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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1919-08-08

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 08 août 1919

Description : 1919/08/08 (Numéro 12945).

Description : Note : édition de 5h du matin.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k572980s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/06/2008

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Si Lebureau voulait.

tfô POUVOIRS PUBLICS CESSÉ» VITE DE SE MOQUER DE LUI

Qu'il eommertee donc par obéir à l'article 29

du code d'instruction criminelle Le vieux commis d'ordre .laissa retomber l'Officiel. Je pris le journal, que je n'avais pas encore lu je le reçois fidèlement à 11 heures « quand il n'y a rien », il, -ne me parvient guère avant 4 heures « quand il y a quelque chose » donc je relevai 'l'Officiel et j'y trouvai l'annonce des élections prochaines. Alors le, vieux commis d'ordre gronda Je me demande ce que nos nouvelles soldes vont devenir dans tout cela ? Je haussai les épaules et répondis iSgariarelle, en riant lui réclamait ses gages, Tandis aue don Luis, avec son doigt tremblant, Montrait à tous les morts errants sur les ri[vases. Le fils audacieux qui railla son front blanc. Le digne homme à qui je m'adressais n'était ni un symboliste, ni même un parnassien. Mais il avait lu Molière, à défaut de Baudelaire, et, vieux Français de bonne souche, il ne manquait ni du bon sens robuste, ni de l'esprit naturel à la race. Il comprit le sens'que.je donnais à ces vers baudelairiens, somptueux comme un coucher de soleil sur J'Atlantique.

Pour sûr, voilà assez longtemps qu'on réclame et qu'ils se f. de nous interpréta-t-il, indigné"

--Fonctionnaires, mes chers collègues, vous avez réclamé d'abord humble-, ment puis aussi en grondant un peu. Croyez-moi, le rôle de S;ganarelle, l'honnête et dévoué valet de don Juan, ne convient ni à votre valeur morale ni à ivoire dignité professionnelle. Vous perdez Votre temps à prier les « pouvoirs publies » de vous payer votre dû, et.de lutter sérieusement contre la vie chère. Tous ces gens-là se moquent de vous, » Assez de prières et d'objurgations. Vous pouvez jouer à l'égard des Don ,luan du suffrage universel et des ignobles nouveaux riches qui vous couvrent 4e sarcasme un tout autre rôle que le rôle de-bouffon de Sganayelle le rôle tragique .de la statue du Commandeur. Vous avez entre les mains tous les élément.s de la puissance publique. Je ne vous conseille pas de faire grève. Au contraire. Je vous demande de faire aoire métier avec le plus grand zèle, selon toute la rigueur des lois. Il est des gens îiîiB places à qui il pourrait bien en cuire, tfar contre on ne pourra vous critiquer de faire votre devoir et même un peu plus. Vous connaissez la loi et la ,Constitution. Je vais vous dire, par un exemple, comment vous pouvez vous en servir.

» Savez-vous que l'article 29 du code d'instruction criminelle fait de vous de véritables « auxiliaires de l'officier de police judiciaire » par excellence, du procureur de la République ? Que dit Ce texte trop oublié ?

Toute autorité constituée, tout (onctionnaire ou officier public, qui, dans » l'exercice de ses fonctions, acquerra 1) la. connaissance d'un crime ou-d'un » délit, sera tenu d'en donner, sur-lechamp, avis au procureur de la République près le tribunal dans le res» sort duquel le crime ou le délit aura été commis, ou dans lequel le pré» venu pourrait être trouvé, et de trans» mettre à ce magistrat tous les ren» geignements, actes et procès-verbaux o qui y sont relatifs. »

» Cette prescription, encore que dépourvue de sanction pénale, est conçue ̃en termes impératifs, elle vous impose ùn devoir, mes chers collègues.

