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Titre : Le Monde dentaire : journal des dentistes français

Éditeur : Monde dentaire (Paris)

Date d'édition : 1902-04-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343878318

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343878318/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 avril 1902

Description : 1902/04/01 (A16,N181)-1902/04/30.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5729440x

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-T33-440

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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16e année. — N° 181. — Paraissant mensuellement. — Avril 1902.

T T^

MONDE DENTAIRE

JOURNAL INDÉPENDANT DES CHIRURGIENS-DENTISTES FRANÇAIS

BUREAUX : 9, RUE DE LONDRES, PARIS ANCIENNE « PETITE GAZETTE »

TRAVAUX ORIGINAUX

DEUX ANALGÉSIQUES NOUVEAUX

PRESQUE EXEMPTS BE TOXICITÉ (DIONINE ET A.COÏNE)

par le D'' DARIER, ex-président de la Société d'ophtalmologie de Paris.

A. la suite d'une communication faite sur ce sujet à l'Académie de médecine où j'avais parlé incidemment de Faction analgésiante puissante de la dionine sur les odontalgies consécutives à la carie dentaire, de nombreuses demandes de renseignements m'ont été adressées. - • ■■ ':

Pour y répondre je crois que le mieux est de publier les quelques indications qui suivent :

La dionine est le chlorhydrate de l'éthylmorphine découyetr en 1882 par le chimiste français Grimaux, sa formule est GiaH23N03HGI +H 20. Elle se présente sous la forme d'une poudre cristalline blanche, d'une saveur modérément amère, facilement soluble. 100 parties d'eau, à la température ordinaire, dissolvent 14 parties de dionine.

La dionine doit son introduction dans la thérapeutique à; ce que, ainsi que l'expérience l'a démontré, les composés élliylLques sont supérieurs, au point de vue de leur action pharmacodynamique, aux composés alkyliques el aux composés niéihyliques. Se basant sur cette considération, M. J. v. Mering {Merck's BericJU, 1898, p. 10) a été amené à éludier l'aetioa


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pharmaco-dynamique et clinique de la dionine. Ces recherches ont confirmé entièrement les prévisions théoriques ci-dessus mentionnées. La dionine s'est donc manifestée comme étant supérieure dans bien des cas à la morphine. Elle est plus facilement soluble dans l'eau que le chlorhydrate de morphine, l'héroïne, la péronine et le chlorhydrate de codéine.

La dionine a été pour la première fois introduite dans la pratique par M. Schroeder et par M. J. Korte, et elle s'est manifestée, entre les mains de ces auteurs, comme étant un médicament excellent et sûr. La dionine se distingue de la morphine, d'après MM. Schroeder et Korte, par son action à peu près constamment insignifiante sur les voies digestives et par l'absence de tout phénomène accidentel appréciable, Elle semble aussi, en général, avoir une action plus éûergique et p>lus persistante que celle de la codéine; elle donne lieu à un sommeil meilleur et plus paisible.

La dionine, employée en injections sous-cutanées, constitue un excellent calmant; elle peut être considérée comme un très précieux succédané de la morphine dans le traitement du morphinisme par suppression de l'agent toxique. D'abord elle ne provoque ni euphorie ni aucun élat analogue, ce qui met les malades à l'abri du danger de l'habitude, et secondement, par suite de sa facile solubilité, elle est rapidement éliminée.

Contre les douleurs dentaires causées parla carie, de nombreux baumes de compositions les plus disparates ont été inventés.

Deux médicaments se sont montrés d'une certaine efficacité dans ces circonstances quand ils ont été convenablement appliqués.

La cocaïne, introduite à l'état pulvérulent dans l'intérieur de la carie préalablement bien nettoyée amène fréquemment une cessation rapide de la douleur; mais l'effet n'est le plus souvent que de très courte durée.

Plus durable, mais aussi moins fidèle, serait l'action delamo?'- vhine appliquée dans les mêmes conditions.


Le Monde Dentaire 109

Mais l'application de ces deux médicaments s'accompagne chez certaines personnes prédisposées, de phénomènes toxiques qui conlre-indiquent leur emploi dans bien des cas.

La cocaïne provoque de l'agitation,de l'insomnie, des maux de tête parfois violents, de l'oppression, des palpitations, etc.

La morphine (chlorhydrate) agit sur le système digestif, produit des nausées, des sueurs froides, des vomissements et de la somnolence.

La dionine au contraire n'agit presque pas sur les organes digestifs ; elle a une action calmante profonde et durable sans s'accompagner des accidents toxiques qu'entraîne le plus souvent la morphine ; c'est du moins ce qui résulte d'une expérience personnelle datant déjà de plus de deux années d'un emploi journalier de la dionine dans les atïections oculaires.

Quel est son avenir en odontologie, ce n'est pas à moi de le dire après une seule expérience bien fortuite d'ailleurs. La voici :

Une femme m'amenait tous les jours son enfant pour une conjonctivite purulente. Voyant qu'un après-midi la mère souffrait fort des dents, je pensai à la dionine et j'en introduisis gros comme un grain de mil dans la carie dentaire préalablement nettoyée ; par dessus je fis un simple pansement avec une boulette de ouate pour éviter que la dionine ne fut enlevée par la salive.

Au bout de 20 à 30 minutes, la malade dit ne plus sentir aucune douleur, et il en fut de même le lendemain et tous les jours qui suivirent pendant lesquels je vis la malade. Je l'envoyai alors chez un dentiste pour se faire soigner sa dent.

Cette aclion calmante, profonde et durable de la dionine n'était pas pour m'étonner, car elle m'avait déjà trop souvent frappé dans les nombreuses applications que j'en avais faites pour le traitement des affections oculaires les plus douloureuses, telles que les kératites profondes, l'irilis, le glaucome, etc. Dans bien des cas, les douleurs même les plus violentes, sont calmées non seulement pour quelques heures ou quelques jours; mais souvent elles le sont d'une manière durable, définitive ! Cette action ahalgésianle de longue durée, indéfinie, parfois,


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est un fait qui m'a personnellement vivement impressionné et qui a été ensuite relevé par plusieurs autres observateurs (Simi, Terson, Gaupillat).

L'explication m'en paraît simple : la dionine possédant une action hydragogue provoque une exsudation lymphatique marquée qui amène une décongestion, une décompression des filets nerveux irrités.

Cependant il reste encore quelque chose d'inexplicable dans cette action analgésiante à longue échéance de la dionine, c'est qu'elle a été aussi observée après injection sous-culanée : ce dernier moyen pourrait donc aussi rendre de signalés services dans les cas où les douleurs dentaires seraient dues à une périoslite, à des névralgies, etc.. 11 y aurait lieu dans ces cas de pratiquer une injection de 0,02 de dionine sous la gencive au niveau de la périostite.

La dose de dionine à introduire dans une cavité dentaire peut être évaluée en moyenne à un centigramme chez les adultes, mais elle ne doit pas excéder 3 centigrammes. Chez les enfants les doses doivent être d'autant plus faibles que l'âge est moins avancé. Le moyen le plus simple d'introduire la poudre dans la dent cariée est d'imbiber légèrement de glycérine une très petite boulette de coton que l'on roule ensuite dans la dionine en poudre et que l'on introduit ainsi chargée dans la dent malade.

Le pansement ouaté appliqué par dessus doit être assez protectif pour que la dionine ne soit pas entraînée parla salive.

Quant à Yacoïne, je ne sache pas qu'elle ait jamais été essayée en chirurgie dentaire ; mais elle vaut certainement qu'on en fasse l'épreuve, car ses qualités anesthésiantes prolongéee et son manque absolu de toxicité semblent indiquer son emploi d'une manière toute particulière et contre certaines douleurs où la dionine serait sans action et comme anesthésique chirurgical dans foules les opérations porlant sur la dent ellemême ou sur le maxillaire.

Vacoïne est un alkyloxv-phenylguanidine.

(!) Tr.oUdenier, Des .propriétés aiiesthésiqnes de l'acoïnc (Therapeutigche Monalslinfle, 1, ÎSD'J.


Le Monde Dentaire "1VT

On démontra d'abord, par des expériences sur des chiens, l'a non-loxicité de l'acoïne par rapport à la cocaïne.

La cocaïne introduite en capsules dans l'estomac vide produit déjà, à la dose de 18 centigrammes, de violents troubles nerveux qui se traduisent par des mouvements anormaux, del'obnubilalion des sens et de la volonté, une élévation notable de la température, du nombre des inspirations et des pulsations. La dose de 25 centigrammes de cocaïne tue un chien du poids de 4kilog. 8 avec crampes tétaniques violentes.

Uacoïne ne provoquerait pas ces symptômes toxiques ; même à la dose de 80 centigrammes, on n'observe encore aucun trouble ; à plus forte dose, elle n'agit que comme caustique sur l'estomac et l'intestin.

