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Titre : Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord

Auteur : Société d'émulation des Côtes-d'Armor. Auteur du texte

Éditeur : Société d'émulation des Côtes-du-Nord (Saint Brieuc)

Date d'édition : 1938

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34375975g

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34375975g/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1938

Description : 1938 (T70).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5729535z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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SOCIÉTÉ

DÉMULATION

DES

COTES-DU-NORD



SOCIÉTÉ

D'ÉMULATION

DES COTES-DU-NORD

Fondée le C3 X JTan-vier 1 S€3 X

BULLETINS ET MEMOIRES

NOTA. — Les Publications de la Société ont été interrompues, par la suite de la guerre, de 1914 à 1919 indu

TOME LXX (1938)

PRIX DE LA 80RBONNE

Concours général des Sociétés savantes (Année 1876)

MEDAILLE

Exposition universelle de 1889

Les Presses Bretonnes — Salnt-Brleuc 1939


AVIS

COTISATIONS

Pour la France •"

Sociétaire a5 fr. 5o

* Donateur de 3o à 5o fr. »

* * Fondateur ioo fr. »

Pour l'Etranger :

La cotisation minimum est de 3o fr.

Les membres de la Société sont priés de régler leur cotisation par chèque postal à l'adresse de : Société d'Emulation des Côtes-du-Nord : Chèque postal n° 2661, R,ennes.

Les cotisations en retard seront perçues par la poste avec une majoration de 4 fr. 5o.

• *

Le Bureau de la Société adresse ses remerciements très sincères aux Membres donateurs et fondateurs qui veulent bien, en versant une cotisation plus élevée, augmenter les ressources de la Société et lui permettre ainsi d'accroître ses publications.

*

* *

Le Bureau recherche les 20 premiers tomes des mémoires publiés par la Société d'Emulation, et serait heureux que des propositions lui soient faites à cet épard.

La Société met en vente les volumes des mémoires qu'elle possède en multiples exemplaires. En particulier, l'Histoire de Saint-Brieuc, par Lamare, est cédée au prix de 20 fr. aux sociétaires. (S'adresser au Trésorier).

La bibliothèque est ouverte le mercredi de i4 h. 3o à 17 heures, sauf pendant les vacances scolaires.


SOCIETE D'EMULATION DES COTES-DU-NORD

Titronage de H. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux Arts et de M. le Ministre de l'Agriculture

membres d'honneur en vertu d'un vote de la Sooiété

(ARTICLE 11 DU RÈGLEMENT)

Anciens Présidents de la Société :

MM. GESLIN DE BOURGOGNE, fondateur, décédé le 12 octobre 1877 (1861-1877). ERNOUL DE LA CHENELIÈRE (1877-1884) ; LAMARE, décédé le 11 mai i885 (i884-i885) ; Le colonel DE SERÉ (1885-1887) ;

Le commandant Jules GESLIN DE BOURGOGNE (1888-1893) ; Vicomte DE LORGERIL (1893-1897) ; Vicomte Charles DE LA NOUE (1897-1901) ; L. OLLIVIER, avocat, ancien député (1901-1903) ; CARMEJEANNE, architecte (1903-1913) ;

DEVERRE, directeur de la Banque de France (1912-1920) ; J. MORVAN, architecte (1920-1924) ; Vicomte Alain RAISON DU CLEUZIOU (1924-1926).

MM. MiopcEC DE KERDANET, juge au Tribunal de ite instance de St-Brieuc,

volontaire, lieutenant des mobiles du Finistère, tué au combat de

l'Hay, sous Paris, le 29 novembre 1870 ;

L'abbé ONPROT-KERMOALQUIN, chanoine, mort au camp de Conlie, le

11 janvier 1871, victime de son dévouement ;

Mgr DAVID, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, président d'honneur de la

Société, décédé le 28 juillet 1882 ; MM. le Général DE LA MOTTE-ROUGE, grand'croix de la Légion d'honneur, décédé le 29 janvier i883 ; MICAULT, Victor, ancien magistrat, vice-président de la Société, décédé

le 18 août 1893 ; FORNIER (Eugène), conseiller honoraire à la Cour d'appel de Rennes,

vice-président de la Société, décédé le ier mars i8g5 ; FRABOULET, ancien magistrat, vice-président de la Société, décédé en

'897 ; MICAULT, Ernest, trésorier de la Société, décédé en 1907 ; DU CHATELLIER (Paul), vice-président de la Société, décédé en 1911 ; ANNE-DUPORTAL, vice-président, décédé en 1916. le Comte HARSCOUET, vice-président de la Société, décédé en 1925.

Présidents d'honneur en vertu des Statuts de la Société

(ARTICLE 12 DU RÈGLEMENT)

M. le Préfet du département des Côtes-du-Nord ; Mgr l'Evêque de Saint-Brieuc et Tréguier ; M. le Recteur de l'Académie de Rennes.

Président honoraire ea vertu d'un vote de la Sooiété M. le Vicomte Alain RAISOW-BU CLEUZIOU.


VI LISTE DES MEMBRES DE LA DIRECTION

DIRECTION ACTUELLE

Président : MM. E. CHRÉTIEN.

Secrétaire général : Ve H. FROTIER DE LA MESSELIERE.

Trésorier-Archiviste : L. VAUGARNI.

Trésorier adjoint :

SOLIMENT.

CONSEIL DE LA DIRECTION

Vice-Présidents :

Sullian COLLIN.

René COUFFON.

Ve Alain DE LORGERIL.

POMMERET (chanoine).

MAZÈRES.

Secrétaires :

MM. BESNIER.

MERLET, Archiviste départemental. VILLARD, René. .


LISTE DES MEMBRES

de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord au 31 Mars 1939

Les Donateurs sont indiqués par *. Les Fondateurs sont indiqués par **. Les Souscripteurs perpétuels par S. P.

MM. ACCART (Mme), 26, rue du 71e Régiment d'Infanterie. ALLANIC, ingénieur des Travaux publics, à Tréguier. AMICEL (Abbé), recteur de Pordic. ANNE-DUPORTAL, rue du Rosaire, 1. AUBERT (O.-L.), président de la Chambre de commerce,

avenue du Palais. AUFFRET (abbé A.), curé-doyen à Pleumeur-Gautier. AUFFRAY, procureur de la République, boulevard Gambetta,

Gambetta, BAGAEUX (comte Jean de), Le Château, Quintin. BAHIER, docteur, à Gourin (Morbihan). BAILLY, photographe, rue de la Gare, 49. S. P. BARBIER (Pierre), ex-capitaine de la Marine marchande,

greffier en chef du Tribunal de Commerce de Romorantin

Romorantin BAUDOT, docteur-médecin, Pontrieux. BAZIN (William), château de Lysandré, en Plouha et 33, rue

Verneuil, Paris.

La Direction prie instamment les Membres de la Société de lai signaler les rectifications qu'il y aurait lieu d'apporter dans l'orthographe de leur nom, leur adresse, qualité ou profession et de lui faire parvenir leurs réclamations au sujet des irrégularités qui pourraient se produire dans la réception des publications.


VIII LISTE DES MEMBRES

BÉCOT (Y.-L.), à Kerc'hleuz, en Guipavas (Finistère). BELIN, ancien commissaire-priseur, rue Saint-Pierre, 7. * BÉLIZAL (Louis Gouzillon, Comte DE), château des Granges, en Hénon, par Moncontour.

BELLAING (DE), Erwan, au Vally, Guingamp.

BELLAMY (Mme), rue des Promenades, 11.

BENAKD (Dr H ), médecin des hôpitaux, 32, rue de Babylone Paris-?'.

BERTHO, Paul, notaire, à Paimpol.

BERTRAND (abbé), recteur d'Allineuc.

BESNIER, avocat, rue du Docteur-Rochard, 32.

BIGOT, chef de division à la Préfecture des Côtes-du-Nord.

BIRD (Mlle), professeur honoraire au Collège de jeunes filles, 38, rue des Merles.

BOERIO (Baron de), commandant en retraite, rue du BourgVasé, 8 bis. * * BOISGELIN (Marquis de), château de Boisgelin, à Pléhédel.

BOLLOCH (Emile), ingénieur civil des Mines, 9, rue Madeleine.

BOLLOT, docteur en médecine, à Morlaix.

BONNAIRE (Etienne), 16, rue Jean-Ferraudi, Paris-vT.

BOUAN DU CHEF DU Bos, Le Prieuré, Lamballe.

BOUAN DU CHEF DU BOS, Dr, à Périers (Manche).

BOUCHÉ (H.), ancien avoué-licencié, notaire, à Rostrenen.

BOUGUEN, docteur en médecine, boulevard Lamartine, 3o.

BOUILLE (James), architecte, à Perros-Guirec.

BOUILLON, receveur de l'Enregistrement, 10, rue AlsaceLorraine.

BOUT, directeur à la Compagnie Lebon, rue St-Benoît, 1.

BOUTIN, I5, rue du Port.

BOUTS, 29, boulevard de la Heine, à Versailles.

BRIAND (Y.), chez le Dr Briand, à Ferrières-en-Brie (Seineet-Marne), et avenue Constant-Coquelin, n( Paris-7e.

BRIDIÉ, lieutenant-colonel, commandant l'Infanterie de la Garde Républicaine, boulevard Henri-IV, 12, Paris-4".


DE LA SOCIETE D EMULATION IX

BROCHEN (Paul), notaire, rue des Bouchers, 7. BROUAZIN (Chanoine), directeur du Collège Saint-Charïes. BULLIER (Alfred), ingénieur des Arts et Manufactures, 3g,

boulevard Laënnec. CAILLÉ, notaire, 17, rue des Bouchers. CALAN (Charles DE LA LANDE, comte DE), avocat, 35, avenue

Dauphine, Orléans. CALAN (Pierre DE LA LANDE, comte DE), conseiller à la Cour

des Comptes, 10, place du Petit-Mithouard, Paris-7e. CALENDINI, Villa Blanche-Pierre, rue Victor-Hugo, Hyèrea

(Var). CHAIGNE (Albert), avoué, 18, rue Charles-Le Maoût. CHARDEVEL, receveur des Finances, E. R., 24, rue du Printemps, Paris-XVIF. CHARPENTIER, expert-comptable, 2, place Saint-Michel. CHASSIN DU GUERNY, docteur en droit, rue du Chapitre, 6, à

Rennes. La Saudraye Penguilly (C.-du-N.), Président de

la Société archéologique d'I.-et-V. S. P. * CHATEAUMINOIS, directeur-adjoint du transit du Canal de

Suez, à Ismaïla (Egyple), et à Binic, en juin, juillet. CHAUVIT, 74, avenue d'Iéna, Paris-XVP.

* CHRÉTIEN (Emile), professeur honoraire, rue Jules-Simon, 6. CHRÉTIEN (Jean), commandant breveté, Cercle d'Etudes, à

Dakar (Sénégal).

* CHRÉTIEN (Paul), général, ancien commandant du 3oe Corps

d'armée, 29, rue Charles-Corbeau, à Evreux. CODET, docteur, rue des Bouchers, i3. CLERC (Léon), 5, rue Emile-Barrier, Le Mans (Sarthe). COLLIN (Sullian). 20 bis, rue Quinquaine. COLOMBIER (Vicl -1, directeur des Contributions indirectes,

25 bis, rue d<> Promenades. CORBES (H.), p ùdent du Tribunal de Saint-Brieuc, 10,

rue Emile-Soi -estre, Saint-Brieuc. CoRBEL~(Mme Jo-eph), ancienne sucrerie à Châtelaudren.


LISTE DES MEMBRES

CORSEUL, commis des P. T. T., à Lannion.

COUDRAY (Abbé), vicaire à la Cathédrale, 10, rue Vicairie.

COUESSIN (C" DE), château de La Coste, Saint-Julien.

* COUFFON (Désiré), docteur, 64, avenue Jeanne-d'Arc, àAngers.

àAngers.

* COUFFON (René), ingénieur des Arts et Manufactures, 39,

avenue Mozart, Paris-XVP.

COUP, Manoir de Kernier, à Plouvara.

Councoux (docteur), médecin de l'Hôpital Boucicaut, boulevard Saint-Germain, 224, Paris-7e.

COURSON (abbé), professeur à l'Ecole Saint-Charles.

DAGORNE (chanoine), curé-doyen, à Plouha.

DANET, pharmacien, rue Saint-Guillaume, 24.

DANIEL, membre de l'Institut, professeur .honoraire à la. Faculté des Sciences de Rennes, 6, rue de la Palestine, à Rennes.

DANIEL, inspecteur primaire, près de l'Eglise SainteThérèse, à Gouédic, Saint-Brieuc.

* DAVID, 44, rue du Docteur-Lombard, à Issy-les-Moulineaux.

* DELALANDE (Jean), consul général de France à Jersey (Ilea.

Anglo-Normandes). DELAPORTE, avoué, à Châteaulin (Finistère). DELANTE (abbé), professeur à l'Ecole Saint-Charles. DELUEN (Mme), boulevard Hérault, 28. DESCHARD (André), 87 bis, avenue d'Orléans, Paris-i4cDESURY, orfèvre, 28, rue Charbonnerie. DISGAND, capitaine en retraite, rue Alsace-Lorraine.

* DOBLE (chanoine), Wendron Vicarage, Helston Cornwall,.

Angleterre. DODELIER, colonel en retraite, 7, rue du Château, Brest.

* DONNAY (Jean), 175, boulevard Malesherbes à Paris. DONNAY (René), 175, boulevard Malesherbes, à Paris. DRUAIS, docteur, rue Saint-Guillaume, 27.

DUCHESNE, archiprêtre, curé de la Cathédrale, 10, rue Vi-^ cairie.


DE LA SOCIETE D EMULATION XI

DURAND (René), professeur à la Faculté des Lettres, rue Chabot-Charny, Dijon.

DURON, professeur de Philosophie au Lycée de St-Brieuc, 2, boulevard Waldeck-Rousseau.

DUROS, juge au Tribunal de commerce, boulevard Clemenceau, 35.

DUSART, industriel, à la Ville-Berno. Saint-Brieuc.

DUVAL (Georges), Les Oudairies, La Roche-sur-Yon.

ENAUD (Maurice), juge au Tribunal de Rennes.

ETESSE (Charles), ingénieur du Service vicinal, rue AbbéJosselin, i5.

FAUCHER (Camille), ingénieur à la Société Mors, bonlevard Péreire, 174, Paris-i7e.

FAURE, architecte, rue Baratoux, 11.

FAUVEL, professeur d'histoire au Lycée, 19, rue DuguayTrouin.

FENDER, professeur au Lycée, 3o, boulevard Hérault.

FICHET (Docteur), médecin directeur du Sanatorium de Bodiffé, Plémet.

FORTIN (Yves), 4, rue Madeleine.

FOURNIER (Georges), Assistant à la Faculté des Sciences de Paris, Docteur ès-sciences, 18, rue Pierre-Curie, Paris-5e.

FRANCHETEAU, receveur des P. T. T. à Josselin.

FRICOTELLE, industriel, i4g, rue de Longchamps, Paris-VT°, et au Caruhel, en Etables.

FROTTER DE LA MESSELIÈRE (Vicomte Henri), rue de

Brest, 19. FROUIN, docteur vétérinaire, directeur honoraire des Services vétérinaires des Côtes-du-Nord, rue Gourien, 2.

GADIOU (Chanoine), directeur de Notre-Dame d'Espérance,

1, place Saint-Pierre. GALMICHE (Mme), 23, rue Jules-Ferry.

GAROCHE, pharmacien, 19, rue Jouallan. GAUDU (Georges), assureur, président au Tribunal de Commerce de Saint-Brieuc, 10, rue Poulain-Corbion. GAUSSON (abbé), professeur à l'Ecole Saint-Charles.


XII LISTE DES MEMBRES

GAUTHIER, inspecteur primaire, Loudéac. GAUTIER (Elie), abbé, professeur à l'Ecole des Cordeliers, à Dinan.

* GAUTIER, château de Goaz-Froment, en Plouézec. GERNIGOU, directeur de la Succursale du Comptoir d'Esr

compte de Paris, 2, place de la Préfecture, Saint-Brieuc. GENETAY, contrôleur principal des Contributions directes,

en retraite, villa Jeanne-d'Arc, rue Coëtlogon. S. P. GESLIN DE BOURGOGNE (Mlle), rue Quinquaine, 22. GICQUEL (Mme), villa Poulgouïc, à Paimpol. GLÉYO (abbé), Yves, rue de l'Isère à Paimpol. GOARDOU (Yves), recteur de Tréduder. GOULVEN (Mazéas), cité Cadolan, à Guingamp. Gounio (abbé J.), recteur de Saint-Jacut-de-la-Mer. GOUYON-BEAUFORT (Marquis de), Château de Beaufort, à

Plerguer (I.-et-V.). GRÉGOIRE-DOIRON (Mme), 2, boulevard Waldeck-Rousseau. GRENIÉ, docteur, boulevard Clemenceau, n. GUÉGAN F. (abbé), recteur de Loguivy-PIougras.

* GUÉGAN, directeur honoraire de l'Enregistrement, 1 bis,

boulevard Lamartine. GUÉNÉE, ingénieur principal des Ponts et Chaussées, 47,

rue du Port. GUÉRET (Emile), pharmacien-chimiste de ire Classe de la

Faculté de Paris, 4, rue de la Fontaine, Paris-166. GUÉZENEC (Octave), négociant, à Pontrieux.

* GUILLET (Colonel;, rue Léo-Delibes, S bis. Paris-XVP, et

Beffou, Loguivy-PIougras.

GUILLO-LOHAN, commandant, rue d'Orléans, 16.

GUILLOU, Jacques, agent général d'assurances, Tréguier.

GUYOT (chanoine), curé-doyen d'Etables

HALGOUET (Vicomte Hervé DU), manoir de Coëtsal, par SteAnne d'Auray (Morbihan).

HAMON (Emile), administrateur en chef des Colonies honoraire, 11, rue Brizeux.

HAMON (Mme Paul), 3, rue Lamennais.


DE LA SOCIETE D EMULATION XIII

HAMON (abbé Louis), professeur au Collège des Cordelière à Dinan.

HAREL, 2, rue Brizeux. * HARMOIS, 44, rue Aristide-Briand. * HARSCOUET (Mgr), évêque de Chartres. HARSCOUET DE SAINT-GEORGE (Vte René), château de Kerennével, en Melgven (Finistère).

HAVARD, président honoraire du Tribunal de Saint-Brieuc,. rue Duguay-Trouin, 33.

HÉBERT, directeur de l'Ecole normale d'instituteurs, rue de la Gcrderie, 65.

HÉDOU DE LA HÉRAUDIÈRE (Christian), architecte A. P., boulevard Gambetta, 34.

HÉLARY, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, boulevard Lamartine, 16.

HÉLO, Arsène, à Kerval, en Merdrignac.

HERBERT, directeur d'Ecole honoraire, adjoint au maire. Les Cèdres, Le Val-André, par Pléneuf.

HERVÉ (Ch.), juge honoraire du Tribunal départemental des Côtes-du-Nord, 5, place du 74e Territorial.

HERVÉ, notaire à Plancoët.

HEURTEL (chanoine), Secrétaire général de l'Evêché, i4f rue du 71e.

HÉVIN, architecte, 37, rue de Brest.

HOUARD, Hyacinthe, notaire à Etables.

IGOU (M. le Général), en retraite, à Binic.

JAMET (chanoine), supérieur de l'Etablissement des SourdsMuets de Saint-Brieuc, boulevard Carnot.

JARNAOUEN (DE La Villartay), à Mi-Côte, Saint-Ouen-desToits (Mayenne).

JÉGO, docteur en médecine à Châtelàudren.

JÉHANNO, officier de Paix, rue Fontaine, 12 bis, Asnières (Seine).

JOCET, chef de bureau à la Préfecture, rue Anatole-Le Bras.

JOLY (abbé), recteur à Pléneuf.

JOUET, ingénieur agronome, avocat, rue des Promenades, 2.


XIV LISTE DES MEMBRES

JOUET, villa « Outre-Monde », à Saint-Servan (Hle-et-Vil.). JOUON DES LONGRAIS (Frédéric), rue de la Terrasse, 4,

Paris-i7e. KERAUTEM (DE), chef d'escadrons, E. R., château des Noës,

à Etables. KERRAOUL (Louis DE), château de l'Isle-Havard, Matignon. KERGARIOU (Comtesse DE), 12, rue du 71e. KERJÉGU (Mme DE), château de Bien-Assis, Erquy. * KÉROUARTZ (Marquis de), Député, château des Salles, Guingamp.

Guingamp. (Mme), boulevard Hérault, 9. LABOUREUR (Mlle), 7, rue Frédéric-Le Guyader. LALLAURET, négociant, boulevard Clemenceau, i3. LAMARE (Mme Henri), rue de la Gare, 6. LA MOTTE-COLAS (DE), Château de Launay, Matignon. LANGLAMET (Alphonse), rue Charbonnerie, 20. LA TOUR (Cte DE), 9, rue Saint-Yves, Rennes. LAUNAY (DE), au château, Lamballe. LAURENT (Just), notaire, rue du Chapitre, 7.

* LA VIEUXVILLE (DE), boulevard Hérault, 28.

LA VILLÉON (C" DE), Château de la Ville-Séran, Saint-Alban, Pléneuf.

LAVOLLÉE, directeur de Cinéma, rue du Combat-des-Trente.

LE BÉCHEC (Yves), instituteur, quai du Palais de Justice, à Lannion.

LE BELLEC (chanoine), vicaire général, archidiacre de Tré guier, 25, rue Cordière.

LE BIHAN, ancien directeur des Chemins de fer des Côtes-duNord, Louannec (Côtes-du-Nord).

LE BILLON, négociant, 28, rue du Docteur-Rochard.

LE BRETON (docteur), rue d'Orléans, Saint-Brieuc.

LE BRANCHU, docteur, rue Villiers-de-l'Isle-Adam, 9.

* LE BRAZ (Gabriel), professeur à la Faculté de Droit de Paris,

Directeur à l'Ecole des Hautes Etudes (Sôrbonne), 20, avenue Paul-Appel, Paris-i4e.


DE LA SOCIÉTÉ D ÉMULATION XV

LE CHARPENTIER, négociant, boulevard Clemenceau, 36

LECOQÛ, ancien maire de Plouvara, ancien conseiller d'arrondissement, à Plouvara. 5. P. LE COZ (Abbé), au Carmel, Saint-Brieuc.

LE CUN, 5o, rue de la Trinité, à Guingamp.

LE DIAGON, notaire à Châtelaudren.

LE DIOURON (chanoine), aumônier de la Retraite, A Lannion.

LE DU, directeur départemental honoraire des P. T. T., boulevard Thiers, 6. * LEFÈVRE, industriel, rue du Champ-de-Mars, 28.

LEFEUVRE, huissier, rue du Champ-de-Mars, 9.

LE FORT (Dr René), professeur à la Faculté de Médecine de Lille, membre correspondant de l'Académie de Médecine, 53, rue Jaçquemars Gielée, à Lille.

LE FORT, architecte, boulevard de la Gare, à Guingamp.

LE FRIEC, inspecteur général en retraite des P. T. T., ancien député, ancien maire de Paimpol, rue Bécot, à Paimpol.

LE GAC DE LANSALUT, boulevard Charner, 54 bis.

LE GALL (Julien), instituteur honoraire, rue du Rosaire, 26.

LE GALL (Jean), à Perros-Guirec, rue Anatole-Le Braz.

LE GALL (Pierre), ingénieur du Service vicinal en retraite, i5, rue Renan.-

LE GOASTER (Eugène), architecte expert. 22, rue AlsaceLorraine.

LE GOFFIC (Mme), rue Alphonse-Guérin, 6 Vannes (Morbihan) .

LE GRIS DUVAL, rue du 71e Régiment d'Infanterie, 6.

LE GUERN, docteur, place du 74e Territorial, 8.

LE HUÉROU-KÉRISEL (Mme), rue des Promenades, i4.

LE HUÉROU-KÉRISEL, recteur de Plounévez-Moëdec.

LE LEVREUR, directeur de la succursale de la Banque de Villeneuve, villa du Cèdre, Cesson-Saint-Brieuc.

LE MAÎTRE (Ernest), maître de la marine en retraite, Le Manoir, à Pléhérel.


XVI LISTE DES MEMBRES

LE MASSON (chanoine Auguste), ex-aumônier militaire titulaire, Lancieux.

LE MARCHAND (abbé Pierre) professeur à l'Ecole St-Charles.

LE MARCHAND (Georges), avocat, rue Baratoux, 8.

LE MÉE (Mme Alain), place Baratoux, 17, St-Brieuc.

LEMIÈRE (Mme), rue Chateaubriand, i5.

LE MINTIER, capitaine de frégate, La Planche, à Vivonne (Vienne).

LE MOINE (Abbé), recteur de Saint-Gelven (C.-d.-N.)

LE MONNIER, pharmacien, 45, place du Centre à Guingamp.

LE MOY, docteur ès-lettres, professeur honoraire au Lycée, i4, rue Bonne-Nouvelle, à Angers.

LE PÉCHOUX, instituteur, villa Kermaria, rue Coëtlogon.

LE POMMELEC (Jacques), château du Rumain, par Châtelaudren.

LE ROY (Florian), rédacteur à VOuest-Journal, 23, quai de de l'Ille-et-Rance, Rennes.

LE SAVOUROUX, au Saint-Esprit, en Plédéliac.

LESNÉ, architecte, rue du Port, 21.

LE TEXIER (abbé), curé-doyen à Merdrignac.

LORÉE, pharmacien, rue des Promenades, 1.

LORGERIL (comtesse DE), Le Légué-Plérin.

* LORGERIL (Vicomte Alain DE), maire de Hénon, château

de la Ville-Chapron, Hénon. LOURMEL DU HOURMELIN (Comte DE), au château du Hourmelin, en Planguenoual.

* LOURMEL DU HOURMELIN (Vicomte DE), Président des Combattants

Combattants des Côtes-du-Nord, château de La Béchardière, en Sévignac. LOYAU (Marcel), industriel, 2, place Saint-Tugal, Laval.

* LOYER (Abbé), curé doyen de Saint-Nicolas-du-Pélem. LUCAS (abbé), professeur à l'Ecole Saint-Charles.

LUCAS (D.), professeur, 66 bis, boulevard Carnot, Villa Bernard, à Hanoï (Indo-Chine).


DE LA SOCIETE D EMULATION XVII

MACÉ (A.), docteur en médecine, 10, place de Verdun, à

Guingamp. MACÉ (R.), ingénieur du Service vicinal en retraite, rue

Jules-Simon, 2. MAFART (Jean), conseiller du commerce extérieur de la

France, i3, rue Baratoux. MAISONNEUVE (Henry), rue de Brest, 12. MANCHON (René), 32, avenue Carnot, à Cachan (Seine). MASQUELIER, professeur honoraire, rue Lamennais, 1. MATHONNET, rue Charles-Le-Maoût, 4 bis. MAUDUIT (de), magistrat colonial, château du Bourblanc,

en Plourivo, à Grand-Bassam, Côte d'Ivoire. MAZÈRES, directeur des P. T. T. des Côtes-du-Nord, Hôtel

des Postes. MAZET (Mme), 23, rue des Promenades. MERCIER (Mme), 16, avenue Villars, Paris-7e. MERLET, archiviste du département des Côtes-du-Nord, 20,

rue des Rosaires. MESNARD (Abbé Maurice), au Carmel, rue de la Corderie. MÉVEL, conservateur des Hypothèques, boulevard Lamartine, i5. MIQUEL, directeur des S. H. R., Ministère de l'Agriculture,

Paris. MONNERAYE (Com* DE LA), rue Vicairie, 8. MORICE (René), juge de Paix, rue de la Gare, à Châtelaudren.

Châtelaudren. (Mme Jules), rue Poulain-Corbion, 1. MORVAN (abbé), recteur de Calorguen. MOTTEZ (Mlle), 43, boulevard Clemenceau. MOTTIN DE LA BALME (Comtesse), à Launay-Guen, par Plémet

(C.-d.-N.) MOULINS (DE), château de la Roncière, Matignon. NANTOIS (Comte DE LA GOUBLAYE DE), château de Nantois,

en Pléneuf. NAUDET, lieutenant-colonel E. R., i5 bis, rue de Quintin.


XVI II LISTE DES MEMBRES

NEUMAGER (Docteur Victor), 5, rue Saint-Nicolas, Guingamp.

NEUMAGER, aux Etablissements Neumager, rue de Gouédic.

NIMIER, commandant E. R., rue Vicairie, i5. OGER (Mme), rue Renan, 17.

OLLIVIER (Mme), château de Sainte-Marie, en SaintConnan, par Saint-Gilles-Pligeaux.

OUDOT (Pierre), docteur, boulevard Lamartine, 8.

PASQUIOU, docteur, cité Cadolan, à Guingamp.

PÉCHARD, professeur à la Sorbonne, 4, avenue Georges-V, Paris-8e.

PÉRÈS, intendant militaire de première classe E. R., ancien directeur de l'Intendance de l'Armée du Levant, à Toulan-Héry, Plestin-les-Grèves.

PÉRIGOIS, avocat, boulevard Lamartine, 10.

PERRIO, président de la Société de secours aux blessés militaires, rue du Rosaire, 2.

PERSON (abbé), recteur du Bodéo.

PERSONNIC (Théophile), pharmacien, place du Martray.

PETIT (Jules), capitaine de vaisseau en retraite, rue MaréchalFoch, 57.

PETITJEAN (Louis), avoué-licencié, 25, rue des Promenades.

PIACENTINI (R. P.), Supérieur de l'Institution de Saint-Ilan, par Langueux.

PLANHOL (Baronne de), rue Notre-Dame, 12.

PLESSIX (Th.), professeur honoraire du Lycée de Rennes, 12, rue des Merles.

POIRIER, inspecteur de l'Enregistrement, Tertre NotreDame.

* POMMERET (chanoine), docteur ès-lettres, professeur à

l'école Saint-Charles.

* PONTBRIAND (Olivier DU BREIL DE), (Mme), villa Croix-duTertre,

Croix-duTertre, Saint-Brieuc. PORTIER (André), expert en antiquités d'Extrême-Orient, rue Chauchat, 24, Paris-9".


DE LA SOCIÉTÉ D ÉMULATION XIX

PRESLES (Louis), ingénieur des Arts et Manufactures, boulevard Charner, 42. S. P. PRIEUR (Lucien), architecte en chef des Monuments historiques D. G., i5, rue de Billancourt, à Boulogne-surSeine.

PRIGENT, docteur, rue de la Gare, 18.

PRUD'HOMME (abbé), chapelain à Notre-Dame d'Espérance. * PRUD'HOMME (Armand), éditeur, rue Poulain-Corbion, 12.

PUNGIER (abbé), vicaire à Pordic.

QUENVEN (Abbé), curé doyen à Plouaret.

QUESSEVEUR, pharmacien, rue d'Orléans.

QUINIO (P.), industriel, rue de Gouédic, 83.

RAFFRAY, professeur au Lycée, 8, rue Emile-Souvestre.

RAINAUD, sous-directeur honoraire des contributions indirectes, 4, boulevard Hérault.

RAISON DU CLEUZIOU (Vicomte Alain), rue Vicairie, 12.

RÂTEAU, négociant, président du Syndicat d'Initative, rue de Rohan, 2.

RENOUARD, contrôleur des P T. T., rue des Forges, n.

RÉSAL (Mme), rue de Brest, 3o.

RENAULT, pharmacien, à Darnetal (Seine-Inférieure).

RICHARD (Abbé), (A.), Aumônier de la Divine Providence à Créhen.

Riou, docteur, boulevard de la Marne, à Guingamp.

Riou (Mlle Marthe), 5, avenue de la Gare, à Guingamp.

ROBERT (abbé Louis), recteur de Saint-Martin-des-Prés, par Corlay. * ROBIEN (Marquis DE), château de Robien, par Quintin.

ROPTIN (Abbé), recteur de La Vicomté-sur-Rance.

ROSAMBO (Marquis DE), château de Rosambo, par Lanvellec (C.-du-N.).

ROUAULT André, gare de Plounérin.

ROYER, ingénieur des Arts et Manufactures, industriel, boulevard Gambetta, 10.

RUELLO (Eugène), à Malestroit (Morbihan).

SABOT, notaire à Plénée-Jugon.


XX LISTE DES MEMBRES

SAGORY (Docteur), Maire de Moncontour. SAINT-JOUAN (Le Saulnier DE), IO, rue Maréchal-Foch.

* SAINT-JOUAN (Roger Le Saulnier DE), Ministre plénipotentiaire

plénipotentiaire France à Tallinn, et 97, rue du Bac, à Paris-7e. SAINT-PIERRE (Comte DE), rue de Brest, 20. SAINT-PIERRE (Comtesse DE), rue des Capucins, 5. SAINT-PIERRE (Vicomte Antoine de Méhérenc DE), château

de Beaumanoir, au Leslay, par Quintin. SAINT-MAUR (Mlle DE), à La Chesnaye, Guingamp (C.-du-N.). SALLOU (Paul), Ingénieur E. C. P., architecte-expert à

Perros-Guirec. SANSON, docteur, à Pléhérel.

SAUVÉ (Robert), boulevard des Rochers, 17, à Vitré. SAVIDAN Jean, président honoraire du Tribunal de SaintMalo,

SaintMalo, des Capucins, à Lannion. SCHRIMPF (Charles), ingénieur, route de Guintrange, à

Thionville (Moselle). SÉITÉ (Alain), notaire à Lanvollon.

* SERRAND (Mgr), évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, rue

d'Orléans, 10.

SEEWALD, expert-comptable, rue Duguay-Trouin, 17.

SIMON (Paul), sous-directeur du Comptoir National d'Escompte de Paris, à Rennes.

SOLIMENT, caissier de la Caisse d'Epargne, 18, rue de Rohan.

SORGNIARD (le chanoine), aumônier des Carmélites, rue de la Corderie.

SOTON (C.-V.), ingénieur des Arts et Manufactures, président de l'Association des Propriétaires de Saint-Cast, 9 bis, boulevard des Filles-du-Calvaire, Paris 3e, et Villa Manégor, à Saint-Cast-Isle.

STECKEL (Mlle), institutrice à Lantic.

TACHEAU, notaire, rue des Promenades, i5.

TAILLARD (abbé), recteur, Le Haut-Corlay.

TESSIER (Gustave), docteur, rue du Champ-de-Mars, 7.

THOULET, chirurgien dentiste, rue de la Gare, 37.

TOSTIVINT (Pierre), percepteur honoraire, 21, rue SaintBenoit.


DE LA SOCIETE D EMULA1I0N XXI

TOURNEMINE (Comtesse de), La Fosse-Malard, par Quintin.

TRÉHIOU (Mgr), évêque de Vannes.

TROCHU (Désiré), pharmacien, rue Saint-Gouéno, 9.

URVOY (Abbé), professeur à l'Ecole Saint-Charles.

VALLÉE (Armand), rue des Promenades, 22.

VASSEROT, artiste peintre, à Binic.

VAUGARNI, capitaine en retraite, rue des Capucins, 10.

VEILLET-DUFRÊCHE (Jean), à Moncontour.

VERGNE, docteur, médecin lieutenant-colon. E. R., à Binic.

VIEUVILLE (de la), chez M. le Dr Deluen, 28, boulevard

Hérault, Saint-Brieuc. VILLARD (René), professeur honoraire, Champ-des-Nues. VILLENEUVE (Cte Guy DE), la Salle-Verte, à Quintin. VIOLETTE, docteur, inspecteur du Service départemental

d'hygiène, rue Jules-Ferry. VULPIAN (Docteur, Comte de), à Lamballe, rue Mouëxigné. VULPIAN (Edme DE), château des Bois, à Lamballe.

Liste des Comices ayant adhéré à la Sooiété

Comice de Saint-Brieuc.

Sooiétés correspondantes

Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, de Besançon.

Académie des Sciences, Lettres et Arts, de Lyon.

Académie de Mâcon, Société des Arts, Sciences, Belles Lettres

de Saône-et-Loire, à Mâcon (S.-et-L.). Académie du Var, Toulon.

Académie royale des Lettres, Histoire et Antiquités, Slockolm. Academy of science of saint Louis, Etats-Unis d'Amérique. Annales de Bretagne, Faculté des Lettres, Rennes. Archives départementales des Côtes-du-Nord.

— — du Finistère. Archives départementales d'HIe-et-Vilaine, Rennes.

— — de la Loire-Inférieure.

— — du Morbihan.


XXII LISTE DES MEMBRES

Archives de la Province de Québec (Canada), Hôtel du Gouvernement, à Québec.

Association Bretonne, Cte de Laigue, Bahurel, Redon (Ille-et-Vilaine).

Bibliothèque municipale de Saint-Brieuc.

Bibliothèque des Sociétés savantes.

Bibliothèque nationale.

Bibliothèque de l'Université de France, à la Sorbonne.

Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, à Quimper.

Commission historique du Département du Nord, à Lille.

Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise, a Versailles.

Kongl. Universitets Biblioteket, Upsala, Suède.

Musée Guimet, 3o, avenue du Trocadéro, Paris.

Museo Nacional de Montevideo.

Numismatic and antiquarian Society, Montréal (Canada).

Revue historique et archéologique du Maine, Le Mans.

Sociedad Geologica del Peru, à Lima.

Société Académique de Brest.

Société Académique de Nantes.

Société des Antiquaires de la Morinie, Saint-Omer.

Société des Antiquaires de l'Ouest, Poitiers.

Société des Antiquaires de Picardie, Amiens.

Société Archéologique de Bordeaux.

Société Archéologique de Constantine.

Société Archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres.

Société Archéologique du Finistère, Quimper.

Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, Rennes.

Société Archéologique du Midi de la France, Toulouse.

Société Archéologique de Nantes.

Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Saintes.

Société Dunoise, à Chateaudun (Eure-et-Loir).

Société Eduenne, Autun.

Société française d'Archéologie, Caen.

Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, Rennes.


DE LA SOCIÉTÉ D ÉMULATION XXIH\

Société Havraise d'Etudes diverses, 56, rue Anatole-France, Le

Havre. Société d'Histoire naturelle, Toulouse. Société d'Histoire et Archéologie de Chalon-sur-Saône, 5, place

de l'Obélisque, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Société Historique et Archéologique de l'Orne, Hôtel Libert,.

18-20, rue du Cygne, Alençon. Société Historique et Archéologique de Saint-Malo. Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de

l'Eure, à Evreux. Société nationale des Antiquaires de France, Paris. Société neuchâteloise de Géographie, Neuchâtel, Suisse. Société polymathique du Morbihan, Vannes. Société royale Malacologique de Belgique, Bruxelles. Société des Sciences, Lettres et Arts de l'Aveyron, Rodez. Société des Lettres et Arts de Pau. Société Artistique et Industrielle de Cherbourg. Société des Sciences et Beaux-Arts de Cholet. Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, Nantes. Université de Toulouse. Smithsonian institution, United States National Muséum,,

Washington D. C. La Revue des Deux-Mondes.



L'ANNÉE 1938

à la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord

La mort a durement frappé la Société d'Emulation des Côtesdu-Nord, au cours de 1938, en la personne de huit de ses membres :

Son Exe. Mgr André du Bois de la Ville-Rabel, archevêque de Mélitène ;

M. Emile Ernault, président de l'Académie Bretonne et viceprésident de notre Société ;

M. le comte de Tournemine et le commandant Mottez, aussi vice-présidents ;

MM. Mazet, Boinet, Pédron et l'abbé Jules Le Roy.

Notre effectif a cependant été encore augmenté par le recrutement de quinze nouveaux membres :

M. BOUROUILLOU, administrateur des Colonies, le 16 novembre ;

M. COUP, administrateur en chef honoraire des Colonies, le 16 novembre ;

M. André DESCHARD, le 16 novembre ;

M. le capitaine DISGAND, le 18 mai ;

Le comte Jean FROTTER DE BAGNEUX, le I4 décembre ;

M. Emile GUÉRET, pharmacien-chimiste, le 16 novembre ;

M. Léon JOCET, chef de bureau à la Préfecture des Côtes-duNord, le 16 février ; *

M. Roger JOHANNO, officier de Paix de la Ville de Paris, le 16 février ;

M. Pierre LE DU, directeur départemental honoraire des Postes et Télégraphes, le 12 janvier ;

M. DE MAUDUIT, magistrat colonial, le 16 novembre ;


XXVI REVUE DE L ANNEE

M. l'abbé MORVAN, professeur à l'Ecole Saint-Charles, le i4 décembre ;

Le Révérend Père PIACINTINI, supérieur de l'Institution de SaintIlan, le 16 novembre ;

M. POIRIER, inspecteur de l'Enregistrement, le 18 mai ;

M. le chanoine SORGNIARD, licencié ès-lettres, ancien professeur à l'Université Catholique d'Angers, le 12 janvier ;

M. l'abbé TAILLARD, recteur de Haut-Corlay, le 16 novembre,

Plusieurs de nos membres ont été l'objet de distinctions honorifiques :

M. 0-L. Aubert, officier de la Légion d'honneur ;

MM. Etesse, Lallauret et Râteau, chevaliers de la Légion d'honneur ;

MM. Bailly, le vicomte Frotier de la Messelière et Lallauret, officiers de l'Instruction publique ;

M. le président Corbes, officier d'Académie.

La séance de janvier donna lieu aux rapports financiers et aux voeux de Nouvel An.

Mme la baronne de Planhol a présenté, le 12 janvier, de belles restaurations d'ornements liturgiques exécutées à son ouvroir des Amis de la Beauté du Culte divin.

Le programme des travaux a été abondant et varié :

M. Bécot nous a entretenus, le 12 janvier, de l'influence de la littéral ure gaélique irlandaise sur le Romantisme au xixe siècle.

M. le président Corbes a fait d'intéressantes communications : le 16 février, sur l'abbé Franz Litz et son séjour en Bretagne ;

— le 18 mai, sur la musique bretonne des xvne et xvin 0 siècles ;

— et, le 16 novembre, sur les orgues anciennes et actuelles de la Cathédrale de Saint-Brieuc.

Le 16 novembre a été présentée la très importante étude de M. René Couffon sur les églises et chapelles des Côtes-du-Nord ; l'abondance des renseignements fournis pour ce travail à notre éminent vice-présient par le clergé diocésain et les archéologues


DE LA SOCIETE D EMULATION XXVII

de la région prouve l'intérêt que porté la génération actuelle aux travaux de notre Société.

M. l'abbé Gléyo a fait communiquer son travail sur le renouveau des études concernant saint Yves depuis 1876.

M. le chanoine Lemasson a retracé, le i4 décembre, les origines et conditions de construction de la tour fortifiée des Ebihens.

M. Merlet, archiviste départemental, a parlé, le 18 mai, des beautés naturelles et monumentales de Plouzélambre où le vandalisme moderne a malheureusement exercé ses méfaits.

M. le chanoine Pommeret retraça, le même jour, l'oeuvre des vandales révolutionnaires à Tréguier de 1792 à 1794, et a été désigné, le i4 décembre, pour correspondre avec le Comité d'études économiques sur la Révolution française.

M. le capitaine Vaugarni fit, le i4 décembre, une intéressante et spirituelle causerie sur « la Peinture ».

M. le docteur-colonel Vergne nous parla, le 9 mars, de ses voyages au pays des Incas et des analogies préhistoriques et topographiques entre la Bretagne-Armorique et le Pérou.

L'excursion du 29 juin nous fit connaître un nouveau pays, dans le bassin du Jaudy, et des monuments insoupçonnés de la plupart des touristes, tant notre région est riche en curiosités naturelles et archéologiques, mais sait bien les cacher loin des chemins connus.

Elle débuta par la magnifique église de Grâces-lès-Guingamp, fondée au xvie siècle par les comtes de Penthièvre pour les franciscains de Guingamp.

Elle se poursuivit par Saint-Laurent, au curieux porche ogival du xive siècle et aux voûtes peintes du xvin 0 siècle, église des chevaliers de Malte de la Commanderie voisine du Palacret.

Elle serpenta dans I "-, frais vallons du Jaudy dont elle s'éloigna par les hauteurs de 7 zélan pour visiter l'église de Prat.

Elle s'arrêta longur ?nt au curieux manoir de Coadelan, dont les douves baignent 1 menhir et dont la riche héritière, enlevée par le trop célèbre lif: ?ur Guy Eder de la Fontenelle, devint son épouse fidèle et mour;. I de chagrin après son supplice.


XXVIII REVUE DE L ANNEE

Berhet nous laissa voir en passant ses belles sculptures héraldiques et Confort nous révéla ce qu'était un sanctuaire orné de tous les signes de ses prééminences, demeurés intacts sous la Terreur.

Nous montâmes, par la rude voie romaine, à l'assaut de la Roche-Derrien où un pacifique chapelle dominé la motte du château si disputé dans les guerres de Succession de Bretagne. Le porche de l'église du xme siècle abrite une allégorie rappelant de loin l'Amour divin et l'Amour profane du Musée de Florence ; une verrière moderne retrace la capture du bienheureux Charles de Blois lors du siège de cette place en i347Nous

i347Nous le Jaudy dans la direction de Langoat, dont l'église renferme la sépulture de sainte Pompée, mère de saint Tugdual, fondateur de Tréguier, mais roulons bientôt, à droite, sur la voie de Carhaix à Plougrescant, chemin des marchands phéniciens vers les mines d'étain de Grande-Bretagne.

Nous laissons à gauche Saint-Renaud, jolie construction du xvie siècle, à droite Mézaubran, à la curieuse galerie à colonnes, saluons au passage Kermartin, dont le colombier fut bâti par messire Hélory, père de saint Yves.

Nous enlrons dans la Collégiale fondée par le grand thaumaturge, lieu de son baptême et de son premier tombeau, donnons un regard au manoir des chapelains et admirons les feuillets enluminés de son bréviaire authentique.

Après le déjeuner traditionnel, nous consacrons plus d'une heure à la visite de l'évêché-abbaye et de sa splendide cathédrale. Nous retrouvons, dans son cloître, nos anciens évêques de SaintBrieuc, les abbés de Beaulieu, les chanoines de Matignon, les chevaliers et daines des évêchés de Saint-Brieuc, Dol et SaintMalo, venus à Tréguier en pèlerinage posthume. M. l'archiprêtre nous laisse vénérer le glorieux Chef de saint Yves, nous présente les porlraits des évêques, reproduits en ig3o dans nos mémoires par M. René Couffon, et nous fait, en détails, les honneurs de sa cathédrale.

Nous y serions encore si l'heure n'avait pressé le départ, aussi renverrons-nous à notre étude du Régaire, qui paraît en ce


DE LA SOCIETE D EMULATION XXIX

volume, ceux qui voudront mieux comprendre l'importance féodale des évêques-comtes de Tréguier et connaître l'essor artistique qui fleurit dans leur vaste domaine.

C'est par le pont du Jaudy que nous roulâmes vers le Goëllo à travers le comté de Guingamp. Nous revîmes en passant le manoir de Troas et la petite ville de Lézardré, visités en 1934, franchîmes le pont suspendu sur le Trieux, longeâmes le port de Paimpol et fîmes halte à Beauport.

Nous ne pûmes en admirer encore que l'extérieur, mais avons lieu d'espérer qu'une consigne moins sévère, obtenue depuis des propriétaires, permettra d'en visiter aussi un jour le très intéressant intérieur.

Nous traversâmes rapidement Plouëzec et Lanloup et parvînmes à Kermaria-N'Isquit, célèbre par sa danse macabre du xve siècle.

Puis ce furent Pludual, Lanvollon, et les deux belles chapelles de Saint-Antoine, en Tressigneaux, et de Notre-Dame de la Cour, en Lantic, et le retour à Saint-Brieuc par la vallée du Gouët.

Le Penthièvre et le Poudouvre nous accueilleront l'été prochain.

Mmes Ernault, Le Méhauté, Paul Hamon et Havard, MM. Couffon, Gautier et de la Vieuville ont enrichi notre bibliothèque de leurs dons.

La Société s'est intéressée, le 21 février, à la Défense nanitaire des végétaux et à l'Alliance Nationale, le 18 mai à la revue des Pierres de France, le 16 novembre à la Cathédrale de Chartres et au prochain congrès nantais du Folklore breton.

Le 16 novembre son musée fut visité par une mission archéologique anglaise opérant alors des fouilles au Huelgoat.

L'année qui vient de finir a donc prouvé une fois de plus la vitalité de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord.

Ve FROTTER DE LA MESSELIÈRE, Secrétaire général.



MÉMOIRES



Répertoire des Eglises et Chapelles

DU DIOCÈSE DE ST-BRIEUC ET TREGUIER

« Il n'est pas de cité qui regrettât plus amèrement une basilique superbe que le villageois des Côtes-dujNord, le chétif oratoire de son hameau. » (Lettre de Mgr Caiïarelli au Ministre des Cultes en 1807. — A. N. F" 80 A.)

Dès 1810, les pouvoirs publics se proposèrent de dresser l'inventaire détaillé des monuments subsistants en France ; mais, malheureusement, les circulaires ministérielles adressées à cet effet et renouvelées en 1819 et en i834 demeurèrent lettres mortes dans la plupart des départements et notamment dans celui des Côtes-du-Nord. A la suite d'une nouvelle tentative du ministre de Salvandy, l'abbé Souchet, en I84I, résolut, avec le concours du clergé, de dresser la statistique complète des édifices du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier ; mais, bientôt, son plan primitif prit une extension telle qu'il ne put aboutir.

Vingt ans plus tard, en 1861, Gaultier du Mottay, s'aidant en partie des matériaux amassés par l'érudit chanoine, entreprit, avec un point de vue différent, son Répertoire archéolologique des Côtes-du-Nord. Cette remarquable étude, publiée en 1884, embrasse en effet non plus tous les édifices religieux, mais tous monuments ou objets présentant un caractère archéologique digne d'intérêt et ceux-là seuls. Elle a été complétée depuis par l'important inventaire d'Harmois, tenant compte des dévouvertes archéologiques faites jusqu'en 1909.

Depuis ces publications, les savantes études de Durne, Largillière, Loth et de notre confrère le révérend chanoine Doble ont montré le rôle primordial qu'avait pour l'Histoire


2 MEMOIRES

de Bretagne l'étude du culte des saints. Aussi, nous a-t-il paru intéressant de reprendre l'essai du chanoine Souchet et de dresser le répertoire aussi complet que possible des édifices religieux des Côtes-du-Nord, présentant ou non un intérêt archéologique.

Nous avons même cru bon d'y faire figurer les monuments actuellement détruits, dont le souvenir nous a été conservé et dont le nombre s'accroît malheureusement à un rythme accéléré depuis la loi de Séparation. Dans le même but, nous avons également, pensé utile de publier la liste des statues anciennes subsistantes ; mais, plusieurs recteurs nous ayant fait remarquer que leurs statues avaient besoin d'être « renouvelées » ou venaient de l'être, nous nous sommes rendus compte que seul un répertoire complet de la statuaire, tant ancienne que moderne, offrirait un intérêt au point de vue hagiographique. Aussi avions-nous noté soigneusement, au cours de nos visites, toutes les statues pouvant encore être identifiées ; toutefois, le culte de nombreux saints étant universel, le dénombrement clans chaque église et dans la plupart des chapelles des statues du Sacré-Coeur, de la Sainte Vierge, de sainte Anne, de saint Joachim, de saint Antoine de Padoue, de saint Michel, de sainte Jeanne d'Arc, de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et du saint curé d'Ars aurait été très motonone et aurait alourdi considérablement noire publication, déjà volumineuse, sans le moindre intérêt. Nous nous sommes donc bornés à mentionner, parmi les statues modernes, uniquement celles des saints bretons et celles offrant un intérêt pour l'histoire, qui reste à écrire, de l'artisanat dans le diocèse. Etant donné la facture archaïque de la plupart des statues, il eut fallu, pour les dater exactement, une étude minutieuse de chacune d'elles, dont nous n'avions pas le loisir ; aussi, à moins de renseignements précis, avons-nous groupé sous la rubrique « statues anciennes » toutes celles antérieures au xixe siècle.

Bien qu'ayant parcouru à plusieurs reprises et en tous sens le département, nous avons voulu, avant cette publication, revoir systématiquement toutes les paroisses et avons consacré à


REPERTOIRE DES EGLISES ET CHAPELLES O

celte visite nos vacances des années ig35 à 1938. Nous avons, d'autre part, dépouillé les dossiers des paroisses des séries G, O et V des archives départementales, ainsi que beaucoup de titres des séries B, E et H du même dépôt ; les quelques liasses du fond de l'Intendance des archives d'Ille-et-Vilaine concernant les paroisses des Côtes-du-Nord ; l'importante série F" et les dossiers concernant les Côtes-du-Nord de la série H des Archives Nationales, ainsi que les archives du Service des Monuments Historiques concernant les édifices et objets classés du département. Nous avons également puisé à des sources imprimées dont on trouvera plus loin la bibliographie sommaire ; enfin, noua avons fait appel à la collaboration de tous les recteurs et avons été extrêmement touchés de l'accueil chaleureux et empressé que nous avons reçu de leur quasi unanimité. Malgré les charges accablantes de leur sacerdoce, ils ont bien voulu faire à notre intention dans leurs registres de paroisse des recherches souvent fort longues dont nous leur sommes profondément reconnaissants.

Contrairement à beaucoup de départements où les monuments anciens abondent encore, celui des Côtes-du-Nord n'en possède plus que quelques-uns ; et encore demeure-t-on stupéfait qu'ils aient subsisté jusqu'à nous lorsque l'on parcourt leur histoire.

Au xe siècle, en effet, lors de la défaite des Normands par l'armée d'Alain Barbetorte, la Bretagne n'était plus, suivant nos vieux hagiographes, qu'un monceau de ruines. Les barbares avaient, entre autres, incendié tous les édifices religieux, ce qui leur avait été d'autant plus aisé que la plupart étaient encore construits en bois « more scotico ».

Au xive siècle, lors de la guerre de Succession du duché, les troupes anglaises ne se conduisirent pas mieux que les barbares du xe, et détruisirent systématiquement les églises et chapelles des environs de Dinan, Saint-Brieuc et Tréguier, afin d'empê-


4 MÉMOIRES

cher le parti de Charles de Blois de les fortifier et de les utiliser comme points d'appui. Nous en avons la preuve dans les très nombreuses bulles d'indulgences accordées par la papauté pour leur reconstruction.

Cent cinquante ans plus tard, pendant la Ligue, toute la partie ouest du département fut à nouveau mise à sac par les antagonistes et notamment par les Anglais de Norris. Ceux-ci, débarqués à Paimpol pour disputer sur notre territoire la suprématie des mers aux Espagnols, détruisirent environ deux cents églises bretonnes. Nos vieux maîtres d'oeuvres n'avaient pas oublié, en les reconstruisant, de relater sur les sablières ces actes de vandalisme, ainsi qu'on peut encore le voir à Canihuel ; mais ces vieilles charpentes disparaissent chaque jour ; et bientôt seuls les cahiers des paroisses nous resteront comme témoi- ' gnages fie ces dévastations.

A la (in du xvn" siècle commença une nouvelle hécatombe d'églises, afin de mettre leurs chevets au goût du jour ; mais, devant les lourdes charges que les paroissiens devaient assumer, le Conseil du roi, fort sagement, interdit ces reconstructions sauf en cas de nécessité reconnue, par son édit d'avril i6g5. Ces prescriptions furent confirmées et réglementées le 9 décembre 1702 par le Parlement de Bretagne.

Durant la Révolution, si l'on s'en tenait au rapport de la commission instituée le 19 juillet 1810 pour déterminer les édifices religieux à reconstruire ou manquant au culte, l'on confluerait que les églises ont relativement peu souffert. Tandis que 79 presbytères sont en effet signalés manquants, i5 églises seulement sont mentionnées à reconstruire ; et encore, parmi elles, telles de Plancoël et de Plélan ne le sont-elles pas à cause de leur étal mais eu égard à leur exiguïté.

Si l'on examine les nombreuses pétitions adressées au ministre des cultes de 1806 à i836 pour le rétablissement des succursales supprimées, l'on arrive aux mêmes conclusions. Malheureusement ces dernières requêtes sont extrêmement tendancieuses ; et, telle église déclarée en excellent état avant son érec-


REPERTOIRE DES EGLISES ET CHAPELLES O

tion en paroisse et parfois même qualifiée « la plus belle et la plus commode de toute la région », n'est plus, quelques mois après son admission, qu'une « pauvre masure indigente de réparations )), pour laquelle on implore la générosité de l'évêque et du souverain.

L'on sait également combien mensongères sont souvent les statistiques ; aussi les conséquences de la Révolution s'avérèrentelles, au contraire, désastreuses pendant la première moitié du xixe siècle.

De 1790 au Concordat, ou plus exactement jusqu'à i8o5 environ, époque où fut réglée l'importante question des chapelles de secours et où l'administration préfectorale mit encore en vente des édifices religieux, ceux-ci demeurèrent pour la plupart fermés et sans entretien. Or l'on sait qu'avec les tempêtes violentes qui sévissent sur nos côtes tout édifice ainsi délaissé est irrémédiablement condamné à bref délai. La toiture est en effet vite emportée et le reste ne tarde pas à suivre, les murs étant hourdés en terre, l'emploi de la chaux et du ciment n'ayant été qu'exceptionnel depuis l'époque romaine par suite de l'absence de calcaire dans le département.

De 1806 à i84o, l'on assiste donc à une véritable hécatombe d'églises que la pauvreté des populations ne parvint pas à écarter malgré des dons volontaires et des sacrifices souvent fort importants. De nombreux édifices furent cependant consolidés tant bien que mal en attendant des jours meilleurs, mais beaucoup durent être, dans la suite, démolis de toute urgence pour éviter leur écroulement.

Quant aux chapelles, leur mise en vente comme biens nationaux stipulait leur démolition ou leur transformation dans un délai d'un mois ; et, théoriquement, il n'eut dû subsister que celles qui n'avaient pas été mises en vente ou qui n'avaient pas trouvé preneur. Mais, parmi ces dernières, faute d'entretien, beaucoup au contraire tombèrent en ruines tandis que nombre de celles aliénées subsistent encore. Si, en effet, quelques-unes de celles-ci furent achetées pour leurs matériaux et démolies, la plus grande partie fut acquise, soit dans l'es-


6 MÉMOIRES

poir de les rendre au culte, ainsi qu'il arriva d'ailleurs à partir de 1806, soit au contraire, surtout les plus fréquentées et les plus importantes, par des spéculateurs en vue de s'approprier les offrandes généreuses qui ne cessèrent à aucun moment, même pendant la Terreur.

Dans plusieurs cas, il y eut de véritables scandales, à la chapelle de Clairin en Saint-Ciel notamment, où de pseudopardons furent organisés et où des agents de l'acquéreur recueillaient l'argent pour les messes et les prières comme avant la Révolution. Sur plainte du maire, le préfet fit pateficher la chapelle ; mais le propriétaire avait fait transporter les statues chez lui et continuait à recevoir les offrandes à domicile. Devant ce nouveau scandale, l'administration essaya d'agir par intimidation, sans succès d'ailleurs, l'intéressé ayant répondu qu'aucune loi ne l'empêchait de décorer sa maison avec les statues de Notre-Dame et de saint Cado ainsi que d'autres le faisaient avec les bustes de Voltaire et de Rousseau.

C'est donc grâce à de telles pratiques, si paradoxal que cela puisse paraître, que furent sauvées la plupart des chapelles importantes qui demeurent encore. La loi du 18 germinal an X attribuait d'autre part à l'évêque un nombre relativement restreint fie chapelles de secours, dont 46 étaient d'ailleurs entre les mains d'acquéreurs ; et, devant leurs frais d'entretien élevés, le décret du 22 décembre 1812 interdisait d'en ouvrir de nouvelles sans demande expresse et justifiée- de l'évêque. Mgr Caffarelli sut multiplier cependant ses requêtes avec beaucoup de diplomatie ; aussi est-ce non seulement à la générosité des donateurs, mais surtout à l'habileté et au crédit de ce grand évoque que furent sauvées la plupart des petites chapelles et oratoires subsistant actuellement.

Enfin, un dernier motif vint encore, pendant la seconde moitié du xixe siècle, aggraver ces destructions déjà si nombreuses. Pendant cette période d'éclectisme, les pastiches des monuments anciens eurent une vogue telle que beaucoup de recteurs et de leurs ouailles révèrent de posséder une petite ca-


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cathédrale flamboyante et décidèrent de jeter à bas leurs vieilles églises.

La vigilance du Service des Monuments Historiques parvint heureusement à sauver les quelquees édifices intéressants que nous possédons encore ; mais ce ne fut pas sans difficultés que, par exemple, les nefs romanes d'Yvignac et de Perros-Guirec purent être conservées.

Malgré toutes ces destructions, les monuments subsistants permettent de suivre très complètement l'évolution de l'architecture religieuse dans notre département depuis le xie siècle.

Pour bien la comprendre, il convient d'examiner tout d'abord les éléments indigènes qui y ont participé, puis les expériences tentées par divers ateliers, enfin les apports étrangers.

Parmi les premiers, les éléments géologiques, climatériques et politiques ont, à des degrés divers, imposé leurs nécessités aux maîtres d'oeuvres. La richesse du sous-sol en granit, sauf dans la partie sud-est du département, et en schiste ; son extrême pauvreté en calcaire et par conséquent la pénurie de chaux et de ciment pour la fabrication desquels l'on devait utiliser les coquillages ; l'abondance des forêts, ont déterminé des constructions en granit avec parements appareillés et à faibles joints, souvent en grand appareil, l'absence de voûtes, et la couverture en ardoises sur charpente. Jusqu'au xixe siècle, seules, en effet, les cathédrales de Saint-Brieuc et de Tréguier, édifices d'ailleurs exceptionnels pour la région, ont été complètement voûtées ; et l'on peut remarquer, à leur sujet, combien les profils des divers arcs ogives, doubleaux et formerets ont une grande inertie transversale et ont eu, aux yeux des architectes, une importance constructive. Certes, quelques déambulatoires ou chapelles ont bien été également voûtés ; mais, ce mode de construction n'étant pas habituel, les maîtres d'oeuvres n'ont pas su, le plus souvent, annuler correctement


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la poussée de ces voûtes, aussi les résultats ont-ils été soit désastreux comme à N.-D. de Lamballe, soit inquiétants ainsi qu'à Brélévenez. La carole de Saint-Sauveur de Dinan, bien voûtée, mais déjà tardive (xvi6), constitue une heureuse exception.

L'on peut donc dire que, par la force des choses, nos artisans ont été d'excellents picoteurs et charpentiers et de piètres maçons. On nous objectera certainement la traditionnelle valeur des maçons lamballais que tous les auteurs, se recopiant d'ailleurs, vantent à qui mieux mieux. Qu'il y ait eu, comme partout, quelques maçons capables à Lamballe, nous n'en doutons pas, mais les comptes de la fabrique de cette ville nous font connaître que pour la reconstruction de la tour de Saint-Jean et les réparations de Notre-Dame exécutées à la même époque, l'on dut faire venir de Saint-Malo tous les picoteurs et maçons.

Le climat très pluvieux et les violents ouragans qui sévissent sur la région ont imposé, quant à eux, le peu d'élévation des édifices, la grande pente des toitures, la raréfaction des ouvertures au nord et à l'ouest et souvent leur suppression totale. Ils ont aussi fait reporter toute l'ornementation extérieure sur la face sud.

Au point de vue politique, enfin, avant tout, la faible densité de la population, notamment en dehors de la zone côtière, a déterminé le peu d'importance des édifices. En second lieu, la grande superficie des paroisses, l'absence, jusqu'au xvm" siècle, de roules entretenues et le petit nombre de ponts existants, et par conséquent, la difficulté, surtout en hiver, pour beaucoup de Iréviens de se rendre à l'église paroissiale par des chemins impraticables, ont provoqué la multiplication de petites chapelles. Les offices y étaient assurés, ainsi que le catéchisme, par les prêtres chargés des petites écoles, très nombreuses juqu'à la fin du xvine siècle.

D'autre part, l'extrême pauvreté de la quasi totalité de la noblesse et par suite l'impossibilité où elle se trouvait de soutenir tics artistes ; la création de bonne heure de corps politiques auxquels furent confiées les affaires de la paroisse, et entre autres la construction des édifices religieux, ont provoqué


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un art avant tout populaire et à évolution très lente ainsi que l'a si justement exposé M. Wa'quet.

En résumé, et c'est là un fait tout à fait remarquable, il est peu de régions où les éléments indigènes aient joué un rôle aussi prépondérant et aient imposé de façon aussi absolue un type de construction nettement définie et qui n'a donc pas varié, dans ses principes tout au moins, jusqu'au milieu du xviie siècle.

Depuis le xie siècle jusqu'à cette dernière date, pour les petits édifices, s'est perpétué en effet le plan rectangulaire basilical, soit simple, soit comprenant une nef rectangulaire séparée par un arc diaphragme d'un choeur également rectangulaire, mais plus étroit et moins élevé. Dans les édifices un peu plus importants, l'on a simplement réduit la portée des fermes en séparant la nef par une ou deux files d'arcatures entre les deux pignons, déterminant ainsi un ou deux bas-côtés. A ce plan invariable, la noblesse a souvent ajouté de petites chapelles privatives donnant extérieurement à l'édifice la forme d'un T, d'une croix latine ou même d'une croix archiépiscopale ; mais il est à remarquer que ce sont là des adjonctions et non pas des modifications réelles. Ainsi, dans les édifices en forme de croix, sauf cas exceptionnels, les deux arcatures séparant la nef des bas-côtés existent ininterrompues jusqu'au chevet. Il n'y a pas de véritable transept, les chapelles formant la croix sont accolées aux bas-côtés et généralement séparées de la nef également par des arcatures.

A peine, à partir du xvnc siècle, a-l-on modifié le chevet pour éclairer latéralement le choeur dont la fenêtre absidale était obstruée par le retable et a-t-on édifié quelques églises avec transept véritable.

Il faut arriver a:: milieu du xixe siècle pour assister à un changement radical ' d'ailleurs peu logique ; mais les circonstances s'étaient con lérablement modifiées. Avec les communications faciles, In jiiestion des matériaux et notamment le manque local de ch. . x et de ciment n'avait plus la même importance : et, par la diffusion donnée à la presse, l'engouement


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général pour les édifices gothiques se propagea rapidement en Bretagne. Chaque recteur voulut avoir une grande église voûtée, et l'on arriva à un plan absolument standard : édifice en forme de croix latine comprenant une tour surmontée d'un clocher, une nef avec bas-côtés, un transept, et un choeur, le plus souvent cantonné de-deux chapelles ouvrant également sur les ailes du transept. Seules quelques variantes, bien modestes d'ailleurs, furent envisagées par les architectes en ce qui concerne la tour qui fut soit totalement extérieure et accolée au pignon ouest, soit semi encastrée, soit à l'intérieur du pignon et totalement encastrée. Les deux dernières dispositions donnent de part et tl'autre du clocher deux chapelles, dont l'une pour les fonts baptismaux, et dont le vocable de « chapelle des chaises » donné à l'autre indique suffisamment la destination. On comprend aisément que ces édifices, malgré leur banalité, aient pu flatter l'orgueil des marguilliers locaux ; mais leur manque de logique continue à se payer fort cher par les lourdes dépenses d'entretien qu'ils exigent.

De nos jours, un mouvement se dessine fort heureusement, mouvement qui a produit déjà de remarquables réalisations, pour revenir à une construction plus rationnelle, tout en profilant des facilités que donne l'emploi de matériaux nouveaux dont les transports rapides ont assuré la diffusion.

C'est celle adaptation des matériaux aux conditions locales qu'avaient parfaitement comprise nos vieux maîtres d'oeuvre et qui n'aurait jamais dû être oubliée.

Le type imposé par les éléments indigènes était d'autre part tellement simple qu'il n'a posé aux maîtres d'oeuvres aucun tles grands problèmes qu'eurent à résoudre au moyen âge leurs confrères des provinces voisines ; aussi, seuls, quelques détails constniclifs ont-ils fait l'objet d'expériences. Parmi celles-ci, nous rappellerons comment, à la fin du xve siècle, l'atelier de Philippe Beaumanoir résolut de façon ingénieuse le problème de donner plus d'importance en jnême temps qu'une plus grande légèreté au clocher-mur sans provoquer son déversement. Ce bon architecte éleva pour cela, de part et d'autre du


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mur pignon, des contreforts de section constante constituant ainsi avec la partie intéressée du mur une véritable poutre supportant le beffroi et pouvant s'élever très au-dessus du faîtage. Cette solution fut adoptée par les maîtres d'oeuvres du Trécor et appliquée couramment jusqu'au xixe siècle et même parfois aujourd'hui.

Cet atelier édifia également des absides à noues multiples d'un type très particulier qui se propagea en Léon, Cornouaille et Morbihan, mais ne rencontra que peu de succès à l'est de Lannion.

Signalons également comment divers ateliers résolurent de façon élégante l'éclairage d'un vaisseau dont les murs gouttereaux étaient trop bas pour y percer des fenêtres. Ils élevèrent sur les murs toute une série de gables permettant d'y percer des ouvertures et servant de pignons à de petits toits perpendiculaires au faîtage de la nef. S'il n'y a pas là de véritable innovation, de tels édifices présentent cependant, comme l'église de Plounévez-Moëdec, un cachet bien particulier. Par extension, l'on arriva, ainsi qu'à Plestin par exemple, à une série de petites nefs transversales étayant la nef principale.

Est-ce à dire que nos maîtres d'oeuvre n'aient pas subi également d'influences extérieures ? Evidemment si, notamment dans la partie décorative ; car, en ce qui concerne la technique purement architecturale, ces apports étrangers ne se rencontrent qu'en très petit nombre et sur des monuments exceptionnels : églises Sainte-Marie de Lanleff et Saint-Sauveur de Dinan d'inspiration toute orientale ; abbatiale de Saint-Jacut, aujourd'hui détruite, abbatiale de Beauport; églises d'Yvignac, de Perros-Guirec, de N-D. de Lamballe, de Saint-Malo de Dinan, de N.-D. de Guingamp, influencées par la Normandie ; enfin cathédrales de Saint-Brieuc et de Tréguier, où, en plus de cette dernière influence, et surtout à Tréguier, apparaît nettement celle de l'Angleterre.

Nous avons d'ailleurs des preuves indiscutables que nos maîtres d'oeuvres étaient renseignés sur les monuments qui s'élevaient dans les provinves voisines, témoin cet envoi en i5o5


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MEMOIRES

par les fabriques de Saint-Malo de Dinan de leur maître d'oeuvre, Jehan Lemaistre, à Coutances « afin de vesuer l'église du dicl Coutances pour comprendre et entendre l'édifice de la dite église ».

Malheureusement, peu d'actes antérieurs au xve siècle nous renseignent sur les maîtres d'oeuvres ayant travaillé dans les Côtes-du-Nord, aussi ne pouvons-nous citer, avant cette époque, qu'Etienne Le Tur, maître des oeuvres du château de Dinan en i38a et Guillaume Le Duc, maître des oeuvres du duc de Penthièvre à la fin du xive siècle. Dès le début du xve nous trouvons Guillaume Deshaies à Lamballe et N. Hersart, maître des oeuvres de la llunaudaye ; puis les renseignements deviennent de plus en plus nombreux et nous avons été assez heureux pour retrouver les noms d'un assez grand nombre de ces maîtres.

Il esl à remarquer, en ce qui concerne les édifices religieux tout au moins, que tous sont bretons et constituent souvent de véritables dynasties, tels les l'Abat, les Beaumanoir, les Le Besque, les Calvez, les Jézéquel, les Kerguennou, les Kerleau, les Lageat, familles dont quelques-unes ont vu leurs membres se succéder jusqu'à nos jours. Il y a lieu de noter également que depuis ledit d'avril i6g5 jusqu'au premier tiers du xixe siècle, les maîtres d'oeuvres ont été presqu'exclusivement les fonctionnaires des Ponts et Chaussées chargés des procèsverbaux prescrits par l'édit et par le règlement de 1702. Pour les édifices civils, au contraire, il fut parfois fait appel à des concours étrangers, et nous rapellerons, par exemple, que le duc de Mercoeur voulant relever le château de Lamballe, fit appel à Jean de l'Orme, frère de Philibert, pour en dresser les plans et à Pierre Guichard, maître maçon pour le Roi en Bretagne, pour leur exécution.

En ce qui concerne le mobilier, les événements historiques ont. eu, dans l'ensemble, les mêmes conséquences que sur la construction bien qu'à des degrés un peu différents.


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Ruiné et dévasté pendant la guerre de Succession du duché, dès le milieu du xve siècle et pendant tout le xvie, le pays connut une ère de grande prospérité pendant laquelle les fondations furent nombreuses et les donations affluèrent aux églises et chapelles, soit directement, soit par l'intermédiaire de confréries qui eurent leurs administrateurs particuliers. Ces fabriques dépensèrent largement pour la décoration des églises, des chapelles et des autels particuliers ; aussi tous les inventaires de cette époque qui nous sont parvenus énumèrent-ils une argenterie importante, des ornements en nombre, des statues ou ymages, ainsi que l'on disait alors, bien dorées et étoffées, et souvent même des tapisseries pour la décoration du choeur, objet, évidemment, de soins plus particuliers et orné par ailleurs de peintures murales et de vitraux.

Jusqu'au début du xvne, l'autel ne comportait qu'une table, généralement en granit et sans tabernacle, la réserve eucharistique étant conservée dans une armoire ou sacraire, généralement en pierre, parfois même en bois. Ce n'est guère en effet que dans les cathédrales et abbatiales que, renfermée dans une pyxide, elle était suspendue à une crosse.

Il subsiste encore dans les Côtes-du-Nord quelques tables d'autels fort anciennes en ardoise, à l'île Maudez par exemple (xne s.'), plusieurs autels du xvie en granit, à N.-D. du Tertre de Châtelaudren, à N.-D. de Confort en Berhet, à Locquenvel, par exemple ; et plusieurs sacraires soit en pierre comme à Magoar, Landugen, St-Launeuc, etc., soit en'bois, dont le plus curieux est celui de la chapelle d'Avaugour en Saint-Péver. Les crosses anciennes de Beauport, de Bégard et de Bonrepos subsistent également

Parfois les autels étaient décorés de retables, soit en pierre, ainsi qu'on peut en voir un du xve à Runan, soit en bois. Quelques-uns servent actuellement d'antependium, à la cathédrale de Tréguier, par exemple.

Notons enfin que le choeur, prohibitif au clergé et aux prééminenciers, était séparé de la nef soit par une clôture ouvragée ou chancelj soit par une clôture surmontée d'une tribune d'où


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MEMOIRES

le clergé faisait la lecture, ou jubé. Il subsiste actuellement encore dans les Côtes-du-Nord un grand nombre de ces chancels ou jubés des xve et xvie siècles d'un très beau travail, dont beaucoup ont été transformés en tribune au bas de la nef. Parmi les plus beaux, nous citerons ceux de Kerfaoues, en Ploubezre, de Locmaria, en Belle-Isle-en-Terre, de Notre-Dame-de-la-Croix, en Plélauff, de Locquenvel, de la Méaugon, de Notre-Dame de Pitié, en Boqueho, de St-Roch, en Brélévenez, de Laniscat, de Plounévez-Moëdec provenant de Keranmanach, de Keraudy, de.N.-D. de Lamballe, etc., etc.

Si une soixantaine de verrières du xme au xvne siècles sont parvenues jusqu'à nous, peu de peintures murales ont, par contre, subsisté. Le climat se prête en effet peu à leur conservation. Lors de la démolition de l'ancienne église de St-André-desEaux, apparurent des peintures, du xiie siècle et d'inspiration orientale, effacées presqu'âussitôt. L'on a pris de meilleures mesures de conservation pour les peintures dont les voûtes de la cathédrale de Tréguier avaient été ornées au milieu du xve siècle par l'évêque Jean de Plceuc et qui viennent d'être retrouvées sous le badigeon dont elles avaient été recouvertes. Les Côtesdu-Nord possèdent également, du xve siècle, la fameuse danse macabre de Kermaria an Isquit, le bel ensemble de peintures décorant le lambris de Sl-Gonéry en Plougrescant, celui de St-Léon en Merléac, enfin celui si remarquable de N.-D. du Tertre à Châtelain! r en.

La Ligue fut fatale au mobilier et notamment à l'argenterie, aux tapisseries et ornements divers dont les églises furent entièrement dévalisées ; aussi les inventaires, jadis si opulents, de ces mêmes paroisses ne mentionnent-ils plus, au début du xvne siècle, que quelques calices en étain.

Mais, dès la seconde moitié du xvue siècle et jusqu'aux guerres de Louis XIV, le pays est à nouveau dans l'aisance ; et nous voyons à cette époque des achats considérables d'argenterie et d'ornements. Egalement à partir du xvne siècle, l'autel se transforme, la réserve eucharistique est placée dans un taber-


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nacle au centre de l'autel, autour duquel s'élèvent bientôt des retables de plus en plus importants, surchargés d'ornements et peuplés de statues, retables qui arrivent à masquer les beaux fenestrages des chevets dont ils provoquent la transformation en même temps que la disparition des étincelantes verrières qui les décoraient.

Ils sont d'inspiration nettement italienne et sur beaucoup d'entre eux l'on retrouve les bustes si caractéristiques du Christ et de la Ste Vierge se faisant face, bustes qui figurent également sur les cloches de cette époque. Sur l'une de celles de Plouha, datant de 1712 et envoyée à la refonte au xixe siècle, le fondeur de Brest, Thomas Le Soueff, avait même copié la légende italienne de la médaille qui lui avait servi de modèle : « Allegreza del cielo e délia terra. »

Sous la Révolution, toute l'argenterie est réquisitionnée et peu de pièces échappent à la fonte ; par contre, si dans quelques villes ou dans quelques villages particulièrement avancés, des patriotes exaltés détruisent autels et statues, ce ne fut là que l'exception. Aussi, malgré toutes les destructions, échanges ou ventes opérés aux xixe et xxe siècles, il subsiste encore dans le diocèse un nombre très important d'autels, de retables, de chaires, de statues et de lutrins des xvne et XVIII 6 siècles, dont nous avons eu la chance de retrouver un assez grand nombre des marchés.

Ainsi que les architectes, les artistes à qui l'on doit ces oeuvres sont presque tous des bretons ; et, là encore, nous rencontrons de véritables dynasties.

En ce qui concerne les orfèvres, il y en eut un peu partout : à La Roche-Derrien dès le xive siècle, à St-Brieuc, à Tréguier, à Guingamp, à Dinan, à Quintin, et même dans quelques bourgs tels que Ploubazlanec. Mais, si les comptes mentionnent plusieurs soleils ou calices fabriqués par les Le Rétif, établis à St-Brieuc et à Guingamp (et également à Rennes), ou par du Plessix Le Scanf, également de Guingamp, la plupart des orfèvres établis dans les Côtes-du-Nord ne semblent avoir été que des revendeurs et des réparateurs.

La presque totalité des pièces, et toutes les plus belles, furent


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en effet achetées par les fabriques, soit le plus souvent à Morlaix, soit à Saint-Malo et à Rennes, soit enfin à Paris. Au xviue siècle, notamment, les sieurs Saint-Aubin de Morlaix, Duchesne SaintVreguel fie Saint-Malo, et Buschet de Rennes paraissent avoir élé particulièrement favorisés de la clientèle des Côtes-du-Nord.

En ce qui concerne les ornements, tous ceux brodés étaient achetés presque exclusivement à Lannion chez les Landais, brodeurs fie père en fils, du xvi" au xixe siècles, et qui paraissent avoir joui d'une réputation d'ailleurs méritée. Brodant tout d'abord eux-mêmes, ils firent exécuter beaucoup de leurs travaux, à partir du xvne siècle, dans les couvents et notamment dans celui des Paulines de Tréguier. C'est de leur atelier que provient entre autres, la bannière de Tréduder, soeur de celles des églises léonardes. A Saint-Brieuc, un nommé Jean Després eut une certaine vogue au xvne siècle.

Quant aux damas, velours et galons, si quelques magasins existaient à Saint-Malo ou à Saint-Brieuc, tel celui si réputé de la demoiselle Bugni, c'est à la grande foire de Tréguier que s'approvisionnaient tous les fabriques.

Parmi les sculpteurs, l'on en rencontre un peu partout, même dans les trêves comme Gausson, par exemple ; mais les grands ateliers furent à Saint-Brieuc, Guingamp, Quintin, Lannion et surtout à Lamballe et Tréguier où les ateliers des du Rufflay, Le Bonniec et Corlay jouirent d'une réputation étendue. Sauf rares exceptions, toutes les statues sont en bois.

Nous ne reviendrons pas sur les peintres verriers dont nous avons longuement étudié l'histoire dans ces Mémoires entre le xme et le xviie siècles où ils disparurent. Avec les grands retables apparurent des fabricants de tableaux religieux en grande série, barbouilleurs qui eurent un gros succès auprès des fabriques, admiration qu'il est actuellement difficile de partager. Là encore nous trouvons de véritables dynasties telles que les Blévin. les Loyer et les Philippe.

Au xixe siècle, les Côtes-du-Nord ont possédé par contre quelques bons décorateurs d'église tels que Le Hénaff, Gouezou, etc., mais beaucoup de leurs oeuvres, comme celles de leurs


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devanciers disparaissent chaque jour, détériorés par l'humidité du climat.

Parmi les fondeurs de cloches, la plupart, ambulants, étaient bretons et parmi les plus connus figurent les Guyomarch, les Le Louarn, les Le Tacon et les Guillaume. Lors de la refonte d'une cloche à Guingamp au xvme siècle, Guillaume écrit aux fabriques que sa famille est établie à Vannes depuis plus de deux cents ans et qu'il a de nombreuses références à Uzel, Quintin, etc., etc., et qu'il espère bien qu'on le préférera à des étrangers. C'est que là, la concurrence était rude, notamment de la part des fondeurs lorrains qui vinrent de très bonne heure en Bretagne, ainsi que des fondeurs normands.

Les sculpteurs, eux aussi, furent de tout temps fortement concurrencés par les étrangers. S'il subsiste peu d'oeuvres des huchiers flamands en dehors d'un antependium de la cathédrale de Tréguier, des textes nous montrent que plusieurs retables, tel celui des Gouyquet à Notre-Dame de Guingamp, furent commandés dans les Pays-Bas. Egalement dès la fin du xive siècle, pendant tout le xve, et surtout au xvie après que l'Angleterre eut embrassé la Réforme, de nombreux retables entiers ou panneaux d'albâtre furent exportés en Bretagne par les ateliers de Nottingham. Il subsiste encore quelques retables complets et de très nombreux panneaux ou statues isolées, à Notre-Dame du Tertre, à Pommerit-le-Vieomle, à Saint- Péver, à Pléhérel, etc.