» Ah l'on vous reproche de manquer d'initiative. Eh bien, prenez donc cette initiative-là. pour commencer. Les résultats ne se feront pas attendre. quand les receveurs de l'enregistrement et les contrôleurs des contributions directes dénonceront les fraudes des nouveaux riches, directement aux procureurs de la République, quand les humbles douaniers dénonceront toutes les affaires de mistelles et tous les trafics de mercantis qu'ils peuvent apercevoir à l'occasion de leur service, quand les fonctionnaires de tout ordre crieront comme des perdus à toute tentative de Corruption -dont ils so'nt l'objet, quand les inspecteurs et les commissaires de police dénonceront les trafics d'influences et de fraudes électorales des candidats, sans omettre bien entendu ceux qui sont hostiles aux fonctionnaires. cela deviendra tout à fait.. réjouissant, et nous aurons le public pour nous, comme nous avons déjà la presse, nous fonctionnaires professionnels, dont elle a su la première apprécier l'honnêteté. 'Montrons un peu de courage civique. d'abord pour apporter à la lutte contre la vie chère notre appoint si puissant. Mais si l'on frappe les fonctionilaires dénonciateurs des mercantis trop puissants ?

On ne les frappera pas, si vous faites faire la dénonciation par le bureau de votre association, gardienne de l'}\onneur et des intérêts professionnels reconnue par la loi.

Et si l'action publique ne veut pas se mettre en mouvement ?

Vos associations « professionnelles devront alors s'affilier à la C. G. T. qui est une force, et qui, recevant le duplicata du dossier, saura bien se faire entendre.

Je le répète, ceci n'est qu'un comméncement de plan d'action. Il y aura mieux. Mais ce sera plus cher pour les gens qui nous ont si indignement bernés: »

Lebureau

DANS LES CLUBS D'ANVERS LA. FIÈVRE Ce sont Ies Allemands qui ont acheté une bonne partie des

diamants du monde

Elle gagne. elle gagne.

Elle est générale, mais c'est Anvers 'qu'elle ,a son si«g«v Quand, aujourd'hui, vous annoncez que vous allez à Anvers, des gens avcrtis vous disent en clignant de l'œil «.(Alors, vous irez au Diamant-Club?» Quand vous en revend, les, mêmes gens vous disant avec un regard d'envie n Alors, vous avez passé au Diamant-Club ? » En fait, il y a à Anvers plusieurs clubs de diamants cinq ou six. Et n'y entre pas qui veut. Mais ceux qui y entrent, ou qui en sortent, apportent ou emportent dans leurs poches des fortunes qui, même en ce temps où les fortunes couvrent les rues, sont respectables, puisqu'elles se chiffrant s.ouypnt pat plusieurs millions. Ces clubs de diamant constituent la grande bourse mondiale où en achéte, revend, rachète, repasse la verroterie étincelante qui a aujourd'hui la prétention de détrôner l'or.

Rien d'extraordinaire, ,en apparence, dans ces clubs. Ils contiennent tous une grande salle, avec de multiples tables, où des gens sont, assis. C'est s'y méprendre une salle de jeu. ;Lès jpu£urA..̃' s.çttj,«meiit, sont • d'àccoutrements étranges à côté de jeunes gentlemen bien mis, il y a de» .vieux sordides, avec de longues barbes et des nez effroyables, véritables silhouettes des ghettos de Pologne et de Russie. L'enjeu est curieux aussi pas de cartes, ou de jetons, ou d'argent. Seulement, sur chaque table, un lot de diamants bruts, non taillés. Chacun le regarde, le touche du doigt et le dialogue suivant s'engage

Combien as-tu payé cela ?

Tant

Combien veux^tu gagner dessus ? Tant 1

Les habitués jurent que les chiffres prononcés respectent toujours la vérité. On ne ment pas au club de diamant.

Alors, quelqu'un dit

J'achète, en offrant un bénéfice de Entendu.

Le lot de diamants passe alors de.la table dans la poche de l'acheteur, qui paye comptant.

:Mais c'est ici que la fièvre commence apparaître le vendeur, au bout d'un qpart d'heure, est en proie à des sollicitã tiens diverses

Eh quoi, tu as de l'argent ? Malheureux, tu vas le perdre Et puis l'argent, dans un an, ne vaudra rien. Rachète vite'des diamants, d'autres diamants. Le diamant, c'est la seule chose vraie et solide.

Et 1 e vendeur rachète = parfois son propre diamant-

Les prix mesurent le chemin parcouru par la nouvelle folie.

