni, en même temps que ce dernier, au patrimoine des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, lors de la suppression de l'ordre du Temple en 1313. C'est aussi à cette époque, et par la même occasion, qu'il fut diverti de la Langue d'Auvergne et réuni à celle de France, d'abord dans le grand prieuré de France, puis dans celui de Champagne, en la baillie de Chalon à laquelle il resta rattaché jusqu'à la Révolution.

En 1325, le Temple de Rougepont avait pour Commandeur Jean de Troyes qui l'était aussi de tous les membres de la baillie de Chalon. Le jeudi avant la fête de la Nativité Saint-JeanBaptiste 1325 (20 juin), Jacques de Vers, damoiseau, reconnut de la censive du Temple de Rougepont (de domo Rubei-Pontisy cabilonensis diocoesis, ad preceptoriam cabilonensem pertinente) : un fonds sis es Leschères; 20 un autre fonds également aux Leschères, jouxte le pré de Guillaume le Galoix; 30 une pièce de pré sise vers le Pont de l'Air (versus pontem de ÎAir~) jouxte les terres de dame Marguerite, veuve de sieur Guy Richard ; 40 une pièce de terre sise es Yssards, jouxte la terre du confessant (Jacques du Fers) ; 50 une pièce de terre sise vers le Poirier de Combet (versus pirum de Combet) '.

1. Voir page 71.


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Le même Jacques de Vers déclarait devoir aux Templier 25 sous bons tournois de cens annuel à la Saint-Martin d'hiver ; il hypothéquait pour garantir cette dette tous ses biens, notamment sa part de la dîme de Jugy (de Jugiaco) qui dépendait de la maison de Rougepont. Il reconnaissait que le droit de cens, qu'il payait au Temple, comportait également diverses autres redevances notamment les lods et remuages.

En 1333, fut dressé, comme à Sainte-Catherine de Montbellet, et comme dans toutes les parties de la Bourgogne dépendant du Royaume, un inventaire complet des revenus du Temple de Rougepont. Voici la partie de cet acte concernant cet établissement ; il fut rédigé, on le sait, sur l'ordre du Roi par Jean de Paroy, juge d'appel de Lyon '.

« C'est la prise de la maison de Rougepont :

Premièrement, en rante environ 100 sols tournois. .

Item, 3 bichez de froment de rente, le bichet estimé à 10 sols; valent 30 sols.

Item, trois bichez et demi de soigle de rante, le bichet estimé 6 sols ; valent 21 sols.

Item, trois bichez d'avoyne, estimé le bichet 4 sols, valent 12 sols.

Item, 20 ouvrées de vigne, estimée l'ouvrée 5 sols, valent100 sols.

Item, environ 20 soitures de pré, estimée la soiture à 5 sols ; valent roo sols.

Item, environ 30 journaux de terre, estimé le journal à 2 sols 6 deniers ; valent 75 sols.

Item, la maison a un pou (peu) de bois menus, qui ne peuvent

1. Archives du temple de Chalon, déjà citées.


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pas asservir l'usage de ladicte maison, mes le convient achatre aillours. »

Voici la liste des commandeurs qui succédèrent à Jean de Troyes jusqu'au début du xvic siècle ' :

Laurent de Bret en ay, cité en 1350 et 1371.

Jean Garnier d'Angeux, 1373.

Girard de Fouchereulles, 1373.

Girard de Bretenière, 1384, 1406.

Hugues d'Arcy, 1421, 1462.

Jean de Vienne, 1435, 1451, par délégation du précédent; sous ce commandeur, le 1" août 1435, un certain Gérard Magnon, de Sans, paroisse de Saint-Julien, reconnut devoir une coupe de noix rase, mesure de Sennecey, à la chapelle de Rougepont sur une terre, sise à Saint-Julien, au lieu dit Corcheval ou En Ecorchecheval. Le temple de Rougepont était alors administré par un gouverneur laïque, Guillaume Marceau, qui représentait sur place le Commandeur 2.

René Pot, 1458, 1491.

Sous ce commandeur, en 1464, fut renouvelé par Saunier, notaire, le terrier de Rougepont qui comprenait 42 feuillets.

Barthélémy Fournier (1470).

Religieux de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusaletn, il fut Com1.

Com1. ce que nous en avons dit pour le Temple Sainte-Catherine.

2. Idem.

3. 1435 (i"août); titre par lequel Gérard Magnon, de Sans, reconnaît devoir à la chapelle de Rougepont, fondée en l'honneur de Dieu et de SaintJean-de-Jérusalem et au Commandeur de Chalon et de Rougepont, absent, représenté par Guillaume Marceau, gouverneur à présent de Rougepont, un cens d'une coupe de noix rase, assignée sur un fonds dit Ecorche-cheval, sis à Saint-Julien, jouxte les terres de Guillaume de Valon, d'une part et de Guillaume Garaud (?), de La Forge [lisez La FargeJ d'autre part.

Broart, notaire. (Ancien H. 493, n° 3).



ï'ierre Tombale de

Frère Barthélémy FOURNIBR

Maître de k Commanderie de ROUGEPONT

(XV"» Siècle)


-_ Ils

mandeur de Rougepont, sans doute en vertu d'une délégation de René Pot. Il est même à noter que le seul document qui nous le fasse connaître, le mentionne sous le nom de Maître et non de Commandeur du Temple de Rougepont. Nous croyons cependant qu'il faut le considérer comme un véritable Commandeur.

La Société d'histoire et d'archéologie de Chalon possède dans ses archives (cote S. 48), un estampage l de la pierre tombale de ce personnage dont M. Besnard, le savant et distingué secrétaire de cette Société, nous envoie la description suivante :

« Pierre tombale figurée ; hospitalier dans l'attitude de la prière, sous une arcature surbaissée et trilobée ; à droite de la

tête, écu portant :de au sautoir de accompagné en chef d'une

molette d'éperon, ou étoile à six raies, et en pointe d'un croissant ; l'estampage laisse à penser que cette dalle tumulaire, de dimension plutôt réduite, im45 sur om6y, devait être sinon de marbre, tout au moins en pierre très dure et polie. En bordure inscription en minuscules gothiques :

CY GÎT FRË BARTHELEMEY FOURNIÉR || DE L'ORDRE SAINTJEHAN DE JERUSA[LEMJ. JADIS MAISTRE DE ROUGE PONT ET RECTEUR ! DE CESTE CHAPPEI.LE PRIES DIEU QUI || AIT SON AME. AMË[N] LEQUEL TRESPASSA LE XII JOUR DU MOYS DE MAY || MIL CCCCLX ET DIX.

Il est à supposer que cet estampage a été pris sur une tombe existant en la chapelle de la Commanderie de Rougepont, antérieurement à l'époque où l'on en fit disparaître les derniers ves1.

ves1. dois à M. Besnard, que je remercie chaleureusement, la communication de ce précieux estampage qui paraît être entré dans les Archives de la Société, vers 1845. Depuis il a été décrit dans Catalogue des Collections de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon classées et inventoriées par Pierre Besnard. Deuxième partie, Archives, p. 34, Chalon, Bertrand, in-8°, 1917.


— né —

tiges, c'est-à-dire 30 ans avant queNiepce eut écrit son premier volume de l'Histoire du canton de Sennecey, en 1877.

Jean du Chatelet, 1500.

Jean de L'Estouf-P radin es, 1516, 1526.

Sous le Commandeur Jean de L'Estouf on voit la Commanderie de Rougepont attribuée à Frère Philibert du Perroit, chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusaiem,précédemment Commandeur de Montbellet, et qui occupait les importantes fonctions de Receveur général des Temples de la baillie de Chalon.

En 1526, Philibert du Perroit, commandeur de Rougepont, devait par an, en cette qualité, deux cents couronnes, valant 8 livres, au Commandeur de Chalon, Jean de L'Estouf-Pradines, dont il tenait sa charge. En 1534, Philibert du Perroit payait la même redevance au Commandeur de Chalon, Calais de la Barre.

Antérieurement à la nomination de Philibert du Perroit, le temple de Rougepont était amodié à un prêtre' Jehan Jacob, moyennant la somme de 70 livres tournois et deux poinçons de vin. Ce prêtre chargé du service religieux et hospitalier du temple paraît n'avoir pas toujours payé très régulièrement son fermage.

Philibert du Perroit s'occupa activement de sa nouvelle charge, c'est ainsi que, le 16 octobre 1531, il acquit de Jean Tisserand, du Cbêne-de-Sans, un fonds en nature de-pré, contenant 6 andins, et situé en la prairie de Rougepont, lieu dit en la Molière de Rougepont, le long du bief de Mardercy, de bise, et le champ clos du Temple, de vent.

Le 25 novembre 1531, il se rendit acquéreur, sur Guillaume Botenet, d'un andain de pré, sis sous le champ clos du Temple de Rougepont.

Après Philibert du Perroit, la Commanderie fut à nouveau


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amodiée à un fermier Guy Paulmier pour le prix de 70 livres par an (compte de 1551). "

Calais de La Barre paraît comme Commandeur de Chalon et de Rougepont en 1551 et 1556.

André de Saucier-e-Tenance en 1567 et 1573. Ce dernier prit une mesure qui fut des plus préjudiciables à la Commanderie en l'amodiant non plus à court délai, comme ses prédéces-' seurs, mais à 89 ans à Me Philibert Bureteau * de Jugy « à la charge de faire faire le service en ladite chapelle, selon qu'il était accoustumé » et de rendre tous les bâtiments en bon état à l'expiration du bail.

Soit à cause des malheurs des temps (c'était l'époque des guerres de Religion, et Rougepont dut en souffrir plus que tout autre établissement religieux eu égard à sa position sur la grand' route où passaient continuellement les gens de guerre), soit par négligence, comme le prétend un procès-verbal de visite de 1609, Philibert Bureteau laissa tomber Je Temple de Rougepont en « totale ruine ».

César Lemaire de la Bondue, qui succéda comme commandeur à André de Saucière-Tenance, eut le mérite de rétablir les ruines accumulées dans la baillie de Chalon par les guerres- de Religion. Nous avons vu ce qu'il fit à Montbellet; il eut plus de difficultés en ce qui concerne Rougepont car il se heurta au bail de:89 ans concédé à Philibert Bureteau. Il dut intenter un procès en résiliation qui se déroula au bailliage de Mâcon, car Rougepont était en Maçonnais, puis devant le Parlement de Paris sur l'appel relevé par Jean Bureteau, fils de Philibert. Le procès était encore pendant en 1609. A cette époque Jean Bureteau ayant été sjisi, ses créanciers voulurent comprendre dans

1. Sur cette famille, voir Répertoire des familles notables de Tmrnus, P- 57'


n8 -

ses biens personnels le Temple de Rougepont à quoi le commandeur de la Bondue fit opposition.

C'est également César Lemaire de la Bondue qui fit dresser un nouveau terrier de la censive de Rougepont en 1598.

Michel de Pontailler-Talmay n'a pas laissé de traces appréciables de son passage comme Commandeur de Rougepont, bien que nous le voyons en fonctions en 1632 et en 1636. Il en est de même de ses successeurs : Scipion d'Anglure de Bourlemont, Henri de Fussey-Menessaire.

René de Chérisey paraît dès 1640.

Le 19 juin 1662, il fut procédé à une visite du Temple de Rougepont par Antoine Saladin d'Anglure, commandeur de Saint-Jean-du-Vieil-Astre de Nancy, Grand-vicaire de Champagne ' ; on constata dans cette visite que le Temple avait été remis en parfait état et que les Bureteau en étaient toujours amodiataires puisque leur bail avait été renouvelé en 1658, mais la location en avait été portée de 100 à 400 livres plus un porc gras par an. Malheureusement un incendie récent avait détruit le corps du logis et les visiteurs de l'Ordre de Malte ordonnaient au Commandeur de le faire restaurer, ce que ce dernier exécuta du reste sans retard.

Pierre de Miremont-Berrieux, qui succéda en 1673 à René de Chérisey, n'a pas laissé de traces de son administration à Rougepont ; il n'en est pas de même de son successeur.