Aux xvne et xvme siècles, ce furent les ateliers lavallois qui, avec leur grands retables en tuffeau ornés de colonnes de marbre, évincèrent souvent les artisans locaux. Si beaucoup ont disparu, tels ceux de la cathédrale de Tréguier et de Tressignaux dûs à Tugdual Caris, et celui de Beauport dû à Olivier Martinet, plusieurs subsistent, tels ceux de Laniscat et de Brélévenez dûs à Olivier Martinet, et celui de Bréhat. Une mention particulière est due à celui de la chapelle du Guémadeuc, commandé en Anjou à la fin du xvne siècle.

Enfin, au xvme siècle, plusieurs autels en marbre et quelques statues proviennent d'Italie, parmi lesquelles celles de saint Nicolas et saint Maurice de l'église de Loudéac. Commandées à


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Marseille par l'intermédiaire d'un breton établi dans ce port, François Le Mée, ces oeuvres étaient sous-traitées dans la région de Carrare.

Il ne pouvait s'agir, dans un simple répertoire, de donner la monographie des divers édifices ; nous n'avions d'ailleurs ni les loisirs de les rédiger, ni les éléments d'archives indispensables.

Nous nous sommes bornés, de façon générale, à indiquer pour chaque monument son plan et à en dater les éléments de façon aussi précise que possible. Nous n'avons décrit l'élévation que dans les très rares cas particuliers où elle offrait un intérêt ; enfin nous avons mentionné les différentes dates et inscriptions que nous avons pu relever, ainsi que les motifs décoratifs et le mobilier présentant un intérêt. En outre, nous avons cru nécessaire de mentionner certains documents d'archives intéressant la construction et de publier notamment les noms des. maîtres d'oeuvres cl des artistes que nous avons pu relever soit dans les comptes soil dans les registres paroissiaux.

En ce qui concerne les édifices modernes (xixe et xxe siècles), plutôt que de nous borner à une vague mention, nous avons préféré indiquer les dates des bénédictions de la permière pierre et de l'édifice terminé, ainsi que les noms de l'architecte et de l'entrepreneur. Peut-être dira-l-on que nous avons eu en vue les archéologues de l'an 3ooo ; mais mieux vaut, à notre avis, plus de précisions que pas assez !

Nous ne nous dissimulons nullement, et nous nous en excusons, combien notre répertoire présente encore de lacunes malgré les concours empressés qui nous ont été apportés. Regrettant, étant donné leur nombre, de ne pouvoir renouveler à chacun en particulier notre gratitude, que tous veuillent bien trouver ici l'expression de notre profonde reconnaissance.


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F. HÉDOU DE LA HÉRAUDIÈRE : Guide des Sites et Monuments pittoresques des Côtes-du-Nord, in^ia. Saint-Brieuc, s. d.

J. LE MONMER : Guingamp, Avaugour, Penthièvre, in-8°. Rennes, iga3.

R. LARGII.I.IÈRE : Les.saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique Bretonne, in-8°. Rennes, 1926.

A. LEMASSON (Abbé) : Histoire du Pays de Dinan, 2 vol. gr. in-8°. SaintBrieuc et' Rennes, 1925-1927.

R. DURAND : Le Département des Côtes-du-Nord sous le Consulat et l'Empire. 2 vol. gr. in-8°. Paris, Alcan, 1926.

Vte FROTIER DE LA MESSELIERE ; Le Territoire des Côtes-du-Nord. S. E. T. LVIII (1926).

Ve FROTIER DE LA MESSELIERE : Saint-Brieuc, principal centre touristique des Côtes-du-Nord, in-18. Saint-Brieuc, 1932:


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 21

R. COUFFON : Contribution à l'étude des verrières anciennes du département des Côtes-du-Nord. S. E : T. LXV1I (ig35).

H. GAUTIER (Abbé) : La Congrégation des Filles des Saints-Coeurs de Jésus et de Marie, in-16. Guingamp, ig3G.

Vte FROTIER DE LA MESSELIERE : Géographie historique du département des Côtes-du-Nord. S. E. LXIX (1937).

III. — Monographies et articles spéciaux sur les paroisses des Côtes-du-Nord

BODËO (LE). — DE LA NOUE : Peintures sur bois de l'église du Bodéo.

S. A. H. C.-du-N. T. III (1857-69), pp. 18-29 et 169-177. BOTHOA. — M.-L. AUDO (abbé) : Bothoa et ses trêves : Lanrivain,

Kerien, Canïhuel et Sainte-Tréphine. Ann. C.du-N., 1877. BOURBRIAC. — R. LARGILLIÈRE : Le Minihi-Briac dans : Mélanges

bretons et celtiques offerts à M. J. Loth. Rennes et Paris, 1927. BULAT-PESTIVIEN. — S. ROPARTZ : Notice sur la commune de Pestivien.

Pestivien. C.du-N., 1801 ; LE MEN (chanoine) : Monographie,

Sanctuaire et Pèlerinage de N.-D. de Bulat de Peslivien, in-iS.

Saint-Brieuc, 1912 ; — V. P'LOUGONVER.

CANÏHUEL. — M.-L. AUDO (abbé) : v. BOTHOA.

CARNOET. — R.-M..JOUAN : Essai sur l'histoire de la commune de Carnoët. Saint-Brieuc, 1901. TRÉVÉDY : Les seigneurs et la seigneurie de Carnoët. S. A. F., IQOI, pp. 219 et suiv.

CESSON (Saint'-Brieuc). — J.-B. ILLIO : Cesson autrefois ci aujourd'hui. Saint-Brieuc, 1921.

CHATELAUDREN. — L. OLLIVTEH : Etude sur le sculpteur Corlày. S. E. T. XXIII (i885). R. COUFFON : Quelques notes sur les origines de Châtelaudren. et les peintures de la chapelle N.-D. du Tertre. S. E. T. LXVIII (1936).

COETLOGON. — Mis DE CARNÉ-TRÉCESSON : La seigneurie de Coétlogon en Bretagne, in-8°, Rennes. Plihon et Hommay, 1919.

COETMIEUX. — A. THEMOY LE MOURIEZ (abbé) : Coëlmieux. An. C.-du-N. 1868.

CONFORT-BERHET. — DE PENGUERN : Monographie de N.-D. de Confort. Le Collectionneur breton. T. I. Nantes, 1862. GUILLOTIN DE CORSON (chanoine) : Récits de Bretagne, ire série, in-12. Rennes.


22 MÉMOIRES

CRÉHEN. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Créhen, La Touche à la Vache,

Le Guildo. An. C.-du-N. i856. DINAN. — Hte BEZIER-LAFOSSE : Monographie de l'église Saint-Sauveur de Dinan, in-fol. Rennes, Oberthur, i847L. ODORICI : Recherches sur Dinan et ses environs. Dinan, Huart,

1867. P. AUBRY : Journal d'un bourgeois de Dinan. S. E. T. XXXV

(1897)-

E. LAUNAY et H. LE GÉNISSEL : Histoire de Dinan à travers les âges, in-iG. Dinan, Le Goaziou, 1922.

EVRAN. — Vte FROTIER DE LA MESSELIERE : Documents pour servir à l'Histoire d'Evran. S. E. T. XXXXVI (1908).

FERKIÈilE (LA). — Vte H. DU HALGOUET : Essai sur le Porhouët (renferme le plan de l'abbaye de Lantenac), in-8°, Paris, Champion, 1906. .1. DU CHAUCHIX (DOM) : Une page de l'Histoire Monastique Bretonne : l'abbaye de Lantenac aux xvue et. xvme siècles. SaintBrieuc, 1927.

GRACES-GUINGAMP. — DE GARABY (abbé) : Note sur la commune de

Gràres-les-Guingamp. An. C-d.-N., i85o. GUINGAMP. — S. ROPARTZ : Guingamp, 2 vol. in-16. Saint-Brieuc,

1859. J.-B. COADIC (chanoine) : N.-D. de Bon-Secours de Guingamp.

Guingamp, ig33. CONGRÈS MARIAL BRETON tenu à Guingamp les 6, 7 et 8 septembre

1910 (renferme l'étude architectonique de la basilique par le

chanoine Abgrall). Saint-Brieuc, Prud'homme, 1911. HÉNANSAL. —J. GAULTIER DU MOTTAY : Hénansal. An. C-d.-N., 1869. HÉNON. — Ve A. DE LORGERIL : Hénon. S. E. T. LX (1928). KERIEN. — M.-L. AUDO (abbé) : v. BOTHOA. KERITY. — RAMÉ : Description de l'abbaye de Beauport. Ass. Br.

T. VI, 1807. J. MORVAN : L'abbaye de Beauport. S. E. T. LU (1920). KERPERT. — M.-L. AUDO (abbé) : V. SAINT-GILLES-PLIGEAUX. LAMBALLE. — C DUTEMPLE (chanoine) : Histoire de Lamballe, 3 vol.

in-8°, Saint-Brieuc et Rennes, 1918-1936.

F. JoiioN DES LONGRAIS : Un artiste lamballais inconnu : Marc du Rufflay, architecte, peintre et sculpteur (1640-1700). Ass. Br., 1907.

LANCIEUX. — A. LEMASSON (abbé) : Lancieux autrefois. Nantes, Durance, 1910.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 23

LANGOURLA. — FRAVAL (abbé) : Petite étude sur la paroisse de Langourla, ses églises et ses chapelles, in-16. Saint-Brieuc, 1910. EM. BADOUAL (abbé) : Les chapelles de Langourla. Ass. Br. 1911LANLEFF.

1911LANLEFF. A. RHEIN : Le Temple de Lanleff. S. F. A. Congrès de

igi4, loc cit. LANLOUP. — R. COUFFON : Quelques notes sur Lanloup. S. E.

T. LVI (1924).

LANMODEZ. — R. P. EMMANUEL DE LANMODEZ : L'église de mon baptême. Paris, Cheronnet, 1896.

LANNEBERT : J. HELIET : N.-D. de Liscorno en Lannebert, in-16. Saint-Brieuc, igo5.

LANNION. — AD. LE NEPVOU DE CARFORT : Notice historique sur Lannion et ses environs, in-12. Lannion, 1874.

LANRIVAIN. — M.-L. AUDO (abbé) : V. BOTHOA.

LANTIC. — J\ MORVAN : La chapelle de N.-D. de la Cour. S. E. T. XXXI (igo3).

LANVELLEC. — J.-M. GUILLOU (abbé) : Lanvellec. Pèlerinage de N.-D. de Pitié. Saint-Brieuc, igo3.

LEHON. — FOUÉRÉ-MACÉ (abbé) : Le prieuré royal de Saint-Magloire

de Léhon, in-4°. Rennes, Caillière, 1882. FOUÉRÉ-MACÉ (abbé) : Les vitraux de l'église abbatiale de Léhon,

in-16. Rennes, Caillière, 1897. FOUÉRÉ-MACÉ (abbé) : Les pierres tombales de l'église abbatiale

de Léhon, in-16. Saint-Brieuc, 1899.

LESLAY (LE). — L.'-M. AUDO (abbé) : V. LE VIEUX-BOURG QUINTIN. LOCQUENVEL. — R. LARGILLIÈRE : Locquenvel et ses saints. S. E. T. LVI (1924). F.-L. (Faucigny-Lucinge) : Monographie paroissiale de Locquenvel, in-8° Dinard, s. d.

LOUANNEC. — R. COUFFON : Note sur un rentier du xve siècle de la paroisse de Louannec. S. E. T. LIX (1927).

MAROUË. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Maroué. An. C.-du-N., 1807.

MATIGNON : E.-A. TRÉGUY (abbé) : La paroisse de N.-D. de Matignon, in-16. Saint-Servan. Haize, 1910.

A. LE MASSON (abbé) : La Collégiale de N.-D. de Matignon. Les chanoines et le clergé de Saint-Germain-de-la-Mer en 1790 avec quelques notes sur cette ancienne paroisse et ses chapelles. S. E. T. LXVIII (ig36).


24

MEMOIRES

MERDRIGNAC. — RONAN DE KERMENÉ : L'ancienne paroisse de Merdrignac. Saint-Brieuc, 1918.

MEKLÉAC. — J. GESLIN DE BOURGOGNE : L'Eglise Saint-Jacques à Saint-Léon. S. E. T. I.

GUILLOTIN DE CORSON (abbé) : Récits de Bretagne. 2e série, in-8°. Rennes, 1898.

MONCONTOl'R. — A. HOUSSAYE : Moncontour-de-Bretagne et ses environs. Sainb-Brieuc, 1910.

MUR. — R. LE CERF : Mûr et ses trêves, in-8°. Guingamp, igo5.

NAZARETH (en Plancoët). — A. LEMASSON (abbé) : Les origines du pèlerinage de N.-D. de Nazareth près Plancoët, in-8°. SaintBrieuc, 1927.

NOTRE-DAME DU GUTLDO. — E.-A. TRÉGUY : Le Guildo, in-12. Saint-Brieuc, igi3.

PAIMPOL. — GUILLOTIN DE CORSON (chanoine) : Les sanctuaires du pays de Paimpol, in-8°. Vannes, Lafolye, 1889.

PEDERNEC — GUILLOTIN DE CORSON (abBe) : Récits de Bretagne, i''° série, loc. cit.

PLANGUENOUAL. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Planguenoual. An.

C.-du-N., 1870. PLEGUIKN. — S. ROPARTZ : Pléguien. An. C.-du-N., 1866. PLÉNÉE-JUGON. — UN SOLITAIRE : L'abbaye de Boquen de l'ordre de

Cileaux. Rennes, 1937. PLENEl F. — E. JOLY (chanoine) : Pléneuf sous l'ancien régime. Chez

l'auteur, 1937. PLËRIN. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Plérin-Le Légué. An. C.-du-N.,

i853. PLESSALA. — J. LE TEXIER (abbé) : Curiosités archéologiques de

Plessala. As. Br., 1912. PLESSIX-BALISSON. — A. LEMASSON (abbé) : La paroisse de PlessixBalisson

PlessixBalisson in-8°, 1914. PLESTAN. — L.-F. JEHAN (de Saint-Clavien) : Plestan, Histoire d'une

paroisse bretonne. Paris. Durand et Pedone-Lauriel, s. d. PLESTIN. — R. LARGILLIÈRE : Six saints de la région de Plestin, in-8°.

Rennes, 1922. PLEUDIHEN. — E. BREBEL (abbé) : Essai sur Pleudihen, in-8°.

Rennes, Simon, 1916. PLOt BEZRE. — GUILLOTIN DE CORSON (abbé) : Récite de Bretagne,

3° série, Rennes, i8g8, pp. 280 et suiv.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES "25

PLOUEC. — A. DESJARS : La Belle Eglit la légende de Saint-Jorhant. An. C.-du-N., i852. J. LE COQ (abbé) : Etude sur saint Jorhant. Ass. Br. 1901.

PLOUFRAGAN. — J.-B. ILLIO : Ploufragan autrefois et aujourd'hui. Saint-Brieuc, 1923.

PLOUGONVER. — M" DE KÉROUARTZ : Documents pour servir à l'histoire de Bulat-Pestùvien et de Plougonver, in-8°. Saint-Brieuc, 1913. A. MOUSSET : Les Prééminences d'Eglises de la Maison de Rergorlay en. Plougonver et Bulat-Pestivien.

PLOUGRES'CANT. — LUCAS (abbé) : La vie, les reliques, le culte de saint Gonéry. Revue historique de l'Ouest, 1888 et 1890

PLOUHA. — R. COUFFON : Quelques notes sur Plouha : S. E. T. LX. 1928.

PLOUGUERNËVEL. — M.-L. AUDO (abbé) : Plouguernével. An. C.-du-N., 1871.

PLOUMAGOAR. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Ploumagoar, Locmaria, Saint-Agathon. An. C.-du-N., i854PORDIC.

i854PORDIC. ,1. GAULTIER DU MOTTAY : Pordic. An. C.-du-N., 1861. E. GUÉRET : Histoire de Pordic, in-8°. Saint-Brieuc, 1901.

QUEMPERVEN. — F. M. HENRY : Dom Maudez Le Cozannet, in-8°. Saint-Brieuc, 1924.

ROSTRENEN. — J. BAUDRY : Histoire de Notre-Dame de Rostrenen et de son pèlerinage. Vannes, Lafolye, 1908.

RUNAN. — MONNIER (abbé) : Runan. Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou. T. XXIII et XXIV.

SAINT-ADRIEN. — S. ROPARTZ : Saint. Adrien, An. C.du-N., i863.

SAINT-AGATHON — J. GAULTIER DU MOTTAY : V. Ploumagoar.

SAINT-ANDRË-DES-EAUX. — R. GRAND. Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1923.

SAINT-BRIEUC. — J. MORVAN : Histoire et Monographie de la Cathédrale de Saint-Brieuc. S. E. T. LV (1923). M. MÉNARD : Une heure dans la Cathédrale de Saint-Brieuc. SaintBrieuc, ig33. R. COUFFON : Remarques sur l'histoire de la Cathédrale et la chronologie des évêques de Saint-Brieuc au Moyen Age. As. Br. 1934. J. GADIOU (chanoine) ; Notre-Dame de l'Espérance de Saint-Brieuc.

Paris, Letouzey, 1927. J. ARNAULT (abbé) : Saint Guillaume. Saint-Brieuc, ig34-


26 MÉMOIRES

SAINT-CARADEC. — M.-L. AUDO (abbé) : Quelques notes sur SaintCaradec et son ancien monastère. S. E. T. V. M.-L. AUDO (abbé) : Saint Caradec. An. C.-du-N., 1872.

SAINT-CAST. — S. ROPARTZ : Saint-Cast. An. C.-du-N., i85g.

SAINT-CONNAN. — M.-L. AUDO (abbé) : V. Saint-Gilles-Pligeaux.

SAINT-CONNEC. — R. LECERF : V. Mûr.

SAINT-GILDAS. — M.-L. AUDO : V. Le Vieux-Bourg-Quintin.

SAINT-GILLES-PLIGEAUX. — M.-L. AUDO : Saint-Gilles-Pligeaux et ses trêves : Rerpert et Saint-Connan. An. C.-du-N., i865.

SAINT-GUEN. — R. LECERF : V. Mûr.

SAINT-HELEN. — Vte FROTIER DE LA MESSELIERE : Les vitraux de Saiiit-Hélen. S. E. T. XLX, igo7SAINT-JACUT-DE-LA-MER.

igo7SAINT-JACUT-DE-LA-MER. A. LEMASSON (abbé) : Histoire du Royal Monastère de Saint-Jacut de l'Isle de la Mer, in-8°. SaintBrieuc, igia. A. LEMASSON (abbé) : Les derniers jours de l'abbaye de SaintJacut et de la paroisse de N.-D. de Landouar, in-8°. SaintBrieuc, ig26.

SAINT-POTAN. — J. GAULTIER DU MOTTAY : Saint Pôtan. An. C.-du-N., i855.

SAINT-THÉLO. — X... : Notions historiques sur Uzel et Saint-Thélo. S. A. H. C.-du-N., 2e série. T. III. 1889.

SAINTE-TRÉPHINE. — DE KÉRANFLECH : Note sur l'inscription du lech de Sainte-Tréphine. As. Br. 1887. M.-L. AUDO (abbé) : V. Bothoa.

TREDANIEL. — GAVRIG AR MENEZ : N.-D. du Haut en Trédaniel. Revue de Bretagne. T. L. BERTHELOT DU CHESNAY : Trédaniel, notice historique et préhishistorique. S. E. 1886.

TRÉGON. — A. LEMASSON (abbé) : Trégon autrefois, gr. in-8°, SaintBrieuc, Prud'homme, igi3.

TRÉGUIER. — AD. GUILLOU : Essai historique sur Tréguier par un Trégorrois, in-8°, Saint-Brieuc, igai. R. COUFFON : -Un Catalogue des évêques de Tréguier rédigé au

xve siècle. S. E. T. LXI (igag). R. COUFFON : Chapelles, autels, enfeux de la Cathédrale de Tréguier. S. E. LXIII (I93I).

TRESSIGNAUX. — F. GUÉGAN (chanoine) : Tressignaux à travers les âges. Chez l'auteur. ig3o.

TRËVOU-TRËGUIGNEC. — GUÉZENNEC : Trévou-Tréguignec. SaintBrieuc, 1908.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 27

UZEL. — X... : Notices historiques sur Uzel et Saint-Thélo. S. A. H. C.-du-N., 2e Série. T. III, 188g.

VIEUX-BOURG-QUINTIN. — M.-L. AUD0 (abbé) : Le Vieux-BourgQuintin et ses trêves : S'aint-Gildas et Le Leslay. An. C.-du-N., 1862.

YVIGNAC. — A. LEMASSON (abbé) : Yvignac autrefois, in-8", Saint'-

Brieuc, ign. R. COUFFON : Note sur l'église d'Yvignac. S. E. T. LXVI (ig34). TH. PLESSIX : Le Temple et la chapelle de la Nouée en Yvignac.

S. E. T. LXVII (ig35).


ALLINEUC (ST-B) (I)

Suivant la tradition, la première église d'Allineuc aurait été édifiée dans la forêt de Lorges, au lieu dit la belle église, il n'en subsiste aucuns vestiges.

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINTE-ANNE. — Edifice irrégulier, en grande partie de la fin du xvie siècle, comprenant deux nefs d'égale largeur, séparées par une arcature de six arcades en plein cintre. La nef nord est flanquée d'une chapelle, dite du Bosaire, communiquant avec elle par trois arcades également en plein cintre. Cette chapelle, érigée en vertu d'une autorisation du février 1600, fut bénite sous l'invocation de saint Yves, le a3 mai i6o4, et ne prit le vocable du Saint-Rosaire que le 7 septembre 1642. Tous les murs de l'édifice, qui est lambrissé, sont couronnés d'une belle corniche à modillons. Au bas de l'église, clocher carré dont la base porte la date de 1735 ; et, sur la longère sud, porche très bas.

Au milieu du xixe siècle, le pignon est fut refait ; puis, en i93o-3i, l'église fut restaurée sous la direction de M. Le Goaster, architecte. Une partie de la longère sud fut alors reconstruite, la toiture refaite ainsi que le haut du clocher et la flèche couverte d'ardoises qui le surmonte.

Mobilier : Maître-autel et autels latéraux du xvme siècle ; chaire du xvme siècle, de style un peu bâtard, dont les panneaux ont probablement été restaurés : statues du xvme siècle de saint Pierre, sainte Vierge, sainte Anne, saint Joseph, saint Joachim, sainte Marguerite, sainte Philomène ; statuette moderne de saint Yves.

CHAPELLE SAINTE-ANNE DE LANGAVRY. — Petit édifice rectangulaire moderne et lambrissé. La bénédiction de la première

(1) t.es lotlrcs entre ( ) indiquent l'évêclié auquel la paroisse appartenait avant la Révolution : ST-B. = Saint-Brieuc; T = Tréguier; D = Dol ; ST-M. = SaintMalo ; Y - Vannes, Q = Quimper.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 29

pierre eut lieu le 2 août 1896 et celle de la chapelle le 4 juillet 1897. Architecte : M. Le Guerrannic.

Non loin, fontaine datée de 1691 et restaurée en 1922.

Mobilier. : Statue moderne de saint Quay.

CHAPELLE SAINT-ADRIEN, — Edifice lambrissé comprenant une nef avec chapelle au nord et paraissant du xvme siècle.

Mobilier : Statues du xvme siècle de la sainte Vierge, saint Adrien, saint Laurent, saint Louis et saint Roch.

CHAPELLE DE LA PORTE-D'OHAIN. — Construite en même temps que le château, en 1733. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés sur lequel s'ouvre au nord la chapelle funéraire de la Maison de Kermel et Cavelier de Cuverville.

CHAPELLE DE NOTRE-DAME DE BON-SECOURS DE KERGONAN. — De plan rectangulaire. Bâtie en 1707 par les principales familles dû village, elle tombait en ruines en 1872 et fut reconstruite en 1880 sur les plans de M. Gustave Fraval, ingénieur E. C. P., qui en fut l'architecte bénévole. La bénédiction en eut lieu le 5 septembre 1880. Elle renferme les statues du xviue siècle de la sainte Vierge et saint Gildas.

CHAPELLE SAINT-ARMEL, près la Ville-Gerbée. Mentionnée encore au xvme siècle, elle est aujourd'hui détruite.

CHAPELLE DE CARARON, également mentionnée au xvin' siècle et détruite.

ANDEL (ST-B.)

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Elle porte la date de 1737, mais l'on a conservé du précédent édifice, construit en 1691, le clocher, le porche ainsi que 3 fenêtres. Suivant, la statistique de i845, les murailles furent relevées à cette époque ; puis, en 1878, l'église fut entièrement restaurée par Vaiva jeune, entrepreneur à Lamballe. Elle est en forme de croix latine avec arc diaphragme entre la nef et le transept.


30

MEMOIRES

Mobilier ; L'ancien maître-autel avec retable du xvmejçst con- - serve flans l'aile sud. Tableau du milieu du xvne représentant la Vierge donnant le Rosaire. A ses pieds foule de personnages parmi lesquels le pape Urbain VIII, le roi Louis XIII, la reine Anne d'Autriche et le cardinal de Richelieu, tableau classé le 8 septembre 1927. *

CHAPELLE DU SAINT-ESPRIT, rebâtie à l'emplacement de l'ancienne vers 1769. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, présentant des remplois du xvie et renfermant une frise en bois de cette époque.

CHAPELLE DU CLOSNEUF, dédiée à saint René. — Edifice rectangulaire avec chevet à pans coupés du xvi° siècle. La porte est surmontée d'une belle coquille Renaissance ; et la corniche, qui court au sommet des murs et rappelle les mâchicoulis, est intéressante.

CHAPELLE SAINT-SÉBASTIEN, dite aussi des Landes, disparue.

Elle existait encore au xvme siècle.

AUCALEUC (D.)

La paroisse d'Aucaleuc appartenait avant la Révolution à l'évêché de Dol. Supprimée en 1792, elle fut alors rattachée partie à Corseul, partie à Quévert et à Vildé-Guingalan ; puis, en i8o3, à Trélivan ; enfin rétablie le 16 mars 1820. Le 27 septembre 1826, l'abbé Priou, recteur, implorant la protection de la dauphine, lui exposait que lorsqu'il avait pris possession de sa cure, quatre ans auparavant, il avait trouvé l'église nue, sans ornements, sans vase sacré, sans linge, sans chaire, sans pupitre, sans balustrade et pour tout livre un mauvais missel. Quant au presbytère, il n'avait ni portes, ni fenêtres, et les planchers en étaient pourris, de sorte que le recteur en était réduit à se loger dans un coin du grenier. Enfin, les murs du cimetière étaient écroulés.

EGLISE SAINT-SYMPHORIEN. — Edifiée au xixe siècle, elle remplace un édifice dont la construction avait été entreprise le


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 31

■20 mai 1720. L'adjudication des travaux eut lieu le 9 février i863 et la bénédiction de la première pierre le 21 avril suivant. La bénédiction de l'église fut faite le 7 août i864, mais la flèche de la tour construite seulement en 1866. Plan : croix latine.

Architecte : M. C. Ramard, de Dinan ; entrepreneur : M. Toussaint Chesnel, de Lanvollon.

Mobilier : Trois autels modernes dûs à M. Aubert, sculpteur à Romillé (1893). Statues anciennes de saint Gilles, de saint Jean-Baptiste et de la sainte Vierge.

BÉGARD (T.)

L'abbaye de Bégard fut fondée le 10 septembre n3o par quatre moines cisterciens de l'abbaye de l'Aumône au diocèse de Chartres. C'était, avant la Révolution, une trêve de Guénezan. Supprimée en 1790, elle fut vendue, le 3 novembre 1791, à Etienne-Marie Le Bouteux du Mousseau, négociant à Paris. Par décret de la Convention du 26 mai 1793, elle devint le centre d'une commune comprenant les paroisses de Bollezan, Guénezan, Trézélan et les trêves de Lanneven et Saint-Norvez. En vertu d'un décret impérial du 21 octobre 1809, la vente des cinq églises paroissiales eut lieu le 16 avril 1810, et celle de SaintNorvez fut alors démolie. Les habitants fie Trézélan ne cessèrent de demander le rétablissement de leur paroisse qui fut rétablie comme succursale le 9 mai i84g.

EGLISE NOTRE-DAME. — L'ancienne abbatiale, flans laquelle le comte Alain avait été inhumé, en n46, et plus lard le comte Conan et la duchesse Constance, fut restaurée de 187;") à 1878, grâce au zèle de M. l'abbé Henry, recteur de Bégard, sous la direction fie M. Maignan, architecte. Malheureusement, elle fut entièrement détruite par un incendie le 21 décembre 1896 ; elle était attenante à la Communauté.

La nouvelle église paroissiale a été construite à un emplacement différent, sur les plans de M. C. J. Lageat, architecte, par M. Jean-Marie Le Besque, entrepreneur à Plouisy. L'adjudication

5.


32 MÉMOIRES

des travaux eut lieu le 5 mars igo3 et la bénédiction de la première pierre le i3 septembre suivant. La bénédiction de l'église fut faite le 24 décembre 1900. Celle-ci, voûtée, et en forme de croix latine, comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher (clocher encastré), un transept et un choeur cantonné de 2 chapelles ouvrant à la fois sur le choeur et sur le transept. Style roman. Parmi les statues modernes : saint Yves.

CIIAPIÎLLE nu BON-SAUVEUR. — Edifice en forme de croix dont les bras sont raccordés entre eux par de larges pans coupés .formant un déambulatoire octogonal autour du choeur. Celui-ci, au centre de la croix, est entouré d'un rond-point octogonal supportant une belle tour lanterne.

La bénédiction de la première pierre eut lieu le 4 juillet 1880 et celle de la chapelle le 11 septembre 1888. Les plans sont dûs à M. Lageal, architecte. Parmi les statues modernes : saint Yves.

EGLISI-: SAINT-RIVOAL DE TRÉZÉLAN. — Edifice rectangulaire . comportant une nef avec bas côtés de cinq travées ; clocher extérieur avec tribune intérieure.

Les plans, dûs à M. Guépin, furent approuvés le 28 juillet 18ÙS ; mais la construction ne fut exécutée qu'en 1868, par MM. Le Mal, père et fils, entrepreneurs.

Mobilier : Chemin de croix moderne de X. de Langlais. Statues modernes de saint Rivoal et saint Yves.

EGLISE SAINTE-GENEVIÈVE DE GUÉNEZAN. — Edifice rectangulaire des xvi 1 et xvue siècles, avec, dans la longère sud, remploi de deux fenêtres du xiv° siècle. Il eofnprend une nef avec bas côté nord de quatre travées allant jusqu'au porche situé au nord et en bas de l'église. Le clocher porte l'inscription : Y. STEPHNOU I577.

Mobilier : Restes de sablières du xvie siècle ; sur la chaire, Crucifixion du xvi° siècle ; au bas fie l'église, tribune ; statues anciennes tle sainte Geneviève, saint Yves, sainte Marguerite, Piela et saint Evêque.

EGLISE DE BOTLEZAN. — Elle est dédiée à sainte Tumelle, soeur


BÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 33

de saint Idunel, suivant la tradition populaire. Edifice en partie de la fin du xve siècle et en partie de la première moitité du xvnr siècle. Il comporte une nef avec bas côtés de six travées au nord, et, au sud, de quatre travées, dont deux du xvni" siècle et deux du xv°, et d'une chapelle latérale sud de la fin du xve siècle.

La sacristie, datée de 1702, paraît contemporaine du clocher qui porte l'inscription : STA TUMELLA. M™ P. JULOU nr.

Les travaux du xvme siècle furent exécutés suivant devis

dressé, le 23 septembre 1728, par Gilles Rannou, tailleur de

pierres de Prat ; Charles Le Calvez, charpentier de Guénezan ;

Jean Le Calvez, couvreur de La Roche-Derrien, et Laurent Bahic,

peintre de Guingamp.

Mobilier : beau balustre du début du xvme siècle et tombe devant le choeur décorée d'une croix recroistée. Statues anciennes de sainte Tumelle, saint Méen, sainte Vierge, saint Joseph, saint Jean, év.

EGLISE SAINT-MÉEN DE LANNEVEN. — C'était une église tréviale de Botlezan avant la Révolution. Saint Méen y était invoqué par les lépreux.

Edifice en forme de croix latine du xvie siècle, avec clocher mur du type Saint-Nicolas de Plufur dont la tourelle est toutefois couronnée d'un dôme. Des bustes anciens ont été encastrés dans les contreforts. Statue ancienne de saint Méen et moderne de saint Yves.

CHAPELLE DE LA TRINITÉ. — Edifice de plan rectangulaire sans aucun style. Elle parait remonter au début du xvie siècle, à l'exception du pignon ouest plus récent. Elle renferme une statue moderne de saint Yves.

EGLISE SAINT-NORVEZ. — Détruite au xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-EVENCE, au village de ce nom. — Vendue les 21 et 27 prairial, an vu, et détruite.

CHAPELLE SAINT-NICOLAS. — Détruite. Saint Nicolas y était invoqué pour la guérison des rhumatismes.


34 MÉMOIRES

CHAPELLE DU MOUSTER, près de Kerdaniou. — Détruite. Elle existait encore au xvine siècle.

CHAPELLE,, NOTRE-DAME DES FONTAINES, près de l'église de Bollezan. — Détruite. Un acte du i4 octobre iôgo, concernant maître Jean Stephnou, indique qu'elle avait été fondée par dom Guillaume Stephnou, frère d'Yves , bisaïeul de Jean.

BELLE-ISLE-EN-TERRE (T.)

EGLISE SAINT-JACQUES LE MAJEUR. — La bénédiction de la première pierre eut lieu le i" avril i883 et celle de l'édifice le 22 mai 1884. Sans doute n'était-il pas alors terminé, puisque, en mars 1891, le ministre des cultes accorda une subvention de B.ooo francs pour son achèvement.

Construite sur les plans de M. Le Guerrannic, par M. Alexandre, entrepreneur de Belle-Isle-en-Terre, l'église, en forme de croix latine, comprend une nef avec bas côté de quatre travées, avec clocher extérieur, un transept et un choeur. Parmi les statues modernes : saint Yves.

CHAPELLE DE LOCMARIA. — Le 3 décembre 1391, le pape accordait une bulle d'indulgence en faveur de l'église de Sainte-Marie de Pendrel'f, es mettes de Belle-lsle-en-Terre, qui avait été endommagée par les guerres. Par sentence du 18 février 1618, la grand'messe devait être chantée alternativement dans l'église de Belle-Isle-cn-Terre et dans celle de Locmaria, ce qui permit, le 22 messidor, an XIII, aux habitants de Locquenvel, alors rattachés à Bellc-Isle, de réclamer le rétablissement de leur succursale, étant flonné leur éloignement de Locmaria-Pendrée.

L'édifice actuel, qui date des xiv° et xvie siècles, a été classé le 18 août 1928. Malheureusement, en janvier 1875, la foudre tomba sur son clocher, détruisant les remarquables vitraux anciens et endommageant fortement la toiture Fit la longère nord.

La chapelle comprend une nef avec bas côtés, au nord, de deux travées, formant chapelle privative, et au midi de cinq travées.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 35

Mobilier ; Les sablières sculptées, le lutrin, les statues anciennes sont à remarquer, ainsi qu'un ancien jubé transformé en tribune. Ce dernier, du xvie siècle, a été classé le ier mai 1911. Statues anciennes de la sainte Vierge et sainte Barbe.

CHAPELLE D'AR-COAT. — Suivant la tradition, elle occupe l'emplacement de la loge de saint Envel le Jeune, à qui elle est dédiée. L'édifice actuel, de plan rectangulaire, a été reconstruit dans la seconde moitié du xixe siècle, avec remploi d'une porte de la fin du xve siècle. Statue moderne de saint Envel.

CHAPELLE SAINTE-CATHERINE. — Détruite. Elle existait encore lors de la Révolution.

BINIC (ST-B.)

En 1790, les habitants de Binic, trêve d'Etables, faisant valoir qu'ils étaient fort éloignés de leur église paroissiale et que l'année précédente leur port avait été fréquenté par 99 bâtiments avec 1.570 hommes d'équipages, demandaient que leur chapelle, dédiée à Notre-Dame de Bon-Voyage, fut érigée en succursale. Mgr de Bellescize accéda à leur pétition et autorisa à placer dans l'église des fonts baptismaux, une chaire à prêcher et deux confessionnaux.

L'église, vendue pendant la Révolution, fut achetée par M. Louis Denis, armateur, qui la donna à la fabrique le 28 octobre 1808. Les habitants firent une nouvelle pétition, le 26 février 1812, appuyée favorablement par Mgr Caffarelli, pour le rétablissement de la succursale supprimée, qui indiquait, entre autres, que Binic avait constamment armé les expéditions pour Terre-Neuve depuis l'an 1616.

Le 19 mars I8I4, par acte signé Marie-Louise, la chapelle fut à nouveau érigée en succursale ; puis, le 22 août 1821, grâce à l'intervention de la duchesse d'Angoulême, Binic devint commune.

EGLISE NOTRE-DAME DE BON-VOYAGE. — La chapelle, qui avait


36 MÉMOIRES

été reconstruite en 1760, est aujourd'hui désaffectée et Iransformée, c'est la mairie actuelle. En 1790, suivant le rapport des experts G. François, Bernard de Kerivo et. Pierre Gourio, elle est dite d'une jolie architecture, bien décorée, avec autel et fonts en marbre, ayant 54 pieds de long sur 24 de large, ave;' tribune de 16 sur :?4 pieds.

En 1821, on flécida de la reconstruire à l'emplacement d'une fort ancienne chapelle dédiée à saint Julien et saint Clément. La bénédiction de la première [lierre eut lieu le 22 octobre 1821, la bénédiction de l'église, le 21 décembre 1823, et sa consécration, le mardi de Pâques, 5 avril 1820. L'architecte était M. Louis Lorin.

Il ne reste aujourd'hui à peu près rien de ce monument qui était entièrement lambrissé. En effet, l'église fut agrandie sur un plan nouveau et le choeur et le transept furent rebâtis de i858 à 1860, le premier fut voûté en cul de four el les ailes en berceau. La façade el le clocher furent reconstruits en granit de l'Ile-Grande, sur les plans de M. Le Guerrannic, en 1895 et 1896, la première pierre de la tour ayant été bénite le i5 avril 1896. Enfin, le raccordement de la façade au transept fut exécuté en 1929 el 19.H0, par la construction des grandes arcades et voûtes. Actuellement, l'édifice comprend une nef avec bas côtés de six travées, plus celle du clocher, un transept, un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant sur le choeur et sur le transept. Mobilier : Trois autels fie marbre offerts par les Terre-Neuvas avec l'argent gagné le dimanche ; tableau représentant la mort de saint Louis, donné en 1824 par S. A. B. la duchesse d'Angoulême. Parmi les statues modernes : saint Colomban.

CHAPELLE SAINT-GILLES, dite aussi autrefois SAINT-JACQUES. — L'édifice actuel, construit en 1869, a remplacé une chapelle datant du règne de Jean IV (i3/|i-/i5) el agrandie en 1734. Il est de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et couvert d'un lambris.

Parmi les villages sont mentionnés Saint-Yves et Sainte-Marguerite.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 37

BOBITAL (D.)

La paroisse de Bobital relevait anciennement de l'évêché de Dol. C'est à Bobital que l'évêque de Dol devait se rendre pour recevoir avec honneur l'archevêque de Tours, lors de sa visite provinciale, une fois seulement pendant ht vie de l'archevêque. Supprimée à la Révolution, elle fut annexée à Brusvily ; puis, en i8o3, à Saint-Carné ; et ne fut rétablie cpie le 3i mars i844EGLISE

i844EGLISE — Edifice en forme de croix latine. La bénédiction de la première pierre eut lieu le i" mai 1857 ; une bénédiction provisoire fut donnée par Mgr Martial, le 17 juillet 1861 ; enfin la translation du Très Saint Sacrement fut faite le 16 février 1862.

Mobilier : Statue ancienne de saint Samson.

BODÉO LE (Q.)

EGLISE SAINT-THEO. — En forme de croix latine. A part quelques pans de murs, la chapelle de l'aile nord du transept, dite chapelle du Quellenec, construite en 1667, une partie de la sacristie datant de i656 et la tour, l'édifice actuel fut construit en 1705-06, par les soins de M. Garnier, recteur, sur les plans de Jean Soulié, architecte à Saint-Malo, et bénit le 8 octobre 1706. La tour, surmontée d'une flèche octogonale, porte la date de 1784 et l'inscription : RENÉ DU COUÉDIC ÉTANT RECTEUR. AU milieu du xixe siècle, le pignon de l'aile sud du transept, dite chapelle du Rosaire, fut restauré.

Mobilier ; Deux retables en bois sculpté du xvn° siècle. Celui du Rosaire, copie de l'autre un peu plus ancien, porte l'inscription : DONNÉ PAR M" CHARLES MALLET DE SAINT-MALO ET DUe Mte LE FRANC DE C.LEHUNAULT, SA FEMME, FONDATEURS DE LA PRÉSENTE

CONFRAIRIE 1713. Il est l'oeuvre de Lecorre, dit Dupont, de Pontivy ;


38 MÉMOIRES

2° Statues du xvme siècle de saint Théo, ou mieux saint Eo, patron et éponyme, de saint Mathurin et sainte Marguerite ;

3° Buste reliquaire, dit de saint Théo, mais en réalité de saint Maricn, martyr, dont l'église possède des reliques placées avec celle de sainte Marcelle dans un reliquaire d'argent, reliques obtenues fie Rome, le 18 mai 1674, par messire Y. Galîern, recteur ;

4" Peintures du lambris. Elles sont, comme le retable du Rosaire, l'oeuvre de Dupont, de Pontivy, qui reçut, en 1714, 800 livres pour l'ensemble. Elles représentent au chevet l'Immaculée-Coneeption entre saint Pierre et saint Corentin; au choeur, les apôtres et les évangélistes ; aux angles du carré du transept, /es quatre docteurs : saint Jérôme, saint Augustin, saint Ambroise et saint Grégoire. Enfin, dans la nef, saint Joseph, sainte Julienne, saint Cado, saint Julien, saint René, sainte Françoise et saint Vincent Ferrier.

CHAPELLE DE KÉRIGANT. — Petit oratoire rectangulaire datant du XVIII 0 siècle et restauré en i865, après être resté longtemps délabré. On y remarquait autrefois un tableau de Dupont, de Pontivy, daté de 1745, et représentant Notre-Dame des SeptDouleurs, ainsi qu'un ange adorateur fort beau.

Actuellement, tableau sans valeur de la Vierge tenant l'enfant et statues du xvine siècle de saint Jean-Baptiste et de sainte Catherine. Peint sur le mur, à la détrempe, armes des Garnier de Kériganl. Ces armes, la date du tableau el les statues contemporaines permettent d'attribuer la construction de l'édifice, comme l'a très justement remarqué M. l'abbé Person, recteur, à Jean Garnier et Catherine Ollitrault et de le dater des environs de 1745.

BONEN (Q.)

Ancienne trêve de Plouguernevel, érigée en succursale le 23. juin 1842 et en commune en 1892.

EGLISE SAINT-CLAUDE. — Edifice en forme de croix latine avec chevet polygonal. A l'exception de l'aile midi du transept, qui


RÉPERTOIRE LES ÉGLISES ET CHAPELLES 39

paraît remonter au début, du xvie siècle, ainsi que certains fenestrages réemployés dans la longère sud, il date, en majeure partie, du xviie siècle.

Une inscription, gravée sur la tour porte : MESSIRE HENRI FICHANT, CURÉ, 1657 ; et le bénitier la date de i658.

En i843, le choeur fut exhaussé et agrandi, l'aile nord du transept construite en pierres de Laniscat, la longère est: de l'aile sud refaite, enfin la nef pavée. Ces travaux furent exécutés sur plans de M. Bontemps, architecte à Guingamp, par Pierre Poezevara et Jean Even, de Plouguernével. La date de i858, au-dessus du porche midi, est celle de la restauration de la nef ; enfin, la sacristie a été construite dans la seconde moitié du xixe siècle, sous le rectorat de M. Jean-Marie Le Coz et sur les plans de M. Joseph Le Coz, architecte à Saint-Brieuc.

Mobilier : Fonts baptismaux à deux cuves.

Statues anciennes : Père éternel en pape, tenant le Christ mort sur ses genoux, sainte Vierge, saint Claude, Piela, saint Evêque, sainte femme.

CHAPELLE DE LOCMARIA-GAUDIN. — Ancienne église tréviale de Plouguernével. L'édifice actuel est de plan rectangulaire avec adjonction d'une grande chapelle au sud du choeur. Des fenestrages du xive siècle, réemployés dans la nef et au pignon de la chapelle, indiquent qu'il existait déjà, au moins au xiv° siècle, un édifice qui fut sans doute endommagé pendant la guerre de Succession du duché. Au début du xve siècle, ainsi que l'indiquaient d'ailleurs les armes en alliances d'Alain de Perrien et de sa femme Tiephaine du Chastel (mariés en 1390), on le retruisit sur plan rectangulaire ; et l'enfeu des hospitaliers qui subsiste à gauche du choeur, les statues de saint Jean et le plat de saint Jean montrent que probablement cet ordre y avait des droits, bien que la supériorité appartint aux seigneurs de Rostrenen. Dans le premier quart du xvie siècle, ainsi que l'indiquaient les armes de Jean Le Sénéchal et de sa femme Marguerite du Pont (I493-I525), fut ajoutée la chapelle sud dont l'enfeu porte les armes de Quenechquivilly, armes qui ont été également ajoutées postérieurement sur l'enfeu des hospitaliers.


40

MEMOIRES

Enfin l'on a accolé au nord, au xixe siècle, une sacristie portant l'inscription : F. F. P. M. LE COZ RECTEUR ET F. LOUIS LATOUCHE FABRIQUE EN 1861.

La tour est particulièrement intéressante avec la voûte à bernes tardive fie son porche décorée de la colombe du SaintEsprit. Klle dale, ainsi que le pignon adjacent, du début du xvnC siècle, el sa ressemblance frappante avec celle de N.-D. de Kcrhir en Plounévez-Quintin indique que ces deux tours sont dues sans nul doute au même architecte.

La flèche qui la surmontait el datait fie 1720 s'est écroulée en 1877. Ln tableau, représentant la chapelle antérieurement à cette destruction, existe au presbytère de Plouguernével.

Mobilier : Sacraire en pierre el piscine du xive siècle. Statues anciennes de la. sainte Vierge, sainte Anne, saint Michel, saint Jean-Baptiste, saint Yves, et plat avec lêle de saint Jean-Baptiste.

CHAPELLE SAINT-ELOY, à Mein-Guen, détruite.

CH\PF.LLE SAINT-VINCENT FERRIER, à Magorek, détruite.

CHAPELLE SMNT-FIACRE, à Pempoul, détruite. Les pierres ont servi à la construction du séminaire fie Plouguernével.

CHAPELLE SAINTE-GENEVIÈVE, à Mineou Restmenguy, détruite.

CHAPELLE N.-D. nu PORJOU, à keroualik-Vras, détruite.

CHAPELLE DE KERJEAN, détruite. Une statue en provenant fut longtemps dans une niche extérieure d'une maison du village.

CHAPELLE DE KENEFUR, détruite. La tradition indique qu'il X" existait un couvent.,

BOQUEHO (T.)

L'église de Boqueho n'était en 1198 qu'une simple chapelle de Plouagal (capella de Bolgadou) ; plus tard prieuré cure de Beauport jusqu'à la Révolution.

EGLISE SAINT-TUGDUAL. — Edifice lambrissé en forme de


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 41

croix latine dont le chevet et les ailes de transept sont à pans coupés. Le 6 février 1708, l'évêque demandait la restauration du choeur, de la sacristie et de la chapelle du Liscoët (aile nord du transept). Le recteur, dom Armand James, fit dresser un plan d'accord avec le seigneur du Liscoët ; mais il désirait une reconstruction totale de l'église. Or la nef était en bon étal, ayant eu ses Iongères relevées en i685 par Louis Robin, maître maçon, sa charpente refaite par Guillaume Le Clerc, maître charpentier, ainsi que son lambris en 1686. Le général de la paroisse fit donc signifier au recteur l'interdiction de loucher à la nef. Il y eut procès pendant lequel les paroissiens firent refaire en 1709 le clocher surmontant la tour, charpente par Jan Maros, couverture par Pierre Quintin, maître couvreur. Le i5 décembre 1714, le nouveau recteur, dom Feger, fil condamner les paroissiens à remettre la nef en parfait état et le sr du Liscoët à reconstruire sa chap'elle prohibitive. Le choeur el l'aile sud du transepl étaient alors en reconstruction ; en 1718 tous les Travaux étaient achevés. L'on a conservé une porte gothique vin xvr ainsi que l'enfeu de la même époque des seigneurs du Liscoët. La sacristie porte la date de 1887.

Il est à remarquer que tandis que dans la région de Quintin l'on trouve habituellement les 4 évangélisfes aux quatre angles du transept, ici il n'y en a que deux : saint Jean et saint Luc.

Mobilier : Le maître-autel et son retable, exécutés en 1744 par Me Eslienne Even, maître sculpteur, a été remplacé par un maître-autel moderne. Statues du début du xvnC siècle : saint Tugdual, sainte Vierge, saint Yves, sainl Sébastien, saint Jean dont l'aigle tient l'encrier dans son bec, saint Luc.

Tableau mauvais représentant un roi implorant la Foi, la Justice et l'Espérance, signé Loyer aîné peintre à Efables et daté de i844.

CHAPELLE N.-D. LE PITIÉ. — Suivant un acte de 1806, elle fut fondée par les seigneurs tle Keraudren. Elle comporte une nef unique, du milieu du xve siècle, à laquelle est accostée du côté de l'évangile une chapelle privative de la fin du xve siècle,


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MEMOIRES

portant en lettres gothiques l'inscription suivante : L'an mill iiii ce iiii xx et vi (i486) (puis armes des Rosmar) fut le boys de céans amené. En 1701 la charpente fut refaite par. Pierre et Yves Le Cocq, mes charpentiers ; puis, en 1709, la tour et la flèche furent reconstruites avec porche voûté.

. Vendue comme bien national pendant la Révolution, la chapelle fut achetée par M. Le Méhauté et rendue à la famille Le Gonidec de Kerhalic. En i885, la fenêtre du chevet, détruite par un ouragan, fut bouchée. La chapelle, dont la couverture esl acluellerrïent (1938) dans un état lamentable, présente une porte latérale et des fenestrages intéressants, et ses murs sont couronnés d'une corniche avec gargouilles qui méritent l'attention et sont appelées dans le voisinage « les paresses de Pitié ».

Mobilier \ Restes de vitraux de facture remarquable restaurés maintes fois, notamment en i683 par le sr de Saint-Luc Maillart et en 1688 par Urbain Geffroy.

Relable, malheureusement abîmé. Il fut terminé en 1688 et N.-D. île Pilié dorée en 1691 par Le Moyne doreur à Saint-Brieuc. En 169/i, les paroissiens commandèrent au sr Rosmar, sculpteur à Quintin, la belle Vierge de l'Annonciation, toujours existante ainsi que l'Ange. On remarque également les statues anciennes de saint Judoce, saint Jacques, saint Eloi, deux saints évêques, et sainte Anne tenant la Vierge, tenant elle-même l'enfant ; l'autel Sainte-Anne date de 1727. Dans le fond de la chapelle, belle tribune avec les 12 apôtres, sans doute ancien jubé du début du xvie siècle.

La fontaine voisine fut reconstruite en i683 par Pierre Tadier.

CHAPELLE SAINT-BLAISE. — Edifice rectangulaire, sans aucun caractère, renfermant quelques restes du xvie siècle. La longère midi et la fenêtre nord sont modernes. Elle renferme les statues anciennes de saint Biaise et et saint Nicodème.

CHAPELLE SAINT-HERVÉ OU SAINT-HOUARNEAU. — Edifice rectangulaire reconstruit en 1715 et restauré en 1758, puis en i835 ainsi que l'indique cette date sur une porte latérale, enfin en 1870. Parmi les statues : saint Hervé.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 43

CHAPELLE SAINT-SÉBASTIEN, à Kerverdé. — Déjà en très mauvais état en l'an XII, détruite.

CHAPELLE SAINT-BRIAC ET SAINT-AMBROISE, à la Boulais. Détruite.

CHAPELLE N.-D. DE LINADEC, détruite vers i834.

CHAPELLE SAINT-JUDE. — Elle tombait en ruines au xvnf siècle, détruite.

CHAPELLE SAINT-YVES, détruite. Elle avait été presqu'entièrement reconstruite en 1758.

CHAPELLE SAINT-SAUVEUR, détruite. CHAPELLE SAINT-QUELLEC, détruite. CHAPELLE SAINT-LAURENT, détruite. CHAPELLE SAINT-JACQUES, rebâtie en Plouagat. A la Villeblanche, « Caerguen », vestiges d'un établissement du Temple.

BOTHOA (Q.)

C'était autrefois une importante cure de l'évêché de Quimper ayant comme trêves Canihuel, Lanrivain, Quérien et Sainte-Tréphine; et, parmi ses recteurs, l'on peut citer le fameux Thomas le Roy (Régis), protégé de la reine Anne et évêque élu de Dol. Bothoa demeura chef-lieu de canton jusqu'en i836 et cure jusqu'en 1861. Ce n'est plus aujourd'hui qu'une succursale de Saint-Nicolas-du-Pélem, ancien hameau de la paroisse, qui l'a supplantée comme chef-lieu de canton et cure.

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine avec adjonction au nord d'une chapelle joignant le transept et communiquant avec la nef par deux arcades. La bénédiction de la première pierre de la tour, exécutée sur les plans de M. Le Guerrannic eut lieu le ier février 1891 ; celie -de la première pierre de l'église, édifiée sur les plans de Me Morvan, le 2 5 août 1898 ; enfin la bénédiction de l'édifice le 7 août 1904.

Près de l'église, ossuaire du xve siècle.


u

MEMOIRES

Parmi les statues modernes : saint Gildas, saint Guillaume, saint Yves.

CHAPELLE SAINT-GILDAS A LOQUELTAS. — Petit édifice rectangulaire, presqu'enfièremenl reconstruit au xixe siècle. Il est dédié à saint Gildas el saint Herbol dont existent des statues modernes.

ORATOIRE DU CHÂTEAU DE BOTCOL, dédié au Sacré-Coeur. Petit édifice rcctanguaire datant de 1880. Il a remplacé une chapelle du xvie siècle dédiée à saint Joseph. Près de l'oratoire, bénitier ancien (xvie) orné des armes des Hamon : d'azur à 3 annclcls d'or.

CHAPELLE SAINT-ANDRÉ, à Goasandré, en ruines. Elle datait du xv 1' siècle el avait été supprimée par décret du 3o mai 1806.

BOUILLIE [LA] (ST-B.)

Ancienne aumônerie de Saint-Jean de Jérusalem mentionnée en 1160. Une nouvelle délimitation entre Plurien et La Bouillie intervint par décret du 28 mai I8I3;

EGLISE SAINT-PIERRE. — Edifice lambrissé en forme de croix latine comprenant un clocher extérieur, Une nef avec des bascôtés de cinq travées, un transept à peine accusé au sud et plus débordant au nord, et un choeur à chevet plat.

Ainsi que l'indique l'inscription suivante sur le pignon ouest, à gauche du clocher : F. P. J. LE FEBVRE EN I832. R. R. M. R. TA.NGUY, l'église fut. reconslruite par J. Lefebvre, à la fois trésorier de la fabrique et bienfaiteur de l'église, et qui en fut l'architecte. Il commença par la partie nord en i832 ; et, le 2.5 mars i834, fut autorisé à faire à ses frais un bas côté sud semblable à celui du nord ; et à édifier, s'il le voulait, une chapelle faisant pendant à celle du nord mais un peu plus petite à cause du passage du cimetière. N'ayant pas pris les précautions désirables en démolissant le pilier voisin de la croisée du transept, il entraîna la ruine dé celle croisée et la chute du cam-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 45

panile qui la surmontait. Jacques Le Febvre entreprit de reconstruire le transept et d'édifier le clocher au bas de l'église, mais mourut en i835. La fabrique, reconnaissante au bienfaiteur de l'église, résolut de ne pas imposer l'achèvement de la reconstruction.à ses héritiers, et fit dresser un plan et devis du clocher par Etienne Adam, conducteur des Ponts et Chaussées à Lamballe, devis approuvé le 7 février I84I. L'exécution de la tour, confiée à Fromonl, entrepreneur, fut achevée en i844Le choeur el la sacristie datent de 1810.

CHAPELLE SAINT-LAURENT. — Edifice de plan rectangulaire reconstruit au xx° siècle. Il a remplacé un du xvi" qui renfermait une cheminée.

CHAPELLE NOTRE-DAME, détruite. L'emplacement en fut vendu le 12 juin i838.

CHAPELLE AUX COMTES, détruite. Elle subsistait encore à la fin du XVIII" siècle.

CHAPELLE SAINT-GILLES, détruite en i835. CHAPELLE SAINT-GEORGES, détruite. Elle subsistait encore à la fin du XVIII 0 siècle.

BOURBRIÀC (T.)

Ainsi que l'a démontré Largillière, avant Bourbriac existait une paroisse primitive dont le territoire englobait sans doute ceux actuels fie Bourbriac, Coadoul el Saint-Adrien.

EGLISE SAINT-BRIAC. — L'édifice actuel, classé le 11 octobre 1907. est l'un des plus intéressants des Côtes-du-Nord malgré son manque d'homogénéité. Au cours des siècles, il a subi en effet bien des mutilations, ayant été notamment très endommagé lors de la guerre de Succession du duché ainsi qu'il résulte d'une bulle d'indulgences de Grégoire XI datée du 11 mars 1372, puis au milieu du xvme siècle, époque où la nef fut complètement détruite par un incendie.

Il présente en plan la forme d'une croix latine avec nef de


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MEMOIRES

cinq travées flanquée de bas côtés, un transept à ailes accentuées et un choeur à chevet droit. Sous le choeur, subsiste une crypte rectangulaire divisée en trois parties. La partie centrale est voûtée d'arêtes, voûte retombant sur des piliers disparates ; elle paraît remonter à la fin du xie siècle. Au nord se trouve une petite chapelle, dite autrefois chapelle Saint-Laurent et remaniée au début du xvie siècle. Elle est éclairée par une fenêtre à remplage de cette dernière époque et renferme un enfeu décoré des armes de Conan du-Gouezlin et-de-sa femme Barbe-du Pont de Vaugaillard, vivants encore au début du xvie siècle ; on y accède par un large escalier. Au sud, est une autre chapelle, remaniée également au début du xvie siècle, mais éclairée par une fenêtre à remplage du xive. Elle communique avec l'église par un escalier dénommé « an dro izelan » (le tour le plus bas).

Le carré du transept date de la fin du xue siècle et a conservé ses belles arcatures en plein cintre, à double rouleau reposant sur des piliers décorés simplement d'un abaque chanfreiné. Il est voûté, et au-dessus s'élevait une tour, dite tour neuve, flans laquelle le 24 février 1745 l'on monta une cloche nommée Catherine Yves.

Le choeur et les ailes du transept datent des premières années du xvie siècle, à l'exception d'une petite partie de la longère est tle l'aile nord qui remonte au xur 9, ainsi que l'indique son beau fenestrage, et à la démolition de laquelle Guillaume du Gouezlin s'opposa en i5i6. Le choeur a été restauré en 1799, flate inscrite sur l'un des piliers sud, près de la sacristie. Les ailes du transept sont accentuées, el peut-être faut-il voir là une influence de l'abbaye Sainl-Melaine qui y possédait des droits suivant actes de 1158 et 1170.

La nef et les bas côtés, qui dataient du xvie siècle et dont la charpente et la couverture avaient été refaites respectivement en 175/1 cl 1760, ont été reconstruits après leur écroulement dû à incendie en 1765. Les plans nouveaux, dressés le 26 mai 1769 par l'ingénieur Anfray, furent approuvés le 3 août 1771 et les travaux adjugés le 24 septembre suivant à Saliou, entrepreneur.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 47

On a fort heureusement conservé le porche nord du début du xvie siècle.

Mais, le morceau capital de l'église est la partie inférieure de sa tour, qui est l'un des premiers monuments de la Renaissance en Bretagne. Elle porte en effet l'inscription suivante en caractères gothiques : « En l'an mil V ce x x x V (i535) le xe jour de juign fut commencée ceste tour p. G. COZIC mettre de l'ouvrage d'icel. A. Diridolo. »

En i55g, maître Yves Cozic avait succédé à Guillaume comme architecte de l'église de Bourbriac et était appelé à Morlaix en consultation pour la tour de Saint-Mathieu. C'est également à Bourbriac que trois ans plus tard, en i562, les Morlaisiens vinrent chercher un maître d'oeuvre pour leur tour, Guillaume Crehif, qui exigea i5 sols par jour et une paire de culottes comme don de joyeuse entrée.

Les comptes de 1596-96, les premiers qui nous aient été conservés, montrent que la tour était terminée, mais non les arcs adjacents de la nef auxquels on travaillait alors, picoteurs sous la direction de Guille Diridolo et de Pierre Guillou. L'église avait servi de corps de garde pendant la Ligue et les écussons étaient gâtés et noircis par la fumée et le feu, suivant un procèsverbal du 29 juillet 1604.

En i6o3, Jean Jégou faisait les portes ; enfin, si en 1620 Cogniec, picoteur, travaillait encore aidé de Bertrand Duédal qui lui trempait ses marteaux, l'on touchait à la fin des travaux ; et, en cette dernière année, l'on fit le pupitre, la chaire à prêcher et les murs du cimetière.

Qu'arriva-t-il à la tour, nous ne le savons ; mais en 1727 l'on dût passer marché pour son rétablissement avec un architecte de Rostrenen, Jacques Le Flohic, qui toucha cette année la somme de 289 livres et se fixa à Bourbriac où il épousa le 2 septembre 1728 Catherine Poullaouer, fille de François, notaire.

Quelques années plus tard, le 27 décembre 1741, marché fut passé avec Jean Le Coatantiec, architecte de Bothoa, pour refaire la boiserie, les fenêtres et la toiture de la tour. Le mar-


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MEMOIRES

ché fut conclu moyennant 800 livres et terminé en septembre 17/12.

En 1S20, la partie sud-ouest menaçait ruines, aussi le conseil municipal implorait-il, en 182/1, de la munificence royale fie Louis XVIII les secours nécessaires à sa restauration. En 1826 il vola un impôt exceptionnel «le 20 centimes par franc sur les impôts fonciers. Les travaux furent exécutés par 1. BOTOHE, entrepreneur à Guingamp, sur les plans de Le Cor, ingénieur à Saint-Brieuc, travaux au cours desquels l'on eut à déplorer la mort du président de la fabrique, Henri Le Guézennee, cl d'un manoeuvre, Yves Le Maout.

Une longue inscription sur la façade rappelle ces travaux. La tour fut alors couronnée d'une flèche octogone en ardoises qui fut enlevée par un ouragan dans la nuit du 7 au 8 janvier 1867. On construisit à sa place la belle flèche en pierres dont les plans, datés de 1867, sont signés de M. Guépin auquel la tradition associe la collaboration de M. l'abbé Daniel, recteur de Mûr. La première pierre en fut posée le 7 mars 1869 et sa construction effectuée par l'entrepreneur spécialiste J. Bellec.

Le porche nord a été restauré conformément au plan primitif au début du xxe siècle et orné de portes modernes intéressantes portant l'inscription : « TRECHVIER BOURBRIAC igo3 ».

Mobilier ; Sarcophage gallo-romain, dit de Saint-Briac (classé) ; Tombeau en marbre de saint Briac du début du xvi" siècle et reconstruit en 1765 (classé) ; Buste reliquaire de saint Briac restauré en i6o3 par Me Pierre Marchant de Guingamp ; belle croix de procession réparée en 1727 par René Legendre, orfèvre ; statues anciennes de sainte Anne, saint Joseph, N.-D. de Grâces et saint Jean-Bapliste ; parmi les statues modernes : saint Tugdual et saint Yves.

Autel du xvne siècle dans le croisillon nord ; maître-autel dû au ciseau de Le Goff ; chaire datant de 1847 et exécutée par Pascal, sculpteur à Guingamp, qui sculpta également les confessionnaux, l'ancien maître-autel, aujourd'hui à SaintHouarncau, la statue de saint Briac dans la crypte, le baldaquin surmontant le tombeau tlu saint, l'ancien dôme des fonts et


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l'autel du Sacré-Coeur. Il eut pour collaborateur François Le Guilcher, menuisier à Bourbriac.

CHAPELLE DE PALMPINOT, à Crec'hkant, sous le vocable de N.-D. de la Merci. — Petit édifice rectangulaire du xve siècle, actuellement (1938) en très mauvais état. Une partie, dont on voit l'emplacement, fut détruite en l'an XII par le sieur André, notaire à Guingamp. Près de la chapelle, fontaine du xvic siècle avec une belle statue en granit de N.-D. de Pitié dans une niche ornée de putti et coquille.

Mobilier : Porte-cierge en fer forgé du xve siècle ; statue moderne de saint Yves.

CHAPELLE DU PÉMTY, mentionnée dans la Vie légendaire de saint Briac. — Edifice rectangulaire dont le chevet el la porte ouest sont de la fin du xiv" siècle. Le pignon ouest à été refait et toute la chapelle restaurée en 1823.

CHAPELLE SAINT-HOUARNEAU, de plan rectangulaire, avec chapelle latérale au milieu de la longère sud. En 1808, elle était en étal complet de délabrement et le conseil municipal demandait à disposer de ses matériaux. Elle fut reconstruite en 1828 comme l'indique l'inscription « REBÂTI AN 1828 » et présente encore des restes du début du xvie siècle. Les voussures profondes tle ses fenêtres et ses sculptures soignées montrent que c'était probablement là l'une des oeuvres de l'atelier qui construisit, entre autres, les églises de Kerperl, Magoar, Lanrivain et la chapelle de Lannegan.

CHAPELLE DU DANOUET. — Edifie de plan rectangulaire avec chapelle latérale au nord du choeur. Le chevet est éclairé par un beau fenestrâge du xive siècle identique à celui de la chapelle du Resludo en Saint-Péver. L'une des fenêtres, avec ses meneaux fleurdelysés, date du début du xvie siècle ainsi que la porte ; le clocheton est moderne. A l'intérieur, beau balustre du xvue siècle.

CHAPELLE SAINT-SÉBASTIEN, entre le Lojou et Rerliviou. — Petit édifice rectangulaire portant la date de 1869 et reconstruit


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à l'emplacement d'une chapelle ancienne mentionnée au xvnc siècle.

CHAPELLE SAINT-JUDE, alias Saint-Judec. — Edifice de plan rectangulaire reconstruit en 1824 et actuellement désaffecté.

CHAPELLE SAINT-LAURENT DU HELLOCH, disparue. — On y voyait les armes de messirc Riou de Kerenor, sr du Cozquer, marié en 1,392 à Estiennetle du Helloch, fille et seule héritière de messirc Geffroy du Helloch et d'Adelice de Bossant.

CHAPELLE SAINT-BRIAC DE BODFO. — Mentionnée dans la Vie légendaire fie saint Briac, elle a été détruite au x.ixe siècle.

BOURSEUL (ST-M.)

EGLISE SAINT-NICODÈME. — Edifice en forme de croix latine. Construit sur les plans dressés par M. Cocheril, entrepreneur à Dinan, cl visés par M. Ramard, la première pierre en fut posée en mars i848 et il fut terminé en moins de deux ans. On y a incoropré les deux porches romans de la fin du xne de l'ancienne église dont la reconstruction avait été reconnue indispensable en 18/17 par M. Aubry, architecte à Dinan. En i855, l'on construisit la sacristie et fit quelques transformations.

Sur le placîlre, croix du xvie ornée sur le socle du symbole des évangélistes comme à Jugon, Broons, Landébia, etc.

CHAPELLE DE BEAUBOIS. — Edifice de plan rectangulaire avec clocher au sud-ouest, reconstruit en 1890 et bénit le 16 septembre de cette dernière année.

CHAPELLE SAINTE-MARIE DE LA BOUETARDAYE. — Chapelle fort ancienne qui fut endommagée pendant la guerre de Succession ainsi que l'indique une bulle d'indulgences d'octobre i3g3. L'édifice actuel, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, est une jolie construction du xvne siècle, en partie ruinée et désaffectée.

CHAPELLE N.-D. DE L'HOSTELLERIE au Boisbilly. — Petit édi-


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fice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés du xvue siècle, mentionné déjà dans un aveu du 23 janvier 1676. Elle renferme les tombes de la Maison de Saulcy.

CHAPELLE SAINT-LAURENT (dite Saint-Laurent sur la carte de Cassini et Saint-Bolland sur la carte d'E.-M.), réduite en 1821 à l'état de masure et disparue.

CHAPELLE SAINT-MALO, tombant en ruines au xvme siècle, disparue.

CHAPELLE BERNIER, mentionnée au xvme siècle à l'entrée de l'avenue, détruite au xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-MÉEN. — Edifice en forme de croix latine avec chevet à pans coupés, xvme siècle. Statue de saint Méen.

BRËIIAND (ST-B.)

L'église de Bréhand fut donnée à l'abbé Raoul et aux moines de Saint-Melaine vers n32.

EGLISE NOTRE-DAME. — Edifice en forme de croix latine comprenant un clocher extérieur, une nef avec bas côtés de quatre travées, un transept el un choeur cantonné de 2 chapelles ouvrant à la fois sur le choeur et le transept. Les plans sont dûs à M. Maignan, architecte à Saint-Brieuc. La première pierre fut bénite le 23 octobre 1887 et la bénédiction de l'église célébrée le 16 mars 1890.

Mobilier moderne, maître-autel de Le Merrer.

CHAPELLE SAINT-MALO, SOUS l'invocation de saint Malo et saint Maurice, martyrs. — L'édifice actuel, de plan rectangulaire, date en partie du xvi° siècle et fut érigé en chapelle de secours le 23 août i8o4- Une sacristie y fut ajoutée en i85i ; puis il fut presqu'entièrement reconstruit en 1872-73. Cette dernière date est inscrite à son chevet. Peintures représentant saint Malo et saint Maurice, à cheval.


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MEMOIRES

CHAPELLE DE LA SAINTE-TRINITÉ, près du parc de Launay. — Déjà mentionnée en I3OI, elle a été détruite au xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-BLAISE, détruite.

BRËHAT (D.)

L'église avait été donnée à la fin du xie siècle à l'abbaye de Léhon par Trihan fils d'Eudon, dit Pontius et seigneur de Châtelaudren ; puis, à la fin du xue siècle, à l'abbaye de SaintRion ; enfin, au début du xine siècle, à celle de Beauport dont elle demeura prieuré-cure jusqu'en 1789.

EGLISE NOTRE-DAME, autrefois sous le patronage de saint Samson. — L'édifice actuel, en forme de croix latine avec chevet plat el clocher mur du type Lannionais, comprend une nef avec bas côtés au nord de 4 travées et au sud de 2 travées (2 étant occupées par le porche), un transept et un choeur.

La première pierre fut posée en i65i, ainsi que le rappelle l'inscription suivante gravée sur l'un des piliers : D : F : LE

BAILLIF A POSÉ LA PREMIÈRE PIERE EN CETE CHAPELLE l65l.

Sur le linteau de la porte intérieure de la sacristie on relève la date de 1677 ; sur le porche celle de 1700 ; enfin sur la porte près du baptistère celle de 1783.

Le clocher, dont la partie basse est mitoyenne du presbytère, construit en i658, a eu sa partie haute refaite au xvme siècle ainsi que l'indique l'inscription : R. LE ROY. RP CORNTC LE BILLEH 1 ABRIQUEURS. (Dom Le Roy fut recteur de 1760 à 1773.)

Au xixc siècle, l'église a subi de grosses réparations en 1823, puis en 1874 sous la direction de M. Lageat ; enfin elle a été complètement restaurée en 1895.

Mobilier : Maître-autel en tuffeau et en marbre datant du XVII° et dû, sans nul cloute, à un atelier Lavallois ; aigle de lutrin du xvmc siècle, confessionnal du xvm° siècle ; tableau de N.-D. de la Merci daté de 1716 ; statues anciennes de la Sainte Vierge, saint Samson, saint Maudez, saint Rion (xvne), saint Yves, saint Jean, et moderne de saint Budoc.


REPERTOIRE DES EGLISES ET CHAPELLES

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CHAPELLE SAINT-MICHEL. — Petit édifice rectangulaire avec les pans du chevet abattus. Il date de la seconde moitié du xixe et a remplacé un édifice forl ancien. Il renferme des statues anciennes de saint Michel el saint Boch.

CHAPELLE N.-D. DE KERANROUX. — Edifice rectangulaire avec chevet à pans coupés, reconstruit au xixe siècle sous l'épiscopat de Mgr David ainsi que l'indiquent les armes de ce prélat. Dans les vitraux modernes : saint Maudez.

CHAPELLE SAINT-SAMSON, détruite.

CHAPELLE SALNT-GUÉNOLÉ, dans l'île Beniguet. — Mentionnée dès ii98 dans la confirmation fies biens de l'abbaye de Sainl-Rion par Innocent III, aujourd'hui détruite.

CHAPELLE SAINT-MAUDEZ, détruite.

CHAPELLE SAINT-RION, détruite. En 1181, le village de SaintRiom était dit : Villa de sancto Rihen.

CHAPELLE SAINT-SIMON ET SALNT-JUDE, dans l'île Lavret. — Edifice du xvne siècle aujourd'hui détruit. Des vestiges de ruines en marquent l'emplacement.

MONASTÈRE DE SAINT-BUDOC. — Selon la tradition, dans l'île Lavret. De la Borderie en a retrouvé des traces el publié le plan. (Histoire de Bretagne, T. I.)

COUVENT DE L'ILE-VERTE. — Un couvent des frères mineurs de l'Observance fut fondé à l'Ile-Verte en i434 et y subsistait encore en 1790. Lors de l'inventaire, dressé le 20 mai de cette dernière année, il est indiqué une chapelle au sud du couvent et une seconde, dédiée à la Sainte Vierge, hors les murs de la clôture. A l'extrémité de l'île se dressait un calvaire. Le couvent avait une bibliothèque d'un millier de volumes ; sa sacristie renfermait 22 ornements complets, 2 chapes, 3 calices d'argent avec leurs patènes, un soleil, un ' encensoir avec navette en cuivre.

Il ne reste plus rien actuellement.


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BRELEVENEZ (T.)

En Français « Montjoie », Brélevenez fut sans doute une possession de cet ordre hospitalier éphémère.

EGLISE DE LA SAINT-TRINITÉ,. — Elle prit quelques temps le vocable de N.-D. des Neiges.

L'édifice, de plan complexe, comporte une nef lambrissée avec bas côtés voûtés sur arcs ogives de six travées plus celle du clocher encastré. Au nord, au droit dçs cinquième et sixième travées, s'ouvre la chapelle des fonts. La nef est suivie d'une travée, différente en élévation des précédentes, dont la. partie basse est percée, tant au nord qu'au midi de deux arcades communiquant avec deux grandes chapelles en ailes. Enfin le choeur, dont le lambris prolonge celui de la nef et de la travée précédente, comporte une travée droite double, identique à cette dernière, et un rond-point de sept arcades. Il est entouré d'une carole voûtée sur arcs ogives sur laquelle s'ouvrent trois grandes chapelles.

Sous le choeur existe une crypte, qui est la partie la plus ancienne de l'église. Elle paraît remonter au xne siècle, mais a été très restaurée à plusieurs reprises et notamment au xvin* siècle. Le choeur date des dernières années du xne ou même des premières années du xme étant donné ses arcs brisés et les crochets qui apparaissent sur les corbeilles des chapiteaux. Les deux chapelles en ailes sont de plans et d'âges différents : celle du midi, du xme siècle, celle du nord, du xive siècle. La nef, qui comporte certains éléments du début du xme siècle, tels que le porche latéral et les remplages des fenêtres, paraît avoir été refaite en grande partie à la fin du xive et dans les premières années du xve siècle. C'est à cette époque que les bas côtés furent voûtés ainsi que l'indiquent les armes en alliance de Rolland de Coetmen et de sa première femme Jeanne de Penhoet. D'ailleurs, en i3g4, le duc se plaignait de ce que le connétable de Clisson avait fait fortifier l'église quand il l'avait eue en gages, et la sentence arbitrale rendue par le duc de Bourgogne,


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le 24 janvier i3g5, stipulait, entre autres, que l'église serait remise en état. C'est de cette époque qu'il convient donc de dater ces travaux ; enfin le clocher fut élevé au début du xve siècle.

En élévation, chaque travée de la nef comprend une grande arcade formée d'un arc brisé à double rouleau reposant sur des colonnes à chapiteau circulaire de caractère normand. Du côté de la nef, ces chapiteaux servent en outre de supports à des demicolonnes, qui viennent raidir la partie correspondante des murs. Au-dessus des grandes arcades court un cordon, qui vient couper perpendiculairement les colonnes précédentes el séparer les grandes arcades des fenêtres hautes, aujourd'hui obscures depuis que les bas côtés furent voûtés et sans doute exhaussés.

Dans la travée correspondante aux ailes et dans la première du choeur les arcades jumelées sont sensiblement moins hautes que celles de la nef et sont séparées, également par un cordon, de deux fenêtres hautes.

A l'extérieur, le chevet, en tailles de granit, est renforcé de contreforts colonnes supportant une corniche à modillons. De distance en distance, ces colonnes sont remplacées par des pilastres rectangulaires et peu saillants, dont les angles extérieurs sont arrondis par des colonnettes engagées. Ce chevet est percé de fenêtres très étroites et très largement ébrasées.

Le porche latéral, contemporain du choeur, est en tailles de granit ainsi que le clocher, le reste de la construction étant au contraire en moellons de schiste.

Mobilier : Beau maître-autel avec retable en tuffeau et marbre commandé en 1660 par Claude de Lannion au maître lavallois Olivier Martinet ; retable de la chapelle Saint-Loup (aile nord), en bois sculpté, donné par Gilles Le Borgne, seigneur du Goasven, en i63o ; retable de la chapelle des tisserands (aile sud), donné par les texiers de Crec'h Tanet au xvne siècle, et renfermant deux panneaux de l'Adoration des mages et de la Présentation au Temple paraissant plus anciens (xvie siècle) ; chaire du XVIII" siècle ; lutrin du xvine siècle ; tribune et buffet d'orgues de


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MEMOIRES

Le Mener. Dans la crypte, sépulchre du début du xvme siècle paraissant dû à l'atelier Guérin ; autel latéral du Mont Carmel en pierre blanche el marbre, du début du xvne siècle et peut-être dû au même atelier ; bénitier du xme formé d'une ancienne mesure à blé portant l'inscription : H(a)e(c) mesura bladi nunquam pcrihira ; statues anciennes de la sainte Trinité, de saint Gilles et de sainl Loup déjà mentionnées en 1628, fie saint Yves, de saint Louis et du Crucifix entre la Sainte Vierge et saint Jean.

CHAPELLE SAINT-PIERRE DU RUSQUET. — Suivant la tradition, elle occupe l'emplacement de l'ancienne église paroissiale. Edifice en forme de croix latine avec nef très allongée et chevet polygonal. La porte de l'aile sud, ainsi que le chevet, portent la date de 1728. '

Mobilier : Bénitier fait avec les débris d'un calvaire du xvie siècle et décoré du Christ montrant ses plaies et de sainte Véronique. Statues du xvmc siècle de saint Pierre, saint Paul, sainte Vierge, saint Isidore, sainte Barbe, saint Jean Caliby.

CHAPELLE SAI.NT-ROCH. — Edifice de plan rectangulaire fondé au début du xvie siècle par les seigneurs du Cruguil et déjà mentionné en i52i. Il a élé classé le 3 novembre 1930.

En dehors de statues anciennes, il renferme une remarquable clôture fie choeur du début de la Renaissance avec personnages en costumes Louis XII et François Ier.

' Les sablières sculptées représentent des scènes de chasse, les extrémités fies en traits sont engueulés.

CHAPELLE DOMESTIQUE AU CHÂTEAU DE LA VILLENEUVE-CRESOLLLES, disparue.

Parmi les villages : Saint-IIugeon et parmi les lieux dits : le ruisseau de Sainl-Maudet.

BRELIDY (T.)

EGLISE SAINT-COLUMBAN. — L'édifice actuel comprend une nef avec bas côtés de cinq travées précédée d'un clocher extérieur, pas de transept et un choeur. Exécuté par M. Le Mat sur


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les plans de M. Le Guerrannic, la bénédiction de sa première pierre eut lieu le 29 juillet 1884. Dans le mur du chevet l'on a conservé une belle pierre du xve siècle armoriée des armes des Rostrenen, seigneurs de Brélidy, dans laquelle on retrouve la facture des sculptures de Runan.

Mobilier : Statue ancienne de saint Columban et moderne de saint Yves.

CHAPELLE SAINT-PABU, au village de Kerbiguel. — Elle est dédiée à saint Tugdual et dépendait autrefois de Portz-an-Parc. Edifice rectangulaire du xvie siècle, restauré au xixe siècle, sans doute en même temps que le calvaire du placitre qui porte la date de I84I.

, Il renferme les statues anciennes de saint Tugdual, saint Jean-Baptiste, saint Fiacre, saint Laurent, sainte Philomène, deux statues de la sainte Vierge, et celle de saint Antoine, ermite, complètement vermoulue.

CHAPELLE DU SACRÉ-COEUR, sur la motte de l'ancien château de Brélidy. Petit édifice rectangulaire datant de 1878 et actuellement (1936) très lézardé. Dans la cour du manoir voisin, chapelle désaffectée et transformée en bâtiment de décharge.

Parmi les statues modernes : saint Jorand.

BRINGOLO (T.)

Ancienne trêve de Goudelin.

EGLISE NOTRE-DAME. — Edifice en forme de croix latine comprenant une nef de 7 travées avec bas côtés formant deux ailes au droit des deux dernières travées, et un choeur. Il présente des restes du xve siècle, fut restauré en 1620, puis modifié en i664. Le clocher fut reconstruit au xvme siècle ainsi que l'indique d'ailleurs l'inscription : HIEROME POULOUIN FABRIQUE L'AN 1727. Enfin l'église subit une reconstruction presque complète au xixe siècle. Menaçant ruines et son état étant des plus dangereux, un devis des réparalions fut dressé par l'ingénieur


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MEMOIRES

en chef du département en 1821 et l'évêque adressait une demande de secours au ministre des cultes le 28 septembre de cette dernière année ; mais il ne semble pas que de gros travaux aient été alors exécutés. L'état empirant, ceux-ci furent exécutés en 1889-90 par M. Bellec, entrepreneur, sur plans de M. Maignan en utilisant les matériaux anciens. Le clocher notamment et le porche ancien ont été conservés. Sur le porche armes en alliances des Taillard et du Perrier et à l'extérieur de l'édifice cadran solaire daté de 1624 et portant le nom de IAN MORICE. La bénédiction eut lieu le i5 juin 1890.