Une des plus vieilles maisons de taillerie de diamant d'Anvers nous donne les chiffres que voici

En 1914, avant la guerre, le diamant, qui comme l'or ou le cuivre a un marché avec des cours déterminés, valait 140 francs le carat. Nous l'achetions brut à ce prix et le revendions taillé et travaillé au prix de 06o francs, en consentant des crédits de trois mois et souvent même de six mois. Il nous fallait alors chercher et réclamer le client. Après ra déclaration de guerre, il y eut baisse. Qui, au début des hostilités, songeait, je vous prie, à acheter des diamants ?. Le carat tomba à 115 francs. I1 y resta jusqu'en 1915. Mais les Allemands qui, les premiers, commencèrent à avoir des doutes sur la valeur de leur monnaie de papier. se mirent à acheter- des diamants. Dans d'autres pays, on suivit. Les prix montèrent. Le 10 novembre 1918, veille de l'armistice, le carat atteignait le prix énorme de 350 francs. Il vacille pendant quelques semaines, une fois les hostilités suspendues, .tombe à 270 francs, puis remonte. Les difficultés financières, les discussions sur le billet,de banque, lui donnent une impulsion formidable, inouïe. Il monte toujours. Le carat actuellement vaut 750 francs.

Notre interlocuteur ajoute Et je vous prie de croire, monsieur, qu'aujourd'hui, nous autres, diamantaires, nous ne sommes pas obligés de courir après les acheteurs. Non, ce sont eux qui se battent à notre porte. Dès qu'on, sait que nous avons reçu de Londres un colis on nous assaille. Les demandes affluent. On achète sans voir, de confiance. Bien entendu, nous ne consentons plus de crédit. On paye comptant. De notre côté, nous réglons la plupart de nos comptes en Amérique non pas en or, mais en diamants.

V*

Là dedans, il y a une chose au moins qu'il faut retenir,' parce que, vérifiée, elle est rigoureusement exacte « Les Allemands, les ̃premiers, achetèrent des diamants. Eh 1 oui, contraints par les autorités de verser tout leur or, menacés d'avoir à donner leurs titres nationaux ou étrangers, inquiets sur la valeur de leur papier-monnaie, ils ont peu peu converti toute leur fortune privée en diamants qu'ils achetaient à d'autant meilleur compte qu'ils les payaient en mark de papier. Aujourd'hui, une bonne partie, la plus grande partie peut-être, de la production mondiale de diamant, est garée, en lieu sûr dans les coffres-forts germaniques. Voilà qui, jusqu'à un certain point, explique la parfaite longanimité avec laquelle tant d'Al- lemands envisagent les conséquences financières'de leur défaite j Nous irons chercher l'argent des Aile- raands jusque, dans, leurs .poches disait en décembre M. David Lloyd George, Eh non; ce riest pas leur argent qu'il au- rait fallu aller chercher dans leurs poches Le Cunseit suprême ayant appris que la commission tchéro-polonaiM. siégeant à Cracovie, n'avait pas réussi 11 résoudre la question des charbonnages do a a). décidé que ce problème litigieux Ferait transmis ù une commission dr- la; Ccr.fé- rence de la paix.

l Les bonnes volontés s'organisent (Voir en. 2* page)

Dans le médaillon, le sergent Godefroy (Phot. Matin, JPbot. Pathé-Journal)

PROUESSE UN AVIATEUR PASSE EN AVION SOUS L'ARC DE TRIOMPHE

Un exploit acrobatique aérien, d'une audsce frisant la témérité, a été accompli hier à 7 h. 30 l'aviateur Charles Godefroy, parti de l'aérodrome de Villacoublay sur un avion bébé,. 120 HP, est passé sous l'Arc de Triomphe, à la vitesse de 160 kilomètres l'heure.