Pierre de Saint-Belin-Vaudremont ; on trouve un intéressant procès-verbal de visite dressé en avril 1694 sous le gouvernement de ce commandeur. On y constate que de notables améliorations avaient été faites, tant dans la chapelle, que dans les bâtiments du Temple. C'est sous ce commandeur que fut cons1.

cons1. plus haut ce que nous en avons dit à propos du Temple SainçeCatherine,


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truit tout autour.de la commanderie de Rougepont un mura chaux et à sable de dix pieds d'élévation, recouvert de laves, pour protéger la cour, la chapelle et les bâtiments des « insultes journalières des gens de guerre ». C'est encore Pierre de Saint-Belin qui fit dresser un nouveau terrier de Rougepont, en 1690, par Mes Antoine Prost et Jean Roux, notaires à. Chalon, et Philibert Ferré, notaire à Saint-Maurice-en-Rivière '.

Antoine Théodoric Godet de Soudé, qui succéda à Pierre de SaintBelin-Vaudremont conme Commandeur de Rougepont, fit établir sous son administration, en 1713, un inventaire général des titres de toutes ses commanderies, notamment de celle de Rougepont.

Mathieu de Berbisey, qui fut nommé Commandeur de Chalon et de ses dépendances, le 31 août 1716, fut un administrateur très zélé. Une visite du 25 mai 1716 nous apprend qu'il trouva sa commanderie de Rougepont en bon état. La chapelle était bien entretenue et garnie d'un important mobilier, le désastre causé par l'incendie, plus haut mentionné, avait été réparé, la plupart des murs ayant été refaits à neuf et recrépis.

La valeur du domaine de Rougepont n'avait fait qu'augmenter et le bail passé par le commandeur à Philibert Philibert, dit Joty, de Jugy, s'éleva en 1720 à 673 livres' de fermage annuel.

En 1721, Mathieu de Berbisey fit dresser un nouveau terrier de Rougepont, qui existe encore aujourd'hui, et qui nous fournit des détails précieux sur le domaine et la censive du temple.

Une visite faite en 1732 par Robert de la Salle, grand prieur de Champagne, et Antoine de Damas-Marcilly confirme l'impression, que nous avions déjà, de l'état parfait d'entretien où se trouvait .le Temple de Rougepont.

1. Saint-Maurice-en-Rivière, canton de Saint-Martin-en-Bresse, arrondissement de Chalon,


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Mathieu de Berbisey décéda à Beaune, le 27 avril 1753. Pierre-François de Dyo-Montperroux lui succéda et figure en la qualité de commandeur de Rougepont jusqu'en 1788 '.

Le 9 mars 1767, une visite faite par Armand-Joseph de Balathier-Lantage, commandeur de Marbotte, et Claude Jobert, chancelier du Grand-Prieuré de Champagne, nous prouve que l'administration de François de Dyo ne fut pas inférieure à celle de ses prédécesseurs. D'autre part la situation économique florissante du xvm' siècle avait porté ses fruits et le fermage annuel du domaine du Temple de Rougepont qui était, on le sait, de 100 livres en 1600, s'était élevé progressivement à 1100 livres par an.

Charles Picot de Dampierre, qui succéda à P. F. de DyoMontperroux, fut le dernier commandeur de Rougepont (17881790). Il semble que, dans les dernières années de son existence, le Temple fut un peu négligé ; en effet lorsque le domaine fut vendu, comme propriété nationale, la plupart des bâtiments, sauf cependant la chapelle, étaient en mauvais état d'entretien.

Le 23 juillet 1793, Rougepont fut mis en vente et adjugé; nous reviendrons plus tard sur cette aliénation.

LA CHAPELLE SAINTE-CATHERINE DE ROUGEPONT.

La chapelle du temple de Rougepont était, comme celle de la Commanderie de Montbellet, dédiée à sainte Catherine dont la mémoire était particulièrement en honneur parmi les Templiers. Une seule fois, en 1694, un ffère visiteur mentionne qu'elle était dédiée à saint Jean l'Evangéliste, mais c'est une erreur manifeste de l'auteur du procès-verbal, en contradiction formelle avec tous les autres documents que nous possédons 2.

1. C'est par erreur que Niepce, ouvrage cité, t. II, p. 89, fait de M. de Montperroux le dernier commandeur de Rougepont.

2. Il est vrai que, dans un titre de 1435, par lequel un certain Gérard Magnon de Sans reconnaît devoir un cens au commandeur, il est dit que la chapelle de Rougepont a été fondée : «en l'honneur de Dieu et de saint Jean de Jérusalem »,


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C'est à l'époque des Templiers, et lors de la fondation du Temple, que fut sans doute édifiée le chapelle Sainte-Catherine de Rougepont.

Nous ne savons que très peu de choses de son architecture car elle a été complètement démolie depuis la Révolution, seuls les procès-verbaux de visite nous donnent certains détails à ce sujet.

La chapelle était construite en pierre : elle était primitivement voûtée mais la voûte était entièrement tombée bien avant 1609, époque à laquelle on l'avait remplacée par un plancher d'ais de chêne au-dessus duquel on avait pratiqué un grenier. A l'extérieur, le mur en pierre était flanqué de contreforts dénommés piliers dans la visite de 1767.

Une autre visite de 1652 mentionne que la chapelle avait 48 pieds de longueur (16 mètres) sur 20 pieds de largeur (7 mètres environ) mais divers procès-verbaux nous indiquent qu'elle était primitivement beaucoup plus longue et qu'elle comprenait en plus une « chambre », située au devant, et qui fut prise sur la chapelle dont on la sépara par une cloison en bois (visite de 1767).

Nous ne possédons plus aucun document sur cette chapelle, datant de l'époque des Templiers, le titre le plus ancien remonte seulement à 1435 ; nous l'avons déjà cité.

Nous savons que la chapelle de Rougepont eut beaucoup à souffrir des guerres de religion. En 1609, elle était « entièrement en ruines » ; outre la démolition de la voûte qui s'était effondrée, la disparition des vitres et du campanile, on avait converti la partie haute en grenier, alors plein de gerbes, et le rez-de-chaussée en aire pour battre les pois. Cependant l'autel existait encore ainsi qu'une statue en pierre de Notre-Dame qui était, posée sur l'autel,


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On n'y disait plus comme autrefois une messe par semaine, mais on en célébrait cependant encore le lundi de Pâques et le premier jour des Rogations, à cause des processions qui s'y faisaient à ces deux dates de l'année « pour les peuples des villages voisins ».

Niepce nous apprend de son côté, dans son histoire du canton de Sennecey, que : « chaque année, le curé de Saint-Julien se rendait en procession le lundi de Pâques à la chapelle de Rougepont pour y célébrer la messe. Cette procession y amenait une foule de fidèles, lesquels après l'office prenaient leur repas dans les prés au bord du Merderye ' ».

En 1662, l'état de la chapelle de Rougepont s'était un peu amélioré. L'autel de pierre de taille était toujours nu, sans ornements, mais on y voyait outre la statue de Notre-Dame, un saint Jean-Baptiste en bosse. Les visiteurs enjoignirent au commandeur de faire garnir l'autel d'ornements, de réparer les vitres et les portes et de faire dire des offices à l'Annonciation Notre-Dame, à la Nativité Saint-Jean et à la Sainte-Catherine.

En 1694, l'amélioration signalée précédemment s'est très sen. siblemént accentuée. L'adjudicataire du temple avait construit en effet un plafond lambrissé, un pavage neuf en briques, un marchepied devant l'autel, un crépi de trois pieds tout autour des murs qui avaient été d'autre part complètement blanchis « ce qui rend, dit le Visiteur, la chapelle très propre ». Des vitres et des barreaux avaient été mis aux fenêtres.

C'est en [694 que fut bénite à nouveau la chapelle pour la purifier des profanations dont elle avait été l'objet « parmi temps immémorial et de bien des manières ».

Un mobilier suffisant permettait d'y célébrer le service divin,

I, Niepce, Histoire du canton de Sennecey, t. II, p. 89.


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on y trouvait en effet un calice et une patène d'argent dont la coupe était dorée, pesant un marc et quart d'argent, une chasuble de filoselle, assez vieille, rayée rouge et blanche avec son étole, son manipule, le voile de calice et le corporalier, un missel romain couvert de veau gris, une aube, deux chandeliers de cuivre à l'antique, une croix de bois avec son Christ, fort vieille et rompue par la rouille, un corporal, un purificatoire, un essuie mains, un parement d'autel rouge de vieille étoffe de soie « où étaient brodés une Notre-Dame et un Saint-Jean l'Evangéliste », un marbre consacré, deux nappes, l'une vieille et l'autre neuve, un tapis d'indienne et enfin un grand tableau, représentant Sainte Catherine, avec son cadre de bois peint en noir, posé sur un gradin de chêne de deux marches.

En 1716, de nouvelles améliorations sont signalées, mais elles portent sur des détails. Nous retrouvons en effet dans la chapelle le même mobilier que celui qui existait en 1694, mais nous pouvons relever en plus un mauvais parement d'autel de calmandre rouge, blanche et verte, galonné de soie blanche, doublé de toile jaune, un nouveau tapis de futaine à fleurs, une croix de cuivre, deux chasubles, l'une de camelot, l'autre de calmandre galonnée de soie blanche, doublé de même étoffe mais de couleur noire, deux chopinettes (burettes) d'étain, une clochette, un plat de faïence, des canons d'autel, etc

Le tableau de Sainte Catherine avait été restauré, la statue de la Vierge avait été peinte à neuf et posée sur un pilastre de pierre fait nouvellement; enfin un tambour avait été placé à la porte d'entrée de la chapelle et le carrelage ainsi que les vitres avaient été réparés..

Aussi le visiteur déclare-t-il dans son procès-verbal que le monument est entretenu « avec une décence non pareille ».

En 1732, la situation est la même, tout au plus peut-on signa-


— 124 —

1er parmi les nouveaux objets consacrés au culte « un crucifix de métal argenté », cinq vases de faïence dans lesquels sont placés des « bouquets artificiels ».

En 1777, le visiteur signale que les contreforts ont été rejointoyés, le couvert retenu, les murs blanchis.

Le chapelain du château de Sennecey M. Rasson (lisez Raisson 1) y célébrait le service divin aux frais des fermiers du Temple.

La Révolution, grande niveleuse, devait bientôt mettre fin à la prospérité de la chapelle de Rougepont.

LA COMMANDERIE ET LE DOMAINE DE ROUGEPONT.

Le Temple de Rougepont présentait, avant la Révolution, un enclos ceint de murs dans lequel on voyait :

La chapelle, située semble-t-il à l'occident et orientée du sud au nord comme à Montbellet.

2° Un bâtiment qui avait servi jadis de résidence au commandeur et qui n'était plus depuis le xvie siècle qu'un logement de fermier ; c'était une maison basse, c'est-à-dire à un seul étage, élevée sur caves et celliers à laquelle on accédait par un escalier de pierre de taille situé dans, la cour du côté sud.

30 Un grand corps de logis servant d'écurie, grange et fenil, situé vis-à-vis du précédent au nord de la même cour. Un four couvert en laves et d'autres petits bâtiments d'exploitation complétaient cet ensemble. La cour, qui était primitivement ouverte du côté de l'est, fut fermée au xvne siècle par une muraille faite à chaux et à sable, solidement « enrochée » et couverte de laves pour mettre à l'abri le Temple de Rougepont des déprédations des gens de guerre.

Un assez beau domaine entourait le Temple de Rougepont. Il

1. Sut" cette famille, voir Répertoire des familles notables de Tournus, p. 314.


— I25 —

comprenait en 1333, outre la censive dont nous reparlerons, 20 ouvrées de vignes, 20 soitures de prés, 30 journaux de terre et un peu de bois.

En 1721 il se composait des fonds suivants :

Une terre, dite le CHAMP DE LA CHAPELLE, contenant trois journaux et demi environ, joignant le Pré dit « sous le Temple ou sous la Vigne » de vent et matin, le Pré dit le Regain, de bise, le champ du Temple de matin, une charrière entre deux, de soir et vent.