Mobilier : Maître-autel avec retable de 1682. Sur le tabernacle saint Melar avec une main coupée et saint Isidore ; aigle de lutrin du xvne siècle, fonts baptismaux à deux bassins ; statues anciennes de la sainte Vierge, saint Joseph, saint Hubert, saint Roch, saint Yves, saint Nicolas, sainte Barbe ; moderne de saint Jufle ; cloche portant la date de i63g, l'inscription « "LE LOUARN M A FAITE » et un renard, armes parlantes de ce fondeur.

CHAPELLE SAINT-MELAR. — Edifice rectangulaire de la fin du xve siècle, remanié à plusieurs reprises. Le saint est invoqué pour la guérison des vaches.

Statues anciennes du xvie siècle : 2 saintes Vierges, saint Melar avec une- main coupée, saint Fiacre, saint Hervé, saint Yves, saint Roch, sainte Appoline entre ses bourreaux, saint Antoine ermite semblable à celui de la chapelle Saint-Antoine de Tressignaux et à celui de Saint-Pabu en Tréguidel, saint Louis en pèlerin portant un grand chapeau comme saint Jacques, mais sans coquille, et une couronne d'épines au bras, saint Sébastien, saint François d'Assise.

CHAPELLE SAINT-BARNABE, détruite.

CHAPELLE DE LA GRANDVILLE, détruite. Un champ porte le nom de « champ de la chapelle ».

BROONS (ST-M.)

EGLISE SAINT-PIERRE. — Edifice en forme de croix latine


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 59

comportant une nef avec bas côtés de quatre travées, un transept et un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant également sur le transept. A l'exception du clocher, il a été construit par M. Eveillard, de Lamballe, sur plans de M. Carcain. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 2 juin 1895, après adjudication des travaux le 19 mars précédent ; celle de l'église le 20 novembre 1898. On a employé dans la construction des colonnes en marbre provenant de Boquen. La bénédiction du clocher, construit sur les plans de M. Le Breton, a été faite le 11 aoûl ig35.

CHAPELLE DE LA MADELEINE, dans le cimetière. — Edifice de plan rectangulaire dont la fondation est attribuée par la tradition à Jeanne Malemains, mère de Duguesclin, mais sans preuves. Il fut endommagé pendant la guerre de Succession et le pape accorda le 3o mars i3gi une bulle d'indulgences en faveur de cette chapelle où affluait une grande quantité de pèlerins.. Elle fut presqu'entièrement reconstruite au xvne siècle et bénite le 22 juillet i6g7, il subsiste cependant une fenêtre du xive siècle.

CHAPELLE N.-D. DES NOES DE LESLIEN, de plan rectangulaire. — Elle fut fondée en i454 par Bertrand Millon, sr de la Villemorel, en l'honneur de la sainte Vierge, de saint Sébastien et saint Julien martyrs, et de saint Bernardin confesseur. Le 22 décembre i45g, le fondateur obtint licence d'avoir des fonts baptismaux el de célébrer secrètement, même en temps d'interdit général. En même temps il fit confirmer l'union de cette chapelle avec la chapellenie Saint-Mathurin fondée en l'église de Broons par ses ancêtres. En i5i6, la chapelle était, comme de nos jours, dédiée à saint Laurent. Elle fut achetée sous la Révolution par Pierre Huguet et Perrine Régnier et restaurée en 1886.

CHAPELLE DES FILLES DE SAINTE-MARIE DE BROONS. — En forme de croix latine, elle comprend une nef de 4 travées dont une avec tribune, un transept cantonné de quatre chapelles et un choeur comprenant une travée droite et une circulaire ; stvle roman. La bénédiction de l'édifice, construit sur les plans


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de M. Morvan, architecte à Saint-Brieuc, par M. Eveillard, entrepreneur à Lamballe, eut lieu le i" avril 1894.

Mobilier moderne de E. Le Goff, sculpteur à Saint-Brieuc,. chemin de croix et statues de Le Merle, vitraux de Laigneau.

CHAPELLE DE CAMBEL, détruite au xixe siècle. On y voyait l'inscription suivante : ETIENNE HENRY M'A FAIT FAIRE EN 1622. La petite cloche est maintenant à l'école libre.

CHAPELLE DU BOIS PASSEMALET, détruite.

CHAPELLE DE L'HERMITAGE, détruite.

CHAPELLE SAINT-MALO-DES-BOIS, détruite. La métairie de Sainl-Malo-des-Bois était une dépendance de l'abbaye de Paimpont.

Paimpont.

BRUSVILY (ST-M.)

La paroisse de Brusvily dépendait avant la Révolution de l'évèché de Saint-Malo. L'église avait été donnée à l'abbaye de Léon au milieu du xne siècle par Jehan, évêque de Saint-Malo.

EGLISE SAINT-MALO. — Elle présente en plan la forme d'une croix latine avec clocher encastré au bas de la nef et formant de part et d'autre deux chapelles. L'édifice actuel, qui en remplace un du xve siècle renfermant encore des vestiges du xr\ a été construit sur les plans de M. Meslay, architecte, par M. Constant Miniel, entrepreneur. L'adjudication des travaux eut lieu le 11 février 1867 et ils étaient presque achevés en octobre 1868. La consécration de l'église fut faite le 21 septembre i873.

Dans les vitraux modernes : saint Malo.

CHAPELLE DU VAL KERHARO, près de l'étang du Val, détruite. Elle était en ruines dès 1806 ; on y voyait en 1752 les statues de saint Fiacre et de saint Julien.

CHAPELLE SAINT-YVES, détruite dès longtemps.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 61

CHAPELLE DE LA ROCHE-HES-VAUX, dédiée à saint Hubert et maintenant désaffectée.

CHAPELLE DU CREUX, détruite.

CHAPELLE DOMESTIQUE DU QUENGO, détruite.

BUHULIEN (r.)

EGLISE SAINTE-MARGUERITE. — Elle est en forme tle croix latine el lambrissée. Les plans dûs à M. Alain Lageal, architecte à Lannion, furent approuvés le i5 octobre i83g et la première pierre posée le 21 avril 18/10. Elle porte l'inscription : « J'ai été mise ici sous l'invocation fie sainte Marguerite el de saint François de Sales. F. L. J. Rogon de Carcaradec, maire."— J. B. Le Gac, adjoint. — P. M. D. Lavissière, recteur. — Mathias Groin de la Romagère, évêque. L'an i84o. » L'on a conservé de l'ancien édifice, qui menaçait ruines, une fenêtre du xive, le porche, deux arcades el une porte de la Vin du xve siècle. Le lambris a été exécuté par Hervé Gouézou, me charpentier de Trébeurden. L'église n'était pas encore terminée en i845. La sacristie fut incendiée en janvier 1900 el les meubles et ornements anciens alors détruits.

Mobilier : Autel du xvn" siècle restauré par Ph. Le Mener. Statues anciennes : sainte Vierge» sainte Marguerite, saint François de Sales, saint Yves, saint Marc, saint Sébastien, saint Roch.

CHAPELLE SAINT-YVES, au château fie Keryvon à Sainl-Elivet. ■— Petit édifice de plan rectangulaire datant de 1880. Il renferme un tableau ancien représentant sainl Louis, de bonne facture, mais non signé ; statues modernes de saint Yves et sainl Patrick.

CHAPELLE SAINT-MARC, détruite. — Elle datait de la fin du xme siècle avec transept ajouté au xvn" siècle el avait été vendue en l'an VI.

BULAT-PESTIVIEN (Q.)

EGLISE NOTRE-DAME. — Ancienne chapelle très fréquentée


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MEMOIRES

des pèlerins, elle a été érigée en église paroissiale le 25 messidor an XII. L'édifice actuel, qui dans ses parties les plus anciennes remonte au xive siècle, a été reconstruit au xve siècle (il était en reconstruction en i/|63 suivant le rentier de Louannec) el agrandi au xvie siècle. De celle dernière époque datent la partie basse de la nef accostée au nord d'un bas côté de trois travées el flanquée au sud de la secrétairerie, le porche midi et la tour. Celle-ci, l'une des plus belles de Bretagne, porte l'inscription suivante : « En l'an i53o, vingt-neuvième jour de février, fut commencée ceste tour par F (Fouquet) Jehannou, mestre de l'esvre et Guillaume Cozic procureur fabrique ». Le Ier mars i836, elle fut frappée par la foudre qui détruisit aussi les vitraux anciens de l'église ; et, le 25 mars suivant, la tempête emporta le dôme. Ce dôme fut remplacé par une flèche due aux plans du recteur, l'abbé Daniel, et construite par le spécialiste J. Bellec du 2.5 mai au 3o novembre i865. Elle fut bénite le 26 mai 1867.

La secrétairerie porte l'inscription : « Le troisième jour d'aoust i552 fut commencée ceste segretererie par Fouquet Jehannou, mestre de l'esvre et Guillaume Cozic et Guillaume Daniel fabriques. » Sur l'ossuaire : « may l'an mil VcIX fut corn... » Le porche sud avec les statues des 12 apôtres en pierres est remarquable quoique d'une ornementation moins sobre que la secrétairerie.

La partie haute de l'église comprend une nef à chevet plat, avec bas côtés de cinq travées. Les piliers et arcades des deux dernières, formant le choeur, datent du xive siècle, et les trois autres du xv° siècle. Dans le chevet, du xve siècle, une fenêtre fut percée au nord en 17.59 par les soins de Joseph Labat, me maçon el consorts.

L'église a été restaurée complètement à partir de 1842 par les soins du recteur, M. Gilles le Rudulier, et de son frère et successeur Guillaume. La charpente a été entre autres refaite de 184f> à i848 ; et, en i85o, le porche a été restauré par Jacques Auffrel, maître maçon à Plouisy.

Mobilier : Du très riche mobilier de N.-D. de Bulat, ne sub-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 63

sistent plus que quelques pièces : Une table d'offrandes en pierres portant l'inscription : L'AN I583 FUT FAICTE CESTE TABLE

PAR P. LE MOUINE Me OUVRIER, P. LUCAS ET F. KERONEN FABRIQUES

LORS. (Classée).

2° Un retable d'Yves Corlay, père, représentant l'Apparition du Sacré-Coeur à la bienheureuse Marguerite Marie. Il avait été commandé à l'artiste en 1701 ainsi qu'un second retable, aujourd'hui disparu. Ces deux retables, livrés en 1703 et 1704, furent payés 800 livres et étoffés par Me Pierre Jégado. (Classé.)

3° Vierge en argent exécutée en 1747 par Jean-Baptiste Buchet, orfèvre à Rennes, moyennant 5gi lixrres. Elle fut inaugurée par de grandes fêtes les i4, i5 et 16 septembre 1747 et cachée pendant la Révolution par Dom Jean Touboulic (classée).

4° Petite clochette en bronze de 8 centimètres de diamètre et de 7 centimètres de haut non compris la poignée de 5 centimètres. Elle porte la date de i553. Le bord supérieur porte l'inscription : « Sit nomen Domini bcnedictum. » Au-dessus, branchages d'arbustes fleuris avec animaux : lapin, singe, cigogne, pélican et personnage jouant de la lyre. Poignée droite à 3 pans décorée d'amour nus adossés. (Classée.)

5° Balustrade en fer forgé du milieu du xvme siècle, oeuvre de François Le Foricher de Morlaix.

6° Deux tableaux du XVIII 0 siècle : L'Assomption el la Salutation angélique dûs au peintre L. Bahic.

Le reste du mobilier est moderne. Le maître-autel en granit date de 1867. L'ancien avec son retable avait élé commandé en mars 17.58 au sculpteur Rolland Escossé et avait coûté 5.000 livres.

Il ne reste plus aucune des statues anciennes existantes avant la Révolution. C'était celles de saint Corentin el de saint Louis, exécutées en i6g6 par Marc Le Cleuziat, sculpteur, celles de . sainte Anne, saint Roch, saint Sébaslien, saint Yves entre le riche et le pauvre, saint Nicolas sculpté en 1700 par Pierre Le Cleuziat moyennant 18 livres el étoffées par le sieur Le Moal ; saint Michel et saint Herbot étoffées en 1710 par le sr Dagorn,


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MEMOIRES

enfin la stalue de la sainte Vierge du portail, exécutée en 1748 et étoffée par L. Bahic.

La verrière du chevet, d'exécution assez faible, est due à Hawkc, de Dinan, et fut exécutée en i852 ; les médaillons de sainl-Brieuc, saint Guillaume, saint Corentin et saint Yves, dûs à Laigneau datent de i885. Statue moderne du Bienheureux Charles de Blois.

EGLISE SAINT-BLAISE, ancienne église paroissiale de Pestivien. — Edifice en forme de croix latine avec clocher mur. En 1671, elle menaçait ruines, à l'exception de l'aile nord du transept. Le 3o juin fie cette dernière année, le procès-verbal de l'état de l'église et le devis des réparations à faire fut dressé par Yves Le Bârron, maçon, Charles Moullec, charpentier, de Duault, et Robert Le May, couvreur, de St-Brieuc. La chapelle de N.-D. de Pitié, aile midi du transept, et les pignons furent alors entièrement refaits. Y l'exception des ailes et de la plus grande partie du pignon ouest, l'église a été entièrement reconstruite en 1775 par François el Yves Calvé, maçons, et la bénédiction en fut faite le 19 mai 1776. Elle porte l'inscription : REBÂTIE PAR F. ET Y.

CALVÉ. CIL PEZRON RT ET Y. LE BARS F. 1775.

Dix-sept ans plus lard, le recteur, Charles Pezron, fut arrêté à Pestivien en décembre 1792 et conduit à Guingamp dans l'ancien couvent des Carmélites transformé en prison. Il y mourut le 17 novembre 1793.

Mobilier : Statues du xvme siècle de saint Biaise, saint Pierre, sainte Anne, saint Nicodème, sainte Barbe et Pieta ; beau ballustre circulaire du xvine. Le retable a été transporté dans la chapelle du Bestmeur à Pommerit-le-Vicomte.

Sur le placitre, calvaire du xvie siècle dont les personnages rappellent comme facture ceux du calvaire de Lanrivain.

CHAPELLE SAINTE-ANNE RADENEC. — Edifice en forme de croix latine avec clocher-mur. Il porte l'inscription suivante : PERRON R.T.R. DE PESTIVIEN 1770 et sur le mur de l'enclos :

CIL LEBRUN FAB.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 65

Il renferme deux statues du XVIII 6 siècle de sainte Anne et saint Joseph.

CHAPELLE SAINT-JOSEPH. — Petit édifice rectangulaire du xvie siècle renfermant les statues anciennes de la sainte Vierge et de saint Joseph.

CHAPELLE SAINT-TUGDUAL DU BOTILLO, détruite. Elle possédait une roue à clochettes.

CALANHEL (Q.)

Ancienne trêve de Plusquellec.

EGLISE SAINT-VINCENT FERRIER. — Elle était jadis sous le patronage de saint Calanhel ainsi que le montre une quittance de 1623 du peintre Jean Marchant. Il reçu' en effet io3 livres et 12 sous t. pour avoir peint la croix et les images à l'entrée du cimetière et aussi l'image de Monsieur saint Calanhel, patron de l'église.

L'édifice actuel, de plan rectangulaire, comprend une nef avec bas côtés de six travées, plus celle formée par le clocher, celui-ci encastré avec tribune. De style xme siècle, il a été construit sur les plans de M. Le Guerrannic par M. Morvan, entrepreneur au Vieux-Marché. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 8 septembre 1891.

Parmi les statues modernes : saint Yves.

CHAPELLE SAINT-MAUR. — Edifice en forme de croix latine datant du xvme siècle. Sur le pignon ouest, on lit l'inscription en partie en écriture anglaise : MT A. FLOYD Recteur — Y. LE CAM curé 1778.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, de saint Maur, de saint Nicolas (second patron), d'un saint évêque (statue très fine) et Crucifix. Meuble à dîme.

CHAPELLE SAINT-YVES. —. En forme de croix latine, elle est en ruines. Elle avait été fondée le 11 juillet 1626 par Yves Le Bervet et Marie Huon, sa femme, près de leur manoir de Ker-


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MEMOIRES

gadou. Le 18 juin i63o, ils demandaient à l'évêque de Cornouailles qu'elle serve d'église tréviale et proposaient une fondation de 90 livres tournois de rentes pour l'entretien d'un chapelain. En ruines dès 1806, la fabrique demandait le 12 avril de cette dernière année à disposer des matériaux pour réparer l'église.

CHAPELLE SAINT-GRÉGOIRE. — Jadis fréquentée par les fiévreux, elle est détruite. La statue ancienne du saint a été transportée dans l'église.

Parmi les xdllages : Tressaint.

CALLAC (Q.)

Ancienne trêve de Bolmel où n'existait qu'une petite chapelle dédiée à sainte Catherine, déjà mentionnée en i38g dans une bulle d'indulgences et démolie au XLX° siècle, Callac a remplacé Botniel comme cure et commune (chef-lieu de canton).

EGLISE SAINT-LAURENT. — Eu forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de 5 travées el clocher semi encastré avec tribune, un transept et un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant également sur le transept. Construite par M. Tbareau, entrepreneur, sur plans de M. Angier, sa première pierre fut bénite le 8 septembre 1875 et les travaux achevés le 9 décembre 1877. Elle a été consacrée le 28 juillet 1892.

Mobilier : Lutrin xvme siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge, de saint Joseph et de saint Yves. Celte dernière, du xvu°, représente le saint avec des moustaches.

CHAPELLE SAINTE-BARBE. — Edifice rectangulaire du début du xvie siècle.

Mobilier : Curcifix ancien et statues anciennes de la sainte Vierge el de sainte Marguerite.

CHAPELLE SAINT-PIERRE DE L'ISLE. — Edifice rectangulaire du début du xvi° siècle dont la porte latérale est en anse de panier ; le clocher-mur est plus récent.


- RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 67

Mobilier : Sablière du xvie siècle, poutre de gloire avec Crucifix, statues anciennes de la sainte Vierge et de saint Pierre. A l'intérieur, fût de croix avec saint Pierre portant une clef et son bréviaire dans un sac pendu à son bras suivant la représentation classique de saint Yves. A l'extérieur, buste de saint Pierre tenant une clef avec l'inscription en letttres gothiques : « S. Petro, ora pro me. »

CHAPELLE SAINTE-TRÉPHINE. — Edifice rectangulaire de la fin du xve avec pignon ouest plus récent. Elle renferme des restes de sablière avec scènes de chasse.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, de sainte Tréphine dite Stivina, de saint Tremeur et de saint Nicolas.

EGLISE DE BOTMEL, en ruines. — Cette église, dont les restes sont importants, avait été reconstruite en majeure partie aux xvne et xvme siècles. L'abside fut édifiée en 1628, la tour en i633-34 par Louis Le Goaziou, picoteur de pierres à Callac. deux des chapelles donnant sur la longère nord en i644 après expertise par Le Gonidec et Jehan Calvez, maîtres picoteurs, enfin le transept en 1734 sur plans du sieur Duchemin, architecte. Elle servit à la fabrication du salpêtre pendant la Révolution. Très grande, elle comprenait une nef avec des bas côtés de 9 travées et clocher-mur, un transept et un choeur.

CALORGUEN (ST-M.)

Cette paroisse, dite en 1187 Carorguen, était un prieuré-cure de Léhon.

EGLISE SAINT-HUBERT. — En forme de croix latine. Elle a été presqu'enlièrement rebâtie en i843 sur plans de M. Thomas, entrepreneur. L'on a conservé de l'ancien édifice datant de i584 l'ancien portail ainsi qu'une porte datée de 1788.

Mobilier : Statues du xvme siècle de saint Hubert, saint Maurice el de sainte Anne.

CHAPELLE DE LA GIRAUDAIS, détruite. Vendue comme bien


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MEMOIRES

national le 16 mars i7g2, elle était de plan rectangulaire et mesurait 5i pieds sur 23.

CHAPELLE DE LANGEVINAIS, détruite.

CAMBOUT [LE] (ST.-B.)

Ancienne chapelle tréviale de Plumieux, Sainte-Anne du Camboul a été érigée en succursale au spirituel par ordonnance de Mgr Martial du 17 décembre 1860, approuvée par décret impérial du 20 décembre 1862. Elle a été érigée en commune le i3 janvier 1866.

EGLISE SAINTE-ANNE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef sans bas côtés de trois travées précédée d'un clocher extérieur avec tribune, un transept et un choeur comprenanl une travée droite et un chevet polygonal.

La première pierre de l'édifice actuel, dû aux plans de M. Morvan, a été bénite le 3i juillet 1887 et la première messe célébrée dans la sacristie, faute de maître-autel, le Ier janvier 1889. La tour, dont le plan fut approuvé le 10 septembre 1892, fut achevée au printemps de i8g3 el le mobilier et le pavage exécutés de i8g4 à i8g6.

Mobilier : Slalues anciennes de saint Joseph et saint JeanBaplislc.

CAMLEZ (T.)

EGLISE SAINT-TRÉMEUR. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées, plus celle du clocher encastré avec tribune, un transept et un choeur.

Construite par M. Marzin, entrepreneur au Vieux-Marché, sur plans de M. Le Guerrannic, sa première pierre fut bénite le 20 juillet 1891, après adjudication des travaux le 10 février, et sa bénédiction faite le 18 décembre 1892.

Mobilier : Slalues anciennes (xvuic) de saint Trémeur, de la


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 69

Sainte Vierge, de saint Joseph, sairile Marguerite et de saint JeanBaptiste ; statue moderne de saint Yves ; autels, fonts et confessionnaux du xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-NICOLAS. — Mentionnée fort anciennement. L'édifice actuel, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et petite sacristie au nord, fut construit en 1824 par Yves Guillou, maître maçon. Tombant en ruines, il a été restauré en 1922 et bénit le 26 mars 1922. Statues anciennes de saint Nicolas et de la Sainte Vierge.

ORATOIRE SAINT-JOSEPH. — Petit oratoire rectangulaire moderne à l'école.

CHAPELLE SAINT-HOUARDON, à Kerhuel, détruite. — Deux champs appelés parco chapel et une fontaine indique son emplacement.

CANIHUEL (Q.)

Ancienne trêve de Bothoa érigée en succursale le ier frimaire an XII.

EGLISE NOTRE-DAME. — Le patron primitif était saint Joevin ou Jouva. Mgr Le Mée, doutant de l'authenticité des reliques, les fit soustraire à la vénération publique.

Edifice en forme de croix comprenant une nef avec bas côtés de cinq travées, avec chapelles au nord et au sud, un double transept et un chevet plat. Le 22 avril i3g3, le pape donnait une bulle d'indulgences pour cette chapelle qui avait besoin de réparations ; quelques portions du bas de la nef et du clocher datent encore du xive siècle. Elle fut reconstruite presque entièrement à la fin du xve siècle, ainsi qu'il est indiqué sur l'une des sablières : <( Lan de grâce mil iiii c 1 x x iiii (147/i), estoit reclé de céans M. J. de la Roche, Yvon Le Pennée en estoit le fabrique : q(uand) cesl oupyre cy fist loupvrier nome Le Loergan Ollivier. » Cet Olivier Le Loergan, originaire du Merzer, fut, comme l'on sait, en i48o, l'auteur du beau jubé de Saint-Fiacre du Faouët et annobli par le duc.


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MEMOIRES

L'église de Canihuel fui brûlée en i;5g5 et restaurée en i5g8,' ainsi (pie l'indique une autre inscription :

CHEST ÉGLIS FUT BRÛLÉ i5g5 PAR LARME DE MONSIEUR LE MARÉCHAL DAUMON : i5g8 FUT FAIT LE MARCHÉ DE FAIRE LES BOIES DE

CEST ÉGL : ET FUT FAIT PAR HENRI CALVÉ CHARPENTIER ET MESSIRE RO(LAND) LE NEINDRE DU VILLAGE DE CARIEN QUI FUT CURÉ DE CEST

PAROI(SS)ES i5gg.

Le nom de ce Rolland Le Neindre figure également sur la porte ancienne en bois de la chapelle d'Avaugour en Sainl-Péver, porte datée de 1576.

La flèche de Canihuel, en charpente, ayant été abîmée par les tempêtes de février et mars 1837, on décida de la remplacer par une flèche en pierres, après avoir démoli la tour sur une hauteur de deux mèlres et l'avoir exhaussée ensuite de sept mètres. Les travaux, dont les plans dressés par M. Bontemps avaient été approuvés le 12 mai 1837, furent adjugés à Etienne Guillet, de Corlay, qui résilia son marché, la démolition ayant montré que la tour était presque entièrement à reconstruire, ce qui fut exécuté en i83g.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Trinité, de la sainte Vierge, de saint Joseph, de saint Joachim, de saint Jean l'évangéliste, de sainte Anne avec la Vierge et l'Enfant, semblable à celle de Trémargat, enfin groupe du Baptême de Notre-Seigneur ; aigle fie lutrin ; débris de verrières du xvie siècle ; fonts du xvie siècle.

CHAPELLE DE LA SAINTE TRINITÉ, dite aussi de Saint-Drumé (un saint Druman existe en Saint-Gonnery). — Chapelle de plan rectangulaire datant des dernières années du xv° siècle. La tradition attribue sa fondation à Guillaume Le Lay, abbé de Daoulas, décédé en i5o2, qui avait également fait bâtir à Daoulas une chapelle en l'honneur de la Sainte Trinité.

Mobilier : Retable du xvne siècle provenant de la collégiale de Quintin ; statues anciennes de la Sainte Trinité et de la Sainte Vierge.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 71

Près fie la chapelle, fontaine avec statue de la Sainte Trinité, réduite au Père éternel et couverte de bonnets d'enfants.

CHAPELLE DOMESTIQUE DU BOIS BERTHELOT. — Edifice de plan rectangulaire reconstruit au xxe siècle au N. E. du château. 11 était primitivement près de la pièce d'eau.

CHAPELLE SAINT-ANNE à Keranno, en ruines.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, près Limoxhen, en ruines.

CHAPELLE SAINT-PIERRE, au Restober, disparue. La fontaine subsiste.

CHAPELLE SAINT-GILDAS, au Pellinec, disparue. CHAPELLE DE KERGUEN, en haut du bois, détruite. ORATOIRE DE GLAZAN. — Oratoire à l'intérieur du château, bénit le 6 septembre 1871.

Parmi les villages : Le Manaty.

CAOUENNEC (T.)

Ancienne trêve de Cavau, aujourd'hui en Lanvézéac.

EGLISE NOTRE-DAME. — Edifice comprenant une nef avec bas côtés de sept travées, précédée d'un clocher-mur du type Lannionnais, pas de transept et un choeur polygonal peu accentué. Les fenêtres du chevet sont surmontées de gables, mais les noues ne se rejoignent pas sur la ligne de faîtage. A l'exception de la tour, dont la base porte la date de 1760, cette église à été construite, sur les plans de M. Courcoux, en i865, date inscrite sur la sacristie. Dans la nuit du 10 au 11 février 1881, le clocher fut détruit par un cyclone et relevé aussitôt.

Mobilier : Maître-autel sculpté et peint du xvuc siècle, classé le ier mai 1911. Il est décoré de statues multiples : sainte Vierge, saint Jean, anges, vertus théologales ; chaire et lutrin xvue siècle.

Statues anciennes de sainte Anne, saint Joachim, saint Joseph, saint Jean-Baptiste, Piela et saint Yves.


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MEMOIRES

EGLISE SAINT-EZÉCHIEL DE LANVÉZÉAC. — Lanvézéac, ancienne paroisse de l'évêché de Tréguier, a été réunie à Caouennec le 28 messidor an XIII. L'église est en forme de croix latine avec porche sud surmonté d'une trésorerie et date des xvie et xvm" siècles. Au chevet, inscription : F. P. Y. COZ Rr 1753.

Mobilier : Dans l'aile nord du transept, angelot du xvi" siècle en pierre, tenant un écusson ; stalles modernes avec panneaux anciens représentant les douze apôtres et provenant sans doute, d'un jubé ; statues anciennes : Christ en robe, sainte Vierge, saint Samson, saint Yves, saint Ezéchiel, saint Stéphan, sainte Madeleine, saint Jean-Baptiste, saint Sébastien, sainte Barbe.

CHAPELLE DE COATELOURY. — Détruite au xxe siècle. Elle renfermait fies reliques de saint Saturnin, actuellement conservées dans l'église paroissiale.

CARNOËT (o.)

C'était autrefois l'une des prébendes du chapitre de Quimper créées au début du xiue siècle par l'évêque Rainaud.

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL. — En forme de croix latine elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées, précédée d'un clocher extérieur, un transept et un choeur. De style MU' siècle, elle a été édifiée par M. Michel Menez, entrepreneur, sur les plans de M. Le Guerrannic. La première pierre a été bénite le 18 novembre 1888 et l'église le i5 septembre 1889.

Mobilier : Mobilier moderne (i8g4-igoo) de M. Toularc'hoat, sculpteur à Landerneau. Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Pierre en pape, saint Etienne, saint Efflam, saint JeanBaptiste, sainte Barbe, saint Michel et moderne de saint Yves. Dans les vitraux modernes : saint Corenlin et saint Gildas.

CHAPELLE SAINT-GILDAS. — C'est l'ancienne chapelle du château. Elle comprend une nef avec Las côtéc nord de cinq travées et un clocher-mur, un transit el un choeur. A l'exception du clocher, qui porte la dale de 1707 et l'inscription : NOEL MAR-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 73

CHOU, Rr DE CARNOËT, MAURICE TANGUY FABRIQUE, cet édifice date

des premières années du xvr siècle. Son abside polygonale à trois pans avec fenêtres surmontées de grands gables et à noues multiples montre que sa construction est due à l'atelier de Philippe Beaumanoir. On îylève sur les murs de nombreuses marques de tacherons.

Mobilier ; Retable du maître-autel du xviB siècle ; dans l'aile nord, tribune faite avec les panneaux d'un ancien jubé du xvie siècle représentant les douze apôtres, la rencontre de saint Gildas el de saint Cado el une scène de mariage (classé) ; reliquaire de saint Gildas avec l'inscription : DONÉ PAR M"'" GILLE STEPAN, 1732 ; tombeau ancien en pierre avec place pour la tête, Oit tombeau de saint Gildas ; cage pour les poules données au pardon ; poutre de gloire portant, outre le Christ entre la sainte Vierge et saint Jeart, un ange en bragoubraz ; statues anciennes do saint Gildas en évêque, saint Cado, Sainte Trinité, s.ùnt Fiacre, saint Nicodème ; autre statue de saint Gildas avec un chien et un porc. Saint Gildas est invoqué pour îes maux ck der.ts et les morsures de chiens enragés. Autrefois, v u-rière du xvie siècle représentant, la vie de saint Gildas, aujourd'hui détruite.

CHAPELLE SAINT-CORENTIN. — C'était une ancienne églist tréviale de Carnoët. Edifice avec légers appendices, en forme de T, clocher-mur. Il date du xve siècle et a été restauré on ig3o.

Mobilier : Statues anciennes : sainte Vierge tentât l'Enfant et écrasant le serpent sous forme d'une sirène (début du xvie siècle), Sainte Trinité, saint Corentin, sainte Catherine, saint Sébatiien, saint Nicodème ; panneaux de salles (xvi° siècle) : \doraiïon des Mages, la fuite en Egypte, la Visitation.

Près de la chapelle, restes u'un très beau calvaire Renaissance détruit par les patriotes de Carhaix, en 1794.

CHAPEL.'.E SAINT-CADO. — Edifice rectangulaire du XVIII 6 siècle.

Mobilier : Slalues du XVIII 6 siècle de saint Cado, sainl Gildas, saint Etienne, saint Yves, saint Nicodème, sainte Vierge.


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MEMOIRES

CHAPELLE NOTRE-DAME DU PÉNITY. — Edifice rectangulaire du début du xvie siècle.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Yves, saint Nicodème.

CHAPELLE SAINT-EFFLAM, au village de Lestern, détruite.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, au village de Loc-Mikel, détruite.

CHAPELLE SAINT-CONOGAN, au village de Gollod ar Rivier, détruite.

CHAPELLE DE CROASPÉROU, détruite.

CHAPELLE NOTRE-DAME, au village de Locmaria, détruite.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE KÉRAUTEM, convertie en étable. — Edifice rectangulaire sans style, paraissant remonter au xvie siècle.

Mentionnons enfin, entre Hibridou el Le Guermeur, Parc ar Chapel et Placen ar Chapel.

CAULNES (ST-M.)

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL. — Elle comprend une nef avec adjonction au nord d'un collatéral de deux travées et précédée d'une tour extérieure ; puis, prolongeant la nef, choeur avec bas côtés de deux travées.

A l'exception de la tour, datée de 1769 et construite par des ouvriers locaux payés directement par le recteur, messire Louis Clostcaux, l'édifice remonte en grande partie au xve siècle, mais *>. élé remanié à diverses époques et notamment à la fin du xvne siècle et au xixc. Sur la longère sud, on relève en effet l'inscription : M. A. GROHAN ET M. I. LANGLOIS TRÉSORIE,. 1686. F. P. v. BIGNON. Pendant la Révolution, l'église servit de magasin à four: rages ; puis, au xixe siècle, de 1870 à 1880, on exhaussa à hauteur du choeur la partie basse de la chapelle de la sainte Vierge (au nord tlu choeur), refit le lambris et la couverture. Lors de la construction de la tour, on a réemployé l'ancien portail ouest du xv" siècle.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 75

Mobilier : Autels du xvme siècle ; cadran solaire daté de 1676 ; statues anciennes en chêne de saint Pierre et saint Paul (au presbytère), de saint Pierre en pierre à l'extérieur de l'église, de sainte Anne, saint Joseph, saint Jean-Baptiste et saint Antoine, ermite, à l'intérieur.

Gloire moderne dans le fond de l'église, faite en 18/16 par Barème d'Ancenis ; vitraux de Laigneau, de 1886.

CHAPELLE DE LA PLESSE, dédiée à saint Julien, détruite. — En 1790, elle menaçait déjà ruines et fut vendue le 6 août 1793. De plan rectangulaire, elle mesurait 2 5 pieds sur 20.

CHAPELLE SAINT-MAUR, détruite. — Elle avait été vendue le 5 septembre 1812.

CHAPELLE DE LANGANOU, détruite.

CHAPELLE DE LANGOURON, détruite. — De plan rectangulaire, elle mesurait 33 pieds sur 20 et fut vendue le 29 juin 1794. Parmi les villages : Le Minihy, la Maladrerie.

CAUREL (Q.)

Paroisse dite de Keraurelle dans un acte du jeudi après la Sainte Trinité i2g4, et trêve de Saint-Mayeux en i3g3.

EGLISE NOTRE-DAME, déjà sous ce vocable en 1245. — Elle est en forme de croix latine avec chapelle des fonts sur la longère nord, face au porche sud.

Endommagée pendant la guerre de Succession du duché, le pape donna une bulle d'indulgences en sa faveur, datée du 22 avril i3g3. L'édifice actuel, qui présente des restes de la fin du xve siècle (porche), a été presque entièrement reconstruit au xvme siècle. Sur le pignon nord du transept, on lit en effet l'inscription suivante : 1748 — i. h. s. — 1907, dates de sa construction et de sa restauration, et sur la tour : M™ GEORGELIN, RECTEUR, MISSIRE IEHAN MENGUY, CURÉ, IEAN PLANCHAR, FABRIC 1788,


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MEMOIRES

et plus bas, sur l'enduit, l'inscription moderne : LE PRÉ, RECTEUR, T 9 3 4 -

Sur la chapelle des fonts et sur la porte en bois du porche se lit deux fois la date de 1849. .

Mobilier : Statues anciennes de saint Pol de Léon et sainte Anne, cl moderne de saint Yxes.

CHAPELLE SAINT-GOULVEN. — En forme de croix, elle porte sur le pignon ouest l'inscription : A. S. GOULVEN 1680.

Mobilier : Chaire ancienne avec l'inscription : F. P. M. P.

RADENE EN LAN l624 ET P. L. ESTOIT D. I. LE MAUTE D. I. GUÉGAN

CURÉS CÉAN ; statues anciennes de saint Goulven, saint Pol de Léon, saint Bernard, saint Benoît, saint Cornély, saint Maurice. Parmi les villages : La Trinité.

CAVAN (T.)

EGLISE SAINT-CHÉRON, encore à la fin du xvne siècle sous le vocable fie saint Cavan. — Elle comprend une nef avec double bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher encastré, et un choeur. Elle date de plusieurs époques. Les parties les plus anciennes, quatre grandes arcades sud, remontent au xive siècle, les autres datent du xve siècle. De multiples inscriptions gothiques indiquent les noms des fabriques qui firent exécuter lés piliers : O. Perennès, Bouhic, I. Dore, Rollant Keradun, D. Collas, gouverneur. Sur la porte de la sacristie, du xve siècle, inscription : N. Adam a fait fère ceste chapelle. Le chevet, à pans coupés, date du xvne siècle et porte l'inscription : D. ET V. M. CH.

BEURET. R. 167g P. P. L.

Sur la tour, du xvme siècle : LE BONNIEC, RECTEUR, 1744. Elle fut construite par François Lageat et Charles Le Gallic et servit de modèle à la tour de Paimpol édifiée en 1760 par les mêmes maître-d'oeuvres. Le clocher fut endommagé, le 3 décembre 1785. par un coup de tonnerre qui endommagea la tour, les vitraux et les boiseries. .


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 77

En igo5, l'édifice a été considérablement agrandi par la construction du double bas côté de la nef englobant l'ancien transept.

Mobilier : Le retable du maître-aulel, le tabernacle et les statues sont l'oeuvre des bons sculpteurs quimpérois : Jean et Pierre Le Déan. Commande leur en fut passée le ier décembre 1675, par Messire Charles Beuret, recteur de Cavan de 1670 à i6g3, qui avait été longlemps l'aumônier et le secrétaire de Mgr Balthazar Grangier, Le marché stipulait expressément la figure de saint Cavan, patron de la paroisse, portant le chef en la main droite et une palme en la main gauche.

Statues du xvne siècle de saint Chéron (substitué à saint Cavan), sainte Vierge, saint Yves, saint Jean Baptiste, saint Denis, sainte Marguerite.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES ANGES. — Petit édifice rectangulaire datant du début du xvie siècle et de construction très soignée avec corniche extérieure du côté sud.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge (2), de saint Loup et de saint Cado.

CHAPELLE SAINT-HERBOT. — Petit édifice rectangulaire, en ruines et désaffecté, portant la date de 1808.

CHAPELLE SAINT-LAURENT, détruite au xixe siècle. ■— Construite sur caves, elle dépendait de Runaudren.

CHAPELLE SAINT-CADO du xvie siècle, détruite au xixe.

CHAPELLE SAINT-TREMËUR, en ruines. — Edifice rectangulaire de la première moitié du xvne siècle, ainsi que l'indiquent d'ailleurs, au-dessus de la porte occidentale, les armes en alliance des Bigot et des Fleuriot.

CHAPELLE SAINT-MÉMOIRE, détruite.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE PITIÉ, détruite.

La statistique de l'an X mentionne les chapelles de Frinec et de Saint-Sauveur, peut-être non distinctes des précédentes. Parmi les villages : Keranmanach.


78 MÉMOIRES

CHAPELLE BLANCHE LA (ST-M.)

En i5oo, la Chapelle Blanche n'était qu'un hameau de SaintJouan-dc l'Isle, avec un modeste oratoire ; mais, le pont de l'Isle sur le ruisseau de Saint-Lunaire n'existant pas alors, les communications avec la paroisse étaient parfois difficiles ; aussi, après plusieurs pétitions des tréviens, la chapelle fut-elle érigée en succursale, en 1677. A la Révolution, elle fut à nouveau réunie à Saint-Jouan ; mais, dès thermidor an XI, les habitants demandaient leur autonomie paroissiale ; et le 3 messidor an XII, un rapport, dans ce but, était dressé par Gilles Revault, expert. Elle devint à nouveau succursale à la suite d'une pétition des habitants, du 24 juillet 1821. Le culte de saint Lunaire y fut dès longtemps très en honneur. En 168g, le pape Innocent XI accorda, par bref, une indulgence plénière à tous les fidèles venant prier dévotement devant la statue du saint.

EGLISE NOTRE-DAME. — Elle est en forme de croix latine précédée d'un clocher extérieur avec tribune. Elle a été construite en 1891 par MM. Chevalier et Roussin, de Dinan, qui en furent les architectes et entrepreneurs, et la bénédiction en eut lieu le i3 novembre i8g2.

Mobilier : Autel saint Lunaire, exécuté en 1753 par le sr Menez, menuisier, et autel de la Sainte Vierge, exécuté en 1762 par Joseph Durot, menuisier, qui fit aussi la chaire.

Statues anciennes de sainte Barbe, de bonne facture et datant du xvie siècle, el de sainte Marguerite (xvme siècle) ; modernes de saint Lunaire et de saint Yves.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE LA SAUDRAIS, détruite. — Elle était encore desservie au xvnie siècle et appartenait alors à une famille Gaultier, portant pour armes : d'argent à trois fleurs de lys d'azur surmontées en chef de trois losanges de même.

CHAPELLE NEUVE LA (T.)

Ancienne trêve de Plougonver érigée en paroisse en 1860. EGLISE NOTRE-DAME DE PITIÉ. — En forme de croix, elle com-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 79

prend une nef avec bas côtés de trois travées avec clocher-mur, un transept à ailes arrondies et un choeur. Le soubassement du choeur forme une crypte trèflée garnie de meurtrières d'où part un long souterrain.

Suivant l'ancien cahier de paroisse, dont malheureusement seuls de courts extraits ont été transcrits dans l'actuel, la Chapelle Neuve aurait été entreprise par les Kermeno, au xvi siècle, mais non terminée. Elle fut restaurée de i8gi à i8g3 et achevée alors par la construction des ailes du transept et du bas côté sud. Les travaux furent exécutés par M. Menez, sur plans de M. Le Guerrannic. Le clocher fut reconstruit quelques années plus tard.

Mobilier : Autel de Notre-Dame de Pitié exécuté par Ph. Le Merer avec des panneaux du xvie siècle retrouvés dans la crypte et dans les combles et. décoré d'une belle Pieta ; piscine Renaissance ; statues anciennes de saint Pierre, saint Nicolas, saint Julien, saint Nicodème, saint Evêque et saint Mamert, moderne de saint .Yves.

CHAPELLE SAINT-JULIEN, entre Treusvern et Guinaman, détruite au xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-NICODÈME, près Tournemine, détruite. Elle existait encore à la fin du xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-MAMERT, détruite. Parmi les villages : Lanzéo, Lanbruc.

CHATELAUDREN (T.)

EGLISE SAINT-MAGLOIRE. — Elle comprend une nef avec bas côtés de trois travées, plus celle du clocher encastré, un double transept et un choeur.

Prieuré fondé au xie siècle pour l'abbaye de Lehon et érigé en paroisse en n5i. L'édifice actuel, construit par des ouvriers de la ville, sous la direction du recteur, fut commencé en 1711. On travaillait encore à la nef en 1716, année en laquelle elle fut

8.


80

MEMOIRES

vitrée par le s" Callac, maître vitrier, el le dôme de la tour ne fut exécuté qu'en 172.5 par Lucas Mordeles, charpentier, Sébastien cl Marc Guérin, couvreurs.

Les travaux d'embellissement durèrent de 1717 à 1732. Sur la façade se lit la simple inscription : AEDIFICAVI DOMUM NOMINI

DNI BEI ISRAËL.

Mobilier : Retable du maître-autel dû à Yves Corlay, sculpteur. Le marché lui en fut passé le 8 janvier 1730 ; il lui fut payé 1269 livres.

Nombreuses slalues anciennes du xvme siècle, dont plusieurs dues à Corlay : saint Magloire en archevêque, sainte Vierge, saint Mandez, saint Julien en chevalier empanaché, sainte Anne, saint Yves, saint Pierre, saint Jacques.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU TERTRE. — Elle comprend une nef unique, flammée au midi d'un bas côté de sept travées. Celui-ci s'élargit au droit des trois dernières travées (choeur), de façon à former une chapelle privative dont le chevet est à l'alignement de celui de la nef principale. Une petite chapelle est accolée à la longère nord et une sacristie au chevet.

Cette chapelle, fondée par les comtes de Goelo, devint, au xvi'' siècle, prieuré de saint Melaine.

L'édifice actuel, dont le chevet paraît des dernières années du xiii 1' siècle ou des premières du xive, fut presque entièrement reconstruit dans les dernières années du xive ou premières du xve siècle inef) et modifié d'abord à la fin du xve siècle (choeur et porche latéral) ; puis au xvic siècle (clocher vers i56o) ; en 170.3 (longère sud et chapelle Sainte-Marguerite) ; en 1740 (haut du clocher) ; en 1767-58 (sacristie) ; enfin, au xixe siècle (chapelle latérale de la longère nord).

Mobilier : Il est fort riche. La voûte du choeur et de la chapelle Sainte-Marguerite ont leurs lambris décorés de peintures <pii constituent l'un des plus beaux ensembles du xve siècle subsistant actuellement en France. Les peintures du choeur sont consacrées à l'Ancien et au Nouveau Testament,


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 81

celles de la chapelle Sainte-Marguerite à la vie de cette sainte et à celle de saint Fiacre (classé, liste de 1862) ;

20 Maître-autel. L'antependium est orné de sept panneaux en albâtre de la fin du xye siècle et de l'atelier anglais de Nottingham. Ces panneaux représentent de gauche à droite : saint Michel, l'Annonciation, l'Adoration de la sainte Vierge par la donatrice et sa fille, la Résurrection, l'Assomption de la sainte Vierge avec, à ses pieds, saint Thomas à genoux, le Couronnement de la sainte Vierge, saint Christophe. Jusqu'au milieu du xix° siècle, ces panneaux étaient dans la sacristie de Saint-Magloire. Quant au retable, avec ses gradins finement sculptés et son tabernacle à pavillon, c'est l'un des plus beaux des Côtes-du-Nord. Gaultier du Mottay ayant mentionné la signature de Charles de la Haye, nous avions admis cette assertion d'autant plus volontiers que les comptes de la fabrique mentionnent, en i58g, la commande du retable à ce sculpteur. Cependant, au cours d'un examen plus attentif, non seulement nous n'avons pas retrouvé cette signature, mais certains détails décoratifs nous ont paru plus tardifs et du milieu du xvne siècle. L'on peut donc se demander si ce retable n'est pas celui de l'ancien maître-autel de Saint-Magloire, relégué dans la sacristie comme les panneaux d'albâtre, et transporté à Notre-Dame au milieu du xixe siècle. Cet ancien retable, dû au bon sculpteur trégorois Le Bonniec, avait été commandé en i65o (classé) ;

3° Ancien autel en granit du xvie siècle, provenant des Recollets et transporté à Notre-Dame après la fermeture du couvent (classé) ;

4° Retable de l'autel du Rosaire commandé en 1673 (classé) ;

5° Chaire à prêcher xvie siècle (classé).

6° Vierge d'albâtre du xvie siècle, classée le i3 avril ig38 ;

70 Ancienne crédence du début du xvie siècle avec panneaux anciens représentant saint Laurent et sainte Barbe (classé) ;

8° Fauteuil xvue siècle avec armes écartelées de Bretagne et de France ;

g° Aigle de lutrin, daté de 1847, mais de bonne facture.


82

MEMOIRES

CHAPELLE SAINT-JULIEN. — Fort ancienne. Détruite une première fois à la fin du xvi' siècle, ses pierres servirent, en 1693, à la réparation de Notre-Dame du Tertre. Relevée dans la suite, il n'en reste plus traces.

CHAPELLE SAINT-VINCENT FERRIER. — Elle datait du xve siècle. Encore mentionnée en 1790, elle fut alors vendue et transformée en une maison d'habitation démolie en i8g5.

CHAPELLE DE RTJNVERET. —r Ancienne chapelle domestique qui servit de chapelle aux Recollets à partir de 1746, détruite. L'autel, du xvi° siècle, a été transporté à Notre-Dame du Tertre.

CHÊZE LA (ST-B.)

Localité fort ancienne (en latin casa). La paroisse avait autrefois pour trêve La Ferrière.

EGLISE SAINT-ANDRÉ. — Edifice lambrissé en forme de croix latine. C'était jadis une simple chapelle sous le vocable de NotreDame de la Croix ou Notre-Dame de Pitié.

L'ancienne église paroissiale, sous le vocable de la Madeleine, ayant été démolie en 1806, le culte fut fransférp à Notre-Dame de la Croix.

L'édifice actuel remonte dans ses parties les plus anciennes au xv° siècle, époque dont datent les remarquables grandes arcades fin carré du transept. Il a été agrandi et remanié en 1710, puis restauré en 1860, et enfin, en 1937 et 1938, sur les plans de M. A. Lebrelon, architecte. Dans cette dernière campagne, l'on a refait le pignon ouest et les parties hautes du choeur.

Mobilier : Bénitier en pierre du xve siècle, aux armes de Rohan Clisson et mi parti au I coupé Navarre et France avec lambel, au II Bohan. Piela ancienne en bois donnée par le Bienheureux Grignon de Monlfort. Chaire, autels, tribune exécutés par un ouvrier du pays nommé Mogno (1876-78).

CHAPELLE SAINT-ANDRÉ. — En ruines en 1808, les matériaux en furent vendus sur la place du bourg le 8 juin de cette dernière année.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, détruite en 1793.


REPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 83

COADOUT (D,)

Ancienne enclave de Dol relevant de l'abbaye Sainte-Croix de Guingamp. Elle a été érigée en succursale le 7 mai 1826.

EGLISE SAINT-ILTUD. — En forme de croix, elle comporte une nef avec transept minuscule presqu'au milieu de l'édifice et chapelle des fonts au nord et au bas de la nef. Le clocher-mur esl du type lannionnais.

L'édifice actuel, qui a des parties de maçonnerie fort anciennes, remonte presqu'enlièremenl au xvue siècle et a été restauré aux XVIII 6 et xxe siècles. En 1662, le clocher, placé au milieu de l'église, menaçant ruines, on décida de le transporter au bas de la nef. Les plans en furent dressés par Vincent et Alain L'Abat, de Guingamp, et les travaux adjugés à Jean Daniel, de Coadout, après enchères disputées entre les L'Abat, Jean Dallon, de Guingamp, Guillaume Le Corre, de Plésidy el Jean Daniel. On le décora des armes de Philippe du Liscouel, marquise du dit lieu el, de la Coullombière, et, sur sa face sud d'un cadran solaire toujours subsistant et portant la date de 1664. De 1689, année en laquelle Lagrange accommoda les verrières, à 1697, l'on répara l'église et la sacristie fut construite par Yves Féjan qualifié de maître charpentier et chef du bâtiment. Elle porte toujours celte date de 1697 et l'inscription : n. FOLLET Rr, bien que reconstruite plus tard. Le 10 avril 1768, l'on commença une restauration complète de l'église, exécutée par René Daniel, Guillaume Daniel et François Piriou, maçons ; François Famel, Jean L'Hoslellier et Yves Piriou, charpentiers. En 1772, l'on reconstruisit la sacristie sur les plans de François Le Bihannic, reconstruction faite par Guillaume Le Flohic el vérifiée par Ânfray, ingénieur à Guingamp. En i836, nouvelle restauration ; enfin, de 1910 à igi4, l'église fut entièrement restaurée et, le clocher, dont la flèche en ardoises fui démolie, redressé et exhaussé, ainsi que l'indique la date de 1912 sur sa partie haute. Tous ces travaux furent exécutés sur les plans et sous la direction de M. l'abbé Goasdoué. L'église fut ensuite bénite à nouveau le 3 mai 191/1. Comme à PlounévezMoédec, existait autrefois au bas de l'église une ouverture pour


84

MEMOIRES

permettre aux lépreux de suivre l'office « toul al leanour » ; elle est aujourd'hui obstruée par la chapelle des fonts, mais reconnaissable.

Mobilier : Maître-autel du XVIII 0 siècle, provenant de la chapelle Notre-Dame de l'Isle en Goudelin. Il fut exécuté en 1718 par maître René L'Hôtelier, sculpteur, peintre et doreur. Autels latéraux également du xvme siècle et de même provenance ; statues anciennes de saint Iltud, sainte Vierge, saint Michel, saint Yves, saint Samson, sainte Marguerite et saint Eloi en chevalier, portant une cotte d'armes sur son armure et tenant d'une main un marteau et de l'autre un tas.

CHAPELLE DU BOIS DE LA ROCHE. — Dédiée à sainte Anne et conslruile en i856-6o. Dans le parc du même château existent les ruines de l'ancienne chapelle appelée dans la région « chapel a un lluguenoded » (chapelle des Huguenots), indiquant ainsi qu'elle avait dû être construite à l'époque d'Yves du Liscouet qui embrassa le calvinisme pour épouser la belle Philippe de Maritlor.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, détruite. — Elle était située au sud du bourg et est encore mentionnée en 1677.

COATASCORN (T.)

EGLISE SAINT-MAUDEZ.. — Elle comprend une nef avec bas côtés fie six travées précédée d'un clocher-mur. Celui-ci, refait en 1717, en réemployant l'ancien porche du xve siècle, fut, r§édifié en 1860 avec les matériaux et sur le plan ancien. Le reste de l'édifice fut reconstruit plus tard par M. Morvan du VieuxMarché, sur plans de M. Le Guerrannic. Les travaux commencèrent à la fin de juillet i885 et la première pierre bénite le 5 octobre suivant ; ils furent terminés le 7 mars 1886 et la bénédiction solennelle en eut lieu le dimanche de Pâques, 26 avril 1886.

Mobilier : Statues anciennes : crucifix, saint Maudez, sainte Anne saint Joachim, saint Yves, saint Bernard. Bannière du


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 85

xvne siècle représentant d'un côté saint Maudez et de l'autre la Crucifixion.

CHAPELLE SAINT-EMILION. — Edifice de plan rectangulaire reconstruit de mai à août 1868 par un maçon de la paroisse, Yves Belleguic, et ses compagnons. La pierre vient de la carrière de Garlen. Les menuiseries furent exécutées par Louis Le Huero, de Landébaëron. Elle fut bénite le 29 août 1868 et porte la date de 1868 et l'inscription : H. H. LE CHAUX RECTEUR, LE CALVEZ pr 0. DERRIEN pre.

Mobilier : Slalues anciennes de saint Emilion el saint Maudez.

CHAPELLE SAINTE-ANNE DU PARC Coz, détruite.

COATREVEN (T.)

EGLISE SAINT-PIERRE. — Edifice en forme de croix latine avec grande chapelle près de l'aile nord du transept et communiquant avec elle. Il date du xvme siècle. Le porche sud porte l'inscription : LOSACH 1730, et le clocher-mur : L. M. M. LOSACH Rr 1743.

Mobilier : Retable du maître-autel datant du xvme siècle et baluslre de la même époque. La boiserie de l'autel du croisillon nord porte la signature : M. GUILLAUME LE MOAL.

Statue ancienne de saint Jean-Baptiste, moderne de saint Yves.

CHAPELLE DE LOCHRIST. — Fondée fort anciennement par les seigneurs du Bolil. L'édifice actuel, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés date de 1862 el a été restauré en 1920. Les fenestrages anciens, de la fin du xve siècle, ont été réemployés.

Mobilier : Restes de vitraux de la fin du xv 6 siècle ; statues anciennes de N.-D. de Lochrist, saint Tugdual, saint Yves, sainte Marguerite, el les Cinq Plaies du Christ.

Parmi les villages, mention de Sainl-Avel.

COETLOGON (ST-B.)

Ancienne section de Plumieux, érigée en commune le 1/1 mai 1871 et en succursale le 23 mars 1876.


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MEMOIRES

EGLISE SAINT-THURIAU. — En forme de croix latine, lambrissée.

A i. 5oo mètres environ du château de Coëtlogon existait une très ancienne chapelle dédiée à sainte Marguerite puis à saint Thuriau Reconstruite en i864, elle forme le bas de la nef de l'édifice actuel. La première pierre de celui-ci, édifié sur les plans de M. Faure, fut bénite le 26 janvier 1922 et les travaux terminés en décembre de la même année ; mais la bénédiction solennelle n'eut lieu que le 25 juin 1925 à l'occasion de la confirmation par Mgr Serrand.

Parmi les statues modernes : saint Thuriau et saint Gildas ; statue ancienne d'apôtre.

COETMIEUX (D.)

Ancienne enclave de Dol, dont l'église, d'abord dédiée à saint Quirin, avait été donnée à Sainte-Croix de Guingamp et figure parmi ses possessions en 1190. (Ecclesia Sancti Quirini que sita, est in sylva que dicitur Meuc.) Elle fut échangée en 1266 avec l'abbaye de Saint-Melaine.

EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées plus celle du clocher encastré et un choeur. Construite sur les plans de M. Le Guerrannic, la première pierre fut bénite le 6 juillet i8go et l'église le 2g novembre 1891. Le clocher, avec ses deux galeries, est nettement inspiré de ceux du Finistère.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, sainte Anne, saint Jean-Baptiste et saint Gilles ; moderne de saint Samson.

ORATOIRE SAINT-DOMINIQUE. — Il tombe en ruines. On y honore saint Avertin qui y est invoqué pour la guérison de la dysenterie.

Parmi les villages : Sainte-Anne et Bourg-l'Evêque ; un champ de la paroisse porte le nom de clos Saint-Pandin.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 87

COHINIAC (ST-B.)

EGLISE SAINT-QUENTIN. — En forme de croix, elle comprend une nef avec chapelle des fonts au nord et précédée d'une tour, un transept, cantonné à l'ouest de deux chapelles communiquant avec les ailes et avec la nef, et un choeur. Au début du XVIII 6 siècle, l'église fut presqu'entièrement reconstruite. En 1702, l'on fit de grandes réparations à la nef ; puis, en 1707, l'on reconstruisit la sacristie, le choeur et le transept ; enfin, en 1711, le marché pour la reconstruction du clocher fut passé à maître Bastien Gouelle, maître tailleur de pierres, clocher dont la charpente fut faite par Jacques Aragon et Nicolas Hervé et qui fut doté d'une horloge exécutée par Pierre Lohier en 1712. Enfin, le 26 août 1726, marché fut fait, avec Maurice Le Rouiller, maître blanchisseur, pour la peinture de l'église.

De ces reconstructions, l'édifice actuel conserve la sacristie, le choeur, la longère est du transept et le bas de la tour dans lequel avait été réemployé un porche du xive siècle identique à celui de N.-D. du Tertre à Châtelaudren. En i8/|5, le haut du clocher menaçant ruines fut reconstruit, peu après ; puis en 1901, millésime inscrit sur le porche sud, la nef et, le transept, à l'exception de sa longère est, furent réédifiés sur les plans de M. Morvan.

Mobilier : Maître-autel de 1714, dû à Julien Lavet ; le tableau qui l'orne, représentant la Nativité, est daté de i85a et signé R. D ; autels latéraux du début du XVIII 0 siècle.

Slalues anciennes de : Dieu le Père, provenant d'une sainte Trinité, N.-D. de Recouvrance, saint Quentin, sainte Anne, saint Joseph, saint Yves, saint Vincent, sainl Laurent, saint Isidore en paysan avec pelle et faucille, sainte Marguerite.

CHAPELLE GRIMOLET. — Edifice de plan rectangulaire de la fin du xve siècle et dépendant du manoir de la Ville-au-Vé. Donné à la fabrique le 16 juin 1809 par Charles-Marie Fraval, il fut érigé en chapelle de secours le 2,3 janvier 1828 sous le vocable de N.-D. de Toutes-Joies et restauré en 1877, date inscrite sur le pignon ouest.


88

MEMOIRES

Mobilier : Piscine surmontée d'un ange, de la fin du xve siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge tenant un sceptre et l'enfant le globe du monde (xvie siècle), de saint Nicodème et tle sainte Hélène tenant un globe surmonté de la Croix.*

CHAPELLE DE LA VILLE-AU-ROUX. — Sous le vocable de N.-D. de Recouvrance, elle datait du xve siècle. Détruite en 1818, ses piliers ont servi à l'église de Sainl-Donan.

CHAPELLE DU RUMAIN. — Petil oratoire rectangulaire. Sous la Révolution il fut transformé en écurie ; puis, en 1S77, restauré et rendu au culte. Il n'est plus actuellement desservi.

COLLINÉE (ST-B.)

Ancienne trêve de la paroisse du Gouray où un marché fut créé par le duc le 11 février i433 en faveur de Jean de Beaumanoir, la trêve est alors dite de Cceslineis.

EGLISE SAINT-GUILLAUME. — Elle comprend une nef avec bas côtés de six travées, un transept non débordant et un choeur.

L'édifice actuel date du xixe siècle. En 1819, une partie de l'église s'étant effondrée fut réparée tant bien que mal ainsi que l'indique encore la date de 1820 au-dessus du porche de la tour, porche du xvc réemployé. Sur la face sud de la tour se lit le nom de PIERRE BASSET. En I8/|5, (Uaprès les plans de M. Le Breton, architecte, approuvés le 22 mars, l'on procéda à la reconstruction tic l'église, à l'exception du clocher. Les travaux, adjugés le 6 mai i845 à MM. Conté, Richard et Le Comte devaient être terminés le 2g septembre i846 et ne l'étaient pas encore en i84g bien que l'église eut été bénite le 3o juillet i848. Il y eut procès el transaction en i85o à la suite d'un arbitrage rendu par M. Le Pécheur iierlrand, architecte-expert. Le 22 janvier i8gi, le conseil général vota un secours pour la restauration de l'église, restauration exécutée en i8g4 par M. Isidore Le Forestier sur les plans de M. Le Guerrannic. Enfin, en ign, la couverture fut refaile et les fenêtres modifiées, travaux exécutés par M. Moisan, entrepreneur, sur plans de M. Faure, architecte.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 89

Parmi les statues modernes : saint Guillaume.

Parmi les villages : Sainl-Thia ou Saint-Quia. Ce domaine de Saint-Quéau, jadis en Saint-Gouéno, avait été donné en 1255 à l'abbaye de Boquen.

CONFORT-BERHET (T.)

EGLISE NOTRE-DAME DE CONFORT. — Edifice lambrissé de plan rectangulaire, mesurant 20 mètres de long sur 6 m. 90 de large ; clocher-mur du type lannionais.

Chapelle fondée en 1023 par les seigneurs du Perrier, elle devint l'objet d'un pèlerinage fréquenté, auquel des indulgences furent accordées par le pape Innocent XI, les 20 août i685 et 24 mai 1687. Antérieurement au 3 avril i643, date du testament de Louis Turquet, chapelain du Perrier, une confrérie du SaintRosaire y existait. Devenue église paroissiale depuis 1920, elle a été classée le 16 août 1922.

L'édifice, l'un des plus élégants des Côtes-du-Nord, est parfaitement daté par de nombreuses inscriptions dont quelquesunes sont malheureusement très effacées et illisibles, sur l'un des piliers du porche sud, par exemple, où ne se lit que l'indication de la première pierre. Nous avons relevé les suivantes :

Sur la porte de la sacristie : « Le vigntiesme jour d'appril, l'an mil cinq centz vignt et troys fut assise la première pierre en ceste chapelle. »

■2° Sur la sablière : « En l'honeur de Dieu el de la Vierge Marie, cette chapelle fut comancée en l'an mil cinq cents vignt troys par Jehan du Perier, seigneur du Perier fond(al)eur d'icelle. Maître Yves Tabec, Recteur, présent à cette oeuvre et commencement Dom Ollivier Huon, prêtre, a eu le gouvernement jusqu'à l'achèvement qui a été l'an mil cinq cent trente sept. Dom Guillaume Le Cor, prêtre, curé de céans. Dédiée fut celle le dernier dimanche de septembre.., jour de l'an mil cinq cent quarante neuf. » — « Cette chapelle a été peinte du temps de Me Alain Grolebo. V. M. Charles Carbonel, chapelain. »


90 MÉMOIRES

3° Sur le chevet de la sacristie : F. F. P. LISDV. L. PLAPOUS G. R. L'AN 1748.

La rose du chevet, détruite par un ouragan en 1837, fut refaite aussitôt.

Le porche sud et la porte nord qui lui fait face ont leurs archivoltes encore toutes gothiques d'aspect, mais leurs pinacles torsadés et quelques détails de sculptures indiquent déjà la Renaissance. Le lambris repose sur des sablières à tirants engueulés ; mais le portail du clocher-mur, qui paraît d'ailleurs quelque peu postérieur, présente au contraire toutes les caractéristiques du style nouveau avec pilastres cannelés et fronton, triangulaire.

Les contreforts qui ceignent la chapelle portent sur leur face antérieure des niches abritées de dais élégants et décorées de coquilles. Elles renfermaient autrefois les statues des apôtres. La longère midi est ornée d'une frise sculptée représentant une chasse, ainsi qu'un homme profondément endormi, tandis que les renards dévorent ses poules et les loups ses moutons.

Mobilier : L'autel en pierre, du xvie siècle, porte les armes des du Perrier, seules et en alliance avec Coetconien et du Mené. Il est surmonté d'un retable en bois sculpté du début du xviii 5 siècle, ainsi que le confirme d'ailleurs l'inscription : VINCAN

VINCAN ANS I7l5 PINT PAR MOI BAHIC ENE. Il comprend

sept panneaux représentant : L'adoration des bergers, N.-S. devant Pilate, la montée au calvaire, la Crucifixion, la mise au tombeau, la Résurrection, l'Assomption de la Sainte Vierge (classé le Ier mai 1911).

De chaque côté de l'autel, à gauche, Vierge avec bel arbre de Jessé dans une niche en bois sculpté, et à droite le couronnements de la Vierge. Un beau groupe de l'Annonciation du xvie siècle, qui subsistait encore au début du xxe siècle, a disparu.

A gauche du choeur, labe avec accolade et gisant en pierre. Un écu, aux armes des du Perrier et supporté par deux lions, est entouré de l'inscription : « Jehan du Perier, Sr de Coetbersaut, Leselec, Coetconien, leq(uel) me fist faire. »

Dans ie cimetière, autre gisant en pierre provenant d'un autre


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 91

tombeau (classé). Statues anciennes, outre le couronnement de la Vierge et l'arbre de Jessé précités, de saint Jean-Baptiste et de sainte Marguerite, et sur la tribune de quatre apôtres dont deux ont les jambes curieusement croisées comme à l'époque romane ; statue moderne de saint, Yves.

EGLISE SAINTE-BRIGITTE. — Ancienne église paroissiale jusqu'en 1920. En forme de croix latine, elle comprend un clochermur, une nef avec bas côtés de deux travées, un transept et un choeur, et est couverte d'un lambris.

L'édifice menaçant ruines en i845, il fut décidé, à la fin de 1848, de le reconstruire entièrement, mais avec les matériaux anciens et exactement sur le modèle antérieur. Seules les modifications suivantes furent, décidées : augmentation de 5o centimètres de l'élévation des murs, construction de deux sacristies à la tête de l'église avec toits à pavillons indépendants ; enfin, à la demande de l'architecte du département, M. Guépin, élargissement des bas côtés de façon à les mettre en rapport avec la nef el à mieux l'épauler.

Les travaux, dont les plans furent dressés par l'architecte Charles Kerleau, de Penvénan, furent adjugés, le 25 novembre i84g, à François Corler et la démolition de l'église commença le i5 février i85o. Elle a été restaurée en 1886, sous la direction de M. Lageat, architecte.

Une pierre du clocher-mur, tout semblable à celui de NotreDame de Confort, porte l'inscription : « L'an mill Vcz L III (i553), ceste église fut faite. »

Mobilier : Statues anciennes de sainte Brigitte, sainte Anne, saint Joseph, sainte Catherine, saint Mathurin, saint Jean l'évangéliste, saint Eloi.

Belle lampe de sanctuaire.

CORLAY (Q.)

EGLISE SAINT-SAUVEUR. — Elle comprend un clocher extérieur, une nef avec bas côtés de sept travées et un choeur.


9°2

MEMOIRES

Construite en 1676, ce n'était alors qu'une chapelle. L'ancienne église paroissiale, située sur la route de Pontivy, près du cimetière, ayant été détruite pendant la Ligue, ses débris servirent à agrandir la chapelle pour en faire une église au début du XVII" siècle.

Elle possédai! alors un clocher en charpente qui fut foudroyé en 178F) cl abattu ainsi qu'une partie de la tour, en 1791, « pour éviter une chute menaçante ». En 1806, suivant devis en date du: r" mai, dressé par M. Maisonneuve Poterel, architecte voyer à Napoléonville, la longère nord fut refaite et la tour réparée avec les pierres d'une tourelle du château. Quelques années plus tard, suivant devis du même architecte, du 16 avril 1812, la chapelle du. Rosaire (sud du choeur) et la longère sud furent, refaites ; mais ces derniers travaux ne furent sans doute pas bien exécutés, car celte longère et le choeur sont mentionnés lézardés en i845. Ils furent refaits dans la seconde moitié du xixe siècle, ainsi que la toiture qui datait de i643.

Los trois premiers piliers nord sont polygonaux, les autres sont des remplois. L'édifice renferme encore des sablières sculptées et la porte intérieure de l'escalier montant à la tour, décorée de choux frisés très développés et de pilastres Renaissance. Sur la tour, inscription : IE FU CY MIS 1575.

Mobilier : Statues anciennes à l'extérieur de saint Alain, saint Henry, sainte Catherine ; statue moderne de saint Yves ; cloche de 177") fondue par François Chatel.

CHAPELLE SAINTE-AISNE. — Très ancienne et déjà mentionnée dans le testament du 9 avril 1/138 de Marguerite de Bretagne, comtesse de Porhoël. L'édifice actuel, de plan rectangulaire, date du xvi" siècle, mais le haut du pignon ouest a été remonté.

Mobilier : Autel et boiseries du xvne siècle ; statues anciennes : h l'extérieur, sainte Anne sur un socle portant le nom de sainte Barbe ; à l'intérieur, sainte Anne en albâtre avec traces de pei ni mes (xvie siècle), classée le ier mai 192,3, sainte Vierge en bois du xvc siècle, saint Corentin avec poisson. Dans-les vitraux modernes, saint Alain, ermile. Plat de quête en cuivre repoussé


«ÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 93

de la fin du xv° siècle représentant la tentation : Adam et Eve de chaque côté de l'arbre autour duquel est le serpent. Sur le bord du plat : Caritas .(classé le 9 mars 1926).

CHAPELLE SAINT-CORENTIN, détruite, elle était du xv° siècle.

CHAPELLE DE TROGUESTIN, détruite, existait encore au xvm" siècle.

Fontaines : Saint-Michel el de la Madeleine.

CORSEUL (ST-M.)

A la demande d'un laïque, Jean, fils de Gaultier, qui possédait la moitié de l'église de Corseul, Donoald, évèque d'Aleth, donna celle moitié à Marmoutiers (ii20-nM). Elle devint ensuite prieuré cure de Beaulieu. En n63, les moines de Sainl-Jacut y possédaient des droits.

EGLISE SAINT-PIERRE, sous ce patronage dès 1123. — En forme de croix, elle comprend une tour extérieure, une nef avec bas côtés de huit travées, plus celle de la tribune, et un choeur. Au droit de la septième travée de la nef, deux petites chapelles en ailes sur les bas côtés forment les bras de la croix.

L'édifice actuel date du xixe siècle. Les plans du clocher furent dressés, le 20 mars 1822, par Félix Roussel, fils, de SaintMalo, el celui-ci exécuté en 182/i. Abîmé par la foudre en 1826, il fut restauré aussitôt. Les plans de l'église furent dressés pour la maçonnerie par Julien Allory, entrepreneur à Corseul, el pour le lambris par Yves Santier, entrepreneur à Dinan, tous deux aidés de François Cocheril, architecte et entrepreneur de Dinan. La première pierre fut bénite le 3o mai i836. L'on bâtit d'abord la sacristie, le choeur, les trois dernières travées de la nef et les deux chapelles latérales ; la première messe y fut chanlée le jour de Noël i836. Par suite de difficultés, les travaux ne furent repris que le lundi de Pâques, 17 avril i838, et terminés en décembre de la même année. L'église fut consacrée le 8 avril 1839. Elle porte l'inscription, au-dessus d'un ancien porche du xv" siècle,


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MEMOIRES

réemployé dans la longère nord : ÉGLISE BÂTIE PAR LA FOI DES

HABITANTS DE CORSEUL EN l836 ET l838. GLOIRE A DÏETJ.

Dans la suite, M. Maignan, architecte, fut consulté pour faire des ouvertures au haut, à droite et à gauche du choeur.

Mobilier : Dans l'un des angles d'une chapelle, l'on a encastré une pierre portant l'épitaphe suivante de Silicia (classée le ior mai 1911) : n (iis). M(anibus). s(acrum) SILICIA NAMGIDDE: DOMO

AFRIKA EXIMIA PIETATE FILIUM SECUTA HIC S1TA EST. VLXIT AN(nOS)

LVX c(aius) F(lavius) JANUARIUS FIL(IUS) POSUIT.

Parmi les statues modernes : saint Malo et saint Yves.

Cuve baptismale du xue siècle transformée en bénitier et classée le i°r mai 1911.

Vitraux modernes de M. Levêque de Beauvais datant de 1876.

CHAPELLE SAINTE:EUGÉME. — Edifice rectangulaire presqu'entièrement reconstruit en 1735 et présentant des restes, du xive siècle (feneslrage du chevet).

Mobilier : Statues de sainte Eugénie (xvme siècle) et de la sainte Vierge (xviiie siècle).

Sainte Eugénie y est invoquée pour les maux de tête et le Sacré-Coeur pour les maux de pieds.

CHAPELLE DE MONTAFILANT, détruite. — Elle était dédiée à sainte Anne. 11 s'y trouvait un ancien autel votif dédié à la déesse Sirona et transporté à la mairie de Dinan en 18/I0, ainsi qu'une statue ancienne de sainte Agathe.

CHAPELLE SAINT-JEAN, détruite. Elle relevait de la commanderie de la Nouée.

CHAPELLE DE L'ECOMMATZ, sous l'invocation de saint Sébastien, détruite.

CHAPELLE DE TREGTJILHÉ, SOUS le patronage de sainte Brigitte, détruite.

CHAPELLE SAINT-MAUR du prieuré, détruite. C'était un prieuré de Saint-Jacut.

CHAPELLE DE SAINT-URIAC OU SAINT-THURIAU, transformée au


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 95

milieu du xixe siècle en maison d'habitation ; la fontaine SaintThuriau subsiste. C'était une possession de Léhon.

CHAPELLE DE PIGNEHEL, appartenant jadis à Beaulieu, détruite. CHAPELLE DE LA FORESTIE, détruite.

CHAPELLE DE LA TANDOURIE, dédiée à la sainte Vierge, désaffectée.

Parmi les villages : l'Abbaye de Trégouret ; et parmi les lieux dits le pourpris de Saint-Antoine.

CREHEN (8T-M.)

Dès ii63, l'église Saint-Pierre de Querhen est mentionnée parmi les prieurés-cures de Saint-Jacut.

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine. L'ancienne église fut pillée par les Anglais lors de l'expédition de SaintCast ; et, le 29 novembre 1811, la commission départementale, créée à cet effet, la comprenait parmi les quinze églises à reconstruire. Les travaux de reconstruction et d'agrandissement durèrent de 1817 à i83i. La première de ces dates se trouve sur la porte principale ; celle de 1829 sur le pignon sud du transept, année où furent élevées les deux chapelles en ailes ; et celle de i83i sur la sacristie. Les travaux de maçonnerie furent exécutés par François Fouré, entrepreneur à Plancoët, la charpente par Michel Puschet, de Créhen, et la couverture par Jean Peronne, également de Créhen.

Mobilier : Statues anciennes de saint Pierre et de saint Eloi ; cadran solaire portant la date de 1782 el l'inscription : FAIT PAR

MATHURIN FROTEL.

CHAPELLES DE LA COMMU*AUTÉ. — La première chapelle, de plan carré, existe encore au milieu du cimetière et fut bénite le i6r juillet i856. La chapelle actuelle, de plan rectangulaire, comprend une nef de cinq travées et un choeur polygonal à cinq pans. Tout autour de l'édifice court un petit bas côté entre les contre-


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MEMOIRES

forts percés d'un passage. Cet édifice a été construit sur les plans de M. Le Guerrannic par M. Corbel. La bénédiction de la première pierre eut lieu le n mai 1898, celle de la chapelle le Ier août 1899. Un troisième oratoire existe au milieu du premier étage dans la Maison de retraite des prêtres, dite Maison du Sacré-Coeur. Dû à M. Le Guerrannic, la bénédiction en eut lieu le if> juin 1897.

EGLISE DES CARMES DU GUILDO, détruite. — Fondée par Charles de Dinan, sous le vocable de saint Julien l'Hospitalier, elle fut endommagée pendant la guerre de Succession et le pape accorda le 21 juin 1387 une bulle d'indulgences en faveur de sa reconstruction. L'inscription commémorant sa fondation a été transportée au châleau de Galinée en Saint-Pôtan. Elle fut ensuite sous le vocable de N.-D.

CHAPELLE DE LA TOUCHE A LA VAGHE, désaffectée et servant de grange.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE LA HINGANDAIS, détruite.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE LA MÉNARDAIS, dans l'aile à l'est du manoir.

Parmi les villages : La Chapelle.

DINAN (ST-M.)

Dinan est une Aille féodale du xie siècle, qui se développa autour du château commandant le passage de la Rance. L'exiguïté de son territoire et la fondation des trois prieurés de Saint-Sauveur, de Sainl-Malo et de la Madeleine suffisent à le démontrer.

EGLISE SAINT-SAUVEUR. — En forme de croix, elle comprend une nef lambrissée avec bas côté nord de cinq travées voûté sur arcs ogives, un transept dont le carré voûté supporte le clocher el dont les ailes sont lambrissées ; enfin un choeur voûté comprenant trois travées droites inégales et un rond-point de cinq arcades. Ce dernier est entouré d'une carole voûtée sur


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 97

laquelle s'ouvrent onze chapelles dont une servant de sacristie.

Historique : Prieuré de Saint-Jacut dès le xne siècle, SaintSauveur de Dinan le resta jusqu'à la Révolution.

L'édifice actuel remonte dans ses parties les plus anciennes au xne siècle. Suivant une tradition, qui n'est malheureusement confirmée par aucun texte, il aurait été construit par Rivallon de Dinan à son retour de la croisade. Les parties romanes qui subsistent, et notamment la façade sud, présentent en tout cas les caractères "de l'architecture byzantine.

A la fin du xve siècle, on résolut de' l'agrandir et l'on commença la reconstruction en adjoignant à la nef un bas côté nord. Les fondations en furent faites en i48o, et, en 1609, Mgr Briçonnet, évêque de Saint-Malo, vint bénir les travaux le Ier juillet, jour de la Saint-Lunaire. L'architecte de ces premiers travaux était Guy Pinçon.

En 1607, les piliers du choeur furent commencés ainsi que l'indique l'inscription suivante gravée sur le pilier extrême du rond-point : .« Le xx et une jour du mois d'août sans faire séjour, ce beau coeur firent com(me)ncer les trésoriers quels au pilier sont nomez comme vous pouvez lire : Guil. Picot, Guy de Saint-Cyre, Xphe Touronel, Geffroy Riquet ; et fut en l'an mil Vc sept par le maître de ces tuy art con appelait Roll(and) Bougnard. » Ce Rolland Bougnard ou Bouesnard était payé 3 sous par jours puis 5 sous en i5i8.

Lés travaux paraissent avoir été menés avec beaucoup d'activité. De 1507, également, datent en effet la sacristie et la pièce au-dessus ; et, d'autre part, la première chapelle du choeur, côté évangile, porte la date de I5I4- En février i5ig, Rolland Bougnard fut remplacé par Robert ; mais le « grand maître de l'oeuvre » était Yvon Pirot, résidant à Ploërmel, qui envoya, en i5ig, son taillour de pierres, Alain Janequin, payé un peu plus cher que les autres ouvriers. Peut-être est-il l'auteur des belles piscines des chapelles absidales ?

En i545, le maître d'oeuvre est Pierre Heurtrel et l'on termine les voûtes de la carole (circata).

Malheureusement, un grave accident vint interrompre la


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MEMOIRES

construction. Suivant une chronique manuscrite de l'époque, le clocher, qui était à la croisée « cheust le 22e jour d'octobre 15/17 ». L'on ferma alors la nef par une clôture el l'on reconstruisit le carré du transept ainsi que l'indique l'inscription suivante sur les piliers : « Mill 67 et 58 ensemble, Phi Déduit, P. Duhouays, Re. La(m)bert, T. Artur, G. Ravenel, fabriqueurs thésauriers ont faict asseoir cestz quatre piliers. » Les travaux semblent s'être alors ralentis, sans doute faute d'argent ; et, lors des guerres de religion, l'on décida de couvrir provisoirement le choeur et le clocher pour abriter les réfugiés. Le maître d'oeuvre était, en 1596-98, Michel Poussin.

Aussitôt après la guerre, les travaux reprirent et la tour porte les multiples dates de i6o5, 1607, 161/i et 1617. En 1618 et 1619 le maître d'oeuvre était Jean Poussin et l'on travaillait encore aux chapelles du choeur, puis de 1622 à 1626 ce fut Michel Poussin qui dirigea les travaux. Le i5 septembre i6/i6, on posa la charpente du choeur, exécutée par Olivier Hingant et Mathurin Thébaul, et bénite par le recteur Mathurin Le Gendre. En i653, l'on enleva la clôture entre le choeur et la nef et plaça le maître-autel ; enfin la bénédiction eut lieu le 21 mai i654.

La charpente du clocher, composée de deux dômes superposés, ne fut, faite qu'en 1666 et 1667, le premier dôme par Jean Janigan, maître charpentier, et le second par Noël Paillard, également maître charpentier qui travaillait en même temps au couvent des dames de Sainte-Catherine. Enfin, la croix, due à Jean Goguelin serrurier, fut posée le vendredi saint 1668 par Guillaume et Louis Josselin, couvreurs.

Réparé déjà en 1713 par Guillaume Josselin, ce haut du clocher fut foudroyé le 3 février 17/19 et réparé en 1750, puis rétabli en 1778 sur les plans et modèles de Jean Plessix par P. Harouard, travaux dont l'exécution fut contrôlée par Jacques Heurlcvenl.

En 1752, les voûtes du choeur furent terminées en plâtre, ainsi que l'extrémité des arcs ogives les renforçant, sur les plans du sr Marion, architecte de Saint-Malo. En octobre 1800, la


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foudre tomba sur le clocher et y mit le feu ; les dégâts furent considérables.

Au xixe siècle, l'édifice a été très restauré, notamment la façade dont la porte centrale a élé gratifiée d'un lympan et, a eu ses voussures refaites ainsi que la plupart des chapiteaux. En i838, l'on construisit une sacristie nouvelle communiquant avec celle de 1507 ; puis, de 1924 à 1927, l'on refit les voûtes en plâtre du choeur ; enfin, de 1929 à 1933, l'on consolida la charpente en vue de la réfection de la couverture, rejointoya les pignons du bas côté nord et refit le pavage.