La question se résumait en une expérience de sang-froid et de précision, car il s'agissait pour Godefroy d'ajuster les 7 mètres .d'envergure de son appareil dans l'étroit couloir de l'arche qui mesure 14 m.. 62 en largeur, c'est-à-dire que de chaque côté de l'extrémité des plans, l'aviateur ne possédait qu'une marge de 3 m. 81. Débouchant de l'avenue du Bois-de-Bôulopjne, à une centaine de mètres de hauteur, Godefroy aînc>rça~deûx' virées au-dessiiS" de la place de l'Etoile, se rapprocha du sol, alla prendre du champ' au-dessus de l'àvenue de la Grande-Armée, vira près de la rue des Acacias, remonta l'avenue, descendit encore 10 mètres de terre environ, puis visant l'arche,' il s'engouffra duns le portail qu'il franchit comme une flèche. Au sortir de l'avion vers l'avenue des Champs-Elysées, une seconde tragique survint a ce moment, un tramway pacifique suivait la voie qui contourne la place de' l'Etoile. Les voyageurs, vovant venir le bo- lide toute vitesse, furent épouvantés. Godefroy, faisant appel il son sang-froid, eut heureusement le temps de. redresser son avion, de le mettre en chandefle et de filer vers la placa de la Concorde où, prenant de la "hauteur?- il vira et retourna au terrain de Villncoublay.

L'essai qui pouvait tournei>au drame avait réussi!

Le hut de cette tentative audacieuse, Godefroy nous l'expliquait quelque temps après.

J'ai repris à mon compte, nous a-t-il dit, la tentative que Navarre voulait faire le jour du défilé de la Victoire.

Ce jour-là, les avions étaient restés aux hangar. On avait même interdit aux aviateurs de prendre part il la grande fête. J'ai voulu réparer cet oubli; Il

En 1916, Guynemer avait eu, lui aussi, l'idée de faire passer son avion sous l'Arc de Triomphe. Il fit un vol au-dessus des Champs-Elysées, se rendit compte de la témérité de l'entreprise et ne donna pas suite à. son projet.

L'aviateur Charles Godefroy est ô<gé de 31 ans. Parti dans l'infanterie au début de la campagne, il resta 36 mois dans les .tranchées -et fut eité deux fois à l'ordre comme agent de liaison.

Affecté dans l'aviation en 1917, il fit ses classes d'apprentissage à. l'école de Miramas,, où il, fut maintenu comme moniteur. Il'est démobilisé depuis quelques jours seulement.

Sur quel avion a-t-il réussi sa prouesse acrobatique ? On est très peu fixé à ce sujet. La maison dont il montait le type d'appareil dit qu'elle a écarté la proposition que Godefroy lui avait faite et qu'elle a opposé un refus il sa demande. Elle pense donc que l'aviateur s'était procuré un avion militaire à Villacoublay.

La tentative a réussi, tant mieux et pour le pilote et surtout pour les passants qui se 'trouvaient hier matin sur la place de l'Etoile et aux alentours, car s'il convient d'excuser un pareil acte de témérité parce qu'il fut heuon peut cependant admettre que, pour éviter tous risques au public, Godefroy aurait pu tenter la chance à une heure plus matinale, au lever du soleil par exemple:

M. ANTONIO ALMEIDA élu président

de la République portugaise LISBONNE, 6:août. Ce soir a eu lieu l'élection du président de la République. Sur 167 votants, le docteur Antonio Joxe d'Almeida a été élu par 123 voix au troisième tour; contre 31 M. Teixeira Gomes,- ministre du Portugal Londres.

Le nouveau président est un .médecin colonial distingué, de l'université de Coimbre.

Tribun remarquable, très populaire, il fut un courageux propagateur des idées républicaines au temps de la monarchie. Il a été ministre de l'intérieur du gouvernement provisoire- Il était récemment le chef du parti évolutionniste et le président du gouvernement d'union sacrée qui a envoyé le corps expéditionnaire portugais en France. (Matin.)

Les in^tituteursjorrains à Paris La délégation des instituteurs lorrains, conduite parle capitaine Sainte-Croix, a été reçue hier matin par M. Lafferre, ministre de l'instruction publique.' Des allocutions ont été prononcées' par M. Bertin, président et par le ministre.

L'AJOURNEMENTDE LASOLUTION DU PROBLÈME TURC

compromet en Turquie la cause de la France La Conférence de la paix a remis la solution,du vaste problème turc aux calendes grecques. Les conséquences de ces atermoiements ne se sont pas fait attendre et les nouvelles qui nous arrivent de Turquie sont rien moins que rassurantes. On nous informe, en effet, qu'une vive agitation unioniste, est par conséquent antifrançaise, sinon entièrement ententophobe, commence à se manifester dans toute la .Turquie.