20 Une grande terre appelée, le CHAMP DU TEMPLE, située du côté de soir des bâtiments de la Commanderie, dans laquelle il 3^ avait teppeet bois contenant vingt journaux, le long du bief de Merdery et le chemin de Tournus à Sennecey, de soir et vent.

30 Une teppe appelée, LA CROISETTE, contenant trois journaux moins trois perches, joignant le chemin du Chesne à Rougepont.

40 Une terre appelée, LE CLOUSEAU AU GUENACHE OU L'ESSARD MAURIS contenant deux journaux et demi, joignant le chemin de Chalon à Tournus.

50 Une terre appelée, LA GRANDE CORVÉE DE ROUGEPONT, contenant sept journaux, le long du bois du Commandeur.

6° Une terre dite, LA PETITE CORVÉE, contenant huit journaux, un tiers, le long du bief de Merdery.

70 Une terre appelée, LE POISET, contenant sept journaux et demi et seize perches, joignant le chemin de Tournus à Chalon de vent et soir, et la communauté de La Farge, de bise.

8° Une terre, sise à La Farge, appelée LE CLOS DE LA ROCHE, contenant trois journaux et vingt perches sur un chemin allant aux bois.

9° Une terre appelée, LE GRAND CHAMP, contenant onze journaux et demi, au long du sieur Commandeur.

io° Une terre au même lieu contenant une coupe un tiers, sur le grand chemin de Chalon à Tournus, de vent.


— 126

ri" Douze journaux de terre, nouvellement défrichés, situés dans le bois de Rougepont, joignant lesdits bois, de matin et bise, et le grand chemin de Tournus à Chalon, de soir.

PRÉS.

12° Un pré appelé Sous LE TEMPLE, OU SOUS LA VIGNE, de 4 soitures, joignant le champ de la chapelle de bise.

13° Un pré et marais au même lieu, contenant deux soitures et demie.

140 Un petit pré appelé, LE REGAIN, contenant trois soitures et demie, joignant le pré Civolière.

150 Un pré appelé, LE PRÉ DE LA CIVOLIÈRE, contenant une soiture et demie, le long du Champ du Temple.

160 Un pré joignant le précédent, contenant une soiture, un tiers.

170 Un pré le long du bief de Merdery, une soiture et demie.

180 Un pré appelé, Sous LE BOIS DE ROUGEPONT, autrement PRÉ DU CHAT, 4 soitures et demie, le long du Champ du Temple.

190 Un pré, contenant un sixième de soiture au lieu dit Es GRANDS PRÉS sous LE REGAIN, affronté sur le ffief de Merdery.

200 Un pré appelé, LE PAQUIER, genevière et teppe, situé au lieu dit Les Grands-Prés, affronté sur les bois de Boulay et le fief de Merdery, contenant un journal.

210 Un pré, en la prairie de Sennecey, appelé KN TARDY, de quatre soitures.

220 Un pré, en la même prairie, lieu dit, LE PRÉ DE SENNECEY, d'une contenance d'une soiture, quarante six perches.

230 Un autre pré, en la même prairie, lieu dit, sous LA RIPPE, une soiture, vingt-quatre perches.


— 127 —

"240 Un pré, sis en la prairie de Beaumont ', contenant quatre soitures.

Bois.

25° Un bois de haute futaie dit: LE BOIS DE ROUGEPONT, contenant vingt journaux, joignant le bois de Boulay appartenant à MM. de Saint-Vincent de Chalon, le grand chemin de Tournus à Chalon, de soir, et le Pré dit Sous le Temple.

26° Un bois taillis appelé, LA CORVÉE, contenant huit journaux un tiers, joignant la terre dite La Grande Corvée de Rougepont, de vent, et la Communauté de La Farge % de bise.

270 Un bois taillis, situé sur le Grand Champ du Temple, contenant trois journaux, enclavé dans ledit champ du Temple, le long du grand chemin de Tournus à Chalon, de soir et vent, le bief de Merdery, de bise, et le pré du Chat, de midi.

DIMERIE.

Le Temple de Rougepont possédait en outre des dîmes sur la paroisse de Jugy. Ces dîmes se levaient sur les récoltes de blé et de vin de la façon suivante: « savoir MM. les chanoinesde SaintVincent de Chalon prennent sur les dites dîmes la moitié franche, M. le Commandeur et le seigneur de Jugy lèvent l'autre moitié sur laquelle moitié, le curé de Jugy prend un cinquième ».

Les dîmes des blés se percevaient à raison de treize gerbes l'une ; les dîmes des vins se levaient à la vigne, à raison de douze bennes l'une.

CENSIVE.

Le Temple de Rougepont avait une censive où s'exerçait ses droits seigneuriaux, notamment les droits de lods, ventes,

1. Beaumont-sur-Grosne, canton de Sennecey-le-Grand.

2. La Farge, commune de Sennecey-le-Grand.


— 126 —

remuages et retenues. Il ne semble pas en revanche que le commandeur de Rougepont ait eu le droit de justice sur sa censive comme cela existait au contraire à Montbellet où le.commandeur était seigneur haut-justicier '. Le Temple de Rougepont eut donc toujours plutôt le caractère d'un hospice que d'un château fort et d'une seigneurie. La censive du Temple de Rougepont s'étendait sur les paroisses ou villages suivants :

JUGY 2

Sur les lieux dits : Montboillot, es Charnettes, es Chaines, es Chenevière de la Ferrière 3, en la Charme, au Rompoy, sur la rue des Vaches, en la Queue, en Groseau, au Grand-meix, en l'Abime, es Chaigne, derrière chez Canard, Traversâmes vers la Maladière, au pré des Naiseurs, au Meix-Voisin, Guenache, au Croseau, la Planchette alias la Plante, es Pierres, en Champagne, la Ronge, Champ Poussot.

LA FARGE 4

En grand champ, au Bon Repoux, Longue Roy, en la Palée proche les Saintes, au village de La Farge, proche les maisons Borassat.

i. Les censitaires n'étaient pas non plus mainmortables « hommes levants et couchants » ni astreints au guet et à la garde. Niepce dit au contraire, Histoire du Canton de Sennecey, t. II, p. 88, que le Temple de Rougepont était de la jus-' tice de celui de Montbellet.

2. Jugy, canton de Sennecey-le-Grand.

3. A rapprocher ce nom de la Ferrière (minière de fer) du nom du village de La Farge (lieu où se trouvait une forge). Cette particularité serait à relever au point de vue de l'histoire économique.

4. La Farge, commune de Sennecey-le-Grand, canton dudit.


— 129 —

SANS '

Es Crés, chez Rolland à présent la Vigne Gaillard, es Combes, en Patouzin, au Village de Sans, derrière chez Rolland, la Platière, à Grelays, un four sur le bief de la Fontaine, Gaudry, une ancienne maison sur le chemin de Saint-Julien à Saint-Martin.

SENNECEY

Vers les Plantes.

SATNT-JULIEN J

En Pèlerin, au Grand-Chemin, Poirier au Ban, Poirier-Chanin '.

BEAUMONT-SUR-GROSNE '

La Mimorin.

LAIVES *

La Templière.

Voici d'autre part la liste des censitaires de la Commanderie de Rougepont en 1690 et en 1721.

JUGY

1690. Honnête Michel Conte, Louis Raquillet, Claudine Varpoil, veuve Claude Audras, Jean Dureau, Jean et Philibert Fèvre,-Pierre Ferré, Ant. Audras, Philiberte et Jean Greffier, Jacques Letartre, Françoise Carré, les héritiers de M. de Saint1.

Saint1. commune de Sennecey-le-Grand, arrondissement de Chalon (S.- et-L.).

2. Saint-Julien, commune de Sennecey-le-Grand, arrondissement de Chalon (S.-et-L.).

3. Beaumont-sur-Grosne, canton de Sennecey-le-Grand.

4. Laives, canton de Sennecey-le-Grand.

9


— 130 —

André et d'Anguillon, Jacques Raquillet, Philibert Febvre, Philibert et Claude Dureau, Cl. Carré, Mmc Anne d'Anguilloiij Louis Lamé, Mre Philibert Bernard, écuyer seigneur de la.Vernette, Denise Baron, veuve de Claude Filloux, Jean Bureteau, Pierre et Georges Thevenaud.

1721. Ant. Raquillet, Louis Raquillet, Philibert Philibert, Jacques Dureau, Jean Bataillard, Cl. Febvre, Jeanne Borassat, Albert Dureau, Cl. Febvre, Jeanne Audras, veuve Pierre Breniaux, Jean Millon, Jean Greffier, Jean Morandat, Louis Ferré, Jean Letartre, Laurent Carré,- Laurent Raquillet, Michel Ferré, ' Jean Dureau, Jean Chaumier, noble Jean Bureteau, conseiller au Présidial de Mâcon, M. Bernard, Mgr le marquis de VieuxPont, coseigneur de Sennecey.

LA FARGE

1690. Jean Primey, Benoîte Ponsot, veuve Vincent, Jacques Bonat, Etienne Revillot, dame Anne Blanchard, veuve Nicolas Colasson, Pierre Raquillet, Suzanne Grepard, Louis Borasset, Philibert Bontemps, Antoine Revillot, Pierre Berthelier, Roux, Jean et Toussaint Royer, Claude Borasset, Jean Chaussard, François Levesque.

1721. Guillaume et Pierre Bontemps, Philippe Ponssot, noble Louis de Lion, Claude Vincent, Claude Colasson, Jean Gallier, Pierre Bontemps, Cl. Ponsot, Benoît Tatoux, Me Pierre Bertelier, Pierre Bontemps, demoiselle Philiberte Colasson, veuve de Michel Levesque, marchand à Sennecey.

SANS

1690. Etienne et Claude Bontemps, Paquier et Henri Ponsot, Etienne Bontemps, Jeanne Hyverny, veuve de noble Simon Duploy, Jean Maduet, Philibert Guyon, Jean Grand'claude,


— I3I —

Philippe Vincens, Claude Bontemps, Pierre Douhet, Ponsot et Etienne Gordonnat, Abraham Lamonin, Violet Borassat, Claudine de Vidal de Cruzilles veuve de Jean Bravard d'Aissard (sic), François Le Jay, Pierrette Le Jay.

1721. Guillaume Bontemps, Marie Ponsot, Louis Bontemps, Me Laurent Bordet, juge de Sennece}'' et de Jugy, Jean Perret, Jacques Guyon, Etienne Grand'claude, Pierre Vincent, François Bontemps, J.-B. Febvre, prêtre chapelain du château de Sennecey, messire Ignace Colin de Serre, ancien capitaine au régi-' ment de Poitou, pour son frère Messire Joseph Colin de Serre, chanoine augustin de la Congrégation de Saint-Antoine de Chalon.

SENNECEY

1690. Françoise Riotot, veuve de sieur Patrin.

1721. Philibert Patrin, veuve de Jean Giraud, huissier.

SAINT-JULIEN '

1690. François Joly, Charles Ferotin, curé de Saint-Julien (les hoirs de), Philippe Guyon, Antoine Galot, Cl. Gabaud.

1721. Messire Pierre Prost, chapelain du château de Sennecey, Philiberte Guyon, veuve de J.-B-. Greffier, châtelain de Sennecey, Claude Guienne, épouse de Françoise de Lacroix, Marie Denehout, veuve de Jean Riottot, bourgeois de Chalon.

BEAUMONT-SUR-GROSNE

1690. Ant. Pugeaut, procureur à Chalon, Anne et Reine Breitenet, Marie Bergeat veuve Jacques Tatoux, François Foux, Jeanne Levesque, Etienne Bugnon, Marie Bergeat.

1721. Jacques Carrier, Philibert Bernardon, François Levesque,

1, Saint-Julien-de-Sennecey, commune de Sennecey-le-Grand.


— 132 —

Philibert Bretenet, Antoine Foux, Jacques Lossieu, Benoît Menutet, Marie Tatoux.

LAIVES

1690. Jean Greffier, Pierre Pautet, Cl. Guépet, François Petit, Louis Monot, François Petit, Philibert Blondeau, André Boyaud, François Vitte, Messire Demaizières, curé de Laives, Cl. Bataillard.