Extérieur : La façade ouest a sa partie inférieure datant du xiie siècle. Elle présente tous les caractères de l'arcluteclure byzantine avec les arcatures aveugles rescindées en deux autres et ses statues reposant sur des lions. Elle a élé très justement rapprochée des monuments poitevins et particulièrement de la façade de Civray par M. Waquet. Toute cette partie a été un peu trop radicalement restaurée au xix° siècle et notamment la partie centrale, où, en plus du tympan dont nous avons parlé plus haut, on a ajouté un linteau et deux piédroits. L'étage supérieur, supprimé au xve siècle, a été remplacé alors par un pignon percé d'une vaste fenêtre à remplage flamboyant.

La façade sud, également du xne siècle, est divisée en six travées par des contreforts colonnes remplacés aux deux extrémités de la troisième par des pilastres. Le mur de chacune des travées, séparé en deux par un cordon horizontal, est allégé dans la partie basse par une double arcature et dans la partie haute par trois niches de tracés irréguliers. En haut, court une corniche sur modillons. Au droit de la troisième travée s'ouvre une petite chapelle de la fin du xv° siècle. Autrefois, au droit de la première, était également accolée une petite chapelle supprimée au xixe siècle. Au chevet, dont la décoration décroît en même temps que l'on s'élève, il est à noter l'absence de contreforts ou plus exactement leur inachèvement et l'amortissement, un peu chargé mais d'une belle exécution, de la tourelle d'escalier menant aux combles. La base conique et lourde des contreforts est à remarquer, on retrouve les mêmes à la cha-


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MEMOIRES

pelle de N.-D. du Hirel à Ruca qui présente d'autres caractères communs el paraît être du même atelier. Sur la façade nord, les chapelles entre les contreforts ont leurs fenêtres surmontées de gables accusés formant les pignons de toits perpendiculaires au toit principal.

Intérieur ; La nef lambrissée est beaucoup moins élevée que le choeur (12 m. 5o de hauteur, plus 3 m. 60 de voû\3 contre 18 m. 87). Sa longère sud, du xne siècle, est séparée en six travées, mais ici, tandis que l'étage inférieur est allégé comme à l'extérieur par une double arcature, l'étage supérieur comprend une arcature alternativement ouverte et aveugle, disposition orientale qui s'est propagée jusqu'au chevet de la cathédrale de Lund en Suède.

Au nord, le bas côté voûté sur arcs ogives communique avec la net par cinq arcades dont les voussures s'amortissent directemenl dans les piliers ; elles ne sont surmontées d'aucune ouverture.

Le carré du transept est voûté sur arcs ogives se raccordant à une lunette ; les ailes, lambrissées, sont éclairées par de grandes baies ouvertes dans leurs pignons et par des fenêtres percées au-dessus des portes de leur façade ouest.

Le choeur comprend en élévation de grandes arcades surmontées d'une galerie de circulation à balustrade Renaissance avec en arrière arcatures aveugles ; au-dessus, fenêtres hautes.

Le déambulatoire est voûté sur arcs ogives à profil très accentué. Les chapelles absidales ont, des piscines remarquables du xvie siècle.

Mobilier : Il est encore très riche et comprend :

Lit bénitier en pierre du xne siècle (classé) ; Vitrail du xv° siècle dans la troisième chapelle du bas côté (classé) ; 3° N.-D. des Vertus, bas-relief en bois sculpté et peint du xve siècle (classe), que l'on persiste, contre toute vraisemblance, à indiquer dans l'église comme du xme ; 4° Vierge à l'enfant, en albâlre, du xvi° siècle, au haut du retable de la première chapelle (classé) ; 5° Lutrin en bois sculpté et doré du XVIII 6 siècle (classé) ;


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 101

6° Deux consolés en bois sculpté et doré de l'époque Louis XVI (classées) ; 70 Cénotaphe du coeur de Duguesclin (xive et xixe siècles) (classé) ; 8° Le maître-autel qui mérite une attention toute particulière.

Le dessin en fut exécuté en 1718 par l'archictecte Garengeau et examiné et peut-être modifié la même année par Hardouin, architecte et contrôleur des bâtiments du Roi, et par Huguet, architecte. L'adjudication des travaux fut faite aussitôt à François Lamandé et Jean Lemonnier, mais attaquée par Bertrand Frostin, maître menuisier à Rennes. Après procès, les premiers sculpteurs demeurèrent adjudicataires ainsi que l'indiquent les comptes de 1736 qui nous font connaître également que le dessin définitif avait été exécuté par Jacques Le Bonhomme, de Saint-Malo.

Toute cette oeuvre, qui comprend le tabernacle, la colonnade de part el d'autre et le petit dôme qui le surmonte, est d'une pureté de lignes et d'une exécution remarquable.

En 1744, le maître-autel fut déplacé et on décida de l'augmenter, travaux confiés à Maisonneuve-Thomas et François Lamandé. En examinant l'autel à double face, qui devait se trouver au bas du choeur actuel et qui fut sans doute transporté alors à l'emplacement qu'il occupe aujourd'hui, l'on voit que les nouveaux travaux consistaient dans la haute colonnade avec le dôme la surmontant et l'ange thuriféraire. Enfin, en 1756, devis de la dorure était dressé par Allix, doreur A Saint-Malo, mais l'adjudication en fut faite à Durocher-Thomas et Pierre Morillon, qui promettaient en outre de faire des statuettes d'anges. Ces dernières sont d'une facture nettement inférieure au reste de ce beau monument.

Signalons enfin de multiples retables d'autels du xvme siècle, à l'extrémité de la nef, de chaque côté du carré du transept ainsi que dans les chapelles du bas côté et du choeur.

Chaire en fer forgé exécutée en 1750 par Marin Do, maître serrurier, sur dessin venant de Laval, moyennant 55o livres.

EGLISE SAINT-MALO. — En forme de croix latine, l'église comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept,


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MEMOIRES

un choeur, de trois travées barlongues et d'une à trois pans, entouré d'une carole sur laquelle s'ouvrent neuf chapelles dont la sacristie plus large que les autres.

Historique : Prieuré fondé en 1066 par Olivier de Dinan pour servir de refuge en temps de guerre à huit moines de Saint-Malo-de-lTsle, il fut donné en 1108 à Marmoutiers par Benoît, évêque d'Aleth, donation ratifiée par Geffroy de Dinan et son fils Olivier et confirmée plus tard par l'évêque Donoald, le 7 des calendes de janvier 1124. Une chartre de 1178 montre qu'à cette époque l'église n'avait jamais été terminée et Olivier de Dinan, qui se retirait alors au couvent, ordonna de l'achever avant trois ans.

L'église était alors à l'emplacement de la chapelle actuelle de Saint-Joachim, en dehors de l'enceinte ; aussi, sur l'avis de ses capitaines, le duc ordonna-t-il de l'abattre en 1487 de crainte qu'elle ne serve de point d'appui aux Français qui menaçaient d'assiéger la ville. Le duc, en même temps qu'il -en autorisait la reconstruction à l'intérieur de l'enceinte, fit don d'amortissement pour le nouvel édifice le 10 avril i488 après Pâques. Le 12 juin 1489, Jean, vicomte de Rohan, acheta de ses deniers, moyennant 557 livres 9 sols, divers héritages près de la chapelle Saint-Léonard pour bâtir à leur emplacement la nouvelle église, emplacement dont il fit don se réservant un enfeu au haut du choeur, près du maître-autel. Le 18 août suivant, d'Angers, Pierre de Laval, archevêque de Reims et évêque commandataire de Saint-Malo, donna son consentement à l'érection de la nouvelle église sous réserve de ses droits.

L'oeuvre commença aussitôt, ainsi que l'indique l'inscription suivante sur le pilier du choeur près de l'aile sud du transept :

Le dix septiem" de may, l'an mil quatre ce(nt)s iiii xx et dix fut com(m)a(n)cée pour vray ceste église en ce por prins par les trésoriers à ce c(om)mis des quelx les no(m)s so(n)t Jeh(a)n, Gicq(ue)l et Jeha(n) du Buot q(ue)lsx o(n)t co(m)mis Olivier Rouxel.

Les offrandes affluèrent : Denys Gervaise donna un ducat


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pour avoir assis la première pierre du pignon, Jacques Matignon un vieil écu pour avoir assis la première pierre d'un petit pilier, Madame de Coetquen vingt livres, des changeurs juifs quinze livres, un habitant de Saint-Lô un écu, etc., etc..

Dès que les murs du choeur furent suffisamment élevés, on s'empressa de mettre une charpente, dont le bois coîita vingtet-une livres, et l'on acheta du glé pour faire la couverture à cinquante sous le mille, couverture qui fut exécutée par le couvreur Pichonnaye qui reçut trois sous par jour et son serviteur deux sous.

L'on procéda ensuite à la bénédiction du choeur qui fut faite au mois de septembre i4gi par Mgr Abel, évêque d'Ionie, par procuration de Mgr de Saint-Malo. Les seigneurs de Pléboule et de la Rivière allèrent chercher l'évêque et il en coûta cinquantecinq livres pour les frais de la cérémonie et du festin. La quête qui fut faite alors produisit dix-sept livres onze sols, et Charles VIII et la reine Anne donnèrent cent livres tournois sur les deniers de la ville.

Le premier maître d'oeuvre fut Guillaume Juhel, qui touchait cinq sols par jour alors que maçons et charpentiers étaient payés quatre. On acheta d'abord la pierre à Quérinan, puis on fit l'acquisition d'une perrière à Mégrit, vendue par Jean le Menecier. Celle-ci étant dans le fief de Guillaume Cadier, s 1' de Quérinan, ce seigneur tomba brutalement sur les ouvriers et empêcha l'exploitation. L'on transigea ; mais, à leur tour, les trois fils du seigneur, Brient, Servais et Pierre Cadier, battirent les carriers et il fallut un nouvel accord, si bien que des douze écus primtivement prévus, le prix de la perrière était passé à cinquante-cinq livres dix sous plus vingt-sept sols dix deniers de frais de contrat.

Cependant, les travaux du choeur avaient épuisé les ressources, aussi les trésoriers pensèrent-ils à un pardon général et dépêchèrent-ils à Rome Jean Toullou auprès de Mgr Thomas James, évêque de Dol, alors à Rome. Quelques années plus tard, en i5o5, Jehan Lemaître, successeur de Guillaume Juhel, fut envoyé par les trésoriers à Coutances « afin de vesuer l'église


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MEMOIRES

du dict Coutances pour comprendre el entendre l'édifice de la dite église ». En cette dernière année, Me Guillaume Le Bascle, receveur du vicomte de Rohan, donna au nom de celui-ci cent livres pour l'oeuvre ; et quelques années plus lard, en i5n, Louis XII fit donner également cent livres pour aider à la construction.

Mais bien lot la caisse fut à nouveau vide. En i5i7, Guy de Sauterie fut envoyé à la Cour pour demander un secours à la chancellerie et François Ier accorda vingt-cinq écus d'or pour continuer l'édifice ; mais le vicomte de Rohan ayant abjuré et Saint-Malo de Dinan perdant de ce fait son opulent protecteur, il fallut se résigner à laisser la tour inachevée ainsi que les bas côlés de la nef dont les grandes arcades furent bouchées. L'édifice mesurait alors 220 pieds de long et le transept i32 pieds de largeur.

L'on paracheva, semble-t-il, certaines chapelles, ainsi que l'indique sur l'une d'elle l'inscription : « En l'an i543, Jehan de la Haye, sr du bouais Collin a construit cette chapelle. »

En 1597, l'église fut fortement endommagée par l'explosion d'un magasin de poudre situé dans la tour Saint-Julien et la nef fui, entre autres, couleuvrée en plusieurs endroits. La date de i6i3, au-dessus de la porte midi doit concerner des travaux de restauration exécutés à la suite de cet, accident.

En 1727, les murs de la nef ayant perdu leur aplomb, on fit visiter- l'édifice par un ingénieur de Saint-Malo, nommé Datour, qui fil baisser la hauteur de n pieds 3 pouces et construire trois ares-boutants, travaux terminés en avril 1729 et qui se montèrent à 5oo livres. En février 1775, le grand vitrail audessus de la porte fut défoncé par la tempête et fut rétabli sur les plans de M. Véron, architecte de Saint-Servan, il en coûta i.fioo livres à la fabrique.

Sous la Révolution, l'église servit de halle au blé, de magasin, d'écurie, de salle de spectacle et de caserne. Elle fut entièremenl saccagée en 179,3 et notamment furent détruits le maîtreautel el le beau tombeau en marbre d'Italie de Raoul Marot des Alleux, sénéchal de Dinan pendant la Ligue, et disparurent les


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 105

quinze pièces de tapisseries qu'avaient données, en i685, P. Le Corvaizier pour la décoration, dont sept étaient relatives à l'histoire de Constantin, sept à l'histoire de Joseph el une « à la romaine ».

Saint-Malo fut rendue au culte en i8o3 dans un étal pitoyable. Le 21 floréal an XI, le devis de réparations à faire à l'église et au presbytère, dressé par le citoyen Harouard, architecte, se montait à la somme de 10.023 francs, aussi la municipalité demandait-elle la suppression de la paroisse. On y plaça tout d'abord le maître-autel et les stalles de l'abbaye de Léhon.

Enfin, la nef fut réédifiée au cours du xixe siècle. Les travaux, exécutés sur les plans de MM. Aubry et Guépin, furent commencés en i855 et terminés en i865. L'église fut consacrée le 4 avril 1866 ainsi que le maître-autel.

Extérieur : Seules les portes jumelées ouvertes sur le pignon midi et de bon style Renaissance, ainsi que le chevet sont à remarquer. Celui-ci présente autour du déambulatoire des chapelles polygonales dont les fenêtres sont surmontées de grands gables et les couvertures à noues multiples.

Intérieur : Le choeur comprend de grandes arcades, un triforium et de grandes fenêtres hautes. Le transept est nu el son aile sud est percée d'une grande fenêtre masquée par le buffet d'orgues ; enfin la nef comprend de grandes arcades, pas de triforium et des fenêtres hautes.

Mobilier : L'église ayant été saccagée pendant la Révolution, il ne reste rien du mobilier ancien et l'on doit déplorer particulièrement la destruction du retable du maître-autel qui avait été commandé à Paris le 10 décembre i664 à Pilon, sculpteur ; et celle du retable de la chapelle du Saint-Sépulehre, commandé par Toussaint Marot, sr de la Garaye, à Claude Lamer, maître sculpteur, le 20 juin 1718.

Actuellement, il y a lieu de noter :

Un bénitier octogonal en granit sculpté du xve siècle (classé) ;

20 La chaire en bois sculptée, du xvme siècle, provenant du


106

MEMOIRES

couvent des Dominicains (classée). L'ange qui la surmonte a élé refait au xix° siècle par le sculpteur Dominique Molquenet, de Nanles ;

3" Un autel du xvmc siècle ;

4° Deux belles pierres tombales du xive siècle provenant du prieuré de Saint-Georges et représentant Guillaume Le Voyer, sieur de Trégomar, chambellan du duc Jean IV et Renée Madeuc, sa seconde femme. Ces pierres tombales, en granit de Kerinan, ont été données à l'église en 1923, par la famille Faisant de Champ-Chesnel, propriétaire de l'ancien prieuré fondé par Guillaume Le Voyer.

Parmi le mobilier moderne il y a lieu de mentionner : Le maître-autel dû à Hérault, de Rennes, inauguré le 11 mars 1877 ; un bénitier supporté par satan, bon pastiche du xve siècle, exécuté par Delaune et Bouche! en i864 ; le buffet d'orgues dans l'aile sud du transept dû à M. Alfred Oknow, de Londres, et inauguré le 29 juillet, 1889 ; le petit orgue du choeur installé en 1874 et venant du maître Kowalski ; une statue de sainl Malo par Savary ; un tableau d'Archenault donné par l'empereur en 1869 et représentant le Christ Victorieux ; enfin toute une série de verrières modernes consacrées à l'histoire de Dinan : Translation des reliques de saint Malo, Anne de Bretagne, Charles de Blois, Geffroy de Dinan, saint Vincent Ferrier, M. de la Garaye, verrières dues aux ateliers Virolle-Desjardin et Merkelen. Mentionnons enfin l'autel de l'archiconfrérie dû à Le Mener.

CHAPELLE DE L'HÔPITAL, anciennement couvent des Soeurs de Sainle-Catherine de Sienne. — Edifice en forme de croix latine. Sur le choeur, du côté de l'évangile, ouvre le choeur des religieuses remarquable par les boiseries et les peintures de la voûte qui (latent de la fondation du couvent.

Historique. Péronnelle d'Yvignac ayant une grande dévotion pour sainte Catherine de Sienne, celle-ci lui indiqua que c'était la volonlé de Dieu de fonder un monastère de Saint-Dominique. Elle enlra aux Ursulines, mais en sortit au bout de deux ans sans


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 107

avoir pris l'habit. Le R. P. Béchu, docteur en théologie et prédicateur du roi, étant à Dinan, lui donna l'habit du tiers ordre le 8 septembre 1624. Elle chercha en ville une maison pour fonder un monastère ; et, après beaucoup de péripéties, traita avec un cousin germain le i4 juin 1625. Le Père Béchu lui trouva une compagne, Françoise Péan, de Saint-Malo, qui avait une dot honnête, et la première messe fut célébrée le 9 octobre 1625, date de la clôture. Bientôt accoururent deux de ses nièces, Péronnelle et Jacquemine d'Yvignac, puis Renée de Lohéac. Mais, les Pères Carmes faisant auprès des parents de la réclame pour leur propre ordre, le monastère végéta ; et bientôt, l'une des nièces, puis la fondatrice décédèrent et Jacquemine d'Yvignac se relira. A Paris, cependant, la comtesse de Saint-Paul et la marquise d'Assigny désiraient fonder un monastère de dominicaines en Bretagne. Le Père Béchu leur conseilla plutôt de renforcer le petit monastère existant et obtint de Paris l'envoi de Soeur Marguerite du Saint-Esprit et de plusieurs autres qui arrivèrent à Dinan le 5 novembre 1629.

Elles cherchèrent un nouvel emplacement ; et le 3o mai 1661 la première pierre de la nouvelle église fut bénite à Chauffepied et l'édifice fut construit rapidement, sous la direction de l'architecte Poussin. Les religieuses s'installèrent dans le couvent le 8 juin 1664. Sous la Révolution, la chapelle, dite en mauvais état, servait d'écurie. Depuis 1816, le couvent a été transformé en hôpital tenu par les Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve.

CHAPELLE DU COUVENT DES BÉNÉDICTINES DE LA VICTOIRE. — Edifice rectangulaire avec chapelle en aile du côté de l'évangile ; désaffecté.

Le chapitre de Saint-Malo permit aux bénédictines de cette ville de fonder un couvent à Dinan le 9 septembre I63I. Après autorisation épiscopale du 2,5 août i633, elles partirent en carosse fermé le 22 septembre i633.

Une partie de l'abbaye fut détruite par un incendie au milieu du xviiie siècle. Elle périclita alors et les religieuses demandèrent à l'évêque, en 1772, d'être transférées dans d'autres couvents. Mgr des Laurent s exposa au roi que le couvent pourrait


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MEMOIRES

utilement servir de collège, l'actuel étant insuffisant el seul du diocèse ; il offrait de payer les dettes des religieuses et de faire les réparations. Le 29 juin 1779, le roi signait les lettres d'accord.

Sous la Révolution, la chapelle servit de temple décadaire ; puis, désaffectée, et rouverte en i845 pour le service du collège, elle est actuellement transformée en salle de gymnastique. Son clocher évoque celui de Saint-Sauveur et elle présente une intéressante façade du xvue siècle.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA PAIX. — En 1862, les Ursulines firent construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Victoire, qui, après le transfert du couvent aux Caradeucs, a pris le nom de Notre-Dame de la Paix.

Chapelle en forme de T avec aile sud très petite et renfermant seulement un autel et aile nord plus grande communiquant avec le couvent.

CHAPELLE DU COUVENT NOTRE-DAME DES VICTOIRES aux Caradeucs, dédiée à saint Joseph. — Chapelle en forme de T voûtée en berceau. La première pierre en fut bénite le 12 avril ig35 et la consécration du maître-autel eut lieu en janvier 1937. Elle a été construite par M. Cogneau, de Lamballe, sur plan de M. Le Breton, architecte.

EGLISE DU COUVENT DES CORDELIERS. — Edifice comprenant une nef de huit travées, dont celle de la tribune, avec petits bas côtés dans les contreforts, comme à Créhen ou à Notre-Dame des Portes à Châteauneuf-du-Faou ; choeur de cinq travées avec déambulatoire sur lequel s'ouvrent cinq chapelles.

Suivant le nécrologe du couvent, celui-ci fut fondé en 12^1. L'ancienne église, qui servait de caserne en 1796, fut démolie à la fin du xix° siècle. La première pierre de l'édifice actuel, consIruit par M. Jehan Chevalier, sur plans de M. Le Guerrannic, fut bénite le 4 juin 1001, et la chapelle le i4 juin 1904. Elle a élé consacrée le 22 mai 1937. Les pierres vinrent de la carrière des Bas-Foins. On vient d'y élever le tombeau de Mgr le Fer de la Motte.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 109

CHAPELLE DES JACOBINS, détruite. — La chapelle du couvent des Dominicains ou Jacobins avaient été bâtie en 1273 et dédiée à saint Jacques par Yves de Saint-Pol-de-Léon. En 1793, un club y fut installé ; et, le 10 novembre 1796, elle est dite en très mauvais état et bonne à démolir. Elle mesurait I4I pieds de longueur sur 54 de largeur. Achetée par Charles Néel, qui y retrouva, le 24 août i8o4, le coeur de Duguesclin, elle servit de communs jusqu'en i832 et fut démolie en i85i. Actuellement, le théâtre est bâti à son emplacement.

L'inventaire, dressé le 3 mai 1790, indiquait entre autres :

Argenterie : Un soleil, un grand et un petit ciboire, cinq calices, deux burettes, deux croix de procession, une Vierge avec une statue de saint Dominique sur le même pied, une relique en forme de couronne d'épines soutenue par deux petits anges en argent sur piédestal en bois, un bras à feuilles d'argent, une petite statue de saint Biaise aussi à feuilles d'argent, une petite croix d'argent doré et une lampe d'argent. La bibliothèque contenait 1.019 volumes.

ANCIENNE CHAPELLE DES URSULINES, dédiée à saint Charles. Edifice rectangulaire désaffecté. Les Ursulines vinrent à Dinan le i5 août 1617, y restèrent un an et revinrent en 1618 dans une maison de louage près de la chapelle Saint-Nicolas. L'évêque planta la croix du nouveau couvent le 7 septembre 1620 et la première pierre du couvent fut posée le 20 août 1621.

En 1796, la chapelle est dite « avoir 3o pieds sur 12, en très mauvais état, servant de magasin d'effets militaires et pouvant continuer ». Elle sert actuellement d'atelier.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES SOEURS DE LA SAGESSE. — Le couvent fut fondé, sur l'initiative de Toussaint Marot de la Garaye, par trois soeurs qui vinrent vers 1776 du couvent de Saint-Laurent-sur-Sèvre. La chapelle primitive est dite en 1796 mesurer 20 pieds sur 10, en très mauvais état et bonne à démolir. Elle fut remplacée par une chapelle rectangulaire portant la date : 2 octobre 1822, qui sert de sacristie à la chapelle actuelle. Celleci, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, est de plan rectangulaire


110

MEMOIRES

terminé par un choeur à cinq pans avec jour céleste ; elle a été bénite en juin 1874.

CHAPELLE DES PETITES SOEURS DES PAUVRES. — Edifice commencé en i852 et, bénit le 7 décembre i854 sous le vocable de Marie Immaculée. Elle occupe l'emplacement des capucins dont la première pierre avait été posée le 8 août 1620 et l'église dédiée au nom du Bienheureux saint Michel, le 25 août 1647. En 1790, la bibliothèque des capucin^ contenait 2.3oi volumes. Leuréglise servit de fabrique de sucre de 1820 à 1847.

CHAPELLE SAINT-JULIEN. — Fondée au lieu dit « la vieille boucherie », en 1482, par Perrotin Caron et Jeanne Macé, sa femme, elle fut rasée en 1592.

CHAPELLE SAINT-BARTHÉLÉMY, détruite. Elle avait été fondée en i586 par les frères arbalétriers.

CHAPELLE SAINTE-CATHERINE, fondée par Charles de Blois. — A son emplacement, l'église du couvent de Sainte-Claire fut commencée le 17 juin 1/182 el terminée le i4 août i484. Supprimée par décret du 17 août 1792, elle servait d'écurie en 1796. Le Palais de Justice a été construit à son emplacement dé 1825 à i837.

CHAPELLE SAINT-JOACHIM OU du Prieuré. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet circulaire plus étroit, bâti à l'emplacement de l'ancien prieuré Saint-Malo. Sa bénédiction eut lieu le 19 juillet 1896. Il remplace une chapelle bénite le 9 mai 1775 cl qui, désaffectée, servait de grenier à foin.

NOTRE-DAME DE L'HOSTELLERIE. — Premier hôpital de Dinan, près de la porte de Brest. Les derniers vestiges, remontant au xne siècle, ont.disparu en i83g.

OUATOIRE SAINT-SÉBASTIEN OU chapelle de la maison de la recluse, désaffecté. (N° 56 de la rue du Jerzual.)

CHAPELLE SAINT-NICOLAS, détruite au xvne siècle.

CHAPELLE SAINT-MARC, existant au xvne siècle, détruite.

CHAPELLE DE LA COURBURE, dédiée à Notre-Dame de Bon-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 111

Réconfort et appartenant au chapitre de Saint-Malo. En ruines en i64o, elle fut transférée le ior octobre 1647 et a disparu.

CHAPELLE SAINT-LÉONARD, rue de la Lainerie, transformée en magasin. — Elle a servi de Palais de Justice, de bureau de péage et de chapelle pour les Anglais. Elle dépendait autrefois de l'abbaye de Marmoutiers.

CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE, rue Sain te-Claire, désaffectée. C'était une dépendance des Jacobins.

CHAPELLE DU CHÂTEAU. — Petit oratoire dans le château et désaffecté. Il datait des environs de i382 et fut construit sur les plans d'Estienne Le Tur.

CHAPELLE SAINT-JACQUES DES TRINITAIRES, détruite. — Autrefois dite chapelle de l'Hôpital de Brecel, du nom d'Olivier Brecel qui l'avait fondée avec Tiennette, son épouse, en i366. En 1791 elle contenait les statues de saint Jacques et saint Philippe et un tableau de la Sainte Trinité.

Un calice ancien, provenant de ce prieuré, est actuellement conservé dans l'église de Kerfeunten, près Quimper. Le Guennec a relevé l'inscription suivante autour du pied : F. BOUCZO : TRINITAIRE : M'A FAIT : FAIRE : ET : NON : L'ARGENT : DU : PRIEURÉ : DE SAINT-JACQUES : DE : DINAN.

CHAPELLE SAINT-PIERRE, détruite. — Elle avait été fondée près du château de Dinan par Aufred Claviger et Régina, son épouse, pour l'âme d'Olivier de Dinan, et fut donnée le 4 novembre 1111 par Benoît, évêque d'Aleth, à l'abbaye SaintNicolas d'Angers.

DOLO (ST-B.)

EGLISE SAINT-LEZIN, déjà sous ce vocable en 1227. — En forme de croix latine avec chevet polygonal et clocher encastré avec tribune, l'édifice actuel a été construit par M. Eveillard, entrepreneur, sur les plans de M. Le Guerrannic. La bénédiction de

10.


II "2 MÉMOIRES

la première pierre eut lieu en mars 1893, celle de l'église terminée, le a4 février-1895.

Mobilier : Devant l'église, bénitier du xve siècle. A l'intérieur, croix en cuivre argenté dont les bras sont terminés par des fleurs de lys (xvie siècle) ; vitraux modernes de Laigneau.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU CHÊNE. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. La dévotion à Notre-Dame du Chêne remonte à 1736. La chapelle actuelle date de 1880.

Mobilier : Retable du xvme siècle.

CHAPELLE DE LA VILLE-BRÉHEN, détruite. Parmi les villages : l'Abbaye.

DUAULT (Q.)

Ancienne paroisse de l'évêché de Quimper dont ont été détachées les trêves de Locarn, Saint-Nicodème et Saint-Servais. Ces deux dernières ne furent érigées en communes que le 19 avril 1869.

EGLISE SAINT-MAUDEZ. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher (clocher encaslré), un transept et un choeur. Edifiée sur lesplans de M. Le Guerrannic, par M. L. Guéguen, entrepreneur, la première pierre en fut bénile le 17 juillet 1892. L'édifice fut terminé en septembre i8g4 et bénit à la fin de la même année.

Au haut de l'église, extérieurement, ont été encastrés les fragments d'un calvaire ancien représentant : Le Portement de Croix, la Résurrection et la Descente aux Limbes, sur la longère sud ; la Crucifixion au chevet.

Mobilier : Verrière de la Dormition de la Sainte Vierge datant de i5g4 (classée) ; deux panneaux de vitraux anciens représentant un saint abbé et sainte Hélène (classés). Statues anciennes de saint Pierre, de saint Louis et saint Evêque.

Maître autel moderne « dans le goût de celui de Botmel »,


REPERTOIRE DES EGLISES ET CHAPELLES 1 1 û

commandé au milieu du xix" siècle à Joseph-Marie Maast, peintre doreur à Guingamp.

Statues anciennes de saint Maudez, la sainte Vierge, saint Pierre, saint Louis, saint Evêque.

CHAPELLE SAINT-JEAN DE LANDUGEN. — L'Ecclesia Sancti Tutiani fut donnée par le duc Hoel à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, entre 1081 et io84, et la dédicace en fut faite par l'évêque Benoît de Cornouailles, donation confirmée el augmentée par Alain Fergenf. Une enquête de 1808 indique que dans la ci-devant commune de Landugen existaient deux chapelles : l'une nommée Saint-Hugen, sur la rive gauche de l'Hyère, en face de la chapelle du Pénity, chapelle totalement en ruines et abandonnée avant la Révolution, et l'autre, SaintJean de Landugen, alors rattachée à Callac. Celle-ci, en forme de croix laline, avec aile nord du transept plus accentuée, date du xvie siècle. Elle possède une belle charpente apparente reposant sur des sablières et un clocher-mur avec arcs entre les contreforts. Elle a été restaurée en 1924 (classée).

Mobilier : Statues anciennes (xvie siècle) : saint Tugen, saint Benoît, sainte Vierge, autre Vierge sortant d'un arbre de Jessé, avec, à côté de Jessé, Eve tenant la pomme, sainte Anne apprenant à lire à la Vierge placée à sa droite et ayant à sa gauche l'Enfant Jésus aussi grand (pie la sainte Vierge, saint Hernin, saint Paul.

Sacraire en pierres du xvie siècle. Il est surmonté d'un Christ montrant ses plaies entre deux anges, l'un portant les clous et l'autre la couronne d'épines. En bas, de chaque côté de la porte, saint Pierre et saint Paul.

Piscine Renaissance ; plat de saint Jean ; reliquaire en argent en forme de bras.

CHAPELLE SAINT-YVES DU BOURGNEUF. — En forme de croix latine avec chevet peu accentué. Elle date du début du xvie siècle el a été restaurée en 1928.

Mobilier : Retable ancien représentant le Père Eternel en-


114

MEMOIHES

ton ré d'anges. Statues anciennes de saint Yves et de la sainte Vierge.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES NEIGES à Kérivoal, chapelle désaffectée el servant d'écurie.

CHAPELLE SAINT-SYLVESTRE de Kerhamon, en breton : Zant Gelvest. En ruines, seul le grand portail est debout.

CHAPELLE DE LESPOUL, détruite. Elle se trouvait dans l'un des pavillons à l'entrée de la cour.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE LESMABON, détruite.

ERËAC (ST-M.)

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine, elle comprend un clocher extérieur, une nef avec bas côtés de quatre travées, un transept et un choeur cantonné de deux chapelles ouvranl également sur le transept. L'édifice, voûté et de style roman, a été construit, sur les plans de M. Morvan, par M. Chevalier, entrepreneur à Dinan. L'adjudication des travaux eut lieu le, i5 mars 1900 et la bénédiction de la première pierre le 8 avril suivant. Celle de l'église fut faite le i3 novembre 1904.

Mobilier : Statues anciennes de saint Pierre et de saint Paul. Un inventaire du xvme siècle, dressé par le recteur, y mentionnait une slalue de Notre-Dame de Bon-Secours, « qui n'inspire guère de dévotion à cause de son air gracieux », et celles de saint Pierre, saint Paul, saint Appoline, saint Eloi, sainte Catherine, saint Sébastien, saint Nicolas. Statue moderne de saint, Yves.

CHAPELLE DU CHATELIER, dédiée à sainte Anne et saint JeanBaptiste. — Edifice rectangulaire du XVIII 6 siècle, dans lequel on a conservé des fenestrages du xve siècle. Elle fut bénite le 29 janvier 1775, mais un nouvel autel a été consacré en i846.

Mobilier : Statues anciennes (xvm° siècle) de sainte Anne, sainte Emerentienne et saint Jean-Baptiste ; bénitier du xve siècle.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES ROTOUERS. — En forme de croix


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 1 15

latine, pastiche gothique. Fondée au xvme siècle, elle fut commencée le 2 juin 1765, et bénite le 3 juillet 1768 ; construction faite par Jean Navière, charpentier. En ruines, elle fut réédifiée un peu au sud de son emplacement primitif, sur les plans de frère Arcade. La première pierre fut bénite le 28 septembre i855 et la chapelle le 12 septembre i858.

Mobilier : Statues (xvnf siècle) de Notre-Dame de Rolouers, sainte Appoline, sainte Marguerite.

Tableau assez faible de la Vierge à l'Enfant daté de 1819.

CHAPELLE SAINTE-MARIE DU BOIS,. — Fondée par Yves Lejarl, le 16 août i64i, el dédiée à saint Etienne. Signalée'en mauvais état en 1874 et détruite peu après. Elle renfermait les slalues de la sainle Vierge (actuellement au presbytère), de saint Etienne et de sainte Anne.

CHAPELLE DU BOIS ROULIER, incendiée vers 1760.

CHAPELLE DE COABICOR, détruite.

CHAPELLE SAINT-MALO, détruite avant i84o.

ERQUY (ST-B.)

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL. — Edifice dont la nef comporte d'abord une vaste travée, flanquée au nord du clocher et au sud d'une salle, puis de cinq travées avec bas côtés. Elle est terminée par le choeur, il n'y a pas de transept.

L'édifice actuel dale de la fin du XVIII" siècle et des premières années du xix°, La longère nord a été en effet, reconstruite vers1787, la sacristie en 1818, la longère sud et son bas côté en 1828 ; enfin la vieille tour et le pignon ouest furent démolis par François Vaulier, maître maçon, suivant devis du 12 avril i84i, et reconstruits en i845, suivant plans de Joseph Le Chalelier, visés par l'architecte du département, M. Lorin. La croix fut placée au sommet le 11 août 1847. L'on a conservé l'ancienne fenêlre du choeur, qui, suivant une enquête de i434, avait été construite entre i4i2 et i43i, sur l'ordre de Geffroy du Quellenec s1 de Bienassis.


116

MEMOIRES

Mobilier : Bénitier du xne siècle ; statues anciennes de saint Pierre, sninl Paul, saint Michel, saint Sébastien ; maître-autel datant de 1837, dû à Joseph Le Chatelier, et stalles de la même époque ; chaire de i83o, due à Loyer, sculpteur d'Etables.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES CROIX ou DES SEPT SAINTS. — De plan rectangulaire. La réfection de la chapelle ancienne fut décidée en 1861. La pose de la charpente du nouvel édifice eut lieu le 27 juin i863 et sa bénédiction par Mgr David en août 1867. Deux ans plus tard, en septembre 186g, le même prélat fit don à la chapelle du reliquaire renfermant les reliques des sept saints de Bretagne, puis le i5 septembre 1872 bénit la croix du placifre due à Hernot. Le campanile ne fut achevé qu'en i885.

Mobilier : Autel moderne dû à Le Merer et datant de décembre

1872.

CHAPELLE SAINT-MICHEL DE ROCHECOUL. — Petit édifice rectangulaire dont, la bénédiction eut lieu le g octobre 1881.

CHAPELLE SAINT-PABU. — Edifice rectangulaire commencé le 2 juin 1887 et achevé fin janvier 1888. Il fut bénit le 7 juillet suivant.

CHAPELLE DU SAINT-SÉPULCHRE, en ruines. C'était un édifice du Temple relevant de la Croix Huis, membre de Carentoir.

CHAPELLE SAINT-AUBIN, détruite. Elle existait encore au XVIII 0 siècle.

CHAPELLE DE BIENASSIS, détruite. Elle était à l'extrémité nord du château, face au jardin.

Mention parmi les villages de Saint-Quereuc, ancienne grange de l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois. En 1234, la villa SaintMaclou, en Erquy, fut donnée à la même abbaye et est dite : Villa Maclovii de Sancto Carroco.

Saint-Aubin possédait une autre grange à Erquy : Saint-Cano ou Sainl-Queneuc, ainsi que les deux métairies de la Moinetie.

Un autre village est dit l'Abbaye, un autre les Hôpitaux.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 117

ËTABLES (ST-B.)

En 1202 la paroisse est dite de Stabulo ou de Stabulis et son église fut donnée en cette dernière année par le comte Alain à l'Abbaye de Beauport dont elle resta prieuré-cure jusqu'à la Révolution. Amputée de Binic, elle fut érigée en cure le 5 décembre 1821.

EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE, autrefois sous le vocable de NotreDame. — Edifice de plan irrégulier. A l'édifice primitif du xive siècle, qui devait comprendre une nef unique avec double transept et chevet plat, fut ajouté au xvn° siècle un double bas côté sud, sur lequel s'ouvrit une chapelle, et au nord une chapelle contiguë au transept ; puis, au xvme siècle, le choeur en rotonde et le clocher. Certaines dates peuvent être précisées :

C'est le 3 mai 1670 que fut posée la première pierre du bas côté sud. Le choeur fut construit en 1770 et surmonté d'un dôme que la statistique de i845 qualifie « en la forme de celui des Invalides de Paris ». La tour, qui déjà n'était pas très solide en 172g. fut reconstruite sur les plans du sr Chancerel, architecte à Saint-Brieuc, en 1786. Enfin, après modification du haut de la tour pour supporter la statue de Notre-Dame et après restauration de l'église, celle-ci fut consacrée le 2g septembre 1931.

Mobilier : Statues anciennes de saint Pierre, Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, Notre-Dame de Bon-Secours, sainte Anne, saint Joachim, saint Jean-Baptiste, saint Roch. Chaire en bois sculpté de la fin du xvne siècle, que la tradition attribue à Augustin Loyer, scuplteur d'Etables. Autel en marbre du xvni" siècle. Deux confessionnaux du xvme siècle. Baptistère avec dôme datant de 1720 et portant l'inscription : MYSIRE PIERRE RIBAU

PRIEUR RECTEUR. JEAN GIQUEL ET JEAN TOUROUX FABRIQUE

L'AN 1720. Au-dessus, tableau assez médiocre représentant le Baptême du Christ et signé : LOYER AÎNÉ, peintre à Etables, i838. Différents tableaux, également médiocres : saint Evêque délivrant des prisonniers des fers et signé : MANOIR PINXIT 1752 ; autre représentant la remise d'un scapulaire à un recteur, signé :


118 MÉMOIRES

LOYER fils 1821 ; autre représentant saint Sébastien et signé : BLÉVIN DE LA POMMERAIS 1773 ; autre représentant saint François recevant les stigmates.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE L'ESPÉRANCE. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés portant la date de i85o.

CHAPELLE SAINT-JACQUES DE LA VILLE-DURAND. — Edifice de plan rectangulaire du xvme siècle. Elle renferme une Pieta paraissant du xvie siècle.

CHAPELLE SAINT-ROCH, dans le cimetière. Détruite en 1933.

CHAPELLE SAINT-LUNAIRE, détruite.

CHAPELLE DE LA VILLE-MARQUER, détruite. La statue en pierre de sainte Marguerite, actuellement dans l'église, en provient.

EVRAN (ST-M.)

L'église d'Evran fut donnée au milieu du xu 6 siècle à l'abbaye de Léhon par Jehan, évêque de Saint-Malo. La délimitation entre les paroisses d'Evran, de Saint-Judoce et de Saint-Andrédes-Eaux, fit l'objet d'une ordonnance de Mgr Le Mée, le 29 mai i84g.

EGLISE SAINT-PIERRE, déjà sous ce vocable en n56. En forme de croix latine, elle comprend un clocher extérieur avec tribune, une nef avec bas côtés de six travées, sur lesquels, de deux en deux, s'ouvrent entre les contreforts des chapelles actuellement, occupées par les confessionnaux ; un transept, un choeur, de deux travées droites et d'une pentagonale, entouré d'une carole.

L'édifice acluel comprend plusieurs campagnes : sur plans dressés par Delion, appareilleur à Rennes, et datés du 5 février et 28 décembre 1827, l'on refit la nef et ses bas côtés, travaux exécutés entre janvier et juillet 1828 par Michel et Cocheril, entrepreneurs à Dinan. Le choeur et le transept furent exécutés, sur projet dressé par Delarocheaulion, architecte à Dinan, et daté


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 119

du 28 février 1847, par Cormao et Lecomte, entrepreneurs. La bénédiction de l'église fut faite le 23 septembre I85I. Enfin, le plan de la tour fut dressé par M. Meslay, architecte à SaintBrieuc, le 19 janvier 1860.

Mobilier : Maître-autel en marbre et statues autour du choeur de Barré ; chaire (1893) exécutée par Aubert, de Romillé, et semblable à celle de Pleudihen. ; lutrin xvme siècle ; statues modernes de saint Guillaume et saint Yves.

CHAPELLE DE BON-SECOURS. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet arrondi. Cette chapelle avait été conslruile en 1821 par le comte de Boishue pour commémorer un secours providentiel acordé à Mlle de Lorgeril, de Pleugueneuc, le iCr mai 1821. Elle fut incendiée le 20 novembre 1891 par un malfaiteur voulant s'emparer des aumônes. M. de Boishue, persuadé que l'incendie avail élé allumé par haine de sa personne, ne voulut pas la relever. M. Berthelot, recteur d'Evran, lui demanda l'autorisation de le faire.

CHAPELLE DE LA TOUCHE. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. Il date du xvne siècle, et a été restauré en 1874. Le 28 septembre de cette dernière année, il fut bénit à nouveau el dédié à saint Joseph.

Mobilier : Bénitier armorié.

CHAPELLE N.-D. DES CHAMPS-GÉRAUX. — Edifice rectangulaire avec adjonction d'une chapelle au nord, chevet à pans coupés.

Elle est fort ancienne et étail primitivement rectangulaire. Le I5 septembre 1704, les seigneurs de Champs-Géraux firent reconstruire la longère nord qui tombait en ruines, refaire la charpente et restaurer complètement la chapelle, travaux exécutés par Pierre de la Vigne, maître charpentier et entrepreneur d'Evran. En 1818, elle fut agrandie d'une petite chapelle au nord et d'une sacristie.

Mobilier : Maître-autel du xvme siècle avec Christ ressuscitant ; statue du xvme siècle de saint Pierre.

CHAPELLE SAINTE-MADELEINE DE BEAUMANOIR. — Transportée


1^20

MEMOIRES

dans l'un des pavillons du château, datant de 1628, après démolition de l'ancienne.

CHAPELLE SAINT-MAUDEZ, au Mottais. — Edifice de plan rectangulaire, xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-RENÉ, détruite au xxe siècle. — Edifice fondé par le seigneur de la Ferronnays et datant des xive et xvic siècles. Elle possédait un sacraire armorié en pierre.

CHAPELLE DE THELLOSOUX, détruite. Elle est encore mentionnée au XVIII 6 siècle.

CHAPELLE DE LA HAUTE-RIVIÈRE, détruite.

CHAPELLE DE COAQUEUX, détruite.

CHAPELLE DE LA FALAISE, détruite.

CHAPELLE DE LA CHAPERONNAIS, détruite. Elle est citée dès 1662.

CHAPELLE DE LA ROUVRAYE, détruite.

CHAPELLE DE LA DAVTAIS, vendue le 5 mars i7gi et détruite. Citée dès 1673.

CHAPELLE DE BÉTINEUC, mentionnée dès 1691, elle fut convertie en grange au xixe siècle, puis détruite.

CHAPELLE SAINT-LÉONARD DES COUDRELLES, dite aussi de la Lande de Tournay, disparue. Elle est mentionnée dès le xvr" siècle.

CHAPELLE EVESQUE, détruite. Mentionnée au xvie siècle. Parmi les villages : La Moinerie ; Saint-Geffroy.

FAOUET [LE] (T.)

EGLISE SAINT-HERVÉ.'— Elle comprend une nef avec bas côté de six travées, pas de transept, et un choeur.

L'édifice actuel, de style xme siècle, fut construit par M. Gras, entrepreneur, sur les plans de M. Maignan, architecte. Les tra-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 121

vaux commencèrent le 19 mars i885 et la première pierre fut bénite le 21 juin suivant. La première messe y fut célébrée le dimanche des Rameaux 1887.

Mobilier ; Maître-autel du xvme siècle, attribué à Yves Corlay ainsi que la statue de saint Hervé.

Statues anciennes de saint Hervé, sainte Vierge, saint Jean, sainte Anne, saint Joseph, saint Yves, sainte Marguerite, saint Roch en costume espagnol.

Dans la sacristie, groupe de la Flagellation.

CHAPELLE DE KERGRIST. — Edifice comprenant une nef unique avec chapelle au nord.

Elle date du début du xvie siècle el possède de belles sablières armoriées et des fermes à tirants engueulés. Le pignon ouest s'étant écroulé en i648, fut refait à cette époque et le clocher réédifié en 1772. Vendue nationalement en 1794, elle fut achetée par Yves Pierre, Yves Bouézard et Guillaume Sébile qui la rendirent au culte.

Mobilier : Elle possédait un grand nombre de statues du xvic siècle presque toutes dérobées au xxe siècle : N.-D. de Kergrist, saint Jean-Baptiste, saint Jean l'évangéliste, saint Guillaume, sainte Hélène, saint, Cado, saint Joseph.

FERRIERE [LA] (ST-B.)

Ancienne trêve de La Chèze. L'église fut donnée à Marmoutiers en 1128 par Jean, évêque de Sainl-Brieuc.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine avec adjonction à l'aile nord du transept d'une chapelle communiquant avec cette aile et avec la nef. L'édifice actuel date de plusieurs époques : Le choeur et le transept furent presqu'entièrement reconstruits de mai à septembre 1899 par M. Louis Desbois, maître maçon à Plémet. La chapelle adjacente à l'aile nord a ses piliers du xrve et un fenestrage du xve siècle, ainsi que des restes de sablières de la même époque. Du xv° siècle également, date la porte sud avec amorce de porche. Le clocher porte la


122 MÉMOIRES

date de 1767 avec porte du xive réemployée ; la longère sud-est également du xvme siècle avec fenêtre portant la date de 1770.

Mobilier : Maître-autel avec tabernacle à pavillon du XVII 0 siècle ; autel du Rosaire du xvme siècle avec retable du Rosaire el peintures de saint Julien et saint Michel ; beaux vitraux du xvie siècle de l'atelier de Michel Bayonne, de Rennes. Statues anciennes : deux de la sainte Vierge, dont l'une porte dans sa main l'enfant nu et les jambes croisées ; Annonciation (en pierre), saint Laurent, saint Roch avec son chien, sainte Barbe, saint Germain, sainte Blanche, sainte Emerence, Ecce Homo, saint Julien, grand calvaire : le Christ en Croix entre les larrons, la sainle Vierge, saint Jean et sainte Madeleine au pied de la Croix.

Sur le placître, croix du xve siècle.

CHAPELLE SAINTE-BLANCHE. — Edifice de plan rectangulaire, sans style (xvme siècle ?), formé de deux constructions bout à bout. Une porte du xvie siècle est réemployée.

Mobilier : Statues anciennes de sainle Blanche entourée de bonnets, saint Marc, saint Nicodème, saint Fiacre, saint Méen, sainte Vierge.

ABBAYE DE LANTENAC. — Fondée en n49 et détruite en grande partie pendant la Ligue, elle fut reconstruite de i64o à i65a sous la direction de dom Aubin, prieur, et le cloître bâti en 16/12. L'abbatiale, intacte à la Révolution, fut détruite au xix° siècle. Le procès-verbal d'inventaire, dressé le 10 mai i7go, menlionne, entre autre, à l'entrée de l'église un bénitier de marbre rouge ; dans la seule aile existante, l'autel de SaintFirmin avec des statues de saint, Firmin et de saint Nicolas ; au-dessus de la porte du cloître les statues de saint Postan et de saint Sébastien. Le grand autel, à la romaine, était élevé sur deux marches. Le tabernacle était en forme de dôme et surmonté de la Résurrection de Notre-Seigneur ; le retable représentai! saint Benoît. Quatre tableaux dans des cadres octogonaux décoraient le haut du choeur et représentaient : la Présentation, l'Annonciation, le mariage de la Sainte Vierge el la Visitation ;


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 123

deux autres tableaux figuraient saint Benoît el sainle Scholastique. Enfin l'église possédait un crucifix d'ivoire et six chandeliers de cuivre. Les deux tableaux des retables de saint Firmin el saint Benoît, ainsi que les retables, avaient été exécutés en 1674 par Maurice de Gourlay.

Actuellement, une petite chapelle de plan rectangulaire avec chevet arrondi indique seule l'emplacement de l'abbaye. Construite au xixe siècle, elle renferme les statues du xvnc siècle de saint Firmin, saint Sébastien et saint Potan.

FOEIL LE (ST-B.)

Ancienne trêve de Saint-Thuriau de Quinlin, érigée en commune le 22 novembre i8o3.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine, elle comprend une nef axrec bas côtés de cinq travées el clocher-mur, un transept et un choeur.

La bénédiction de la première pierre eut, lieu le 18 octobre 1896 et celle de l'église terminée le n décembre 1898.

Construite par M. Alexandre, sur les plans de M. Guépin, le clocher-mur est inspiré des clochers du Finistère.

CHAPELLE SAINT-LAURENT ET SAINT-MAURICE, de plan rectangulaire. — Suivant un aveu du 18 décembre 1692 elle aurait été fondée par les seigneurs de Crenan. L'édifice actuel paraît de la fin du xvme siècle et fut vendu le 21 frimaire an IX à AugustinMarie Le Cardinal.

Mobilier : Statues anciennes de saint Laurent, saint Maurice en cotte d'armes, saint André sur sa croix, sainle Suzanne avec ventre proéminent, saint Lubin ; statue moderne de saint Yves.

La chapelle possède des reliques authentiques de saint André.

CHAPELLE SAINTE-RADEGONDE au Mauguerand, de plan rectangulaire. — Suivant la tradition, elle aurait été fondée au xviie siècle par Messires Guillaume et Laurent Mesléart. L'édifice paraît en effet remonter au xvne siècle ; mais la fenêtre du chevet présente cependant les caractères du xvie siècle.


124.. MÉMOIRES

Mobilier : Deux statues anciennes dont l'une de sainte Radegonde, l'autre sans nom.

CHAPELLE SAINTE-SUZANNE à Crenan. — Une chapelle SainteSuzanne existait jadis près de l'enceinte du parc, à l'emplacement de la ferme actuelle de Sainte-Suzanne. La chapellemoderne, au N.-O. du château incendié, fut bénite le 4 octobre 1785. Epargnée par l'incendie, mais entourée de décombres, elle est de plan rectangulaire el renferme encore les statues de saint Léon et saint François d'Assise.

CHAPELLE DU CHÂTEAU DE ROBIEN. — Oratoire à l'intérieur du château, de la seconde moitié du xviue siècle. Il renferme une Vierge en bois intéressante dominant l'autel. Dans le parc, chapelle en ruines de plan rectangulaire du premier quart du xvic siècle. Elle avait été construite par Jean de Robien et sa première femme, Françoise de Langoueouez, dont les portraits ornaient la maîtresse vitre, ainsi que ceux de leurs enfants. (Françoise de Langoueouez épousa Jean de Robien par c. m. du 21 avril i5o2 et mourut vers i524-)

CHAPELLE SAINT-ANDRÉ, près de la métairie de la Coudraye. Vendue nationalemenl le 21 frimaire an IX à Augustin-Marie Le Cardinal pour 700 francs et, détruite. La fontaine existe toujours à la Salle.

CHAPELLE SAINT-ROCH, détruite. — Elle s'élevait près du pont de l'ancienne route Quintin-Corlay, non loin de Robien.

CHAPELLE DE LA NOE SÈCHE. — A la Noë Sèche existent un oratoire du xve siècle dans la tourelle de la tour d'entrée, désaffecté ; cl une chapelle, également désaffectée, du début du XVII 6 siècle. De plan rectangulaire, elle conserve son ancien chancel.

CHAPELLE DE LA POMMERAYE, détruite. Elle existait encore au xvmc siècle.

CHAPELLE DE LA VILLE-BOSCHER, détruite. Un champ porte encore le nom de la chapelle.

ORATOIRE DE LA VILLE-PIRAULT, détruit.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 1i25

GAUSSON (ST-B.)

Ancienne trêve de Ploeuc.

EGLISE SAINT-ETIENNE. — En forme de croix latine, elle comprend une tour semi-encastrée, une nef avec bas côtés de quatre travées, plus celle du clocher, un transept et un choeur.

A l'exception de la tour qui porte la date de 1711, l'édifice actuel, de style roman, date du xixe siècle et a été construit par M; Perrot, entrepreneur à Plouaret, sur les plans de M. Morvan. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 2 juillet igo5, celle de l'église le 9 juillet 1906.

Mobilier : A l'extérieur, statues en bois de saint Pierre et de saint Paul (xvme siècle) ; à l'intérieur, statues anciennes de saint Etienne, sainte Vierge, saint Gildas, saint Louis, sainle Elisabeth, saint Joseph ; lutrin du xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-NICOLAS OU chapelle Avenel, de plan rectangulaire. — Elle est déjà mentionnée dans un acte du 20 avril 1429. L'édifice actuel date du x\ie siècle et porte les armes de René de Boisboissel et de Péronnelle de Ploeuc, mariés en i538. Il a conservé ses sablières et un lambris à tirants engueulés.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, sainte Appoline, saint Nicolas, sainte Blanche portant des chaînes, saint Hervé et un saint Abbé dit saint Nicodème, mais sans doute saint Avit ; vitraux du xvie siècle.

Au pignon est de la chapelle, fontaine dédiée à saint Avit.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE BOSSIGNEL, ruinée avec le château dès le xvne siècle.

GLOMEL (Q.)

La commune de Glomel comprend acluellement trois paroisses : Saint-Germain, Saint-Michel et Trégornan.

EGLISE SAINT-GERMAIN. — En forme de croix latine, elle comprend une tour, une nef avec bas côtés très étroits de quatre


126

MEMOIRES

travées, plus une plus petite près du pignon ouest, un transept et un choeur. La tour, le transept et le choeur datent du xvie siècle, mais le choeur fut grandement restauré au début du xixe siècle. La nef, à l'exception du pignon ouest, qui reçut simplement des contreforts aux angles, fut reconstruite en i883 sur les plans de M. J.-A. Le Coz, architecte, qui les dressa le 19 mars 1880. Le porche occidental, encore tout gothique de conception, est cependant décoré de puttis.

Mobilier : Maître-autel de ig35 dû à M. Bouille, architecte, et àM. Le Rozec, sculpteur ; lutrin xvme siècle ; statues anciennes de saint Germain et saint Pierre. Statue moderne de saint Yves ; dans le vitrail du chevet : saint Conogan.

EGLISE SAINT-MICHEL. — Edifice en forme de croix latine du début du xvie siècle. La porte ouest est encore toute gothique d'inspiration, sauf les moulures. Le clocher-mur avec contreforts d'angles porte l'inscription : M. COLAS, Rr et la date i856 de sa restauration. La chapelle des fonts, moderne, est au nord, face au porche sud. Il subsiste de belles sabneres du début, du xvie siècle dont l'une est décorée de saint Eloi ; malheureusement, l'on a scié les enlrails de la charpente.

Mobilier : Christ sur poutre de gloire ; statues anciennes de saint Michel, Sainte Trinité, sainte Vierge, saint Cado, sainte Elisabeth, saint Quay en moine, tenant un livre de la main droite et un chapelet de la gauche, venant de la chapelle Saint-Quay. Fonts baptismaux en granit à deux cuves.

EGLISE DE TRÉGORNAN, dédiée à saint Corentin. — Edifice en forme de croix latine datant du début du xvne siècle et restauré au xixe. L'ancienne tour, remarquable, fut abattue au xixe siècle ; le transept sud porte l'inscription : GILON COQUIEC FABRIQUE et la date de 1619, la sacristie celle de 1627. Les travaux de restauration fuient adjugés, le 18 mars i85o, à Jean-Marie Le Gall, entrepreneur de Guémené-sur-Scorff, et réceptionnés par M. Gauthier, conducteur des Ponts et Chaussées à Glomel. Le porche porte celle date de i85o. L'on a conservé une piscine du xve siècle.

Mobilier : Maître-autel du xvne siècle ; lutrin du xvme siècle ;


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 127

fonts baptismaux à deux cuves (xv° siècle). Statues anciennes de la Sainte Trinité, saint Hervé (xvic siècle), saint Corentin, saint Moine, Vierge ancienne provenant d'un arbre de Jessé (xvir 8 siècle) ; et Notre-Dame de Pitié, curieuse : la Vierge a un genou en terre et le Christ, soutenu sur son autre genou, sous l'aisselle droite, a le corps pendant.

CHAPELLE SAINTE-CHRISTINE. — Edifice rectangulaire du xvie siècle.

Mobilier ; Elle renferme quatre statues, toutes anciennes : Crucifix, Sainte Trinité, sainte Christine, sainte Anne, et un panneau de vitrail ancien du xvie siècle, en grisaille, représentant sainte Christine.

CHAPELLE SAINT-CONOGAN. — Edifice de plan rectangulaire du début du xvie siècle avec clocher-mur du xvni° siècle.

Mobilier : Selon la tradition, l'autel serait l'ancien de la chapelle de Kersaint-Eloy ; statues anciennes de saint Conogan, saint Pierre, saint Roch, sainte Marie-Madeleine.

CHAPELLE SAINT-PÉRAN, délruilc. Non loin, en Paule, Prat sant Peran.

CHAPELLE SAINT-QUAY, détruite.

CHAPELLE NEUVE, achetée 3oo francs le 25 vendémiaire an VIII par Augustin-Marie Le Cardinal et détruite. Elle se trouvait sur la roule de Rostrenen à Carhaix, presqu'à la limite de Rostrenen.

CHAPELLE DU COZQUER, à l'est du manoir ; il n'en reste plus traces. Elle devait être fort importante suivant le plan cadastral.

CHAPELLE DE KERSAINT-ELOY. — L'ancienne chapelle, existante au xvme siècle, a élé délruilc. En 1932, les écuries du manoir ont été transformées en une jolie chapelle rectangulaire avec sacristie détachée par un corridor, sur les plans de M. J. Rouillé, architecte à Perros. L'autel est en pierre polie de Ploumanach.

Parmi les villages : Loméven, Botcanou et métairie des SeptSaints.


128 MÉMOIRES

GOMMENË (ST-M.)

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées et demie, plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur polygonal. Elle fut commencée en 1857, terminée en i863 et consacrée le 2 octobre 1881. Les plans sont dûs à M. Guépin, architecte.

Parmi les statues modernes : saint Guillaume et saint Brieuc.

CHAPELLE SAINT-GUÉNAEL, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. La première pierre de la reconstruction fut bénite le 25 avril 1875 et la chapelle le 2 août 1876.

Statue moderne de saint Guénael.

CHAPELLE SAINTE-ANNE DE ROQUETON, de plan rectangulaire. Elle fut reconstruite en 1876. Près de la chapelle, fontaine avec l'inscription : FAIT L'AN 1876.

CHAPELLE DES AULNAIS, détruite. Elle est encore mentionnée au xvme siècle.

GOMMENECH (T.)

EGLISE SAINT-GUY. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées, plus la travée du clocher encastré, un transept et un choeur.

Le choeur, presque toute l'aile nord du transept et la longère est de l'aile sud datent du xvine siècle, ainsi que le confirme d'ailleurs l'inscription suivante sur le chevet : MISIRE IAN FRANCES RECTEUR L'AN 1722. Le reste date du début du xx° siècle. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 25 septembre igo5 et celle de l'édifice le i3 janvier 1907. La construction en fut exécutée par M. Le Besque, de Plouisy, sur plans de M. Morvan.

Mobilier : Maître-autel du xvme siècle, provenant de l'église de Trévérec et attribué avec vraisemblance à Corlay.

Statues anciennes de saint Guy, sainte Vierge, saint Joseph,


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 129

sainte Anne, saint Jean-Baplisle, saint Yves, saint Eloi, saint Nicodème.

CHAPELLE DE KERDOUANNEC. — L'édifice actuel, en forme de croix latine, date des premières années du xve siècle. La dissymélries des jambages de la porte ouest est à remarquer. Donnée à la fabrique par François-Marie Couffon et les consorts Duval, le 3 avril 1818, elle fut érigée en chapelle de secours le 17 décembre suivant.

Mobilier : Statues anciennes : 2 sainte Vierge dont une provenant de la chapelle de Lochrist, saint Pierre, saint Eutrope, saint Joseph, sainte Madeleine.

CHAPELLE SAINT-PIERRE, détruite. Les murs du cimetière de la chapelle existent encore.

CHAELLE DE LA TRINITÉ, détruite.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LOCHRIST, détruite.

GOUAREC (Q.)

Ancienne trêve de Plouguernével.

EGLISE NOTRE-DAME DE LA FOSSE. — Edifice comprenant une nef avec bas côtés de cinq travées, précédée d'une tour, et un choeur.

Les plans de l'église, qui remplace une chapelle sous le même vocable, furent dressés par M. Joseph Le Clair, conducteur des Ponts et Chaussées du canal de Nantes à Brest, le 3 juin 1826. Les travaux furent dirigés par le recteur l'abbé Mathurin Gallern, vicaire général forain, qui eut de nombreuses discussions avec le Conseil de Préfecture au sujet du paiement des ouvriers et des matériaux ; ils furent terminés le 22 octobre 1827. L'église, bénite aussitôt, fut consacrée le 22 mai i835. Les plans de la tour furent dressés par M. Maignan el l'adjudication faite à M. Le Gall, entrepreneur de Guémené-sur-Scorff, le 29 février 1892.

Mobilier : Statues anciennes de Notre-Dame de la Fosse et de saint Gilles.


130

MEMOIRES

CHAPELLE SAINT-GILLES. — De plan rectangulaire avec chapelle au nord, elle date de la fin du xve siècle. Menaçant ruines au début du xrxe siècle, elle servit néanmoins d'église paroissiale depuis le Concordat jusqu'au 5 septembre 1827. Elle a été totalement restaurée en ig35.

CHAPELLE DES AUGUSTINES. — C'est l'une des salles de plan rectangulaire du couvent. Sur le côté gauche du choeur donne la clôture des religieuses. Les hospitalières vinrent de Guingamp s'établir à Gouarec en 1825. Le couvent fut construit en 1827, sur les plans de l'aumônier, M. l'abbé Baignou. La consécration de la chapelle eut lieu le 2 février 1875.

GOUDELIN (T.)

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine, elle comprend un clocher extérieur, une nef avec bas côtés de six travées, un transept et un choeur.

Construite en 1717, elle menaçait déjà ruines en 1773, année en laquelle un devis de réparations fut dressé par Anfray, ingr des Ponls et Chaussées à Guingamp. En 1777, le culte dût être transporté à Notre-Dame de l'Isle. Une reconstruction presque totale fut entreprise en 1784, sur les plans dressés les i3 et 16 novembre 1780 par Julien Barthélémy David, ingénieur des Ponts el Chaussées à Quimper. Les travaux, adjugés le ig janvier 1784 à Yves Le Tacon qui s'associa François Duverger-Nédellec, furent réceptionnés les 21 et 23 avril 178g par Julien David pour le général, Yves Le Roy de Kerderrien pour les entrepreneurs et YvesJacques Antoine Robinet pour l'intendant. Détruite en i83i par un incendie qui ne laissa subsister que les murs, elle fut aussitôt restaurée par des ouvriers locaux. Plus tard, en 1881, la tour fut construite par M. Kerguenou, entrepreneur, sur les plans de M. Angier, et bénite le i4 février 1882.

Mobilier .- Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Joseph, saint Tugdual, saint Yves ; fonts baptismaux à deux cuves ; bannières à deux faces du xvie siècle (classée). Maître-autel com-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 131

mandé à Augustin et Alain Loyer, peintres et sculpteurs d'Etables, le 18 juillet i835. Le tableau du retable, représentant, une desente de Croix, est en effet signé : Loyer aîné, peintre d'Etables, i843.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LTSLE. — L'édifice comprend une nef avec bas côtés de six travées ; et, accolé au pignon ouest, un clocher extérieur. Les deux dernières travées, formant le choeur, sont du xive siècle ; le reste de la fin du xve ou des premières années du xvie siècle. La flèche fut frappée par la foudre le 20 juillet 1714, et réparée aussitôt ; la longère sud, entièrement reconstruite, porte la date de i84g, année en laquelle l'édifice fut très restauré, .d'ailleurs avec intelligence.

La base du clocher est ouverte sur deux faces. Avec les pinacles des accolades décorant les portes ne descendant pas jusqu'en bas et ses fenêtres hautes à meneaux perpendiculaires, elle est nettement influencée par l'architecture anglaise. Les arcs des Voussures du porche sont très ouverts et presque circulaires.

Vendue sous la Révolution, en un très grand nombre de parts, beaucoup furent données à la fabrique en 1807, les dernières en i846 et 1847.

Le porche et le clocher ont été classés le 20 janvier igi3.

Mobilier : Statues anciennes de saint Eloi et saint Joseph ; Vierge en pierre du xve siècle sous le porche (classée). Statues modernes de saint Tugdual et saint Yves. Tombeau en pierre de Guillaume de Goudelin du xve siècle (classé). Autels modernes en pierre de Caen, sculptés par Ogé. Les autels anciens sont à Coadout.

CHAPELLE SAINT-ANTOINE, détruite. Elle est mentionnée comme déjà en ruines en 1675, dans un champ appelé Parc-an-Chapel.

CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE, encore mentionnée en 1810, détruite.

CHAPELLE SAINT-AVIT, vendue en i8i3 et détruite.

CHAPELLE SAINTE-ANNE, détruite. Elle existait à la fin du xvme siècle.


132 MÉMOIRES

CHAPELLE SAINT-LAURENT, détruite. Elle existait à la fin du XVIII 0 siècle.

Parmi les villages : Saint-David (probablement Saint-Avil), Sainl-Eloret.

GOURAY LE (ST-B.)

EGLISE SAINT-ETIENNE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur très profond composé de deux travées droites el d'une polygonale.

La première pierre de l'édifice, dû aux plans de M. l'abbé Blévin, curé-doyen, décédé avant son achèvement, fut bénite le 23 avril i854 et l'église en i856.

CHAPELLE SAINT-ROCH. — Petit édifice rectangulaire avec chevet, à pans coupés paraissant du xvne siècle. Une piscine du xv' el une cheminée de la même époque dans l'angle sud-ouest oui élé réemployées. Un bénitier porle la date de 1171 qui paraît fanlaisisle.

Mobilier : Slatues anciennes de saint Roch et saint Fiacre.

CHAPELLE DE LA MOTTE BASSE. — Petil édifice rectangulaire dédié à la Sainle Vierge et servant de chapelle funéraire à la famille Le Minticr de la Moite Basse. La chapelle fut bénite en i75g.

GRACES-GUINGAMP (T.)

Ancienne Irêve de Plouisy, réunie à Saint-Michel de Guingamp, puis érigée en succursale.

EGLISE NOTRE-DAME ET SAINT-BARTHÉLÉMY. — Edifice rectangulaire avec bas côté sud de quatre Iravées, précédé d'un clocher remarquable. La première pierre de l'édifice fut posée le 12 mars i5o6 ainsi que l'indique l'inscription suivante : « Le Dozième Jour de mars l'an de grâce mil cinq cent et seix fut la première pierre de cette chapelle assise. » Sur une sablière de la


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 133

nef, une seconde inscription renseigne sur la marche des travaux : <c Le cinquiesme jour de Janvier l'an mil V™ el, VIII fut le boies de cette chappelle assys auquel temz estoit Maistre Jehan Le Dirvec recteur de la paroisse de Plouisy et gouverneurs de la dicte chapelle Jehan et autre Jehan Le Reliée. » Donnée en i6o5 aux Cordeliers de Guingamp, qui avaient été chassés de leur couvent de la Terre Sainte, l'église fut dédiée le i3 août 1607,* par Mgr Adrien d'Ambroise, à Notre-Dame et à saint Barthélémy. Une note du 3 mars 1647 indique : « Ce fut le R. P. F. Bissit, profes. de l'ancien couvent, qui fut cause du bâtiment de la chapelle Notre-Dame de Grâces et la sollicita autant par sa piété et bon exemple et par la dévotion qu'il portait à la Vierge que par les soins et instructions pour l'entreprise du bâtiment. » La pierre provient de la carrière voisine de la Boissière.

Dans la nuit du 16 au 17 mars 182g, le choeur et le maîtreautel furent détruits par un incendie et, le 4 septembre 1874, la foudre tomba sur le clocher. L'édifice a été classé le ier juillet 1907.

Mobilier : Sur l'une des portes, du xvie siècle, Annonciation en bois. La tête de la Sainte Vierge est très belle mais les mains sont disproportionnées. Sur la porte de l'escalier de la tour, de la même époque, joueur de flûle ; sablières intéressantes ; cloche de Le Louarn datée de 1637 ; lutrin de i85o ; reliquaire du Bienheureux Charles de Bois inauguré le 6 juillet 1874.

CHAPELLE SAINT-JEAN DE KERGRIST. — Chapelle rectangulaire déjà mentionnée dans le procès de canonisation de Charles de Blois » capella de Villa Chisli prope Guingampum ». Le chevet et la longère sud de l'édifice actuel datent des dernières années du xve siècle ou des toules premières années du xvie ; la longère nord et le pignon ouest du début du xixe siècle. Rachetée par la fabrique à M. Desjars, banquier, le 19 juin 1827, c'est alors en effet qu'elle fut restaurée et accrue de 10 pieds vers l'ouest.

Mobilier : Dans la fenêtre du chevet débris de vitraux avec Crucifixion de la fin du xve siècle ou premières années du xvie ; statues anciennes de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste, de


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MEMOIRES

saint Yves, de saint Jacques, de saint Eloi, de saint Antoine ermile, et anges porte-cierges.

CHAPELLE DE KERBOST, dédiée à saint Maudez. Elle existait encore à la fin du xvme siècle sur les bords du Trieux ; détruite.

CHAPELLE DE KÉRURIEN, dédiée à saint Yves, détruite. Un petit oratoire moderne avec statue de saint Yves en perpétue le souvenir.

CHAPELLE DE KÉRANNO, dédiée à saint Joseph, détruite. Elle datait du xvni 0 siècle.

Parmi les villages : La Madeleine, Alain ar Sant.

GRACES-UZEL (ST-B.)

Ancienne trêve de Loudéac.

EGLISE NOTRE-DAME DE GRÂCES. — En forme de croix latine, précédée d'un clocher ; chapelle des fonts au nord et au bas de la nef, ossuaire accolé à l'église.

L'édifice actuel, du xvme siècle, porte au-dessus de l'une des fenêtres la date de 1733. L'aile nord du transept, dite chapelle du Rosaire et croulante en i845, fut reconstruite à cette époque. Le 5 février 1875, la foudre tomba sur le clocher qui fut restauré aussitôt.

Mobilier : Trois retables du xvme siècle et statues de la même époque de Notre-Dame de Bon-Voyage, tenant un bâton de pèlerin, sainle Anne, saint Pierre, saint Julien, saint Gilles, saint Sébastien, saint Mathurin, saint Jean-Baptiste, sainte Madeleine, sainte Suzanne.

Près de l'église, fontaine Notre-Dame construite en 1788.

GUENROC (ST-M.) EGLISE SAINT-GERVAIS ET SAVNT-PROTAIS. — En forme de croix


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 135

latine, elle comprend une nef avec bas côtés de trois travées, un transept et un choeur avec bas côtés de deux travées.

L'édifice actuel date du xve siècle, ainsi que l'indique d'ailleurs l'inscription en lettres gothiques gravée sur le porche : L'an mil IHILXXV (I475) ihesus, m (maria).

Mobilier : Bénitier du xve siècle ; fonts baptismaux anciens ; maître-autel et chaire de la fin du xvne siècle ; statues de saint Gervais, saint Protais, sainte Vierge, sainle Anne, saint Michel, saint Mathurin exorcisant un enfant, saint Fiacre, saint François d'Assise, sainte Barbe.

CHAPELLE DE LA ROCHE AUX ANES, dédiée jadis à la Sainte Trinité et actuellement à Notre-Dame de Lourdes. Petit oratoire rectangulaire portant la date de 1889.

CHAPELLE DU LATTAY, détruite. Elle datait du xvme siècle.

GUINGAMP (T.)

L'on ne sait rien de précis sur les origines de Guingamp. L'exiguïté de son territoire montre cependant que c'est là une ville féodale fondée au xie siècle ou dans les premières années du xne, vraisemblablement par le comte Etienne.

EGLISE NOTRE-DAME. — Historique. Suivant la tradition, c'était à l'origine la chapelle du château ; et l'on fait remarquer, à l'appui de cette thèse, qu'elle n'eut pas de cimetière jusqu'au xve siècle.

Il subsiste de l'édifice primitif les piliers du transept avec leurs arcades à triple rouleau reposant sur des piliers à simple astragale et remontant aux dernières années du xie siècle ou aux premières du xne. En tout cas, l'édifice semble avoir été terminé avant 1156, année en laquelle le duc Conan y fonda une chapellenie en faveur des moines de Beaulieu sur l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de saint Denis.

Au début du xive siècle, l'on reconstruisit l'église et les travaux semblent avoir été très rapidement menés si l'on en juge par l'homogénéité de la construction. Elle était sans doute ter-


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MEMOIRES

minée lors de la mort de Jean III, puisqu'il n'est pas mentionné de dons à l'oeuvre par Charles de Blois, dont on connaît la générosité à l'égard des églises de Guingamp. Le pieux duc enrichit le trésor, posa la, première pierre de la chapelle de la trésorerie, dédiée à saint Yves, el fil modifier le grand aulel qu'il cantonna de quatre colonnes peintes en azur et or et surmontées de quatre anges.

L'église fut dévastée pendant les guerres, ainsi que l'indique une bulle du 10 février i448 accordant des indulgences de cinq ans et cinq quarantaines à ceux qui visiteraient le jour de la Nativité de la Sainte Vierge, en y faisant une aumône, l'église Notre-Dame de Guingamp, ruinée à cause des guerres et en réparations, sanctuaire célèbre par les miracles qui s'y opèrent.

Peu après, en i462, on décida d'agrandir le choeur et ses bas côtés de deux travées ; et les travaux, en pleine activité en 1478, étaient terminés en i484Au

i484Au siècle, en i535, une catastrophe survint : la tour midi s'écroula entraînant dans sa chute la ruine de là moitié de la nef. On se mit immédiatement à la reconstruction. Au premier projet, encore tout gothique, présenté par le vieux maître Philippe Beaumanoir et Jean Hémery, fut préféré celui de Jean Le Moual dont nous admirons aujourd'hui la réalisation. A Jean Le Moual succéda comme maître de l'oeuvre, Gilles Le Nouesec qui recul de i548 à i554 une gratification annuelle de 12 livres, puis Jean Le Cozic mentionné de i556 à 1570, enfin Yvon Auffret, maître d'oeuvre en 1074 et encore mentionné en i58i. Les pierres de celle reconstruction vinrent des carrières de Kerempilli el de Scouasel, en Rourbriac, ainsi que de Kerlosquer. H n'est plus fait ensuite mention de maître d'oeuvre ; mais les travaux durèrent jusqu'en 1624, année en laquelle Alain Rupérou et Jean Lelouet, maîtres picoteurs, exécutèrent la grande vitre des orgues. Entre temps, la tour nord-ouest fut couverte en I6I3. d'un loit manquant d'élégance par Guillaume Lauzun et Jean Hillion, sur modèle de Nicolas Aubry, me charpentier de Rennes. Au cours de ces travaux, les seigneurs de Guingamp se montrèrent particulièrement généreux. En 1579, Madame de Mar-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 137

ligues donna vingt écus soleil « afin d'autant mieux avancer la reconstruction ». Le Sr de Sourdéac fit également plusieurs dons et commanda son tombeau avec enfeu, entre les piliers du maîtreautel, à Alain Philippe, me tailleur de pierre, le 3 novembre i5g2. A partir de 1624, les fabriques s'occupent de l'ornementation de l'église et paient en celle année g livres à Jehan Le Grand pour avoir rafraîchi la tapisserie du choeur, puis au Gardien, peintre, 6 livres pour avoir étoffé l'image de Notre-Dame de Pitié, et commandent à Couly, menuisier, divers ouvrages. En 1626, ils font faire par Yvon Sléphnou un tabernacle pour mellre sur les fonts, etc., etc.

En 1672, on décide d'agrandir le portail de Notre-Dame de Bon-Secours et de construire une grande chapelle à cinq pans en pierres de taille, ayant 3o pieds de haut el avançant de i4 pieds dans la rue. Dans le pan du milieu s'ouvrait une grande porte de 6 pieds de large et de 10 pieds de haut surmontée d'un vitrage. Une autre porte fut, prévue dans l'allée entre celle chapelle et la maison de Seollan, cordonnier, enfin une autre porte, également en taille, permettait de pénétrer de la chapelle dans l'église. Le devis, très important pour bien comprendre l'enclave actuelle, stipulait que le travail de la chapelle « sera uny et bien polly et de taille pareille à celle de la tour neuve fors les moulures et pillastres qui seront pareilles à ceux déjà existants » et que les entrepreneurs devront abattre « le plus commodément et avec le moins de dommage que l'on pourra la taille qui est soutenue par un pilier et qui fait à présent la clôture du portail de Notre-Dame de Bon-Secours, et ensuite couper tant la voûte que les moulures qui sont à côté du dit portail de sorte que le tout se trouve bien à la symétrie de la dite chapelle, à droite ligne, et sans fausse.equerre ».

Le marché fut adjugé le 26 juin à Allain l'Abat, Guillaume Le Fol et Yves Michel, maîtres picoteurs et maçons, les deux premiers de la paroisse de la Trinité et le troisième de Saint-Nicolas.

Enfin, en 1770, Jean Prigent construisit, sur les plans de Jacques-François Anfray, un dôme sur la tour plate. A partir de cette époque les travaux de construction de Notre-Dame sont


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achevés. Seule la chapelle du portail fut démolie dans la suite et reconstruite dans sa forme actuelle en i854, sur les plans de M. Darcel.

Au xvme siècle, l'on modernisa le choeur. En 172g, l'on adjugea moyennant 34o livres à Yves Le Poullen la construction d'une banquette de pierre tout autour du choeur pour recevoir une grille. Cette « ferrade » avait fait l'objet d'un marché le 16 septembre 1728 avec François Hingant, Sr du Bourgneuf, maître serrurier de Dinan, moyennant 3.3oo livres.

L'année suivante, les boiseries du choeur el, les stalles furent adjugées à Jean Moysan et François, son fils, ainsi qu'à Urbain Le Tinevès, tous trois maîtres menuisiers de Guingamp ; puis, le 25 mars 1745, marché fut passé avec Corlay pour la façon du tabernacle et de trois statues. Les fabriques passèrent également, au XVIII' siècle, plusieurs marchés d'argenterie et notamment commandèrent, en 1733, à Thibaron, orfèvre à Paris, une lampe, un encensoir et sa navette d'argent moyennant 2.758 livres i4 sols et diverses pièces à Duplessix Le Scanf, orfèvre à Guingamp, qui fournissait également tous les feux d'artifices que l'on tirait au pardon.

Plan. — Plan irrégulier. Nef de cinq travées avec bas côtés en partie doubles, double transept, et, choeur avec bas côtés de quatre travées. En réalité, il est plus exact de considérer la nef comme formée d'une nef centrale épaulée d'une série de nefs perpendiculaires.

Extérieur. — La tour nord-ouest, du xiv° siècle, comprend trois étages. Elle est percée de fenêtres dont les voussures et les colonnes sont 1res lourdes, fenêtres qui, au premier et au troisième étages, sont surmontées de grands gables ainsi que les arcatures aveugles décorant les angles. Il est à remarquer, sous la corniche, une frise de quatre feuilles semblable à celle courant sous le Irifornum de la cathédrale de Tréguier et dénotant ici aussi une influence normande.

Le portail principal, à l'ouest, qui lui fait suite, date du xvie siècle. Il comporte une large porte formée de six voussures


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 139

en retrait et richement décorées d'ornements, de pultis et de niches renfermant les apôtres. Elle se subdivise en deux portes géminées séparées par un trumeau orné d'une niche finement sculptée où l'on a placé actuellement une jolie statuette d'ange de l'Annonciation dont la Vierge orne le portail nord-est. Entre les deux portes et l'archivolte, vaste tympan d'où émergent deux bustes de personnages du xvie siècle dont l'un très martelé. L'archivolte est encore décorée extérieurement de choux frisés et se termine par un écu, malheureusement fruste, timbré d'un heaune et soutenu par deux hercules. Elle porte l'inscription suivante en lettres gothiques : « Esto nobis, Domine, turris fortiludinis a facie inimici ». Les deux pilastres extérieurs se prolongent au-dessus de la voussure et supportent un bandeau richement décoré, où est sculpté un écu portant trois têtes de lévriers avec une quinlefeuille en tête, armes des Olivier, ST du Bourdeau, en Plouha. Ce portail est surmonté d'une grande fenêtre avec remplage de la fin du xvie siècle.

Sur le contrefort sud, un petit personnage tient un phylactère sur lequel est relaté l'accident de i535 : « La vigille S. André, vers le soir, L'a(n) m(i)l c(i)nq cents tra(n)te et c(i)nq, La gra(n)de ame piteuse à voir Fut de celte tour qui à terre vint. Au none, dit le cinquiesme jour L'an m. cinq cents tra(n)te seis, La première pierre sans séjour Fut assis. »

Au sud de la façade ouest se dresse la tour plate comprenant trois étages avec galerie de circulation au-dessus du second. Le dernier, où sont suspendues les cloches, est en réalité séparé en deux par un plancher. Chacune de ses faces est percé de trois hautes fenêtres ; mais, sur la face ouest, l'une des ouvertures n'est pas à la même hauteur, ce qui choque le regard.