Le gouvernement de Damad Ferid pacha, qui rfest pas ér, mesure, et pour cause, de faire aucune déclaration au peuple sur la date, le caractère et les possibilités de la paix future, se trouve débordé un peu parA Erzeroum, il. Sivas, à Amazia, des congrès des partisans du comité Union et Progrès » viennent de se réunir, votant ouvertement des motions de rébellion contre le gouvernement actuel. Les adhérents é ces congrès ont:déclaré ne pas vbuloir se soumettre aux éventuelles décisions du congrès de Versailles et s^nsurger contre tous les décrets du gouvernement.

Ce'qui est plus inquiétant, c'est la réorganisation tres rapide de l'armée turque qui échappe entièrement au contrôle du Des chefs militaires comme Mustapha kernel et Reoufi bey sont la tête de ce mouvement.

Constantindple même, une campagne d'intrigues est organisée par ce comité unioniste qui vise au renversement de Damad Kerid pacha et à son remplacement par ïzzett pacha.

Izzett pacha est. un homme habile. C'est lui qui a signé l'armistice avec les alliés. Il est partisan d'une politique de compro- mis.. Il se gardera bien d'adopter une altitude, de révolte ouverte contre l'Entente. Mais l'avènement au pouvoir de ce politicien doit être considéré comme d'autant plus dangereux, car il s'emploiera, sans aucun doute, à ruiner l'influence que la France a acquise en Orient.

Or, nos intérêts là-bas sont considérables Une faut pas oublier que la France détient Ce des titres de 'la dette ottomane extérieure d'avant-guerre.

La moitié des voies ferrées turques sont exploitées par des compagnies et des capitaux français. De même, nous avons une grosse part dans l'exploitation des mines et des ports ottomans.

I1 faut que la question du traité avec la Turquie soit posée à nouveau et d'urgence devant la Conférence.

NOUVELLE STUPÉFACTION DU CONSEIL SUPRÊME Encore un coup d'État L'archiduc Joseph fait arrêter les ministres du `cabinet Peidl et se proclame gouverneur

de l'Etat hongrois

Chaque jour les événements de Hongrie réservent au conseil suprême une surprise qui, suivant l'expression d'un des membres du conseil et non des moindres, rend im-, possible la continuation d'une politique méthodique.

Hier c'étaient les* Roumains qui, sans se soucier autrement des petites combinaisons laiteuses cuisiraes par le conseil suprême, imposaient aux Magyars un armistice sévère, liquidant d'un seul coup tout le danger bolchevik.

Aujourd'hui cé sont les Hongrois euxmêmes, qui se sont rendus coupables d'un crime de lèse-Entente. Ils viennent, en effet, de renverser sans phrases le gouvernement social démocrate de M. Peldl que les alliés avaient considéré comme le couronnement de leur action et de leurs manœuvres diplomatiques.

L'évolution vers la droite de la Hongrie se poursuit à une allure accélérée, car suivant ce qu'on nous annonce, c'est l'archiduc Joseph qui a perpétré à Budapest ce nouveau coup d'Etat.

11 s'était assuré la complicité de la gendarmerie hongroise et, mercredi, sur le coup de 17 h. 80, il fit cerner le palais national ou tenaient séance les ministres socialdémocrates. Tout le cabinet Peidl fut ainsi fait prisonnier et l'archiduc Joseph, dès qu'il eut mit ses prédécesseurs sous clef, se déclara gouverneur de l'Etat hongrois. L'archiduc Joseph, qui vient de mettre fin à l'existence très provisoire du gouvernement; patronné par certains de nos alliés, a toujours passé pour un citoyen hongrois. Il est né en 1872 et se consacra dès sa prime jeunesse à la carrière militaire.

Il ne' s'y fit pas remarquer d'ailleurs par des qualités brillantes de stratège. Après avoir tAté du Russe » sur le front de Bukovine, il fut nommé commandant en chef d'un roupe d'armées sur le front de Volhynie. Il subit là une des plns éclatantes défaites de la campagne austro-hongroise, laissant devant Loutzk, aux mains des troupes du général Broussiloff. quelque 200.000 prisonniers et 1.100 canons.