1721. Toussaint, Joly, Pierre Lalement, Marcel et Michel Guérard ', Philibert Chapot, Guillaume Cendry, Joseph Monot, Nicolas Petit, Cl. Bataillard, Messire J.-B. Naudot, conseiller du Roi au grenier à sel de Chalon, Me François Colas, notaire à Chalon, Me Nicolas Bataillard, avocat à la Cour de Chalon, époux de Marguerite Lévêque.

LA'RÉVOLUTION

Le 23 juillet 1793, le domaine du Temple de Rougepont fut mis en vente. Il était alors amodié au citoyen Joseph Passaut, maître de postes à Sennecey, depuis le Ier septembre 1788, pour sept années et cultivé par le citoyen Rouillot.

Les bâtiments et la chapelle furent estimés 2.000 livres

Le jardin et une terre attenante 2.112 livres

Un pré à regain 8.580 livres

Le pré de Rougepont 180 1. 68

Un autre pré à Rougepont 135 1. 10

Un pré audit lieu et « es grands prés de La Farge » 2.640 livres Un pré au lieu dit « Vers Rougepont » 528 livres

Une terre au même lieu 1.058 livres

Un bois de futaie, actuellement coupé 200 livres

1. C'étaient les descendants du peintre tournusien Grégoire Guérard, proche parent d'Érasme. (V. Érasme et sa parenté en Bourgogne.^


— 133 —

Une terre au lieu dit « Terre du bois » 2.992 livres

Une terre dite « Vers Chassagne ou en la Beurne » 3.916 livres Une terre dite « La Grande corvée ou en Mollerat » 3.080 livres Onze journaux déterre au même lieu 3-74° livres

Une terre au lieu dit « en Fleuchot » 132 livres

Une terre au lieu dit «Es grands champs de la Farge» 82 1. 10 Une terre au même lieu 1.056 livres

Une terre dite « en La Jardine » 528 livres

Une terre dite « en Cottelin » 660 livres

Un pré-en la prairie de Sennecey 440 livres

Un autre pré au même lieu 880 livres

Idem. 73 1. 68

Un pré en la prairie de Beaumont-sur-Grosne 1.613 1. 68 Estimation totale 36.630livres.

Après de nombreuses enchères le domaine de Rougepont que se disputèrent les citoyens Joseph Passaut, maître de posté à Sennecey, et Claude Pierre Canard ', resta à ce dernier moyennant la somme de 162.700 livres.

1. Sur les familles Passàutet Canard, voir Répertoire des familles notables de Tournus, p. 286 et 62.


TABLE

PAGES

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES i

Imprimés i

Sources manuscrites '. 2

conservées dans les Archives du Temple de Chalon. 2

» au Château de Mercey 5

» à l'Hôtel-Dieu de Tournus (Fonds Réty) 5

disparues (Chalon) 5

» (Voulaines) 6

AVANT-PROPOS 7

INTRODUCTION 8

I

La Commanderie du Temple Sainte-Catherine de Montbellet "15

Maison du Temple, enclos et donjon 16

Église Sainte-Catherine 19

La chapelle de Tous les Saints ■ 32

Seigneurie, domaine et censive du temple 37

Seigneurie 37

Domaine 38

Censive 41

Membres et dépendances du Temple Sainte-Catherine 56

Temple de Rougepont 56

Farges 57

Senozan 59

Charcuble , 60

Boye -. 61

La chapelle de Poizat à Macheron 62

Histoire de la Commanderie et des Commandeurs 64

La Commanderie à l'époque des Templiers 64

La Commanderie à l'époque des Hospitaliers 67

Les Commandeurs 70

Jean de Troyes 70


—- r35

Laurent de Bretenay 72

Jean Garnier d'Angeux 72

Girard de Fouchereulles 73

Girard de Bretenière 74

Hugues d'Arcy ' 76

Jean de Vienne 78

René Pot 79

Jean du Chatelet 80

Élie du Bois 81

Philibert du Perroit 81

, Jean de l'Estouf-Pradines 82

Jean de Pradines 85

Calais de La Barre 88

André de Saucières-Tenance 90

César Lemaire de la Bondue 91

Michel de Pontailler-Talmay 93

Scipion d'Anglure de Bourlemont 94

Henri de Fussey-Menessaire 95

René de Chérisey 96

Philibert de Miremont-Berrieux 97

Pierre de Saint-Belin-Vaudremont 98

Antoine Théodoric Godet de Soudé 100

Mathieu de Berbisey 100

Pierre-François de Dyo-Montperroux 102

Charles Picot de Dampierre 104

II

La Commanderie du Temple de Rougepont îoé

Histoire de la Commanderie et des Commandeurs 108

La Chapelle Sainte-Catherine de Rougepont 120

La Commanderie et le domaine de Rougepont 124

La Révolution 132


TABLE DES PLANCHES ET FIGURES

1. Vue générale du Temple Sainte-Catherine 14

2. Porte d'entrée de l'église 19

3. Plan de l'église 21

4. Piscine du choeur (xui« s.) 23

5. Baie et fenestrage du chevet 25

6. Console avec inscription 32

7. Colonnette et chapiteau 36

8. Signature de Frère Jean Pasquier 79

9. » de René Pot 80

10. Armoiries de Jean de Pradines 88

11. Signature de Calais de La Barre 90

12. Armoiries de César Lemaire de La Bondue 91

13. Signature du même 93

14. Signature de René de Chérisey 97

15. » de Pierre de Saint-Belin-Vaudremont 99

16. » de Mathieu de Berbisey 102

17. » de Pierre-François de Dyo-Montperroux 104

18. Pierre tombale de Barthélémy Fournier 115


FOUILLES ARCHEOLOGIQUES

DE LA

VILLA GALLO-ROMAINE DE BELNE PRÈS TOURNUS (S.-et-L.)

CATALOGUE DES OBJETS ET DES MONNAIES RECUEILLIS PAR M. P. MARLE.

Belné ', petit hameau, situé sur la pente de la colline qui domine Tournus à un kilomètre à l'ouest de cette ville, dont la vue s'étend jusqu'aux montagnes du Jura et des Alpes, a dû, de toute antiquité, être choisi par l'homme comme site propre à assurer son existence et sa sécurité.

Ce hameau tirait son nom, d'après les uns, d'une source d'eau vive, Bellanata 2, et, selon d'autres, de Belenus 3, le soleil, à qui

i. Belné, forme quasi officielle adoptée par le Dictionnaire des lieux habités de Saône-et-Loire, publié par l'Annuaire administratif de ce département (1892). C'est la forme également donnée par Chavot dans le Dictionnaire topographique du Maçonnais (1884).

Si l'on se rapporte à la forme latine du nom Bellenata, la forme française correcte devrait être Belnée.

Paul Canat a employé la forme Belnay, ainsi que les cartes de l'État-major et du Ministère de l'Intérieur.

M. Martin dans ses sépultures barbares adopte la forme Bellenay.

Juénin (1733), puis Meulien (1893) à sa suite, emploient la forme Bellné.

2. Meulien, Histoire de Tournus, p. 183.

3. Bernard, Tournus à travers les Ages, p. 35 (Bull., Société des Amis des Arts, 1908).


- i38 -

elle aurait été vouée autrefois. Il est nécessaire de se montrer réservé en ce qui concerne ces étymologies 1.

Belné, sous le nom latin de Bellenata, est cité pour la première fois en 945 2, dans un texte écrit. A cette époque, l'archevêque de Besançon, Gerfroy, donna à cens à l'abbaye de Tournus des fonds possédés par l'église de Besançon à Belné et concédés en bénéfice à des laïques qui commettaient souvent des injustices à l'égard des moines de Saint-Philibert de Tournus. Ces fonds se composaient d'un curtil non inféodé (curtilus indominicatus), limité au matin par les terres de l'Abbaye de Tournus, au midi par celles de N.-D. de Mont Joux (ex Monte Jovis), et au soir et au nord également par les terres des moines de Tournus. Belné dépendait alors de la paroisse de Lambres (Lambras).

En 1890, M. P. Marie ', ancien ingénieur des mines, en défon1.

défon1. Lex, l'éminent archiviste du Département, si versé dans les questions philologiques, nous suggère l'étymologie suivante du nom de Belné.

Belné, dont la forme la plus ancienne (x<= siècle) est Bellenata, proviendrait du vocable latin Balneata, qui donnerait en français également Belnée. Or Balneata villa siguifie La Villa des Bains, nom qui pourrait s'expliquer par les sources d'eaux vives, qui jaillissent en ce lieu, et qui furent captées au XVIII' siècle pour approvisionner Tournus en eau potable.

Les deux citernes ou salles de bains en ciment, mises au jour dans la partie nord de la villa, ont-elle suffi à faire donner à cet établissement le nom de Villa des bains ? Ou bien un établissement de bains non encore découvert at-il existé de l'autre côté de la grand'route près de la source de Belné; c'est ce que seules des fouilles pourraient nous apprendre.

Deux belles sources voisinaient la villa ; au sud celle de Belné : au nord celle de Saint-Jean d'Arpent ou des Eaux, lieu encore fréquenté par les pèlerins qui viennent de fort loin pour la guérison des rhumatismes et des écrouelles ; ceux-ci boivent de l'eau de la source et aussi se baignent les pieds dans la fontaine.

2. Juénin, Histoire de Tournus, t. II, p. 113.

3. Marie (Paul), né à Mâcon le 3 septembre 1833, mort à Tournus le 13 septembre 1913, ingénieur des mines de Montceau, retiré à Tournus, bienfaiteur du Musée et membre de la Société des Amis des Arts.


— 139 —

çant sa propriété pour replanter une vigne détruite par le phylloxéra, mit au jour les substructions .d'une villa gallo-romaine d'une assez grande importance. Nous devons à son intelligence et au soin qu'il a apporté à ces fouilles, non seulement la découverte de cette construction mais encore la conservation des nombreux objets de l'époque romaine, qui s'y trouvaient épars, et dont la riche collection est déposée actuellement au musée de Tournus en vertu des dispositions prises par lui avant son décès et exécutées par ses héritiers.

En 1895, M. Paul Canat de Chizy, vice-président de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon, fit paraître dans les Mémoires de cette société (t. VIII) un rapport sur les fouilles exécutées par M. Marie. Ce rapport assez succinct annonçait les découvertes faites par celui-ci..

Il signale déjà la grande galerie, dont seulement 50 mètres étaient alors déblayés, l'escalier monumental d'entrée, sis au sud, l'absence d'inscriptions et d'hypocaustes, la présence de pavages en béton incrusté de marbres et de granits, d'un impluvium, de nombreux débris de poteries de Samos, d'objets en bronze et d'un curieux vase en poterie vernissée noire, marquée A. L. Il concluait que cette villa avait été détruite en même temps que celles de Sans, -Noiry, Préty, Sennecey, après le règne de Magnence et que ces restes avaient servi de carrières pour les habitants de Tournus, comme on pouvait le constater par l'émiettement du sol.

L'existence de l'homme à Belné, à l'époque préhistorique, est prouvée parles fouilles qui ont été faites à 50 centimètres audessous de l'extérieur des fondations de cette villa et qui ont permis de constater des débris de foyer, ainsi que par les objets de pierre polie ou d'os, que M. Marie a recueillis dans ces travaux,



COU PL S«iv*n* ABC

LÉGENDE

•-"" "'■""-• /////////Constructions gallo-romaines.

a Entrée présumée.

b Porte communiquant avec la galerie

raîn ^ bc.

onSiruciion c Extrémité nord de la galerie b c.

Eboulis ou. »e Irouvetil : d Escalier en Pierres de tailIePoterie,verres.ntarbres,brigues

tailIePoterie,verres.ntarbres,brigues e Deuxième pièce d'entrée à carrelage colonnes, pierre détaille etc., incliné.

f Porte pour l'extérieur. g Porte communiquant avec l'habitation présumée. h Petit mur devant supporter un escalier

présumé. i Pièces de l'habitation, k Cage de l'escalier pour i" étage. 11 Pavage en ciment romain pour bain

ScAe//e ou citerne.