Adjacente à la tour plate et sur la façade midi, se trouve le pignon de l'une des nefs transversales, coupé en deux par un double bandeau et percé à chaque élage de deux fenêlres ; il porte la date de 1573.

Le pignon de la nef voisine, dont la partie basse date encore du xive siècle, a été rebâti en 1670. Il est percé dans sa partie inférieure de deux fenêtres en plein cintre el dans sa partie


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MEMOIRES

supérieure de deux petites fenêtres imitant celles de la nef voisine et datant de 1860. Ensuite vient le pignon midi du transept percé d'un beau fenestrage du xive siècle. Entre les contreforts s'ouvre un porche, également du xive siècle et surmonté d'un gable dont les rempanls sont ornés de crochets peu développés, c'est la porte du duc. Il donne accès dans l'église par deux portes géminées refaites au xvme siècle. Le toit de l'aile abrite égalemenl la travée voisine du double transept, éclairée par une fenêtre à remplage du xvie siècle. Le bas côté du choeur, des xive el xve siècles, est dérobé à la vue par des maisons.

Le chevet offre une disposition très curieuse. Plat dans la partie centrale correspondant au choeur et percé d'un fenestrage flamboyant, il présente de chaque côté deux chapelles débordantes à l'extrémité de chacun des bas côtés du choeur.

Sur la façade nord, l'on rencontre d'abord la sacristie, puis le pignon de l'aile nord du transept. Celui-ci est identique à celui de l'aile sud, mais son porche a conservé ses deux portes géminées du xive siècle, séparées par un trumeau portant la Vierge de l'Annonciation. Ensuite vient le pignon d'une chapelle éclairée sur toute sa hauteur par deux fenêtres dont les remplages sont modernes. Enfin le porche de Notre-Dame, reconslruil ainsi que nous l'avons dit de i854 à 1857.

Au-dessus du carré du transept s'élève une tour carrée comprenant un étage, percé sur chaque face d'une fenêtre avec remplage du xive siècle el terminé par une corniche puissamment moulurée. La tour est surmontée d'une flèche en pierre octogonale el aux quatres angles quatre clochetons, l'absence de balustrade est à remarquer.

Intérieur. Lorsque l'on entre par le portail ouest, l'on est immédialement frappé par l'opposition des styles des deux côtés de la nef : au nord xive siècle, au midi xvie siècle.

La nef, non voûtée, comprend en élévation au nord de grandes arcades, un triforium qui se retourne sur la face ouest du carré du transept pour se raccorder à celui de la longère midi, et des fenêtres hautes ; au sud de grandes arcades, un triforium et au-dessus une seconde galerie et pas de fenêtres


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 141

hautes. L'un de ces derniers piliers supportant les grandes arcades est décoré des quatre vertus cardinales dont deux sous des traits masculins. Il est à remarquer que les piliers quadrilobés de la nef sont exactement semblables, ainsi que leurs bases, à ceux du bas de la nef de la cathédrale de Tréguier.

Le carré du transept comprend quatre fortes piles du xive siècle enrobant en partie les anciens piliers romans que l'on aperçoit encore. Sous les triples voussures romanes ont élé bandés d'autres arcs, et sur la face ouest un arc supplémentaire pour soutenir le triforium. Les piliers du carré sont décorés, plus curieusement qu'artistement, par des têtes qui semblent en sortir, ainsi que l'on voit également à La RocheDerrien. Les ailes du transept, qui comportent deux arcades, sont voûtées en trois travées, ce qui semble indiquer une reprise récente, probablement du xix" siècle.

Dans le choeur, les grandes arcades occupent toute la hauteur et les bas côtés ont également la même hauteur. Les piles étant très grêles, on les a contrebutées par des arcs-boutants intérieurs.

Mobilier : Peu d'objets ont échappé au pillage fait de l'église pendant la Révolution.

Il y a lieu cependant de mentionner dans la tour plate deux cloches, l'une portant la date de i434 et l'autre l'inscription ; « L'an 1068 fut fait ceste cloche pour servir Dieu et NotreDame de Guingamp, Gérôme Gégou, gouverneur de ce chapelle le fit faire. Fondeurs Guyomark. » (classées).

Le buffet d'orgues porte l'inscription : « Ces orgues pnt été construits en 1646 du temps que nobles gens François Le Goff et Pierre Allain éloient gouverneurs de ceste église. »

Mentionnons également l'enfeu de l'évêque Pierre Morel, évêque de Tréguier de i385 à I4OI, avec sa statue tumulaire, proche la porte du duc dans l'ancienne chapelle Saint-Jacques où il avait élu sa sépulture le 28 juillet i3g5 ; et l'enfeu de Rolland de Coetgourheden, sénéchal de Charles de Blois, dans le bas côté du choeur, près du chevet du xive siècle.


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MEMOIRES

Enfin une ancienne huge à reliques en bois sculpté et fer forgé du xvne siècle subsiste encore (classée).

Parmi les oeuvres modernes, une mention spéciale est due aux fresques de Le Hénaff dans la chapelle des fonts et la chapelle des morts.

EGLISE DE LA TRINITÉ. — Donnée à l'abbaye de Saint-Melaine au début du xne siècle, elle fut reconstruite au xvme siècle et détruite en 1807.

EGLISE SAINT-SAUVEUR. — Donnée à l'abbaye Saint-Melaine avant 1121, ce prieuré fut érigé en abbaye en 1123. Celle-ci ne put subsister et devint simple prieuré de Marmoutiers le XIII des calendes d'Octobre n5i, puis rendue l'année suivante à SaintMelaine. Elle fut rasée en 1806.

EGLISE SAINT-MARTIN, détruite. Charles de Blois posa la première pierre de l'Hôpital Saint-Martin qui fut absorbé par les dominicains le 12 décembre 1610. L'église, commencée à rebâtir en 16/11, avait élé dédiée à sainte Anne en i644EGLISE

i644EGLISE détruite. C'était autrefois une trêve de Plouisy. Au xiv" siècle, la tour étant tombée en ruines, Charles de Blois la fil réparer et donna 35 écus pour les réparations de l'église. Celle-ci fut reconslruite en i35i ; et était tombée en ruines avant la Révolution. Un projet de reconstruction avait été dressé par Ànfray en 1778.

CHAPELLE SAINT-LÉONARD. — Edifice en forme de croix grecque, dont la branche sud manque. Datant du xue siècle, elle figure parmi les biens de Saint-Melaine entre 1121 et 1158. Incendiée au xivc siècle, Charles de Blois donna pour sa restauralion 5o écus d'or. Elle fut à nouveau restaurée et transformée aux xvi° el XVIII 0 siècles. Vendue sous la Révolulion à Jean Urvoy, meunier, elle l'ut donnée à la fabrique en 1809 par Anfray, archilecle, et Laguin qui l'avaient rachetée.

L'édifice actuel a conservé de l'édifice primitif le carré du Iransept dont les arcades à double rouleau en plein cintre datent du xne siècle.


REPERTOTRE DES EGLISES ET CHAPELLES

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Mobilier : Retable du xvme siècle, dans le bas de l'église gloire du xvin 6 siècle ; bénitier daté de i554 et portant le nom de G. de la Lande ; tableau du Rosaire du xvme siècle ; statue moderne de saint Yves.

CHAPELLE DE LA MADELEINE. — En ruines dès le xvne siècle et abandonnée.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE ROCHEFORT, détruite au xixe siècle. CHAPELLE SAINT-LOUIS, dans le cimetière, détruite en 17.32.

CHAPELLE SAINT-MAUDEZ, détruite. Elle est mentionnée dès ngo dans une bulle de Clément III, en faveur de Sainte-Croix.

CHAPELLE SAINT-FIACRE, détruite.

CHAPELLE SAINT-JULIEN, détruite. Un acte du 27 juin 1749 la signale déjà en très mauvais état.

CHAPELLE SAINT-NICOLAS, désaffectée. Edifice rectangulaire ayant servi d'écurie pendant la Révolution et transformée en atelier.

CHAPELLE SAINT-YVES, détruite. Elle avait été bâtie vers i447, et donnée aux Carmélites.

CHAPELLE SAINT-SÉBASTIEN. — Edifice de plan rectangulaire sans aucun style. La chapelle, qui avait servi de magasin au xixe siècle, sert actuellement d'oratoire à Kernabat.

ORATOIRE NOTRE-DAME DE BONNES-NOUVELLES, détruit.

ABBAYE DE SAINTE-CROIX. — Fondée en n35 par le comte Etienne et la comtesse Havoise, l'abbaye de Sainte-Croix fut endommagée au cours de la guerre de Succession du duché et Charles de Blois donna pour les réparations et constructions la valeur de 5o écus en bois et merrains. Lors du siège de Guingamp, en i48g, le monastère eut à souffrir des troupes du vicomte de Rohan ; plus tard, en i636, elle obtint une sauvegarde du roi, toujours visible sur la porte d'entrée.

La démolition de l'ancienne abbatiale, à l'excepté du carré du transept, commença le ier mars 1748 et la nouvelle bénite le


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MEMOIRES

3o août 1750. Sous la Révolution, l'abbaye fut vendue à François-Yves Dorre, capitaine de vaisseau à Brest.

De l'ancienne abbatiale ne subsistent plus que le transept et le chevet polygonal.

Seul le carré du transept est ancien et comprend quatre arcatures brisées à triple rouleau reposant sur des colonnes dont les chapiteaux sont"décorés de feuilles d'eau au nord et de crochets au sud et vers la nef. C'est donc des dernières années du xne siècle que l'on doit le dater. Le reste date de la reconstruction du xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-JOSEPH A SAINTE-CROIX. — Edifice rectangulaire auquel sont accolées deux petites chapelles plus basses que la nef et formant ailes. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 2,5 juillet 1868, celle de la chapelle le 24 mai 1871.

CHAPELLE DE MONTBAREIL. — Les religieuses du Refuge vinrent s'élablir à Guingamp en 1676, à l'emplacement de l'ancien couvent des Jacobins. Chassées de Guingamp à la Révolution, elles s'établirent à Saint-Brieuc en 1808, dans l'ancien couvent des Filles de la Croix. A Guingamp, au contraire, les Filles de la Croix achetèrent l'ancien couvent de Montbareil.

La chapelle actuelle, en forme de croix avec chevet à pans coupés, date du xvne siècle el a une belle façade de cette époque. Les bras de la croix sont formés par deux petites chapelles en ailes sur la nef, et sur le choeur donne la clôture des religieuses.

Dans les vitraux : Bienheureux Charles de Blois et Bienheureuse Françoise d'Àmboise.

CHAPELLE DE L'ANCIEN HÔPITAL, désaffeclée. — Un hôpital avait été fondé par Charles de Blois au xrve siècle, près de la porte de Rennes. Sa chapelle, dédiée à Notre-Dame de Délivrance, n'existe plus. Les religieuses hospitalières s'établirent à Guingamp le i4 août 1676, d'abord dans l'ancien hôpital, puis en construisirent un nouveau. La première pierre en fut posée par le marquis de la Coste, en 1699, et la chapelle, toujours existante, porte sur sa belle façade l'inscription suivante : RENÉE MAGDELAINE DE COATMEN, SUPÉRIEURE, 170g.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 145

Elle comprend deux parties, l'une en avancée sur le bâtiment principal du couvent mesure 6 m. 92 de largeur sur i3 m. 75 de longueur et est raccordée par deux pans coupés au choeur mesurant 12 m. 35 de largeur sur 6 m. 5o de profondeur. A droite du choeur, le choeur des religieuses, à gauche le réfectoire.

CHAPELLE DU NOUVEL HÔPITAL (sur le territoire de Pabu). — Du xxe siècle, cette chapelle, due aux plans de M. Lefort, est un édifice rectangulaire avec charpente apparente. Le choeur, plus élevé, est séparé de la nef par un arc diaphragme. Au sud de celui-ci s'ouvre le choeur des religieuses.

CHAPELLE DES URSULINES, désaffectée. — Les Ursulines vinrent à Guingamp en i654 et la bénédiction de leur couvent eut lieu en septembre 1666. Elles en furent chassées en 1792. Actuellement, le couvent, sert de caserne et la chapelle de grenier à fourrage. Sa façade rappelle beaucoup celle dé l'ancien hôpital.

FRÈRES DE LA PÉNITENCE. Communauté dissoute en 1285.

CHAPELLE DU CERCLE OUVRIER, de plan rectangulaire. Elle fut bénite le 3o juin 1877.

CHAPELLE DE L'INSTITUTION NOTRE-DAME. — Edifice comprenant une nef de plan rectangulaire et voûtée en berceau de quatre travées-, précédée d'un avant-corps avec tribune. Le choeur comprend une travée droite et un chevet polygonal avec quatre absididles sur les faces autres que la face absidale.

La bénédiction de la première pierre de cette chapelle, due aux plans de MM. Olivier et Delestre, eut lieu le 26 mai 1898, celle de l'édifice le 29 mars 1900.

GUITTË (ST-M.)

EGLISE SAINT-SERVAN. — En forme de croix latine avec clocher encastré. L'édifice actuel, dont certaines parties remonlenl au début du xve siècle, a été presqu'entièrement reconstruit au


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MEMOIRES

xix' siècle. En 1876, l'évêque demandait une prompte reconstruction de l'église. Un rapport de M. Morvan, daté du 10 octobre i88f) en confirmait l'état déplorable. Les travaux de démolition commencèrent en juin 1890 et durèrent jusqu'en i8g5, ils furent exécutés par des artisans du pays. Les murs furent complètement restaurés et exhaussés et le clocher bâti au bas de l'église. Le choeur fut refait el augmenté de 3 mètres. L'aile sud du Irnnsept, chapelle Saint-Jean, avait été reconstruite en i83o, sur plans dressés à Saint-Malo, le 23 août 1751 ; on a encastré dans le clocher une Résurrection du xv° siècle, et la porte également du xve siècle a été réemployée.

Mobilier : Maître-autel du xvn" siècle, statues de saint Jacques, à l'extérieur, de facture très primitive, xne siècle ? de saint Servan, xvne siècle, de saint Etienne, xvn" siècle, de la sainte Vierge et de sainte Anne.

CHAPELLE DE BEAUMONT. — Petit édifice monté en cul de lampe sur une tour semi-hexagonale. Il date du xve siècle et fut restauré en 1878.

CHAPELLE DE SAINT-MATHURIN, autrement dit Saint-Gourgon. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. En ruines au xvn 0 siècle, elle fut reconstruite au xvm 0. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 20 mai 1744 et celle de la chapelle le 26 septembre 1744.

Mobilier : Statue de saint Mathurin du xviii 0 siècle, payée 70 livres à Laurent, Thomas , maître sculpteur à Dinan ; deux tableaux, dont l'un représentant saint Nicolas, datés de i6go, et donnés par l'évêque de Saint-Malo en i74'6.

CHAPELLE DE LA PERCHAIS, détruite. Elle datait du xvme siècle el avait élé autorisée le 10 février 1727.

CHAPELLE DES TOUCHES, bénite le 2g septembre i654 et détruite au xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-JEAN DE LA BRUÈRE, détruite. Elle avait été bénite le 23 juin i638 et existait encore au xvme siècle.

CHAPELLE DE COUESLAN, dédiée à saint Nicolas. Edifice de plan


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 147

carré datant de 1672. Après la Révolution, sa réouverture fut demandée par, M. et Mme de Saint-Pern, le 24 novembre 1806. Parmi les villages : Saint-Cast.

GURUNHUEL (T.)

EGLISE NOTRE-DAME. — Edifice en forme de croix laline comprenant une nef avec bas côté sud de trois travées, et ailes du transept séparées de la nef par deux arcades ; choeur à chevet plat.

Le 8 avril i38o, le pape accordait une bulle d'indulgences en faveur de celle église endommagée par la guerre. L'édifice actuel date du xvi° siècle et la tour porle l'inscription suivante : RERATIE

P. M. M. GLESAU ET BÉNITE P. REV. F. PERROT l5g4.

La longère nord a été refaite.

Mobilier : L'anlependium de l'autel latéral du Rosaire renferme les panneaux suivants du xvi° siècle, panneaux provenant d'une armoire renfermant la statue de Notre-Dame de Gurunhuel : Annonciation, Visitation, Nativité, Annonce aux bergers, Adoration des Mages, Circoncision ; statues anciennes : sainte Vierge (xvie siècle), sainte Marguerite, saint Roch, saint Yves, saint Etienne, saint Nicodème, et celles de saint Tugdual et sainte Appoline, provenant, de la chapelle Saint-Fiacre ; retable du xxiiie siècle ; sacraire en pierre et piscines du xve siècle.

Dans le cimetière, beau calvaire à personnages (xvie).

CHAPELLE SAINT-FIACRE. — Edifice en forme de croix laline du xvie siècle, avec bas côtés nord de quatre travées ; clocher-mur avec contreforts intérieurs et extérieurs et tourelle. Chaque aile du transept est séparée de la nef par deux arcades. Le bas côté nord a ses grandes arcades supportées par des colonnes cylindriques entourées de bancs ; les piliers de l'aile sud sont octogonaux avec chapiteaux plus modernes. La chapelle conserve de beaux restes de ses sablières el une cheminée au bas du bas côté nord, contre le pignon ouest. Les vitraux furent détruits en 1793.


148

MEMOIRES

Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Fiacre, saint Evêque el saint Abbé.

CHAPELLE SAINT-JEAN, dite saint Jean le martir. — Edifice du xvie siècle, de plan rectangulaire avec chapelle privative au nord.

Mobilier : Poutre de gloire avec Crucifix dont trois angelots recueillent le sang, la sainle Vierge et saint Jean ; statues an^ ciennes de saint Jean-Baptiste, la sainte Vierge, saint François, deux saints Evêques et un apôtre tenant un livre ouvert ; plat ancien en terre cuite avec tête de saint Jean ; restes de vitraux du xvi" siècle.

CHAPELLE SAINT-NICODÈME, détruite. Elle est encore mentionnée debout en i843.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE TROBODEC, détruite sous le règne de Louis XIII. mentionnée en i583.

HARMOYE LA (Q.)

Ancienne trêve du Bodéo.

EGLISE SAINT-GILDAS, autrefois sous le vocable de la Sainte Trinité. — En forme de croix latine, chevet à pans coupés.

L'édifice actuel date de 1616, et a été restauré d'abord en 1761, puis en i833, ainsi que l'indique cette dernière date sur la porte sud. Le clocher, plus récent, date de 1842 ; et l'aile sud du transept a élé restaurée peu après.

Mobilier : Fonts baptismaux en pierre du xvie siècle (classés) ; toile du xyme siècle surmontant, l'autel de la chapelle latérale gauche et représentant les cinq âges de la vie ; chaire du xvme siècle ; statues en bois de la Sainte Trinité (xvie siècle), classée, et de saint Gildas.

HAUT-CORLAY (L.) EGLISE NOTRE-DAME ET SAINTE-PHILOMÈNE. — Edifice en forme


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 149

de croix de Lorraine avec porche latéral surmonté d'un clocher au sud et au bas de l'église. Il date en majeure partie du ^XVIII 0 siècle, le précédent ayant été endommagé par un incendie vers 1760. Ainsi que l'indique la date de 1764 sur le chevet, l'on a refait en cette dernière année le choeur, le transept et une partie de la nef. Seuls, le porche et la petite chapelle sur la longère nord, datant du xvie siècle, ont été conservés. L'église a été bénite le 12 juin 1765 par Mgr Farcy de Cuillé. -

Mobilier : Maître-aulel du xvue siècle ; chaire due à Guibé et datant de 1869 ; fonts du xrve siècle ; ciboire en argent portant l'inscription : « Dom. Mess. Gwill. Le Chapelain, recleur du Haul-Corlay, 1676 » et décoré sur le pied des armes gravées des seigneurs de la Rivière. Stalues anciennes de la Sainle \ierge, saint Jean, sainte Heléné, sainte Barbe.

CHAPELLE DE LA CROIX, dédiée à saint Maudez. — De plan rectangulaire, elle fut fondée par Jacques Gouicquet, Sr de Botcozel, en 1715, date inscrite sur le relable. L'enfeu du fondateur, à l'entrée du choeur, porte l'inscription : me JACET QUI ME AEDIFICAVIT

AEDIFICAVIT DOM. I72O.

Mobilier ; Retable, boiseries et balustre de 1715 ; ils furent réparés en octobre 1767, suivant devis du S 1' Hubert Thierryr et de Mathurin Bedel, menuisier. Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Maudez, saint Sébastien.

Saint Maudez y est très invoqué pour les maux de pieds.

CHAPELLE DE KERGOLIO, dédiée à sainte Geneviève. Rebâtie en 1782 et portant en éminence dans la maîtresse vitre et au portail les armes des Bois Berlhelot, elle était en ruines à la fin du xixe siècle. Elle vient d'être relevée en 1937 par les soins de la marquise du Bouilly du Fretay et l'antique pardon y a été rétabli par M. l'abbé Taillard, recteur.

CHAPELLE DE KERVERS, dédiée à saint Jacques, en ruines. Elle datait du xve siècle.

CHAPELLE DE KERDANIO, dédiée à Notre-Dame des Anges, détruite. Il ne reste plus que la fontaine et quelques pierres.

Parmi les villages : Saint-Damant (Saint-Aman suivant Loth),


150 MÉMOIRES

HËMONSTOIR (Q.)

Avant la Révolution, c'était une trêve de Neuillac, qui relevait alors de Quimper.

EGLISE SAINT-ARNOUL. — En forme de croix latine. Le choeur et le transept ont été presqu'enlièrement reconstruits en 1780, date portée sur l'aile nord. L'aile sud, qui présente des restes du xvi" siècle, porte l'inscription suivante : HONORABLE HOME IV(ES)

LE CLERC ET DEMOISELLE RENÉE THOMAS SA FEM(ME) ONT FAICT

FAIRE LA P(RESE)NTE CHAPELLE L'AN I583. Le choeur et le transept, moins élevés que la nef, en sont séparés par un mur diaphragme. La nef el la lour ont été reconstruites au xixe sièle en moellons et schiste de Saint-Guen. Les plans en furent dressés par M. Cuépin, le 10 juin i85g, et les travaux adjugés le 3i mars 1860 à M. Toussaint Dagorne, maître maçon, de Mûr, Louis Le Bigot, charpentier, d'Hémonstoir, et Louis André, charpentier, de Saint-Caradec.

Mobilier : Maître-aulel du xvne siècle ; statues anciennes de saint Pierre, saint François, sainte Marguerite ; statue de sainte Brigitte avec inscription : B. FRABOULET ME F. F. STE BRIGITTE. Tableau du saint Rosaire, signé MARTHY, 1606.

CHAPELLE SAINT-GONÉRY, détruite. Parmi ïes villages : Kermaria.

HËNANBIHEN (ST-B.)

EGLISE SAINT-NICOLAS. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec, bas côlés de six travées plus celle du clocher, un transept et un choeur. Construite sur les plans de M. Le Guerrannic, la première pierre fut bénite le i3 novembre igo4 et l'édifice terminé le 5 septembre 1909. L'église a été consacrée le 27 septembre 1925. Dans le cimetière, l'on a conservé le porche de l'ancienne église du xive siècle qui avait été réparée sur les plans du sr Botrel, architecte, en juillet 1780.

Mobilier : Chaire du xvme siècle, statues anciennes de saint


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 151

Nicolas, sainte Anne, saint Joachim, saint Guillaume, saint Yves, saint Jean. Bel aigle de lutrin du XVIII 6 siècle.

CHAPELLE DE LA VILLE-HELEUC, dédiée au Sacré-Coeur. — Edifice de plan rectangulaire datant du xixe siècle.

CHAPELLE SAINT-HUBERT, à la Haie, détruite.

CHAPELLE DE LA VILLE-JOSSE, dédiée à saint Gilles. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet arrondi, paraissant dater du début du xvne siècle, désaffecté.

CHAPELLE SAINT-SAMSON, détruite. — Mentionnée dès 1182 parmi les possesions de la commanderie de La Guerche, ses matériaux furent vendus en 1812.

CHAPELLE SAINT-JEAN DE L'HÔPITAL. — Edifice de plan rectangulaire réédifié au début du xvie et tombant actuellement en ruines. La chapelle dépendait de la Croix-Huis, membre de Carentoir.

CHAPELLE SAINT-BARTHÉLÉMY. — C'était la crypte de l'ancienne église, détruite.

CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE. — Chapelle souterraine, également sous l'ancienne église, détruite.

ORATOIRE SAINT-MÉEN, dans le cimetière, détruit.

ORATOIRE SAINT-THOMAS, dans le cimetière, détruit. En 1160, les Hospitaliers possédaient dans cetle paroisse les aumôneries du Terlre-Conan el de la Grand'Fontaine.

HÉNANSAL (ST-B.) .

Ancien prieuré de l'abbaye de Saint-Jacut de l'Isle uni à la mense abbatiale le i3 juillet i454EGLISE

i454EGLISE ET SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Eglise lambrissée en forme de croix latine. Elle date du début du xvie siècle ainsi que l'indiquait sur le sacraire l'inscription sui-


152

MEMOIRES

vaille : L'an mil cinq cenl neuf fut faicl ce pignon tout neuf parle seigneur d'Lzel el de la Soraye ; mais a élé presqu'entièrement reconstruite au xixe siècle. De 1837 à i84o, elle a été entièrement restaurée sur les plans de M. Mequin, ingénieur du département. Le choeur fut alors reconstruit, mais l'on conserva la fenêtre du chevet ; de même la nef dont on conserva le porche sud.

lui 1S86, eut lieu une nouvelle restauration sur les plans de M. Maignan.

L'on reconstruisit alors les pignons du transept et refit la charpente.

Entre temps, une nouvelle tour, remplaçant celle de 1674, avait élé édifiée sur les plans de M. Maignan, travaux adjugés le i3 oclobre 1868 à M. Malhurin-Jean Folliard, entrepreneur aux Loges, en Tressaint. Construite en granit d'Erquy, la première pierre fut posée le 17 mai 1869 ; elle porte la date de 1870. Le clocher a été restauré d'après les plans de M. Louis Cosson, architecte, dalés du 9 avril 1912. Les travaux furent adjugés le 25 février 1913, à M. G. Kerleau, de PlounévezMoëdec, el leur réception fui faite le i5 juin 1914.

Mobilier : Maître-autel du xvn" siècle, modifié en 1783 ; fouis à baldaquin du xviie siècle, chaire de 1772, balustrade de chcrur de i-83. Ces dernières oeuvres, ainsi que la modification du maître-autel, sont dues à Du Bourg Chenu, de Plurien. Statues anciennes de la sainte Vierge, de sainte Anne, saint Pierre (17.55.), saint Jean-Baptiste (17,55), commandées toutes deux à Dinan, de saint André et de saint Sébastien. Deux statuesde sainl Nicolas et sainte Marguerite n'exislent plus. Le 28 avril 1669, les fabriciens avaient passé marché avec h. h. Guillaume Loyer, sr de la Marre, el n. h. Louise de Chappedelaine, sr de l'Aiirnosne, tous deux peinlres à Lamballe, pour repeindre toutes les statues de l'église qui étaient alors : la sainte Vierge, le Crucifix, saint Pierre, sainl Jean-Baptisle, saint Christophe, sainl Mathurin, sainte Geneviève, saint Nicolas, saint Michel, sainl Julien, sainl Sébastien et deux saints évèques.

Croix de procession en argent, achetée 3oo livres et portant


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 153

sur le pied l'inscription suivante : Villard m'a faicl faire ce i634. Un calice en argent fut donné la même année, et un second date de la même époque ; encensoir en argent daté de 1740.

CHAPELLE SAINTE-ANNE de Lyhernoué. — Il n'en subsiste plus actuellement (1937) que les murs. Elle avait été reconstruite en 1624 ainsi que l'indique l'inscription : REDIFIE PAR

MESSIRE JACQUE TOSVIN l624CHAPELLE

l624CHAPELLE détruite. — Elle dépendait de la Motle-Rouge et était située sur le chemin conduisant du CheminChaussée à Saint-Alban.

CHAPELLE SAINT-MALO, mentionnée dès le xme siècle, près de Duretal, dans les chartes de l'abbaye de Saint-Aubin, détruite. — Le lieu est dit Saint-Maleit et aussi Saint-Mulen. La métairie de Saint-Mulen est dite démembrement de la prairie SaintGueltas. Les religieux avaienl également édifié, en i652, la métairie de la Roche-Audière.

HENG0AT (T.)

EGLISE SAINT-MAUDEZ. — Eglise en forme de croix latine comprenant une nef avec bas côtés de quatre travées plus celle du clocher, un transept et un choeur.

L'église Saint-Maudez, endommagée pendant la guerre de succession du duché, avait été l'objet, le Ier mars i38o, d'une bulle d'indulgences. Les travaux de l'édifice actuel, dont Charles Kerleau, de Penvénan, fut à la fois l'architecte et l'entrepreneur, oommencèrent le i5 avril i846 et furent terminés en avril 1847. Dans la nuit du 9 au 10 décembre 1886, la foudre détruisit la flèche et causa de grands dommages à l'église, qui furent réparés aussitôt.

Mobilier : Retable du xvme siècle provenant de Runan. Commande en avait été décidée en novembre 1727. Statues anciennes de saint Maudez, sainte Vierge, saint Joseph, saint Gonery, saint Michel ; statue moderne de saint Yves, vitraux de Bessac (1914).


154

MEMOIRES

CHAPELLE DU CHÂTEAU DE TROLONG. — La salle à manger actuelle présente une fenêtre avec remplage du xive siècle, paraissant indiquer que cette pièce a peut-être servi d'oratoire à un moment donné.

HËNON (ST-B.)

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL. — Elle comprend une nef avec bas côtés étroits de trois travées, un triple transept et une abside accostée de deux chapelles. L'ancienne église ayant été détruite par un incendie dans la nuit du 8 au 9 juillet 1876, la pose de la première pierre du nouvel édifice eut lieu le ier octobre suivant et sa bénédiction seulement le 12 août 1877. L'église fut livrée au culte et consacrée le 6 novembre 1881. Elle fut édifiée par M. Bellec, entrepreneur, sur les plans de M. Maignan.

Mobilier : Croix en ébène servant de reliquaire à une parcelle de la Vraie Croix, d'un travail délicat du xvme siècle.

Maîlre-aulel moderne de M. Bacon, sculpteur à Caurel.

Dans les vitraux modernes : saint Guillaume, saint Brieuc, saint Yves.

CHAPELLE DU COLOMBIER, dédiée à saint René. — Edifice de plan rectangulaire du XVIII 6 siècle.

CHAPELLE DE CATUÉLAN, dédiée à sainte Anne. — Edifice de plan rectangulaire, reconstruit en i84o.

CHAPELLE DE LA NEAUVAIS, dédiée à sainte Barbe. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés servant de chapelle sépulchrale à la Maison de la Guérande (xixe siècle).

Mobilier : Statues du xvne siècle provenant de la cathédrale de Tréguier : sainle Vierge, saint Tugdual, saint Yves, sainte Barbe.

CHAPELLE DE PORT-MARTIN, dédiée à saint Gilles. — Edifice de plan rectangulaire datant du xvie siècle.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge (xve siècle),


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 155

sainle Aime apprenant à lire à la sainte Vierge (xve siècle), saint Gilles, sainte Barbe (xvne siècle), sainte Catherine (xvnc), saint Paul (xvne).

CHAPELLE DE LA VILLE-EZION, dédiée au saint, Esprit. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. Elle date du xvne siècle et a été restaurée au xxe siècle.

Mobilier : Autel du xvme siècle surmonté d'une colombe.

CHAPELLE SAINT-GERMAIN. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés reconstruit en i854Mobilier

i854Mobilier Autel du xvme siècle venant de l'ancienne église.

CHAPELLE DES GRANGES, dédiée à Notre-Dame de l'Oubli. — Petit édifice rectangulaire avec chevet à pans coupés accolé après coup à l'est du château, xixe siècle.

CHAPELLE DE LA VILLE-CHAPERON, dédiée à sainl Charles Borromée. — Edifice du xvie siècle, qui, tombant en ruines, a été restauré vers 1880 sur les plans de M. Angier.

CHAPELLE DE BELLEVUE, détruite au xixe siècle.

CHAPELLE DE LA BRAISE, dédiée à saint Véran, délruile.

CHAPELLE DU PLESSLX-CÔTES, détruite.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU RONCELET à LA MARE, détruite. — Une statue de saint Mamerl, en provenant, est encastrée dans un bâtiment de service.

CHAPELLE DES VILLES-CHAPLÉES, dédiée à saint Nicolas, détruite.

CHAPELLE DE LA VIEILLE-COUR, détruite.

CHAPELLE DE SAINT-LÉON, détruite en 1766.

CHAPELLE DE BLAVET, dédiée à saint Fiacre, détruite.

CHAPELLE DE LA MADELEINE, détruite en 1868.

CHAPELLE DE LA ROSAYE, mentionnée au xvne siècle.

ORATOIRE DE LA HAUTEVILLE. — Du xvne siècle, il sert de fournil.

Parmi les villages : La Maladrerie.


156

MEMOIRES

HERMITAGE-LORGES [L'] (ST-B.)

Ancienne trêve d'Allineuc érigée en paroisse le 27 février 1627. Supprimée lors de la Révolution, elle a été rétablie le 22 novembre i8o4EGLISE

i8o4EGLISE — Edifice en forme de croix latine avec chevet à pans coupés. Une chapelle, dédiée à Notre-Dame, existait dès longtemps en ce lieu et est mentionnée, entre autres, dans un acte du 7 novembre i5o6. L'acte d'érection en paroisse de 1627 ordonnait d'y construire une chapelle des fonts et un sacraire. Elle a été presqu'entièrement reconstruite en i658 ; puis, en 1720, l'on refit le chevet et construisit le transept. Elle fut complètement reslaurée en i835, suivant devis du 27 novembre i834- L'on refit alors plusieurs fenêtres, une partie des murs de la nef, et le haut du clocher.

Enfin, en 1847, l'on construisit la sacristie el restaura le choeur.

Mobilier : Autel latéral du xvue siècle, chaire du xvme siècle. Slatues anciennes de sainte Anne, saint Columban, saint Yves.

CHAPELLE DES FORGES DU PAS. — Edifice rectangulaire avec chevet à pans coupés, érigé en i852 par les familles Âllenou et Yeillel-Dufrêche, pour les ouvriers des forges.

CHAPELLE SAINT-JACQUES, détruite. — C'était la chapelle de l'ancien château de Lorges, mentionnée en i548. Mention de la Croix Saint-Lambert.

HILLION (ST-B.)

EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Edifice comprenant une nef avec bas côtés de Irois travées, un transept, un choeur de trois travées avec bas côtés. Chevet droit mais avec le bas côté nord terminé par un pan coupé. La tour, surmontée d'un clocher, se dresse sur le carré du transept. Celui-ci présente des départs


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 157

d'arcs ogives non terminés et posés sur des têtes de facture très primitive.

L'édifice actuel, du xive siècle, a été remanié à la fin du du xve, puis en 1574, en 1619, année en laquelle la tour fui reconstruite ainsi que les arcades la supportant, et en 1735. La sacristie date de 1684.

Mobilier : Chaire de 1767, clôture du xvr" siècle d'une chapelle sud et tribune du xvme dans la même chapelle ; statues anciennes de saint Guillaume, sainl Jude, deux apôtres (1735) et saint Gilles (dans la sacristie), moderne de saint Brieuc ; bénitier du xve siècle.

CHAPELLE DES AUBIERS,, dédiée à la sainle Famille. — Edifice rectangulaire avec chevet à pans coupés du xvue siècle et pres.qu'entièrement reconstruit au xixe. L'autorisation d'y célébrer la messe fut demandée par l'évêque, le 20 brumaire an XIII.

CHAPELLE DES MARAIS, dédiée à saint Yves et saint Mathurin. — L'édifice actuel, de plan rectangulaire avec chevet, à pans coupés, paraît du xvne siècle. Le procès de canonisation de saint Yves relate qu'un Guillaume de Tournemine, fils du seigneur de la Hunaudaye, s'étant aventuré sur les grèves d'Hillion, allait êlre englouti, lorsqu'il se voua à saint Yves et fut sauvé. En reconnaissance, il éleva, vers i33o, la chapelle Saint-Yves des Marais. Statue de saint Yves.

CHAPELLE DE BONABRY, dédiée à saint Gilles et sainl Loup. -— -— Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés du xvne siècle. Parmi les statues : saint Cado.

CHAPELLE DE CARQUITÉ. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, reconstruite au xixe siècle. On a replacé à l'envers, dans la maçonnerie, des écus portant sept annelets.

CHAPELLE DE PLETAN, détruite. Une croix en indique l'emplacement.

CHAPELLE DE LESMELEUC, détruite.

Parmi les lieux dits : le sillon Saint-Jean.


158 MEMOIRES

HINGLË [LE] (D.)

Ancien prieuré-cure de Beaulieu, relevant du diocèse de Dol avant la révolution, réuni à Trévron de 1792 à 1847, érigé en succursale le 24 avril 1847.

EGLISE SAINT-BARTHÉLÉMY. — En forme de croix latine.

Une ordonnance royale du 25 décembre 1822 autorisait à employer les matériaux de toute espèce provenant de l'église du Hinglé pour les réparations urgentes à faire à l'église de Trévron. L'église fut reconstruite en 1847.

Mobilier : Maître-autel de la fin du xvne ou du début du xvme siècle.

ILE-GRANDE [L'] (T.)

Au xie siècle, l'Ile-Grande, « Enes Meur », était prieuré de Saint-Sauveur de Redon. Plus tard, ce fut un prieuré de Bégard, puis une chapelle de Pleumeur-Bodou. Elle a été érigée en paroisse le 12 décembre 1923, à dater du ier janvier 1924.

EGLISE SAINT-MARC. — Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, terminée par un choeur semi-circulaire. Clochermur sur le côté.

L'église actuelle a remplacé une chapelle jadis dans l'Ile Avalou et reconstruite à l'Ile Grande. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 6 juin 1909 et celle de l'église le 26 juin 1910. Les plans ont été dressés par M. Genest, avec la collaboration de MM. Lageat et Watelet.

Mobilier : Statues anciennes : saint Marc, Crucifix et Pieta ; toile dominant l'autel et représentant la Madone, par Osterlind ; bannière avec la sainte Vierge et saint Yves.

CHAPELLE SAINT-SAUVEUR, détruite. — Elle avait été érigée en chapelle de secours le 25 nivôse an XII.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 159

ILLIFAUT (D.)

La terre de Lifau avait été donnée à l'abbaye de Sainl-Méen peu après 1008, lors du rétablissement de l'abbaye.

EGLISE SAINT-SAMSON. — En forme de croix laline, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre Iravées plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant sur le transept.

La bénédiction de la première pierre de l'édifice actuel, construit, sur les plans de M. Angier en style xme siècle, eut lieu le 11 octobre i885. Vers la fin de 1886, les travaux furent interrompus puis repris en i8gg, et la bénédiction de l'église eut lieu le 28 juillet 188g. La sacristie date de igo2.

Parmi les statues modernes : Saint Samson.

CHAPELLE DE LA BRUYÈRE, SOUS le vocable de N.-D. de BonneNouvelle, détruite. — Sa fondation remontait au xvne siècle, ainsi que l'indique une fondation de trois messes par Julien de la Souallaye, dans la chapelle du Rosaire de l'église, en attendant la construction d'une chapelle au lieu de la Bruère. Elle fut reconstruite et bénite le 6 décembre 1759 par Mgr Le Mintier, alors vicaire général de Dol.

CHAPELLE DE RIGOUET, détruite. — Encore mentionnée au xixe siècle.

CHAPELLE DU PONT-COLLEU, détruite. — Encore mentionnée au xvme siècle.

CHAPELLE DE GRENÉDAN, détruile. — Menlonnée au xvue s. Parmi les villages : Trameleu, La Moinerie.

JUGON (ST-B.)

Le castrum de Jugon, qui appartenait primitivement au comte de Penthièvre, passa, après la défaite d'Eudon, aux mains de la Maison de Dinan. En 1108-1110, Olivier de Dinan, fils aîné

i3 .


160

MEMOIRES

de Geffroy, donna à Marmoutiers l'emplacement nécessaire pour construire une église et son bourg. En 1587, le prieuré ne comprenait plus qu'un religieux et tombait en ruines, aussi l'évêque de Sainl-Brieuc réunit-il sa cure à l'autre paroisse.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine avec clocher latéral sur la façade sud et chapelle à l'opposé sur la façade nord.

L'édifice primitif du xne siècle a été agrandi au xvie et presqu'entièrement reconstruit de 1847 à i85o par M. Félix Baralhou fils, sur les plans de M. C. Ramard, architecte. A cette époque, l'on réduisit la nef de 8 m. 5o de longueur vers le bas, refit à neuf la longère nord avec adjonction d'une chapelle face à la tour. On refit naturellement le pignon ouest dans lequel on conserva la belle porte du xne siècle, autrefois sur la longère nord ; on réédifia presque toute la longère sud en y plaçant la fenêtre de l'aile nord du transept. On démolit l'ancienne sacristie qui constituait l'aile nord du transept, enfin on prolongea le choeur de façon à lui donner une profondeur de 7 m. 4o. Bref, en dehors des remplois, il ne reste plus en fait de l'édifice ancien que le clocher et l'aile sud du transept qui datent du xvie siècle et où se manifeste une influence anglaise.

Mobilier : Sur l'autel, Crucifix en ivoire provenant de l'abbaye de Boquen, tombe aux armes de Christophe Roussel, sr de Perrouze et de Jehanne Sauvaget, son épouse ; statue ancienne de la sainte Vierge ; vitraux modernes de Mercklen.

Devant l'église, croix du xvie siècle, provenant de Lescouet. avec symboles des évangélistes.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, détruite au début du xix 6 siècle.

CHAPELLE SAINTE-ANNE, détruite vers i85o. — Une pierre en provenant porte : H. GENS DE LA PIRONNAIS ET DU VERGER ONT DOTTE

DE VI CENTS LIVRES DE RANTE SUR LA MAISON DU VERGER EN LESCOUET POUR LE SERVICE DE LA CHAPELLE FAICT PAR M. PIERRE

AVEN ARCHITECTE L'AN I644- La fondatrice était en effet Julienne Urvoy, dame de la Pironnais et du Verger.

PRIEURÉ SAINT-ETIENNE, indiqué déjà en ruines en 1680.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 161

KERAUDY (T.)

Jadis chapelle Saint-Jean de Keraudy ou « le temple de SaintJean », ancien membre de la commanderie de Pontmelvez en Ploumiliau, puis église tréviale el enfin érigée en église paroissiale par décret du 25 février I85I.

EGLISE NOTRE-DAME. — Edifice en forme de T, comprenant une nef avec bas côtés de cinq travées et clocher-mur. Il date de la première moitié du xvie siècle ; et, la maîtresse vitre portant autrefois les écussons en alliance de Pierre Quimper, sr de Lanascol, et de Jeanne Bérard, on peut le dater avec plus de précision des environs de i535. La nomination du premier curé de l'édifice actuel, François Le Four, date d'ailleurs du lundi 25 avril i54i. Porche voûté sur arcs ogives.

Mobilier : Tribune avec les 12 apôtres, faite avec l'ancien jubé xvie siècle ; porte en bois sculpté avec panneau représentant la sainte Vierge, saint Jean-Baptiste, sainte Barbe, saint Yves (xvie siècle), fragments de vitraux (xvie siècle) ; maîtreautel et chaire du xvnie siècle ; fonts baptismaux ornés de têtes sculptées (xvie) ; statues anciennes : Crucifix, sainte Vierge, saint Joseph, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, saint Jean év., saint Yves, saint Eloi, saint Roch.

KERBORS (T.)

Ancienne trêve de Pleubian, érigée en commune le 17 mai

I856.

EGLISE N.-D. DES NEIGES. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées plus celle du clocher, un transept et un choeur.

Un petit oratoire existait très anciennement à Kerbors.

« Nouvellement réparé, orné et agrandi », il fut consacré le

20 septembre i546 par R. P. en Dieu messire Louis du Cambout,

vicaire général d'Hippolyle d'Esté, cardinal de Ferrare. L'autel


162

MEMOIRES

majeur fut alors dédié à la très sainle Trinité, à la sainte Vierge, à tous les saints et à sainl Sylvestre ; un autre autel fut dédié à. saint David, évêque de Ménèvie. Fermé à la Révolution, Mgr Cafarelli demandait sa réouverture le 3 septembre 1806. La première pierre de l'édifice actuel, construit par MM. Alain et Tugdual Lageat, de Lannion, sur les directives de M. l'abbé Collin, de Saint-Brieuc, fut bénite le 26 mai 1859 et l'église le i5 juin 1864. Le portail ouest porte la date de 1859, la porte midi celle de 1861.

Mobilier : Tombe du xve siècle avec statue d'un chevalier provenant de l'enfeu des du Guiny de Bonaban ; statues anciennes de saint Tugdual, sainte Pompée, sainte Anne, saint Pierre ; statues de saint Yves, saint Eloi, saint Isidore et saint Loup, datant de 1870 et dues au ciseau de Le Merer ; balustrade de choeur ancienne.

CHAPELLE SAINT-AUBIN. — Edifice rectangulaire portant les dates de sa construction et de sa restauration : CH. ADAM Gr 1752 -— J. F, LE CALVEZ 1890. Statues de saint Aubin et saint Yves

(xvme siècle).

KERFOT (ST-B.) Ancienne trêve d'Yvias, érigée en commune en i85g.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine. Jadis chapelle du château de Correc, puis chapelle tréviale et enfin église paroissiale. Le 6 mai 1387, le pape accorda une bulle d'indulgences en faveur de cette chapelle « où le Christ opéra plusieurs miracles » ; puis, en i458, de nouvelles indulgences furent accordées aux pèlerins à la demande du duc Arthur III.

L'ancienne église, dont le pignon de l'aile midi du transept portait l'inscription : « J. COVAITRU m a fet 1574 », ayant été incendiée le 9 mai 1921, la première pierre du nouvel édifice fut bénite le 21 mai 1922 et la bénédiction de l'église eut lieu le 18 février 1923. L'on a conservé de l'ancien monument une


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 163

partie du pignon ouest avec son porche et son clocher ainsi que le porche midi.

Les travaux furent exécutés par MM. Le Besque et Auffret, sur les plans de M. Louis Collet.

Mobilier : Sous le porche midi, trois statues anciennes : une sainte Vierge à l'enfant coiffée d'une perruque Louis XIV ; sainte Barbe, et sainte du xvie siècle rappelant sainte Colombe dans sa chapelle de Lanloup. Dans l'incendie de l'église, fut entre autres détruit le retable du maître-autel qui avait été commandé le 25 juillet 1717 au S' de Kereven Le Liffer, maître sculpteur à Paimpol, moyennant i.5oo livres.

CHAPELLE SAINT-YVES,. — Edifice de plan rectangulaire reconstruit en 1872 et complètement restauré en 1902.

Mobilier : Statue ancienne de saint Guillaume provenant de l'ancienne église et de saint Yves, moderne.

KERGRIST-MOELOU (Q.)

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix, elle comprend une nef, un double transept et un choeur.

Intéressant édifice du xvie siècle, restauré de 1867 à 1873, par les entrepreneurs E. Chamaillard, de Rostrenen, et Yvon Le Bellec, suivant les directives de l'abbé Daniel, recteur de Bulat, et de Gaultier du Mottay, et classé le 16 février 1921. La chapelle du côté de l'épître porte l'inscription suivante : « Le IVe jour de Jullet l'an mille V. C. L. fut comancé leuvre de Not)re Dame » ; et plus loin une seconde inscription : « si fut noel Serbon conivtor ». Sur la tour, à gauche : PAR G. ET P. JEZEQUEL

OUPVRIERS, V. D. L. C. BORGN ET H. CALVEZ CUR. J à droite : LE XVe JOUR DAPVRIL L AN M1LL V CTZ L IIH FUT COMMENCEE CESTE TOUR AU TEMP DE Rl(CHARD) PAUL C. LOSTEC ET F. BORGNE FABRICS

LORS. Le porche midi est, décoré d'une accolade gothique et de pilastres Renaissance, il est couvert en charpente ; la porte donnant sur l'église est du xvie siècle avec panneau représentant


164 MÉMOIRES

saint Pierre ; à l'intérieur, porte du xvr° siècle de la secrétairerie avec panneaux représentant sainl Pierre, saint Jean év., saintAndré, saint Paul ; cheminée au bas de la nef.

Mobilier : Statues anciennes de sainte Anne, saint François d'Assise, saint Louis, sainte Catherine, et moderne de saint Yves.

Dans le cimetière, beau calvaire à personnages portant l'inscription : EN L AN 1,578 G. IEZEQUEL. Il a été restauré au xixe siècle.

CHAPELLE N.-D. DES ISLES, dite aussi de Logueloti.

Elle date du xvne siècle avec porte réemployée du début du xve el rose du chevet du xve siècle. Le pignon occidental fut fut achevé en 1668. Elle fut restaurée en 1773 ; la toiture est actuellement (19.37) croulante.

Mobilier ; Sur une armoire, nombreuses et curieuses inscriptions : L ANNE CHERE 1662 L AN DE LA REVOLTE 167.5 —

M,re MA(HTIN') LE LAY CIIAPPELLAIN EN LAN l684, IL FIST UN HYVER

SANS PAREILLE AVEQUE VERGLAS ET NEIGE. LAN GRANDE PLUYE 1680. LAN DE L\ GRA(NDE) NEIGE 1679 PLUSIEURS PERIRENT. Sur lin

coffre : GARNIE P. IL GARREC Mirc M. LE LAY 1674. (Mes'sire Martin Le Lay était prêtre et chapelain de N.-D. des Isles depuis i65g) ; Statue moderne de saint-Gildas.

CHAPELLE SAINT-GUILLAUME. — Edifice rectangulaire du xvi° siècle avec remplages réemployés des xive et xve siècles. Entre autres une rose du xve siècle, toute semblable à celle de Notre-Dame de l'Isle, est encastrée dans la longère sud. La cha pelle tombe, actuellement (1937) en ruines ; elle avait été restaurée et le pignon ouest refait en i856. Statues modernes de sainl Guillaume et, de saint Ivy.

CHAPELLE SAINT-LUBIN, appelée jadis Saint-Pierre ou Coz-illis Moellon. Edifice en forme de croix latine avec choeur peu accentué el ailes du transept très développées, clocher-mur. Il date du xvi" siècle el a été remanié au xvin' siècle ainsi que l'indique la date de 1767 sur le pignon.

Mobilier : Statues anciennes de la sainle. Vierge, saint Pierre, sainl Lubin, sainte Trinité, saint Sébastien, saint Roch prenant le pain de la gueule du chien, deux saints évêques.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 165

CHAPELLE DE LA MADELEINE, n'existe plus. Mentionnée déjà en i538, elle relevait de la conmmanderie de la Feillée, du membre de Maël et Louch. Au xvme siècle, elle est dite en forme de croix et en bon état. Elle possédait une cheminée. L'on y voyait les statues de Notre-Dame et de sainte Madeleine, et elle possédait un ciboire en argent doré et un calice d'argent. Il y avait également un jubé et le retable de l'autel portait les 12 apôtres en sculpture.

CHAPELLE DE LA SALLE, dédiée à saint Joseph, en ruine en 1937.

KËRIEN (Q.)

Ancienne Irêve de Bothoa érigée après la Révolution en succursale. Saint-Norgan en a été détaché en 1879.

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef, d'abord sans bas côté, avec au nord chapelle des fonts face au porche sud, puis avec bas côtés de deux travées, un transept el un choeur.

L'édifice actuel a été construit sur plans de M. Théophile Buhot-Launay, ingénieur à Guingamp, par des ouvriers locaux : Yves Pierre, maître maçon, et Jacques Simon, charpentier, payés directement par la fabrique. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 9 octobre i836 et celle de l'église en octobre i838 ; la sacristie porte la date de 1837. Le clocher, plus récent, fut édifié en i852 ; enfin l'église a été restaurée en ig32 et ig33.

De l'ancienne église, l'on a conservé le porche semblable à celui de Maël-Pestivien.

Mobilier : Statues anciennes, très beau crucifix, sainte Vierge (2), Piela (2), sainte Anne (xvi°), saint Laurent, saint Loup, saint Isidore, saint François d'Assise provenant de Kergrist-al-lan ; statue moderne de saint Corentin ; roue de fortune. Autels modernes de M. Chamaillard, de Rostrenen, avec tableaux des retables de MM. Montfort, père et fils, de Callac.

CHAPELLE SAINT-JEAN DU PENITY. — Edifice rectangulaire avec


166

MEMOIRES

chapelle formant aile au midi, clocher mur. Elle a été diminuée et presqu'entièrement reconstruite en i846, date inscrite au chevet.

Mobilier : Statues ancienne de la sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste. Sur la fonlaine voisine, inscription : F. F. PAR M™ H. GESTLN 1733.

Parmi les villages : Guernanmanach.

KËRITY (D.)

EGLISE SAINT-SAMSON. — Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq Iravées et clocher intérieur, et un choeur.

L'église de Kérily avait élé donnée au xne siècle à l'abbaye de Saint-Rion et figure en 1198 dans la confirmation des biens de celle-ci. Elle fut donnée en 1202 à Beauport et resta prieuré-cure de cette abbaye jusqu'à la Révolution. Reconstruite au xvie siècle, il ne reste de cet édifice que quelques pans de murs et la sacristie désaffectée. Le nouvel édifice fut élevé à Trévron. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 22 mars i85g et celle de l'église le 18 janvier i863 ; elle porte la date de 1862. La tour ne fut construite qu'en i8go et sa bénédiction faite le 23 novembre de cette dernière année. Les plans de l'église sont dus à M. Guépin, architecte, et la construction faite par M. Tremel, entrepreneur

Mobilier : Statues anciennes de saint Samson et saint Pierre ; moderne de saint Yves.

CHAPELLE SAINTE-BARBE. — Edifice en forme de croix latine, du xvn' siècle, remanié au début du xxe siècle. Sur le pignon ouest, la date de 1908 indique sa réfection par M. Uséo, entrepreneur.

Mobilier : Statues du xvne siècle de sainte Barbe, saint Yves, N.-D. la Blanche, saint Maudez, saint Rion, sainte Marguerite. Le tableau du retable du maître-autel représente la décollation de sainte Barbe. Sur le banc d'oeuvre, inscription : YVON GAUTIER FA BR. I663.

Non loin de la chapelle, fontaine Sainte-Barbe.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 167

ORATOIRE SAINTE-BARBE. — A côté de la chapelle, petit oratoire enterré avec statue de sainte Barbe.

ABBAYE DE BEAUPORT, en ruines. Elle datait du début du xme siècle. Des monographies extrêmement complètes ont été publiées par Ramé, de Barthélémy et Geslin de Bourgogne, et M. Morvan, auxquelles nous renvoyons le lecteur.

KERMARIA-SULARD (T.)

Ancienne trêve de Louarinec, érigée en paroisse en 1791 et en commune en 1793.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de six travées et un choeur. Il n'y a pas à proprement parler de transept, mais deux petites chapelles sur les bas côtés donnent à l'édifice la forme d'une croix. Construit par M. Morvan, entrepreneur au Vieux-Marché, sur les plans de M. G. Lajeat, architecte à Lannion, l'édifice actuel eut sa première pierre bénite le 19 juillet i884 et fut terminé en 1887.

Mobilier : Statues anciennes de la sainle Vierge, saint Yves et sainte Marguerite.

CHAPELLE DE KERELLEAU. — Edifice rectangulaire de la fin du xvie siècle, désaffecté. La porte Renaissance est surmontée d'un pennon aux armes mi-parti de Quelen et de Perrien, armes de Gilles de Quelen, décédé le 6 avril i6o5 et de sa femme Gilette de Perrien. On y relève dans un cartouche l'inscription : SOLI DEO HONOR ET GLORIA. Dans la longère, meurtrière.

CHAPELLE DE COATALLIO, détruite.

Parmi les villages : Kergrist ; parmi les lieux-dits, Maes-anmanach.

KERMOROCH (T.)

Ancienne trêve de Squiffiec, érigée en succursale le 2g juin I84I.


168

MEMOIRES

EGLISE SAINTE-BRIGITTE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de trois travées plus celle du clocher (semi encastré avec tribune), transept et choeur.

L'édifice actuel porte la date de 1857, bien que presque totalement reconstruit en i8g4. Les plans, dressés par M. Charles Kerleau el approuvés par le conseil municipal le 2g septembre i855, furent critiqués par l'architecte départemental, puis modifiés par le conseil des bâtiments civils et approuvés le 2g février i856. L'adjudication des travaux fut faite le 26 août i856 à M. Yves Bougel et la démolition de l'ancienne église commença le 2 février 1857. Un an plus tard, le 2 février i858, la première messe y fut célébrée. L'église fut solennellement bénite par Mgr David le 17 décembre i863 et consacrée le 6 juillet i884.

Presque entièrement détruite par un incendie le ier octobre i8g3, elle fut reconstruite en 1894 par M. Alexandre sur les plans de M. Morvan et la bénédiction solennelle en eut lieu le 3i mars i895.

Parmi les statues modernes : sainle Brigitte, saint Yves.

CHAPELLE DE LANGOERAT. — Petite chapelle, d'abord rectangulaire, fondée par les seigneurs du Perrier en 1373, date inscrite au-dessus de la porte sud. Quelques années plus tard, elle fut endommagée au cours de la lutte entre le duc et le connétable de Clisson ; aussi, le 16 janvier i38o, le pape accordait-il une bulle d'indulgences en faveur de sa restauration. Au xv° siècle, elle était église paroissiale et avait un recteur, ainsi qu'il résulte d'une Ici Ire de Nicolas V ordonnant à l'abbé de Bégar de conférer à Alain Fersan, recteur de la chapelle de Notre-Dame de Langoezrat, la vicairie paroissiale de Saint-Sauveur de Guingamp vacante par la mort de Guillaume Flori.

Elle fut restaurée et agrandie d'une aile au sud en i645 par les soins de Louis Turquel, chapelain et usufruitier de la terre du Perrier. Elle fut achetée sous la Révolution par Pierre Ollivier de Kermoroch.

Mobilier du xvne siècle : Curieux retable avec peinture de la Vie de saint Louis, statues de Notre-Dame, de sainl Louis et Pieta ; verrière signée Pitot et datée de i646. Devant la chapelle, croix


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 169

datée de i5g5. Sur la croix, d'un côté le Christ entre la sainte Vierge et saint Jean, de l'autre Pieta, saint Jean et sainte Madeleine. Sur le fût, les cinq plaies et un calice ; aux quatre angles du socle : saint Pierre, saint Paul, saint Yves, saint André. Près de la chapelle, fontaine datée de 1732.

KERPERT (Q.)

Ancienne trêve de Saint-Gilles-Pligeaux, érigée en paroisse en 1790.

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côté de quatre travées, un transept et un ooeur.

L'édifice actuel, classé le 16 février 1921, date des premières années du xvie siècle. Il a été restauré en 1702 et le pignon ouest réparé en 1705. Le pignon de l'aile nord du transept et celui du porche ont été refaits en ig25 ainsi que la couverture. La nef est terminée à l'ouest par un clocher mur dont la plateforme, portée sur des arcs bandés entre les contreforts, supporte une tour ajourée sur ses quatre faces et surmontée d'une petite flèche octogonale. Le porche latéral sud est surmonté d'une chambre, à laquelle on accède par une tourelle coiffée d'une calotte en pierres, et la fenêtre adjacente du bas côté sud est surmontée d'un gable décoré de crochets et fleurons. Les fenêtres du transept et de l'abside à chevet droit ont leurs remplages en fleurs de lys. L'édifice, lambrissé, a des sablières intéressantes.

Mobilier : Chaire du xvie siècle dont l'abat-son a récemment disparu, piscine et enfeu du xvi" siècle ; statues de saint Pierre, en pape (1659) ; sainte Vierge (2 dont une du xvie siècle), saint Cado, saint Yves.

CHAPELLE DE KERGRITS-AN-LAN. — C'était avant la Révolution une annexe de Magoar, enclavée entre Kerpert et Lanrivain ainsi que le montre la carte de Cassini. Elle possédait un cimetière et certains prêtres s'intitulaient curés de Kergrist-an-lan. Lors de la


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MEMOIRES

nouvelle circonscription des communes, elle fut réunie à Kerpert.

L'édifice actuel, de plan rectangulaire, présente des restes du xvie siècle, et, entre autres, au chevet, un fenestrage en forme de fleur de lys semblable à ceux de Magoar et de Kerpert. Il a été restauré en 1755 et, 187/1 suivant les dates inscrites sur le pignon ouest.

CHAPELLE SAINT-YVES A SAINT-URNAN, en ruines.

ABBAYE DE COATMALOUEN, en ruines. Fille de Bégard de l'ordre de Citeaux, elle fut fondée en 1142. Elle avait été restaurée et, en partie reconstruite en 1782 sur les plans de Jacques Piou, ingénieur en chef des Ponts et chaussées, reconstruction à peine achevée lors de la Révolulioh.

LAMBALLE (ST-B.)

EGLISE NOTRE-DAME. — Historique. L'édifice actuel remonte dans ses parties les plus anciennes à la fin du xne siècle. La vieille Chronique de Jean Chapelain indique en effet que la dédicace fut faite l'an 1200 par Geffroy de Hénon, évêque de SaintBrieuc, alors que le choeur était terminé ; le reste de l'édifice fut achevé dans le courant du xme siècle. Au xive siècle, pendant la guerre de Succession du duché, afin d'améliorer les fortificalions de la place, dont Notre-Dame était un élément important, l'on démolit toute sa partie orientale à l'exception de l'aile nord du transept. Le choeur, le carré et l'aile sud du transept furent alors rebâtis et pourvus de défenses intérieures et extérieures très perfectionnées, communiquant entre elles notamment par un ponceau appuyé au chevet.

.L'on a beaucoup discuté sur la date de ces travaux, mais deux témoignages reçus à l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, dont celui des recteurs et chapelains de Lamballe, sont très précis et nous renseignent pleinement.

Ils indiquent, en effet, qu'en l'absence du duc et à son insu,


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 171

l'église Notre-Dame ayant été fortifiée et son accès interdit, par crainte d'espionnage, aux pèlerins qui jusqu'alors s'y rendaient très nombreux, le clergé et la fabrique avaient été privés d'importantes oblations ; et, qu'en dédommagement, Charles de Blois accorda jusqu'à sa mort un don annuel de 3o florins au «lergé et de 90 florins à la fabrique pour l'oeuvre de l'église.

L'on peut donc conclure, ce semble, que les travaux de fortification et de reconstruction furent commencés entre 18/17 e* i356, et qu'ils n'étaient pas achevés en i364Au

i364Au du xve siècle, la longère midi de la nef, détruite sans doute par un incendie d'après les traces relevées lors de sa réédification au xixe sRcle, fut reconstruite en I4I4 et I4I5. L'église semble alors terminée, car tandis que Jean V fait un don pour l'oeuvre de Saint-Jean, aucun n'est mentionné pour l'oeuvre de Notre-Dame, église qui fut pourtant l'objet de la sollicitude toute particulière du duc, comme elle l'avait été de Charles de Blois.

Il y fonda, en effet, par acte du 9 décembre i435, un collège de six chapelains ; puis y créa, par acte du 3i mai 1437, un office de doyen ; enfin, par acte du 3 juin i438, un office de chantre.

Entre temps, en i436, le clocher avait été endommagé par la foudre ; puis, quelques années plus tard, le i5 août i447, celle-ci tomba sur le choeur et sillonna la nef sans dommage, tandis que le dimanche 3 mai i453 elle détruisit complètement le clocher. 11 fut reconstruit en i459 et recouvert alors de plomb.

En i48g, des détachements anglais importants, venus au secours de la duchesse, prirent leurs quartiers d'hiver à Lamballe et commirent mille dégâts aux édifices publics et privés. NotreDame fut-elle épargnée, nous ne le savons ; mais un peu plus tard, en i4g7, Jean de Chalons, prince d'Orange et seigneur de Lamballe, fit rebâtir une partie de l'église où l'on voyail jadis •ses armes.

Divers actes, datés de I5OI à i5ig, viennent en effet préciser qu'il fut fait à cette époque d'importants travaux d'aménagement et, de construction dans toute la partie septentrionale de l'église,


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MEMOIRES

dont l'édification des deux chapelles nord-ouest au bas de la nef. Le contrefort nord du pignon ouest porte d'ailleurs toujours la date de i5i4 ainsi que le nom du trésorier Jehan Le Corgne.

A la suite des guerres de la Ligue et du siège qu'eut à soutenir Lamballe, Notre-Dame fut très ébranlée et l'on dut élever à l'est, tout près du chevet, un mur de soutènement que Laurent Peschart, membre du Parlement de Bretagne, chargé de la démolition des fortifications de Lamballe, voulait détruire en i6i4, ce dont il fut heureusement empêché par avis de plusieurs experts. Dans les années qui suivirent, on répara les murs de l'édifice, restauration terminée en 1626 ; puis, en 162g, Guil- ■ laumc Jouanin, menuisier de Lamballe, construisit le lambris de la nef pour empêcher de pénétrer le vent dans l'église où il causait de grands dommages tant à la couverture qu'aux verrières, lambris qui subsista jusqu'en I8I3.

Dans la nuit du 7 au 8 avril i64o, un violent orage causa de grands dégâts à la flèche de Notre-Dame qui fut réparée en août suivant ; mais, en i6g5, le clocher étant fort courbé et menaçant ruines, on le démolit et vendit le plomb dont il était recouvert pour cinq mille livres à des marchands de Saint-Malo.

En i6g8, l'on décida de le reconstruire, mais sur un nouveau plan prévoyant l'exhaussement de la tour d'un étage et la construction d'une pyramide en pierres. Le devis se montait à 8.000 livres ; aussi, pour couvrir cette dépense, la communauté de la ville fut-elle autorisée à augmenter pendant 4 ans les droits sur les vins et les cidres.

En 1715, sur les débris du mur de soutènement dont nous avons parlé plus haut et devenu inutile depuis 1626, l'on construisit une sacristie, qui fut détruite en partie en 1742 par éboulement du rocher et reconstruite alors. Lors de sa démolition, en 1875, l'on découvrit, gravée sur une pierre, l'inscription suivante :

CETTE SACRISTIE A ESTE FAITE FAIRE PAR N. H. JACQUES REVEL, Sr DE L ETANG, TRESORIER L AN I7l5.

Le 6 juillet 1723, le duc de Penthièvre autorisa la démolition


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 173

du chançeau qui menaçaient ruines, obscurcissait le choeur et dérobait aux fidèles la plupart des cérémonies.

En. 172g, la charpente du clocher fut refaite après un devis de Jean Colas et Guillaume Padel, maîtres charpentiers, par le premier de ceux-ci. Quelques années plus tard, en 1735, la voûte de la tour du clocher fut reconstruite sur les plans et sous la surveillance de Michel Rouault, par Gilles The, maître maçon de Saint-Malo et ses compagnons que l'architecte préféra à Chardin, maître tailleur de pierres du Gouray, qui avait les faveurs du recteur. En 1740, l'on démolit et réédifia la charpente et la couverture du choeur ainsi que l'indique l'inscription suivante :

CETTE CHARPANTE ET COUVERTURE DEUS COEUR A ESTE FAIT FAIRE TOUT A NEUF PAR N. H. RENE METTRIS,, S 1" DE LA SALETTE, TRESORIER EN CHARGE EN I74o ET YVES GRANDMANCHE ; CHARPENTIER : J, LORET, J. MOREL, LAMONTAGNE ; COUVREUR : J. MARTRAY.

Depuis quelques temps, la poussée non contrebutée des voûtes des chapelles construites au bas de la nef au début du xvie siècle, avait provoqué un déversement important des piliers de la nef et des grandes arcades qu'ils supportaient. En 1747, le sieur Leyel de la Coudraie, trésorier, expose ses craintes au général assemblé. Il indique que l'édifice a été examiné par le sr Loiseleur, « ingénieur entretenu par la Province pour la conservation des Ponts et Chaussées » qui a donné un devis des réparations ; puis par le sieur Michel Rouault, « architecte qui a de la réputation en cet art et dont on connaît les ouvrages solides et bien construits », mais qui ne voulut pas laisser d'avis écrit, n'étant pas d'accord avec le sr Loiseleur. Le général décida alors d'inviter le sieur Marion, « célèbre architecte de Saint-Malo » pour qu'il vint visiter Notre-Dame. Celui-ci ne venant pas, l'on fit examiner l'église le 17 avril 1748 par un recollet architecte, frère Vincent, alors à Lamballe. En 174g, l'écroulement des piliers paraissant menaçant, l'on profita du passage dans la ville du chevalier de Lescouet, ingénieur du roi, qui indiqua qu'il n'y avait pas de danger immédiat, aussi ne fit-on rien.

L'inquiétude grandit cependant à la suite de la tempête de 1764 et l'on eut recours à René Botrel, architecte du duc de Pen-


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MEMOIRES

thièvre, qui établit un plan et un devis des réparations le 10 juin 1764 L'année suivante, René Botrel examinait à nouveau « l'état chancelant de la nef de Notre-Dame » en compagnie d'Antoine Guiber, architecte de Moncontour, qui proposa d'exécuter les réparations moyennant 10.000 livres ; l'on attendit encore.

Dans la nuit du 22 au 23 décembre 1779, la maison prébendale accolée au pignon ouest à la droite du portail, et sans doute ancien ossuaire transformé, s'étant écroulée, l'on fut à nouveau très inquiet el le général invita le 20 février 1780 l'ingénieur Anfray à venir inspecter Notre-Dame et à faire un rapport sur les réparations nécessaires, rapport qui n'eut pas plus de suite que les précédents.

Sous la Révolution, les soldats casernes à Notre-Dame y firent de grands ravages le 29 novembre 1793. Les statues furent brûlées el les orgues démolis.

L'année suivante, le 7 juillet 1794, un règlement fut édicté pour la célébration des fêtes décadaires à Notre-Dame, transformée en temple de la Raison. Elle servait d'ailleurs à d'autres usages ; et, le 3o septembre de la même année, une chaîne de 208 forçats de passage y fut logée. Cependant, la municipalité prit certaines mesures pour préserver l'édifice ; et, le 7 juillet 1795, elle décida de poursuivre les jeunes gens qui se faisaient un jeu de lancer des pierres dans les portes, dans les vitraux et sur le toit de l'église.

En janvier 1801, celle-ci était dans un état tel que, la pluie tombant par les fenêtres et par le toit, les fêtes décadaires durent être transférées avec l'autel de la Patrie à l'église Saint-Jean ; mais peu après, Notre-Dame fut rendue au culte et servit notamment aux prêtres revenus d'exil.

En i836, l'un des piliers de la nef menaçant ruines, il fallut le réparer hâtivement ; puis, en i848, l'état de l'édifice devenant de plus en plus critique, Geslin de Bourgogne signala au ministre l'urgence des réparations à entreprendre si l'on ne voulait pas assister à l'effondrement, du monument qui fut classé le 2 août.

M. Guépin, architecte du déparlement, fut chargé de faire les


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 175

relevés nécessaires et d'établir un projet de restauration, qui fut déposé le i4 mai 1849, mais suscita diverses objections, notamment au sujet de la méthode de redressement des murs. Un nouveau projet, daté du 12 juin i85o et prévoyant la réédification complète de la nef fut approuvé ; et les travaux de démolition, confiés à M. Eveillard, entrepreneur, et commencés le 3 mars, furent terminés le 17 juillet i85i. Lors de cette démolition, l'on trouva que les murs de fondation sous les piliers étaient en moellons de blocage hourdés d'argile et avaient subi un fort tassement ; et que, sous la colonne du milieu de la nef, côté nord, le fossoyeur avait dégagé le massif jusqu'à l'axe du pilier.

Les travaux de reconstruction furent terminés en 1857, faisant le plus grand honneur à l'architecte et à l'entrepreneur.

En septembre 186g, l'on constata des éboulements importants du rocher sur lequel reposait Notre-Dame, risquant de provoquer l'éboulement de l'édifice ; il fallut le consolider d'urgence.

En 1871, l'on reconstruisit contre le chevet un ponçeau dans le même style que celui qui existait autrefois et l'on s'occupa des aménagements intérieurs ; enfin, la consécration de l'édifice reconstruit eut lieu le 18 mai 1872.

Les travaux de consolidation de l'assise, exécutés en 1869, s'avérant insuffisants, l'on décida d'édifier un mur de soutènement monumental, travaux exécutés sous la direction et sur les plans de M. Guépin, d'octobre 1874 à 1882.

Entre temps, en 1879, l'on envisagea la construction d'une nouvelle sacristie à laquelle s'opposa M. Corroyer, architecte des Monuments historiques, mais que son successeur, M. Ballu, engloba dans un nouveau projet prévoyant la restauration de l'abside, des façades latérales, du choeur et de la tour.

La construction de la sacristie fut exécutée en i885, la restauration de la tour en 1886, et celle de la façade absidale terminée en décembre 1890. Au xxe siècle, ne furent entrepris que des travaux d'entretien.

Plan : L'édifice, de plan irrégulier, comprend une nef avec bas côtés de quatre travées inégales, celle voisine du transept étant de moindre longueur, un transept dont le carré est sur4.

sur4.


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MEMOIRES

moulé de la tour, un choeur à chevet plat de trois travées avec bas côtés sur lesquels s'ouvrent des chapelles latérales,

Extérieur : Le pignon occidental est percé dans sa partie inférieure d'un portail dont l'archivolte est garni de quatre voussures en retrait supportées par des colonnes engagnées. Les trois voussures extérieures sont en arc brisé et décorées de dents de scie et de roses ; la dernière, en plein cintre el simplement épannelée, est une reprise. Les corbeilles des chapiteaux sont décorées de figurines encore toutes romanes el de crochets naissants, ainsi que l'on en retrouve à la cathédrale de Saint-Brieuc. Au-dessus de ce portail est une grande fenêtre à deux lancettes dont le remplage comprend un cercle reposant sur deux arcatures. Tout cet ensemble dénote les premières années du xiu° siècle. La façade sud de la nef se compose des pignons des quatre travées du bas côté et n'offre aucun intérêt. Le pignon de l'aile sud qui vient ensuite, peu débordant, est percé d'un beau fenêlrage du xiv° siècle. Le bas côté sud du choeur présente entre chaque travée de puissants contreforts et, entre les deux derniers, une tour fortifiée faisant, ■ entre autres, communiquer un grand réduit, sous le choeur, avec les différents étages de la défense dont elle était un élément important.

Le chevet plat est percé au centre d'une vaste fenêtre décorée d'une beau fenêtrage du xive siècle, refait en partie en i84o après sa démolition par la tempête et encadrée de deux tourelles carrées et épaulées de puissants contreforts. A l'extrémité des bas côté? deux fenêtres du xive siècle, très dissemblables. Les murs sont couronnés d'une courtine avec parapet crénelé.

Sur la façade nord, les pignons des chapelles latérales du choeur sont percés de fenêtres de dimensions variées avec fenêtrages du xive siècle. Ils sont surmontés d'un couronnement crénelé datant du xixe siècle. Le pignon de l'aile nord date du xn 0 siècle el est percé de deux étroites fenêtres largement ébrasées à l'intérieur ; enfin l'on trouve les pignons des trois chapelles du xvie siècle, chapelle entre lesquelles subsiste un porche du xue siècle dont le couronnement a été complètement modifié lors de la reconstruction de i856. En plein cintre, il comprend six vous-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 177

sures en retrait, bien moulurées mais sans aucune décoration, reposant de chaque côté sur douze colonnettes jumelées dont les chapiteaux ont leurs abaques décorées de roses et leurs corbeilles de figurines et feuillage. Une colonne du xive siècle supportant un linteau sépare l'ouverture en deux parties inégales d'un effet assez disgracieux.

Intérieur : Les grandes arcades de la nef, bien moulurées, reposent sur des colonnes à chapiteaux cylindriques dénotant une influence normande. Ces chapiteaux supportent également, vers l'intérieur de la nef, une colonne servant elle-même d'appui aux départs des arcs ogives et doubleaux simplement amorcés et des arcs formerets dont plusieurs ont élé réalisés. Au-dessus des arcades, dans les trois premières travées, de petits oculis assurent l'éclairage de la partie haute. Les bas côtés sont voûtés sur arcs ogives, nous ne reviendrons pas sur l'époque de la construction de leurs différentes parties indiquée plus haut.

Le carré du transept est voûté sur arcs ogives se raccordant à une lunette. Il est surmonté de la tour de deux étages dont le second est voûté ; l'aile nord comprend une seule travée et l'aile sud deux travées.

Le choeur, voûté sur arcs ogives, présente en élévation une disposition tout à. fait anormale. La face nord comprend de grandes arcades surmontées d'une galerie de circulation aveugle, puis un triforum et de fausses fenêtres hautes ; sa face sud de grandes arcades beaucoup plus élevées, pas de galerie de circulation, un triforum, et des fenêtres hautes. Les archivoltes et les différents arcs ogives, doubleaux et formerets sont très finement scupltés ainsi que les corbeilles des chapiteaux.

Les bas côtés sont voûtés sur arcs ogives ; sur le bas côté nord s'ouvrent trois chapelles, séparées entre elles par les contreforts intérieurs. Sur le bas côté sud, s'ouvrent également des chapelles, mais séparées par un réseau ajouré analogue à un fenestrage, disposition que l'on retrouve à la cathédrale de Coùtances.

Mobilier : L'église ayant été ravagée en i7g3, le mobilier est moderne et dû à Hérault, sculpteur à Rennes (1871). Seules subsistent la chaire due à Jean Richard et datant de 1681 et une por-


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MEMOIRES

tion de l'ancien jubé du début du xvie siècle supportant le buffet d'orgues daté de i632. Ce buffet, commandé à Josselin Dumains, sculpteur de Saint-Malo, fut mis en place le 12 février i634. Les orgues, qui furent détruits sous la Révolution, avaient été commandés à Paul Maillard, facteur à Rennes.

Nous mentionnerons à Notre-Dame plusieurs enfeux subsistants :

L'un porte les armes des Le Baillif avec l'inscription : SEPULCRUM

SEPULCRUM BAILLIF. R. HUUJS ECC. ET DE BREHAN l520. Il avait

été concédé à Jehan Le Baillif le ier janvier i5ig ; un second porte l'inscription : ICY EST L ENFFEU DE MICHIEL BOUTELIER ET IACQUETTE iiALNA SA COMPAIGNE ; un troisième : YCY DOM MATHURIN HASTE SACRISTE ET CHANOYNE DE CÉANS 1, 60 ; enfin tombe des Berlho avec statue tumulaire du xv° siècle.

EGLISE SAINT-JEAN. — Edifice en forme de croix latine comprenant une nef de six travées avec bas côlés s'élargissant au droit des quatrième et cinquième travées pour former deux ailes.

En dehors des grandes arcades, construites au xve siècle, et du clocher dont la base remonte au xve siècle et la partie haute aux xvn 0 cl xx° siècle, il date du xrx° siècle.

C'est en 1420 que fut entreprise la reconstruction de SaintJean ainsi que l'indiquent trois inscriptions. L'une, à l'intérieur, sur l'un des piliers supportant le clocher porte : L'AN

MCCCC XX. J. BONQUOET, TRESORIER QUI FUT, A COMMENCET CEST

PILIER. Les deux autres, à l'extérieur, semblablement libellées el datées, rappellent les noms des trésoriers G. DABOREL et

PESO II ART.

En i432, l'oeuvre touchait à sa fin ; et, en cette dernière année, le duc donnait cent sols monnaie à l'église et fabrique de Monsieur Saincf Jehan pour être convertis en la couverture du clocher. Mais, quelques années plus tard, en i436, celui-ci fut détruil par la foudre. Reconstruit, il fut à nouveau foudroyé le i5 septembre 1577 et « la tierce partie brûla » ; il fut alors remplacé par une pyramide en pierre ; et, peu après, en i588, l'on reconstruisit le collatéral sud.

En i638, on décida de démolir la pyramide, d'exhausser la


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tour et de la couronner par un petit dôme. Les travaux de démolition, commencés le 3i août i638, furent terminés le 7 novembre suivant, et la construction, entreprise sur les plans de Claude et Clément Duval, ingénieurs à Saint-Malo, fut exécutée de I64I à i645 sous la direction de Marc Marion, maître tailleur de pierres de Saint-Malo, par Pierre Tranchemer et Alain son frère, Jacques Pavic et Pierre son fils, Jacques Gicquel et Adrien Thomas, tous maîtres tailleurs de pierres el maçons de Saint-Malo ; la pierre vint de Trébry.

L'édifice demeura ainsi jusqu'au xix" siècle, mais les murs tombant en ruines, l'on décida, par délibération du 9 février 1837, la reconstruction du bas côté nord, avec adjonction d'une chapelle avançant sur le parvis afin d'augmenter sa superficie ; puis, le 26 avril i84o, celle du bas côté midi, auquel on supprima deux petites chapelles latérales datant du xvic siècle dont celle du « Bon Dieu de Pitié ». En juin i844, l'on commença la sacristie ; enfin, en 1902, l'ancien dôme du clocher fut remplacé par l'actuel.

Mobilier : Au bas de l'église bénitier en pierre portant l'inscription suivante : « Thomas le cordier et 0. Dénouai aîné firent fair cest l'an mil cccc et xv. » (classé; ;

20 Retable du maître-autel daté de i656. Marché en fut passé, le 4 juillet i655, à Josselin Dumains et Laurent Cochart, sculpteur et menuisier de Saint-Malo, qui travaillaient alors à l'église des R. P. Augustins de Lamballe. Par autre marché du ier juillet i658, le retable fut augmenté par Dumains et deux des niches faites en i65g par Georges Le Mée, sculpteur, et le S 1' de la Barre, sculpteur, fit trois statues pour les niches moyennant 5oo livres ; puis, le ig mai i65g, Julien Serviget reçut commande du tableau moyennant ig5 livres ; enfin, le 2 août suivant, la dorure fut confiée à Jean Rouiller, maître doreur à Saint-Brieuc. Le tableau de Serviget a été remplacé en i83g par l'actuel dû à Mlles Marie-Anne et Virginie de Chalus ;

3° Le retable du Saint-Esprit et des fidèles trépassés, dit de Saint-Amateur depuis que les reliques de ce saint y ont été dépo-


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MEMOIRES

sées, le n juillet i7Ô2t dans un reliquaire dû à Thomas Durocher.

Il porte la date de 1667, et marché en fut passé le 3 juillet de cette dernière année à Josselin Dumains et à François Heude, peintre et doreur, moyennant 376 livres ;

4° Le troisième retable porte la date de 1675 ; il fut commandé le i3 octobre 1674 à Marc du Rafflay, maître sculpteur, Jean Hervé, menuisier, et Julien Moynet, sr de la Motte, maître peintre el sculpteur, moyennant 366 livres, i3 sols, 4 deniers (classé). Les mêmes artistes reçurent en même temps commande d'un retable pour Notre-Dame, aujourd'hui détruit ;

5° Aigle de lutrin du xvue siècle (classé) ;

6° Chaire du xvme siècle ;

70 Bas relief en marbre représentant saint Martin. Il provient de l'église Saint-Martin et avait été commandé à Marseille en 17,51, aussi que le bénitier, pour le prix de 280 livres ;

8° Buffet d'orgues et tribune de la fin du xvne siècle.

EGLISE SAINT-MARTIN. — Fondé en io83 par le comte Geffroy Boterel en faveur de l'abbaye de Marmoutiers, Saint-Martin de Lamballe devint paroisse au xme siècle et demeura prieuré-cure de celle abbaye jusqu'à la Révolution. Il fut érigé en succursale le 6 mai 1829.

L'édifice actuel, de plan irrégulier, comprend une nef avec bas côté sud de cinq travées et un bas côté nord réduit de trois travées ; un transept, dans l'aile sud duquel est encastrée la tour ; enfin un choeur, accosté au nord d'une petite chapelle rectangulaire et au sud d'une grande chapelle.

La nef est la partie la plus intéressante de l'édifice qui a été remanié à plusieurs reprises, notamment aux xvie et xvn 6 siècles, restauré complètement en i835 et classé le 16 septembre 1907. La longère sud de la nef communique avec le bas côté adjaçant par quatre arcades en plein centre à simple rouleau et une en arc brisé à double rouleau reposant sur des piliers légèrement barlongs ayant une base bisaulée et décorés d'un abaque bisauté à la retombée du rouleau. La longère nord communique avec son bas côté par deux arcades en plein cintre et une en arc brisé. Ici


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 181

toutes les arcades sont à double rouleau et les piliers cruciformes. De petites fenêtres, largement ébrasées el aujourd'hui aveugles, sont percées dans l'axe des piliers, disposition permettant de ne pas élever la portion de mur au-dessus des arcades qui n'est ici nullement raidie. La nef est séparée du transept par un mur diaphragme percé d'une grande arcade en arc brisé à double rouleau. Sur la longère sud, s'ouvre une petite porte en plein cintre, sans tympan, qui, comme le reste de la nef, date des dernières années'du xie siècle ou des premières du xne. Cette porte est précédée d'un petit porche couvert en charpente sur lequel on lit l'inscription : L'AN MIL CINQ CENT DIX NEUF JEAN LESNE ME FIT TOUT NEUF. La base de la tour porte sur un contrefort la date de i555 et le nom de THOMAS CORNTLLET ; la partie haute, au-dessous du comble porte l'inscription : FAIT PAR MOI JEAN COLLAS 1741. Le choeur et le transept ont été reconstruits en grande partie au xvie siècle et dans les premières années du xvme, après l'écroulement du pignon.

Mobilier : Maître-aulel du xvne siècle ; autel latéral de la même époque ; chaire due à Yves Corlay et terminée en 1765. Elle offre une grande similitude avec celles de Saint-Julien et de Lanfains dues au même artiste.

Saint-Martin renferme aussi quelques tableaux de retables dont ceux de la Nativité et de l'Assomption, achetés 600 livres à Paris, en 1764 ; et ceux des Coeurs de Jésus et de saint Genefort achetés en 1766 5i2 livres, tous quatre dûs à Le Feuvre. Les tableaux de sainte Anne, saint Sébastien et de l'Epiphanie sont dûs au peintre vannetais Lhermitays.

Fonts baptismaux du xme siècle.

CHAPELLE DU VAL-DORÉ OU DE LTIOTEL-DIEU. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés.

Primitivement sous le patronage de saint Maudez, elle devint chapelle de l'Hôtel-Dieu du petit hôpital, dit aussi hôpital des passants, et prit le nom de Notre-Dame de l'Hostelleric.

L'édifice actuel, du xvne siècle, fut amputé de sa sacristie et réduit en 1784 pour l'élargissement de la grand'route de Rennes à Saint-Brieuc. Lorsque l'ordre de Saint-Thomas de Villeneuve


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MEMOIRES

eut été institué, le 4 mars 1661, par le P. Ange Prouest, l'HôtelDieu de Lamballe en devint la maison mère.

La chapelle renferme un retable de la fin du xvne siècle.

CHAPELLE DE L'HOSPICE DE LA VILLEDENEU. — Construit en i848; sur les plans de M. Guépin, l'Hospice de la Villedeneu contient, au centre du bâtiment principal, une chapelle de plan rectangulaire dont les deux salles avoisinantes forment les bas côtés. En 1881, l'hospice civil ou grand hôpital fut réuni à celui-ci et l'ancienne chapelle démolie. Depuis le 5 novembre i684, il est dirigé par l'ordre de Saint-Thomas de Villeneuve.

CHAPELLE SAINT-SAUVEUR, dans le cimetière. — Petit édifice rectangulaire construit en 1780, sur les plans de M. Botrel, architecte.

CHAPELLE DE L'AVE MARIA, détruite. — C'était l'ancienne chapelle du couvent des Augustins. En 1317, le duc Jean III donna aux Augustins le couvent des frères sachets dont l'ordre avait été dissout. Un acte du 16 février i4g3 indique la chapelle édifiée de neuf. Elle fut embellie au xvie siècle ; puis, au xvne, Mgr de la Barde y bénit, le 7 juin i65o, les statues de Notre-Dame, de saint Sébastien et de saint Roch. Fermée en juillet i7gi, elle fut démolie au xix° siècle.

CHAPELLE NOTRE-DAME DES PONTS, détruite. Rebâtie en 1765 et bénie le 10 mai de cette dernière année, elle s'élevait à l'ouest de Saint-Martin.

CHAPELLE SAINT-BARTHÉLÉMY, détruite. — Chapelle mentionnée fort anciennement. Rebâtie au xvne siècle, puis fermée en juillet i7gi, elle fut achetée le 25 thermidor par René Remignard et détruite au xixe siècle.

CnAPELLE SAINTE-ANNE, détruite. — C'était un édifice fort ancien bâti par les seigneurs du Coudray dans un jardin leur appartenant. En 1710 elle tombait en ruines et fut restaurée en 1728 par Jacques Quidelec, recteur de Notre-Dame, et bénite le 22 août de celle dernière année.

CHAPELLE SAINT-JULIEN DU VAL, détruite en i85o. — Elle est


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mentionnée fort anciennement. Le 16 février i463, l'un des trésoriers de Notre-Dame, Rolland Poulain, instituait un procureur pour cueillir dans tout l'évêché les aumônes pour Saint-Julien. En i7g3 les soldats y brisèrent cinq statues « estimées une demi corde de bois : 7 livres 10 sols ».

CHAPELLE SAINT-JOSEPH, désaffectée. C'était la chapelle des Ursulines qui vinrent s'établir à Lamballe en 1627, venant de la communauté de Saint-Brieuc.

LA'NCIEUX (ST-M.)

Paroisse figurant en n63 parmi les prieurés-cures de SaintJacut.

EGLISE SAINT-CIEUX. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept et un choeur accosté de deux chapelles ouvrant également sur le transept.

L'édifice actuel, construit par M. Réglain, sur les plans de M. Le Guerrannic, fut commencé en juillet igoo et la première pierre bénite le 16 décembre suivant. L'église, terminée, fut bénite le i3 juillet igo2 ; style xme siècle.

Mobilier : Les anciennes statues en bois de saint Sieu, saint Laurent et saint Mathurin ont été vendues en igo8 à un brocanteur de Dinan et emportées en Anjou.

CHAPELLE DU CHÂTEAU DE LA ROCHE, détruite. Elle avait été reconstruite dans la première moitié du xvme siècle.

LANDEBAERON (T.)

EGLISE SAINT-MAUDEZ. — Elle comprend une nef à chevet plat avec bas côté sud de cinq travées s'élargissant au droit des trois dernières pour former une chapelle coupée en deux par deux arcatures.

L'édifice actuel, dans lequel on distingue plusieurs campagnes


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MEMOIRES

de reconstruction, remonte au xive siècle, époque dont datent encore le chevet el la porte réemployée du clocher. Sans doule futil conslruil grâce à la libéralité de Geffroy Péan le vieil, sr de Grand bois, qui donna à l'église, au nom de sainl Maudé, le mardi après la Saint-Nicolas i34S, quatre quartiers froment de renies, mesure de Guingamp, donalion confirmée le jour des Innocents 137,3 par son fils.

Endommagé pendant la lutte du duc el du connétable de Clisson, il fut reconstruit en partie au xve siècle, époque dont datent le porche sud et une partie de la longère sud. Au xvi° siècle fut reconstruite la longère nord et l'église fut agrandie de la chapelle sud, elle-même restaurée en 1760. Au xvne siècle, en i646, la sacristie fut édifiée par Vincent et Bertrand l'Abat, de Guingamp, sacristie dont Pierre Le Quéré fit la charpente ; elle porte la date de 1649. Quelques années plus tard, le 11 novembre i656, fut passé le marché du clocher avec Vincent l'Abat, qualifié maître picoleur de tailles à Guingamp ; clocher-mur rappelant, celui de Coadout, dû au même architecte ; il porte l'inscription : D. F. LE TIEC n. 1657.

Mobilier ; Chaire de 1668 due à Pierre el François Le Collen et restaurée en 1826 ; on débita un if du cimetière pour sa façon ; cadran solaire de 1697. Autel du Rosaire datant du xvne siècle, acheté par le recteur en I8I5 et dont on ignore la provenance ; statues anciennes sous le porche des apôtres, de la sainle Vierge, de saint Jean et d'une sainte ; à l'intérieur, de saint Maudez, de saint Illud, de saint Yves, de sainl Roch, de sainte Anne, de sainte Marguerite, de saint Jean-Baptiste, et Christ montrant ses plaies. Reliquaire moderne du chef de saint Illud, dû à M. Le Goff (1896).

CHAPELLE NOTRE-DAME DE PITIÉ. — Edifice rectangulaire du xixe siècle.

Parmi les lieux dits : Parc-en-Manach.

LANDÉBIA (D.) Ancienne enclave de Dol réunie au spirituel à Pleven lors de


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la Révolution. Elle fut à nouveau érigée en succursale par ordonnance royale du 8 août 1829.

EGLISE SAINT-ELOI. — En forme de croix latine, clocher extérieur avec tribune. La bénédiction de la première pierre de l'édifice actuel eut lieu le i4 juillet 1872 et sa consécration le 11 juillet 1875.

L'on a incorporé dans le bâtiment deux belles fenêtres provenant de l'abbatiale de Saint-Aubin ; et, au chevet, une pierre portant la date de construction de l'ancienne église : M. cccc et L un (I454).

Mobilier : Bénitier du xive siècle, fonts à deux bassins xve siècle ; belle croix du cimetière xvie siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge, saint Eloi, saint Pierre, saint Dewi ; autels modernes de M. Le Merle ; fragments de vitraux du xvc siècle.

Dans la commune, trois croix : l'une dite de saint David de i545 ; autre du xvi" siècle ; autre de 1621.

Parmi les lieux dits : le fief de Saint-Eloi et l'Hôpital.

LANDEC LA (D.)

Ancien prieuré-cure de Beaulieu.

EGLISE SAINTE-AGNÈS. — En forme de croix latine. La bénédiction de la première pierre de l'édifice actuel eut lieu le 24 juillet i844 ; et l'église, livrée au culte à la Pentecôte i845, fut bénite solennellement le 11 septembre suivant. Elle porte sur le pignon ouest l'inscription : ÉGLISE BÂTIE PAR LA FOI DES HABITANTS DE LA LANDEC, i844. L'architecte fut M. Fossey, dont les plans primitifs furent réduits à la demande du recteur, M. J. F. Briand.

Mobilier : Statues anciennes de saint Pierre et saint Eloi ; dans les vitraux modernes : sainl Samson, sainl, Brieuc, saint Yves, Bienheureuse Françoise d'Amboise.

Parmi les villages : la chapelle Saint-Thual.


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MEMOIRES

LANDËHEN (D.)

EGLISE SAINT-GUÉHEN. — En forme de croix latine, avec chevet polygonal et clocher extérieur surmonté d'un beffroi en ciment armé.

L'édifice actuel fut commencé par la tour édifiée sur les plans dressés en 1842 par René Tardivel, de Lamballe. L'architecte du déparlement, Lorin, consulté, la trouvait dénuée de tout intérêt artistique ; mais le recteur, M. Rio, écrivait en i845 : « On vient de construire une tour assez jolie sans être distinguée. » Le reste fut construit sous les rectorat de M. Le Téno (1858-62) ; enfin l'égliee fut consacrée le 20 juin 1880.

Parmi les statues modernes : saint Guchen, saint Yves.

CHAPELLE DE MAULNY, en ruines. Edifice de plan rectangulaire avec chevet circulaire.

CHAPELLE DE LA VILLE-TANET, détruite. Elle était au sud-ouest du manoir.

LANFAINS (ST-B.)

EGLISE SAINT-GUIGANTON. — L'édifice actuel, en forme de croix latine et lambrissé, fut construit en 1711 ; les travaux commencèrent au mois de mars. Le clocher, menaçant ruines en i845, fut restauré à cette époque.

Mobilier : Maître-autel avec retable du xvme siècle. Il est à remarquer que l'agneau figuré sur le tombeau est posé sur un livre à cinq sceaux seulement ; deux autres retables du xvm 6 siècle ; chaire à prêcher du xvme siècle, due à Corlay et semblable à celles de Saint-Martin de Lamballe et de Saint-Julien (classée le ier mai 1911) ; statues du xvme siècle de saint Guiganton, sainte Vierge, saint Lubin, saint Michel, saint Laurent, saint Gilles, saint Nicolas. Aux quatre angles du transept, les quatre évangélistes, dont saint Luc traçant le portrait de la sainte Vierge.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 187

LANGAST (D.)

Ancienne enclave de Dol. Des lettres patentes royales, datées de janvier 1680, signées Louis et contresignées Colbert, autorisèrent, à la demande de René de Quengo, l'établissement de foires, marchés et halles à Langast, « à cause de l'importance du commerce des bestiaux et des toiles qui s'y fait ».

EGLISE SAINT-GAL. — Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées et un choeur, clocher extérieur. Au chevet, contreforts biais.

L'édifice actuel, qualifié en i845 « d'un goût assez bon mais antique », date des premières années du xvie siècle. La porte sud, encore foule gothique, est décorée de choux frisés très développés, mais au-dessus sont des niches avec coquilles. Le bas côté sud possède encore sa sablière sculptée avec tirants engueulés. L'église fut remaniée au début du xvme siècle, ainsi que l'indique la date de 1717 sur son contrefort, c'est de cette époque que doit dater la tour. En 1811, menaçant ruines, elle est au nombre des i5 églises à reconstruire. La longère nord a été refaite au xxe siècle.

Mobilier : Verrière du début du xvi° siècle (i5o8) ; fonts baptismaux anciens ; retable du maître-autel du xvine siècle.

Statues anciennes de saint Gai, sainte Vierge, saint Pierre (xvme siècle), saint Paul (xvme siècle), crucifix entre la sainte Vierge et saint Jean, sainle Suzanne, saint Germain entouré de rubans, comme à Plouguenast.

Sous le porche latéral, l'on voyait autrefois des peintures disparues récemment avec l'inscription : M. P. HENRY A DONÉ LES P(RÉSE)NTES YMAGES ET A FAICT LAMBRICER CE PORTAIL ET ESTOIT RECTEUR. (Recteur de 1614 à i64o.)

CHAPELLE SAINT-JEN. — De plan rectangulaire, sans doute la nef était-elle accostée au nord du choeur d'une chapelle privative dont on voit la trace. Edifice du début du xvie siècle, classé le 22 juillet igi3, en raison de sa très belle charpente apparente, l'une des rares anciennes subsistant dans le département. Il y a


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lieu de remarquer le rapprochement des chevrons étrésillonnés par des croix de Saint-André.

Vendue sous la Révolution, la chapelle fut donnée à la fabrique le i6 janvier 1826 et érigée en chapelle de secours le i3 août suivant.

Mobilier : Retable du xvne siècle (classé) ; statues anciennes de saint Jean, saint Paul et saint Joseph.

CHAPELLE SAINT-GALL, détruite. Elle est encore mentionnée existante en 1808.

CHAPELLE DES ESSARTS, détruite. Elle se trouvait au nord du manoir, dans l'avenue.

CHAPELLE DU ROCHER, détruite.

LANGOAT (T.)

EGLISE SAINTE-POMPÉE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, plus celle du clocher, un transept et un choeur.

Les plans de l'édifice actuel furent dressés, en 1762, par M. Anfray, ingénieur à Guingamp, et la reconstruction décidée en 1766. Les travaux furent adjugés en 1768 à M. Claude Le Caër, entrepreneur de Langoat. L'église porte l'inscription : DECREVIT UT DOMUS DEI AEDIFICARETUR 1771. Elle fut consacrée en 1782.

Mobilier : Tombeau dit de sainte Pompée avec statue tumulaire de la sainte et panneaux en bas reliefs de sa légende.,Il porte la date de M ccc LXX, fut ouvert en 1768 et restauré en i846. Il a été classé le ier mai ign. Cadran solaire avec fleurs de lys et la date i7g2. Bénitier d'aspect assez fruste, décoré d'une tête d'évèque et d'une tête de religieuse, sans doute saint Tugdual et sainte Pompée, et portant l'inscription : F. F, PAR Y. B. M. R. i7go. Maître-autel exécuté en 1871 par Philippe Le Merrer. Statues anciennes de sainte Pompée, saint Tugdual en pape, sainte Vierge, saint Léoiior frère de sainl Tugdual, sainte Sève. Deux statues anciennes, un saint Evêque et saint Eulrope, sont au Musée ar-


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chéologique de Nantes (n 08 58 et 5g du catalogue) ; statue moderne de saint Yves.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU BOIS. — Edifice de plan rectangulaire. Il porte la date de i5g2,sur une pierre, armoriée d'un écusson fruste et encastrée dans le pignon ouest. Le chevet date du xve siècle. Vendue le 2g messidor an VII, la chapelle fut érigée en chapelle de secours le 2 5 nivôse an XII et a été très remaniée au xixe siècle.

Mobilier .; Statues toutes anciennes : crucifix, Pieta, sainte Vierge, saint Yves, saint Sébastien, saint Antoine de Padoue et saint Eloi en homme d'armes, tenant un tas et un marteau.

CHAPELLE SAINT-PIERRE. — Edifice rectangulaire reconstruit au xixe siècle. Il avait été érigé en chapelle de secours le 25 nivôse an XII.

Mobilier : Statues anciennes de saint Pierre et saint Paul ; moderne de saint Maudez.

ORATOIRE SAINT-AURÉLIE. — Petit oratoire presque carré, datant du xixe siècle et sans doute de i835, date inscrite sur la statue de sainte Aurélie.

CHAPELLE SAINT-GONERY, détruite. — Le i3 décembre i38g, le pape accordait une bulle d'indulgences en faveur de cette chapelle indigente de réparations. Elle existait encore à la fin du xvme siècle.

CHAPELLE SAINT-TRÉMEUR, détruite au xxe siècle. Elle avait été vendue le 2 nivôse an VII, moyennant 5.100 francs, à Joseph Casimir Le Saux, ancien maire de La Roche-Derrien.

CHAPELLE NOTRE-DAME DE BONNE-NOUVELLE, détruite. Elle avait été vendue le i5 pluviôse an VII, moyennant 3.200 francs, au même.

CHAPELLE SÀINT-YVCS, détruite. Elle dépendait de Kerverder et avait été vendue le i5 pluviôse an VII au même acquéreur, moyennant 3.000 francs.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE TRÉVEZNOU, détruite.


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LANGOURLA (ST-B.)

EGLISE SAINT-PIERRE. — En forme de croix latine, elle comprend : une nef avec bas côtés de quatre travées, plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur.

Construite par M. Le Forestier, entrepreneur, sur les plans de M. Regnault, architecte à Rennes, la première pierre en fut bénite le ii juillet 1870. La bénédiction de l'église eut lieu le 5 octobre 1873 et sa consécration le 8 juin 1874.

Mobilier moderne exécuté par M. Guillaume Corlay, sur plans de M. Raut.

CHAPELLE SAINT-GILLES-DES-PRÉS. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés. Elle a été reconstruite en ign et sa bénédiction faite le 7 septembre 1919. On y a placé un écusson aux armes des du Parc, provenant de l'ancienne église. (Jean du Parc épousa Ysabeau de Langourla en 1427.)

Mobilier : L'aulel, le parquet el la balustrade proviennent de l'ancienne chapelle Saint-Eutrope. Statues anciennes de la sainte Vierge, de saint Gilles, sculptée en 1786 par un ouvrier de Gausson nommé Caro ; de saint Roch, due au même.

CHAPELLE SAINT-JOSEPH. — En forme de croix latine avec chevet à pans coupés. Une confrérie de Saint-Joseph avait été établie à Langourla par induit du 16 juin 1619. La chapelle, à moitié démolie pendant la Révolution, fut restaurée en 1818 et bénite le lundi de la Pentecôte 1821. Elle a été presqu'entièrement reconstruite en 1905-1906 par des ouvriers de Langourla.

Mobilier ; Autrefois s'y voyait un tableau de la Sainte Famille, dû à Louis Lucas, peintre de Saint-Brieuc, qui l'avait exécuté moyennant, 57 francs et 4 sols ; il n'existe plus.

CHAPELLE DES BLANCS MOUTONS, dédiée à saint Georges. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, presqu'entièrement reconstruit en i844 et bénit le 28 novembre de cette dernière année.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 191

CHAPELLE SAINT-EUTROPE, ancienne. — Elle occupait l'emplacement de la mairie actuelle el fut détruite en i845. On y venait en pèlerinage pour l'hydropisie.

Avant la Révolution, Langourla possédait des reliques de saint Eutrope, ench ssées dans un bras d'argent qui fut enlevé par Palasne de Champeaux el ses troupes.

CHAPELLE SAINT-EUTROPE, nouvelle. Dans le cimetière. — C'est le clocher octogonal de l'ancienne église dont le porche, voûté sur arcs ogives et datant du début du xvie siècle, a été transformé en chapelle.

A la clef de voûte soleil, sur les piliers armes de Langourla pleine et mi-partie avec aigle éployé.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Eutrope, saint Antoine ermite, saint Evêque et saint Abbé.

CHAPELLE DOMESTIQUE DE LA ROCHETTE, dédiée à saint Yves et détruite en i844. Elle portait la date : « au mois d'avril 1660 » et avait été fondée en 1659 par Guillaume Turmel, sr des Vallées, et Marguerite Pilorget. Les pierres furent transportées à Coatbicor, en Sévignac.

LANGROLAY (ST-M.)

EGLISE SAINT-LAURENT. — En forme de croix latine avec clocher à la croisée du transept. Au bas de la nef, tribune à laquelle on accède par un escalier extérieur ; chapelle des fonts en appenti au milieu de la longère sud.

L'église actuelle date du xvme siècle et est dite en 1750 « neuve, en bon état, un peu petite et pas encore payée ».

Mobilier : Retable du xvme siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge, saint Pierre, saint Laurent, saint Divy et saint Fiacre ; beau crucifix ancien.

CHAPELLE SAINT-MÉEN, en ruines.

i5.


192

MEMOIRES

LANGUÉDIAS (ST-M.)

Ancien prieuré-cure de l'abbaye de Beaulieu. Après le Concordat, Languédias demeura commune, mais non paroisse, et fut rattachée au spirituel à Plélan-le-Petit jusqu'en l'année 1806 où elle redevint succursale. En i834, le territoire de Saint-René, séparé de Mégril, sa paroisse, par Languédias, y fut incorporé.

EGLISE SAINT-ARMEL. — En forme de croix latine. Les travaux de l'édifice actuel, donl les plans sont dûs à M. Meslay, furent adjugés à M. Reglain, entrepreneur à Dinan, le i5 février 1868, et la première pierre bénite le 2g avril suivant. La réception des travaux fut prononcée le 3i avril 186g par M. Théophile Adam, architecte à Dinan ; la consécration eut lieu le i4 novembre 1875. Celle nouvelle église est construite à deux kilomètres de l'emplacement de l'ancienne.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Armel, sainle Radegonde.

CHAPELLE SAINT-RENÉ, disparue. — Ancienne chapelle de Mégril érigée en fillette le 25 avril 1601. Abandonnée à la Révolution, elle tomba en ruines et fut vendue, le 8 octobre I8I3, à M. de Boishue, propriétaire de Kerinan.

ABBAYE DE BEAULIEU OU de Pont-Pilard, fondée au milieu du xiie siècle par Rolland de Dinan, fils d'Alain, seigneur de Bécherel. Jadis en Mégrit, son emplacement est actuellement en Languédias. L'abbatiale est détruite.

LANGUENAN (D.)

EGLISE SAINT-JACQUES LE MINEUR. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur.

Construite sur les plans de M. Fossey, datés du 26 août i845, l'église eut sa première pierre bénite le 12 février i846, année


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 193

inscrite sur son pignon ouest. Elle fut bénite solennellement par Mgr de Lesquen, le 25 septembre 1847. En 1877, M. Maignan, architecte, consulté, indiquait que le clocher et son beffroi avaient été exécutés contrairement aux règles de l'art et qu'il y avait lieu de les consolider, ce qui fut exécuté suivant devis du 16 mars 1878.

Mobilier : Statues anciennes de saint Jacques, sainte Vierge, sainte Anne, saint Joseph, saint Pierre, sainte Hélène. — Dans le cimetière, croix datée de i53g.

CHAPELLE DU BOISJEAN, reconstruite au milieu du xixe siècle

et désaffectée.

Parmi les villages : La Ville-ès-Moines, la Maladrerie, la Chapelle-de-lTff.

LANGUEUX (ST-B.)

EGLISE SAINT-PIERRE ET SAINT-PAUL. — En forme de croix laline, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées plus celle du clocher encastré, un transept el un choeur.

L'édifice actuel, de style roman bâtard, a été construit sur les plans de M. Mequin, ancien ingénieur en chef du département. La tour semble être plus ancienne el n'a aucun style. La bénédiction de la première pierre eut lieu en septembre i853 et celle de l'église le 26 octobre i856.

Mobilier : Maître-autel en marbre ; statues anciennes de la sainle Vierge, saint Jean-Baptisle, saint Nicolas, sainte Radegonde, sainl, Jacut, sainte Barbe, sainle Appoline et saint évêque.

CHAPELLE SAINT-ILAN. — En 1163, Saint-Ilan était prieurécure de Saint-Jacut. La chapelle actuelle est en forme de croix latine avec transept cantonné de quatre petites chapelles. Elle a été construite en i848 sur les plans de M. Pelfresne, architecte de Caen, et sous la direction de M. Maignan. La sculpture en fut exécutée par M,. Ogé, de Saint-Brieuc, et M. Longueville, de Paris.


194 MÉMOIRES

CHAPELLE DES GRÈVES, dédiée à la Sainte Trinité, à N.-D. de Consolation et à saint Léonard. — L'édifice actuel, qui a remplacé une chapelle très ancienne, est de plan rectangulaire et porte la date de 1837.

Mobilier : Bénitier avec l'inscription : Mre JACQ GEFER 1676 ; Crucifix ancien.

LANISCAT (Q.)

EGLISE SAINT-GILDAS. — Elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées et un choeur. A l'exception des grandes arcades des deux travées les plus rapprochées du choeur qui paraissent remonter aux premières années du xvie siècle ainsi qu'une portion correspondante de la longère sud, et du clocher qui remonte au xvni" siècle, l'édifice date en majeure partie du xvne siècle.

Il est irrégulier, les fenêtres de la nef ne sont pas axées et les travées sont dissemblables.

Le chevet porte l'inscription suivante : D(OMINE) DILEXIT DECOUREM DOMUS TUAE D. MI(CHAEL) DURANDUS RECTOR 1667 ; deux portes du bas côté sud sont datées de i6gi.

La tour, extérieure et classée le 9 mai 1921, porte les deux dates de 1725 et de 1751, cette dernière au sommet de la tourelle ^'escalier. Elle est décorée de cariatides curieuses.

Mobilier ; Retable du maître-autel en tuffeau et marbre, dû 0 l'architecte Olivier Martinet, dont l'aide, Dominique Macé, mourut, pendant les travaux et fut inhumé à Laniscat, le 24 novembre 1667. Il porte l'inscription suivante au-dessus des colonnes : RECTORE DNO D. MICHAELE DURAND 1668. Au bas de la nef, tribune Renaissance sur laquelle est représentée l'Annonciation, et où des grotesques supportent les emblèmes des évangélistes ; restes de sablières également du début du xvie siècle ; chaire et autels latéraux du xvne, roue de fortune ; statues anciennes de la sainle Trinité, Ecce Homo, sainte Vierge, saint Gildas, saint


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 195

Maudez, saint Guillaume, saint Yves, saint Mathurin, saint Jean-Baptiste, et deux statuettes d'apôtres ; reliquaire moderne de saint Gildas.

Panneaux de retable du xvie siècle représentant les scènes de la Passion et de la Vie du Christ : Lavement des pieds, Cène, Christ au Jardin des Oliviers, Baiser de Judas.

Les peintures du lambris, représentant la Vie de saint Gildas et la résurrection de sainte Tréphine et datant de 1711, n'existent plus.

CHAPELLE DE ROSQUELFEN. — Ancienne église tréviale de Laniscat comportant une nef du début du xvie siècle avec chapelle latérale au sud. Le clocher est daté de 1668, la sacristie de 1829, la longère nord a été refaite au xixe siècle. Le porche de la nef présente une grande ressemblance avec la porte de l'escalier de la tour de l'église de Corlay.

Mobilier : Restes de sablières, grande crédence et piscine : statues anciennes : à l'extérieur, de la sainte Vierge et de sainte Guen ; à l'intérieur, de Dieu le Père couronné d'une tiare et un pied sur le globe, sainte Vierge, couverte de scapulaires, saint Sébastien, sainte Barbe, saint Jean év., sainte Marguerite.

CHAPELLE SAINT-MATHURIN, à Trausullon. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet, à pans coupés, dont le clocher porte la date de 1783.

Dépendante de la seigneurie de Liscouet, elle est mentionnée fort anciennement. Vendue nationalement, elle fut donnée à la fabrique le 18 juin 1822, par Marie-Augustine Fraval, veuve de Toussaint Le Bourhis, et érigée en chapelle de secours le ier décembre 1824.

Mobilier :. Autel du xvme siècle avec, sur le tabernacle, le Christ, le sacrifice d'Abraham et un évêque tenant une cruche ; parmi les statues modernes : saint Cado.

CHAPELLE SAINT-GILDAS. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés datant du xvnf siècle. Vendu nationale-


196 MÉMOIRES

menl, il fut donné à la fabrique le 3o juillet 1819. Au pied de colline, fontaine à trois bassins. Statue de saint Gildas.

CHAPELLE DE KERIOLET, en ruines. — Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés du xvne siècle. On y a encastré un écu aux armes des du Fresne.

LANLEFF (D.)

Ancienne trêve de Lanloup et enchwe de Dol. Au Concordat elle fui rattachée à Pléhédel, puis érigée en succursale en

i838.

EGLISE SMNTE-M.ARIE. — Déjà sous ce patronage au xie siècle lorsqu'elle fut donnée aux moines de Léhon, par Trihan, sr de Châtclaudren.

Les ruines de l'église circulaire du xic siècle, dite à tort temple de Lanleff, subsistent encore et ont été classées 'en i84o. Le plan esl oriental et inspiré de la mosquée d'Omar.

L'église actuelle, construite à peu de dislance de l'ancienne, esl en forme de croix laline. De style xive .siècle, elle a été édifiée entre aoûl i854 et avril i856, par M. Jézéquel, de Goudelin, qui en fui à la fois l'architecte el l'entrepreneur.

Mobilier : Une croix processionnelle de la fin du xve siècle et une statue de la sainte Vierge tenant l'enfant, de la même époque, ont disparu au xxe siècle. — Bannière en soie brodée du xvue (Classée) ; statues anciennes de saint Briac el de saint Yves, provcnaiil de la chapelle du Voulch.

CHAPELLE DU VOULCH, en ruines. — Edifice rectangulaire, donné à la fabrique, le 24 mars i843, el réparée alors. Elle est tombée en ruines il y a quelques années seulement, faute d'entretien. Nous y avions relevé les slatues de sainl Briac, de la sainle Vierge, de sainl Yves, de saint Jean et de sainl Laurent.

LANLOUP (D.) EGLISE SAINT-LOUP. — En forme de croix latine avec adjonc-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 197

tion à la nef, accolées aux ailes du transept, mais sans communication avec elles, de deux petites chapelles dont l'une sert de chapelle des fonts depuis i85o. L'édifice actuel, très remanié, date en majeure partie du xve siècle (transept) et xvie siècle (porche sud et pignon ouest). En 1720, date inscrite sur la sacristie, l'on a refait le choeur sur les plans du 9r Anfray, géomètre à Guingamp ; puis, en 1767, la chapelle accolée au sud de la nef. Enfin, par marché du 20 octobre i85o, à Charles Kerleau, de Penvénan, et Yves Kerleau, de Ploézal, la nef a été reconstruite et surélevée, le porche et le pignon ouest remontés, mais en se servant des anciens matériaux. La chapelle des fonts, de plan hexagonal, qui, sur la longère nord, faisait face au porche, a été alors supprimée.

Mobilier : Maître-autel avec retable du xvme siècle ; chaire du xvme siècle ; tableau représentant Guillaume de Lanloup et sa femme, Françoise du Perrier, daté de i634 et signé Georges Le Tourneur (classé) ; Statues anciennes : à l'extérieur : saint Gilles, saint Loup et les 12 apôtres en pierre (xvie siècle), sainte Vierge en bois (xvie) ; à l'intérieur : saint Loup (XVIII"), saint Gilles (xvine), saint Guillaume (xvne), saint Jean-Baptiste (xvme), sainte Anne, saint Yves, sainte Appoline, saint Biaise, saint Eloi, saint Nicodème, saint Mathurin, provenant de la Noë-Verte.

CHAPELLE SAINT-ROCH. — Petit édifice rectangulaire reconstruit en 1826.

Mobilier .- Statues de saint Roch et d'un moine portant une bêche comme saint Fiacre mais qualifié saint Isidore.

CHAPELLE SAINTE-COLOMBE, à Kerverret. — Petit édifice rectangulaire de la fin du xve siècle.

Mobilier : Poutre de gloire avec le Christ entre la sainte Vierge et saint Jean ; statues anciennes de sainte Catherine (xvie siècle), sainte Colombe, sainte Vierge, saint Thérézien, sainte Barbe et sainte religieuse (xvie siècle). — Près de la chapelle, tombe dite de saint Melar.


198

MEMOIRES

CHAPELLE DE LA NOE-VERTE, dédiée à saint Mathurin, détruite au xixe siècle.

LANMËRIN (T.)

EGLISE SAINT-MÉRIN. — En forme de croix latine avec chapelle des fonls au sud-ouest, l'édifice actuel date du xvne siècle mais a été reconstruit en grande partie au xxe. De juin à décembre igi4, la longère nord, déjà restaurée en 1743, fut reconstruite avec fenêtres ; la tour fut refaite ainsi que la toiture de la nef, travaux exécutés sur les plans de M. Lageat, par M. Kerleau, de Plounévez-Moëdec. En igig, l'on posa la galerie du clocher ; puis, de novembre ig20 à janvier 1921, l'on refit l'angle sudouest de la nef et la partie adjacente du pignon, les murs de la sacristie et la couverture du transept, travaux exécutés sur les plans du même architecte, par MM. Charles et Jean Kerambrun.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, Pieta, saint Mérin, sainte Brigitte, saint Tugdual, sainte Anne.

CHAPELLE DE LA SALLE, dédiée à saint Jérôme. — Edifice rectangulaire en grand appareil, portant l'inscription : L'AN M.VCXXXV, et classé le 24 novembre ig3o.

Il possède une charpente et des sablières très intéressantes. Celles-ci sont décorées près du choeur d'angelots tenant les instruments de la Passion ; et, plus loin, de monstres affrontés. La porte présente une accolade particulière à contre courbe marquée que l'on retrouve notamment à Saint-Samson, en Pleumeur-Bodou. Statues anciennes : Pieta, saint Yves.

LANMODEZ (D.)

EGLISE SAINT-MAUDEZ,. — En forme de croix latine, lambrissée ; clocher-mur ne portant aucune ouverture sur le pignon ouest.

La construction de l'édifice actuel causa bien des vicissitudes.


» RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 199

Le 17 juillet 1707, Thomas Horlaville, architecte, que le sr de Clisson avait fait venir, offrit de rebâtir totalement la nef y compris ses fondations, moyennant goo livres. Après bannie, ordonnée par le général, le 28 août, Rolland Lageat offrit de faire les travaux pour 800 livres, mais refusa de signer le marché ; puis, le g octobre 1707, Michel Audren proposa d'exécuter les travaux moyennant 85o livres, mais l'on aboutit pas. Le 8 novembre 1708, la maçonnerie fut adjugée à Yx'es Nédellec et Yves Le Collen, maçons de Pleubihan, la charpente à Jean Cavellan, de Tréguier, et la couverture à François Le Meur, maître couvreur d'ardoises à La Roche-Derrien, et Louis Le Bescont, de Tréguier. Le marché ne tint pas, et, finalement, la maçonnerie fut confiée à Sylvestre Le Collen, la charpente à Cillart de la Villeneuve et la coirverture à Louis Le Bescont. Les travaux commencèrent le 11 mars 170g, mais, le 17 novembre, Louis Le Bescont résilia son marché et le marché fut confié à Olivier et Yves Guillemot. Le 16 mai 1734, le choeur, menaçant ruines, on décida de le reconstruire, mais avec transept de deux ailes, travaux qui ne furent exécutés qu'en 1785. Entre temps, en 1768, le porche fut refait.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, saint Jean, saint Yves, sainte Anne, saint Etienne et Crucifix ; statue moderne de saint Maudez, par Le Goff.

CHAPELLE DE L'ILE-MAUDEZ. — Edifice rectangulaire ayant remplacé en i884 l'antique prieuré de Bégard, datant du xne siècle ; la bénédiction en eut lieu le Ier juin i885. Elle renferme un crucifix ancien, une stalue ancienne de saint Maudez et une moderne de sainte Juvetle. La porte de l'ancienne église, du xne siècle, subsiste encore. Le 9 avril i456, Vincent de Kerleau. abbé de Begar, avait obtenu de Calixte III des indulgences en faveur de cette chapelle Saint-Maudez et de l'hôpilal y attenent ; l'île était dite alors Guelt Enes.

Dans l'île, petit oratoire dit Foin Maudez. C'est un petit édifice circulaire en maçonnerie de blocage dont les joints ont été refaits récemment. Le plancher ne repose pas sur le sol, mais à un mètre environ au-dessus. La coupole est supportée par


200

MEMOIRES

deux arcs ogives primilfs el d'assez grande largeur dont les extrémités reposent sur des corbelets encastrés dans la maçonnerie L'ensemble ne paraît remonter tout au plus qu'au xne siècle et être contemporain du prieuré. A l'intérieur, table d'autel en schiste.

CHAPELLE SAINT-MICHEL, dans l'île Maudez, disparue. — Elle était de plan rectangulaire.

CHAPELLE BOUAN. — Petit édifice rectangulaire dédié à NotreDame el datant du xixe siècle.

CHAPELLE DE KERMASSACH, dédiée à Notre-Dame. — Elle fut fondée en i5g8, à l'emplacement où Jean de Derval avait été tué par les Anglais lors du combat du 2 février 1692. Tombant en ruines en 1750, elle fut achetée par M. Cillait, qui fit construire, en 1753, le joli édifice actuel de plan rectangulaire.

Mobilier de la fin du xvie siècle : bénitier ; statues de N.-D. de Bon-Secours, de sainte Marguerite, el de sainle Anne faisant un gesle de bénédiction.

CHAPELLE N.-D. DE BONNE-NOUVELLE. — Edifice rectangulaire offrant des restes du xvi" siècle, mais reconstruit au xvme siècle. Il est actuellement (1936) très abimé el la toiture effondrée.

Mobilier : Chancel avec Christ du xvi° siècle dont les bras de la Croix sont terminés par des fleurs de lys ; statues anciennes de saint Aubin et de saint Yves.

CHAPELLE DE LA VILLENEUVE, petit oratoire au second étage du manoir, désaffecté.

LANNEBERT (ST-B.)

EGLISE SAINT-EVENCE. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept, et un choeur.

L'édifice actuel, de style roman et dû aux plans de M. Le


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 201

Guerrannic, eut sa première pierre bénite le 10 juin 1894 et fut livré au culte en décembre i8g5.

Mobilier : Parmi les statues modernes : saint Evence, saint Yves.

CHAPELLE N.-D. DE LISCORNO. — Edifice en forme de croix latine avec abside et extrémités des ailes du transept semi-circulaires.

L'ancien édifice, datant du xve siècle, fut entièrement détruit en 1705 par un incendie et reconstruit alors grâce aux aumônes des fidèles. Il fut lambrissé, en 1720, par Pierre Loyer, maître menuisier à Etables. Vendu le 3 octobre 1795 comme bien national et acheté 100 livres par Toussaint Le Guen et Marguerite Le Goaster, sa femme, il fut donné à la fabrique par leurs enfants, le 16 juillet 1817.

Mobilier : Les retables du transept furent commandés, le 26 septembre 1784, au sr Guillou, de Guingamp ; tableau de sainle Anne, dû à Blévin ; statues du xvme siècle : sainte Vierge, Pieta, saint Joseph, sainte Anne, saint Pierre, sainte Catherine, Crucifix. Un état de 1793 indique, en plus, à cette époque, une statue de saint Maudez.

CHAPELLE DE SAINT-MAUDEZ, détruite. — Elle existait encore au xvme siècle, au village de la Boissière.

CHAPELLE SAINT-JEAN-BAPTISTE, détruite. — Elle existait également au village de la Boissière, à la fin du xvme siècle.

LANNION (T.)

EGLISE SAINT-JEAN DU BALY. — Elle comprend une nef avec doubles bas côtés de six travées plus celle du clocher et un choeur. Le clocher, encastré, a des contreforts biais intérieurs. Les deux travées de ia nef les plus voisines de celui-ci ont des bas côtés ne concordant pas.

De la Borderie a m nitré que l'église du Baly, autrefois sous le vocable de Notre-Dame, n'était autre que l'ancienne chapelle


202

MEMOIRES

du château, Sancta Maria de Castello, mentionnée au xne siècleL'édifice actuel, classé le 5 août 1907, date, en majeure partie, des xvie, xvne et xixe siècles avec quelques restes du xve siècle.

Au milieu du xve siècle, en i459, Yvon de Canaber avait édifié à Notre-Dame une chapelle en l'honneur de saint Jean qui supplanta Notre-Dame dans le patronage de l'église.

Sur la tour, on lit l'inscription : « Ceste tour fut comencée l'an MVc XIX et tout pour Dieu. » Elle ne fut achevée qu'en i548 et surmontée en i643 d'une flèche qui n'a pas subsisté. Le cadran solaire porte la date de 1668.

Au xvie siècle également, l'on agrandit l'église et trois chapelles furent respectivement dédiées en 1587 à saint Crespin, sainl Méen et saint Maudez. A la fin du siècle suivant, l'on construisit la sacristie, appuyée sur le chevet et l'aile sud du transept ; elle porte la date de 1690.

Au xixe siècle, l'on décida d'agrandir l'église à nouveau et un premier procès-verbal des réparations à faire fut dressé, le 7 octobre 1811, par Le Bricquir de Kerstivien, expert. Un projet définitif fut dressé par cet architecte et M. Cadillan, en 1817, projet approuvé en 1821 et dont les travaux d'exécution furent adjugés le 29 janvier 1822. Ils consistaient dans la démolition des quatre murs de séparations des chapelles latérales et la construction d'arcades à leur place ainsi que dans le prolongement des bas côtés jusqu'à la tour. De nouveaux agrandissements furent encore exécutés en 1837 et i838 suivant plans approuvés le 11 décembre i836, travaux qui prolongeaient encore les bas côtés en encastrant la tour ; enfin, le i4 janvier i83g, l'église fut consacrée. Depuis, l'on refit, en i848, une sacristie au NordEst ; elle porte l'inscription : DU POURDIEU ET G. LAGEAT ARCH\ Plus récemment, le choeur a été reconstruit.

Mobilier : Chaire à prêcher en bois sculpté du xvue siècle ("classée) ; autels latéraux du xviii 6 siècle, restaurés par Le Merrer ; statue ancienne de saint Jean, revêtu d'une peau de chameau avec tète de l'animal el portant l'agneau sur un livre ;


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 203

quatre statues monumentales de la sainte Vierge, saint Joachim, sainte Anne et saint Jean, datant du xvme siècle et provenant de la chapelle des Ursulines. Parmi les statues modernes : saint Yves.

EGLISE DE KERMARIA-AN-DRAON, détruite. — Ancien prieuré de Saint-Jacut, fondé au xne siècle. L'église, datant de 1178, fut jusqu'au xve siècle la seule église paroissiale de Lannion.

CHAPELLE DES AUGUSTINES (Hôpital Sainte-Anne). — Edifice en forme de croix latine dont l'aile nord du transept, sert de -choeur aux religieuses. Les religieuses Augustines vinrent à Lannion en 1667.

La première pierre de l'édifice actuel, dû aux plans de M. Lageat, fut bénite le 3 juillet i8g4 et l'église fut consacrée le 27 juin igoo.

Mobilier : Chaire style Louis XV de Le Merrer ; boiseries et maître-autel du xvine siècle ; tableau de Louis Grimaux : La Madone aux Anges.

CHAPELLE SAINT-NICOLAS, détruite au xixe siècle. — C'était dans son voisinage que demeuraient les cordiers et les tonneliers ; l'on y a retrouvé des sépultures du Temple.

CHAPELLE DES URSULINES. — Elégant édifice de plan tangulaire, construit entre 1670 et 1678. Sa façade ressemble beaucoup à celle du couvent de Guingamp. En 1806, elle fut transformée en magasin à fourrage, aussi les corps de MM. de Tremaria et de Kerisac, qui y reposaient, furent-ils alors transportés à Kerduel. Elle sert actuellement de chapelle au collège et à la prison. Les Ursulines s'étaient, établies à Lannion en i65g.

CHAPELLE DES CAPUCINS, désaffectée. — Les Capucins vinrent à Lannion en 1622. La première pierre de la chapelle fut posée le 26 septembre 1624 et l'édifice achevé en i63o.

CHAPELLE SAINT-JOSEPH. — Edifice de style moderne comprenant, une nef parabolique avec petits bas côtés ; dans le bas, grande tribune. Commencé en ig35, la bénédiction de sa prejnière pierre eut lieu le 4 mai ig36, et son achèvement en ig38.


204

MEMOIRES

La bénédiction de la chapelle eut lieu le 10 février de cette dermière année el sa consécration le g juin. Les plans sont dûs à M. James Bouille, architecte à Perros-Guirec. '

CHAPELLE SAINT-PATRICE, désaffectée.

CHAPELLE SAINT-THOMAS, détruite.

CHAPELLE SAINT-CHRISTOPHE, détruite. La fontaine voisine

subsiste.

LANRELAS (ST-M.)

EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Elle comprend une nef avec bas côlé sud de cinq travées et un choeur.

L'édifice actuel a été construit de i58g à 1606, restauré en 1680 et très remanié. Le choeur et la sacristie, détruits par un incendie dans la nuit du 11 au 12 mars 1812, furent alors reconstruits. La sacristie fut réincendiée en i83o et restaurée ; elle porte cependant toujours la date de 1606 et l'inscription : FAIT PAR Mre JEAN ROGER RECTEUR. Le clocher fut reconstruit en i846 sur les plans de M. C. Ramard, par M. J.-B. Fleury ; il a été restauré en 1926, ainsi que la toiture ; quatre chapelles ouvrant sur le bas côté sud ont été supprimées.

Mobilier : Bénitier ancien, tableau du Rosaire xvne siècle.

CHAPELLE DE LA CHÈZE, disparue. — Elle était située au sud de Sainl-Régent et des mariages y furent célébrés de i5g8 à i643. Le patron est ignoré.

CHAPELLE SAINT-JACQUES, détruite. — Dans le cimetière, elle est signalée en bon état en 1792.

CHAPELLE SAINT-JEAN DE SAINT-RÉGENT, disparue. — Fort délabrée en 1792, les ruines se voyaient encore en 1910.

CHAPELLE SAINT-MALO DE GUILLERIEN, détruite. — Elle avait été édifiée au xvne siècle.

CHAPELLE SAINT-MALO DES PIEUX OU pieds de sauldre, détruite. Distincte de la précédente, elle est dite ancienne cha-


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 205

pelle du château, au village de Saint-Malo. Les pierres en furent vendues à Broons, au xxe siècle.

CHAPELLE DU TEMPLE, dédiée à sainl Pierre, détruite. — Elle avait été bénite le 21 septembre i648, mais ses murs étaient, en 1790, mentionnés comme menacés d'une ruine prochaine.

LAN RI VAIN (Q.)

EGLISE SAINT-GRÉGOIRE. — Edifice en forme de croix latine, clocher-mur. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 2 juillet i84g et celle de l'église le 2 juillet i85o ; l'architecte fut M. Guépin. L'on a réemployé l'ancien porche latéral du xvie siècle, décoré de montres (classé).

Mobilier : Autels de Philippe Le Merer (i856-58), chaire portant l'inscription : Le Merer, père et fils (vers 1871) ; statues anciennes de saint Grégoire, saint Ambroise, saint Gildas, saint Denis l'aéropagiste et saint François d'Assise ; boiseries et sculptures de Le Merer.

Près de l'église, dans le cimetière, calvaire à personnages semblable à celui de Peslivien. Il porte, en lettres gothiques, l'inscription : Henri Quere a faicl faire ceste croix en i548. Brisé en 1793, il a été restauré en 1866, par Yves Hernol, de Lannion, et bénit en septembre 1868 (classé). Ossuaire (classé).

CHAPELLE DE N.-D. DU GUEODET. — Edifice en forme de croix latine dont le chevet el l'extrémité des ailes sont arrondis.

Une chapelle existait fort anciennement au village de Coatcoustronnec, mais avait disparu. Sa statue fut retrouvée par par Yves Alain, dit Claude, en 1692 ; découverte à la suite de laquelle l'édifice actuel fut construit, en 1695, par Guillaume Le Gall, de la paroisse de Peumeri't-Quintin, qualifié « maistre architeclque ». Il a élé restauré en i853 ; puis, eh 1921, le campanile fut exhaussé d'un étage, sur les plans de M. L. Cosson. Sur la façade, inscription : « Mgr de Francheville, évêque de Périgueux, bienfaiteur insigne, i6g5 », el statues de Catherine de Francheville el du Père Maunoir.


206

MEMOIRES

Mobilier : Retable du xvnc siècle avec la Vierge couchée, comme au Yaudet. Il a élé restauré, en 1872, par Philippe Le Merer ; statues, de la fin du xvn" siècle, de la sainle Vierge, saint Pierre, saint Paul, saint Jean év., saint Jean-Baptiste, sainle Yves, entre le riche et le pauvre, en costume Louis XIV. Parmi les statues modernes : saint Corenlin et saint Jude.

Au xxe siècle, un petil édicule fut édifié sur le placitre avec les restes des piliers de justice de Beaucours, près de Lanrivain, et de ceux de Kerbastard, près Kergonant.

CHAPELLE SAINT-ANTOINE. — Edifice de la fin du xvie siècle, restauré en 1867, puis en ig35 (classé). En forme de rectangle très allongé, il ne présente aucune oux'erture sur la face nord et une seule petite porte sur le pignon ouest. A la longère nord esl accolé un petit réduit avec porte et fenêtre stir la nef ; sur la face est, contreforts à pinacles singuliers.

Mobilier : Slatues anciennes : saint Antoine, Pieta, saint évêque.

CHAPELLE DE LANNÉGAN, dédiée à Notre-Dame. ■— C'est une fondation des seigneurs de Goledic, pour laquelle Barthélémy Pinard et Isabeau Budes rendaient aveu en 157g. Contemporaine en partie de l'église de Magoar, elle a été rebâtie certainement par le même atelier. Vendue, le i3 août 1810, comme bien national, elle est aujourd'hui en ruines.

Elle comprend une nef avec chapelle latérale au sud séparée de la nef par deux arcades. Le chex-et plat esl percé d'une fenêtre du xive siècle. Sur la façade sud, fenêtres avec gables identiques à ceux de Magoar et fenestrages à fleurs de lys semblables. Clocher-mur avec des singes à l'amortissement du pignon, porte Renaissance.

CHAPELLE DE LA TRINITÉ, près Kerbastard, détruile. — Elle existait encore au xvme siècle.

CHAPELLE DE KERBASTARD, à 5oo mètres de la précédente. — Un monceau de pierres en m'arque l'emplacement.

CHAPELLE SAINT-GILDAS, près de Kerguilliau, ruinée.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 207

CHAPELLE SAINT-MINEL, au village de Bodinel, ruinée. — Saint Minel, suivant la tradition locale, est un surnom de saint Guénolé, ne serait-ce pas plutôt saint Guenael ?

CHAPELLE DE KERLAGADEC, détruite. — Dans le grenier de la ferme, des statues en provenant tombent en poussière.

ORATOIRE DE KEREHREN, détruit.

LANRODEC (T.)

Ancienne trêve de Plouagat.

EGLISE NOTRE-DAME. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées avec clocher-mur, un transept et un choeur. De style xve siècle et lambrissé, l'édifice actuel a été construit sur les plans de M. Faure, architecte de Saint-Brieuc, par M. Le Besque, de Plouisy ; le porche occidental, du xve siècle, a été réemployé. La bénédiction de la première pierre eut lieu le 10 juillet igio, celle de l'église le 18 février igi2.

Mobilier : Statues anciennes de saint Gilles et saint Eutrope, et moderne de saint Yves.

CHAPELLE SAINTE-MARGUERITE. — Petit édifice rectangulaire du xvie siècle, restauré en i858, clocher-mur.

Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, sainle Marguerite, sainte Catherine, saint Eutrope, saint Antoine.

CHAPELLE SAINT-MÉEN ET SAINTE-ANNE, à Senven-Lanrodec. — Edifice rectangulaire avec chapelle au nord accolée au choeur. Elle date du xvie siècle et a été restaurée au xrxe siècle. Vendue sous la Révolution, elle fut donnée à la fabrique par Jean Le Gai, le i5 octobre 1810.

Mobilier : Statues anciennes de saint Méen, sainte Anne, sainte Vierge, saint Nicolas.

CHAPELLE DU CHÂTEAU DE PERRIEN, détruite. Elle datait de i53416.

i53416.


208

MEMOIRES

CHAPELLE SAINT-JEAN-BAPTISTE A PERRIEN. — Edifice rectangulaire du xvn" siècle. En ig35, sa toiture était vermoulue, en 1937, la chapelle est en ruines. Elle renfermait les statues de saint Jean-Baptiste, de la sainle Vierge et de saint Laurent. Vendue comme bien national le 29 septembre 1806, à Jean Le Gai et Marie Mordellet, veuve de Charles Bélleguy, ils en firent don à la fabrique le 16 novembre 1807.

CHAPELLE SAINT-QUAY, déjà mentionnée en ruines dans un aveu de la baronne d'Avaugour du i3 septembre 1672. Elle était à la limite de Coalando et de la forêt de la Malaunay.

CHAPELLE DE COATANDOC'H, des Pères Salésiens, xxe siècle.

LANTIC (ST-B.)

EGLISE SAINT-OSWÀLD. — En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de quatre travées plus celle du clocher encastré, un transept et un choeur. L'édifice actuel date en majeure partie de 167.5. En 1808, les bas côtés y furent ajoutés avec remploi d'une porte de la fin du xve siècle ; enfin il fut complètement restauré en i846, année en laquelle on construisit la tour. Ces derniers travaux furent exécutés par J. Tardivel qui en fut à la fois l'architecte et l'entrepreneur. La paroisse fut consacrée à la sainte Vierge le 3i décembre i848.

Sur le mur méridional de l'église litre des Boisgelin avec date de 167,5 ; sur la porte, ouest inscription : M. DÉNIS RECT. I846

M. MAL Mre.

Mobilier : Retable du maître-aulel du xvne siècle avec toile représentant l'adoration des bergers ; sur l'un des retables latéraux, tableau représentant la Pentecôte signé Blévin et daté de 1767.

A l'extérieur, statue de la sainte Vierge tenant une pomme dont l'enfant cherche à s'emparer, hermines dans la couronne de la sainte Vierge (xive) ; à l'intérieur, statues anciennes de saint Oswald (xvne), sainl Pierre (xvn6), sainle Anne, et moderne de saint Armel.


RÉPERTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES 209

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA COUR. — Elle comprend une nef avec bas côté sud de trois travées, un choeur à chevet plat accosté au sud d'une chapelle dont il esl séparé par deux arcades.

Ancienne chapelle, dans laquelle les seigneurs de Buhen fondèrent une collégiale. L'édifice était en construction en i463 et de celle époque datent encore le choeur et sa chapelle latérale dédiée à saint Sébastien. La nef, déjà reconstruite en partie en 1774, fut refaite au xixe siècle après l'incendie du 3i décembre 1874. Enfin, le clocher, reconstruit en 1898 par M. Alexandre, entrepreneur, sur les plans de M. Morvan, fut inauguré le 19 février 189g. L'édifice a été classé, le 16 septembre 1907.

Mobilier : Tombeau élevé en Kersanton de Guillaume de Rosmadee portant l'inscription suivante : CI-GIST LE CORPS DE DEFUNCT

MESSIRE GUILLAUME DE ROSMADEC, CHEVALIER DE L'ORDRE DU ROY, VICOMTE DE MAYNEUF, SAINT DIDIER, CHASTELA1N DE BUHEN, GOUVERNEUR DE VITRE, SEIGNEUR SUPERIEUR ET FONDATEUR DE CESTE EGLISE

DECEDE LE v AVRIL L AN M Devin. — Maîtresse vitre signée d'Olivier Le Coq et Jehan Le Levenan, vitriers de Lantreguer (entre 1462 el i464), vitre de sainl Nicolas el saint Bernardin de la même époque et; due au même atelier. — Statues anciennes de la sainle Vierge (xivc) (classée), Pieta (xvic) (classée), sainl. Guillaume (xvie) (classée), sainle Barbe, saint Antoine, ermite.

L'ancien maître-autel, exécuté par Corlay en 1769, a remplacé en 1879 l'autel Saint-Sébastien commandé lui-même à Léart, menuisier de Châlelaudren. Le maître-autel actuel, ainsi que les stalles ont été fails par le sculpteur briochin Guibé. La chaire, datant de 1784 et également due à Léarl, fut détruite dans l'incendie de 1874.

Sur le placilre, calvaire aux armes des du Pare-Loemaria (classé le 16 novembre 1907).

CHAPELLE SAINT-LAURENT, au manoir de Bourgogne. Edifice rectangulaire de la fin du xvme siècle. Fermé pendant la Révolution, l'évêque en demandait la réouverture le 20 brumaire an XIII.


210 MÉMOIRES

CHAPELLE SAINT-MICHEL, détruite. Elle avait été réédifiée en 1860.

CHAPELLE DE LA TRINITÉ, détruite. Encore mentionnée en 1810.

CHAPELLE SAINT-ERMEL, détruite. Existante au xvine siècle et dite alors Saint-Ermé. Son emplacement est actuellement dit Saint-Trémel.

CHAPELLE SAINT-PABU, détruite. Le hameau porte le nom de Saint-Pabin.

CHAPELLE SAINT-FIACRE. — Les aveux de Buhen mentionnent le couvent Saint-Fiacre des religieux ermites du tiers-ordre de Saint-François avec petite chapelle, il n'en reste plus traces.


L'Ile des Ebihens près Saint-Jacut

et la construction de sa tour-forteresse en 1694

Le financement de cette opération et la pêche du maqnerean Les Ebihens dans la littérature contemporaine

I. - Notions sur l'Ile des Ebihens

Au cours des belles années où j'avais la joie d'être vicaire à Saint-Jacut-de-la-Mer, l'antique Landoac du haut moyen-âge, que de fois, par un ciel orageux, les jours où le vent soufflait d'aval, n'ai-je pas fait une excursion à l'île des Ebihens et j'en revenais toujours après avoir goûté un plaisir nouveau devant les magnifiques horizons que m'y présentait la nature.

Cette île des Ebihens, éloignée du continent d'environ une demi-lieue, peut en effet deux fois par vingt-quatre heures communiquer avec la terre ferme. Pour s'y rendre sans difficultés aussi bien de Saint-Jacut que de Lancieux, il suffit de connaître l'itinéraire à suivre ainsi que l'heure de la marée, à condition toutefois d'acquitter deux francs de droit de péage que les propriétaires actuels imposent depuis quelques années aux visiteurs de cette île.

Tant que la langue bretonne fut parlée dans le pays gallo, c'est-à-dire jusque vers l'époque des invasions normandes, les Ebihens s'appelèrent Enès Bihan, c'est-à-dire « petite île ». Ils firent partie, sous l'ancien régime, des domaines de l'abbaye bénédictine de Saint-Jacut dont les religieux y avaient créé une garenne. C'est même le braconnage de celle-ci par les seigneurs du voisinage et les réclamations qui s'en suivirent, qui firent Les Ebihens entrer dans l'histoire écrite sous le nom d'île Bihan, l'an


212

MEMOIRES

r4o8 CMorice : Preuves. II. 828) (1). Si nous en croyons le bénédictin Doni \oël Mars, qui vivait en 1649 et écrivait à cette époque une Histoire de l'abbaye de, Saint-Jacul de l'Isle de la Mer dont nous avons donné deux éditions en igi3' et en 1917, on voyait encore de son temps les fondements d'une chapelle qui avait existé autrefois dans celle île ; « à cause de cela, assure-1-il, le

port qui esl tout proche, s'appelle le port de la Chapelle », mais ce bon religieux- ne mentionne par ailleurs aucune autre construction subsistante sur les Ebihens à son époque.

Bien (pie les bénédictins de Sainl-Jacut fussent en possession de cette île depuis une haule antiquité, un nouveau venu dans le pays, Jean de Cahideuc, marquis du Bois de la Motte et baron du Guihlo, émit à ce dernier titre des prétentions sur les Ebihens et sur les îlots et rochers qui les enlourent, situés entre la Roche de l'Arguenon et la pierre de l'Argentaie ; mais il se vit débouté

(1) l.p is nclr.lii-o i.'iop, on ortlioj.'1-nplii.'iil le? « Aliiliains ». (Irch. Loire-Inf. É 2277, 55.)


L'ÎLE DES EBIHENS PRÈS SAIXT-.IACUT 213

et condamné aux frais par sentence du commissaire chargé de la Réformation du domaine royal en Bretagne rendue en 1678. (Arch. de la Loirc-Inj, B 2221, f° 45.) Désormais, les moines de Sainl-Jacut demeurèrent jusqu'à la Révolution paisibles possesseurs des Ebihens. Mais celle-ci les spolia de ce domaine comme de loules leurs autres propriétés,

Cette île, notaient en 1791 les experts chargés d'en préparer la \enie comme bien national (2), peut contenir trente-cinq journaux de terre (dans les 17 hectares), couverts de sable, mêlés à quelques parties terreuses, qui produisent un peu de bruyères et des plantes de différentes espèces », dont certaines, ajouterais-je, assez rares, au moins d'après la Flore de l'Ouest de James Llyod, tels que le Géranium sanguineuin, l'Orcliis pyramidalis, le Ruscus aculeatus (petit houx), la Rosa pimpinellifolia et l'Aspidiuni marit'imum ou fougères marine. Au cours du xix'' siècle, les Ebihens ont cependant élé parfois cultivés en partie. Une des fermières, la vénérable veuve Collet, y trépassa quasi-centenaire ; un futur prêtre même y naquit : c'est l'abbé J.-B. Pavy, aujourd'hui recteur de Plumaugat ; mais maintenant les Ebihens sont laissés presque en friche, on se borne l'été à y faire paître des moutons et seul le jardin de la ferme, qu'ornent quelques figuiers séculaires, est exactement cultivé.

Le sol des Ebihens n'est pas en effet très fertile ; à cela du reste rien de surprenant, celte île et les îlots aux aspects chaotiques qui l'entourent, ne formaient dans la nuit des temps qu'un seul et même bloc de granit primitif qui fut lui-même uni à la terre ferme à une époque qu'il esl impossible de déterminer sans se livrer à des hypothèses aussi faciles à échafauder qu'à détruire. Tout ce que l'on peut dire, sans crainte d'erreur, c'est que les Ebihens et les îlots el rochers aux formes tourmentées qui lui fonl cortège, la Colombière (3), Grosse(2)

Grosse(2) île fut achelée le a y avril 171)1 par Jean Michel, capitaine el négocia"! à Saint-Malo, pour la somme de 2.000 livres, sur estimation de 700 livres, mais, par suite de la dépréciation des assignats, il ne versa que 1.706 livres iy sels. Sur son étal civil, cf. Anciens Registres ]>aroissiau.r de Saint-Malo, édités par l'arisJalloberi, et sur sa descendance, les registres de Saini-Servan, édités par Hené du Guerny. Habasque, op. cit., III, p. 218, donne aux Ebihens une contenance de 12 hectares et demi.

(3) Cet îlot fut longtemps exploité comme carrière de granit. Il fut acheté comme bien national le 29 avril 1791 pour la somme de Go livres par Michel Marion, fils de J.-B. et de Perrine Bazille, négociant à Saint-Malo. Cf. sur la Colombière : Arch. J.-el-V. C. i2/,3.


214 MÉMOIRES

Roche (4), l'Asnelière ou l'Aignelière, les Oitelières, les Haches, Platus, Rochefol, La Moulière, les Herplues sont aujourd'hui avec l'île Agot les derniers vestiges d'un rivage disparu, bien que plusieurs ne constituent présentement que des récifs, sur lesquels les vagues sans lasser exercent leurs fureurs.

Sur la côte est des Ebihens, les falaises se dressent noires, abruptes, élevées, d'aspect sauvage et redoutable, semblables & des fortifications titanesques, continuées au nord-est par les Haches, énormes colosses de granit, continuellement battus par les flots et, dont certains sommets, ne recouvrant jamais, sont parfois revêtus d'un maigre gazon sur lequel les cormorans et les mouettes aiment à goûter le repos.

A l'ouest et surtout vers le nord-ouest de cette île, quelques rochers près du rivage rappellent les formes erratiques des pierres de Ploumanac'h et constituent sur la côte d'Emeraude un coin unique, bien digne d'attirer l'attention des touristes qui villégiaturent dans cette région.

IL - Construction et financement du donjon des Ebihens

Mais indépendamment de leur site unique et des horizons splendides que l'on y découvre par un temps clair, ce qui distingue les Ebihens des îles analogues du littoral, c'est un monumental donjon, construit en granit taillé, dont l'énorme silhouette s'aperçoit de fort loin. Deux boulets tirés et deux boulets non tirés ornent la porte de l'avant-cour fortifiée qui donne accès dans la tour proprement dite. C'est de celle-ci dont je veux vous entretenir. Cette construction à trois étages, aux murs épais, troués de nombreuses meurtrières, est dominée par une plateforme aérienne où cinq embrasures ont été pratiquées pour recevoir de l'artillerie. On y accède par une élégante tourelle engagée où serpente un escalier en spirale qui ne compte pas moins de quatre-vingt degrés (5) et, de son sommet, on jouit

(II) Sur ce rocher croissent la Cynoclosse officinale et l'Orchis pyramidalis que j'ai eu le plaisir d'y cueillir le 3 juin 1911.

(5) Gaultier du Mottay dans la Bretagne contemporaine, C.-du-N., ar' de Dinan, attribue si\ mètres d'épaisseur aux murs de cette tour auxquels il donne environ


L'iLE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 215

d'une perspective magique sur les horizons de terre et de mer qu'elle domine (6).

S'il faut en croire Jean Bazouge dans les diverses éditions du « Guide du Voyageur » qu'il nous a données, ce superbe édifice aurait été bâti à l'aide de nombreux lots de maquereaux que chaque équipage de pêcheurs des paroisses voisines abandonnait au retour de sa pêche. Cet auteur du reste ne fait que reproduire ce qu'écrivait en i832 le président Habasque dans ses Notions Historiques sur le littoral des Côtes-du-Nord et ce qu'en avait dit après lui son copiste Jollivet.

M. le Vicomte Paul de Pontbriand, ancien officier de cavalerie aujourd'hui décédé, qui fut l'historien attitré de sa famille, fort respectable du reste, s'est occupé à son tour de la tour des Ebihens. Mais, grâce à une pièce qu'il a découverte à la Bibliothèque Nationale sous la cote ii25, n° 12, pièces originales, cet écrivain, après avoir cité les auteurs précédents et d'autres encore tels que les continuateurs d'Ogée, le Littoral de la France, ainsi que le Guide Joanne, prétend réduire à néant toutes les assertions de ces ouvrages et nous donner enfin la vérité intégrale tant sur l'origine que sur le financement de la tour-forteresse des Ebihens. Son étude a paru dans la Revue Historique de l'Ouest où nous n'avons pu la retrouver, bien que nous en possédions un tiré-à-part de 4 p., s. 1. n. d., que nous avons sous les yeux. Mais, hélas, le document reproduit par M. de Pontbriand, si affirmatif semble-t-il, n'est qu'une des pièces du procès. La construction et surtout le financement du donjon des Ebihens fut une affaire fort compliquée et, si M. Paul de Pontbriand a raison en attribuant la construction de cet édifice à son ancêtre, M. le comte Louis de Pontbriand, marquis de Pleurtuit et baron

vingt-cinq mètres de hauteur. Habasque écrit que les murs ont six ou sept pieds d'épaisseur (2 m. ou 2 m. 3o), ce qui est plus vraisemblable. Cette tour ne doit, pas dépasser au total 20 mètres d'élévation.

(C) D'après le chanoine Manet : Etat ancien... de la baie du Mont Saint-Michel, p. 28, il existait en i65o un PHASE sur l'île des Ebihens, et Charles Maigné, auteiur du Guide de Saint-Malo et de ses environs, affirme qu'il était établi sur une tour de forme carrée. — Gaultier du Mottay dans sa Géographie des C.-du-N., éditée en 1862, écrit qu'on éleva sur les Ebihens, en 1697, une tour pour servir de phare ! Le même auteur, dans son Répertoire Archéologique des C.-du-N., nous apprend qu'en i8ftg, on trouva dans cette île des monnaies curiosolites.


216

MEMOIRES

de la Houle en Saint-Briac, -f au Pontbriand le 3o mai 1698, les auteurs qu'il veut réfuter ne sont pas non plus dans l'erreur en attribuant aux pécheurs de maquereaux des environs d'avoir fourni une certaine contribution au financement de celte forteresse, contribution du reste qu'il ne linl pas aux efforts de M. le comte de Pontbriand d'avoir rendue beaucoup plus importante qu'elle ne semble l'avoir élé en réalilé.

Ecoulons son fils, le comte Joseph-Yves du Breil de Pontbriand, époux de dame Marie-Angélique-Sylvic Marol de la

Les rr^lrr- it' l'ancien chàleau h rtifii' du (irand i'onibriand, eu IMe.urluit. d'après ru dessin de M. le \" II. !•'. de la Messclière.

Garayc, dite la sainle comtesse de Ponlbriand, nous exposer luimême comment l'affaire se passa ; cela vaudra mieux que de se fier aux documents des chancelleries. Nous avons puisé ceux que nous utilisons aux Archives de l'Inscription maritime de SaintMalo. Nous devons à l'exlreine amabilité de .1/. Thomas, administrateur de la marine en celle ville d'avoir bien voulu nous signaler leur existence el nous les communiquer.

Voici donc commenl M. le comte de Ponlbriand précité nous fait connaître ses déboires personnels cl ceux de son père d'ans cette affaire :

« M. de Vauban, écrit-il en mai 1700 à M. de Sainl-Sulpire, rom-


L'ÎLE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 21 7

missaire de la marine à Saint-Malo, avait remarqué l'importance stratégique des Ebiliehs et jugé que cette île se trouvait propre à permettre, une .descente : les ennemis peuvent eii effet mouiller leurs gros vaisseaux à portée, de mousquet de l'île, y l'aire descente tout à leur aise pendant que la mer est haute et s'y établir facilement, car il n'y a qu'une toute petite tête de terrain pour y pénétrer lorsque la mer est basse, au lieu que la grève devient ferme et stable et s'élargit en approchant de la grande terre et qu'on peut aller à pied sec en sortant de l'île, soit à la côte de l'évêché de Saint-Brieuc, (Saint-Potan ou S'aint•Cast), soit à celle de Saint-Jacut, en Do], ou bien à celle de Lancieux ou de Saint-Briac, en l'évêché de Saint-Malo. De plus, l'île est garnie de trois bonnes fontaines et d'un terrain très vaste. »

Mais hélas, l'impécuiiiosité est nu défaut- constant à toules les époques des gouvernements français (7).

« M. de Vauban ayant donc reconnu l'utilité d'un fort et manquant* de fonds pour bâtir une tour sur cette île, sut si bien persuader au feu comte de Pontbriand, mon père, grâce à de belles et grandes promesses, qu'il l'engagea à entreprendre celle construction à ses dépens.

a M. le duc de Chaulnes, alors gouverneur de la province, et M. le marquis de Noiniel, intendant en ce temps-là, renchérirent à leur tour et le persuadèrent si bien qu'il s'engagea à bâtir cette tour à ses dépens, quoique la charge, d'après M. l'ingénieur de Garengeau, montât à près de 14.000 livres. Les conditions furent qu'on lui accorda la pêche du maquereau pendant cinq jours durant quinze années et qu'on paya le pain de munilioii aux ouvriers. On devait y ajouter le gouvernement avec la survivance de l'île et fort des Ebihens et faire donner un régiment de cavalerie au sieur de Pontbriand, son fils, alors capitaine à celui de Villepion. »

Ce n'élail: pas en effet un service minime que le gouvernement demandait à M. de Pontbriand, mais au contraire un gros débours, aussi les conditions posées par lui pour l'accorder, si dures nous semblent-elles, n'ont-elles pas lieu de nous surprendre. C'est à toutes les époques que l'on a appliqué la maxime « donnant, donnant ».

(7) En 1730, M. Louis-Claude de Pontbriand, dans un état do sa capitainerie que nous avons publié ailleurs, exposait que les Ebihens étaient l'endroit de la province où l'ennemi pouvait descendre lo plus facilement. la mer laissant un sillon libre, sec et tenue, six heures par marée. — M. Louis-Claude de Ponlbriand était gouverneur des Ebihens depuis le 20 juillet 1710. Il était fils de Joseph précité.


218

MEMOIRES

« M. l'Intendant, ajoute M. Joseph de Pontbriand, exécuta la promesse du pain de munition aux travailleurs et donna les ordres nécessaires qu'il avait promis de faire pour obliger les pêcheurs de maquereaux à pescher les cinq jours de fête et employa ses offices auprès des évêques de Dol, Saint-Brieuc et Saint-Malo pour obtenir leur permission de pêcher en jours de fête.

« Il faut encore faire remarquer qu'on avait établi ce droit sur les pêcheurs de maquereaux pour la raison que le principal débit s'en faisait à Saint-Briac et que les bateaux étaient souvent chassés et rançonnés par les corsaires ennemis et que cette tour, en défendant la descente dans ce canton, leur servirait en même temps d'asile et les mettrait à couvert des ennemis par les batteries de gros canons que M. de Vauban avait projeté de faire à la tête de l'île. »

Séduit par ces belles promesses émanées d'un aussi haut personnage que l'illustre Vauban, stimulé par une ordonnance de l'intendant de Bretagne dont on trouvera un peu plus loin la teneur, M. le comte Louis de Pontbriand se mit à l'ouvrage, basant ses espérances et ses prétentions sur le précieux document dont nous allons reproduire la teneur. Messieurs les recteurs des trois églises précitées sur cette pièce le publièrent aux prônes de leurs grand'messes. Voici du reste l'arrêté en question :

ORDONNANCE DE M. L INTENDANT, MARQUIS DE NOINTEL, POUR LA CONSTRUCTION DE LA TOUR DES EBIHENS

« Il a été arresté par Sa Majesté que le sieur comte de Pontbriand se chargera de la construction de la tour proposée par M. de Vauban dans l'île des Ebihens, dont ]a dépense se montera à la somme de 16.826 livres, suivant le devis estimatif fait par le sr de Garengeau, moyennant quoi Sa Majesté lui permet de faire pescher par les pêcheurs des paroisses de Saint-Briac. Saint-Jacut et Plévenon qui vont ordinairement à la pêche du maquereau. (Ici on énumère six jours à ce consacrés.-)

« Et que le produit de la vente du poisson qui proviendra des dites pesches lui sera remis pendant l'espace de i5 ans ; sur lequel (produit) il se chargera de pourvoir aux bateaux, sur chacune pesche, le pain, vin ou cidre que l'on a donné les années dernières aux pêcheurs qui ont péché au profit de l'église de Saint-Briac et de donner en outre par chaque année, pendant le dit temps, une somme de 200 livres pour


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Vue et plan de la tour des Ebihens, d'après un dessin de M. II.-F. de la Messelière. Le plan de la tour des Ebihens porte la signature de Vauban.


220 MÉMOIRES

payer une rente annuelle due à la fabrique de la dite église et pour l'entretien d'icelle, à condition que si quelqu'un des dite bateaux manque par sa faute de se donner à la pêche un des jours marqués, il sera lenu de le remplacer par un autre (jour) suivant et sera fourni au sieur de 'Pontbriand 60 rations de pain de munition par jour de travail pendant 6 mois de l'an 169/1 et n mois de l'année suivante pour distribuer à partie des ouvriers qui seront employés aux ouvrages de cette lour el des hommes qui sont ordinairement de garde dans les corps degarde de Sainl-Jacut, de Lancieux et Le Guildo et qui sont au nombre de V) el auxquels maneuvriers le sieur de Pontbriand fournira du pain de munition.

« El que Sa Majesté lui accordera le gouvernement de la dite tour et sa suniumce à son fils, capitaine de cavalerie. »

S'igné et paraphé par le MARQUIS DE NOINTEL (8).

La construction du donjon des Ebihens ne Iraîna vraiment pas si l'on tient compte des difficultés inhérentes à la situation du lorrain sur lequel il s'agissait de l'édifier ; mais comme il arrive encore présentement lorsqu'il faut exécuter un devis d'archilccle, les i4 ou 16.000 livres d'estimation primitive furent largement dépassées, puisque le total des dépenses atteignit presque 23.000 livres.

A notre époque; où les problèmes économiques tiennent, une si large place, il m'a paru bon de faire passer sous les yeux des membres de la Société d'Emulation les salaires que recevaient en Bretagne les ouvriers du bâtiment à la fin du xvne siècle, tels (pie nous les a conservés M. de Pontbriand. Comme je n'ai pas l'intention de m'arrêter à leur sujet, je me contenterai d'indiquer à ceux que ces chiffres pourraient intéresser le volume Paysans et Ouvriers depuis sept cents ans, publié en 1899 par le vicomte d'Avenel chez le libraire Armand Colin à Paris, ou mieux encore celui de cet auteur qui a paru un peu avant à l'Imprimerie Nationale.

Voici le document en question :

(Si Ce document el la plupart de ceux composant ce dossier ne sont pas des originaux, mais des copies fournies par le Cte de Pontbriand au commissaire de la marine à Sainl-Malo. Beaucoup ont très souffert de l'humidité et plusieurs ont des lignes absolument illisibles.


L'ÎLE DES LBIIIE-;\S PRÈS SAINT-JACUT 221

MÉMOIRE EXTRAIT PL". LIVRE DE MARQUE DU FEU SIEUR DE PONTBRIAND DE CE QU'A MONTÉ LA CONSTRUCTION DES EBIHENS

Au sieur Lajleur qui conduisit l'ouvrage en 1694 3oo 1.

Au sieur La Tour qui conduisit l'ou\rage en iC()5, 1696

et 1697 i.500 I.

Aux perrayeurs (tireurs de pierre) pour i.835 toises à

i5 sols 1.365 1.

Aux maçons, 3.335 jours à i5 sols 2.6/18 !. i5 s.

Aux manoeuvres ou soldais pour travailler on a payé

4.a00 jours à 1 o sols 2.100 I.

Aux tailleurs de pierre, tant pour ce qu'ils ont travaillé à la journée, que pour 3 sols par pied monté, que pour 3 sols par pied de (illisible) 2.9.30 I.

Pour 900 pieds de pierre venus de Chausey 3'|3 I.

Pour amener uioo pieds cubes de pierre de la Colombière

Colombière les perrayeurs et pour le halelage i3i 1.

Pour amener encore 1.734 pieds cubes de même 33o 1.

Pour i.85o pieds achetés à la Colombière, compris le batelage t 564 1.

En pierre de Saint-Cast, compris le batelage 100 1.

Pour les charrois d'accostage 83o 1.

Pour 270 tonneaux de chaux, compris 3o I. pour chaque

envoi de Saint-Malo à plusieurs fois 8.810 I.

Aux maréchaux, y compris les outils, coins, marteaux,

pics, fers, etc 600 I.

Pour un bateau pour passer el repasser les ouvriers quand la mer est haute, à raison de 36 livres par mois durant 3i mois, et à les retirer quand les ennemis voulurent les attaquer I.3T6 1.

Pour une chaloupe perdue et pour raccommoder le bateau 110 1.

En 169.5, payé aux charpentiers, etc 706 1.

En 169(1, aux charpentiers 361 1.

Pour la couverture et l'aménagement de la maison .... 100 1.

Pour les lits, couvertures, etc 4o 1.

Pour le clou (etc.) 20 1

Pour les ferrures de 10 portes, elc 70 1.

Pour plusieurs faux-frais 500 I.

Pour l'intérêt de 7.200 /. empruntées par M. de Pontbriand pour fournir aux dépenses de la construction. 1.200 I.

Pour les gages d'un homme toujours présent à i5o 1. par an 45o L


222 MÉMOIRES

Pour réparation el entrelien 3o 1.

Tolal au i5 décembre 1697, y compris 5oo 1.

pour le toit et la charpente de la chapelle a3.i63 1.

Le donjon des Ebihens achevé, M. de Pontbriand s'empressa naturellement de le faire agréer par un représentant des autorités qui en avaient désiré la construction. On rédigea un procèsverbal à cette occasion. Il nous est précieux, car il contient positivement la preuve que c'est au grand Vauban que l'on doit le plan de celle forteresse et la signature de cet illustre personnage, qui apparaît deux fois du reste sur le plan de la tour des Ebihens dont nous donnons la reproduction au cours de cette étude, vient encore confirmer la véracité de cette assertion.

RENABLE DE LA TOUR DES EBIHENS

« L'an 1697, le 19e jour de juillet, nous ingénieur ordinaire du roi et en chef au département de Saint-Malo, à la réquisition verbale à nous faite par M. le comte de Pontbriand de nous transporter à l'isle des Esbiens, seize à la mer à 3 lieues de cette place, à l'entrée de la rivière de Flanccët, pour voir, visiter et recevoir la tour qu'il a construite sur cette isle, en conséquence du traité fait entre lui et M. de Nointel, conseiller du Roi en ses conseils et mestres des requestes ordinaire de son hôtel et commissaire départi par Sa Majesté pour l'exécution de ses ordres en Bretaigne... (illisible) pour Sa Majesté ; nous nous sommes transporté de cette ville, lieu de nostre résidence, à la dite isle où, estant en présence du dit sieur de Pontbriand, nous avons pris lecture du devis par nous parachevé pour la construction de cette tour, en date du 26 juin 1694. En suite de quoy, nous l'avons vuei, visitée et examinée de part et d'autre et de fonds en comble et en avons trouvé les ouvertures bien et duement faites, suivant et conformément aux devis, plans, profils et élévations faites par M. de Vauban, lieutenant-général des armées du Pioi, gouverneur de la citadelle de Lille, commissaire général des fortifications de France et Grand Croix de l'ordre militaire de saint Louis, au moyen de quoi, nous les avons reçus et recevons et en avons déchargé le dit seigneur.

« Fait à Saint-Malo, au retour de la dite isle, le 20 juillet 1697. »

Signé : GARENGEAU. Mais ce n'était pas là tout d'avoir édifié une tour-forteresse,


L'ILE DES EBIHENS PRES SAINT-JAGUT 223

capable de braver aussi bien les siècles que l'artillerie de l'époque à laquelle on l'avait construite, encore fallait-il financer les dépenses qu'elle avait nécessitées. M. le comte Joseph de Pontbriand va nous dire les ressources dont il disposa pour -ce faire et nous énumérer les sommes reçues :

De MM. les Etats de Bretagne 3.636 livres

Des pêcheurs de Saint-Jacut, en 1695 n5

Des pêcheurs de Saint-Briac, en 1695 746 —

Des mêmes, en 1696 118 —

Des mêmes, en 1697 4oo —

Pour ce que M. l'Intendant de Bretagne a fait payer de

pain de munition aux ouvriers 2.4i5

Autre somme 20 —

Total g.5oo livres

Depuis la mort du comte Louis de Pontbriand, son fils, le comte Joseph, reçut :

En 1698, des pêcheurs de Plévenon, par le sieur Rebillard : 9 livres.

Des pêcheurs de Saint-Briac, rien, et la rente de l'église d'icelle, au lieu de 200 livres, ne rapporta que g5 livres.

Des pêcheurs de Normandie, après « rabat » des frais contre eux en 1697 el ^98 :' 58 livres seulement.

En 1699, les 200 livres de rente dé l'église de Saint-Briac une fois payées, les pécheurs de cette paroisse versèrent 170 livres.

La même année, ceux des paroisses du diocèse de SaintBrieuc, 60 livres seulement. Ceux de Saint-Jacut : 55 livres. Enfin la vente d'un bateau : 76 livres. Si l'on totalise toutes ces sommes, on arrive à 9.927 livres. Financièrement parlant, les comtes de Pontbriand en misant quinze ans sur les pêcheurs, avaient fait une opération qui leur laissait un vaste déficit. Mais avant d'en rechercher les causes, disons un mot du régiment de cavalerie promis à Joseph-Yves. De ce côté, ce fut aussi complète déception : « En 1696, raconte l'intéressé, M. de Vauban <c employa tous ses offices auprès du Roi pour m'obtenir un <( brevet de colonel, mais sans pouvoir réussir. De plus, étant « tombé malade à la fin de l'hiver, Pontbriand ne put se rendre


224

MEMOIRES

« en campagne, si bien que se trouvant à Lyon, il fut obligé « d'obtenir un congé de la cour, pour venir aux eaux de « Bourbon. A' l'arrière-saison, son mal se continuant et se trouce vaut hors d'état de faire campagne, il dut envoyer sa démis« sion au mois de juin 1699 et sa compagnie fut donnée à un « cornette du même régiment qui devait lui donner 2.000 livres « de sa charge. »

III. - La pêche du maquereau dans la baie de St Malo au XVIIIe siècle

La pêche au maquereau, très déchue maintenant de son importance ancienne sur nos côtes et qui n'est plus guère pratiquée en grand qu'à Saint-Jacut (9), enrichissait aussi autrefois la population de Saint-Briac. (Cf. Manet, op. cit., p. 26.) Quelques maquereaux sculptés en relief dans la pierre et que l'on a pris soin de conserver lorsqu'on a reconstruit l'église de cette paroisse vers 1876, gardent à la postérité le souvenir de la générosité des pêcheurs de cette localité quand on avait rebâti l'église précédente en 1671.

De plus, comme la fabrique n'avait aucun revenu fixe et que le recteur était, lui aussi, à portion congrue, les pêcheurs faisaient chaque année, à certains jours de fête, la pêche au profit de leur église (10), « ce qui lui rapportait assez » note le Pouillé

(0) llabasque, au t. III, p. 20 de ses Notions Historiques déjà citées, écrit qu'en 1832 les pêcheurs de Saint-Jacut ot de Saint-Cast utilisaient chaque année de 35 à /10.000 kilogs de sel en franchise pour le salage> des maquereaux que l'on expédiait ensuite surtout aux colonies.

(10) Le comte Joseph-Yves de Pontbriand, écrit dans l'un de ses mémoires « que « le sieur de Pontbriand, son père, ayant entrepris de bâtir une église neuve à « Saint-Briac, obtint de Mgr l'évêque de Saint-Malo la permission de faire pêcher « sur la semaine les fêtes chômées qui se trouveraient propres pour cela, afin d'en « appliquer le produit à la construction de l'église. Et cela, ajoute-l-il, s'est con« tinué depuis et l'on emploie l'argent à l'église. » Ces lignes ne font que confimer ce que dit Charles Maigné dans son Guide de Saint-Malo et ses environs, à l'article Saint-Briac : « l'église de celle localité fui reconstruite par les soins de M. Louis du Breil de Pontbriand avec le prix des maquereaux capturés par les pêcheurs dr cette paroisse à certains jours de fête que cet auteur énumère. »

Selon Doin Noël Mars, op. cit., les pêcheurs de Saint-Jacul étaient tenus d'aller Ions à la pêche pour leur abbaye la nuit qui précédait le h juillet, fête de la translation de Saint Jacut, mais une convention du 3i décembre 1726, dont je possède l'original avec la signature de Dom Lobineau, historiographe de Bretagne, modifia le paiement de ce droit.


L'iLE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT

225

manuscrit de Mgr de la Bastie conservé aux Archives d'Ille-etVilaine.

Voici du reste, relevé aux Archives de la marine à SaintLa

SaintLa église de Saint-Briac qui fut reconslruite en 1G71 avec le produit de la

pêche des maquereaux.

Malo, l'état des sommes que valurent à l'église de Saint-Briac les pêches de ses marins en 1691, 1692 et 1693.

La première année précitée, pour les jours Saint-Jacques et Saint-Philippe, Saint-Yves, le mardi de la Pentecôte et SaintMéen, on vendit du maquereau pour 731 livres i4 sols. — L'année suivante, pour les jours Saint-Yves, le mardi de la Pentecôte


226

MEMOIRES

et Saint-Barnabe, le total atteignit 660 livres 10 sols. Enfin pour la dernière année citée, les jours du ier et du 19 mai, ainsi que de la fête Saint-Barnabe, les pêcheurs versèrent 901 livres ik sols à la fabrique de Saint-Briac, ce qui faisait une moyenne d'environ 780 livres, fournies bon an mal an bénévolement à l'église de cette localité. Le comte de Pontbriand, en qualité de seigneur de Saint-Briac, ne pouvait ignorer ces chiffres. Aussi faut-il rechercher là l'origine de la combinaison qui lui fit demander le bénéfice de la pêche au maquereau faite six jours de fête à son profit chaque année pour le couvrir de ses dépenses à l'occasion de la tour des Ebihens.

L'affaire en soi était théoriquement excellente. Saint-Briac, Saint-Jacut, Plévenon devaient seuls, aux débuts, pêcher pour lui durant quinze années les jours Saint-Jacques et SaintPhilippe, Saint-Yves, le mardi de la Pentecôte, Saint-Barnabe, Saint-Méen et Saint-Pierre, mais l'appétit vient en mangeant et le comte de Pontbriand étendit bientôt ses prétentions depuis la rivière de Ponlorson (Le Couesnon) jusqu'à celle du Légué (Le Gouët) en Saint-Brieuc. Dans une requête à Mgr Louis de Coetlogon, évêque de Saint-Brieuc, il énumère nommément les paroisses de Plévenon, Saint-Cast, Erquy et autres (sic) parmi celles dont les pêcheurs devaient travailler les jours indiqués plus haut pour payer la construction d'un fort destiné « à la conservation des côtes de Saint-Malo et de Saint-Brieuc ». Quoiqu'on ne voit pas bien comment les Ebihens pouvaient protéger les pêcheurs d'Erquy et du Légué, Mgr de Saint-Brieuc, le i5 février i6g5, accorda à M. de Pontbriand l'autorisation de faire travailler à son profit ces jours de fêtes chômées les pêcheurs de son diocèse à condition toutefois qu'ils aient entendu une messe auparavant.

Vingt mois plus tard, M. de Pontbriand adressait à Mgr l'évêque de Dol une autre requête tendant au même but. On y voit tout à la fois la piété du vieux seigneur se manifester par la construction d'une chapelle, en même temps que le souci de ses intérêts lui fait solliciter la permission de faire travailler à son profit durant des jours interdits aux oeuvres serviles.


L'ILE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 227

REQUÊTE DU COMTE LOUIS DE PONTBRIAND A L'ÉVEQUE DE DOL, MGR LOUIS-FRANÇOIS DE CHAMILLARD

a A Mgr l'Illustrissisme et Reverendissisme évesque de Dol. Supplie humblement Messire Louis Du Breil, chevalier seigneur, compte (sic) de Pont-Briand, propriétaire et gouverneur de l'Isle et fort des Esbihens.

« Disant que sa Majesté ayant résolu de faire bastir un fort sur l'isle des Ebihens pour la conservation des costes de la baye de Saint-Malo, jusqu'au château de La Latte, et lui ayant fait l'honneur de lui en donner le gouvernement et comme il fallait un fort de dix mille escus au moins, le suppliant proposa à M. de Vauban et à M. le Marquis de Nointel, intendant de Bretagne, pour marquer son zèle pour le service de sa Majesté et la conservation de la province, que, si on vouloit donner un regliment (sic) (lire régiment) au sieur du Pont-Briand, son fils, capitaine de cavalerie au régiment de Villepion eti de plus lui accorder la pesche des maquereaux depuis la rivière du Légué jusqu'à celle de Pontorson pendant i5 ans, à six jours de festes par chaque année, scavoir le jour Saint-Jacques et Saint-Philippe, Saint-Yves, le mardi de la Pentecôte, Saint-Barnabe, Saint-Méen eti Saint-Pierre. Sa Majesté a accordé ce droit parce que Mes Seigneurs les Evêques y consentiront ; après quoi Sa Majesté ferait donner un arrest en son conseil, et M. Le Pelletier de Louvois vous en a parlé, Monseigneur, de la part de sa Majesté, et M. le Marquis de Nointel, intendant de la province, vous en a aussy parlé. Mais comme vous n'avez fait que promettre cette permission et qu'elle lui est nécessaire pour la reporter au Conseil de Sa Majesté, il est obligé de vous demander, Monseigneur, que vous ayez eu la bonté de bien vouloir permettre de faire dire la messe dans la dite isle, afin que ceux y travailleraient et y font la garde ne l'eussent pas perdue les fêtes, ni les dimanches, mais comme elle ne se disait' que sous une tente, le suppliant a fait bastir une très belle chapelle à ses frais (n), où il a mis des ornements très propres, et comme il a besoin de votre permission, Monseigneur, pour la faire bénir, il est obligé de requérir, ce considère :

« Qu'il vous plaise d'accorder, Monseigneur, à votre suppliant' la permission de faire pescher six festes, pendant i5 années, et de commettre le R. 'P. Prieur de Saint-Jagu (sic), ou tel autre qu'il vous plaira, pour bénir la dite chapelle et vous ferez bien. »

Signé : Louis DU BREIL-PONTBRIAND.

(II) Nulle trace n'existe plus de certte chapelle, à moins que ce ne fut dans Les bâtiments de la ferme actuelle.


g

».

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3

m


L'iLE DES EBIHENS PRES SAINT-JACUT . 229

Au pied de cette supplique se lisent les lignes ci-dessous :

« Jean-François de Chamillard, par la grâce de Dieu (etc.), évesque et comte de Dol (etc). Vu la requête cy-dessus, nous avons accordé et accordons par ces présentes la permission qui nous est demandée, à cette condition cependant que ceux qui seront employés à la dite pesche entendront auparavant la sainte messe, et' aussi qu'on puisse faire la bénédiction de la dite chapelle qui a été bastie dans la dite isle des Ebihens, à celte condition cependant qu'il ne se fera en icelle aucun office paroissial. Donné à Vitré, le 3 novembre 1697. »

Signé : .IRAN-FRANÇOIS, évêque de Dol.

Au dos de cette permission était écrit : « L'an 1699. Je, frère Georges Tèrriau, humble prieur de l'abbaye de Saint-Jagu, suivant la permission de Mgr l'évêque de Dol, accordée à la requeste de M. le Comte de Pontbriand, ait fait la bénédiction de la chapelle de l'isle des Ebihens, sous le titre du Saint, Ange Gardien, suivant les cérémonies marquées par le rituel ; accompagné d'un nombre de nos religieux, de M. le Comte de Pontbriand et de Madame son épouse et de plusieurs autres personnes présentes. En foy de quoi, j'ai cv-nomrné signé le présent acte. »

Signé : l'r. CKORGES TERRIAU, prieur.

Ainsi M. de Pontbriand s'affairait pour rentrer dans ses débours el somme toute, on doit avouer qu'il n'y réussissait guère ; laissons son fils nous en. exposer lui-même les raisons : « Cette pêche du .maquereau, écrivait-il en mai 1700 à M. de « Saint-Sulpice, est très bonne et comme les pêcheurs de <( Saint-Briac ont rapporté souvent plus de mille livres par an « à leur église, mon père se persuada qu'en obligeant les bateaux « de Saint-Jacut, de Plévenon, d'Erquy et du Légué à pêcher à « son profit comme ceux de Saint-Briac six jours de fête, « le « revenant bon pour lui », ainsi qu'il s'exprime, doublerait fa« cilement et lui vaudrait plus 2.000 livres chaque année », soit 3o.ooo livres au bout de quinze ans, limite à laquelle expirait sa concession. Et de la sorte, toutes ses dépenses seraient couvertes et il lui serait demeuré même un joli bénéfice (12).

(12) L'ordonnance de l'intendant de Nointel que nous avons donnée ne parle que de Saint-Briac. Saint-Jacut et Plévenon.


230

MEMOIRES

Mais, hélas, ajoute-t-il, « ce droit de pêche qu'on a cru (( bien haut », est tombé à rien par la suite, d'autant que l'on a <( peiné pour faire sortir les pêcheurs aux jours marqués et qu'ils « ne prennent rien ces jours-là par malice et que « les peuples » « sont entêtés et c'est la raison qui les empêche de faire aussi « bonne pêche qu'autrefois ».

Aussi voyant combien peu lui rapportait son droit de pêche, Pontbriand songea-t-il à l'étendre aux pêcheurs normands qui s'en allaient au cours du mois de mai pêcher le maquereau entre le fort La Latte et les îles Chausey. Cependant, instruit par l'expérience, il jugea plus profitable de percevoir sur chaque bateau un droit fixe que celui-ci acquitterait lorsqu'il viendrait écouler ses poissons à Saint-Malo. Mais là encore, il se heurta à forte partie. Les pêcheurs normands protestèrent et s'ils perdirent, il est vrai, leur procès devant le commissaire, M. de Saint-Sulpice, ils réclamèrent directement près du ministre de la Marine, M. de Pontcharlrain. Celui-ci demanda à son tour des explications à M. de Ponlbriand, d'où obligation pour ce dernier de constituer un dossier dont il accompagna l'envoi à M. de Saint-Sulpice d'un quartier de sanglier. C'est dans ce dossier du reste que nous avons puisé les éléments de cette étude ; on y trouve entre autres le texte de la supplique que voici des Normands à M. de Pontchartrain :

REQUÊTE DES PÊCHEURS DE GRANVILLE A M. DE PONTCHARTRAIN

Monseigneur,

« Les maîtres-bateliers-pêcheurs de Grandville supplient très humblement' votre Grandeur de les faire exempter d'un droit que M. de Pontbriand, seigneur de Saint-Briac et autres paroisses voisines du château de La Latte, près Saint-Malo, leur a fait payer par le passé et prétend leur faire payer à l'avenir une somme de 18 livres par an pour la pêche du maquereau que la plupart d'iceux vont faire dans le mois de mai ent're le château de La Latte, les isles de Chausey et les rochers des Minquiers, et cela lors qu'ils ont été vendre leur poisson à SaintMalo, ce qu'ils sont obligés de faire très souvent, soit' pour les vents qui ne leur permettent pas de revenir à Granville, soit pour le débit qui y est plus considérable, soit par l'engagement où sont ces maîtres-


L'ILE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 281

bateliers d'aller et de venir à Saint-Malo pour y prendre le gros sel qui leur est nécessaire quand la pêche se trouve abondante.

« Les pêcheurs attendent, Monseigneur, cette grâce de votre Grandeur avec d'autant plus de confiance qu'étant en Normandie ils ne peuvent' être participants des raisons qui ont autorisé M. de Pontbriand a percevoir ce droit. »

A la suite de celte requête nous reproduisons la

LETTRE DE M. DE PONTCHARTRA1N, DU 19 MARS I7OO, A M. DE PONTBRIAND

« Monsieur : les pêcheurs de Granville se sont plaints que vous leur fassiez payer un droit de 18 1. par an pour la pêche du macquereau qu'ils vont, faire au mois de mai entre le château de La Latte, les îles de Chausey et les rochers des Minquiers, lorsqu'ils vont vendre leur poisson à Saint-Malo.

« Sur le compte que j'en ai rendu au Roy, Sa Majesté a commandé d'examiner les titres que vous en auriez. Je vous prie de les faire parvenir au sieur de Saint-Sulpice et de lui en remettre même des copies, afin qu'il puisse faire cet examen et que sur ce qu'il m'en écrira, j'en . puisse rendre compte à Sa Majesté. »

Je suis, Monsieur, Votre très humble et' très affectionné serviteur.

Signé : P'ONTCHARTRAIN.

Déjà, nous l'avons vu, M. de Saint-Sulpice se référant à une ordonnance de M. l'Intendant de Nointel avait donné tort aux Normands le 5 juillet 1699. Il était donc bien disposé pour M. de Pontbriand et tout prêt à le soutenir chaleureusement dans son affaire. Cependant le comte Joseph se rendait bien compte que son père l'avait engagé dans une mauvaise opération. Ecoutons-le dans le rapport qu'il présenta sur l'ordre du ministre, nous énumérer ses déceptions successives et ses ambitions présentes. Son ton est modeste, ainsi que ses prétentions. Se jugeant incapable, à juste titre, de parvenir à faire pêcher à son profit des individus qui n'y semblaient pas disposés le moins du monde, il estimait préférable de voir le ministre Pontchartrain lui accorder désormais une somme fixe à payer annuellement par chaque bateaupêcheur.

« En effet, écrit-il, ce droit de faire pêcher le maquereau ne me


232

MEMOIRES

« rapporte pas la peine d'en parler. Aussi est-il de mon intérêt qu'on « me l'enlève puisqu'il est fort à charge « au peuple », el qu'il est « même contre les ordonnances de la marine. Ce me serait bien plus « commode el pour le peuple et pour moi, si l'on m'accordait une « gratification annuelle par bateau. On pourrait en revanche laisser les « pêcheurs pêcher à leur profit cinq fêtes chômées de l'année. Ainsi « ils n'y perdraient rien, el me paieraient, d'autant' plus volontiers. « Quant à ceux de Saint-Briac, ils s'arrangeraient en leur particulier « pour prendre du poisson pour leur église selon leur volonté. Toute« fois, les normands, qui bénéficient en temps de guerre de pouvoir se « metl'ic à l'abri sous la tour des Ebihens, doivent subir cette rede« vance tout comme les autres pêcheurs des paroisses limitrophes. »

Pour achever son exposé, M. de Pontbriand avoue « que l'exercice de ce droit de pêche lui avait toujours été à charge, si bien qu'il n'a jamais voulu « chagriner » les pêcheurs qui ne s'y conformaient pas et qu'il n'a fait imposer d'amende à personne. Qu'on lui accorde donc quelque chose en compensation de ce qu'on lui avait promis et il se tiendra pour satisfait. »

Comment finit cette histoire ? Nous avouons n'en rien savoir. II est certain que les pêcheurs normands furent condamnés à payer les dix-huit livres par bateau : une correspondance échangée entre Ponlchartrain et M. de Saint-Sulpice, au mois de juin 1700, le porte en termes exprès, mais qu'en fut-il pour les briacbins, les jaguens et tous ceux situés dans les paroisses côtières de l'évêché de Saint-Brieuc ? Furent-ils astreints à la même redevance ? Il m'eut fallu, pour répondre, compulser les archives du Ministre de la Marine et je n'en ai pas eu la possibilité (i3).

Quant à la lour-forteresse des Ebihens qui avait coûté si cher à édifier et dont le financement souleva toutes les difficultés que nous venons de voir, quelle fut son utilité pratique ? En 1732, on prétendait qu'elle ne servait depuis longtemps qu'à monter la garde aux milices garde-côtes ; on avait cependant soin d'ajouter :

(j.'i) Un reste, il semble qu'à cette époque la pèclie cessa d'être aussi fructueuse : « les .Normands, écrit quelque part M. de Pontbriand, ont gâté cette pèclie el prennent nrec leurs filets tout le poisson qui se meut dans la nier. D'autre pari, les pêcheurs ne voulaient pas sortir. Il ne sortit pas le tiers des briachins le jour Saint-"V\es ifi',19 et les Jaguens, lors de celte fête, refusèrent de mettre à la voile. L'année siii\anle, le même jour, les quelques briachins qui péchèrent, prirent pour (jo li\ ros de maquereaux, mais les Jaguens demeurèrent au port.


L'ILE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 283

« Il serait fâcheux de laisser dépérir cet édifice, car s'il survenait une guerre, il faudrait le refaire à grands frais et les ennemis n'en donneraient peut-être pas le temps. » Signé : GARENGEAU. — (Arch. I et V, C. 1909.) 04).

En 1744, selon M. du Bignon, capitaine d'artillerie de marine, il se trouvait sur la plate-forme de la tour des Ebihens quatre canons de 4 avec leurs affûts garnis, mais les approvisionnements y manquaient par ailleurs.

L'année suivante, la situation n'avait pas été modifiée, mais l'on jugeait nécessaire d'y entretenir un canonnier nommé Guillaume Boschet, de Saint-Jacut, dont la solde était de 276 livres, dont i5o pour les cinq mois d'été.

En 1707, on avait créé en outre, à la pointe nord de l'île, visà-vis le port du Lançon, une redoute armée de deux canons de douze et deux canonniers, Marc Chrétien et Jacques Hesry, de Saint-Jacut, étaient affectés à leur service. Ils recevaient 477 livres pour leur traitement annuel, lequel leur était servi par la marine. (Anciennes arch. de la marine à Saint-Servan, aujourd'hui dispersées à Saint-Malo et à Brest.)

Lors de la descente des Anglais à Saint-Briac, en septembre 1758, M. de Lesquen, de la Ménardais, en Créhen, occupait cette île avec une compagnie de garde-côtes. Si l'on en croyait la relation de Jean-Jacques Quétier de Saint-Eloy, qui ne se trouvait pas avec eux, cette garnison se serait sauvée et les Anglais se seraient emparés de l'île et du fort des Ebihens, mais une autre version, recueillie par le bénédictin Dom Jamin, alors à Saint-Malo et que j'ai publié en 1923 (i5), raconte expressément le contraire et me paraît beaucoup plus près de la vérité. La voici :

(i4) L'an 1707, au mois de juillet, les lettres patentes signées du roi Louis XIV, qu'a publiées M. le Vicomte Paul de Pontbriand et que nous avons citées au début ■de cette étude, affirment bien « que la construction de la Tour des Ebihens a été « faite aux DÉPENS DE M. EE PONTBRIAND el. sans qu'il en ait retiré aucun dédomma«. gement, ni que la province de Bretagne lui ai fourni aucuns gages ». Mais pour prouver la valeur de ces affirmations, il suffit de rappeler que l'intéressé lui-même avouait, en 1700, avoir reçu, tant des Etats de Bretagne, que de M. de Nointel et des pêcheurs, la somme de 9.927 livres, soit les deux cinquièmes cnwron de ce qu'avait coûté l'édifice.

(i5) A. Leniasson : La descente des Amjlais à Saint-Briac el leur défaite " SaintCas), l'an 17:18. Sainl-Brieuc, 1923, p. ?.'\ el 107.


23/*

MEMOIRES

« Dans la matinée du 6 septembre, la flotte anglaise vint mouiller « partie en avant de la rivière d'Arguenon et partie vers la pointe de « Sainl-Cast » autrement dit derrière les Ebihens. Ce fut alors qu'un « petit bâtiment appelé « senau », armé de pierriers, ayant à sa suite « un bateau plat chargé de soldats, voulut tenter de les mettre à terre « dans l'île des Ebihens pour en faire sauter la tour. Mais M. de la « Ménardais fit alors tirer de la pointe de l'île sur ce navire deux « coups de canon dont' l'un emporta son vibord et l'autre son grand« foc. Le senau lui répondit d'une volée de pierriers et fut essayer de

La vieille église de Sainl-Cast, aujourd'hui détruite, qui vit l'invasion et la défaite des Anglais le 8 septembre 1758.

« nouveau de débarquer son monde dans le port de la Chapelle, mais « M. de. la Ménardais l'y suivit avec ses garde-côtes et dirigea si à « propos une décharge sur les troupes de transport qu'elles virèrent « de bord à l'instant avec le senau et» furent rejoindre le gros de la « flotte. »

Durant toutes les guerres de la Révolution et de l'Empire, la tour-forteresse des Ebihens fut occupée par un détachement de soldais. Voici cependant le peu d'utilité que lui attribuait, au point, de vue militaire, un rapport de l'an III (1795-6), conservé aux Archives du Ministère de la Guerre. Nous reproduisons le style laconique de ce document.


L'ILE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT 235

« Cette île a une lieue de circuit. (C'est très exagéré.) Ses falaises « sont très élevées vers le nord, escarpées et environnés de rochers, « avec une petite anse de sable au midi. On y trouve une tour à trois « étages avec une plate-forme. On peut mouiller au nord-est et à l'est, « mais ces mouillages exposés à tous les vents, ne peuvent avoir au« cune valeur (16). Ils sont défendus par la batterie établie au nord « de l'Isle (dans l'endroit encore appelé la pièce de la batterie). « Celle-ci croise ses feux avec la batterie de Saint-Briac pour fermer « l'anse de Saint-Jacut où il ne se trouve que des pêcheurs. La tour « des Ebihens se trouve propre à utiliser comme signal, mais la batte« rie est superflue tant par la faiblesse de son calibre (deux canons de «12 munis de 90 boulets) que par le peu d'importance du mouillage « de la baie, suffisamment protégés par les canonniers de Saint« Malo » (17).

Nous ignorons comment se ravitaillaient en vivres et en chauffage les canonniers qui stationnaient sous l'ancien régime à l'île des Ebihens, mais durant la Révolution, cette opération prit des proportions colossales et les rappels à ce sujet encombrent les registres du directoire du district de Dinan. Dès avril 1794, le sergent canonnier Roussel réclamait avec instances du bois de chauffage et de la chandelle. Au mois de juin suivant, c'est encore du bois que l'on demandait ; mais cette fois c'était pour le service des signaux établis sur la tour. Le 3o de ce mois, on donnait deux jours à Paul Samson, de Lancieux, fils de Henri, alors agent national à Ploubalay, pour y faire expédier du bois de toute urgence. En septembre suivant, le district de Dinan tentait vainement de trouver un adjudicataire pour fournir de bois et de luminaire la garnison des Ebihens, et devant son insuccès, il chargeait un homme de confiance, le citoyen Paul Samson, de faire abattre sur les fossés des champs environnant le château de la Roche, en Lancieux, propriété de l'émigré Péan de Pontfilly, 25 cordes de bois de chêne, mais le 25 avril de l'année suivante, malgré les objurgations les plus pressantes, i4 brasses seulement avaient été four(16)

four(16) sud-ouest se trouve un bon mouillage avec i4 pieds d'eau, abrité des vents du nord, mais qui assèche à mer basse.

(17) A côté de ce rapport défavorable, je dois dire qu'on avait attribué 1.000 livres en août 1794 pour faire réparer la tour des Ebihens, et qu'au mois d'octobre de cette même année, on s'occupait d'y faire construire une guérite et un corps de garde, mais la difficulté d'y transporter les matériaux arrêtait les travaux.


236 MÉMOIRES

nie, si bien qu'un peu plus lard c'est le commissaire des guerres à Saint-Malo que l'on chargea du soin de ravitailler les Ebihens de tous les objets qui pourraient leur être nécessaires. (Arch. Cdu-N. Reg. corresp. générale du District de Dinan, an Il-an IV.) Du reste, malgré tous les tracas qu'entraînait le maintien d'une garnison aux Ebihens, son fort ne devait plus désormais jouer aucun rôle militaire et le seul de ses défenseurs, qui périt à cette époque, fut un de ses canonniers, François Bourget, qui, sous le premier Empire, se noya le 21 décembre 1807 en voulant passer à Lancieux dont il était originaire. Au cours du xixe siècle, on remplaça les canonniers par une paisible brigade de douaniers-marins, qui, chargés de veiller sur la tour et sur leur « patache », coulèrent des jours heureux en guettant des contrebandiers-fantômes ; mais tout passe ici-bas, les douaniers eux-mêmes se sont vus supprimer dans un but d'économie, et de leur séjour, il ne subsiste plus comme souvenir que leur pittoresque « corps de garde », perché sur une avancée de la falaise sud-est des Ebihens.

IV. - Les Ebihens dans la littérature contemporaine

A la fin du siècle dernier, l'académicien André Theuriet, se promenant sur la falaise de Saint-Jacut, aperçut le vicaire de cette paroisse qui portait le Saint Viatique. Il était précédé d'un choriste dont la clochette tintait dans l'air pur du matin. Le prêtre s'embarqua sur un léger canot et toute une escadrille de bateaux qui partaient pour la pêche lui firent une escorte d'honneur. Theuriet assure qu'il ne vit jamais de plus beau spectacle que le Viatique ainsi porté à la mère Collet, la vieille nonagénaire des Ebihens cjui allait mourir.

Les Ebihens appartinrent au milieu du xixe siècle à un littérateur malouin, M. Gauttier-Duparc, petit-fils de l'acquéreur de la Révolution. Dans son entourage, on l'appelait alors « le poète sauvage ». Robidou, dans son Histoire et Panorama d'un beau pays, publié, en i853, reproduit un certain nombre de ses vers qu'il suppose lui avoir été inspirés par les beaux spectacles dont il était quotidiennement témoin aux Ebihens. Selon


L'iLE DES EBIHENS PRÈS SAINT-JACUT Î37

M. Eugène Herpin, il était lié d'amitié avec son voisin, Hippolyte de la Morvonnais, et celui-ci, lorsqu'il allait le visiter sur son île, se plaisait à lui réciter ses mélancoliques poésies, les yeux tournés vers son château du Val. Du reste, l'image

du calme Ebien,

Exhaussant pour mieux voir sa tour aux lignes sobres,

telle qu'une douairière aux sévères atours

et d'autres fois sous l'effort des noirs aquilons, environné d'un contour de vagues écumantes qui semblent vouloir l'engloutir, celte image, dis-je, se retrouve volontiers dans les poésies aussi bien de la Morvonnais que de son ami Maurice de Guérin. Celui-ci mentionne même la tour des Ebihens dans son Journal du 9 décembre i833 : (( Cette tour qui disparaissait à moitié comme <( noyée dans les ombres, tantôt reparaissait avec une faible lueur <( au front quand un rayon furtif du crépuscule parvenait à « tromper les nuages. »

Aujourd'hui, la vieille tour-forteresse dont Laitière silhouette fut aimée des poètes et dont le tourillon qui la domine vit autrefois d'agiles garde-côtes, au dire de l'abbé Juhel, danser des entrechats sur son étroit sommet, ce beau donjon, superbe spécimen du style de Vauban, sert présentement de chapelle. La famille Peynaud, les propriétaires actuels, a en effet depuis une vingtaine d'années fait transformer la plus belle de ses salles en oratoire où la messe est assurée les mois d'été.

Et maintenant qu'il est grand temps de clore ces quelques pages écrites avec toute la sympathie que l'on éprouve pour des paysages aimés, je m'excuse auprès de mes lecteurs d'avoir passé tant de temps à vouloir élucider la part exacte qu'ont joué les lots de maquereaux dans la construction de la tour-forteresse des Ebihens et surtout de n'avoir pu complètement solutionner ce problème. Quoi qu'il en soit, cette étude démontre que les documents les plus probants, tel celui reproduit par feu M. Paul de Pontbriand, ne sont pas toujours cependant à prendre au pied de la lettre et c'est là déjà un résultat qui n'est pas sans valeur.


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MEMOIRES

BIBLIOGRAPHIE

Sur les du Breil de Pontbriand, seigneurs de Saint-Briac au xviue siècle : cf. chanoine Le Masson : La Féodalité à Saint-Briac, in-8°, Rennes, 1934. — Histoire Généalogique de la maison du Breil, Rennes, 1889, in-4°, p. ig5. Supplément à celle-ci, 1898, p. 95. — Vte Paul de Breil de Pontbriand : Vertu de nos Pères, Paris, Champion, 1913, p. 46 et sq : Joseph-Yves du Breil de Pontbriand et la sainte comtesse, née la Garaye, son épouse.

Sur les Ebihens : chanoine Manet : De l'Etat ancien et de l'Etat actuel de la baie du Mont Saint-Michel et de Cancale. Saint-Malo, in-8°, 1829, p. 26 et 28. — Habasque : Notions historiques.... sur le littoral des Côtes-du-Nord, t. III, Guingamp, i836, p. 216-221. Du même : Annuaire des Côtes-du-Nord, 1848, p. 108, p. 63-66. — Robidou : Histoire et Panorama d'un beau pays. Dinan, in-8°, i853, 1. II, p. 345-46- — C* P'errio : Notices Historiques sur la zone frontière des Côtes-du-Nord, in Bul. Soc. Emul. .C.-du-N., 1860, p. 179. — B. Jollivet : Les Côtes-du-Nord : Guingamp, i854, p. 345-46. ■— M. Pelaud : Notices sur les ports des baies de Saint-Brieuc et du Guildo. Taris, in-folio, impr. nat., 1878, p. i-3. —Vte P. de Pontbriand, in-8°, 4 p. s. 1. n. d. — Abbé Théophile .luhel : Notice sur Saint-Jacut-de:laMer. Dinan, in-8°, 1890. Se défier de ses dates (18).

Sur Saint-Briac et son église : Chanoine Guillotin de Corson : Pouille historique de l'Archevêché de Bennes. Rennes, in-8°, 1899, t. V, ]». i57.

Sur les Gardes-Côtes de la région de Saint'-Malo : A. Le Masson : La défense du littoral de Dinard au Guildo en 1730, etc., etc. Rennes. Vatar, 1919, in-8°, 32 p.

Auguste LE MASSON,

Aumônier militaire titulaire de la Grande Guerre, Chanoine honoraire de St-Brieuc et de Quimper.

(18) Sous le lilre de Le Domanier de Toul-an-Diaoul, M. Paul Beaufils a édité à Paris, en 1025, un roman très sensuel dont une partie de l'intrigue se passe sur les Ebihens. On y trouve une description très exacte de cette île.

i\. B. ■— L'auteur se réserve exclusivement les droits de traduction et de reproduction de cette conférence.-


Le Vandalisme Révolutionnaire à Tréguier

De toutes les petites villes de la Basse-Bretagne, Tréguier est vraisemblablement celle qui a été le plus maltraitée par la Révolution. Après la Ligue elle avait déjà perdu sa Sénéchaussée royale au profit de Lannion, son tribunal des Traites et de l'Amirauté au profit de Morlaix. La Révolution lui enleva ce qui en faisait encore une petite capitale religieuse : son évêché. son chapitre, son séminaire, son collège et ses communautés et en retour ne lui accorda ni une administration de District, ni un tribunal de commerce, mais tout juste une justice de paix.

Aussi le premier enthousiasme vite éteint, les Trégorrois, dans leur ensemble, ruinés par l'émigration des prêtres et des familles nobles et par la suppression des maisons religieuses, ne montrèrent que fort peu d'attrait pour le nouveau régime et encore mois de zèle pour en exécuter les décrets. Les municipalités successives sont l'objet de multiples dénonciations qui les accusent de protéger les parents d'émigrés et les prêtres réfractaires, et qui leur attirent la visite soupçonneuse de commissaires du Département, ou du District de Lannion, accompagnés parfois des gardes nationales des villes du voisinage accourues spontanément pour aider à l'exécution des lois.

Après l'émeute qui marqua le tirage au sort en septembre 1792, le Département envoie le 17 septembre, pendant la nuit, un bataillon de 700 hommes occuper la ville et il l'y maintient plusieurs jours (1).

La proclamation de la République et plus tard la Terreur ne changeront rien à cet état d'esprit. « Pour combattre l'anarchie

Cf. Hémon : La légende de Le Boux du Chef-du-Bois dans Annales de Bretagne, T. XIV, 1898-1899, p. a5 à 37. Citant d'après Le Maoût : Annales Armoricaines, une délib. non datée, M. Hemn a placé cet incident en 1794. L'envoi est du 17 septembre, 1793.


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MEMOIRES

et régénérer la ville rebelle » (2), l'autorité militaire notifiait à la municipalité, le 24 nivôse II, i3 janvier 1794, l'arrivée le 5 pluviôse, 24 janvier, du bataillon d'Etampes et l'invitait à préparer les cantonnements pour loger 842 hommes. Formée de jeunes gens de la réquisition, levés dans le district d'Etampes (Sei ne-ci-Oise), à la suite de la loi du 23 août, encadrée d'officiers improvisés sans capacité el sans autorité, cette troupe indisciplinée ne devait marquer son passage à Tréguier que par ses vols et par ses destructions. Comme pour se faire la main, le jour même de son arrivée, elle renversait le calvaire du carrefour de la côte Saint-Michel, presqu'à l'entrée de la ville (3). Pendant près de quatre mois, la malheureuse cité sera livrée à cette soldatesque, d'autant plus redoutable que la complicité de ses chefs et la faiblesse des autorités civiles assurent à ses excès la plus complète impunité.

Invité par le District de Lannion et par les représentants en mission à faire exécuter les lois révolutionnaires, que la tiédeur de la municipalité laisse en sommeil, son commandant, le citoyen Désiré Lemaire, traite en suspectes les autorités locales et encouragés par son exemple les volontaires, comme on les appelle improprement par analogie avec les engagés volontaires de 1792, se comportent vis-à-vis des habitants comme en pays ennemi.

Dès le 10 pluviôse, 29 janvier, au débotté, le commandant du Bataillon d'Etampes est chargé par le Directoire du district de Lannion de requérir auprès de la municipalité, et de protéger de loul son pouvoir, l'exécution la plus sévère de ses arrêtés relatifs à l'enlèvement des métaux : cuivre, fer et plomb, existant dans les églises et les maisons nationales, à celui des cloches, de l'argenterie, des vases de cuivre, d'étain et de plomb des églises et à leur transfert au chef-lieu (4). D'autre part, invité par les représentant du peuple en mission à Port-Malo, à se concerter avec les autorités civiles pour procéder à la poursuite et à l'arres0)

l'arres0) p. 34.

(3) M. Guillou, Tréguier, par un Trécorrois, dans Mémoires de la Société d'Emul. T. LT. p. 38.

(.':) A. D. C.du-N. : Reg. corr. sans c, ig déc. 1792, 12 thermidor 2, j. iofl.


LE VANDALISME RÉVOLUTIONNAIRE A TRÉGUIER 241

tation des suspects, le citoyen Lemaire a pris en main la police de Tréguier (5).

Quant à ses hommes, à peine installés dans les cantonnements qui leur ont été assignés : les Ursulines, le collège et une partie de l'évêché, ils se signalent surtout par leur brigandage. Mal nourris, car la disette est générale en cet hiver 1794, ils incursionnent en armes, sous prélexle de se ravitailler, tout autour de la ville, terrorisant les paysans, provoquant des rixes el des bagarres. « L'effroyement et l'effarouchement (sic) que la garnison donne à nos pourvoyeurs el à nos pourvoyeuses, en allant à une demi-lieue de la ville au devant des vendeurs et en les fouillant, ne peut que faire déserter les marchés », déclare la municipalité le 12 février, qui, en conséquence, interdit aux bateliers île favoriser les incursions des militaires en leur faisant passer le Guindy et le Jaudy, qu'aucun pont alors ne permettait de franchir (6). Par la même délibération elle dénonce les soldats qui, après avoir démoli la margelle d'un puits, l'y ont ensuite précipitée. Quatre jours après elle constate que les volontaires, chapardeurs et pillards, font main basse sur les bois de la Nation, destinés aux constructions navales, et entreposés sur la grève auprès du porl, en.face de Trédarzec (7).

Ils respectent encore moins leurs cantonnements et sans doute pour manifester leur ardeur révolutionnaire en anéantissant « les vestiges de la supertition et de la royauté », ils saccagent complètement la chapelle des Ursulines, mettent en pièces les autels, les statues, les boiseries, les balustrades, le parquet et jusqu'aux pierres et aux marbres (8). Après leur départ, il ne restera plus d'intactes dans la chapelle que les six colonnes de marbre du retable du maître-autel, trop difficile sans doute à briser (9).

Malgré l'avis judicieux, mais un peu tardif du District de Lannion, qui craint les dégradations dépréciant une maison destinée à être prochainement mise en vente, la municipalité leur

(5) M. fiuillou, op. c'i., p. 3g.

(fi) A. D. C.-du-N., 102 L. liasse S<i. Trib. crim. Délit), du 2 \ pluv. »

(7) Ibid., 28 pluv.

:N) Ibid., 2 5 pluv., 2 vent.


242 MÉMOIRES

a ouvert une partie de l'évêché. Le palais épiscopal, dont le principal corps de bâtiment, belle construction du xvme siècle, orienté ouesl-est a été conservé, avait alors sa façade principale au nord, dominant des jardins en terrasse, descendant sur des potagers et des vergers, qu'un parc prolongeait jusqu'à la rivière Saint-François, ou le Guindy. Parallèlement à la première terrasse, qu'ornait un bassin et les traces d'un jet d'eau, mais séparé par une cour fermée d'un mur, un second corps de bâtiment accoté au premier à angle droit et orienté sud-nord, s'avançait jusqu'au parc et renfermait les écuries, les remises, le secrétariat et les archives.

Enfin sur la façade méridionale de l'évêché, formant comme une aile, un troisième bâtiment, qui subsiste toujours, l'unissait à la cathédrale. Au rez-de-chaussée il renfermait un grand vestibule, un office et enfin, séparée par un mur, la sacristie de la cathédrale ; à l'étage se succédaient plusieurs pièces se commandant mutuellement, dont la dernière, au-dessus de la sacristie, avec laquelle elle communiquait par un escalier dérobé en pierres, servait de chapelle à l'évêque et à l'occasion de salle de chapitre. Carrelée en tuiles, entourée de boiseries, elle était éclairée par cinq fenêtres garnies de châssis dormants et de vitrages sous plomb, donnant les unes sur la cour midi de l'évêché et les autres sur le cloître de la cathédrale (10).

Ce fut cette partie du palais épiscopal que la municipalité livra au bataillon d'Etampes, mettant elle-même le loup dans la bergerie. Le commandant Lemaire, qui avait choisi le cloître comme lieu de détail des armes, trouva sans doute plaisant de faire de la chapelle du ci-devant évêque la salle de discipline de son bataillon. Aussi elle ne tarda pas à être saccagée par les punis de prison, qui eurent vile fait d'en démolir l'autel, les boiseries et les fenêtres. Le 3 mars, la municipalité, qui s'est transportée sur les lieux pour constater les dégâts, trouve la maison grande ouverte et dans un état de saleté indescriptible. Alertée, quelques jours après par le citoyen Goubert, chargé de

(10) A. D. C.-du-N., J/Q, 33. Expertise du i5 déc. 1792. Voir aussi série Q, liasse Tréguier, non cotée, un très beau plan de l'évêché levé en prairial II.


LE VANDALISME RÉVOLUTIONNAIRE A TRÉGUIER 243

temonter l'horloge de la tour, et par l'ex-sacristain Le Bozec gardien provisoire de l'église, qu'elle tient fermée pour éviter les dégradations, elle y retourne le 7 mars (11). Continuant leurs exploits, les volontaires ont arraché les portes de la chapelle, et même plusieurs des fenêtres qu'ils ont jetées dans le préau du cloître, et ont transformé en latrine l'escalier menant à la sacristie.

Le cloître et la cathédrale ont déjà subi leurs atteintes. Dès le 16 février ils ont brisé à coups de cailloux tous les vitrages du bas-côté nord au-dessus du cloître, et, forçant les barres de fer qui les soutiennent, ils sont parvenus à ouvrir une fenêtre, par laquelle chaque jour ils font irruption dans l'église, où ils ne peuvent d'ailleurs grapiller grand'chose, car les vases sacrés ont été enlevés et transportés au district, et les linges et ornements sont enfermés dans les armoires de la sacristie. Bientôt ils n'ont, même plus la peine d'escalader les fenêtres, dont l'une a perdu son grillage prolecteur, qui arraché de ses tenons est tombé dans le préau du cloître, avec une pince de fer ils ont forcé les portes qui mettent en communication le cloître avec la cathédrale (12).

L'insolence des militaires est encouragée par l'impuissance de la municipalité, qui, suspecte de modérantisme ef sous le coup d'une grave dénonciation (i3), ne peut faire écouter ses plaintes, et par la passivité du Directoire de Lannion qui, inférieur à sa tâche, se débat impuissant au milieu, de difficultés insurmontables. Ecrasé par les réquisitions de toute nature que de Brest lui adressent les représentants en mission, et qu'il ne peut satisfaire, il s'efforce en même temps d'exécuter la levée en masse des jeunes gens de 18 à 2 5 ans, décrétée depuis plus de six mois et retardée par le mauvais esprit des campagnes. Le 12 mai suivant, pendant la nuit, les administrateurs se voyaient destitués et mis en arrestation pour modérantisme (r4).

Les arrêtés de Le Carpentier ordonnant la fermeture des

(11) 102. L., liasse 189. Délib. i3 et 17 ventôse.

(12) Ibid. Délib. du 28 pluv. et du 27 ventôse.

(i3) Hémon, op. cit., p. 34. « L'adm. départ, à la mun. de Tréguier. 21 pluv. ».

(i4) Arch. comm. de Lannion. Reg. de délib. do la mun. de Lannion, n° 18. 38 floréal an II, f. i65.


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MEMOIRES

églises, l'arrestation ou le mariage immédiat des prêtres constitutionnels — pour les autres il n'y avait d'autre peine que la mort — el enfin les événements dont Tréguier allait être le théâtre, portèrent bientôt à son plus haut point l'exaltation et l'indiscipline de ces soldats de guerre civile.

Le 3o avril, le commandant Lemaire, sur réquisition du citoyen Cadillan, commissaire du Directoire de Lannion, se mettait lui-même à la tête de vingt hommes de son bataillon pour arrêter les deux prêtres réfraclaires Le Gall et Lageat et leur receleuse, Mme Taupin. Conduits à Lannion, où le Tribunal criminel du département se trouvait à ce moment même pour juger la sédition des conscrits de Plouaret, ils comparaissaient immédiatemenl en sa présence et étaient tous les trois condamnés à mort le 3 mai. Les deux prêtres, le jour même, étaient exécutés à Lannion. Mme Taupin, ramenée à Tréguier derrière la guillotine, devait l'être le lendemain au bas de la place du Martray, à la porte de sa maison et presque sous les yeux de ses cinq enfants, qui recueillis par de charitables voisins, assistèrent derrière les volets clos au supplice de leur mère (i5).

Cette sinistre journée du dimanche 4 mai, qui débutait par l'exécution d'une mère de famille de trente ans, devait se terminer par un spectacle répugnant qui terrorisa pas moins les Trégorrois.

La veille, la Société populaire, qui jusque-là n'avait guère fait parler d'elle, désireuse sans doute de faire preuve de SansCulollisme et d'esprit révolutionnaire, avait pressé la municipalilé d'exécuter un arrêté de Le Carpentier sur l'érection du Temple de la Raison et lui avait écrit sur un ton comminatoire :

(( Citoyens,

« La société a arrêté dans la séance de ce jour que son président sera chargé de vous communiquer ses intentions, au choix qu'elle

(i5) '< Le bruit du fatal couteau frappa tellement leurs oreilles que les deux plus âgées restèrent, quelque temps sans mouvement et sans vie. » Pétition de Pierre Taupin dans Mémoires Soc. d'Emulation, T. LXIV, ig3a, p. C>7.

Sur l'affaire Taupin. Cf. A. Le Masson. tes actes des prêtres insermntés du diocèse de Sninl-Hrieuc, in-8°, 1927, Saint-Brieuc, pp. 4o-fifi.


LE VANDALISME RÉVOLUTIONNAIRE A TRÉGUIER 245

a fait, el qu'elle vous a manifesté, d'élire la ci-devant cathédrale pour cire érigée en temple de la Raison, destructive du fanatisme dont elle était l'école. Ses intentions consistent en ce que vous nommiez, dès demain, des commissaires pris dans votre sein pour veiller à la démolition des stalues et autres monuments du fanatisme et à la conservation des objets qui peuvent être utiles à la république, afin que ce ci-devant repaire de fanatisme soit en état d'être transformé, pour la prochaine décade, en temple de la Raison.

« ...Le même arrêté vous invite à vous réunir demain malin à la première heure possible pour accélérer cette opération civique el républicaine. Salut, fraternité el célérité. » (16).

A cet ordre d'une société irresponsable, mais toute-puissante, la municipalité déféra sans protester. Réunie le 4 au malin, elle nomma comme commissaires (ous ses membres : maire, officiers municipaux et notables et fixa à deux heures de l'après-midi l'épuration décidée.

Le conseil général de la commune, maire en tête, accompagné des commissaires de la Société populaire est à peine entré dans la cathédrale que les volontaires d'Etampes y pénètrent à leur tour. Les commissaires n'ont même pas le temps de désigner le mobilier et les oeuvres d'art qu'ils se proposent de conserver ou de déménager, que les soldats se substituant à eux entreprennent de nettoyer la ci-devant église de tous les « vestiges de la superstition et du fanatisme »'. A coup de hache les statues, les chaises, les bancs, les stalles de la nef, sont mis en pièces, le maître-autel, ceux des chapelles et de la nef avec leurs retables volent à leur tour en éclats, les balustrades, les boiseries sont arrachées, les tableaux (17) décrochés et lacérés.

Les municipaux au milieu du vacarme ne peuvent se faire écouler, leurs voix sont couvertes par les vociférations el les blasphèmes. S'excitant mutuellement les forcenés s'allaquent aux pierres comme au bois. Le tombeau de saint Yves fait de

(iC) Le Maoùl : Annales Armoricaines, in-iO, Saint-Brieuc, i84(>, p. 337-338.

(17) Un tableau représentant saint Jean fui cependant sauvé. Cf. A. D. C.-du-N., série L. ire orig.. liasse non cotée. Lettre du district de Lannion, 7 vendém. IV.


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pierre blanche, sans doute de craie tuffeau, matériau peu résistant, mais fort prisé particulièrement des ducs de Bretagne, seigneurs tourangeaux, à cause des ciselures auxquelles il se prête facilement, est martelé et broyé, les clochetons, les pinacles, les statues sont réduits en morceau, et le tombeau voisin de Jean V subit le même sort.

Dans leur rage de destruction les vandales, qui ont démoli les statues du porche extérieur, s'en prennent aux orgues, destinées cependant à relever l'éclat des fêtes populaires, dont ils arrachent les tuyaux, et à l'horloge qu'ils détraquent après être parvenus à forcer la porte de la tour. Poussés par la soif du pillage ils enfoncent les armoires du chapitre et celles de la sacristie et font main basse sur le linge et sur les ornements, effets réservés pour la Nation.

Injuriés, menacés par cette soldatesque, que la présence et la passivité de son commandant et de la plupart de ses officiers semble encourager, les membres du Conseil général dont l'un a été maltraité et frappé, se retirent en protestant. Entre quatre et cinq heures, les officiers à leur tour voyant le désordre à son comble imitent la municipalité dans sa retraite. Pour couronner leurs travaux les volontaires se revêtant des ornements pillés dans la sacristie, organisent une mascarade sacrilège et parcourent en cortège le Martray et les rues avoisinantes, parodiant un enterrement (18).

Ce fut leur dernier exploit. Les administrateurs provisoires du district de Lannion, qui avaient remplacé le directoire si tolérant pour leurs méfaits, commençaient à s'en inquiéter et le 2 prairial, 21 mai, réclamaient des explications au sujet du gaspillage de cinquante cordes de bois récemment délivrées à la troupe (19). Ils ne durent sans doute pas les recevoir, car, trois jours après, le général Chabot, commandant la subdivision de Saint-Malo et des côtes de la Manche, rappelait d'urgence, au grand soulagement de la population trégorroise, le bataillon d'Etampes pour

(18) Le Maoût, op. cit., p. 338-33g. Procès-verbal du i5 floréal II. Guillou, opcit.,

opcit., 38.

(19) A. D. C.-du-N., R. de corresp. du Direct, de Lannion, non coté, f. I5I


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le remplacer par trois cents hommes d'un bataillon de Saôneet-Loire.

Dans la cathédrale martyre il ne subsistait plus d'intacts que la chaire, les stalles du choeur et quelques petits autels, échappés par miracle à la fureur des iconoclastes. Des vitraux aux riches couleurs, oeuvre des célèbres maîtres verriers trégorrois, il ne restait plus de trace, les orgues renommées dans toute la Bretagne par leur puissance et la variété de leurs jeux, le superbe mausolée élevé à saint Yves par le duc Jean V ainsi que les tableaux, les statues, et tous les monuments que l'art et la piété avaient depuis tant de siècles accumulés autour du tombeau du plus populaire des saints bretons, avaient été anéantis par quelques heures de folie collective. Ses reliques, ainsi que celles de saint Tugdual et de saint Maudez avaient toutefois échappé, à la profanation, grâce à la précaution prise l'année précédente par le maire, Louis Le Bonniec de Créhiou et de ses officiers municipaux : Yves Le Merdy, Jacques Richard, Jean-Marie Caudan et Jacques Le Troadec, de les faire ensevelir secrètement près de l'autel de saint Tugdual (20), au sud de l'abside.

Plus ravagée qu'après une bataille, jonchée de décombres, de bois haché et de débris de pierres, la cathédrale était dans un tel état que la municipalité, désireuse de montrer sa bonne volonté par l'inauguration annoncée pour le décade suivant, 20 floréal, 9 mai, du culte de la Raison, était réduite à choisir, la veille même de la fête, l'église voisine de Notre-Dame de Coatcolvezou pour y inaugurer la nouvelle religion (21), déjà mortnée, car depuis quarante-huil heures Robespierre avait fait proclamer par la Convention le culte de l'Etre Suprême.

Tout, en pressant le nettoyage de l'édifice et sa mise en état pour les fêtes décadaires, elle s'efforçait de retrouver et de mettre

(20) Actuellement de N.-D. de Bon-Secours. Cf. R. Couffon : Chapelles, Autels, Enfeux de la Cathédrale de Tréguier, in Mémoires Société d'Emulation, T. LXIII, i93i, p. 208. Guillou, op. cit., p. 157. Il y avait alors, à Tréguier, trois Le Bonniec, qui, pour se distinguer les uns des autres, se faisaient appeler : Bonniec de Crehiou, père et fils, et Bonniec de Keirjégu. M. Guillou attribue à un nommé Crechiou, qui fut notable en 1790, mais n'était plus rien en 1793, le geste de Le Bonniec-Créhiou, maire depuis octobre 1792.

(21) Le Maoût, op. cit., p. 33g.


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MEMOIRES

en sûreté les linges et les ornements disparus au cours de la saturnalc du 4 mai. Dès le lendemain on découvrait chez une certaine Marie-Renée Bodiou, femme Alain Pensée, trois nappes d'autel, dont le citoyen Lemaire, commandant du Bataillon d'Etampes, l'avait gratifiée, d'autres femmes apportèrent spontanément des nappes, des devants et des tapis d'autel, cadeaux offerts par des volontaires, qui avaient conservé devers en la plus grande partie de leurs vols ; nombre d'ornements, objets d'un écoulement el d'une dissimulation plus difficile que le linge, purent être retrouvés, dont beaucoup en assez piteux état (22).

Une partie des décombres : pierres, morceaux de marbres, débris de boiseries, armoires sans ballants, coffres sans couvercles, fut transportée dans le cloître et un amas de planches hachées, de limandes, de morceaux de balustrade et de bois encore utilisable fut formé dans la chapelle du duc. Le 2 thermidor, 20 juillet, la cathédrale, à peu près dégagée et nettoyée, remplaçait Notre-Dame comme temple de l'Etre Suprême (23). Entre temps la municipalité, qui faisait du zèle pour faire oublier sa tiédeur passée, demandait, le 23 juin, au District de Lannion, l'autorisation de vendre au profit de la Nation tout ce qui restait encore dans l'église, attendu, disait-elle, « que nous ne pouvons y établir notre temple de la Raison (sic), vu que les effets qu'elle renferme sont brisés et épars » (24)- Cette requête maladroite sera exaucée el les Trégorrois contribueront eux-mêmes à anéantir ce que les vandales delà Seine-et-Oise n'avaient pas entièrement délruil.

Le citoyen Julien Mauffray, marchand de profession el commandant de la garde nationale de Tréguier, fut désigné le 2e jour des Sans-Culotides, 18 septembre 1794, par l'administration provisoire du District de Lannion pour estimer les effets mobiliers existant dans les églises du canton, pour en « faire disparaître les saints », les transporter à l'atelier de salpêtre, installé

(22; Tr. crim., 102. L. i8y. Délib. du iO floréal. (:>3) Le Maoût, op. rit., p. 33g. (2'iï Guillou, o/>. cil., p. 4o.


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dans les cuisines de l'évêché, et enfin « détruire tous les marques du fanatisme, de la royauté et de la féodalité ».

Pour remplir sa mission il s'adjoignit son frère, ancien maître d'école et ex-régent du collège de Morlaix, juge de paix des campagnes du canton, son oncle Joseph, garde-magasin, et deux officiers municipaux : le perruquier Y. Le Merdy et le marchand de cuir Richard. Le premier soin des commissaires fut d'inventorier le mobilier de la cathédrale et, bien qu'incomplet, leur travail atteste que, malgré les déprédations des volontaires, les deux buffets el les dix-sepl armoires de la sacristie conservaient encore au début de l'an III une riche collection d'ornements liturgiques. Il ne mentionne pas moins de cinquante-cinq chasubles, de vingtdeux ornements complets avec tuniques et de quinze chapes, en damas, soie, laine, velours, panne, bourracan, étamine, berlinge, etc., de quarante-quatre devants d'autels, beaucoup il est vrai en mauvais état (25). Si on en juge par l'acte de vente dressé l'année suivante, le linge est assez réduit : deux douzaines cEaubes, une quarantaine de cordons, cent cinquante purificatoires et amicts, dix-sept nappes d'autel, dont sept en lambeaux. Le dais, en damas cramoisi et drap or, doublé en toile, est intact avec ses quatre plumets et ses « bâtons », et il reste encore une bannière en velours cramoisi, mais toute déchirée.

Le tabernacle du choeur de la chapelle du duc, en tuffeau blanc avec des galons d'or, dans lequel se conservait jadis le Saint Sacrement, semble avoir peu souffert et est estimé à douze francs, mais celui du maître-autel en bois, privé de sa porte, et jeté aux décombres dans le cloître, est prisé vingt sous. Parmi les objets encore utilisables on peut énumérer six chandeliers de cuivre, six de bois et une croix de bois, la seule, deux fanaux à main avec clochette, un autre de bois, six faux cierges, deux tabourets rembourrés, les uniques sièges, en dehors des stalles du choeur, et enfin une quarantaine de vases avec des fleurs artificielles.

Mauffray devait aussi prendre les dimensions de ce qui restait du bois des orgues, destiné à servir de tribune pour le Temple

(:>:>) ma !.., îSg. Commission et procès-verbal de Mauffray.


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MEMOIRES

de l'Etre Suprême, mais un fâcheux incident interrompit brusquement sa mission au bout de quarante-huit heures.

Le 20 septembre, pendant que le Comité de Surveillance tenait séance dans l'appartement dit du nouveau chapitre, ou chapelle du ci-devant évêque, et ensuite locaux disciplinaires du bataillon d'Etampes, deux de ses membres : les citoyens Le Goff et Fougeroux, placés auprès d'une des fenêtres dominant le préau du cloître, furent intrigués par les allées et venues de Le Merdy, qui, semblant se diriger vers les « commodité » placées au nord-ouest, avec un paquet sous le bras, les dépassa et poursuivit son chemin jusqu'au pied de l'escalier menant au grenier du cloître, où il se débarrassa de son fardeau.

Quittant précipitamment la réunion, Le Goff et Fougeroux courent à la cathédrale, la traversent, du porche sud à la porte du cloître, derrière laquelle ils se trouvent nez à nez avec Le Merdy. A leur vue, le conseiller municipal fait demi-tour et reprend la direction des cabinets, à sa suite ils traversent le cloître, se heurtent à Mathurin Mauffray, qui semble être en sa compagnie, et poursuivant leur investigation, découvrent deux paquets, l'un dissimulé sous l'escalier du grenier, l'autre dans les latrines. Du geste et de la voix ils appellent leurs collègues, qui observaient leurs démarches des fenêtres de la chapelle de l'évêché, pour les faire constater leur trouvaille suspecte (26).

L'affaire devenait louche. Alertée par le Comité de Surveillance, la municipalité en saisit le juge de paix de la ville, Le Guével, qui perquisitionna au domicile du commissaire et de ses acolytes, où il ne découvrit rien de suspect, et aussi dans les cabinets dont, avec une gaffe, il parvint à retirer huit pièces de soie, de moire, de droguet, un voile de calice, un corporal, une doublure de devant d'autel, le tout dans un état sur lequel il est préférable de ne pas insister malgré les précisions du procès-verbal (27).

Inculpés de dilapidations d'effets nationaux, Julien Mauffray et ses aides furent traduits devant le tribunal criminel des Côtesdu-Nord. L'un d'eux, son oncle Joseph, dont lec électeurs avaient

(26) Ibid. Dép. Le Goff, Fougeroux, Duportal-Goasmeur.

(27) Ibid. l'.-V., 3 vend. III.


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fait un notable et le district un garde-magasin, avait déjà eu l'année précédente quelques difficultés avec la justice. A la vente des Ursulines, le 3o mai 1793, il avait acheté la petite cloche de la communauté, et par-dessus le marché il s'était adjugé aussi la .grosse, qui fut trouvée cachée à son domicile le 3 septembre suivant (28). Les accusés nièrent avoir transporté des paquets dans un but frauduleux, rejetèrent le vol sur le bataillon d'Etampes, qui avait pillé la cathédrale et sans doute les objets découverts dans les « commodités », et le Tribunal criminel, en général assez indulgent, sauf en matière politique et encore quand la peur le poussait à faire du zèle, les acquitta faute de preuves suffisantes. Sans doute il estima qu'après les excès commis par les volontaires de la Seine-et-Oise, la tentative de vol reprochée à Le Merdy, même si elle avait été démontrée, n'était qu'une bien légère peccadille, que quelques décades de prison préventive avait suffisamment payée. Il est très possible, d'ailleurs, vu l'état d'esprit des Trégorrois, que Le Merdy, ex-trésorier de la fabrique, qui avait contribué naguère à cacher le chef de saint Yves et quelques autres reliques, ait essayé de sauver des ornements et du linge d'autel et de les mettre à l'abri en attendant des temps meilleurs. Cet incident retarda encore la vente aux enchères décidée. Entre temps la Terreur, qui s'était prolongée en Bretagne quelques mois après le 9 thermidor, avait pris fin, la Convention avait proclamé la liberté des cultes, les prêtres, même réfractaires, sortis de leurs cachettes ou remis en liberté, avaient recommencé à célébrer publiquement dans la cathédrale dénudée et ravagée. Mais si la Convention laissait les municipalités libres de mettre les églises à la disposition des fidèles qui en feraient la demande, elle ne parlait nullement de leur rendre les biens confisqués au profit de la Nation et dont le mobilier ecclésiastique faisait partie. La plupart des districts n'apportant aucune hâte à le mettre en vente, il sera conservé presque partout et sous le Consulat rendu aux fabriques paroissiales ; malheureusement pour Tréguier, les administrateurs du district de Lannion, encore sous le souvenir de leurs prédécesseurs, brutalement destitués et envoyés au bagne

(28) A. N. D. III. 58. Dénonciation de l'ace, public Besné.


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MEMOIRES

de Brest pendant quelques mois, n'étaient que trop pressés de montrer leur zèle pour l'exécution des lois. Le Ier juillet 1795, ils chargeaient l'huissier trégorrois Pierre Mirabel de vendre aux enchères les meubles, effets et ornements de la cathédrale, de NotreDame de Coal-Colvenou, du Séminaire et, de la chapelle de l'Hospice.

Les opérations, fixées au i3, se firent en présence de deux officiers municipaux et d'un commissaire du district. L'éx-sacristain Le Bozee, gardien provisoire de la cathédrale, invité à présenter les ornements dans l'ordre d'un inventaire fait le 19 brumaire, 9 novembre précédent, s'en déclara incapable, « attendu que les prêtres qui sont dans la commune s'en servent journellement provisoirement (sic), ce qui les a bouleversés » (29). Il fallut en conséquence remettre la vente au lendemain, jusqu'à l'arrivée d'une autorisation du district permettant d'y procéder sans avoir fait au préalable le recollement des objets.

Le i4 enfin, Mirabel put commencer la vente, qui dès le début fut des plus animée et bien que les ornements eussent été dépouillés de leurs galons d'or et d'argent, réservés pour la Nation, les chalands furent nombreux et se disputèrent avec acharnement certaines pièces, les meilleures sans doute, qui ne furent adjugées qu'au huitième et même au dixième feu. Quelques amateurs étaienl accourus des environs : de La Roche-Derrien, de Pommerit-Jaudy, de Troguéry, de Paimpol et-même de Bréhat, mais la plupart des objets furent achetés par des Trégorrois..

Parmi les plus empressés à profiter de l'aubaine, la veuve Jézéquel, sans doute une revendeuse, se signale par la variété et le nombre de ses acquisitions, tout lui est bon : ornements, linge, pillots, débris d'armoires et d'autel, notamment restes du maîtreautel, enlevés à coups d'enchères à ses concurrents : Joseph Mauffray, Yves Le Merdy, les citoyennes Balcou, Bourdonnec, Guillarme, etc., qui se dédommagèrent les jours suivants. Les nappes d'autel furent l'article le plus disputé. Un lot de quatre nappes, dont deux garnies de mousseline et les autres de dentelles mit en compétition Le Merdy, Mauffray, les femmes Sarradin, Marie[■MJ)

Marie[■MJ) t>. (..-du-N-, liasse ,». s. c. Minuîe de i'acte oe ~.entc.


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Louise Perron, el fut attribué au premier, au huitième feu, moyennant quatre cent francs, chiffre qui ne doit pas nous illusionner sur le prix réel, car à cette époque^ dernière décade de messidor III, l'assignat de cent livres ne valait plus que trois livres, dix-neuf sols, un denier, de sorte que ses nappes coûtèrent à Le Merdy une quinzaine de francs.

Les débris d'autels et de boiserie et la tribune de l'orgue atteignirent le plus haut cours et. furent vendus en deux lots, dont l'un fut payé deux mille cinquante livres par Jean Marzin. Tout trouva preneur : les boîtes à reliques, les bâtons pour les porter en procession, deux petits navires, ex-votos échappés aux iconoclastes, les petits autels, les fleurs artificielles, jusqu'aux débris de pierres et de marbres jetés dans le cloître, que Mauffray s'adjugea pour trente-deux livres.

Après avoir vidé la cathédrale, où furent encore vendues des tapisseries provenant du Séminaire, Mirabel se transporta dans la chapelle de l'Hospice, le 2 thermidor, 20 juillet, mais le citoyen Le Guillou aîné, au nom du département, arrêta la vente ; le lendemain l'huissier terminait par la chapelle du Séminaire. Le tout avait produit une somme de trente-deux mille quatre cent quatre-vingt-quatorze livres, dix-huit sols, soit en réalité un peu moins de huit cents francs, qui ne devaient guère enrichir la Nation, et encore moins compenser les richesses gaspillées et gâchées.

Il est assez vraisemblable que, parmi les acquéreurs, plusieurs n'aient été que les représentants des prêtres conlitutionnels ou réfraclaires, nombreux en ce moment à Tréguier. La chose est certaine pour le citoyen Le Guillou aîné, qui sera maire de Tréguier sous le Consulat et l'Empire. Porte-parole des catholiques trégorrois, il demanda au Directoire du département, dès que la vente fut décidée, d'en exempter les objets indispensables à l'exercice du culte public, libre désormais, el obtint de sa bienveillance

(3o) L. Dubreuil : La vente des biens nationaux dans le département des Cales-


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cinq ornements complets, la chaire à prêcher et le dais qu'il fit retirer de la vente. De même il parvint à empêcher la mise aux enchères du mobilier de la chapelle de l'Hospice et à en assurer la conservation.

C'est dans le même but qu'il acheta lui-même les trente-six belles stalles du pourtour du choeur providentiellement épargnées ; grâce à la complicité de ses compatriotes qui refusèrent d'enchérir, il les paya trente-neuf livres, soit un franc cinquante environ. Il acquit également l'autel de la sacristie avec ses armoires pour soixante-dix livres, deux francs, soixante-dix centimes, quatre chandeliers en bois et quelques vases avec leurs fleurs artificielles. .

Tel sera le très modeste mobilier de la cathédrale lorsqu'en 1802 le Concordat donnera au culte catholique son statut légal. Il est possible que des dons faits par les acquéreurs de 1795 soient alors venus le compléter, mais sa pauvreté extrême a en quelque sorte tracé leur tâche aux archiprêtres successifs de Tréguier qui, depuis le début du siècle dernier, ont travaillé à meubler et à restaurer leur église. Peut-être que victimes du goût douteux de l'époque, ils n'aient pas toujours été heureux dans leurs acquisitions, mais il faut reconnaître que leurs efforts sont parvenus peu à peu à effacer les traces les plus marquantes du vandalisme du bataillon d'Etampes et des maladroits qui l'ont aggravé. Les travaux récents, exécuté par les soins de M. le chanoine Laine, avec le précieux concours de la municipalité et des Beaux-ÀTts, ont rendu à la vieille cathédrale, dont les murs ont été nettoyés des badigeons qui les déshonnoraient, et dont les porches ont été dégagés et restaurés, la pureté de ses lignes et sa beauté architecturale primitive, masquées à la veille de la Révolution, au dedans par les multiples autels qui encombraient sa nef, au dehors par les échopes parasites qui s'étageaient entre ses contreforts et qui ont été abattues au cours du xixe siècle.

Hervé POMMERET.


Dans le Regaire de Tréguier

Parmi les sites les plus pittoresques du nord-ouest des Côtesdu-Nord sont les vallées du Jaudy et du Guindy.

Nés au pays de Louargat, ces deux cours d'eau coulent vers le nord, puis le Guindy oblique à l'est et ils se confondent pour former la rivière de Tréguier, de cette ville épiscopale à la mer.

C'est le long de leur cours inférieur que s'étendent, sur une vingtaine de kilomètres, les paroisses de l'ancien fief ecclésiastique de l'Evêque et du Chapitre, le Regaire de Tréguier.

Le fief du Chapitre était formé des paroisses de Plouguiel et de Plougrescant, entre le Guindy, la rivière de Tréguier, la mer et les paroisses de Penvenan et Camlez, du domaine royal de Lannion.

Celui de l'Evêque comprenait les paroisses et trêves de LisleLoy, Pouldouran, Trédarzec et Troguéry, sur la rive droite du Jaudy, de Berhet, Langoat, Lanvézéac, Mantallot et Le Minihy, au sud-ouest de la ville de Tréguier, entre les deux rivières, et celles de Coatréven, Lanmérin et Trézeny, sur la rive gauche du Guindy. L'évêque avait, de plus, le manoir de la Fougerayerouge, proche de Berhet mais dans la paroisse de Prat, au Comté de Guingamp, et relevant de Lannion. Il avait aussi, près de cette dernière ville, à l'embouchure du Léguer, en Ploulec'h, le petit territoire de Coz-Yeaudet, l'ancienne Lexobie gallo-romaine, chef-lieu primitif présumé de son diocèse au vie siècle.

La ville même de Tréguier, construite au confluent du Jaudy et du Guindy, sa magnifique cathédrale, son évêché-abbaye, ses rues pittoresques, ont fait l'objet de nombreuses études, de même que le manoir de Kermartin et l'église du Minihy-Tréguier, berceau et première sépulture du grand saint Yves Hélory (i253i3o3), second patron des Bretons d'Armorique, après Mme sainte

i9-


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Anne, ayeule du Christ, el reconnu patron des gens de loi par les Avocats du monde entier.

Son souvenir est partout présent dans les sanctuaires de BasseBretagne, où il est représenté seul ou accosté des plaideurs, le pauvre et le riche, et des sculptures archaïques rappellent, au perron de Langar, en Trédarzec, et à la Porte-Rouge ou Porz-Ru, en Langoat, que ces manoirs eurent l'insigne honneur de le recevoir sous leurs toits.

Dès le temps de la préhistoire ce très vieux pays fut sillonné de voies antiques. Celle de Lexobie ou Coz-Yeaudet, venant par Lannion et Rospez, traversait Lanmérin, Langoat et la RocheDerrien, pour se bifurquer, à Pommerit-Jaudy, vers Saint-Brieuc et Guingamp. Celle de Carhaix au Castel-bras traverse, du sud ou nord, Berhet, Mantallot, Le Minihy, Tréguier, Plouguiel et Plougrescant où elle s'arrête à la mer.

De Tréguier se détache, à l'ouest, en passant par Troguindy, la voie du Port-Blanc, en Penvenan, port d'embarquement vers les Iles Britanniques environné de menhirs et de dolmens témoignant de son antiquité plusieurs fois millénaire.

Langoat possède la sépulture de sainte Pompée, sa patronne, mère de saint Tugdual, évêque régionnaire et premier abbé de Tréguier au vie siècle.

C'est dans la partie rurale du fief ecclésiastique que nous dirigerons nos pas, vers des monuments moins connus mais qui méritaient de l'être pour leur valeur artistique et comme témoins d'un long passé.

Le manoir épiscopal de la Fougeraye-rouge a été remplacé, en i663, par une maison massive à porte ronde et petites fenêtres, moins importante, sans doute, que sa devancière. Mais, sur la maison Robin, au bourg de Prat, se remarque un bel écusson de Jean de Bruc, évêque de Tréguier de i422 à I43I, rappelant la présence des prélats trécorrois du xve siècle en cette paroisse. Ce blason est aux armes des seigneurs de la Bouteveillaye (i),

(i) de la Bouteveillaye : d'argent au sautoir de sable chargé de onze besants d'or.


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dont la mère de l'évêque était l'héritière, et que son fils avait substituées à ses armoiries paternelles (2).

Si nous passons en Berhet, deux documents nous attirent. An bourg même de Berhet se voit une pierre aux blasons de Merien Le Chevoir (3) et Marie de Kersaliou (4), seigneur et dame, en i365, de Coadelan, en Prat. Les deux écus, affrontés et penchés dans des niches ogivales, sont timbrés de heaumes à voiles et cimiers : une tête de licorne pour Le Chevoir, une tête de chien pour Kersaliou.

Le château de Coadelan, dont les douves baignent un superbe menhir, témoin des civilisations superposées, fut reconstruit vers i5oo par Roland Le Chevoir, descendant direct des précédents, et Jeanne Le Rouge (5), son épouse, dont les blasons se trouvent accolés sur la cheminée d'une chambre haute du grand logis.

Après son union au fief de Coëtconien, en Berhet, la seigneurie de Coadelan étendit sa juridiction aux paroisses et trêves de Berhet, Botlezan, Brélidy, Caouënnec, Cavan, Langoat, Lanneven, Mantallot, Prat et Quemperven, mais, malgré cette importance, le titre de chastellenie lui était contesté en 1704.

La principale curiosité de Berhet est Notre-Dame de Confort. Cette grande chapelle fut édifiée, au bord de la voie de Carhaix, à proximité de leur manoir, par les seigneurs de Coëtconien, de la maison du Perrier.

On y rencontre deux statues tombales de chevaliers, l'une gît abandonnée dans le cimetière, l'autre est couchée, près du choeur, dans une riche tombe arcade ornée du blason du Perrier (6), brisé d'un lambel à 3 pendants posé en chef. On y lit l'inscription suivante : « Jehan du Perier sgr de Coetarraut le Menez et Coetcoien me fit faire. » Des bustes d'homme et de femme, en costumes du xvi° siècle, encadrent l'arcade, ornée de rinceaux

(a) de Bruc : d'argent à la rose de gueules boutonnée d'or.

(3) Le Chevoir : de gueules au croissant d'argent accompagné de 3 mâcles de même rangées en chef.

(4) de Kersaliou : d'argent a 3 fasces de gueules, au lion de sable brochant sur le tout.

(5) Le Rouge : d'argent fretté de gueules.

<6) du Perrier : d'azur à 10 billettes d'or : 4. 3. 3. i.


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et de pinacles, surmontée d'un soleil rayonnant et d'un écu timbré d'un heaume, avec deux lions pour supports.

Le reste de l'édifice, l'autel et les sablières, sont un véritable armoriai des seigneurs de Coëtconien et de leurs alliances : de Botilliau, de Coëtconien, de Kerprigent, du Menez et de Kergrist (7), armoiries seules, accolées ou écartelées, en bosse ou en peintures. Celles de Kergrist y sont aussi en alliance avec le blason des du Bouilly (8), héritiers des du Perrier de Coëtconien, et des Le Chevoir de Coadelan, dont ils transmirent les biens aux Le Corgne de Launay, Chrestien de Tréveneuc et de Kergariou.

Ce bel édifice est devenu, de nos jours, le véritable centre paroissial de Berhet, bien que l'ancienne église existe encore et soit même entretenue, mais Confort est sur une grande route et plus au centre de la Gommune, les habitants s'y font enterrer, seule la mairie avoisine encore l'ancien sanctuaire.

Le seigneur de Coëtconien avait droit de colombier et des prééminences en diverses églises ou chapelles. Elles lui étaient disputées dans les églises de Cavan, Prat, Quemperven et Trézélan. mais il jouissait sans conteste de celles de l'église de Berhet el des droits de fondateur de Notre-Dame de Confort.

L'égise de Mantallot est moderne et son petit territoire n'offre plus de monuments curieux. On y voyait autrefois la chapelle de Pertu et les manoirs de Coattanlay et du Loc'hou.

Lanvézéac est isolé du corps du Regaire par Cavan et Quemperven, enlre Berhet et le Guindy. Cette minuscule paroisse a été récemment unie à celle de Caouënnec, on ne dit plus la messe dans son ancienne église qu'à certaines fêtes de l'année.

Tout proche et au nord du bourg était le manoir du Rohou, maison seigneuriale de la paroisse. Il a été remplacé, au siècle dernier par une métairie mais conserve encore, à son entrée, des

(7) de Botilliau : d'argent à 7 feuilles de sinople : 3. 3. 1. — de Coëtconien : d« geules à 3 quintefeuilles d'argent, posées 2 et 1. — de Kerprigent : d'azur à 3 colombes d'or posées 2 et 1. — du Menez : de gueules à la fasce d'argent. — de Kergrist : d'or au croissant de sable accompagné de 4 tourteaux de même, 3 en chef et 1 en pointe.

(8) du Bouilly : d'azur à la bande d'argent accostée de 2 croissants de même.


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piliers de pierre aux armes des de la Noë, ses anciens seigneurs (9).

Il fut le berceau de la famille des Tertres, en breton : du Rohou, qui portait pour blason : de gueules au lambel d'argent. Il passa aux Jégou, Le Gonidec, Hingant, de la Noë et RaultMaisonneuve ; cette dernière famille le possède encore.

Descendant le cours du Guindy, nous arrivons à Lanmerin, dont l'église porte les blasons des Lagadec de la Salle et Le Borgne de Guinan (10). La Salle donna son nom à une famille portant pour armes un lion rampant. Un de ses membres ratifia le traité de Guérande, qui mit fin à la guerre de succession de Bretagne, en I38I.

Ce fief passa aux Lagadec puis au Le Peletier de Rosambo. Guinan avait moins d'importance féodale mais jouissait aussi de préminences à Lanmerin.

La chapelle Saint-Jérôme, près du village d'Ennès et au bord de la voie antique de Coz-Yeaudet, est une des plus intéressantes du pays.

Kermorvan est un manoir d'architecture très quelconque, mais il a donné son nom à une famille noble, portant : d'or à la fasce d'azur surmontée d'un oiseau de même ; il avait une moyenne justice, exercée à Tréguier, et des prééminences dans l'église de Trézény.

Henri de Kermorvan était sergent féodé de Trézény en i3g5, son fief passa aux de Kersaliou, puis aux Barazer (n), dont les armes se voient à l'entrée de l'église paroissiale.

Le blason de Kermorvan est sculpté sur la cuve baptismale. Le mi-parti, à 3 pièces indistinctes et bordure engreslée, uni à une fasce accompagnée de 3 fleurs de lys posées 2 et 1, est difficilement identifiable. Les Loz de Kerillis y ont aussi placé leur

(9) de la Noë : d'azur au lion d'or, armé, lampassé et couronné de gueules.

(10) Lagadec : d'hermines à une quintefeuille de gueules. — Le Borgne : d'azur à 3 huchets d'or, posés a et i.

(n) de Kersaliou : d'argent à 3 fasces de gueules, au lion de sable brochant wr le tout. — Barazer : de gueules à la barre d'hermines accostée de 2 anneleti d'argent.


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blason (12). On y remarque également un écussion ovale, à 3 chevrons, en alliance avec un croissant en abîme entouré de pièces indistinctes qui pourrait être aux armes d'une Le Gualès (i3) ; les 2 écus sont timbrés d'une couronne de comte.

L'église de Coatreven a aussi ses litres armoriées. La plus grande porte deux écussons ovales, timbrés d'une couronne de marquis et soutenus par deux palmes. Celui du mari porte une aigle éployée, blason difficile à reconnaître, celui de la femme les armoiries de Montfort (i4), dont la croix n'est plus, ici, engreslée.

Les blasons de Coatreven et de Chefdubois (i5) s'y trouvent naturellement à l'honneur.

Un sire de Coatreven se croisa en 1248, un autre ratifia le traité de Guérande en I38I. Leur héritière épousa d'abord le sire de Lesversault, en Brélidy, puis, vers 1377, Geoffroy, sgr de Chefdubois, en Pommerit-Jaudy. Perronnelle de Chefdubois porta, en i4g5, Coatreven aux de Boiséon qui le possédaient encore au xvne siècle. Peut-être doit on à cette puissante famille la construction du beau manoir de Kermerot, en Coatreven, qui ne porte plus aucune trace héraldique de ses constructeurs.

Le seigneur de la Villeneuve avait aussi droit d'enfeu et escabeau dans l'église paroissiale dont la nef renferme une tombe aux armes des Trogoff de la Villeneuve (16), seules et mi-parties d'un fretté qui ne correspond pas à leurs alliances connues. La Villeneuve leur était venue, au xvie siècle, par Marguerite Le Moal dont la postérité masculine la possédait encore au xvm 6 siècle. La famille de Trogoff possédait aussi Kerharant, en Coatreven,

(12) Loz : de gueuleB à 3 éperviers d'argent, becqués et membres d'or, posés : 3 et i.

(i3) Le Gualès : de gueules à un croissant d'argent accompagné de 6 coquilles de même en orbe, 3 en chef, 2 et i en pointe.

(i4) de Montfort : écartelé aux i et 4 de gueules à une molette d'argent, aux a et 3 : d'azur au cygne d'argent, à la croix (engreslée) d'argent brochant sur l'écartelé.

(i5) de Coatreven : écartelé d'or et d'azur, à 3 croissants de gueules posés : a. et i. sur le tout. — de Chefdubois : de gueules au sautoir d'or cantonné de 4 coquilles d'argent.

(16) de Trogoff : d'argent à 3 fasces de gueules.


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et, en Langoat, dans la frairie de Tréveznou, le manoir à tourelle ronde du Goffelic, démoli au xixe siècle, lequel leur venait de la famille de Hengoat.

En arrivant dans la paroisse de Langoat, la plus considérable du fief de l'Evêque, nous rencontrons, au sud de la voie de Coz-Yeaudet, les manoirs de Tréveznou et de Kermouster.

Tréveznou est une belle construction du xvie siècle, malheureusement démolie en partie. Les vastes salles du rez-de-chaussée renferment deux cheminées monumentales d'un beau style Renaissance.

C'était un manoir à cour close, portail, chapelle et colombier, en partie disparus, avec prééminences d'église à Langoat et juridiction, dite de Tréveznou-Kerlastre, en Langoat, Lanmerin, Quemperven et Rospez, relevant de l'Evêque et du Roi.

Acquis, vers l'an i5oo, par Olivier de Larmor, Tréveznou fut porté par sa petite-fille aux de Rosmar de Kerdaniel. Devenu propriété des Rogon de Carcaradec, il est passé, par alliance, vers i863, à la famille de Broc de la Ville-au-Fourrier, qui le possède encore.

Kermouster a moins d'allure mais a été construit, cependant, avec un souci de symétrie. Ce fut un fief des de Hengoat, Loz et de Quelen.

Rejoignant la voie du Yeaudet au nord de Kermouster, nous trouvons d'abord Porz-Ru ou la Porte-Rouge, décorée d'une image de saint Yves, Traurout, avec sa tour ronde, longtemps possédé par les de Kermarec, qualifiés comtes de Traurout, et Kergaric, à cour close et tourelles rondes, qui fut aux Fleuriot, de Kernevenoy, Lesné et de Quelen.

Au nord et tout près de Kergaric est Le Launay, restauré en 1662 par Christophe de Trolong et Renée du Halegoët dont son cadran solaire, finement gravé, porte les armes (17).

L'église de Langoat fut reconstruite au xvme siècle et trouvée

(17) de Trolong : écartelé aux i et 4 ■ d'argent a 5 tourteaux de sable posés en sautoir ; aux 2 et 3 : d'azur au château d'argent. — du Halegouët : d'azur au lion d'or.


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alors fort belle. Dans la nef est le cénotaphe en pierre de sainte Pompée, édicule intéressant qui semble dater du xve siècle. Une maison du bourg possède une cheminée à l'écu armorié de 10 tourteaux qui peut être le blason primitif de Trolong.

Dans l'extrême sud de la paroisse sont les restes du manoir de l'Etoile dont les premiers seigneurs portaient : d'azur à 3 étoiles d'or posées 2 et i. A cette famille aurait appartenu Eon de l'Etoile, dangereux illuminé, mort en n48, condamné à la prison perpétuelle par le Concile de Reims. Il avait fondé une secte et se croyait appelé à juger les vivants et les morts.

Le fief de l'Etoile fut possédé dans la suite par les Geslin de Trémargat et Pinart de Cadoalan.

Suivant, à l'est de Langoat, la voie du Coz-Yeaudet, nous trouverons la chapelle de Coat-Croas ou du Bois de la Croix, datée de i5gg et ornée d'écussons frustes superposés, tenus par deux anges. Un peu plus loin le Castel-Du, commandant le croisement des voies antiques du Yeaudet et de Carhaix. Son énorme enceinte de terre, cernée de douves, peut être d'origine saxonne, fut utilisée par les belligérants de Blois et de Montfort au xive siècle.

Chef-du-Pont, commandant le passage du Jaudy, fut un manoir avec chapelle, relevant du Comté de Guingamp et du Regaire de Tréguier. Sa vaste juridiction s'étendait en Brélidy, Coatascorn, Guénézan, Hengoat, Lanmodez, Pédernec, Pleubian, Pluzunet, Pommerit-Jaudy, Prat, la Roche-Derrien et Trézélan, dans le Comté de Guingamp, en Berhet, Langoat, Mantallot, Le Minihy-plou-lan-Tréguier et Prat, dans le fief épiscopal.

Cette importante seigneurie fut possédée par les familles de Coëtmen, d'Acigné, de Coëtquen, Le Carme, de Crézolles, de Cleuz, du Halegoët, du Cambout, Crozat de Thiers, de Béthune et de Broglie.

En face se dresse, à pic sur le Jaudy, la motte du château de La Roche-Derrien, couronnée maintenant d'une pacifique chapelle. Cette puissante forteresse, fondée en 1070 par Derrien de Penthièvre, passa en 1221 aux de Clisson, en 1269, aux GouyonMatignon, et devint place-forte ducale dès I3II. Elle fut assiégée


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en i345, i346, i347 et i3g4, au cours de la guerre de Succession de Bretagne. Le bienheureux Charles de Blois y fut fait prisonnier en i347- Ce fief devint, en I48I, apanage de la maison de Bretagne-Vertus, laquelle le transmit par alliance, en 1628, aux de Rohan qui le possédaient encore en 1789. La superbe église ■des xm 6 et xive siècles, voisine de la motte du château, rappelle, dans ses verrières modernes, le siège de 1347.

C'est au nord-est de la petite ville qu'est le territoire de LisleLoy, ancienne trêve de Pommerit-Jaudy relevant du Regaire.

Il renferme le manoir du Cosquer, à tour ronde et cour close, possédé par les familles de Launay de Toureault, du Bourblanc d'Apreville et de Cornulier-Lucinière.

Tout près se trouve la minuscule chapelle de Notre-Dame du Folgoët qui fut peut-être le sanctuaire de la trêve et l'oratoire du manoir.

Elle renferme, comme devant d'autel, un bien curieux basrelief du début du xvne siècle. Lé Père Eternel y tient le rôle de Pieta. ayant sur les genoux le cadavre du Christ portant une barbiche Louis XIII. Deux anges tendent une draperie derrière le .groupe divin entouré de saints du Paradis portant leurs attributs distinctifs : le père Noë avec son arche sur la tête, les petits Innocents poursuivis par leurs bourreaux, saint Jean-Baptiste avec l'Agneau de Dieu, saint Pierre tenant la Clef du Ciel, saint Christophe transportant l'Enfant-Jésus, saint Jean l'Evangéliste tenant son calice, saint Paul l'épée de son martyre, etc...

Troguéry était un fief sans manoir mais avec moyenne justice. Le porche de son église abrite un curieux bénitier aux armes de ses seigneurs. On y reconnaît les blasons de Sylvestre de la Feillée et Marguerite du Perrier, son épouse, vivants en 1490 (18), accompagnés d'autres armoiries à déterminer.

La paroisse de Troguéry renferme encore les manoirs de Kerbien, ou Kerbihan, et de la Villebasse.

(18) de la Feillée : d'or à la croix engreslée d'azur. — du Perrier : d'azur semé •de billettes d'or.


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Kerbian a une cheminée à l'écu mi-parti de Le Du (19) et d'un écartelé à identifier.

La Villebasse semble être le plus ancien manoir rural desCôtes-du-Nord. Sa construction ogivale a été attribuée aux Templiers comme celle du prieuré des Fontaines, en Plouagat, avec lequel il offre des analogies. Quoiqu'il en soit, il était sécularisédepuis longtemps et appartenait à la famille de Cornulier au XVIII 6 siècle.

Il avait droit de colombier et sa chapelle existe encore à l'étagede la maison. Au-dessus du porche deux lions assis et affrontés, coiffés de heaumes à cimiers, surveillent l'entrée du manoir.

Pouldouran, trêve de Hengoat, avait manoir^ chapelle, colombier, moyenne et basse justice, pilori et carcan au bourg, prééminences de l'église tréviale et relevait en partie de Tréguier et de Bolloy-Lézardré au Comté de Guingamp. Ce fief donna son nom à une famille portant d'azur semé de 10 billettes d'or, 4, 3, 2 et 1, au franc canton de gueules chargé d'un lion d'argent. Elle passa ensuite aux Loz, aux de Begaignon et de Sarsfield. L'église actuelle est moderne et rien ne rappelle à Pouldouran son importance féodale.

On entre en Trédarzec par Kerhir d'où l'on doit avoir une belle vue mais dont l'aspect est peu pittoresque. C'est pourtant un très ancien fief, possédé par les de Trolong, du xrv" au xvie siècle, les Poulart et du Quelehnec au xvie, de Kerousy, du xvie au XVIII 6, de Cillart, de 1754 à I83I, puis par la famille de Roquefeuil qui l'habite encore.

La chapelle voisine de Saint-Nicolas est toujours entretenue.

En dessous est Langar, manoir bas à tour ronde, cour close et. perron orné de l'effigie de saint Yves. L'écu aux 3 pommes de pin (20) des du Mousterou qui l'ont construit est répandu à profusion sur porte, fenêtre et cheminées. Il passa, par alliance, aux Loz de Guernhaleguen.

(19) Le Du de Kerbihan : de sable à la fasce d'argent accompagnée de 3 coquilles, de même : 2 en chef et 1 en pointe.

(20) du Mouterou : d'azur à 3 pommes de pin d'or posées 2 et 1, les queues, en bas.


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Kerguézec fut le berceau d'une famille encore existante portant écartelé : d'argent à l'arbre de sinople et d'azur plein.

Tronan, sur la hauteur voisine, possède tour ronde à fuie, gerbière élégante et portes ogivales. Il renferme tine cheminée aux armes de Larmor (21) brisées d'une coquille sur la fasce, en signe de juveigneurie.

Kervec cache son pavillon, à meneaux et tourelle ronde, dans un coin retiré du bourg de Trédarzec.

Le Bot est une belle demeure, construite en grand appareil, avec cour close de servitudes et portail. Son pavillon central, très élevé au-dessus du logis, mais sans relief extérieur, se retrouve dans beaucoup de manoirs du littoral des Côtes-duNord (22) et abrite l'escalier. Ce fief donna son nom à une famille portant : d'argent à la fasce de sable chargée de 3 molettes d'argent. Il passa ensuite aux Charlet, Le Du, de Rosmar, de Kerderrien et de Trogoff.

Le Carpont sera notre dernière étape sur la rive droite du Jaudy. Les constructions sévères, entourant sa cour close, ont des cheminées polygonales à têtes dentelées. Sa chapelle renferme de belles boiseries. Ce fief avait droit de colombier et moyenne justice ; il appartenait, au xvme siècle, à la famille Le Gonidec.

Repassant par Trédarzec, le pont de Tréguier nous amène à la ville épiscopale, nous en remonterons les rues en pentes pour visiter Saint-Michel, dont la belle tour à flèche ajourée, veuve de son église démolie, est entourée d'avenues qui nous conduisent au Minihy-Tréguier. Nous y ferons dévote visite à la belle église collégiale, y verrons les feuillets enluminés du bréviaire authentique de saint Yves, le vieux manoir des Chapelains, peu connu des touristes, et gagnerons Kermartin et son colombier médiéval.

Il appartenait, dès i25o, à Helory de Kermartin, époux d'Azon du Plessix, lequel en construisit le colombier actuel et fut le

(21) de Larmor : d'hermines à la fasce de gueules accompagnée de 6 mâcles de même, 3 en chef el 3 en pointe.

(22) La Villeneuve, en Lanmodez ; Saint-Georges, en Plouha ; Buhard, en Trégomeur ; Bonabry, en Hillion ; Nantois, en Pléneuf ; etc...


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père de saint Yves. Jeanne de Kermartin le porta, vers 1420, à Thébaud Rérard, seigneur de la Croix-Voye, et Françoise Bérard, vers i5o2, à Maurille de Quelen de Loguevel. Il passa, toujours par alliances, aux familles Le Saint de Trauoas, Pavic de Crec'- hangoëz, de la Rivière du Plessis-IIérupel et Mottier de la Fayette. Cette dernière famille le vendit, en 1792, aux de Quelen de la Ville-Chevalier, parents de ses anciens seigneurs.

Le manoir, incendié au xix° siècle, fut reconstruit sans souci de son style primitif, mais on y replaça un lit ancien en souvenir de celui de saint Yves qui avait été détruit par les flammes.

Remontant la rive gauche du Guindy, nous rencontrons Mezaubran, manoir de diverses époques, possédant des parties curieuses. Sa très modeste chapelle s'abrite sous des chênes séculaires.

Ce fief avait des prééminences dans la cathédrale de Tréguier.

Possédé primitivement par une famille de l'Isle, il passa en I5I8 aux Le Gualès, en 1675 aux du Maine du Rourg, et devint, au xvme siècle, la propriété des Le Gonidec de Traissan.

Le joli petite manoir de Saint-Renaud aurait été, à l'origine, un prieuré. C'est une charmante construction du xvie siècle.

Guernalio conserve une tourelle et un logis anciens servant de servitudes à l'habitation reconstruite. On a replacé dans celle-ci le blason des Fleuriot (23), dont les quintefeuilles sont d'un dessin fantaisiste. Guernalio appartint aussi à une famille Milon.

Keriec est un ancien manoir peu curieux et sans histoire.

Le Merdy, un peu plus moderne, est aussi plus important, avec restes de cour close. Il dut être le berceau de la famille de ce nom qui portait : écartelé d'argent et de gueules, à 3 fleurs de lys, posées 2 et 1, de l'un en l'autre. Plusieurs de ses membres prêtèrent serment de fidélité au duc de Bretagne Jean V, en 1437.

La branche des marquis de Catuélan, en Hénon, a transmis, de nos jours, par alliance, son château et son titre aux Espivent de la Villeboisnet.

(23) Fleuriot de Guernalio : d'argent au chevron de gueules accompagné de 3 quintefeuilles d'azur.


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Le Bilo, reconstruit au siècle dernier, occupe une situation superbe dans une presqu'île du Guindy. Il fut possédé par les de Bolloy, Le Lagadec, et la famille de Roquefeuil qui l'habite actuellement.

Troguindy, fief debachellerie, parfois qualifié vicomte, surveillait, sur son promontoire, la voie du Port-Blanc, au passage du Guindy. Sa maison, très remaniée, n'a plus allure de forteresse, mais conserve quelques murailles de sa cour close, une tourelle ronde, et sa chapelle Saint-Roch cachée au fond du vallon. C'était une fort belle seigneurie avec haute justice en Camlez et Penvénan, au domaine royal dé Lannion, fourches patibulaires à 4 pots, quintaine, foires et marchés au bourg de Penvénan, pêcheries sur le littoral de cette paroisse, prééminences dans la cathédrale de Tréguier, les églises de Camlez et de Penvénan et les chapelles de Kervenan et Saint-Maudez en cette dernière paroisse.

Une tombe en mi-relief de la chapelle Sainte-Anne de la Cathédrale de Tréguier montre l'effigie d'un seigneur de Troguindy, accompagnée des blasons de Troguindy et de Kerbouric unis par alliance dès le xive siècle (24).

Traversant ici un pont, nous passerons du fief de l'Evêque dans celui de son chapitre et contemplerons, des hauteurs de la rive gauche du Guindy, le beau parc du Bilo, ombrageant de ses futaies la rivière qui l'enserre, et la ville de Tréguier détachant sur le ciel les flèches de sa cathédrale et la silhouette de ses maisons échelonnées en cascades au flanc du coteau.

L'église de Plouguiel a été reconstruite mais conserve, dans un bas-côté, la tombe arcade d'un chevalier en armure du xve siècle, de la maison de la Forest de Kernivinen, en Plouguiel (25).

Au sud-est du bourg, la Rochenoire, manoir avec chapelle, surveille le confluent du Jaudy et du Guindy. Ce fief ancien, possédé au xviii'' siècle par la famille de Sarsfield, relevait de Bolloy-Lézandré, au comté de Guingamp, et de l'Evêque et du Chapitre de Tréguier, avec prééminences dans l'église de Plouguiel.

(24) de Troguindy : de gueules à 9 besanls d'or : 3. 3. 2. 1. — de Kerbouric : d'argent au sautoir de gueules cantonné de 4 quintefeuilles de même. (aS) de la Forest : d'or à l'arbre d'azur.


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Au nord du bourg est Kerousy, Les seigneurs de ce nom, portant : d'or au lion de sable, fondèrent, en i483, pour les Cordeliers de Tréguier, le couvent de Saint-François en Plouguiel. Ses religieux assuraient le service du bac joignant les deux rives du Guindy. Un Kerousy fut vice-amiral de Bretagne en i486, un autre chevalier de Saint-Michel et gouverneur de Tréguier au xvie siècle. Passé par alliance, au xvne siècle, aux de Marbeuf, ce manoir devint plus tard maison de campagne des évêques de Tréguier, remplissant, plus près de chez eux, l'ancien rôle de la Fougeraye-rouge.

Non loin de l'entrée de son avenue, mais à droite de la route de Plougrescant, se dresse une croix aux armes de Louis de Kermel et Louise de Bolloy, vivants en 1580(26).

Une longue allée sinueuse mène, au nord-ouest, à Keralio, le plus important des châteaux actuels de l'ancien regaire de Tréguier. Cerné de douves profondes, que franchissent plusieurs ponts, il conserve une belle tour crénelée du xve siècle, des parties d'autres époques, un très grand corps de logis à gerbières monumentales et un pavillon moderne très élevé, formant un ensemble imposant. Sa chapelle, dédiée à sainte Anne, située audelà des prairies qui bordent ses douves, est sur le territoire de Plougrescant. Il avait haute, moyenne et basse justice, fourches patibulaires à trois pots, et relevait du Chapître. Sa juridiction, unie à celle de Lezernant en Plougrescant, s'étendait en Camlez, Minihy-Tréguier, Penvénan, Plougrescant et Plouguiel et s'exerçait à Tréguier.

La maison féodale de Keralio, portant : d'or au léopard de sable, était sans doute apparentée aux Kerousy. Elle se fondit, au xve siècle, dans celle des Clisson ou Sclisson de Penarstang qui conservèrent ce fief jusqu'au xvne siècle. Il fut alors acquis par les Artur, riche famille de Saint-Malo, qui le transmirent, par alliance, en i858, aux de Roquefeuil. Vendu en ig34, il est devenu colonie de vacances d'une oeuvre catholique de la région parisienne.

(3G) do Kermel : de gueules à la fasce d'argent accompagnée de 2 léopards d'or.- ■— de Bolloy : écartelé d'or et d'azur.


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Plus au nord est une autre importante demeure, le manoir de Lezildry. Il donna son nom à une maison chevaleresque portant : d'azur au croissant d'argent accompagné de 3 besants de même, 2 en chef et i en pointe. Connue dès le xive siècle, elle donna un chevalier de Saint-Michel, en 1611, et se fondit, en 1703, dans les de Trécesson, ramage de Carné.

La chapelle intérieure du manoir est ornée des blasons de Louis de Lezildry et Renée d'Acigné (27), mariés dès i58o. Cette chapelle fut consacrée en i5g5, à Dieu, à la Sainte Vierge et à sainte Anne, par Mgr Guillaume du Halegoët, évêque de Tréguier. Son successeur, Mgr Balthazar Grangier, donna, en i648, la permission d'y dire la messe toute l'année, sauf à Noël, Pâques, la Pentecôte et la Toussaint.

On y voit aussi le blason de Lezildry en alliance avec une fasce unie qui n'est peut-être pas le blason incomplet d'Acigné. Cette seigneurie relevait, en sergentise féodée, de celle de Plouguiel et de Plougrescant, avec droit de colombier, moyenne justice, exercée à Tréguier, et prééminences dans la chapelle Saint-Gonéry et l'église paroissiale de Plougrescant. Auprès du manoir, était un vaste étang, maintenant converti en prairie. Certaines de ses dépendances relevaient de Chef-du-Pont — Coalclaran, juridiction étendue en Penvénan, Plougrescant et Plouguiel, d'autres de celle de Keralio.

Une pierre tombale, transformée en échalier, près de la chapelle Saint-Gonéry, porte un blason mi-parti d'une fasce el de Lezildry.

Saint-Gonéry est une curieuse chapelle dont le plus bel ornement est le splendide mausolée de l'évêque Guilaume du Halegoët, mort en 1602. Sa famille possédait en Plougrescant les manoirs, qui subsistent encore, de Kergrec'h et de Goarmel. Elle donna, outre ce prélat, comme principaux personnages, un chevalier de Saint-Michel, quatre conseillers au Parlement de Bretagne et une abbesse de Saint-Georges de Rennes.

Kergrec'h, berceau d'une famille noble portant : d'argent au pin de sinople chargé d'une pie au naturel, était uni féodalement

(27) d'Acigné : d'hermines à la fasce alaisée de gueules chargée de 3 fleurs de lys d'or.


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au fief de Coalcïaran en Penvénan, Plouguiel et Plougrescant. II passa aux familles de Goësbriand, Garjan, du Halegoët, du Cambout, Crozat de Thiers et de Béthune, et appartient, de nos jours, à la famille de Roquefeuil, qui l'habite.

Goarmel, tapi au fond d'une anse sauvage, hérissée de rochers rongés par la mer, possède une tour ronde, une cheminée à hotte portant le lion du Halegoët (28), et son colombier à flanc de coteau. Sa chapelle s'est récemment écroulée. Venu des de Bolloy aux du Halegoët, dès le premier tiers du xve siècle, il fut aussi transmis par alliance, en 1573, aux du Bourblanc qui l'avaient encore en 1789. Il appartient, de nos jours, à la famille de Coëtlogon, qui l'habite.

Si, de Saint-Gonéry, nous suivons, vers le nord, la voie venant de Carhaix, nous arrivons au Castel-bras où elle rejoignait la mer. De cette extrémité du Regaire de Tréguier, nous embrassons au loin la Manche et la côte déchiquetée où abordèrent successivement les marchands phéniciens, les saints panceltiques, les bretons insulaires et les pirates normands ; c'est l'un des plus beaux paysages maritimes du littoral des Côtes-du-Nord.

Vicomte FROTIER DE LA MESSELIÈRE.

(28) d'azur au lion d'or.


Poésie Lyrique des Celtes d'Irlande et d'Ecosse

Le but de notre communication de ce soir est de préciser quelques points traités devant vous l'an dernier, au sujet de la poésie lyrique des Celtes d'Irlande et d'Ecosse. Je n'avais basé mon étude, vous vous en souvenez peut-être, que sur des adaptations anglaises des oeuvres celtiques ; et les chants que Mlle Lucia vous avait fait entendre avec des paroles bretonnes — car je crois la langue bretonne spécialement apte à rendre ces oeuvres celtiques — ces chants dis-je, provenaient des poésies de Thomas Moore, pour l'Irlande et de Burns pour l'Ecosse ; poésies anglaises d'inspiration vaguement indigène, et adaptées à des mélodies indigènes plus ou moins fidèlement recueillies au siècle dernier.

Pour une étude sérieuse, il fallait remonter aux originaux, tant au point de vue poétique que musical ; c'est ce que j'ai essayé de faire cette année ; je ne prétends pas y avoir réussi pleinement ; c'est le résultat de ces essais que je viens en toute simplicité exposer devant vous. Ce sont donc des informations complémentaires que je viens vous donner : cela vous engagera, j'espère, à m'excuser si vous trouvez un peu de décousu dans cette conférence. D'autre part, avec les moyens de fortune dont nous disposons, c'est une entreprise téméraire d'essayer de vous faire entendre des chants, très difficiles à chanter : dites-vous qu'il ne s'agit pas d'un concert, mais d'une audition documentée. Vous connaissez le talent de Mlle Lucia, il n'est pas en cause ; nous devons plutôt la remercier du dévouement avec lequel, à ma demande, elle veut bien se prêter à cette expérience.

A. ■— MÉTRIQUE ANCIENNE.

Je vais vous dire d'abord quelques mots de la forme même des poésies Gaéliques, de leur prosodie.


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Les anciens poètes irlandais écrivent en vers qui comportent un nombre fixe de syllabes, avec rimes finales, rimes internes et allitérations. Or, l'Irlandais a un accent tonique très prononcé, des voyelles nombreuses et sonores, peu d'articulations compliquées. On ne le croirait pas à voir son orthographe inextricable : en réalité les trois quarts des consonnes écrites ne se prononcent pas. La langue est douce, chantante, on pourrait la comparer à l'italien. C'est pourquoi un savant, Thurneysen, étudiant l'accent irlandais, estime invraisemblable que la prosodie irlandaise classique, basée sur le nombre des syllabes et non sur le rythme, soit indigène dans une langue où l'accent est si marqué ; il en voit l'origine dans l'imitation et le développement de la métrique latine populaire.

Caesar Gallias subegit, Nicomèdes, Caesarem : un vers de 8 pieds — un de 7 — ou deux hémistiches d'un grand vers de i5.

C'est ce que l'on constate aussi dans le Pervigilium Veneris, el c'est la règle des plus anciennes hymnes latines chrétiennes.

Les vers celtiques comportent de nombreuses variétés qu'on pourrait expliquer par la même origine ; notamment le Débidé irlandais à rapprocher des Cywydd de David ab Guillerm. (Une idée analogue, quoiqu'avec une règle toute différente, est au fond des distiques grecs ou latins.)

B. — MÉTRIQUE NOUVELLE.

Mais ce n'est qu'un vestige du passé. Tout cela est remplacé, depuis le xvue siècle environ, par un système fort différent, plus simple, plus sonore, plus accessible au peuple. Il est curieux de constater la vague de démocratie qui a déferlé sur l'Europe à cette époque, qui est à peu près celle de la réforme.

La métrique nouvelle ne s'occupe plus du nombre de syllabes du vers, ni des rimes, finales ou internes, ni des allitérations. Elle est fondée uniquement sur la correspondance des voyelles qui doivent revenir, suivant un dessin fixé d'avance, à chaque syllabe accentuée des vers qui se suivent :


POÉSIE LYRIQUE DES CELTES D'iRLANDE ET D'ECOSSE 277

Exemple :

a — a — e — a — i — o a — a — e — a — i-— o etc.. ou :

a — a — e — a — i— o e — u — a — u — a — i a — a — e — a — i — o etc.

On conçoit ce que, dans une langue vocalique et chantante un tel système peut donner de sonorité, air et paroles ne font qu'un.

Remarque. — La correspondance des voyelles semble indigène, mais comme le fait remarquer M. le Président Corbes, la règle de l'accent peut s'expliquer simplement par l'imitation de la prosodie anglaise.

C. — POÉSIES

Ce système semble avoir eu son origine, vers le xvic-xvue siècle, non pas en Irlande mais chez les Gaels d'Ecosse, spécialement dans les îles Hébrides.

Nous allons donc vous faire entendre quelques mélodies des Hébrides, tirées du recueil de Mrs M. Kennedy Fraser : les airs sont traditionnels, les paroles le sont aussi en partie, adaptées par un poète gaélique moderne, Kenneth Mac Leod, et. bâties sur la métrique à voyelles consonnantes. J'ai essayé de conserver quelque peu ce système, en un breton restant très proche de l'original, et aussi usuel que possible ; la dernière main à ce travail délicat a été mise par Mlle Rivoallan.

Les Cimes de l'Ile de Jura

Si tu ne fus pour moi qu'une désillusion,

0 amour, malgré tes promesses,

Je ne cesserai pourtant de célébrer tes louanges

Quoique tu ne fusses pour moi qu'une désillusion.


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MEMOIRES

O Roi, combien je suis triste,

La peine d'amour est tombée sur moi,

Les larmes coulent de mes yeux

Et mon coeur est percé par la piqûre de ton amour.

J'étais cette nuit avec toi dans mes rêves,

Là-bas à l'île de Jura aux cimes froides,

Tes baisers avaient la fraîcheur de l'herbe des prés,

Parti mon rêve, est restée la peine.

La lune achève sa course dans les cieux

Et vers l'orient le soleil se lève,

Que m'importe qu'il aille à l'est ou à l'ouest,

L'amour du comte est pour moi comme la torpeur de la mort.

Viens, amour, et ferme mes yeux,

Et dans l'étroit cercueil d'où je ne me réveillerai jamais

Dépose-moi au sein de la terre de Jura,'

Là il n'y aura plus de trouble pour moi.

2) Tm NAN oc — La terre des jeunes.

Le bruit des vagues, comme il retentit ce soir, Il chante à mes oreilles ta gloire, Eti les montagnes aux âpres sommets Me font entendre ta musique lointaine. C'est toi chaque jour qui fais le charme de ma vie, Ton désir toujours se fait sentir à moi, Et c'est toi chaque nuit.qui peuple mes rêves, O tir nan og !

Il n'y a ni mort ni peine dans ton pays de beauté Evanouies, les tristesses,

Tu abreuves sans cesse les vaillants de ta générosité Et l'allégresse vole dans tes nuages. Là, des étoiles, le jour comme la nuit, Luisent doucement à travers le brouillard, Des cordes de harpes résonnent dans tes forêts, Ô tir nan og !


POÉSIE LYRIQUE DES CELTES D'IRLANDE ET D'ECOSSE 279

Sur les vagues, s'en va le vaisseau de mon rêve, Comme au temps jadis, Le secret de la destinée fait son chemin Tout droit, rapide comme l'oiseau.

Ah ! blanche barque, ne nous laisse pas en peine sur le rivage, Des mondes de peine et d'amour me poussent Vers tir nan og.

Ces mélodies ont été recueillies par Mrs Fraser avec une grande compétence. Ces travaux de récolte musicale me semblent tous basés sur les travaux, je puis dire les découvertes de Bourgault-Ducoudray.

Vous connaissez sa théorie : la musique monodique ancienne des peuples européens comporte un grand nombre de modes ; conservés en partie dans la musique religieusie, ils ont été perdus, sauf le majeur et le mineur, par la musique moderne. Mais en certains points les vieilles traditions se sont perpétuées, c'est ce qui s'est passé en Bretagne, également en d'autres pays celtiques.

Les travaux les plus récents des musiciens d'Outre-Manche ont confirmé ces faits. Dans le pays de Galles et en Irlande où la musique, travaillée savamment depuis des siècles, a perdu en partie son cachet d'originalité, les derniers recueils de récolte folklorique ont rassemblé des mélodies populaires présentant très souvent les modes anciens, et par conséquent se rapprochant beaucoup plus des vieux airs bretons que les mélodies célèbres des bardes.

En Ecosse, le cachet d'antiquité et de sonorité spéciale des airs recueillis est encore plus frappant.

Là, outre les modes antiques comme l'hypodorien, l'hypophrygien, etc., on trouve des mélodies tissées sur des gammes « à trous », c'est-à-dire de moins de 7 notes, 6 notes seulement ou même 5, on les nomme alors pentatoniques. Cette curieuse particularité, inconnue dans les autres pays celtiques,


280 MÉMOIRES

se trouve chez des peuples totalement différents, en ExtrêmeOrient par exemple, et en différents pays peuplés par la race Mongole.

On a émis l'hypothèse que ce serait une survivance de peuplades préhistoriques, anté-aryennes, qui en Ecosse se seraient maintenues sur les hauteurs, les « duns » ou « dins ».

Les Gaëls des Iles ressemblent par bien des traits de leur vie journalière aux Bretons des Côtes. Ils sont à la fois paysans et pêcheurs, et mènent sur ces îlots retirés une existence dure, pauvre, mais pleine de dignité, avec leurs coutumes traditionnelles qui ennoblissent et chargent de poésie les actes les plus simples d'une existence, si humble soit-elle.

Leur lyrisme, dès que j'en ai abordé l'étude, m'a frappé et semblé hors de pair, tant par les images poétiques que par la sonorité verbale, ainsi que par celle des mélodies sur lesquelles s'appuient les paroles. De nombreux chants sont des chants de travail, car les travaux les plus ordinaires, exécutés en commun, se faisaient en chantant : chant des fileuses, des tisseuses, chant pour baratter le beurre, etc. D'autres sont des chants d'amour, pleins d'une poésie souvent triste el passionnée ; les mélodies sont souvent passionnées aussi. Etablies sur les modes souvent étranges dont je vous ai parlé, elles s'étendent, en outre, sur un registre vocal des plus étendus, et ont des sautes de voix d'une octave et plus, ce qui les rend très différents des airs bretons, et très difficile à chanter.

Te avad, te hepken...

C'est à toi, oui à toi que je pense

C'est toi, oui c'est toi qui règnes sur mon esprit.

Amour, lu remplis mon coeur,

Et je ne songe ni à mes troupeaux ni à la fête du village.

Que de fois nous nous rencontrâmes à l'ombre des rochers Nous chantant notre amour au milieu des saules. Les hautes bruyères étaient nos flambeaux, Les cerfs de la colline nos gardiens.


POÉSIE LYRIQUE DES CELTES D'IRLANDE ET D'ECOSSE 3Ç1

Te souviens-tu de la nuit que nous passâmes sur la montagne

Et des baisers sans nombre que tu me donnas ?

Je m'assis dans les plis de ton manteau,

Mieux me valaient' tes paroles que l'or du monde entier.

Mais, ô amour, tu ne dures qu'un instant, Pitié pour qui voudrait boire à satiété tes délices ! Il vient comme un rayon de soleil resplendissant, Et il s'en va comme un songe de la nuit.

De moi tu as emporté l'Est, tu as emporté l'Ouest, De moi tu as emporté la lune, tu as emporté le soleil, Tu as emporté le coeur qui était dans ma poitrine, Peu s'en faut, o brillant amour, que de moi tu n'aies emporté mon

[Dieu même. Que je sois mise demain sous un tertre de gazon, Enterrée sous les dalles blanches, Je me réveillerais avec une nouvelle vie Si près de moi mon bien-aimé venait s'asseoir.

C.— (2) Poésie Irlandaise

Si nous passons en Irlande, nous trouvons une richesse littéraire plus abondante, des traditions musicales plus variées qu'en Ecosse ; peut-être pas plus de grandeur ni de sonorité. Cela tiendrait-il à ce que la tradition populaire a été moins respectée ?

Quoi qu'il en soit, et après élude de recueils récents dont je vous parlerai tout à l'heure, les caractéristiques générales qui se dégagent de l'abondant recueil de Moore restent vrais dans l'ensemble.

— On distingue des airs doux, gais, chantants, dansants même, avec des éclats de passion ;

— d'autres soit doux et tendres, soit franchement passionnés ;

— de nombreux airs de marche.

Les caractères dominants sont la gaieté, la tendresse avec passion, et toujours une grande facilité musicale. Je vous invite


28 î MÉMOIRES

d'ailleurs à vous reporter à l'étude, pour ce sujet, et aux appréciations de M. le Président Corbes.

La métrique est la même, fondée sur la consonnance des voyelles, et la beauté de ces pièces tient à l'union intime entre l'air et les paroles ; mais comme le gaélique est une langue difficile, les paroles, depuis deux ou trois siècles, ont été oubliées à un point qu'il est difficile d'imaginer. Innombrables sont les mélodies irlandaises recueillies aux xvmc et xrxe siècles, mais avec des adaptations anglaises. Les linguistes qui, plus récemment, ont édité les poésies, l'ont fait à part des airs euxmêmes, et leurs écrits inspiraient méfiance ; on croyait toujours à des supercheries comme celles de Macpherson ; il est curieux de lire dans la préface du livre de Hardiman la peine qu'il se donne pour convaincre le public que les poésies gaéliques existent en réalité, alors que des millions d'Irlandais (début du xixe) avaient encore cette langue comme langue maternelle.

Les airs qu'ils jouaient à la harpe ont été transcrits en grand nombre lors d'une assemblée des derniers harpistes tenue à Belfast vers 1800 à l'instigation d'un groupe d'érudits.

Voici trois pièces obtenues en pointant et en collationnant : d'une part les airs de Moore, d'autre part les poésies originales recueillies par Hardiman.

1) Hellen va dous ;

2) Penn du karet.

3) En cordant le filin.

Cette question a été reprise à l'époque moderne par des auteurs qui ont compris ce lyrisme à la fois poétique et musical, el ont, recueilli des chants, plus modestes peut-être, quant à la poésie, mais plus près du folklore et plus caractéristiques des Gaëls.

Ceux que vous allez entendre sont tirés du recueil dû à M. Clandillon et à sa femme Marguerite Hannagan.


POÉSIE LYRIQUE DES CELTES D IRLANDE ET D'ECOSSE 283

Il y a quelque temps, je m'étais adressé, pour divers renseignements, au chef et fondateur de la ligue gaélique, le Dr Douglas Hyde qui, quelques mois plus tard, devait être élu président de l'Irlande. Le D1 Douglas Hyde, après m'avoir aimablement fait don de plusieurs spécimens de ses oeuvres, m'adressa, pour la partie musicale, à un de ses amis, le Dr Dunn Piatt ; c'est à ce dernier que je dois ma documentation, notamment en ce qui concerne les chants que Marguerite Hannagan a fait retentir en bien des points de son pays natal, et dont beaucoup ont été adaptés par elle-même ou par son mari.

i) An holl evned. (Le merle et la grive.) 2) Edmond de la colline.

Le merle et la grive.

Le merle, el la grive, el l'alouette, ensemble, Et la colombe mélodieuse perchée sur la plus haute branche, Et le coucou, au milieu de toute cette bande, composant poèmes et

[chansons, Tous célèbrent les cheveux bouclés et les dents perlées Qui sonl pour moi cent mille amours.

Si j'étais une grive je la poursuivrais par la lande

Car elle est la fleur de la jeunesse, elle a élevé mon coeur

Du matin au soir, d'une âme ardente,

J'inventerais des chants délicieux

Que je chanterais à ma mie.

C'est une pitié que mon trésor soit loin de moi, Je voudrais faire retentir les cordes de ma harpe Auprès d'elle, amour de mon coeur, En me promenant à travers la campagne, Avec ma mie, au point du jour.

COMPARAISON DES FOLKLORES.

Avant de terminer cette audition, retournons un peu, si vous le voulez bien, en Ecosse, dont j'ai gardé à dessein un chant pour la fin.


284 MÉMOIRES

COMPLAINTES ÉCOSSAISES.

Les Ecossais sont très différents de nous, Bretons ; ce sont des peuples croisés de Scots, de Pietés, de Bretons peut-être, et de Scandinaves. La main mise des Scandinaves sur les îles de l'Ecosse el sur les Highlands a été durable ; les phénomènes d'interpénétration ont sans doute été nombreux entre les productions celtiques el les Sagas des Scaldes, c'est-à-dire les traditions germaniques.

Mais ce qui m'a frappé, d'autre part, c'est que certains airs populaires Ecossais rappellent ceux de chez nous, notamment celle complainte d'Allain le Noir, Allan du, qui ressemble étrangemenl à une vieille gwerz bretonne :

Allan Du ou Allain le Noir.

Combien je suis dans la peine

Dès l'aube, quand au matin je me lève

Allain, mon noir Allani,

Que ne puis-je être avec toi ?

Ce qui me peine, ce n'est pas la mort des vaches au mois de mai,

Mais l'humidité de ton linceul,

Allain, etc...

Quoique j'eusse sous ma garde une fortune en bestiaux Je n'ai porté sur eux que peu d'attention.

Noir Allain, aimé de mon coeur, Es-tu allé vers le pays d'Erin ?

N'importe quel pays lointain Si ma plainte va jusqu'à toi.

Noir Allain, mon charme et mon sourire, Quelle pitié de n'être pas près de toi.

Quel que soit le haut fond ou la crique où le flot t'a porté, Quel que soit le rivage où t'a laissé la marée.


POÉSIE LYRIQUE DES CELTES D IRLANDE ET D'ECOSSE 285

Je voudrais boire une boisson, — me contredise qui pourra — Mais non pas du vin rouge d'Espagne.

C'est le sang de ton corps, mon amour, que je voudrais boire Le sang qui s'écoule de ta gorge déchirée.

O, que la rosée de Dieu se répande sur ton âme, Par toutes les douces caresses que j'ai reçues de toi,

Par tout ce que j'ai reçu de toi en secrets mots d'amour, En baisers doux comme du miel.

Je vous en prie, mon Dieu, Roi du trône,

Faites que je n'aille pas dans la terre ni dans un' linceul,

Mise dans une fosse en un lieu inconnu,

Mais que mon corps aille dans le goémon, là où est' allé Allain.

CONCLUSION.

En résumé, dans tous les pays celtiques, la poésie est restée l'amie fidèle et nécessaire de la musique. Aujourd'hui, nous les dissocions trop, fâcheuse division du travail. Les progrès de la technique musicale, de l'harmonie et de la polyphonie en sont en grande partie la cause. Cet abus de l'harmonie, on le constate couramment dans les auditions de chorales campagnardes, comme dans l'abus inconsidéré des orgues de village. Il en est de même à un degré supérieur : à part quelques pièces de Victor Hugo, de Lamartine, mises, après coup, en musique, qu'y a-t-il, en littérature française moderne, en fait de lyrisme intégral ?

A l'Etranger, il en est de même : en Richard Wagner, nous voyons le musicien ; on ne songe que rarement à son effort de synthèse de lyrisme complet.

Pourtant nos maîtres immortels les Grecs ne concevaient pas le lyrisme dissocié. La composition des odes de Pindare, avec leurs strophes, antistrophes et épodes, en est la preuve. Sapho, Alcée, Callimaque, Anacréon même devaient se chanter. Nos grands ancêtres qui, les premiers du monde moderne, ont sucé


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MEMOIRES

les sucs antiques, l'ont bien compris : Le Canzonière de Pétrarque comprend quelques véritables chants ; et il ne faut pas oublier que bien des vers de Ronsard se sont dits sur des airs de Roland de Lassus ou de bien d'autres musiciens, sea contemporains.

Les chants celtiques nous ont enseigné, vous le voyez, bien des choses ; de nombreuses particularités rythmiques et modales qui peuvent être d'un grand intérêt, pour les artistes de la musique (considérez les réalisations musicales de M. Corbes) ; ils nous enseignent aussi l'alliance de l'air et des paroles ; et, quant à ces dernières, les règles métriques particulières et la plasticité spéciale des langues celtiques peuvent apprendre aux poètes de notre temps des choses bien nouvelles pour eux et tout à fait comparables à celles que l'étude des modes, à la suite de Bourgault-Ducoudray, a apprises aux musiciens d'aujour d'hui.

Y.-L. BÉCOT.


La Musique Bretonne aux XVIIe et XVIIIe siècles

I. — TRADITION ORALE

Le Barzaz-Breiz d'Hcrsart de la Villetnarqué dont la première édition parut en i83g nous donne un tableau fidèle des airs des chansons bretonnes en usage à cette époque. On peut même dire — beaucoup d'airs ayant été recueillis par Mme de la Villemarqué, mère, à la fin du xvme siècle — que nous avons là un tableau assez exact de la musique populaire bretonne de la seconde moitié du xvmc siècle, époque de paix et de prospérité relative pour la Bretagne, et donc favorable au développement des arts populaires. C'est l'époque à laquelle les costumes bretons commencent à prendre leur magnifique essor, comme l'a si bien mis en lumière M. Aubert. C'est l'époque à laquelle se répandent dans nos campagnes binious et bombardes. C'est l'époque où s'écrivent les « mystères » bretons (par exemple, la Buhez Pevar Mab Aymon, Vie des k Fils Aymon, la « tragédie » restée longtemps si populaire ; écrite vers 1780). C'est l'époque des meubles sculptés dont on retrouve tant de spécimens dans les fermes ou dans les églises (à commencer par le magnifique autel de l'Annonciation de notre Cathédrale, sculpté par Corlay).

Mais, si le Barzaz-Breiz nous donne un Tésumé de l'état de la musique populaire bretonne à son apogée, notre curiosité n'en est pas satisfaite pour autant, el nous voudrions connaître les origines de cette musique. Problème d'autant plus intéressant qu'il est plus difficile ! Car les documents écrits nous font à peu près totalement défaut, au moins en ce qui concerne les chansons profanes.

Elles nous sont, en effet, parvenues exclusivement par la tradition orale.

On les a divisées en gwcrziou (chansons relatives à des événe21.

événe21.


288

MEMOIRES

nements historiques, à des crimes célèbres, à des apparitions, etc., etc.) et en soniou (chansons relatives à la nature, à l'amour, au mariage, chansons gaies, chansons satiriques, etc.). Hersart de la Villemarqué classe dans une troisième catégorie Les cantiques.

Mais ces classifications sont sans grande utilité au point de vue musical, car le même air a souvent servi à chanter des paroles de caractère ou d'inspiration très différents, et bien des airs profanes ont été adaptés à des cantiques.

Quoi qu'il en soit, on chantait à l'église des cantiques dont les airs se transmettaient de génération en génération. Quant aux gwerziou et aux soniou, on les chantait à l'occasion des pardons, des noces et des longues veillées d'hiver au coin du foyer ; on les chantait aussi l'été, en plein air, pendant les moissons. Les tailleurs, qui allaient travailler de ferme en ferme, les colportaient en même temps que les nouvelles et les potins locaux. Les mendiants (baleerien-vro) les chantaient de porte en porte et souvent les vendaient imprimées sur des feuilles volantes.

Les « mystères n ou tragédies populaires elles-mêmes étaient débités sur une sorte de ton de psalmodie que BourgaultDucoudray a fort bien analysé dans la Préface de ses Trente Mélodies Populaires de Basse-Bretagne (i885), première étude vraiment scientifique de la musique bretonne.

Malheureusement pour nous, ni les feuilles volantes sur lesquelles étaient imprimées les chansons, ni, le plus souvent, les recueils de cantiques, nombreux au xvne et au xvme siècle, ne donnaient les airs. On se bornait à indiquer que la chanson se chantait sur tel ou tel air supposé connu. Souvent même on se bornait à dire que l'air devait se chanter sur un air joyeux, un air plaintif, un air triste, etc.

Si bien que nous sommes réduits à des conjectures en ce qui concerne l'origine des airs populaires bretons.

Il convient, d'ailleurs, ici, d'écarter résolument l'erreur qui consisterait à voir une sorte d'oeuvre collective et spontanée dv) peuple. En réalité, les airs, comme du reste les paroles, ont eu, à l'origine, un auteur, lequel n'était pas forcément un homme


' LA MUSIQUE BRETONNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES 289

sans instruction (i). C'était souvent un prêtre ou un clerc. Les clercs (kloer-) étaient, comme on sait, de jeunes gens de la campagne qui avaient quelque peu étudié en vue de la prêtrise, mais n'avaient pas persévéré dans leur vocation, et avaient repris la vie des champs, tout en conservant une certaine instruction.

C'est surtout le Trécor, le Vannetais et la Haute-Cornouaille qui ont donné naissance aux auteurs de chansons populaires.

Beaucoup des paroles datent du xvme siècle ou du xvne siècle. Certaines chansons remontent au xvie siècle. Luzel, peu suspect d'exagération en la matière, admettait même que certaines pouvaient remonter à la rigueur au xive siècle. Naturellement, elles ont subi au cours des âges de nombreuses altérations.

En ce qui concerne la musique, elle paraît, d'une façon générale, être souvent plus ancienne que les paroles, à cause de se» particularités modales et rythmiques que nous avons étudiées à propos du Barzaz-Breiz, particularités qui rappellent à bien des égards la musique grecque ancienne.

Il convient de noter que, très souvent, les auteurs de chansons se bornaient à adapter leurs paroles à des airs déjà anciens. De plus, les causes d'altération, fréquentes en ce qui concerne les paroles, sont moins nombreuses en ce qui concerne les airs. Il est difficile de se rappeler les innombrables couplets d'une gwerz. Au contraire, l'air étant le même pour tous les couplets, et même pour plusieurs chansons, se grave mécaniquement pour ainsi dire dans la mémoire. En outre, lorsque les événements qui ont donné naissance à une chanson sont oubliés, les chanteurs éprouvent le besoin de la rajeunir, en supprimant certains couplets, et en en ajoutant d'autres faisant allusion à des événements plus récents et mieux connus. D'où les nombreuses variantes. Les chanteurs n'ont évidemment pas les mêmes raisons de modifier les airs.

On peut donc poser en principe que les airs s'altèrent plus

(i) Une chanson est populaire non pa» parce qu'elle a été composé© par un homme du peuple, mais parce qu'elle a dté adoptée et chantée par le peuple.


290 MÉMOIRES

lentement que les paroles et que certains airs bretons peuvent avoir une grande antiquité.

Toutefois, il ne faudrait rien exagérer et l'influence du plainchant d'église, d'une part, et de la chanson française d'autre part est, dans bien des cas, indéniable. (Ceci est même vrai pour les paroles, témoin la chanson de la Marquise des Ganges, la « Belle Provençale » assassinée par ses deux beaux-frères au xviie siècle, chanson devenue la gwerz « Markizez Degangé » et, plus tard, la ballade du « Clerc de Rohan » dans le Barzaz.

Y a-t-il. eu aussi influence de la musique celtique d'OutreManche ? On connaît la légende de la bataille de Saint-Cast (1758). Bretons et Gallois y auraient, bien que combattant dans des rangs adverses, chanté le même air de chanson. De fait, la vieille gwerz du Siège de Guingamp (Seiziz Gwengamp) du Barzaz, a un air à peu près identique à celui du Rhyfelgyrch Gwyr Glamorgan (Marche de guerre des hommes du Glamorgan) publié dès 178/1 dans les « Musical and poetical relies 0/ the Welsh Bards, by Edward Jones », et, plus tard, dans le célèbre recueil de Brinley Bichards : « Song 0/ Wales — Caneuon Cymru », 1873. — Des personnes aujourd'hui très âgées m'ont affirmé que cet air était très populaire dans les campagnes bretonnes, à l'époque de leur enfance, ce qui exclut l'idée d'une supercherie de La Villemarqué. Mais il serait naturellement téméraire d'y voir un air antérieur à la séparation des Bretons insulaires et des Bretons d'Armorique. La tradition suivant laquelle cet air remonterai! au xviii 6 siècle et aurait été composé à l'occasion de la révolte du chef gallois Morgan est'même battue en brèche de l'autre côté de la Manche, et certains en placent la composition au xviii" siècle, époque à laquelle beaucoup d'airs gallois furent composés ou remaniés par des harpistes gallois, imprégnés de la musique de Purcell et de Haendel. (Voir l'article : Welsh Music, dans le Grove's Dictionary of Music, Macmillan, London.

Parmi les airs déjà connus et usités au xvne siècle et au xviii 0 siècle, il faut citer également le fameux «. An. hini goz », que La Villemarqué ne jugea même pas utile de publier, — iant il était connu et rabâché, et de longue date, témoin la sotte


LA MUSIQUE BRETONNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES 291

et injurieuse appellation de « nigousse » qui en dérive et est des plus anciennes (2).

IL — DOCUMENTS ÉCRITS

A côté de la tradition orale, les documents écrits sont à peu près inexistants. Thielemans, lorsqu'il voulut en 1867 composer sa célèbre Cantate pour le Congrès Celtique International de Saint-Brieuc, et y faire entendre des motifs d'airs populaires bretons, n'eut à sa disposition que le Barzaz-Breiz (1839-1867), les Cantiques de l'Abbé Henry (i8o3-i88o), ami et collaborateur de La Villemarqué, publiés en 18^2 à Saint-Brieuc, chez Prud'homme, réédités en i865, et un manuscrit du début du xvnie siècle conservé à la Bibliothèque de Quimper el contenant des airs de cantiques, classés en toniou nevez (airs nouveaux), et toniou koz (airs anciens).

En 1800, avait paru à Prague, sous le litre.: Grammatica Celtica, une grammaire bretonne écrite en latin par l'abbé Alain Dumoulin, né en 17^1 à Lanveoc, commune de Crozon, professeur au collège de Plouguernével, puis recteur d'Ercé-Gabéric, près Quimper, émigré à Prague pendant la Révolution, rentré en France après le Concordat, redevenu curé d'Ercé-Gabéric, puis nommé chanoine honoraire, curé de la cathédrale de Quimper el enfin vicaire général, mort à Quimper en 1811.

Cette grammaire contient en appendice des dialogues, des prières, les lettres, des fables, et aussi 5 airs bretons : 3 airs de cantiques et 2 airs de chansons. La lecture de ces airs est facile, la notation étant moderne en clé de fa, 4e ligne. L'impression est excellente. Malheureusement l'intérêt musical en est assez faible. Cependant la ire chanson (Dius ar mintin, e ve ken trist ma min...) contient aux mesures 6 et suivantes le début du thème de VHollaika du Rarzaz.

(2) Au contraire, le fameux Bro Goz ma Zadou, est de composition très récente. C'est un air gallois composé en i856 par un mineur gallois James James, dont Ije père Evan James composa les paroles : Hen wlad fy Nhadau. Le barde breton TaldirJaffrenou y adapta des paroles bretonnes en 1807.


292

MEMOIRES

L'air du premier cantique (Caromp oll, ni guir gristenien) est très connu el a servi à chanter plus tard d'autres cantiques. Les deux autres airs de cantiques (Adoromp oll, e sacramant ; Santés Mari, main Due) se retrouvent avec quelques variantes dans le recueil de l'abbé Henry.

Dans une collection d'oeuvres pieuses parue au début du xixc siècle chez Galles et intitulée Recueil Pourchasse, du nom du compilateur, l'abbé Pourchasse (1720-1796), on trouve une série de cantiques en dialecte de Vannes « Cannènneu spirituel », publiés précédemment en 1793 et en 1734, et même antérieurement, à une date non identifiée (exemplaire découvert par M. Le Lay, professeur au lycée de Pontivy). La moitié du recueil comprend des traductions vannetaises de cantiques du P. Maunoir. Seule, la. première édition, qui peut remonter à la fin du xvne siècle ou au début du xvme siècle, contient des airs notés en plain-chanl, dont M. l'abbé Le Goff a donné deux spécimens, en 1909, dans la Revue Morbihannaise, à la fin de son étude sur M. Pourchasse. (Chetuy an eih quentel nevé.,.., et le cantique des âmes danmées.) Je ne sais si les autres airs ont été publiés de nos jours. La comparaison entre l'air « Chetuy an eih quentel nevé » avec l'air du même cantique « Chetu eiz kelemadurez » donné par l'abbé Henry en 18^2 est des plus instructives, car elle montre comment s'altèrent les airs.

Mais le document le plus intéressant pour l'histoire de la musique bretonne est le « Doctrinal ar Christenien ». C'est, nous dit Hersart de La Villemarqué, a une traduction de la Doctrine Chrétienne de Bellarmin, par Ives Le Baelec, suivie d'un recueil de cantiques notés et d'une vie de saint Pol-de-Léon par frère Bernard de Saint-Pol, carme, 1616 et 1628 — la première édition à Nantes, la seconde à Morlaix, chez Georges Allienne ». (Essai sur l'Histoire de la langue bretonne, préface au Dictionnaire français-breton de Le Gonidec, Saint-Brieuc, 1847, librairie Prud'homme.)

C'est sur un exemplaire de cet ouvrage donné par La Villemarqué à son ami le professeur Emile Ernault (1852-1938), et sur le désir de l'éminent celtisant que j'ai, en 1936, entrepris la


LA MUSIQUE BRETONNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIECLES 293

transcription en notation moderne de ces airs imprimés — et très mal imprimés — en plain-chant. Le rythme n'est pas indiqué,. Les paroles ne sont pas toujours imprimées au-dessous des notes correspondantes. En deux endroits, il y a plus de syllabes que de notes, et j'ai redoublé la première note de la phrase musicale. Parfois on trouve deux notes superposées que l'on peut — semble-t-il — interpréter comme un groupe de notes liées devant s'exécuter sur la même syllabe en commençant par la note la plus grave, sauf à la fin des phrases où c'est l'inverse. (Cf. le « podatus » et la « clivis » des neumes du plain-chant actuel.)

La hauteur des sons peut parfois prêter à controverse, certaines notes étant placées tout en haut ou tout en bas des interlignes et devant parfois être considérées comme écrites sur la ligne supérieure ou inférieure, à moins de rendre tout à fait incohérente la mélodie. En cas de doute, j'ai indiqué entre parenthèse les variantes possibles.

Les signes d'altération (si bémol ; fa, do et sol dièses) sont parfois à demi effacés. Une parenthèse indique qu'ils sont douteux.

Enfin le sens de quelques signes m'a échappé ainsi qu'à des personnalités plus qualifiées qui ont bien voulu examiner mon travail.

Les quatorze airs sont écrits en clef d'ut 4e ou 3e ligne sauf l'un d'eux qui est en clef de fa 3e ligne. C'est le plus mal imprimé, et je l'ai placé à la fin, bien qu'il soit le onzième en suivant la pagination. Il comprend certains groupes de notes ressemblant à des neumes.

Les tons employés sont celui d'ut majeur (air n° i), sol majeur (n° 8), fa majeur avec si bémol à la clef (n° 8 4 et 6), la mineur (n° 3), ré mineur avec modulation finale en la mineur (n° i4), premier mode de plain-chant en la (n° 9), premier mode en ré (n° 2, ri, 12), premir mode en ré avec si bémol (nos 5, i4) et même avec altérations, do dièse, sol dièse, si bémol (n° 10). La tonalité du n° 7, qui a un si bémol à la clef et finit sur si bémol après un arrêt sur sol, est assez indécise.


294 . MÉMOIRES

Le style de ces airs est intermédiaire entre celui des airs populaires bretons et celui des airs du plain-chant, dit « musical » usité au xvne siècle (Messes de Dumont, hymnes du Propre de Saint-Brieuc en usage jusqu'à la réforme des Bénédictins de Solesmes).

Plusieurs ont une incontestable valeur esthétique soit qu'ils expriment la douceur mystique des joies du Paradis, ou la grandeur immense du Dieu Tout-Puissant, soit qu'ils dépeignent les angoisses du pécheur, les appels déchirants à la pénitence, ou même l'indignation du peuple chrétien devant la Passion du Christ.

H. CORBES.


LA MUSIQUE BRETONNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES 2t)5


^96 MÉMOOEUIS


LA MUSIQUE BRETONNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES 297


298 MÉMOIRES


Historique du Grand Orgue de la Cathédrale de Saint-Brieuc

i

ORIGINE DU BUFFET D'ORGUES

Il est de style Renaissance et une inscription, détruite dans la première moitié du xixe siècle, était ainsi libellée : « Apporté d'Angleterre en i54o ». Dans le Tome I des Anciens Evêchés de Bretagne, par Geslin de Bourgogne et de Barthélémy (SaintBrieuc, Guyon frères, et Paris, Dumoulin, i885), cette oeuvre d'art est ainsi appréciée : « En tant que finesse d'exécution, caprice de broderie, gracieux ornements, arabesques fantastiques, expression de pose et de physionomie des personnages, des amours et des animaux jouant dans le feuillage, il serait difficile de trouver une boiserie où l'art ait uni plus de délicatesse à plus de variété. Dans chaque panneau se détachent plusieurs médaillons portant des têtes d'hommes et de femmes, en costume du temps de François Ier... » (Tome I, p. 220.) C'est, avec l'autel de VAnnonciation, par le sculpteur Corlay (xvme siècle), le plus bel •ornement de notre Cathédrale.

Une vieille tradition, consignée sur le cahier de paroisse de La Roche-Derrien (où l'orgue de la cathédrale fut transporté en i848, le buffet seul restant à Saint-Brieuc), veut que cet instrument ait été acquis de YAbbayc de Westminster. D'autre part, « un facteur d'orgues compétent, M. Gaudu, père, de SaintBrieuc, estimait que cet orgue n'avait pas moins de 4oo ans ».

Le Révérend Jocelyn Perkins (1), dont les travaux sur l'histo(1)

l'histo(1) la lettre écrite par Je Bev. Perkins au lier. Chanoine Dobie, du diiocèso


300

MEMOIRES

rique de l'Abbaye de Westminster font autorité, estime qu'il n'y aurait rien d'invraisembable à ce que l'un des orgues de cette Abbaye ait suivi le chemin des nombreux ornements d'église qui furent vendus sur le continent, lors de la suppression des monastères par Henri VIII. (L'inventaire des biens de l'Abbaye de Westminster eut lieu précisément en i54o.)

Mais l'éminent archéologue note que la vente de l'orgue en question n'est mentionnée nulle part, qu'au surplus, les offices en musique ne cessèrent pas, à l'Abbaye de Westminster, avec la Réforme, et qu'enfin le style du buffet lui paraît nettement postérieur à celui des boiseries anglaises de la première partie du xvie siècle.

Le buffet serait-il donc postérieur, à l'instrument primitif^ qui, seul, viendrait d'Angleterre ? Mentionnons aussi l'hypothèse suivant laquelle cet orgue aurait été donné à la cathédrale par Jean de Rieux, évêque commendataire de Saint-Brieuc jusqu'en i546. (Voir dans le Bulletin de la Société d'Emulation

anglican do Truro {CornwaU), notre collègue de la Société d'Emulation, qui avait. eu l'obligeance de lui écrire, à ma demande.

5 The Little Cloister, Westminster Abbey, S-W. i.

July, 12-1938. My dear Sir,

Your lctter is very interesting, and I only wish I could throw some lighl upon it, other llian vvhat follows.

I was already aware of the tradition at St-Brieuc, though I did not know that the actual organ had been removed to La Roche-Derrien.

The great inventory compiled at the time of the Suppression which took place at Westminsler early in i5£o makes mention of one if not tvvo organs. We know that quanlity of embroidered fabrics found their way across the Channel, and I see no reason why they should not hâve been accompanied by organs from the greater monastic churches. On the other hand, no record of any such fact has BO far been discovered hère, and it seems pretty clear that there was little if any break in the carrying on of the musical services.

The organ would probably hâve been but a small affair, and I find it difficult lo believe that the immense quantity of carved woodwork of the panels in 'the Saint-Brieuc organ loft which I hâve examined would be needed to encase it, though I may be wrong.

Again, I should hâve thought that the carved work in question was of a distinctly later date than the fîrst forty years of the sixteenth century. Il cannot recall any English woodwork at. ail resembling that in Saint-Brieuc, until a much later date,

I ain afraid the above conjectures are not very helpful.

Believe me.

Yours very truly,

Jocelyn PERKINS.


LE GRAND ORGUE DE LA CATHÉDRALE DE SAINT-BRIEUC 301

de 1923, Tome LV, Histoire et Monographie de la Cathédrale de Saint-Brieuc, par le regretté M. Morvan, architecte diocésain.),

II

L'ORGUE JUSQU'EN I848

D'importantes réparations eurent lieu en 1677, par les soins d'un ST Mesnin sur lequel nous n'avons aucun autre renseignement (Geslin de Bourgogne, op. cit., Tome I, p. 220). Si la date est exacte, l'organiste était alors « Messire Jean-Baptiste Jacquet » qui, en 1681, après de longues années de loyaux services, demandait et obtenait son congé et était remplacé par « Messire Jean-Baptiste Belloste, diacre du diocèse de Rennes », aux appointements de 21 livres par mois, à charge pour lui depayer un souffleur. (Geslin de Bourgogne, op. cit., Tome I,. p. 178.)

Au début du xvme siècle, l'orgue fut déplacé lors de la reconstruction de la nef et replacé seulement en 1735. On posa alors des consoles pour le soutenir, ce qui coûta 200 livres (op. cit., Tome I, p. 220).

Sous la Révolution, l'orgue ne paraît pas avoir été saccagé, bien que le culte constitutionnel lui-même y ait été aboli, de mars 1794 à juillet 1799. Peut-être son utilisation en vue des fêtes civiques (fête de la Raison, de l'Etre Suprême, etc.) le fitelle respecter.

Vers i83o, l'organiste était M. Julien-Jean Collin (+ 1852), père du grand compositeur et organiste Charles Collin (18271911) qui lui succéda, ainsi que de Pierre Collin (i833-igo5), organiste de Saint-Michel, et des abbés Jules (1816-1876), Louis(1830-1891), Félix (i835-i8gi) et Auguste (i83g-r9oi), successivement maîtres de chapelle de la Cathédrale et de la Chapelle Saint-Guillaume, grand-père de Charles-Augustin Collin (2),

(3) Voir dans la Revue « Bretagne » (juin i<)38) un article nécrologique sur ce grand artiste, ce remarquable compositeur, dont nous avons eu la clouUuu- d'apprendre la mort il y a quelques mois.


302

MEMOIRES

l'éminenl compositeur et organiste de Notre-Dame de Rennes (1866-1938) et de notre savant collègue et conférencier, M. Sullian Collin.

L'abbé Louis Collin, dans une Vie de l'Abbé Jules Collin, son frère, raconte comment leur père, Julien-Jean Collin, s'étant rendu compte des défectuosités de son vieil instrument entreprit d'y remédier et, par un tour de force vraiment génial, parvint, seul et sans maître, sans même quitter Saint-Brieuc, à acquérir des connaissances suffisantes dans l'art de la facture d'orgue pour restaurer lui-même son instrument.

ce Le temps avait fait son oeuvre dans l'orgue de la Cathédrale, sur le buffet duquel on lit la date de i54o, et ce magnifique instrument jadis apporté d'Angleterre s'était grandement détérioré, \otre père demanda el obtint la permission de remédier au mal. Pour cela, il fallait relever l'orgue dans toutes ses parties. Or cet important travail était commencé, quand M. GavaiIlé-Coll, la plus sérieuse autorité en matière d'orgues passa par Saint-Brieuc (3). Il vit la cathédrale, aperçut des échafaudages autour de l'orgue, et quand, s'inquiétant de l'ouvrier, il apprit que seul, l'organiste s'était chargé de l'opération, il s'écria : « Celui-ci n'a pas froid aux yeux ; allons le voir ! » Il se fit conduire chez notre père qui était absent, mais notre frère (Jules) reçut M. Cavaillé-Coll et l'accompagna à la Cathédrale où déjà, quoique bien jeune, il aidait lui-même' notre père. L'éminent artiste examina tout avec la plus scrupuleuse attention : « Où est donc Monsieur votre père, demandat-il alors, a-t-il étudié la facture ? » Quand il sut qu'il n'avait pas quitté Saint-Brieuc et qu'il s'était formé seul, sa surprise ne connut plus de bornes : « Monsieur votre père, continua-t-il, est un homme de grande valeur, son travail dénote une intelligence des plus habiles ; je n'aurais pas mieux fait. Je regrette de ne pas l'avoir vu ; veuillez au moins lui transmettre mes plus sincères félicitations. »

(3) Probablement en 1837, époque à laquelle Cavaillé-Coll circulait en Bretagne pour la construction des grandes orgues de Ponfivy, Lorienl (église Saint-Louis) et Dinan (église Sainl-Sauveur).


LE GRAND ORGUE DE LA CATHÉDRALE DE SAINT-BRIEUC 303

(L'éminent organiste avait également construit un petit orgue portatif, dit « régale » consistant en un jeu d'anches de 8 pieds. Il avait voulu le construire entièrement seul, sans se borner à assembler des pièces toutes faites. L'instrument fut offert par lui à Mlle Cadiou,. nièce de son prédécesseur el maître d'orgue. Il est retourné depuis dans la famille Collin.)

III

LA CONSTRUCTION DE L'INSTRUMENT ACTUEL PAR CAVAILLR-COLL

EN i848 (4)

L'un des fils de Julien-Jean Collin, Charles Collin, étudia 5 années l'orgue el la composition à Paris, d'abord sous la direction du vieil organiste de St-Germain-des-Prés, Bergancini, puis sous celle de Lefébure-Wély (1817-1870), el devint l'ami, le collaborateur et le commensal du célèbre facteur d'orgues Cavaillé-Coll (1811-1891) (5).

De retour à Saint-Brieuc, en i845, il succédait à son père comme organiste de la Cathédrale. Il fut naturellement déçu par la comparaison entre son vieil instrument et les magnifiques orgues qu'il avait pu faire résonner à Paris. « Encore, disait-il, si j'avais un clavier de pédales ! » Son père construisit alors un petit clavier de pédales qui eut l'approbation de Cavaillé-Coll. Mais c'était insuffisant, et il fallait se décider à doter la Calhédrale d'un instrument neuf, conforme aux progrès de la tech(h)

tech(h) le grand orgue de la Cathédrale de Saint-Brieuc,'el 1rs 3 orgues précitées, Ca\aillé-Coll a construit des orgues à Saint-lirieue (Saint-Michel, grand orgue, 1872), à Brest (grand orgue de l'église Saint-Martin), à Xanles (orgue de .'lueur île Saint-Clément), à Quimper (grand orgue de la cathédrale), à Bennes (grand orgue de 3a pieds de la cathédrale en 1S7C), grand orgue-de l'Hospice Sainl-\ ves, orgue de choeur du Couvent des Carmes), à Sainl-Maln (orgue de choeur de la Cathédrale), à Saint-Serran (grand orgue el orgue de choeur de l'église paroissiale, grand orgue du Couvent de Sainte-Anne), a Lannion (grand orgue (lu Couvent de Sainle-\nne), à Sainte-Anne d'Auray (grand orgue de l'église du Pèlerin), à Helle-Isle-en-Mer (grand orgue de la paroisse du Palais), à Cuéntené-l'enfao (orgue de choeur de la paroisse).

(5) Voir, sur la jeunesse de Charles Collin, la très intéressante étude parue en juin ii).i0 dans la Revue « Bretagne », sous la signature do son fils, M. SullianCollin.'

22.


304 MÉMOIRES

nique de la facture d'orgues. En 1847, le Ministère des Cultes commanda à Cavaillé-Coll un nouvel instrument. L'évêque, Mgr Lemée (né à Yffiniac en 1794, évêque de Saint-Brieuc en 1842, décédé en i858), tint à faire ajouter à ses frais certains jeux.

Le buffet, dont certaines parties tombaient en poussière, fut restauré également et rétabli dans l'intégrité de son style (les ornements usés furent reconstitués par le dessinateur Liênard et exécutés par le sculpteur breton Jean Etienne (6). Il fallut toutefois mutiler deux panneaux pour placer les claviers devant le buffet d'orgues. (Auparavant ils étaient placés derrière, ce qui empêchait l'organiste de suivre l'office.) D'autre part, le dessous de la tribune est construit dans le style un peu lourd en honneur en i848, et l'on peut regretter également que la tribune masque presque entièrement au public la vue du buffet.

La construction de l'orgue coûta 35.000 fr. (des francs-or, ne l'oublions pas), et la restauration du buffet i4ooo fr.

L'inauguration eut lieu le i5 Octobre i848, à la grand'messe et aux vêpres. Le soir, à 8 heures, après un Te Deum solennel, Charles Collin fit, pendant deux heures, résonner sous ses doigts le merveilleux instrument. On admira particulièrement une Pastorale de sa composition. Le jeudi suivant, ce fut LefébureWély, empêché d'assister à l'inauguration, qui « toucha » l'orgue. Mme Lefébure-Wély chanta un O Salutaris (probablement le célèbre O Salutaris composé par son mari, et dont ce fut la première audition) (7).

En i852, la foudre tomba sur la tour du Midi de la Cathédrale, et l'orgue dut subir, l'année suivante, d'importantes réparations.

Charles Collin exerça pendant 64 ans, jusqu'en 1909, ses fonctions d'organiste. On sait quelle réputation eurent, grâce à lui et ses frères, maîtres de chapelle, les offices de la Cathédrale. On venail de fort loin entendre le célèbre organiste qui était en

(6) Voir : Vie d'Aristide Cavaillé-Coll par Cécile et Emmanuel Cavaillé-Coll (Paris, Fischbacher, 1929, page 70).

(7) Voir : Le Publicaleur des Côtes-du-Nord, numéros d'octobre 1848, à la Bibliothèque Municipale.


LE GRAND ORGUE DE LA CATHÉDRALE DE SAINT-BRIEUC 305

même temps un grand compositeur. (Voir, à ce sujet, notre étude SUT les Cantiques Bretons harmonisés par Charles Collin, Bulletin de la Société d'Emulation de 1936.)

Peu après la construction du grand orgue. Mgr Lemée, sur les instances de l'abbé Jules Collin, fit installer un orgue de choeur. Jusque-là la maîtrise se composait de 6 enfants et 4 laïques (dont deux joueurs de serpent et deux chantres). L'abbé Jules avait fait adjoindre deux chantres prêtres, et avait obtenu une contrebasse. L'orgue de choeur fut malheureusement ôté en i854 lors de la transformation du choeur de la Cathédrale. (Il est actuellement dans l'église paroissiale de Loudéac.) On y suppléa par deux ophicléides et une contrebasse dont jouait encore, au début du xxe siècle, le maître de chapelle d'alors, l'abbé Rouxel, devenu par la suite recteur de Ploufragari. On eut également un harmonium (8), qui n'a été remplacé que plusieurs années après la guerre de 1914, par le petit orgue de choeur actuel, placé dans la chapelle des défunts (1 clavier, 1 pédalier, 5 jeux, maison Debierre, de Nantes).

IV

DESCRIPTION DE L'INSTRUMENT (9)

Il a 4o jeux, h claviers manuels (de 54 notes, ut à fa), 1 pédalier de 27 notes (ut à ré), de nombreuses pédales de combinaison.

iCT CLAVIER (POSITIF) : fonds : bourdon 8, flûte harmonique

(8) L'harmonium était, en 1848, un instrument tout nouvellement inventé, puisque dans son Traité d'Orchestration de i843, Berlioz le mentionne sous le nom de « Melodium » parmi les instruments nouveaux.

(9) Pour l'explication des termes techniques, voir les Méthodes d'orgue, ou l'excellent ouvrage de Lavignac : La Musique et les Musiciens.

Les jeux de 8 pieds donnent la notation écrite, ceux de 16 pieds l'octave grave, ceux de 4 pieds l'octave aiguë, ceux de a pieds la double octave aiguë, etc.

Le jeu de quinte donne la quinte ou plus exactement la dix-septième de la notation écrite. Le cornet et le plein-jeu ont plusieurs rangées de tuyaux et donnent a la fois plusieurs des sons harmoniques du son fondamental.

Les jeux d'anche, à l'inverse des jeux de fonds, où l'air passe librement a travers les tuyaux, font vibrer des languettes appelées « anches ».


306 MÉMOIRES

8, salicional 8, unda maris, prestant 4, flûte octaviante, piccolo i. Anches : Cromorne, trompette 8, clairon 4a

4a CLAVIER (clavier d'accouplement), sert seulement à réunir les jeux des autres claviers qu'on amène sur lui au moyen de pédales de combinaison, dites « copules ».

3° CLAMER (GRAND ORGUE) : fonds : montre 16, bourdon 16, montre S, bourdon 8, flûte harmonique 8, gambe 8, prestant 4, doublet le 2.

Anches : Bombarde 16, ire trompette 8, cor anglais 8, clairon 4, dulciané 4Jeux

4Jeux mutation : Quinte 3, plein-jeu, cornet.

4° CLAVIER (RÉCIT EXPRESSIF) : /o;ids : gambe 8, flûte traversière, voix céleste, flûte octaviante, octavin 2.

Anches : Trompette 8, hautbois, voix humaine.

PÉDALIER : fonds : flûte 16, flûte 8, flûte 4Anches : Bombarde 16, trompette 8, clairon 4PÉDALES

4PÉDALES COMBINAISON : Copules (Grand Orgue, Positif, Récit) tirasse (réunit le 2e clavier au pédalier) ; octaves graves du Grand Orgue, appel du jeu de Cornet, appel des Anches (Grand Orgue et Récit), tonnerre, pédale à cran pour l'expression du Récit, jeu de tierce (ajouté probablement après coup et qui porte à 4i le nombre des jeux).

Cet orgue passe à juste titre pour le meilleur de ceux construits en Bretagne par Cavaillé-Coll, pour la variété des jeux et la qualité des timbres. Il a été plusieurs fois réparé, la dernière fois en 1919 (réfection de la soufflerie par la maison Gaudu, de Saint-Brieuc (10).

(10) Le travail confié à M. Provost, technicien de la maison Gaudu, a été si habilement exécuté que, depuis vingt ans, il n'y a pas eu besoin de toucher a la soufflerie. Inutile de dire qu'elle est actuellement mise en mouvement par l'électricité*


LE GRAND ORGUE DE LA CATHÉDRALE DE SAINT-BRIEUC 307

V

CE QU'EST DEVENU L'ANCIEN ORGUE

, Le buffet seul resta dans la Cathédrale. Le vieil orgue, lui, fut vendu « tel qu'il existait, sans aucune réserve que le buffet et la tribune » à la fabrique de La Roche-Derrien qui devait « confectionner à ses frais la tribune et le nouveau buffet ». De son côté, Cavaillé-Coll s'engageait à remplacer les soufflets par un seul de force convenable, à remplacer les tuyaux hors d'état de servir et à réparer toutes les parties défectueuses. Moyennant un supplément de prix, l'orgue fut doté d'une boîte expressive contenant 4 jeux (hautbois, cornet, flûte douce, flûte octaviante, auxquels on ajouta plus tard une voix humaine). Un élégant buffet orné de sculptures légères fut construit en bois de merisier. L'inauguration eut lieu le 25 décembre i848 à la messe de minuit. L'organiste était alors M. Pierre Huet, qui fut plus tard organiste de Saint-Jean-du-Baly à Lannion.

En 1900, l'orgue fut à nouveau restauré par un facteur d'orgues de Nancy, M. Didier ; certains jeux furent ajoutés, d'autres remplacés. En 1929, l'abbé Leray, du diocèse de Rennes, restaura 4 jeux qui ne fonctionnaient plus. Ces additions n'allèrent pas sans quelques suppressions, et comme l'écrivait en 1914, dans un journal local, le regretté Charles-Augustin Collin : « De tous les jeux de mutation, de ces jeux chers à la facture d'autrefois : larigots, nazards, piccolos et flageolets, fifres, cornets et musettes, qui, aigus, criards et cocasses, gazouillaient à l'envi, il reste aujourd'hui fort peu de choses. » — Les seuls jeux antérieurs à 1847 sont actuellement quelques jeux de fonds et peut-être le hautbois et le cornet (n).

(11) L'orgue a actuellement 20 jeux, et 3 claviers.

ier clavier : montre 8, flûte 8 (peut-être la flûte douce de la boîte expressive de 1848), bourdon 8, flûte farmonique (ajoutée en 1900), unda maris (id.), prestant 4, doublelte 2, hautbois-basson 8 (il est impossible de lire s'il'a été réparé ou ajouté en 1900), clairon 8 (ne fonctionne plus).

2e clavier : montre 16, montre 8, bourdon 8 (le même jeu que celui du


308 MÉMOIRES

Il n'en est pas moins singulièrement émouvant de faire résonner ce vieil instrument dont certaines parties ont 4oo ans d'existence et dont certains sons possèdent une douceur, un moelleux ayant quelque chose de vieillot et de mystérieux.

Que M. le Chanoine Turmel, curé-doyen de La Roche-Derrien, vueille bien agréer ici nos sincères remercîments pous nous avoir permis de jouer sur son instrument et nous avoir ouvert ses registres paroissiaux. Que M. Sullian Collin veuille bien agréer également l'expression de notre vive gratitude pour nous avoir communiqué de précieux papiers de famille. Et n'oublions pas non plus la contribution apportée à cette étude par les Révérends Doble et Perkins.

H. CORBES.

i r clavier), salicional 8 (ajouté en 1900), prestant 4, trompette 8 (ajoutée en 1900), cornet (peut-être celui de la botte expressive de 1848, peut-être antérieur). 3e clavier : (Récit expressif, les touches graves jusqu'au sol, 4e interligne de la clef de fa sont muettes) : gambe 8 (a remplacé en 1900 le clairon du Récit), voix céleste 8 (a remplacé en 1900 la voix humaine), flûte octaviante (ajoutée en 1848), hautbois (ajouté en 18&8).

Le pédalier qui n'a qu'une octave et 6 notes (ut à fa) n'a pas de jeux, et fait seulement jouer les touches graves du premier, et — au moyen d'une pédale d'accouplement — du deuxième clavier. Cette pédale sert aussi à accoupler les deux premiers claviers. Il y a une pédalé expressive « a crans » et une pédale pour l'orage.


TABLE

Page*

Liste des Membres de la Société d'Emulation vn

Revue de l'Année xxv

MÉMOIRES

Répertoire des Eglises et Chapelles du Diocèse de Saint-Brieuc

et Tréguier (R. COUFFON) i

L'Ile des Ebihens, près Saint-Jacut (chanoine Auguste LEMASSON) 211

Le Vandalisme révolutionnaire à Tréguier (H. POMMERET) 23g

Dans le Regaire de Tréguier (Vte FROTIER DE LA MESSELIÈRE) 2 55

Poésie lyrique des Celtes d'Irlande et d'Ecosse (Y.-L. BÉCOT) 275

La musique bretonne aux XVII 6 et XVIII 6 siècles (H. CORBES) 287

Historique du grand orgue de la Cathédrale de Saint-Brieuc

(H. CORBES) 299

LES PRESSES BRETONNES (iMP. PRUD'HOMME ET CUTON RÉUNIES) SAINT-BRIEUC