Ce revers eut un instant de triste célébrité sur tout le territoire d'Autriche-Hon-

Archiduc JOSEPH

grie. Dans les journaux et les cabarets de Vienne et de Budapest, « le grand barbu » comme on l'appelait était tourné en dérision. Il fut d'ailleurs privé pendant quelque temps de son commandement. Quelques mois plus tard, pour le consoler de ce retentissant revers, l'empereur Charles l'expédia en Roumanie comme chef des armées austro-hongroises d'occupation où il se distingua par sa férocité et son intransigeance. II termina sa carrière sur la Piave, où il assista la débâcle finale de l'armée impériale.

L'archiduc Joseph, dès qu'il se fut proclamé chef d'état magyar, artnonça sa ferme intention de constituer un cabinet de coalition et éminemment démocratique. Pour le moment, toutefois. il se contenta de distribuer des portefeuilles à ses complices et h des généraux, anciens compagnons de la défaite. M. Frederick, c'est tout ce qu'on sait de lui, devient président du conseil. Les généraux Schwetzer et Tanazos sont nommés ministres de la guerre et des affaires étrangères. Tandis que MM. Bléyer et Schwartx. dont les noms paraîtront sans doute beaucoup plus allemands que .magyars, recueillent les portefeuilles des nationalités et de l'hygiène publique. Le conseil suprême a donc discuté ces mformations et on se doute qu'il lui a été difficile, d'après ces télégrammes fragmen¡aires, de se faire une ïïdée exacte de la tendance de ce nouveau revirement hongrois. Il semblé néanmoins qu'il a acquis la conviction que les Roumains n'étaient pour rien dans toute cette affaire et qup ce coup de barre vers la droite a été plutôt dirigé contre les troupes occupantes.

Ke pouvant se prononcer sur le coup d'Etat, le conseil suprême a décidé d'attendre. Il s'est abstenu, pour le moment, d'entreprendre un échange d'avis radiotélégrapmques Ceci ie successeur impérial de Delà resté inactif il s'est rattrapé en expédiant aux Roumains un copieux télégramme. Les sormais le droit de prendre aucune initiative. Ils devront se soumettre aux ordres et aux instructions de la commission inter- alliée. Maintenant on ne leur dit pas quels seront ces,ordres ét ces instructions, pour! une raison bien simple d'ailleurs, c'est qu'il faut d'abord les élaborer. Et comme au sein du conseil suprême tout le monde n'est pas du même, avis, Roumains et Hongrois de- .vront s'armer de patience.

POUR PRÉPARER LES ÉTATS UÉNÉRAUX Le comité interparlementaire la Chambre Comment seront classés les vœux des départements dévastés

Le comité d'organisation des Etats Généraux des départements dévastés s'est réuni hier à la Chambre des député.

A cette réunion, qui groupait pour la pre» mière fois les élus des régions sinistrées et les délégués extraparlementaires des dix départements envahis, les 'décisions. suivantes ont été prises.

Des commissoires ont été désignés pour, organiser les Etats départementaux qui doivent se tenir dans chaque département la 17 août courant. De façon à faciliter le travail de ces Etatydépartementaux, qui prépareront les Etats Généraux, il a été dressé une liste des questions sur lesquelles ces Etats auront a ex- prirner des voeux. Cette liste comprend les douze chapitres. suivants qui' correspondent aux douze sections dont se composeront les Etats Généraux.

I. TRAVAUX DE PREMIÈRE URGENCE a) Ramassage des engins non éclatés b) Comblement des tranchées, des trous d'obus. Enlèvement des fils barbelés.

c) Déblaiement des villages

d) Baraquements et constructions provte) Remise en état des routes, canaux et chomins de fer. Rétablissement des communications téléphoniques et télégraphiques

f) Hygiène,

0) Bâtiments publics, mairies, éffltees, to caux scolaires.

IL AGRICULTURE

a) Instruments et matériel agricoles. Motoculture.

b) Engrais et semences.

c) Chevaux de culture.

d) Reconstitution du cheptel bovin, ovin, porcin, animaux de basse-cour etc.

e) Crédit agricole.

f) Office de reconstiitution agricole. Sociétés tiers-mandataires.

III. COMMERCE

a) Reconstitution des fonds de commerce, b) Coopératives d'achats pour les commerçants.

c) Régime bancaire.

•V. MORATORIUM ET LOYERS

V. INDUSTRIE

a Reconstitution industrielle.

b Matières premières.

c) Comptoir d'achats.

d Droits d'importation.

e) Organisations patronales et ouvrière». Salaires.

VI. MAIN-D'ŒUVRE

a) Prisonniers de guerre.

b) Main-d'œuvre étrangère,

c) Mesures destinées à conserver aux besoins locaux la main-d'œuvre nécessaire.' V1I. LOI DES DOMMAGES ET

RECONSTRUCTIONS

a) Avances.

b) Estimation des dommages. Commissions d'évaluation.

c) Coopératives de reconstruction.

d) Relations avec les architectes et les entrepreneurs. Matériaux.

e) Attribution des stocks aux populations sinistrées.

f) Conventions de réciprocité entre Etats alliés.

a) Emprunt interallié pour la reconstitution des pays dévastés.

VIII. PAYEMENTS DES RÉQUISITIONS DOMMAGES DE'CANTONNEMENT

IX. RAVITAILLEMENT ET VIE CHÈRE a) Mesures à prendre contre les mercantis. b) Coopératives.

X, -r- RÉFUGIÉS, PRISONNIERS CIVILS XI. TRANSPORTS

XII. ADMINISTRATION GÉNÉRALE a) Vie municipale. Allocations. Contributions de guerre. Budgets communaux. Situation des maires et secrétaires de mairie. b) Administration départementale. Recrutement du personnel des services publics. Indemnités aux fonctionnaires. Service médi.cal. Moyens de transports. Budgets départementaux.

c) Pouvoir central. Unité de direction. Coordination des différents services.

Les vœux qui seront émis par les Etats départementaux devront être transmis immédiatement au Malin, qui les fera parvenir au secrétariat général du comité d'organisution, afin qu'ils soient renvoyés aux sections compétentes des Etats Généraux. La session des Etats Généraux durera du dimanche 31 août au mardi 2 sepleHilîrer Peuvent adhérer aux Etats Généraux tous les maires des communes sinistrées, les conseillers généraux, les conseillers d'arrondissement, les présidents ou un délégué (les chambres de commerce, des sociétés d'agriculture, des` syndicats et coopératives agricoles et viticoles, des coopératives de reconstruction, des sociétés industrielles, des coopératives de production et de consommation, des associations de fonctionnaires, des syndicats d'ouvriers et d'employés, des fé- dérations et associations de sinistrés et réfugiés, des directeurs ou représentants des journaux.

Les adhésions devront être adressées avant le 25 août au Matin (service des Etats Généraux des régions dévastées). Chaque adhérent est prié d'indiquer les sections aux travaux desquelles il désire participer. Des cartes. seront délivrées à, toute .personie juslifiant qu'elle rentre dans une des catégories ci-dessus énoncées.' Ces cartes, sans la présentation desquelles on n'aura pas accès aux Etats Généraux, pourront être retirées du 2ô au 31 août. au Malin. Elles pourront l'être également, pendant toute la journée du 31 août, à la permanence des Etats Généraux, dont le siège sera ultérieurement indiqué.

LES TROUPES UKRANIENNES ET BOLCHEVIKS

commandées #'ar des Allemands La délégation polonaise a porté à la connaissance de la Conférence de la paix les faits suivants

« Le 6 août les armées polonaises opérant en Galicie orientale ont fait prisonniers les états-majors de deux divisions d'Ukranien» bolcheviks. Après interrogatoire des prisonniers on s'est rendu compte que la majorité des officiers bolcheviks étaient, des militaires allemands en service command'1. 11 Ou a identifié comme faisant partie de l'armée. bolchevik ukranienne les of liciers allemands suivants

» Le général Grek.ow, commandant <».i ehéf, le général major Kraus, les généraux (ie brigade Adolf Wolff, Tinke, Bi/.auz, .Tackwe'rfh, Kart Hoffmann et Karl Schlos» Il faut &:ouler à cette liste de nombreux officiera subalternes.. »