_ m Mur en pierres de taille.

I» le il II 1» M A.» „ * , ,

n Pavage en béton.

1.2.3.4. Squelettes trouvés sur le pavage en béton.

5.6.7.8.Squelettes trouvés à om6o audessus du même emplacement. 9.10.Squelettes trouvés au nord de l'habitation.

0.0.0.0. Saillies dans le] fondations devant porter des colonnes en briques qu'on retrouve dans l'éboulis P.

é, C" de Tournus. P. Marie.


— 142 —

DESCRIPTION DE LA VILLA GALLO-ROMAINE

Le bâtiment principal avait 104 mètres du nord au sud et 18 m 50 de l'est à l'ouest. On y entrait au sud par un escalier de 5 mètres de largeur composé de trois marches en pierre de taille donnant accès dans une pièce aj^ant 5 mètres sur 5 m 50 paraissant être l'atrium. Ce vestibule communiquait par deux portes avec les appartements et avec une galerie de 102 mètres de longueur sur 4 mètres de largeur, qui se prolongeait sur toute la façade est.

Le mur extérieur de cette galerie n'avait à l'orient que 60 centimètres d'épaisseur tandis que les autres avaient une épaisseur de 1 m 20. Il est donc présumable qu'elle ne devait supporter qu'une couverture légère, tandis que le reste de l'habitation pouvait supporter soit une terrasse, soit un étage. En effet, dans les débris retrouvés, on a constaté de grosses dalles et du côté de la terrasse des débris de couverture en plomb fondu par l'incendie. Des petites colonnettes formées de briques triangulaires arrondies devaient servir au moins de base aux pièces de bois qui supportaient la toiture de cette galerie. Les murs, construits en petits appareils rectangulaires, taillés à la pointe et posés à ciment de chaux, étaient revêtus d'un stuc blanc décoré de peintures polychromes. Le pavage était uniforme, en béton poli.

A l'ouest de ce bâtiment, des substructions, derniers vestiges des dépendances de la villa, se prolongent sur une profondeur de 45 mètres, communiquant par deux portes avec l'habitation principale. On y remarque du côté nord deux citernes ou salles de bain pavées en ciment et au centre un impluvium circulaire qui était alimenté au moyen de tuyaux en terre cuite recouverts de tuiles.


— 143 -

Dans ces importantes constructions on n'a retrouvé ni colonnes, ni pilastres, ni inscriptions et, quoiqu'on n'y ait pas découvert d'hypocauste, quelques débris de briques ajourées font présumer qu'il en avait existé un.

Quel est l'âge de cette construction ? La série des monnaies retrouvées éparses dans le sol et la diversité des fragments de poteries qui y furent découverts, font présumer que Belné était occupé par les Romains depuis l'époque de la conquête. Cependant, n'ayant recueilli dans cette habitation aucun spécimen des magnifiques mosaïques dans le genre de celles trouvées à Sans 1, près de Sennecey, et à Noiry 2, ni les stucs moulurés et décorés comme ceux de la villa de Préty, la construction paraît dater du commencement de la décadence de l'art romain (11e siècle).

En fait de mosaïque il n'a été retrouvé qu'un pavage en stuc poli dans lequel étaient incrustés des fragments, sans forme particulière, de calcaires rouge et blanc de nos environs mélangés à des schistes carbonifères.

Les stucs dont nous avons déjà parlé et qui revêtaient les murs, étaient décorés de peintures rouges, jaunes, noires et vertes, avec filets de couleurs.

Huit squelettes furent découverts sous les décombres, dans la partie sud, près de la porte d'entrée principale. Leur présence atteste l'existence d'un combat dans lequel l'habitation a été saccagée et détruite. Ce qui confirme cette hypothèse, ce sont les nombreuses traces d'incendie constatées surtout du côté de la terrasse.

L'absence de monnaies, à partir des dernières années du IVe siècle, nous indique l'époque probable.de cette destruction

1. Sans, commune de Sennecey-le-Grand.

2. Noiry, commune d'Ormes, canton de Cuisery.


i44

correspondant avec les invasions barbares du commencement du Ve siècle.

On remarque en effet que depuis l'empereur Auguste (43 av. J.-C. à 14 de notre ère), la plupart des empereurs romains sont représentés dans la collection de monnaies recueillies par M. Marie dans les débris de la villa de Belné. Or la série cesse brusquement avec l'empereur Théodose (379-395). Après cette date de 395 on ne trouve pas une seule monnaie. C'est donc assurément vers l'an 400 que la villa de Belné a été détruite par le feu alors que ses habitants étaient morts, les armes à la main, en en défendant l'entrée.

Il n'est pas difficile de déterminer à quels événements historiques se rattache la tragédie au cours de laquelle la villa de Belné a été anéantie.

Le 31 décembre 406, les Alaïns et les Vandales passaient le Rhin gelé près de l'embouchure du Mein après avoir bousculé les Francs, alliés de l'Empire romain. Ils s'emparèrent de Mayence qui fut, selon l'expression d'Henri Martin ', « noyée dans le sang de ses habitants ».

Ils détruisirent ensuite Worms, Amiens, Arras, Térouenne, Tournai, Strasbourg et Spire puis passèrent la Loire pour aller en Espagne. Mais, arrêtés par les Basques sur les Pyrénées, ils se rejetèrent sur le midi de la Gaule qu'ils dépeuplèrent et anéantirent, plus particulièrement sur la Narbonnaise et la ire Lyonnaise 2. Une nuée de Saxons, d'Erules, de Burgondes, de Sarmates, de Gépides qui suivaient les Alains et les Vandales, achevèrent de dévaster le Nord pendant que les Alains et les Vandales ravageaient le Midi.

1. Henri Martin, Histoire de France, t. I, p. 336 (4e édition).

2. Lyonnaise ire. Cette province comprenait le Forez, la Bourgogne, le Nivernais. Notre pays, celui des .flïdui, appartenait à la Lyonnaise Ire.


M-S — .

Orose ' dit : « Ni les places fortes entourées par l'eau des fleuves, ni les châteaux situés sur des rochers abrupts n'échappaient à leurs furieux assauts ou à leurs stratagèmes perfides. La ruine de la Gaule eût été moins complète si l'Océan tout entier avait débordé sur les champs Gaulois. »

Seules la Viennoise et la Seconde Narhonnaise où s'étaient réfugiés le Préfet du Prétoire et le Maître de la Cavalerie des Gaules échappèrent à l'universel désastre.

On peut donc affirmer d'une façon presque certaine que c'est au cours de ces événements que la villa romaine de Belné cessa d'exister.

Du reste, les barbares ont laissé tout près de là, des traces de leur passage puisque, à quelques centaines de mètres au-dessus de la villa (200 mètres environ) sur le coteau de Beauregard, on a découvert plusieurs sépultures barbares, sous dalles brutes, disséminées sur une étendue d'environ 150 mètres et sur une largeur de 15 à 20 mètres. On- y trouva en 1876 un scramasaxe et en 1892 une plaque polygonale de fer plaquée d'or ».

Cependant ces sépultures ne semblent pas être celles des Barbares, destructeurs de la villa. Elles sont plus probablement celles des contigehts burgondes appelés en 413 par les Sénateurs Romains de la Lyonnaise pour les protéger contre les incursions des autres peuplades germaniques ou huniques qui se pressaient à la frontière du Rhin.

7 1. Orose, livre VII.

2. J. Martin, Sépultures barbares des environs de Tournus, p. 15.


14e

INVENTAIRE DES OBJETS RECUEILLIS SUR L'EMPLACEMENT

DE LA VILLA DE BELNÉ'

(IIe Supplément au Catalogue du Musée de Tournus).

PRÉHISTOIRE ÉPOQUE NÉOLITHIQUE

A.N.

604 Herminette en serpentine 1. 85mm larg. 45mm

605 Hachette en serpentine 1. 55mm iarg. pmm

606 — — 1. 6$mmjomnl

607 Petite hachette votive entièrement polie

1. $Omm?2mm

608 Poinçon en os 1. ioomm

609 Polissoir en serpentine 1. 75mm iarg. 45mm épais.. 37mm.

610 Fragments de hachettes. Lame en silex.

ÉPOQUE GALLO-ROMAINE

A.R.

1431 Bague de bronze doublée d'or (brisée).

1432 Clef fer avec tête bronze représentant une main ouverte.

V. fig. 1. 1. Ilimm

1433 Tête de clef de bronze représentant un lion accroupi.

V. fig. 2. 1. 78mm

1. Nous remercions vivement MM. Jeanton et Pétrin de Puycousin, conservateurs adjoints du Musée, et MM. Hannezo, de Saint-Clément, et Dard qui nous ont aidé à établir ce catalogue.

2. Cette numérotation correspond au Catalogue du Musée de Tournus [Supplément II].

A.N = Archéologie, époque néolithique. A,R = Archéologie (époque romaine).


— 147 —

1434 Tête de clef de bronze représentant une main fermée

tenant un objet indéterminé. V. fig. 3. 1. 55mm

1435 Tête de clef de bronze en forme d'anneau surmonté

d'une plaque rectangulaire diam. 2on"n

r435 s stngile de bronze, composé dune lame recourbée, brisée au sommet, et d'un manche quadrangulaire terminé par une saillie. V. fig. 4. 1. 122mm

1436 Fibule de bronze arbalétiforme complète avec son'fermoir 1. 55mm

1438 Plaque de fibule en bronze ajourée de trous ronds 1. 32mm

1439 Fibule de bronze en forme d'S sans agrafe 1. 3omm

1440 Fibule de bronze.

1441 Couvercle d'unguentarium de bronze percé de 4 trous diam. 15111m

1442 Plaque de fibule de bronze décorée en forme d'urnbo de

bouclier. diam. 23m™


— 148 —

1443 Fragment de fibule de bronze ornée de stries 1. 42mm

1449 Plaque ronde convexe à double bélière, bronze diam. 55mm

1450 Epingle de bronze 1. iiomni

1451 Petites épingles de bronze.

1452 Anneaux de bronze.

1453 Bracelet ouvert de bronze orné de dessins géométriques

aux extrémités.


— 149 —

1454 Patte de lion, brisée, bronze haut. 20mnl

1455 Pied de taureau, brisé, bronze , haut. 20oem

1456 Fibule simple complète, de bronze.

1457 Plaque de fibule de bronze.

1458 Anneaux de bronze diam. 25 à 3omm

1459 Bague, bronze, ornée de stries.

1460 Bague, bronze, ornée de losanges.

1461 Style de bronze muni d'une pointe en fer, brisé 1. nomm

1462 Style de bronze 1. 75mm

1463 Navette double, bronze. V. fig. 5. 1. i40mm

1464 Épingle en bronze avec curette. V. fig. 6. 1. l6omm

1465 Tintinabulum, bronze haut. 32mm

1466 — — haut. i8"im

1467 Battant de tintinabulum, bronze haut. 31mm

1468 Douille de bronze, striée extérieurement 1. 32mm diam. 30mm

1469 Cuiller de bronze 1. 91mm

1470 Fond de vase de bronze diam. 25mm

1471 Clou de bronze 1. 22mm

1472 Double bouton de. bronze avec chaînette 1. 40mm

1473 Harpon de bronze 1. 40mm

1474 Disque de bronze (fragmenté) diam. 8omm

1475 Petit trépied de bronze, orné de pieds d'animaux, brisé 1. 51mm

1476 Manche de cacabus de bronze 1. 70mm

1477 Fragment de curette de bronze 1. 4omm

1478 Partie inférieure d'un unguentarium d'élain.

1479 Boutons divers de bronze.

1480 Tête de lion de bronze.

1501 Poinçon de bronze 1. 8o""*i

1502 Chaînette de bronze à gros maillons 1. i88ram

1503 Ornement de bronze en forme de fleur de lys 1. i6mm Iarg. 13mm

1504 Boucle d'oreille circulaire formée par un fil de bronze.

1505 Agrafes de bronze à crochet.

1506 Petites lamelles de bronze.

1507 Petit sceau à anneau de bronze — l'entaille manque.

1509 Fragments de bronze.

1510 Boucle avec crochet de bronze.

1511 Fragments de vases de bronze.

1481 16 épingles et 2 aiguilles, os.