Les solutions concentrées d'acoïne instillées sur le globe oculaire du lapin ont produit une aneslhésie de plusieurs jours, mais en même temps, une irritation vive de la cornée et de la conjonctive. De très intéressants résultats ont été obtenus avec des solutions diluées.

Suivant la concentration de la solution, l'aneslhésie se produisait de suite ou au bout d'une ou deux minutes et durait un temps plus ou moins long. On peut ainsi, suivant le besoin, produire une aneslhésie plus ou moins longue, suivant la force de la solution.

1 p. 1000 = Aneslhésie de 15 minutes. 1 p. 400 = — 30 —

1 p. 200 = — • 60 —

1 p. 100= - 40 à 80 minutes.

1 p. 40 = — plus d'un jour.

Cette dernière concentration irrite l'oeil assez vivement, sans cependant provoquer un trouble durable ; les solutions plus diluées sont absolument exemptes de tout inconvénient et provoquent une aneslhésie aussi complète que peut la désirer un opérateur.

Les injections sous-cutanées d'une solution 6 0/0 d'acoïne

ont chez le chien,une action purement locale ; malgré cette forte

dose, on n'observe jamais le moindre trouble cérébral. Après

l'injection, il se produit tout autour une zone insensible.

De nombreux essais montrèrent que des solutions diluées


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d'acoïne injectées sous la peau provoquaient une aneslhésie beaucoup plus longue que celle produite par les mêmes doses de cocaïne.

J'ai eu l'occasion moi-même de pratiquer un nombre considérable d'injections d'acoïne toujours avec le même succès et je puis le dire hautement sans le moindre signe d'intoxication et sans le moindre ennui, ni agitation, ni insomnie, ni céphalalgie, ni palpitations comme c'est si souvent le cas après des injections de cocaïne. Et, fait très important, l'anesthésie durait souvent plusieurs heures alors que des doses trois fois plus fortes de cocaïne ne donnent qu'une aneslhésie de quelques minutes.

Reste à savoir comment agiraient des injections intra-gingivales ; je n'ai aucune expérience à ce sujet mais il est plus que probable que leur action sera la même que pour celles pratiquées sur l'oeil.

Je crois pourtant bon de faire remarquer que l'anesthésie produite par l'acoïne est peut-être moins profonde, moins intense que celle provoquée par la cocaïne.

11 est vrai que les solutions d'acoïne que j'ai employées élaient toujours à 1 0/0, tandis que pour la cocaïne je me sers toujours de solutions à 2 ou 3 0/0.

L'anesthésie acoïnique m'a paru un peu plus lente à se produire ; aussi dans bien des cas je me suis servi de solutions à parties égales d'acoïne et, de cocaïne (1 0/0), solutions qui m'ont donné une aneslhésie rapide et de longue durée.

Prescriptions pour la préparation des solutions d'acoïne. ■— L'eau froide dissout 6 0/0 d'acoïne. Mais seules, les solutions diluées, surtout celles à 1 0/0, sont recommandables.

On prépare ces solutions en agitant, la quantité voulue d'acoïne dans une quantité proportionnée d'eau fraîchement distillée ; au bout d'un moment, la solution est complète.

Si l'on n'a pas employé de l'eau fraîchement distillée et absolument pure ou qu'on ait mis le liquide dans un flacon de verre de mauvaise nature avec réaction alcaline, on obtient une solution opalescente, car la base acoïne est insoluble dans l'eau et est précipitée par la moindre trace de substance alcaline


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(savon, etc.). Il est donc nécessaire de laver le flacon qui doit contenir la solution, avec de l'acide nitrique, puis avec de l'eau distillée, avant de s'en servir. La solution opalescente filtrée au bout de quelques heures de repos peut être aussi rendue transparente.

La solution claire pas trop concentrée peut se conserver plusieurs jours [et même plusieurs semaines dans l'obscurité et dans un flacon bleu.

Il faut éviter]'d'employer de l'eau chaude pour les solution^ il ne.faut pas diluer une solution chaude avec de l'eau froide.

En résumé nous pouvons dire qu'il serait fort intéressant de mettre à l'épreuve de la pratique dentaire les deux analgésiques dont nous venons déparier et qui, à des litres différents, ont rendu d'immenses services dans les autres branches de l'art de guérir. Puissent les courtes indications ci-dessus rendre plus, faciles et plus sûres les essais qui pourront être tentés dans le but d'épargner la douleur à ceux qui souffrent.

La dionine et Vacoïne se trouvent à la Pharmacie centrale de France, tous les pharmaciens peuvent donc se les procurer facilement.

De la crépitation dentaire.

Dans un article publié dans la Revue de Stomatologie, novembre 1901, notre distingué confrère M. le Dr P. Robin soumettait à ses collègues une observation intéressante : « sur la crépitation dentaire comme signe clinique del'ostéo-périoslile alvéolodentaire phlegmoneuse ».

Très persuadé de la valeur scientifique de cette observation nous avons cherché à utiliser ces nouvelles données afin d'établir le diagnostic de deux cas se présentant dans noire clientèle, cas sensiblement semblables à celui présenté [par notre ' confrère.

Mme C... vient nous demander des soins pour une violente


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douleur qu'elle ressent au maxillaire supérieur au niveau de l'incisive centrale et latérale droite. A l'examen nous découvrons une assez grosse tumeur ayant occasionné une fluxion, tumeur se diffusant de l'incisive centrale à la canine, pas de carie dentaire, une sensibilité extrême des petite et grande incisives. A la lumière, une vague teinte grisâtre presque aussi accentuée dans l'une que dans l'autre dent.

Les 2 dents semblent atteintes de périostile aiguë, mais il était difficile de distinguer laquelle ou si les deux étaient cause de l'accident.

C'était le cas ou jamais, ayant présente à la mémoire la communication de M. Robin, d'essayer d'en tirer parti. Je procédais donc de la façon indiquée par lui et essayais.malgré la vive douleur ressentie, d'imprimer simultanément à chacune des dents lemouvement de latéralité afin de rechercher la crépitation.

Dans cette expérience je reconnus facilement que la petite incisive s'ébranlait et semblait reposer sur une base complètement molle, tandis que la centrale remuait beaucoup moins. C'était donc la petite que j'incriminais a priori de l'accident inflammatoire.

Agissant un peu plus violemment je crus reconnaître la crépitation netlement perçue entre les doigts et par ma cliente. Cette crépitation s'accentuait lorsque j'opérais les mouvements de latéralité en poussant la latérale contre la centrale, mais on ne la percevait plus dans toutes les autres positions. Cette expérience fut répétée plusieurs fois, toujours avec le même résultat. Crépitation du côté de l'incisive centrale.

L'idée me vint que la crépitation pouvait être le résultat du frottement des convexités latérales des dents l'une surl'aulre. Celte idée était juste, car une mince lamelle de buvard insérée entre les deux dents enlevait toute espèce de crépitation.

Je me permets de soumettre cette appréciation personnelle à la haute compétence des membres de la Société de Stomatologie à qui la première communication a été faite, ainsi qu'à notre aimable confrère, M. Robin, car une autre expérience pratiquée dans les mêmes conditions à quelques dislance et portant sur 2 petites molaires inférieures très fortement serrées l'une contre l'autre nous a donné exactement les mêmes sensations


Le Monde Dentaire

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et résultais, crépitation intense nettement perçue cette fois, car le frottement des cuticules de l'émail se faisait sur les deux côtés de la dent en même temps, crépitation qui est complètement disparue lorsque j'ai pu insérer de chaque côté de la dent la plus mobile une mince feuille de papier huilé. Cette dernière expérience pratiquée sur des molaires inférieures me paraît d'autant plus concluante que la forme de ces dents se prête admirablement à celle expérience, leurs formes présentent des faces d'accotement assez larges et la crépitation entendue et sentie est en augmentation en raison de la largeur des faces de froltement et de la mobilité excessive que prennent les petites molaires inférieures dans le cas de périostite aiguë.

LÉGEE DOREZ.

A propos des mécaniciens.

Dans le dernier bulletin du syndical, l'honorable M. Schwarlz revient sur la question des mécaniciens.

Les nouveaux arguments qu'il invoque laissent entière la théorie de M. Slevenin que j'ai appuyée dans le numéro du Monde dentaire de janvier dernier.

M. Schwarlz aura beau faire, il n'arrivera jamais à nous persuader qu'on puisse défendre une chose qui n'est pas formellement interdite par la loi. Oui ou non la loi de 1892 est-elle muette sur ce point? Dans l'affirmative je répéterai que la loi de 1892 est une loi pénale ; qu'il faut l'interpréter au pied de la lettre et ne point l'étendre à ce qu'elle n'a pas dit.

La question me parait tranchée.

P. V.

REVUE DES JOURNAUX.

Pour faire suite à l'article de M. P. Martinier que nous avons reproduit dans le précédent numéro, nous donnons ci-dessous, sur cette question si intéressante des dentistes dans l'armée,rarticle de M.'Bonnard paru dans le dernier bulletin du Syndicat des chirurgiens-dentistes ;


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A propos des dentistes dans l'armée.

Lors du Congrès dentaire international de 1900, près de 1200 congressistes de tous les pays du monde adoptèrent un certain nombre de voeux parmi lesquels les suivants qui se rapportent plus particulièrement au sujet qui nous intéresse : Voeu n° 20 : que partout où l'Etat assure le service médical, il assure aussi le service dentaire par les dentistes. — Voeu n" 21 : que les services dentaires publics ne soient confiés qu'à des praticiens pourvus du diplôme de chirurgien-dentiste. — Voeu n" 22 : que les services de santé des armées de terre et de mer comprennent des dentistes comme ils comprennent déjà des médecins et des pharmaciens.

Transmis aux différents États représentés au Congrès par leurs délégués officiels, ils ont été adoptés par les armées de trois grandes puissances : L'Allemagne a envoyé un chirurgiendentiste à l'armée d'occupation de Chine.

L'Angleterre, qui même avant les voeux du Congrès avait déjà organisé des services dentaires militaires, vient d'augmenter dans de notables proportions le nombre de ces praticiens attachés à l'Afrique du Sud, et mieux, a mis à leur disposition un nombre considérable de dents artificielles.

Enfin le président Mac-Kinley, le 2 février 1901, a ordonné l'organisation des services dentaires par les dentistes dans l'armée américaine en exécution d'une loi récemment votée par le Parlement américain.

En France, rien de semblable n'a été fait ; il y a dans l'armée française des médecins, des pharmaciens, des vétérinaires même,mais il n'y a pas de dentistes.

Cela se pouvait comprendre autrefois, alors que la thérapeutique dentaire était mal connue, qu'elle se résumait le plus souvent à l'extraction, mais depuis 1880 les choses ont changé de face ; des Écoles dentaires, des Sociétés professionnelles se sont fondées, six Congrès dentaires nationaux ou internationaux ont eu lieu, produisant un essor, une activité professionnelle, augmentant ou précisant les moyens de traitement à tel point qu'aujourd'hui il est permis d'affirmer que sauf quelques cas rares toutes les dénis malades peuvent être conservées.En 1901,


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après une démarche du Syndicat des chirurgiens-dentistes de France, M. le Ministre de la guerre a prescrit que les chirurgiens" dentistes possédant le diplôme de l'État au moment de leur incorporation seraient versés dans les sections d'infirmiers. Cette mesure, qui en apparence semble donner satisfaction à noire Syndical, est absolument sans effet.

Si l'on prend l'âge moyen des étudiants, au moment de leur première inscription, on constate qu'il est de 19 ans; or trois années d'étude sont, exigées par la loi de médecine de 1892, l'étudiant est donc obligé de les interrompre à l'âge de 21 ans pour faire son service militaire,mais comme il n'a pas le diplôme de chirurgien-dentiste, il est incorporé n'importe où, mais pas là où ses deux années de clinique et d'études dentaires lui permettent de rendre des services.

Les hommes qui forment le contingent de l'armée française proviennent pour le plus grand nombre des campagnes, des bourgades les plus reculées,ou ce sont des ouvriers. En tout cas, classe intéressante parce que peu fortunée et qui ignore le plus souvent qu'il existe une hygiène dentaire, aussi bien qu'une hygiène de l'organisme humain. Si l'un de ceux-là souffre d'une ou plusieurs dents il n'aura qu'un remède l'extraction pure et simple, extraction qui le plus souvent sera faite par l'infirmier de visite, tandis que son camarade de lit, dans les mêmes conditions, mais plus fortuné toutefois, pourra se faire soigner en ville.

Dans ces conditions cela équivaut à dire que ceux qui sont riches, seuls, peuvent espérer être soulagés de leurs maux et conserver leurs dents, et que les autres, le plus grand nombre, n'ont qu'un moyen, combien expédilif, les faire enlever. Ce serait dire aussi que le service militaire qui réunit toutes les classes de la société avec les mêmes obligations, les mêmes devoirs, ne donne pas à chacun d'eux les mêmes droits.

C'est au législateur qu'il appartient d'apporter le remède à cet état de choses. Nous ne réclamons pas la création de chirurgiens-denlisles militaires, que des raisons budgétaires pourraient faire rejeter, nous demandons qu'on emploie dans les infirmeries régimentaires les étudiants dentistes ayant au moins deux années d'études et de clinique dans une école dentaire,


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et pourvus de leur 8° inscription au minimum. Si nous demandons qu'ils soient à l'infirmerie, cela n'est pas pour les retirer des compagnies, c'est pour qu'ils soient toujours sous la direction du médecin-major.

A cette proposition, aucune objection sérieuse ne peut être faite.

Les denlisles ne réclament que de rendre des services.

Ils ne demandent pas de réduction de temps de service militaire.

Ils ne demandent pas de grade.

Ils ne demandent pas de solde.

Nous espérons que les revendications que le Syndicat des chirurgiens-dentistes de France formule en faveur des hommes troupe, plulôt que des étudiants dentistes, seront un jour entendues.

E. BONNAIU).

L'origine dentaire do la pelade.

La pelade est une affection du système pileux, dont la notoriété est assez grande, je crois, pour que je juge inutile d'en donner le signalement et de vous la décrire. Il y a deux mille ans, d'ailleurs, qu'elle esl décrite ; mais depuis deux mille ans on n'a pu s'entendre sur ses causes et son origine. C'est encore là une de ces questions qui divisent, tout de suite les médecins en deux camps ennemis, d'où les arguments et les faits contradictoires pleuvent aussitôt, dru comme grêle.

Ceci tient sans doute, comme toujours, à une confusion de mots. Il semble bien qu'il y ail, deux espèces de pelade : l'une parasitaire contagieuse, l'autre nerveuse et non contagieuse. C'est du moins ce qu'admettent les esprits calmes et conciliants, & centre, gauche », ceux qui estiment que la chèvre a raison, mais que le chou n'a pas loutà fait tort. Mais, il y a toujours des esprits plusardenls, qui ne sonlnipour les demimesures, ni pour les demi-solutions, et qui veulent tirer toute la couverture à soi, Et suivant que ces esprils ardents tiennent


Le Monde Dentaire ll'.i

pour l'une ou pour l'aulre hypothèse, le champ de la pelade conlagieuse s'élargit et le champ de la pelade nerveuse se rétrécit, et réciproquement, comme disenl les mathématiciens.

Il y a des années où c'est le microbe qui triomphe ; il y en a d'autres où les nerfs prennent le dessus. Depuis quatre ou cinq ans, les recherches de Sabouraud semblaient avoir assuré la victoire définitive de la théorie parasitaire. La partie adverse ne s'avouait pas cependant battue.Elle se recueillait seulement, et voici qu'elle reprend de nouveau l'offensive. Le microbe n'a qu'à se bien tenir, d'autant que c'est le Dr Jacquet qui mène aujourd'hui l'attaque, avec cette vigueur et cette ardeur qui l'ont fait si redoutable, en d'autres rencontres, aux marchands de vins et aux bouilleurs de crû.

Sous le règne des microbes,c'est le coiffeur,avec ses ciseaux, sa tondeuse et son rasoir, qui est regardé comme le principal sinon le seul agent de transmission delà pelade. Quelque soit le sort réservé au bacille, si sa déchéance doit être prononcée, il nous faudra toujours lui garder une certaine reconnaissance; car c'est à lui que nous devons fous les progrès d'hygiène professionnelle qu'on peut observer dans les « lavaLory » modernes, et ces essais de «service anliseplique », qui, s'ils ne réalisent pas l'idéal rêvé, sont du moins un commencement de propreté. Les observations d'épidémies de pelade transmises par les ciseaux des coiffeurs dans les lycées, les casernes, ne se comptent plus.Je dois dire que M. Jacquet n'accepte pas foutes ces observations de contagion épidémique qui, d'après lui,« se volatilisent dès qu'elles sont soumises à la critique ou qu'il ne les acceple que sous bénéfice d'inventaire. Mais je crois qu'il aura fort à faire s'il veut les réfuler toutes. En attendant, il est prudent de ne pas faire fi de ees histoires d'épidémies peladiques. En matière d'hygiène préventive, la crainte du microbe reste toujours Yinitium sapientise.

Quoi qu'il en soit, d'après la théorie nouvelle de M. Jacquet, le microbe n'esl pas pour grand'chose, et le coiffeur, par suite, n'est pour rien dans l'apparition des plaques de pelade. C'est notre mauvaise denture qui est la cause de tout le mal. Chez la plupart des sujets atleints de pelade, on trouve une carie dentaire, une dent de sagesse en voie d'éruption, une gingivo-pé-


120 Le Monde Dentaire

riostite, et c'est l'irritation partie d'une de ces dents malades qui, réfléchie par une des branches du nerf trijumeau, va provoquer, sur un des points du cuir chevelu ou de la face, la chute des poils et la formation d'une plaque de pelade.

Sur quarante peladiques, soumis à un examen denlaire minutieux, M. Jacquet a constaté que six avaient une dentition médiocre, trente et un une dentition très défectueuse, édenlement, caries nombreuses et profondes ; trois seulement avaient une bonne denture. De plus un grand nombre présentaient une barbe rare et grêle, une sorte d'avorfement du système pileux facial.

Y a-l-il, entre ces lésions dentaires et ces troubles pileux, une simple coïncidence? M. Jacquet, ne le croit pas. Il fait remarquer que, ethniquement, bonne denture et poil solide semblent se correspondre. La calvitie est rare dans les races nègre, arabe et mongolique, et ces races sont réfractaires à la carie denlaire. Les deux tares sont, au contraire, très fréquentes dans les races caucasiques.

En tout cas ethnique ou non, la fréquence indiscutable de la carie dentaire met M. Jacquet en excellente posture vis-à-vis de ses adversaires. Qui n'a pas une dent plus ou moins endommagée? Et si la carie sans pelade est déjà la règle, comment la pelade sans carie ne serait-elle pas l'exception ? Un homme pourtanl s'est rencontré — c'est le Dr Le Gendre — qui a objecté à M. Jacquet son propre cas. M. Le Gendre a la chance d'avoir toutes ses dents intactes, sauf une, qui lui a été extraite à l'âge de douze ans pour faire de la place aux autres. Jamais il n'a eu mal aux dents ; jamais il n'a eu de névralgie faciale. Et ce^ pendant il a été atteint de la pelade de la barbe.

Le cas serait embarrassant, si M. Jacquet n'avait eu soin de spécifier que d'autres causes d'irritation nerveuse peuvent avoir la même percussion décalvanle que les lésions denlaires, mais celles-ci tiennent le premier rang.

El, de l'association si fréquente de ces deux ordres de fait, M. Jacquet lire les conclusions les plus tristes au point de vue de l'avenir dentaire et pileux de notre espèce. Vous vous rappelez le dialogue de Dupont et Durand :


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Et le globe rasé, sans barbe ni cheveux, Gomme un gros potiron roulera dans les cieux.

M. Jacquel n'est pas loin de prévoir le même sort pour notre pauvre humanité. « Ces troubles, dit-il, décalcification dentaire, carie, calvitie, alopécie en aires ou diffuses, sont d'une grande banalité. Pour cela même, on est en droit de croire qu'ils indiquent une tendance générale de l'évolution humaine vers le type glabre et édenté. »

Une humanité glabre et édentée, et glabre parce que édentée ! Pour Dieu ! soignons nos dents pour sauver nos cheveux ! {Le Malin). D1'Ox.

L'empoisonnement aigu par la cocaïne.

La question de l'empoisonnement par la cocaïne emprunte aux discussions actuelles sur l'analgésie parla voie racbidienne, un intérêt fout particulier. Le Dr E. Bour {Thèse de Paris, 1901), a rassemblé les cas d'empoisonnement publiés dans tous les pays : il arrive à eetle conclusion que la dose toxique varie suivant les individus, et aussi pour chaque individu, car il faut' tenir compte du mode d'application de la cocaïne et de l'état des tissus qui subissent son contact.

On sait, en effet, que « la cocaïne est un poison universel, agissant sur les éléments pour les exciter d'abord, pour les paralyser ensuile » (Dastre). Toutefois, elle agit de façon différente suivant son mode d'introduction dans l'organisme. En ingestion et en injection inlra-veineuse, elle provoque des phénomènes d'excitation psychique et motrice, suivis de rémission brusque, d'insensibilité, et quelquefois de coma et de morl. On observe dans tous les cas une vaso-conslriclion généralisée, avec élévation de la pression artérielle. L'intensité de ces symptômes, d'ordre général, varie avec la dose employée. La dose toxique, administrée par les voies précédentes, est d'autant plus faible que la température normale et le poids du système nerveux, sont élevés. Ainsi, par kilogramme de poids, la dose convulsivante est, chez le lapin, de 0,18 centigrammes,et chez l'homme,, de 0,002 à 0,003 milligrammes.


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L'auteur a rassemblé 69 cas d'intoxication, dont 16 mortels. Dans plusieurs d'entre eux, l'état syncopal dominait la situation. D'ailleurs, l'empoisonnement, se traduisant d'emblée par la pâleur des téguments et la tendance à la syncope, est. d'un pronostic grave en général. A part les cas de suicide et ceux d'intoxication par badigeonnages et pulvérisations (procédés dangereux, car on ignore la quantité de cocaïne absorbée), on voit que, presque toujours, la cocaïne avait été employée à dose thérapeutique (solution à 1 0/0 ; 0,05 à 0 gr. 10, au maximum). Mais, très souvent, on avait omis les précautions d'usage : maintenir le malade couché pendant l'intervention et pendant .es deux ou trois heures suivantes.

Les accidents observés malgré l'emploi de ces précautions ne peuvent être attribués qu'à des susceptibilités individuelles, à la peur, ou à un élat névropalhique prédisposant à la syncope, éléments dont il faudra toujours tenir compte. Mais, somme toute, il n'existe pas d'empoisonnement grave survenu à dose thérapeutique, lorsque la technique recommandée a été suivie.

En présence d'une intoxication aiguë, il faudra d'abord coucher le malade, car le plus grand danger est la syncope. On fera respirer immédiatement dunitrite d'amyle (vaso-dilatateur, antagoniste énergique de la cocaïne). Puis on pourra donner du café noir, faire des piqûres d'éther, frictionner le corps et prescrire des boissons et des médicaments diurétiques, pour hâter l'élimination du poison par les différents émoncloires.

{Formulaire de Thérapeutique.)

Le chlorétone, nouvel liypnotique.

Différents auteurs : Hougthon, Aldrich, Percy, Wade et Stevens, ontmontré que, administré par la voie buccale, le chlorétone possède une action hypnotique efficace sans troubler la circulation, la respiration, sans gêner les sécrétions.Le chlorétone ne déprime pas le système circulaloire. La force du pouls est, de son fait, légèrement diminuée, mais l'action du sang se poursuit dans les meilleures conditions. Si ce n'est dans les cas


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de cardiopathie chronique, le chloroforme semble n'avoir aucune action déprimante. Le chlorétone est essentiellement un hypnotique, dont les propriétés se rapprochent beaucoup de celles de la cocaïne, mais qui ne possède pas l'inconvénient d'être toxique.

La dose à employer comme hypnotique varie suivant le malade. Elle doit osciller entre 0 gr. 75 à 1 gramme, mais on peut l'augmenter sans danger. Houghton et Aldrich ont pu donner sans inconvénients une dose de 3 grammes en une seule fois. Donald cite le cas d'un morphinomane qui absorba,en moins de huit heures, près de 10 grammes de chlorétone et qui dormit pendant six jours de suite. Le remède peut être prescrit en so.- lulion alcoolique ; en suspension dans un sirop ou en tablettes.

Les observations personnelles de Cappelleti portent sur vingtcinq malades (Ireize hommes, douze femmes) atteints d'insomnie grave et dont quelques-uns étaient en proie à une excitation considérable. 11 commença avec de petites doses qu'il éleva progressivement par la suite jusqu'à 2 grammes. Tous, les malades traités étaient atteints d'affections mentales : maniaques, démence primitive, mélancolique, démence sénile. La durée du sommeil provoqué varie de deux à einq heures en moyenne selon la dose du médicament employé et la nature des affections traitées.L'action hypnotique se produisait au bout de trente-sept minutes à 2 h. 6. Le sommeil était tranquille ; dans quelques cas, on put observer que l'insomnie était moins forte les soirs qui suivirent la prise du remède. En général, une dose de 1 gr. 50 suffisait. Chez les agités cependant, il convient de porter la dose à 2grammes.L'action du chlorétone, sans surpasser celle des autres hypnotiques, tel le chloral, ne leur est pas inférieure.

Ce médicament semble convenir surtout aux psychoses.

{Journal de médecine.)


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SOCIÉTÉS SAVANTES

CONGRES DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES.

Contribution à l'étude de l'arrêt de la carie des dents, par

J. CHOQUET, professeur à l'École denlaire de Paris.

J'ai démontré dans,des travaux antérieurs (1) la véracité de la théorie émise par Galippe au sujet de la continuation de la carie dentaire sous des obturations faites avec tout le soin désirable, et cela au bout d'un temps plus ou moins long, suivant l'état général du sujet et le coefficient de résistance de la dent. J'ai réussi à reproduire sur les dénis d'un animal vivant, le mouton, les altérations pathologiques inhérentes à cette affection, en creusant dans celles-ci des cavités artificielles, que j'ensemence chacune avec un microbe différent, provenant de carie ayant continué sous des obturations bien faites. Le tout était recouvert d'une obturation en tous poinls semblable à celles que nous faisons dans notre clientèle. Il va de soi qu'une asepsie rigoureuse a été suivie pour ces expériences. La question qui est étudiée aujourd'hui est la suivante : réussir à enrayer la prolifération lente des micro-organismes disséminés dans la profondeur des canalicules denlinaires. En un mot, le but que nous visons, c'est l'arrêt définitif de la carie dentaire. Si, jusqu'ici les diverses tentatives faites pour obtenir la stérilisation de la dentine, el conséquemmenl l'arrêt de la carie, n'ont donné que des résultais négatifs, cela tient à ce que les diverses méthodes employées ne l'étaient que d'une façon empirique. On ne tenait pas compte des règles inhérentes à la bonne préparation de pièces histologiques. Ce sont ces règles que nous avons mises en pratique depuis plus de cinq ans dans notre clientèle et qui nous ont donné des résultats parfaits.

Voici la marche à suivre : 1° nettoyage mécanique de la cavité à obturer, au moyen delà fraise; 2° déshydratation, non

(1) Académie dès Sciences; Société de Biologie, 1900.


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Le Monde Dentaire 125

pas au moyen de l'air très chaud, mais de l'air tiède, auquel on associe ensuite l'action énergique de l'alcool à des litres successifs et de plus en plus élevés jusqu'à l'alcool absolu ; 3° séchage à l'air chaud et remplacement de l'alcool par le mélange alcool, xylène, essence de géranium et hydronaphlol. Des dents traitées de cette façon, en prenant la précaution de laisser pendant 24 heures dans la cavité un pansement recouvert de gutta, destiné à empêcher la pénétration de la salive, n'ont donné aucun résultai comme développement microbien. Au contraire, des dents n'ayant pas subi la déshydratation par l'alcool à des degrés successifs etoblurées pendant le même laps de temps que les précédentes avec le même pansement, ont toujours donné naissance à une culture polymicrobienne après ensemencement dans les différents milieux nutritifs employés en bactériologie. Dans le premier cas, si nous voulons nous assurer de la pénétration de l'hydronaphtol dans la couche de denline qui recouvre la pulpe, nous n'avons qu'à déposer sur celle-ci une goutte de nitrate acide de mercure qui la colorera en jaune foncé, tandis que, dans le second cas, alors qu'il n'y aura pas eu pénétration par suite d'une déshydratation défectueuse, le nitrate acide de mercure colorera la denline en rose pâle.

Ce sont ces résultais qui ont été présentés en mon nom celle année, à la Société de Biologie, par M. Malassez, à qui nous ne saurions adresser trop de remerciements.

Depuis cette époque, on nous a fait quelques observations au sujet de notre manuel opératoire, et enlre autres, on nous faisait remarquer que l'hydronaphlol, après avoir tué les microbes disséminés dans la denline, devait, par absorption, tuer la pulpe. Nos assertions sont basées sur des observations et sur des expériences personnelles et précises, et nous répondrons à notre collègue à l'Ecole Dentaire de Paris, M. Albert Loup : lô qu'il lui est matériellemenl impossible de déshydrater une portion de denline au moyen de chloroforme, vu le peu de solubilité de celui-ci dans l'eau; 2° qu'il est absolument irrationnel de confier à la nature seule le soin de réagir ; 3<> que l'antisepsie n'est pas, comme il le dit, la création d'un milieu impropre à toute vitalité ; 4° que dans la dent, après la mort ou la disparition de la pulpe, la portionvivante n'est pas le cément,


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mais bien le ligament alvéolo-dentaire, sans lequel la dent né tiendrait pas dans son alvéole ; 5° que l'hydronaphlol employé comme nous l'indiquons, loin de tuer la pulpe, sert pour ainsi dire d'excitant à la couche odontoblastique de celle-ci. Que les odontoblastes et non les fibrilles denlinaires, comme le dit mon collègue, viennent à sécréter de la denline secondaire très appréciable après huit jours, denline secondaire que nous ne pouvons mieux comparer qu'à la sclérose qui se produit dans l'organisme.

Nos conclusions sont les suivantes. Nous pouvons affirmer aujourd'hui que la carie denlaire, phénomène pathologique, peut être arrêtée d'une façon complète et cela sans nuire en quoi que ce soit à l'intégrité physiologique de la pulpe.

{Gazelle médicale.)

ACADEMIE DES SCIENCES. {Séance du 3 février 1902.)

Sur la similitude des dents de l'homme et de quelques animaux.

Les mâchoires de l'homme, comparées avec celles des singes anthropomorphes, sont plus courtes, ce raccourcissement étant corrélatif d'une modification des dents. M. Albert Gaudry a montré précédemment, les mutations des molaires supérieures ; il montre aujourd'hui les différences progressives suivant lesquelles se fait cette modification aux molaires inférieures. Chez le Dryopitliecus, l'orang, le gorille, le 6° denlicule des 3 arrière* molaires a disparu: chez le gibbon, le 5° denlicule de la l 1' 0 arrière-molaire se porte au milieu, en arrière du 2° lobe ; chez le chimpanzé, toutes lès arrière-molaires sont ainsi conformées.. Chez l'australien, il en est de même,mais avec raccourcissement des arrière-molaires ; chez le nègre, le 5° dentieule disparaît sur; la 2° arrière-molaire ; chez le blanc, il n'existe plus d'ordinaire qu'à la 1'° arrière-molaire. Chez l'homme, la bouche n'esl plus faite seulement pour manger, mais pour proférer ce langage articulé qui est la prérogative de notre espèce.


Le Monde Dentaire 127

JURISPRUDENCE

Incompétence du Conseil des prud'hommes et du tribunal de commerce.

Notre collègue M. Helot de Brest, qui avait déjà obtenu, en date du 10 novembre 1900, un jugement du juge de paix du 1er canton de Brest ordonnant la radiation de son nom sur les listes électorales du tribunal de commerce, de la chambre de commerce el du conseil des prud'hommes, attendu qu'il exerce une profession libérale sans aucun caractère commercial, vient de remporter un nouveau succès devant le tribunal de Brest.

Par un jugement en date du 12 janvier 1901, le tribunal a repoussé une décision du conseil des prud'hommes de Brest et s'est déclaré lui-même incompétent pour statuer sur le fond du litige existant entre notre collègue et son mécanicien.

{Bulletin du syndical des chirurgiens-dentistes.)

CORRESPONDANCE.

Nous recevons la leltre suivante de l'honorable M. Schwarlz ; elle ne change rien à. noire manière de voir, mais notre impartialité nous fait un devoir de la publier :

A Monsieur Vasseur, Directeur du Monde Dentaire,

A PlîOPOS DES MÉCANICIENS.

Je me rappelle que vous avez soutenu la thèse de M. Stévenin, mais vous interprétez la mienne sous un point de vue autre que je ne l'ai exposée ; et je la résume dans les lignes suivants:

La réglementation de la loi de 1892 de l'exercice de la profession de dentiste est formelle, elle porle sur toutes les branches que peut pratiquer le dentiste.

Aucune réserve qui permet au premier venu de s'établir, n'est mentionnée dans cette loi, l'autorisant à prendre des empreintes et livrer des pièces dentaires artificielles au public.

Si ce droit existait, ce serait la négation de la loi de 1892; il


128 Le Monde Dentaire

n'y aurait qu'à fermer les écoles et supprimer les examens. La profession de mécanicien-dentiste à façon, soit dans les ateliers spéciaux, soit dans les ateliers privés est el reste libre, parce que ce sont de simples mécaniciens, dont une loi n'a pas à s'occuper ; et si je ne me suis pas longuement expliqué sur là liberté de celte profession ouvrière, c'est que je croyais que tous nous étions d'accord à ce sujet; vous soupçonnez que j'ai dit le contraire, du moins vous avez cru que cela ressortait de mon appréciation. Non, je n'ai jamais eu cette fausse idée. Le mécanicien-dentiste à façon conserve tous ses droils au travail, tant qu'il travaille pour un patron, mais le jour où il s'adressera au public en qualité de dentiste, il exerce illégalement l'art denlaire parce qu'il fait de la dentisterie, profession qui ne peut être exercée que par ceux remplissant lés conditions exigées par la loi.

Aucune comparaison ne saurait être faite pour établir un rapprochement entre un mécanicien-dentiste établi s'adressanl au public el un bandagisle. La profession de dentiste est réglementée et l'autre ne l'est pas ; c'est ce qu'il ne faut pas oublier. Les nombreuses lettres que j'ai reçues de mes confrères témoignent de l'importance de la question, qui préoccupe beaucoup d'entre

eux.

Jusqu'à preuve du contraire, je soutiendrai mon interprétalion, et je considère tout ce qui a été écrit sur le droit de s'établir mécanicien denlisle s'adressant au public, comme erroné et contraire à la loi qui nous régit.

On dil vulgairement: il est permis de faire ce que la loi ne défend pas. Eh bien la loi de 1892 défend de faire de la dentisterie si l'on ne jouit pas de ce droit. Or les mécaniciens n'en ont

aucun.

En attendant que les tribunaux examinent celte question, je suis désireux de connaître l'opinion de gens compétents dont je voudrais bien connaître les arguments basés sur la loi dé 1892 donnant droit aux mécaniciens de s'établir.

Recevez, cher Monsieur, mes salutations empressées.

E. SCHWAHTZ père,

Diplômé de l'Ecole dentaire et de la Faculté de médecine de Paris, Nîmes.


Le Monde Dentaire 129

NOUVELLES

Le Congrès denlaire de 1900 nous a révélé un de nos confrères oublié par certains d'entre nous de ceux déjà vieux dans la pratique de la prothèse dentaire. Je veux parler de M. Delair, installé depuis plus de vingt ans à Ne-vers et que nous avons connu autrefois à Paris, du temps des cours du regretté Dr Delestre à l'hôpital de la Charité. Ses travaux remarquables le plaçaient déjà au premier rang des prothésistes. C'est un passionné de son art, toujours à la recherche d'une amélioration nouvelle ; ses appareils de prothèse restauratrice qu'il nous a présentés au Congrès sonl le nec plus ultra, rien même d'approchant n'avait été tenté. Ses armatures en aluminium encastrées dans ses nez en caoutchouc mou s'adaptant par écartement et supprimant lunettes et palais sont des merveilles d'ingéniosité. Plusieurs restaurations faciales peuvent tromper l'oeil le mieux exercé.

11 nous fallait à l'Ecole Denlaire un professeur spécialiste pouvant démontrer ce genre tout à fait ignoré ou délaissé d'un grand nombre de nos confrères. L'Ecole dentaire a donc demandé à M. Delair de fonder une clinique et un cours pour la démonstration et l'application_ de la prothèse restauratrice. La clinique a lieu fous les vendredis de 9 h. à 12 h. el l'aprèsmidi son cours théorique de 2 h. à 5 h.

J'ai, plusieurs fois, été à même d'apprécier son talent et je regrette que mes occupations m'empêchent de suivre régulièrement sa clinique el son cours,

Il est fâcheux que M. Delair qui fait chaque semaine le voyage de Nevers et cela pour le seul amour de l'art, pour enseigner son manuel opératoire, ne rencontre à son cours que peu d'élèves trop désintéressés.

Notre modeste ami a horreur de la réclame et se laisse ignorer de tous ceux qui seraient heureux de voir les progrès accomplis dans cette branche spéciale, mais qui s'adresse à de malheureux mutilés et qui serait surtout du plus grand intérêt pour les Dentistes déjà bien au courant de la prothèse ordinaire


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plus encore qu'à nos jeunes étudiants qui ne voient là qu'un surcroît inutile à ajouter à leurs travaux d'examen.

Je crois êlre agréable à mes confrères en leur signalant la clinique de M. Delair. Ses appareils de la face sont plutôt le côté artistique et le plus connu de son oeuvre, mais où il se surpasse, c'est dans le modelage d'après nature et pour chaque cas, guidé par son seul coup d'oeil, d'un voile artificiel à clapet qu'il exécute sans prise d'empreinte du pharynx. Les effets phonétiques qu'il obtient au bout de quelques leçons de sa méthode orthophonique sont surprenants ; car outre qu'il est un prothésiste consommé,notre confrère est aussi un peu maître d'école à ses heures. El il faut l'entendre avec une patience exemplaire, une âpre lénaeité,forçant par l'exemple et la persuasion son sujet à accomplir avec sa langue inhabile des prodiges de souplesse et d'articulation. Tantôt en des phrases où la même articulation revient à chaque mot sous différentes intonations, et qu'il leur apprend à prononcer par une gymnastique spéciale des organes de la parole ; tantôt en de courtes poésies composées spécialement par lui au point de vue phonétique, il les exerce d'abord à parler doucement et, lentement; ensuite à demander.davantageàleurs cordes vocales et plus de vitesse dans l'émission et l'arrêt des sons.

La méthode est simple et ne paraît ressembler en rien à celle employée pour les bègues. Mais il fallait la chercher et la trouver par l'observation, et c'est peut-être la qualité dominante de M. Delair.

Mais ce qui procure une satisfaction vraiment complète, c'est lorsqu'à son cours pratique,on le voit de ses doigts exéeuter,au grand profit de quelques élèves zélés,des travaux de bijouterie, de modelage,de moulage,de fonderie, de ciselure, d'ajustage et de repoussage des métaux.La lime,le burin et les emboutissoirs sont les seuls outils avee lesquels il façonne à la forme d'une mâchoire humaine une plaque d'aluminium qui devient entre ses mains, sous son marteau, une mentonnière parfaite pour la réduction des fractures ; et cet appareil extra léger,plus promptement obtenu que par n'importe quel autre procédé,peut ainsi très vite soulager un blessé et est appelé à remplacer ceux faits jusqu'ici en métal blanc ou en tôle peinle.


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Notre distingué confrère M. Mendel Joseph en résumant dernièrement ses travaux à la Sociélë d'odontologie, disait de M.De* lair : « Saluons donc avec plaisir ce modèle nouveau : le dentiste moderne ingénieux, savant, modeste, bienfaisant », et je n'ajouterai que deux mots à ces qualificatifs si mérités : c'est que noire sympathique ami est bien en effet le type achevé, le

type idéal du « Dentiste français ».

A. ROLLIN.

Nous adressons toutes nos félicitations à M. le Dr Gires, secrétaire de la rédaction de la Bévue de Stomatologie, qui vient d'être nommé officier d'Académie.

Nous avons reçu la communication suivante :

Fédération denlaire internationale.

Secrétariat Général 45, rue de la Tour d'Auvergne

Paris. Paris, le 27 mars 1902.

Monsieur el 1res honoré Confrère, Nous avons l'honneur de vous faire connaître, au nom du Conseil exécutif de la Fédération dentaire internationale, que la session de la fédération à Stockholm en 1902 se tiendra dû 15 au 20 août.

Nous avons considéré, en effet, que la session projetée ne peut avoir lieu ni la l 1' 6 ni la 2e semaine d'août. Si la lrc semaine était choisie, les dentistes allemands seraient totalement empêchés d'y assister, puisque le Congrès annuel du. Central Verein Zahmrzle a lieu à Munich le 4 août et plusieurs notabilités nous ont déclaré ne pouvoir se rendre en Suède cette lrc semaine.

D'autre part, en raison de la proximité de Munich de l'Autriche et de la Suisse, il est possible que plusieurs dentistes de ces deux pays assistent au Congrès allemand ; ils ne pourront dès lors aller à Stockholm.

Les dentistes anglais, dé leur côté, pour se trouver dans cette dernière ville la lrc semaine d'août, seraient dans l'obligation de quitter leur clientèle avant l'époque normale des vacances,


132 Le Monde Dentaire

et plusieurs des plus considérables ont déclaré au Bureau ne pouvoir être dans cette capitale à cette époque.

D'ailleurs les denlisles français sont dans la même situation que leurs confrères anglais, puisque les vacances ne commencent qu'à la fermeture des écoles, lycées et collèges, c'est-à-dire au commencement d'août.

Mais de plus, si la session de Stockholm s'ouvrait la l''e semaine d'août, ils seraient astreints à un voyage long et fatiguant, sans arrêt, obligés de prendre part, en France, le 7 août à Montauban, à leur Congrès national, c'est-à-dire à la réunion de la Section d'odontologie de l'Association française pour l'avancement des Sciences, qui se termine le 14.

Plusieurs membres importants de la profession ont fait connaître au Bureau que, dans ce cas, ils seraient empêchés d'aller à Stockholm.

Plusieurs dentistes américains, dont la participation à la fédération a une très haute importance, ont également fait savoir au Bureau qu'il leur serait impossible d'arriver dans cette ville avant le 12 août.

De leur côté, nos confrères suédois nous ont fait observer qu'il serait souhaitable que les diverses réunions de Stockholm ne se tinssent guère plus tard que la mi-août. Enfin, il convient de ne pas leur imposer de dérangements Irop répétés par des réunions successives.

Aussi prenant en considération les raisons qui précèdent, les organisateurs des diverses réunions américaines en Europe, en particulier Y American Dental Society of Europe et les Dental Advisory Boards se ralliant à notre proposition viennènt-ils de fixer leurs réunions à peu près à la même date que la session de la fédération.

En conséquence nous nous plaisons à espérer que vous ne manquerez pas d'assister à la session de la Fédération dentaire internationale, du 15 au 20 août, afin qu'elle ait le même succès que sa devancière de 1901 à Londres et à Cambridge.

Une lettre ultérieure donnera les renseignements complémentaires.


Le Monde Dentaire 133

Veuillez agréer, Monsieur et très honoré Confrère, l'expression de nos sentiments les plus distingués. Le Secrétaire Général : Le Président :

Dv SAUVEZ. D 1' GODON.

D'autre part nous apprenons que le bureau de la Fédération denlaire nationale a décidé, dans sa séance du 27 mars, que la prochaine réunion de la Fédération aura lieu à Paris le samedi 24 mai 1902. Cette réunion sera suivie d'un banquet donné en l'honneur de la Fédération par l'École denlaire de Paris et l'Ecole odontotechnique.

Le dimanche matin 25 mai, séance de démonstrations pratiques, organisée par MM. Sauvez et Sifïre, avec visites dans les écoles. Un déjeuner suivra.

ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES

FUSIONNÉE AVEC L ASSOCIATION SCIENTIFIQUE DE FRANCE.'

Reconnues d'utilité publique.

Secrétariat : 28, rue Serpente.

Paris, lor avril 1902. Monsieur et cher confrère,

J'ai l'honneur de solliciter voire adhésion à la Section d'Odontologie de l'Association Française pour l'avancement des Sciences.

Cette grande Association tiendra sa session générale annuelle du jeudi 7 au jeudi 14 août 1902, à Monlauban.

Appelé parle vote des Membres présents à la réunion d'Ajaccio, de l'année dernière, à organiser et à présider les travaux delà Section d'Odontologie pour 1902, je compte m'inspirer uniquement du but de l'Association tel qu'il est défini dans l'article premier du Règlement :

* Favoriser par tous les moyens en son pouvoir, le progrès « et la diffusion des Sciences au double point de vue du per« fectionnement de la théorie pure et du développement des ap« plications pratiques. »


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Darisce-but, je viens faire appel aux diverses Sociétés dentaires de France, à leurs Membres et à tous les dentistes de notre pays pour les inviter à adresser leur adhésion el à envoyer des communications, des démonstrations et des présentations.

J'ai pu m'assurer, dans un voyage récent, de la présence à ce Congrès d'un grand nombre de Membres éminents de tous les points de France, et de la collaboration effective de divers groupements importants.

La Société des Dentistes duMidi, dontle siège est à Toulouse, ville voisine de Monlauban, a bien voulu se mettre à la disposition de la Section pour l'organisation des démonstrations pratiques.

Cette réunion de l'Association constituera donc un véritable Congrès dentaire national, faisant suite à ceux de Bordeaux, de Naney et de Lyon, et nous sommes presque assurés d'avance d'un succès analogue à celui de ses devanciers.

Indépendamment de l'utilité morale qu'il y a pour nous, dentistes, à entrer dans cette Société dont font partie les savants les plus illustres de France, nous ne pouvons passer sous silence quelques-uns des avantages matériels principaux que l'Association accorde à ses membres moyennant une cotisation modique : droit au livre annuel des comptes rendus de toutes les sections : réduction considérable sur les chemins de fer au moment du Congrès : participation à divers avantages de l'Association avant, pendant et après le Congrès.

Je crois inulile d'insister, d'autre part, sur l'importance qu'il y a, pour les dentistes, à assurer par leur adhésion et leur présence le succès de celle Section d'Odontologie, créée l'année dernière grâce à l'initiative incessante de notre distingué confrère, le Dr Godon, car celle création est une véritable consécration de l'autonomie de l'Odontologie, autonomie que cette science doit au degré de développement qu'elle a atteint à l'aurore du XX 0 siècle.

Dans l'espoir que vous voudrez bien vous inscrire pour collaborer à la réunion de Monlauban, je vous prie d'agréer, Mon-


Le Monde Dentaire 135

sieur et Cher confrère, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Le Président de la Section d'Odontologie : EM. SAUVEZ, Professeur à l'Ecole Dentaire de Paris, Dentiste des Hôpitaux de.Paris.

P.'S. —Prière d'envoyer son adhésion au plus tôt pour recevoir le Bulletin de l'A.F.A.S. qui fera connaître les questions mises à l'ordre du jour, le programme des excursions, les réductions diverses, en un mot les divers détails d'organisation utiles à connaître pour le Congrès de Monlauban.

Adresser les lettres, soit à M. le Dr Sauvez, 17, rue de Sl-Pétersbourg, Paris (VIIIeV

Soit au Secrétaire du Conseil de l'Association, 28, rue Serpente, Paris (VIe).

Programme de la session.

Le Congrès s'ouvrira à Montauban : Le jeudi, 7 août.

Vendredi 8 Août. — Séances de Sections.

Samedi 9 Août. — Séances de Sections.

Dimanche 10 Août. — Excursion générale.

Lundi 11 Août. — Séances de Sections.

Mardi 12 Aoûl. — Excursion générale.

Mercredi 13 Août. — Séanees de Sections.

Jeudi 14 Aoûl. — Séance de clôlure.

Ce programme pourra subir des modifications de détail ; elles seront, en tous cas, indiquées dans les bulletins journaliers publiés pendant le Congrès.

Session d'examens pour le diplôme de chirurgien-dentiste.

ANNÉE SCOLAIRE 1901-1902.

La seconde session s'ouvrira le 26 mai prochain.

I. — CONDITIONS D'ADMISSION. —Sont seuls admis à se présenter à cette session :

1° Pour les trois examens, les dentistes inscrits au rôle des


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patentes au Ie 1' janvier 1892; les candidats qui justifient d'un cours régulier d'études dans unedes Ecoles d'enseignement dentaire existant en France, à la date du 25 juillet 1893 ;

2° Pour les deux derniers examens, les dentistes de nationalité française, inscrits au rôle des patentes antérieurement au lor janvier 1889 ;

3° Pour le deuxième examen, les dentistes pourvus antérieurement au l 01' novembre 1893 d'un diplôme délivré par l'une des écoles d'enseignement dentaire existant en France, à la date du 2b juillet 1893.

II. — PIÈCES A PRODUIRE. — Les candidats produiront les pièces suivantes :

Un extrait authentique de leur acte de naissance, et, s'il y a lieu, une traduction également authentique de cette pièce ; Un extrait de leur casier judiciaire ; Et, suivant le cas :

Un certificat constatant leur inscription au rôle des patentes au 1er janvier 1892 ou antérieurement au 1er janvier 1889 ; Un certificat constatant qu'ils sont Français. Le diplôme qu'ils ont obtenu devant une école d'enseignement dentaire de France, antérieurement au 1er novembre 1893. A ces pièces, les candidats élèves des écoles dentaires visés au paragraphe II de celle affiche devront joindre :

1° Soit un diplôme de bachelier, soit le certificat d'études prévu par le décret du 30 juillet 1886, modifié par le décret, du 25 juillet 1893, soit le certificat d'études primaires supérieures dans les conditions prescrites par les circulaires des 3 mai et 17 novembre 1895;

2° Un certificat constatant qu'ils ont accompli, dans Vune des écoles dentaires, des éludes complètes et régulières. A ce certificat sera joint un extrait des registres de l'école indiquant les dates d'entrée, d'inscriptions, etc. ;

3° Un certificat individuel délivré par M. le Directeur des Iravaux scientifiques de l'amphithéâtre d'analomie des hôpitaux, certificat justifiant du travail de l'élève el de son assiduité aux travaux pratiques de dissection.

III. — CONSIGNATIONS. — Les consignations seront reçues au


Le' Monde Dentaire 137

Secrétariat de la Faculté de médecine de l'Université de Paris aux dates ci-après désignées, savoir : .'

1C 1' examen, les 12 et 13 mai 1902 ; ■

2R examen, les 2 et 3 juin 1902 ; .

3e examen, les 23 et 24 juin 1902.

Les candidats consigneront les droits d'examen, de certificat d'aptitude et de diplôme fixés par le décret du 14 février 1894 (30 franes pour chaque examen, 20 francs pour chaque certificat d'aptitude, et 100 francs pour le diplôme).

Il sera fait remboursement aux candidats ajournés des droits de certificat et de diplôme, selon le cas.

IV. — DATE DES EXAMENS. — Les examens auront lieu aux dates ci-après désignées, savoir : 1er examen, du 26 au 31 mai 1902 ; 2° examen, du 16 au 21 juin 1902 ; 3e examen, du 7 au 19 juillet 1902.

Ecole dentaire à Rome.

Nous apprenons la fondation à Rome d'une Ecole denlaire dile Scuoladi odontoiairia, sous la direction de MM. les professeurs Monfenovesi et Ala, avec un corps enseignant de quatre professeurs.

Nous souhaitons bons succès à la nouvelle école.

L'arracheur de dents.

Un maréchal-ferrant, M. Joseph Lelong, demeurant rue Pouchet, se trouvait depuis quelques jours sans travail ; il lui vint une idée fort ingénieuse pour se proeurer de l'argent. Se trouvant'à l'angle de l'avenue de Clichy et de la rue Cardinet, il s'installa devant une petite table de bois blanc et se mit à haranguer les passants, tandis que de la main droite, armée d'une petite tenaille, il gesticulait avec énergie :

— Je suis dentiste I criait-il. Vous tous qui souffrez des dents, venez à moi !

Et, pour la somme minime de vingt-cinq centimes, ce qui était évidemment pour rien, notre dentiste improvisé se mit à


138 Le Monde Dentaire

arracher indistinctement molaires ou dents de lait. 11 avait réussi à opérer ainsi un assez grand nombre de crédules passants, lorsqu'en voulant arracher une dent creuse à un palfrenier nomné Dumont, il eut la: maladresse de lui entamer la mâchoire. Le patient se mit à pousser dès hurlements, les badauds prirent fait et cause pour lui : finalement, des agents arrivèrent qui. conduisirent au commissariat le pseudo-dentiste et son •client.

Joseph Lelong a.été envoyé au Dépôt. Quant à Dumont, il a dû se rendre à l'hôpital Bichal. Il a, paraît il, la mâchoire dans un état lamentable.

Un instrument à double lin. — Le D1'BONAMY rapporte dans la Chronique médicale (1902, n° 3) l'anecdote suivante :

Il y a six ans, il fut appelé à Pantin, dans un pauvre ménage d'ouvriers pour soigner un jeune enfant âgé de 15 mois atteint de gastro-enlérile.

Le père et la mère étaient absents, partant au travail le matin, ne revenant que le soir, et l'enfant était laissé en garde toute la journée à sa petite soeur âgée de six ans.

Après examen du pauvre mioche cachectique, il interrogea la petite soeur sur la façon dont elle nourrissait son petit frère. Quelle ne fut pas sa stupéfaction, quand l'enfant lui montra le bock à injections de la maman, rempli de lait, accroché au mur le matin par le père, muni d'un long tube en caoutchouc, d'une tétine et d'un robinet, que la pauvre petite tournait doucement versant ainsi facilement et directement le lait réparateur (?) dans la bouche du petit malade, chaque fois qu'il pleurait !

L'idée était jolie, fort simple, mais le Dv Bonamy eut toules -les peines du monde à faire comprendre au père que ce biberon nouveau modèle était détestable et qu'il était la cause de la diarrhée de son enfant.

.Avis divers.

ON DEMANDE un jeune docteur sortant des Écoles dentaires .qui désirerait se faire une jolie position, comme associe péri-


Le Monde Dentaire 13!)

dant deux années avec acte ou promesse de vente, chez un dentiste sérieux d'une grande ville Universitaire, 12,500 francs comptant, le resle de la vente par annuité ; on montrerait à se perfectionner sur les cas les plus difficiles des aurificalions américaines.

S'adresser à M. Vasseur, 9, rue de Londres.

MM. les dentistes sont informés qu'ils peuvent se ravitailler en dents naturelles chez M. Léger-Dorez, rue Joubert, qui en possède une collection unique dont il ferait volontiers profiter* ses confrères au prix des fournisseurs.

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S'adresser au journal le Monde denlaire.

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Produits des cinq dernières années . .... 261.000 fr.

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Bénéfices nets tous frais payés 1.68.555 ».

Ces chiffrés sont garantis par acte.

Clientèle de choix. Pas de réclame. Pas de publicité.-Relations médicales.

Prix 100.000 francs dont 40.000 francs comptant..

Le titulaire restera avec le successeur aussi longtemps que celui-ci le désirera. 11 ferait, au besoin, une associalion préalable à l'achat.

S'adresser à M. Vasseur, 9, rue de Londres à Paris, seul chargé de la négociation.


140 Le Monde Dentaire"

Près l'Arc de Triomphe.—Cabinet ayant 14 ans d'existence.

Le titulaire se retire après fortune.

Produits encaissés des trois dernières années. 148.800 fr.

Frais généraux 49.000 »

Bénéfices nets encaissés tous frais déduits. . 99.800 » Clientèle choisie. Prix rémunérateurs. Le titulaire restera un an avec son successeur. Prix 80.000 francs dont 30.000 francs comptant. S'adresser à M. P. Vasseur, 9, rue de Londres à Paris, seul chargé de la négociation.

Quartier de l'Opéra. — Plus de 50 ans d'existence, on cède après fortune.

Produits des 4 dernières années 390.000 fr.

Frais généraux 88.000 »

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Comptabilité très régulière. Chiffres garantis.

Le titulaire restera avec son successeur au gré de ce dernier.

Prix 200.000 francs dont 100.000 francs comptant.

Bel appartement exclusivement réservé à la réception delà clientèle.

S'adresser à M. P. Vasseur, 9, rue de Londres, Paris, seul chargé de la négociation.

Quartier de l'Opéra.-— Près la gare St-Lazare, cabinet fondé depuis 22 ans par le titulaire actuel, genre américain. Prix élevés, pas de crédit.

Produits moyens des 4 dernières années . . . 25.0Û0 fr.

Frais généraux tout compris 9.50O »

Bénéfices nets 15.500 »

Prix 35.000 francs dont 20.000 francs comptant.

N. B. Il est nécessaire de parler anglais.

S'adresser à M. P. Vasseur, 9, rue de Londres à Paris.


Le Monde Dentaire 141

Quartier de la Chaussée d'Antin. — Cabinet fondé depuis 1868 par le titulaire actuel.

Produits moyens 18.000 fr.

Frais généraux 6;000 »

Bénéfices nets 12.000 »

Le titulaire se retire après fortune. Restera avec son successeur au gré de ce dernier.

Les produits sont susceptibles d'être fortement augmentés vu la situation du cabinet.

Prix demandé 25.000 francs dont 20.000 francs comptant. S'adresser à M. Vasseur, 9, rue de Londres, Paris.

Quartier Breda. — Produit 20.000 francs. Peu de frais généraux. Clientèle très fidèle, peu de crédit. Prix 20.000 francs, moilié comptant.

S'adresser à M. Vasseur, 9, rue de Londres, Paris.

Gare de Lyon. — Cabinet fondé depuis 16 ans par le titulaire actuel. Produits des trois dernières années 19.000 francs. Frais généraux 4.000 francs. Bénéfices nets 15.000 francs.

Prix 15.000 francs, dont 10.000 francs comptant.

Affaire très avantageuse.

S'adresser à M. Vasseur, 9, rue de Londres à Paris.

Porte St-Denis. — Situation exceptionnelle. Conditions très avantageuses.

S'adresser à M. P. Vasseur, 9, rue de Londres, Paris.

Quartier St-Georg'es. — Produit 12.000francs, peu de frais, loyer 1.700 francs. Beau logement très avantageux. Prix 12.000 francs, dont 8.000 francs comptant.

S'adresser à P. Vasseur, 9, rue de Londres, Paris.

PROVINCE.

Sud-Ouest. Bénéfices nets : 17.000 francs. Prix : 25.000 fr.

Centre. > 14.500 » » 28.000 »

Près Paris. » 11.000 > » 8.000 »

Centre {ouest). » 17.000 » « 18.000 ^

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Le Mondé Dentaire

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Le défaut capital des Ciments dentaires est leur solubilité relativement facile par les acides de la bouche. Moyennant l'emploi d'un acide silicique absolument pur on a enfin réussi à produire ce nouveau Ciment qui donne des plombages préservant les dents d'une manière permanente.

Ce Ciment se montre inaltérable même dans les bouches donnant une forte proportion d'acides buccaux.

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Sur une plaque de verre mêlez la poudre avec le liquide en une pâte ayant la consistance d'un mastic mou de vitrier. Ensuite introduisez celle pâle dans la dent à l'aide d'un fouloir, et laissez-la durcir.

Le CIMENT-RÉFORME se fait en 12 nuances :

N° 1. Blanchâtre. » 2. Jaune blanchâtre, » 3. Bleu »

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