1482 Fragment de peigne, os.

1483 Étui, OS. V. fig. 7. j 1. JOtam


— 150 —

1484 Deux jetons, os, ornés de cercles concentriques.

1485 Deux dés à jouer, os. i486 Jeton, os, bombé et poli.

1487 Fragments d'os polis.

1488 Coquille marine.

I488k's Coquille marine (patelle perforée ayant servi d'amulette).

1489 Figurine d'enfant, terre blanche (Télesphore) ', les pieds

manquent; la tête est couverte ducucullus (capuchon). V. fig. 8.

1490 Tête, terre blanche de l'Allier, cheveux en bandeaux

1491 Débris de vase, terre blanche, décorés de festons en S

séparés par des filets.

1. Télesphore, dieu enfant, passait pour être le fils d'Esculape qu'il accompagne en général sur les monuments. On le considère comme « le Génie de la convalescence » et l'on explique ainsi le capuchon qui caractérise son costume. Mais Fétymologie de son nom et son'rôle dans la religion sont encore fort obscurs. On connaît des bustes en terre cuite de Télesphore découverts dans l'Allier (p. ex. Musée de Moulins, n° 678, pi. XIX). — Salomon Reinach, Bronzes figurés de la Gaule romaine, p. 103 et 104.

haut. 108mm haut. 28mm


IJI

1492 Débris de figurine, terre blanche.

1493 Poisson en os. V. fig. 9. 1. 72mm

1494 Fragment d'ambre. Petite cuillère en ivoire ".

1512. Marteau, fer 1. yo™™

TÉLESPHORE, Génie de la Convalescence.

1513 Gouge, fer 1. 1301™

1514 Clou, fer, à grosse tête (diam. de la tête 35mm).

1515-1516 Deux fers de javelot 1. noet H5m»

1517 Crampon en fer.

1518 Deux crampons, fer, à tête double.

1519 Pointe de flèche, fer 1. 73111111

1520 Deux spatules, fer.

1. Catalogué antérieurement sous le n° 1018.


— 152 —

1521 Manche d'outil, fer, recouvert d'une douille en bronze 1. iiomm

1522 Deux clefs (clava laconica).

1523 Grand clou, fer, à tête ronde 1. 95mm

1524 Clef, fer.

Faucille fer, forte cannelure, relevée du dos ' 1. 42omm soie 1951HIH •■ Gonds, fer =.

Fragment de verrerie avec gravure 3.

1549 Vase de terre rouge, orné de festons et de filets en relief,

vernissé noir (brisé, en partie reconstitué) haut. 140, diam. i20mm

Fragment d'un vase d'amphibole.

Fragment de plat ou grand vase d'albâtre, décoré de cannelures.

Fragment d'anse d'un vase en albâtre.

Carreau rectangulaire de pavage de marbre blanc.

Fragment de marbre blanc.

Carreau de pavage de marbre violacé.

Porphyre des Vosges (gris violacé).

Carreau triangulaire arrondi, terre rouge, ayant servi de . colonne dans la grande galerie.

Scaïole ou dallage, imitant la mosaïque 4. 15 31 Poterie à rebord avec inscription plusieurs fois répétée en creux ASSIOs.

1532 Fragment d'anse de vase sur lequel on lit C.V.A.

1533 Fond de vase poterie dite de Samos avec inscription moulée en relief

LAXTVC <■.

1. Catalogué antérieurement sous le n° 1275.

2. - — 1339-1340.

3. — — 1027.

4. — — 1086.

5. Marque paraissant inédite (lettre de M. Changarnier, conservateur du Musée de Beaune, qui s'est spécialisé dans l'étude des poteries sigillées).

6. Laxtuc, Laxtucissa, marque trouvée à Vichy (Corpus Inscriptionum latinarum, III, 12014, Holder), à Lyon, Moulins, Clermont, etc. (Renseignements fournis par M. Changarnier.)


— 153 —

1534 Fragment de vase avec même inscription gravée grossièrement à la

pointe,

1535 Autre fragment de fond de vase avec inscription moulée FOR ".

1536 — . — IXIANI.

1537 — . — MAR '.

1538 Poteries noires (fragments de vase) ornées de rinceaux ; quelques fiagments

fiagments lesquels on lit les lettres T. A. L. E : formant un; nom.

1539 Po.teriès à engobe avec rinceaux en relief (fragments).

«1S40 Fragments de suspension (terre rouge) ornée de tête de lion percée d'un

trou. .J541 Poterie• dite de Sarn'os (fond de coupe) décorée d'animaux divers. ,154.2 Fragments divers de poteries dites de Samos décorées.

1543 — —■ - •

1544 — de poterie grise avec, empreinte losangée en creux.

1545 — de poterie grise, vernissée brun.

1546 Fragment de poterie verte mamelonnée.

1547 Col d'amphore.

1548 2 cols de petites amphores.

Stucs polychromes provenant du revêtement de la villa.

Série de stucs marbrés, verts et grenats, rouges, noirs, à rayures, etc.

Pavage en scaïole, mosaïque grossière composée de fragments de pierre

noire, rouge et jaunâtre dans un ciment blanc. Tuiles romaines à rebord et tuiles creuses Î. . ■

Plombs et stucs décorés de peinture 4. Fragments de poterie d'hypocauste s. Tuyaux cylindriques en terre pour conduite d'eau 6.

-ÉPOQUE' BARBARE

Fibule en bronze ornée d'une plaque triangulaire (époque

des Invasions) 1. 52mm

Agrafes diverses de bronze (époque des Invasions).

■ 1. FOR, peut-être Fortis.

2. Peut-être MAR, Matr, Matrius (Renseignements Changarnier).

3. Catalogué antérieurement sous le n° 1085 du Musée de Tournus. • 4, — 1163-1210.

•5. — 1216.

6, - • ■ - 1377-


- 154 —

LISTE DES MONNAIES RECUEILLIES PENDANT LES FOUILLES

RÉPUBLIQUE ROMAINE

i Famille Servilia RVLLI. Buste casqué de Pallas avec l'égide.

I}i. PVBLII SERVILII MARCI FILII. Victoire

dans un bige, elle tient une palme. Argent.

EMPIRE ROMAIN

2 Octave-Auguste AVGVSTVS PATER. Tête nue à gauche.

43-14 Ri. Fruste. M. B.

3 Tibère Tête laurée à droite.

637 Ri. L'autel de Lyon; au-dessous, ROM ET

AVG. Cohen, 44. M. B.

4 Calligula G. CAESAR AVG GERMANICVS PON.M.

37-41 TR.POT.

Ri. VESTA S.C. Vesta assise à gauche tenant une patère et une haste. C, 25. M. B.

5 Claude I Effigie de Claude I avec portion de

41-54 légende.

Ri. Fruste. M.B.

6 Néron Tête laurée à droite.

55-68 Ri. La fortune tenant un globe sur lequel on

lit S P Q.R. Fruste. C, 246. M.B.

7 Vespasien IMP CAES VESPASIAN. Tête laurée à droite.

69-79 fy. ROMA S C. Rome assise casquée, à gauche,

appuyée sur un bouclier, tenant une haste. C, 395. M.B.

8 Domitien CAESAR AVG . F . DOMITIANVS COS IL

81-96 Tête laurée à droite.

Ri. Femme debout à gauche, la main droite

* levée, de la gauche relevant sa robe S. C,

415. M.B.

9 Hadrien Buste lauré à droite.

117-138 Ri. Hadrien debout à gauche tenant un livre

et relevant une femme tourelée à genoux qui tient un globe. C, 1063. G.B.

10-11 Id. Tête laurée à droite.

Ri. Fruste. (2 ex.). G.B.


i55 — "

12 Hadrien Tête laurée à droite.

117-138 Ri. La fidélité militaire debout à droite. FIDES

VIRTVTI. M.B.

13 Antonin Tête laurée à droite. ANTONINVS AV...

139-161 Ri. L'abondance debout tenant un plat avec

des fruits et une gerbe de blé. Fruste. G.B.

14 Antonin et Marc-Aurèle Tête nue d'Antonin.

P^.. Tête nue de Marc-Aurèle ; à droite on peut lire AVRELIVS CAESAR AVG... Fruste.

Argent.

15 Commode L. AEL . AVREL . CQMM . AVG . P . FEL.

180-192 Buste à droite coiffé de la peau de lion.

Ri. HERCVL. ROMAN. AVG. Massue, le tout

dans une couronne de laurier. Ç., 68 (Rare).

Argent.

16 Septime-Sévère ...S SEPT. SEV... Tête laurée à droite.

193-211 ^i. Fruste. G.B.

17 Septime-Sévère SEVERVS PIVS AVG. Tête laurée à.droite.

193-211 P^. VICT.PART.MAX. Victoire marchant

à gauche, tenant une couronne et une palme. C, 428. Argent.

18 Geta P.SEPT.GETA.CAES.PONT. Sa tête nue îii-arz * jeune.

IJi. PART.MAX..PONT.TR.PIII. Trophée entre deux captifs dans l'attitude de la tristesse. C. Inédite. M.B.

19 Elagabale IMP . ANTONINVS PIVS AVG. Buste lauré

219-222 à droite avec le paludament.

Ri. VICTORIA AVG. Victoire s'élevant en l'air tenant un diadème des deux mains, de chaque côté un bouclier, dans le champ à gauche une étoile. C, 150. Argent.'

20 Marnée IVLIA MAMAEA AVGVSTA. Buste diadème

à droite. Ri. FELICITAS PVBLICA. La félicité assise à gauche tenant un caducée et une corne d'abondance. C, 45. M.B.

21 Pupien IMP.CAES.M.CLO.PVPIENVS AVG. Tête

laurée à droite. !Ri. LIBERALITAS AVGVSTORVM. La libé-


- i56 -

ralité à gauche tenant une tissère et une corne d'abondance. C, 29. G.B.

22 Gordien III IMP GORDIANVS PIVS FEL AVG. Buste

238-243 lauré à droite.

Ri. SECVRITAS PERPET. La sécurité debout les:jambes croisées, tenant une haste, appuyée sur une colonne. C, 321. M.B.

23 Tetricus Un petit bronze de Tetricus père (fruste). ■ 267-273

24 Id. Deux petits bronzes de Tetricus fils (frustes).

25 Theodora FL MAX THEODORA AVG. Buste lauré à femme de Constance Chlore droite.

Ri. PIETAS ROMANA. Femme tenant un enfant dans les bras. Fruste. P.B.

26 Constantin I le Grand CONSTANTINVS AVG. Buste avec le casque

306-337 surmonté d'un cimier et la cuirasse.

. Ri. VICTORIAE.LAET.PRINC.PERP.

Deux victoires tenant un bouclier sur lequel est écrit VOT PR. Au-dessous, deux captifs assis dos à dos entre les lettres P.L. C, 517.

P.B.

27 Id. CONSTANTINVS AVG. Tête laurée à droite.

Ri. BEATA TRANQVILLITAS. Autel surmonté d"un globe au-dessus duquel sont trois étoiles ; on lit sur l'autel VOTIS XX. C, 190 (2 ex.). P.B.

28 Id. CONSTANTINVS P.P.AVG. Son buste lauré

à droite avec la cuirasse. Ri. SOLI INVICTO COMITI. Le soleil debout, radié à gauche, levant la main droite et de l'autre tenant un globe. C, 190. M.B.

29 Id. CONSTANTINVS AVG. Buste lauré à droite.

Ri. SOLI INVICTO COMITI. Le soleil radié, à demi nu, levant la main droite et tenant un globe de l'autre. C.,.413. P.B.

30 Id. CONSTANTINVS AVG. Buste à droite avec

le casque. Ri. BEATA TRANQVILLITAS. Autel audessus duquel on voit trois étoiles ; sur l'autel, . VPTIS XX; au-dessous, T.R. (Trêves). P.B.


i57

31 Constantin I CONSTANTINOPOLIS. Buste de ConstantiConstantinople)

ConstantiConstantinople) casqué.

Pji. Victoire debout tenant une couronne et une palme, posant le pied gauche sur une proue de vaisseau (très fruste). P.B.

32 Constantin I VRBS ROM A. Buste casqué de Rome.

(Rome) Ri. La louve à gauche allaitant Remus et

Romulus et les regardant; en haut, deux étoiles (frappé sous Anastase). P.B.

33 Quatre petits bronzes de l'époque de Constantin

Constantin variés).

34 Crispus CRISPVS NOB CAE. Buste casqué à droite. 317-326- Ri Étendard au bas duquel sont assis deux

captifs ; sur l'étendard, VOT XX VIRTVS EXERCIT. C, 135. P.B.

35 Id. AVG CRISPVS NOB. Tête laurée à droite.

Ri. CAESAKVM NOSTRORVM autour d'une couronne dans laquelle on lit VOT X. P.B.

36 Constantin II le Jeune CONSTANTINVS—IVN.NC. Tête laurée à

337-34° droite avec le paludament

Ri. GLORIA EXERCITVS. Deux soldats

casqués debout tenant chacun une haste,

appuyés sur leurs boucliers ; entre eux, une

enseigne. C, 130. P.B.

'37 Constant I D.N. CONSTANS P.F.AVG. Buste diadème.

333-350 à droite.

Ri. VOT XXMVLT XXX dans-une couronne. C, 167. P.B.

38 Id. Buste lauré à droite (légende tronquée).

P^L. SECVRITAS.... Victoire ailée marchant à gauche, tenant une couronne. (Inédite.) M.B.

39 Id. CONSTANS P.F.AVG. Buste diadème à

droite. Ri. VICTORIAE AVGG Q.N.N. Deux victoires tenant une couronne; au centre, M en monogramme. C, 160. . P.B.

40 Constance II CONSTANTINVS P.F.AVG. Tête diadémée

323-361 adroite.

Ri. GLORIA EXERCITVS. Deux soldats debout casqués, tenant une haste, appuyés.


- î58sur

î58sur boucliers ; entre eux, une enseigne surmontée d'un drapeau avec M. C, 240. P.B.

41 Constance II FL.IVL.CONSTANTINVS NOB.C. Buste

323-361 lauré à droite.

Ri. GLORIA EXERCITVS. Deux soldats debout casqués, tenant une haste, appuyés sur un bouclier ; entre eux, une enseigne. C, 236. P.B.

42 Id. FL.IVL.CONSTANTINVS NOB.C. Buste

lauré à droite, avec la cuirasse et le paludament. Ri. GLORIA EXERCITVS. Deux soldats debout portant des enseignes. C, 237. P.B.

43 Id. FL.IVL CONSTANTINVS AVG. Buste

lauré à droite. P^.. Deux soldats debout tenant une haste, appuyés sur un bouclier; entre eux, une enseigne GLORIA EXERCITVS. C, 272.

P.B.

44 Id. CONSTANTINVS PF AVG. Buste lauré à

droite. Ri. VICTORIAE DD.Q.NN. Deux victoires debout en face l'une de l'autre, tenant une couronne et une palme; dans le champ, HR; à l'exergue, ASIS. C. P.B. '

45 Magnence DN MAGNENTIVS PF AVG. Buste nu à

3 50-3 53 droite, avec le paludament; derrière, A.

Ri. VICTORIAE DD NN AVG PT CAE. Deux victoires debout tenant une couronne. On lit VOT V MVLTX. Sur la couronne, le

chrisme %. C, 42. V". P.B.

46 Julien II l'Apostat -DN JVLIANVS PF AVG. Buste nu à droite.

3^1-363 Ri. Deux victoires portant une couronne dans

laquelle on lit VOTIS X. (Inédite.) P.B.

47 Valentinien II DN VALETINIANVS PF.AVG. Buste cou375-392

cou375-392 à droite.

Ri. VICTORIA AVGG. Victoire marchant à gauche, tenant une couronne et une palme.

C, 49- P-B48

P-B48 I DN THEODOSIVS PF AVG. Tête laurée à

379-395 droite.


— 159 —

Ri. VICTORIA AVGG. La victoire marchant à gauche, tenant une palme et une couronne. C, 51. P.B.

49 Magnus Maximus Tête laurée à droite VS MAXIM.

383-387 P^.. Deux soldats portant une enseigne (légende

tronquée). (Inédite.) P.B.

50 Moitié, d'un as colonial de Nîmes (Les Romains se servaient de pièces

coupées en deux pour les bornages de leurs champs. De nos jours on se sert encore d'un caillou qu'on partage en deux auquel on donne le nom de témoin. C'est une survivance de cette ancienne coutume.) Lot de 36 monnaies frustes indéterminables.

G. LAFAY, Conservateur du Musée de Mâcon.

J. MARTIN, . Conservateur du Musée de Tournus.


UN VOYAGE D'UCHIZY A PARIS

EN'1669

Si, aujourd'hui, par le chemin de fer et l'automobile, en 10 heures environ, on peut aller de Mâcon à Paris, il y a deux siècles il fallait plus d'une semaine pour faire le même trajet. On empruntait alors, soit la voie de terre, qui est la grande route de Lyon à Paris par la Bourgogne, soit la voie mixte, terre et eau, c'est-à-dire la Saône jusqu'à Chalon, la grande route jusqu'à Auxerre, l'Yonne et la Seine jusqu'à Paris. Les moyens de transport étaient : le carrosse, le messager, c'est-à-dire la litière ou carriole, le cheval de louage, le coche d'eau.

Le carrosse était une lourde voiture fermée, suspendue, pouvant contenir 10 à 12 personnes.

La litière ou carriole était une voiture non suspendue, recouverte d'une toile, garnie d'un peu de paille l'hiver pour garantir du froid les pieds des voyageurs. On l'utilisait plutôt pour les marchandises.

Le coche d'eau a été immortalisé par Gresset : *

La même nef légère et vagabonde Qui voituroit le saint oiseau sur l'onde, Portoit aussi deux Nymphes, trois dragons, Une Nourrice, un Moine, deux Gascons ; . Pour un Enfant qui sort du Monastère, C'étoit échoir en dignes compagnons.


lél

De leur côté les Bateliers juroient Rimoient en Dieu, blasphemoient et sacroient Leur voix stylée aux tons mâles et fermes Articuloit sans rien perdre des termes.

GRESSET, Vert-Vert, ch. III.

Ce coche d'eau, pouvant contenir environ 100 personnes et les bagages, était un bateau ponté, au moins en partie, recouvert d'une toile pendant les chaleurs et les grands froids, traîné par des chevaux et des hommes ; les personnes fortunées pouvaient occuper la partie intérieure. Il fallait y apporter sa nourriture. Plus tard, ces coches devenus plus confortables furent les diligences d'eau, où un endroit, dit la chambre, fut réservée aux voyageurs qui payaient un supplément ; on y installa un restaurant. Les coches ne furent plus utilisés que par le peuple et pour les marchandises.

Les gens très fortunés avaient leur voiture, ils se faisaient conduire en poste. Les pauvres allaient à pied.

C'est l'édit royal de Henri IV de mai 1597 qui « régla l'établissement des relais de chevaux de louage de traite en traite sur les grands chemins, traverses et du long des rivières étant en l'étendue de tout le royaume, pour servir à voyager, porter malles et toutes sortes de hardes et bagages et comme aussi pour servir au tirage des voitures par eau et culture des terres ' ».

Le service parla voie mixte, quoique complexe, était fort régulier au milieu du xvne siècle. Il était alors géré par quatre frères dirigeant chacun l'un des grands bureaux de leur administration : Paris, Auxerre, Chalon, Lyon.

Le service par carrosse, quoique régulier, n'avait lieu que

1. Usage des postes chez les Anciens et les Modernes. Paris, Delatour, 1770, p. 107.

11


— 16*2 —

quelques jours par semaine, soit à l'aller, soit au retour. Les litières et les chevaux de louage, seuls, partaient tous les jours 1.

A la lenteur du voyage venaient s'ajouter d'autres inconvénients. La route de terre était mauvaise et plus ou moins sûre. « Depuis Luci-le-Bois 2 jusqu'à Chalon ;, écrit un voyageur dans son journal, en 1658, par intervalle, on ne rencontre que valées et bois, chemins fâcheux en hivert et pleins de boue et dangereux principalement en temps de guerre, ce qui fait en hivert appréhender cette route de Bourgongne. »

Sur le coche on n'était guère plus en sûreté. Il chavirait et s'ensablait quelquefois. Le même voyageur a aussi consigné dans ses notes, « qu'au Port-à-1'Anglois +, un train de bois qui descendait la Seyne, faillit lui couper la jambe ; que la descente du mât du coche sous le pont de Pont-sur-Yonne s, faillit lui coûter la vie » 6.

Le voyageur anonyme dont il vient d'être question donne l'itinéraire de Lyon à Paris par le Bourbonnais et retour de Paris à Lyon par la Bourgogne, les relais (coucher et dîner), des renseignements sur les pays qu'il a traversés, les incidents et impressions de la route, il indique sommairement le prix du voyage. Une pièce qui se trouve aux archives hospitalières de Tournus, quia pour titre : « Route de Paris passant par Auxerre, 1669 » 7, par conséquent contemporaine, va compléter son récit.

"1. Connaissance des temps et des saisons pour l'année 1690. Dijon, Jean Ressayre, p. 144.

2. Lucy-le-Bois, arr. etc. d'Avallon.

3. Chalon-sur-Saône, sous-préfet du dép. de Saône-et-Loire.

4. Port-à-l'Anglais, village de la rive gauche de la Seine entre Charenton et Maison-Alfort.

5. Pont-sur-Yonne, chef-lieu de canton, arr. de Sens, dép. de l'Yonne.

6. Léon-G. Pélissier, Un voyage du Pont-Saint-Esprit à Paris. Paris, Alph. Picard et fils.

7. Arch. hosp. de Tournus, H, 89.


- IÉ3 -

Son auteur a suivi la même route de Bourgogne, mais en sens inverse, d'Uchizy * à Paris; il a consigné la dépense journalière qu'il a- faite dans chaque localité où il s'est arrêté, quelques impressions sur les pays qu'il a vus et leur distance de l'un, à l'autre.

Notre voyageur est François Réty, notaire, tabellion royal héréditaire au bailliage du Maçonnais et commissaire à terrier à Uchizy, que les affaires de sa charge appelaient à Paris. Il était maçonnais par son père, Philibert Réty, notaire royal à Mâcon, et par sa mère Rose de la Viose, tournusien par son mariage avec Marguerite Venuat, fille de Jean Venuat, bourgeois et échevin de Tournus, et de Philiberte Conte, qu'il avait épousée en 1661 2.

On était alors en été, Réty avait à peine dépassé la trentaine, il n'hésite pas à entreprendre son voyage à cheval, ce qui était assez commun à cette époque.

Il quitte Uchizy le mardi, 27 août 1669, vient coucher à Tournus, monte à cheval le lendemain matin, mercredi, 28, se met en route pour Chalon ; là « il paye pour son dîner, un écritoire, les étrennes au valet qui est venu quérir le cheval (il lui donne 5 sols), la somme de 45 sols ».

Réty laisse supposer que la voiture était partie, il ne dit pas comment il continue sa route, mais tout fait croire qu'il part à pied ; il écrit seulement « qu'il part, boit une pinte de vin à Champforgeuil ' qui lui coûte 5 sols et qu'il va coucher à Chagny +, distant de trois grandes lieues de Chalon » ; il oublie de noter sa dépense.

1. Uchizy, comm. du canton de Tournus.

2. Répertoire des familles notables de Tournus et de sa région, par J. Martin etG. Jeanton, Mâcon, Protat fr., 1915, p. 318.

3. Champforgeuil, com. du c. de Chalon-nord.

4. Chagny, chef-lieu de canton, arr. de Chalon, S.-et-L.


— 164 —

Le jeudi, 29, probablement du matin, il se met en route avec des compagnons de voyage. « Nous alâmes diner à Rochepot ', écrit-il, qui est à 2 bonnes lieues dudit Chagny ; pour ma dinée, 5 sols. De là, nous avons goûté à Ivry * qui est à 2 lieues dudit Rochepot, dépensé pour ma part, 2 livres, 6 sols. Le même jour, je fus coucher à Arnay-le-Duc ' qui est à 3 lieues d'Ivry, pour ma couchée et dinée, 27 sols. » Il avait fait 7 lieues.

Le vendredi, 30, il change son mode de voyage, le carrosse vient d'arriver, il est content de monter dedans jusqu'à Auxerre 4; il paye pour sa place, 9 livres. Le même jour il atteint la ville de « Sollieu s qui est à 5 lieues dudit Arnay, il y couche et fait une dépense de 16 sols ».

Le samedi, 31, il passe à Roche ', « c'est un gros bourg à 2 lieues de Sollieu, traverse Rouvray 7, un gros bourg aussi à 2 lieues de Roche et va diner à Quissy-la-Forge 8 qui est à 2 lieues de Rouvray », sa dépense est de 20 sols. Le même soir, le carrosse fait encore 3 lieues, atteint Lucy-le-Bois ', où notre voyageur couche et dépense 12 sols.

Le dimanche, Ier septembre, au soir, le carrosse se remet en route pour Vermanton' 0, « gros bourg à 4 lieues de Lucy, où il y a un juge ro)ral, on dine ». Réty dépense 20 sols. On repart, « on s'arrête pour boire un coup seulement à Saint-Brice" qui

1. La Rochepot, coin, du c. de Nolay, Côte-d'Or.

2. Ivry, coin, du c. de Nolay.

5. Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arr.de Beaune.

4. Auxerre, chef-lieu du dép. de l'Yonne.

5. Saulieu, chef-lieu de canton, arr. de Semur, Côte-d'Or.

6. La Roche-en-Brénil, com. du c. de Saulieu.

7. Rouvray, com. du c. de Précy-sous-Thil.

8. Cussy-les-Forges, com. du c. de Grancey-le-Château.

9. Lucy-le-Bois, arr. et c. d'Avallon.

10. Vermanton, chef-lieu de canton, arr. d'Auxerre.

11. Saint-Bris, chef-lieu de canton, arr. d'Auxerre,


- i6$ -

est à mi-chemin de Vermanton à Auxerre, soit deux lieux et demie ». Enfin, on atteint le capitale de l'Auxerrois où Réty paye tant pour son dîner, son coucher que les vivres qu'il emporte sur le coche, la somme de 45 sols.

Lundi, 2 septembre, Réty prend le coche d'eau sur la « Guyonne ' entre 7 et 8 heures du matin ». Il est favorisé, il a pu faire la grasse matinée, car, ainsi que l'écrit son contemporain, le voyageur cité plus haut, là, « on entend les bateliers crier de grand matin, Au bateau ! Au bateau 1, à gorge déployée et faut estre dans le basteau, où l'on vous y conduit avec flambeaux et lumières deux heures avant le jour, c'est-à-dire faut estre environ 2 ou 3 heures après minuit ;; 2. Il donne 4 livres au courrier du coche, « passe à Joigny », qui est une belle ville où il y a un pont, distant de 6 lieues, puis à Villeneuve-leRoy 4, petite ville à 4 lieues de Joigny, enfin, s'arrête à Sensen-Bourgogne s, grande et belle ville, où il paye pour son coucher et probablement son souper, 29 sols ».

Le lendemain, mardi, 3, il passe à Pont % « ville assez agréable et à 3 lieues de Sens », et arrive à Montereau "', « belle ville aussi, où il y a deux ponts, un sur la Guyonne, un sur la Seyne ».

« La rivière de Guyonne finit là, écrit Réty, notre coche passe dans la Seyne et je donne pour ma dinée 20 sols ». Il va coucher à Melun 8, « grande et belle ville aussi, où il y a un pont, j'ai payé pour ma soupe et couche 22 sols ».

1. Yonne rivière.

2. Pellissier, loc.cit., p. 30.

3. Joigny, sous-préfect. du dép. de l'Yonne.

4. Villeneuve-sur-Yonne, chef-lieu de canton, arr. de Joigny.

5. Sens, sous-préfect. du dép. de l'Yonne.

6. Pont-sur-Yonne, chef-lieu de canton, arr. de Sens.

7. Montereau-faut-Yonne, arr. de Fontainebleau, Seine-et-Marne.

8. Melun, chef-lieu du dép. de Seine-et-Marne,


— 166 —

Finalement, le mercredi, 4 septembre, après avoir dépassé Corbeil, « petite ville où il y a un pont, à 6" lieues de Melun et 4 de Paris », Réty fait son entrée dans la capitale de la France au port Saint-Paul, quai des Célestins, sur les 3 heures du soir.

Nous voyons qu'il avait mis 9 jours pour aller d'Uchizy à Paris, soit 79 lieues, ou près de 400 kilomètres, avec une moyenne de 40 à 45 kilomètres par jour; dépensé 15 livres 2 sols pour sa nourriture et son coucher, soit une moyenne de -34 sous par jour; 13 livres tant pour le carrosse d'Arnay-le-Duc à Auxerre, que pour le coche d'eau d'Auxerre à Paris.

Si la petite note du notaire Réty ne nous apprend pas grand' chose de nouveau au point de vue géographique, elle est quand même intéressante, parce qu'elle nous fait voir comment voyageaient nos aïeux il y a deux siècles et demi.

ALBERT BERNARD.

TABLEAU DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

O917)

Président : M. Etienne Chanay. ^_J

Vice-Président, M. Jean Robin. — Secrétaire, M. Albert Bernard. Trésorier, M. Monnot (C.-M.). — Conservateur, M. Martin (J.). Membres du bureau: MM. Bouvet (A.); Jeanton (G.); Jeaugeon (A.) et Perrin de Puycousin (M.).

Membres.

MM.

ANDRÉ-JOUBERT (général), château

de Saint-Autin, Plottes. BACOT, huissier, Tournus. BEDET, sculpteur, Tournus. BELTJENS (Fr.), Tournus et Marseille.

MM.

BERANGER (Fr.) (Mme), Plottes. BERNARD, bibliothécaire, Tournus. BERNARD-ROZAND, ingénieur, Tournus. BERNIZET, notaire, Uchizy.


167MM.

167MM.

BESSARD (Alf.), ingénieur, Tournus.

BIDAUT DE GRÉSIGNY, château de Boulay(Baudrières).

BLANC, architecte, Tournus.

BOISSEAU, Tournus.

BOUGET (Ach.), Tournus.

BOUILLON-PROVENÇAL (M"=), Tournus.

BOURDON (J.), pharmacien,Simandre.

BOURGEOIS, St-Julien-lès-Sennecey.

BOUVET (A.), Lacrost. '

CADOT (Jules), Tournus et Lyon.

ÇADOT-DESCHAMPS, Tournus.

CANARD (G.), ingénieur, Paris.

CANTIN (Cl.), Sennecey.

CAVIN, propriétaire, Tournus.

CHANAY (Etienne), Tournus.

CHANAY (Dr Et.), Tournus.

CHARMONT (M"™=), Tournus.

COMBET (Georges), Tournus et Lyon.

CONTENSON (baron de), château de Larvolot, par Boyer.

CORSIN, notaire, Tournus.

COSTE (H.), ingénieur, Tournus.

CURÉ (chanoine H.), archiprêtre, Tournus.

DARD, instituteur, Tournus.

DELUCENAY (A.), avocat, Tournus.

DEVILLAINE, ingénieur, La Truchère.

DOMAS (abbé), curé de Jouvençon.

DUCHARNE, pharmacien, Tournus.

DUFOUR (L.), Paris.

DuMONT(Mnie), La Grange, Tournus.

DuNOYE.t (Docteur H.), Tournus.

DUNOYER (P.), Tournus.

DUPLAIN (L.), horloger, Romenay.

FARIZY (Louis), Tournus.

FONTAINE (P.), ingénieur, Dombrowa, Pologne.

MM. FOUGNON, -Tournus. GARDENAT (L.), avocat, Tournus. GAUDRIOT (R.), Dr en droit, Paris. GAUTHEY (Mme), château des Pendants, Préty. GAUTHEY (MIle L.) —

GIRARDIN, Tournus. GONON, receveur des Postes, Tournus. GORGEOT, Tournus. GTÎINEBAUD (H.), Tournus. GUICHEMERRE, Rr de l'Enregistrement. HACHARD (abbé), curé de Préty. JAILLET (Ed.), Tournus. JAILLET, architecte, Tournus. JEANTON(C), juge,Mâcon et Lacrost. JOURDAN (A.), ingénieur, Le Villars. JOURDAN, château deMessey-Ozenay. LABOUREAU, juge de paix, Tournus. LADUYE (baronne de),château de Belné. LAFAY (G.), numismate, Mâcon. LALOUET (Gabriel), Tournus. LAMAIN G'-B.), Le Villars. LAMAIN-PREIS, Jugy et Tournus. LEBUY (M»>e), Montfalcon et Paris. MALET (Ant.), Tournus. MARÉCHAL-HÉMY, Lacrost. MARTIN (J), archiviste, Tournus. MARTINET (Dr Cl.), Tournus. MARTOREY(Fr.), percepteur, Tournus»- MERCIER, château deChardonnay. MESNAGER (M™), Tournus et Paris. MEURGEY (J.), Tournus et Paris. MILLET (Ad.), pharmacien, Paris. MILLION (Alph.), adjoint, Tournus. MIOT (J.), notaire, Tournus. MIOT (L.), avocat, Toulon. MONNOT (C.-M.), Tournus. MONNOT (J.), Pont-Seille. MORIN (Léon), Tournus.


168 —

MM.

MURARD (la comtesse P. de), château

de Bresse-sur-Grosne. NAIN, abbé, curé de Romenay. NICOT (Charles), Le Villars. NINOT (Auguste), Plottes et Tournus. PAIN (J.), pharmacien, Tournus. PAPILLON (abbé), Tournus. PELLETIER (Fr.), Tournus. PERRAUT, ingénieur, Makiewka. PERRIN DEPUYCOUSIN (M.), Tournus. POULACHON (G.), avocat, Tournus. PRIVEY (Dr P.), Tournus. PROTAT (Georges), Mâcon. RAST-DODE (Mm<=), Tournus. RAVINET, Tournus. RAYMOND (Fr.). Chaumont (H.-M.). RECuLON(Joannes),art. -peintre, Paris. RECULON (L.), pharmacien, Tournus. RIVERIEULX DE VARAX (Cte H. de),

château de Pymont (Boyer). RI VOIRE DE LA BÂTIE (M« de), château

de Couverte (Cuisery) ROBIN (Jean), Tournus. ROLLEPOT (E. de), Lyon et Tournus.

MM. SAPET (J.), libraire, Tournus. SERVE (baron de la), Romenay. SORDET(C1.), relieur, Tournus. THIBAUDET, maire, Tournus. TOURNEBIZE, Tournus. TOURNIER, dentiste, Tournus. TRAMUT (Antide), Tournus. TREZENEM, Dr de l'École supérieure,

Tournus. TUPINIER (la baronne), Cuisery. VAIRET-DESBRIÈRES, Préty. VERNAY (Ab.), percepteur, Sennecey. VIALET (Mme), Chalon.

Membres correspondants honoraires.

CURILLON, statuaire, Paris. DEVENET (CL), statuaire, Paris. HANNEZO (Lt-Colonel), Mâcon. JOUVENCEAU, instituteur, Brienne. LEX, archiviste, Mâcon. MATIVET (Désiré), statuaire, Paris. MAZENOT, instituteur, Royer. REYNAUD, aquafortiste, Cuisery.

TABLE DES MATIERES

Pages

RAPPORT ANNUEL ni-viii

JEANTON (G.), Les Commanderies du Temple Sainte-Catherine

de Montbellet et de Rougepont 1-136

LAFAY (G.) et MARTIN (J.), Fouilles archéologiques de la villa

gallo-romaine de Belné, près Tournus 137-159

BERNARD (A.), Un voyage d'Uchizy à Paris en 1669 160-166

Tableau des membres de la Société 166-168

MACON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS