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Titre : Bulletin de la Société centrale d'horticulture de Nancy

Auteur : Société centrale d'horticulture de Nancy. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Nancy)

Date d'édition : 1929-05-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32723648n

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32723648n/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 11734

Description : 01 mai 1929

Description : 1929/05/01 (N12)-1929/06/30.

Description : Collection numérique : Fonds régional : Lorraine

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Europe

Description : Collection numérique : Thème : Les échanges

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5728991n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-S-1533

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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Syndicat Horticole de Meurthe-ôt-Moselle

Année 192Q

PRIX MINIMA

fixés pour les articles ci-dessous

Rosiers tiges _. la pièce 12 »

Rosiers nains — A à 5 »

Bégonia tubérëux, simples semis — 2 »

Bégonia tubérëux, doubles semis — 2 50

Dahlia (boutures) ; — î 50

Canna en mélange — 1 75

Cobaea — 1 75

Pois de senteur , . — 1 25

Capucines grimpantes •— 0 60

Plantes vivaces en mélange — 1 50

Plantes vivaces en variétés •— 2 50

Chrysanthèmes — 2 »

Géranium le cent 120 »

Géranium gros bois, ■ ■— 150 »

Anthémis, Héliotropes, Salvia, Calcéolaires, Fuchsia,

Bégonia (boutures) .. ■— 100 »

Plantes pour bordures (boutures) — 75 »

Bégonia semis — 75 »

Verveines semis — 75 »

Pétunia semis — 75 »

Plantes pour bordures (semis) •— 60 »

Plantes annuelles repiquées . ., ' — 30 »

Bellis Pensées — 25 à 50 »

Silènes, Myosotis — 20 à 25 »

Giroflées jaunes — 30 à 40 »

Plantes livrables sans godets; avec godets 10 % d'augmentation

Heure de l'ouvrier jardinier 5 »

Heure de l'ouvrier aide-jardinier. 4 »

Terreau (la brouette) 8 à 10 »






PROCÈS-VERBAUX

SÉANCE DU 9 MAI 1929

Présidence de M. Charles GRANDJEAN, premier vice-président

Assisté de MM, Arnould et Laisné, vice-présidents; E. Nicolas, secrétaire général; Brégeon, trésorier; Mompert, secrétaire-rédacteur.

M. Boulay, président, empêché, s'est fait excuser.

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté sans observation.

Condoléances

En ouvrant la séance, M. le Président présente les plus sincères condoléances de la Société à la famille de M. Charles Révolte, décédé récemment. M. Révolte était membre de la Société depuis 1890, jardinier chez M. Albert Tourtel depuis plus de 40 ans, il avait été primé il y a deux ans pour ses longs services.

Admissions

MM. Ch. Bergdot, G. Bourgouin, L. Fischer, Mmo Walter Lehmann, MM. A. Montardjitch, Stocky, Stutzmann, Marcel Valence, A. Velte, sont admis comme membres titulaires.


Présentations

M. Louis Adt, industriel à Jeandelaincourt (M.-et-M.), par MM. Chalon et Boulay.

'M"'V" Bourgeois, à Essey-les-Nancy, par M" 6 Pack et M. Bize.

M. Emile Dumoulin, 32, rue Oberlin, Nancy.

M. Pierre Hâbermacher, jardinier, rue Mac-Mahon, Nancy.

M; Stanislas Jeandemange, rentier, 36 rue Oberlin, Nancy.

M. Gaétan Jeanpierre, colonel en retraite, 10, rue EugèneHugo, Nancy.

M. Gaston Maloberty, horloger, 32, rue Gambetta, Nancy, par MM. Aubrège et Mangenot.

Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, grainetiers, 4, quai de la Méginerie, Paris (1"), par MM. Boulay et E. Nicolas.

Correspondances et Communications

M. Grandjean donne lecture d'une lettre de la Société Horticole de Troyes, demandant un membre du jury pour sa prochaine exposition d'horticulture, et d'une autre de la Société des Amis des Roses de Saverne, qui demande également un délégué pour juger ses concours des roses, des balcons et jardins fleuris; votre secrétaire est désigné pour Troyes et M. G. Grandjean pour Saverne.

M. Mompert donne quelques renseignements sur les arbustes et plantes qui ont été abîmés par les grands froids, et met en garde contre un arrachage prématuré.

La parole est donnée à M. Maurice Thirion qui entretient l'assemblée sur les plantes vivaces servant à la décoration des jardins publics et privés, sur leur mode d'emploi, leur floraison; M. le Président le remercie de son intéressante conférence.

M. Lallement, jardinier chez M. Cournault, présente un nidularium, broméliacée de serre chaude, et qui tire son intérêt décoratif des bractées rouge vif ressortant sur des feuilles violacées.

Il est enfin procédé à la distribution de plantes fournies par M. Haas, horticulteur, rue du Faubourg-Stanislas; M. Aubrège vient en choisir une qui lui est offerte comme prime pour avoir présenté avec M. Mangenot cinq membres nouveaux en une seule fois.

A 10 h. 30, l'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Le secrétaire, A. MOMPERT.


SÉANCE DU 9 JUIN 1929

Présidence de M. G. BOULAY, président

Avaient pris place au bureau: MM. Ch. Gérard, adjoint au maire de Nancy, Arnould, vice-président; E. Nicolas, secrétairegénéral; Brégon, trésorier; Kling, président du Syndicat des maraîchers; Laroche, son trésorier; Barroyer, secrétaire du Syndicat des Horticulteurs; Riols, professeur spécial d'horticulture; Mompert, secrétaire bibliothécaire.

Lecture est donné du dernier procès-verbal qui est adopté sans observation.

Condoléances

En ouvrant la séance, M. le Président présente les condoléances émues de la Société à M. Maurice Thirion et à M. Vautrin qui viennent d'avoir la. douleur de perdre leur mère et belle-mère, M"'" Paul Thirion. Des condoléances sont également adressées à M1"" Drappier pour le décès de son mari.

Admissions

M. Louis Adt, M'" 0 V" Bourgeois, MM. E. Dumoulin, Hâbermacher, Jeandemange, Jeanpierre, Maloberty, Maison Vilmorin, sont admis comme membres titulaires.

Présentations

M. Louis Démange, jardinier-paysagiste, 163, rue Jeanned'Arc, à Nancy, par MM. Arnould et Degand.

M. Adrien Grasmuch, cressonnier, à Pierre-la-Treiche (M.-etM.), par MM. Ch. et Léon Girard.

M. Emile Marchai, maraîcher, avenue Carnot, St-Max, par MM. Kling et Laroche.

M. Maurice Martin, 1, avenue Burger, Jarville, par MM. Mangenot et Mompert.

M. Nierderlender, 1, rue de la Forêt, Laxou, par MM. E. Esmez et Dussaux.

M. Louis Pauchard, péniniériste à Roville-devant-Bayon, par MM. Ch. Grandjean et Arnould.

M. André Révolte, chef jardinier, chez M. A. Tourtel, à Tantonville, par MM. Boulay et Tourtel.


M. Paul Richard, 70, avenue Carnot, Jarville, par MM. Mangenot et Mompert.

. M'"" Henri Simonnet, 28, rue Isabey, Nancy, par MM. G. Grandjean et E. Nicolas.

M. Jean Steinmetz, chef d'équipe aux P. T. T., 6, rue de la Prairie, St-Max, par MM. Louis Blaison et Mompert.

M. Thibonnet, jardinier chez M1"" Drappier, 113, rue de Toul, par M. Boulay et M"" Drappier.

Communications

M. le Président fait savoir que la séance de Juillet qui normalement devrait être le 14 est avancée de huit jours et aura lieu le 7; puis il donne la parole à M. Mompert pour la lecture de son rapport sur l'exposition horticole de Troyes.

M. Arnould développe ensuite le sujet de sa conférence sur les conifères d'ornement dans les parcs et jardins, M. Boulay le remercie de son exposé si clair et si précis que l'assemblée à écouté avec grand intérêt.

M. le président salue ensuite la présence des représentants des syndicats horticoles et maraîchers; de M. Riols, professeur d'horticulture, les organisateurs des cours d'hiver pour les apprentis jardiniers à qui l'on va distribuer les prix. Il regrette l'absence de M. Laisné, directeur des promenades à qui il aurait été heureux d'adresser ses plus vives félicitations pour sa nomination d'officier du mérite agricole. Il salue également en termes particulièrement chaleureux et spirituels, la présence de M. Charles Gérard, adjoint délégué par M. le Maire de Nancy pour présider la remise des récompenses aux élèves des cours professionnels.

M. l'adjoint Gérard répond et rend un juste hommage à l'activité si féconde de M. Boulay qui a su élever la société au rang qu'elle occupe aujourd'hui.

M. Barroyer prononce également une charmante allocution dans laquelle il remercie la Société et tous ceux qui se dévouent ou qui s'intéressent à la cause de l'apprentissage horticole. M. Riols adresse lui aussi des remerciements aux représentants des groupements horticoles et maraîchers ainsi qu'à la Société et à son président. .

Lecture est donnée du palmarès; les élèves récompensés au nombre de 20 sur 33 inscrits reçoivent des médaillese offertes


par la ville de Nancy, des volumes horticoles, et des outils de jardinage.

Il est.alors procédé à la distribution de jolies plantes fleuries fournies par M. Henri Christophe, horticulteur,, rue de Médreville.

Ail heures, l'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Le Secrétaire: A. MOMPERT.

Distribution des récompenses

aux

Elèves des Cours professionnels horticoles

DISCOURS DE M. CHARLES GÉRARD

Adjoint au Maire de Nancy

MESSIEURS,

Je suis particulièrement heureux d'avoir été délégué par M. le Maire — empêché, par des engagements pris antérieurement — pour le représenter à votre séance d'aujourd'hui: séance au cours de laquelle vous devez récompenser de jeunes élèves, pour leur assiduité au travail et pour le profit qu'ils ont retiré des enseignements professionnels que des maîtres dévoués leur ont donnés.

Si Nancy compte de nombreuses sociétés, la vôtre est l'une des plus prospères et des plus agissantes.

Son rayonnement s'étend au-delà de notre Lorraine et de notre territoire national, puisqu'elle compte, au-delà des mers, comme une bienfaitrice particulièrement précieuse, Madame Harding.

Si on recherche les causes de ce splendide épanouissement, on les trouve, immédiatement, dans le dévouement prestigieux de vos animateurs. Loin de moi, la pensée d'établir la liste de ceux-


ci. Il faudrait pour être complet, dans l'énumération, nommer tous les membres de votre société. Et ils sont nombreux!...

Mais vous ne m'en voudrez pas, je l'espère du moins, si de tous, j'en détache un, qui a droit à une mention toute spéciale: Votre distingué président, Monsieur le Bâtonnier George Boulay.

C'est, n'est-il pas vrai, sous son impulsion féconde, que la Société d'Horticulture a atteint ce splendide épanouissement, que je constatais il n'y a qu'un instant.

Après s'être promené — probablement sans un plaisir bien grand — dans le jardin des Racines grecques, l'amateur d'art qu'il est devait s'attarder dans cet autre jardin — combien plus agréable <— où Ton cultive les fleurs de Rhétorique.

De celui-ci encore, n'était-il pas tout, naturel qu'il passât, en bon voisin, dans le jardin où la nature, sous des soins diligents, trouve le moyen de s'améliorer sans cesse, pour le plus grand plaisir de nos yeux.

L'harmonie qu'il se plaisait à cultiver dans ses études musicales, ne la retrouvait-il pas, sous les formes les plus diverses, dans le bruissement des arbres, comme dans l'éclat incomparable des fleurs, depuis les plus humbles jusqu'aux plus compliquées?

Comme il n'est pas humain de se réserver égoïste ment les joies et les satisfactions qu'on peut faire partager à d'autres, votre président comprit qu'il y avait mieux à faire qu'à profiter seul d'un plaisir de dilettante. Il entreprit de développer votre société qui, à l'origine — presque au temps où remonte mon inscription parmi ses membres ■— ne comprenait guère que des professionnels et des amateurs. C'est ainsi qu'il s'employa à mettre à la portée de tous, sous la poussée de l'enthousiasme qu'il créait, la satisfaction profonde qu'éprouvent tous ceux qui aiment le vrai, le beau et le bien, à communier dans la -nature éternellement belle et éternellement jeune.

Ce fut la raison de sa belle entreprise; suivant ses directives, chaque sociétaire, comme l'abeille d'une ruche, commença à travailler pour la ruche, pour sa ruche.

On vit bientôt toutes ces abeilles vanter à tous et partout, l'éclat des fleurs, le charme de cet éclat, les profondeurs insoupçonnées et fraîches de leur calice, en même temps que l'ivresse délicieux de leur parfum.

Ainsi, la Ruche devient de plus en plus bourdonnante. Chaque abeille étant à sa tâche joyeuse, chaque cellule s'enrichit d'amples


récoltes faites un peu partout dans les jardins les plus modestes comme dans les plus riches de nos villes, dans nos bourgs peuplés d'ouvriers comme dans nos campagnes que parcourent en chantant les ruisseaux qui descendent des montagnes pour traverser nos plaines ensoleillées et fleuries.

En hiver, alors que la nature se repose et que les frimas couvrent de leur blanc manteau notre sol engourdi, votre activité, mon cher Président, ayant trouvé une forme nouvelle pour se développer, vous vous mettez à nouveau à l'ouvrage.

Il n'est point de morte saison pour vous. C'est alors que vous organisez votre fête, qui chaque année prend un éclat plus resplendissant.

Aux rythmes entraînants de la musique, ce sont encore les fleurs que les mains habiles des couturières ou des modistes ont créées, qui réunies par vos soins dans des décors somptueux, s'épanouissent sous les mille feux des lustres, pour la plus grande joie de nos yeux éblouis et émerveillés.

Votre bal, n'est-il pas chaque fois une nouvelle exposition florale ou les grâces féminines s'allient délicatement au charme exquis des fleurs qui les parent ou qu'elles parent, et qu'elles interprêtent?...

C'est, voyez-vous, à vos mérites très grands et très réels d'animateur, mon cher Président, que j'ai tenu, avant toutes choses, à rendre un particulier et public hommage.

Mais j'interpréterai, j'en suis certain, votre pensée intime, en félicitant aussi tous vos collaborateurs de la pleine prospérité de votre société, à laquelle tous contribuent également.

Je suis de ceux qui connaissent les services très précieux qu'elle rend, parce que je suis de ceux qui les marquent et qui les apprécient avec un seul plaisir et une .entière satisfaction. Si je ne fréquente pas — à mon grand regret — vos réunions, je ne cesse de m'y intéresser.

Je sais qu'elles ne se bornent pas à la lecture d'un procès-verbal et à des congratulations. Les questions les plus intéresantes. y sont abordées, examinées, discutées. Elles s'enrichissent chacune de communications intéressantes. Elles sont toujours instructives.

A ceux qui s'en trouvent éloignés, votre bulletin porte à domicile, avec un compte rendu précis, les enseignements que prodiguent des maîtres autorisés.


_ 8 — '

Vous créez aussi des concours et chaque fois que l'occasion s'en présente, vous stimulez toutes les initiatives par des récompenses.

Votre dévouement pour la création des jardins ouvriers est bien connu de tous, et vous vaut, soyez en assuré, des droits à une reconnaissance sincère, et unanime.

Et tenez: Une dernière constatation, la distribution des prix décernés à de jeunes maraîchers que vous allez récompenser de leur travail, n'est-elle pas une nouvelle preuve de cette activité à laquelle j'ai essayé de rendre un hommage mérité ?

Que de tous vos efforts, Messieurs, vos soyez loués !

Vous mettez du charme, de la grâce dans la vie, vous la rendez plus agréable, plus douce, vous la faite plus belle, c'est de tout cela que vous méritez d'être félicités, et qu'au nom de la Ville de Nancy, je vous félicite très sincèrement.

ALLOCUTION DE M. BARROYER

Secrétaire du Syndicat Horticole

MESDAMES, MESSIEURS,

Il y a environ 25 ans, une préoccupation se révéla dans le monde professionnel, celle d'augmenter la valeur technique de la main-d'oeuvre. L'enseignement technique et professionnel était né et dans l'industrie, il se développa rapidement. L'horticulture ne devait pas échapper à la loi commune. Les professionnels s'organisèrent en syndicats régionaux, et une Fédération nationale coordonne les efforts de ces divers groupements. Dès sa création, la Fédéraiton créa une commission d'enseignement horticole et dans ses congrès annuels, des études sérieuses furent faites pour répandre ledit enseignement ainsi que les meilleures méthodes. Les congressistes, rentrés dans leur centre d'action, consacrèrent leurs efforts pour réaliser les projets étudiés. C'est ainsi qu'au Syndicat horticole de Meurthe-et-Moselle, nous émettions Je voeu, sur la proposition de notre vice-président d'alors, le regretté M. Burté, de la création à Nancy d'une chaire d'horticulture. Nous avons eu le plaisir de voir ce voeu réalisé et nous n'avons qu'à nous louer des titulaires qui jusqu'à ce jour l'ont occupée.

Enfin, dans une conférence intitulée « Le Jardinier », que j'ai eu l'honneur de faire devant vous, je faisais appel au con-


cours de la Société Centrale d'Horticulture, et mon appel fut immédiatement entendu; un concours plein d'empressement et de générosité nous fut aussitôt accordé.

A ce moment, il fut question de nous rattacher à la Chambre des Métiers de Meurthe-et-Moselle, mais cette proposition ne fut pas très goûtée par nos organisations syndicales. Nous faisions partie, en effet, de la grande famille agricole et, de tous temps, les questions .économiques, sans s'opposer à celles du commerce et de l'industrie, sont d'un caractère différent, or les chambres des métiers ressortissent du commerce et de l'industrie. Le gouvernement l'a du reste bien compris, puisqu'il a organisé dans chaque département une commission de l'enseignement agricole.-M. le Préfet m'a demandé de représenter au sein de cette commission, l'horticulture.

Mais la création et l'organisation des cours professionnels revient à nos amis de la Chambre Syndicale des Maraîchers de Nancy et de la banlieue. Ce syndicat, qui compte de nombreux adhérents et parmi les membres de son comité une certaine élite a su tirer immédiatement parti de la présence du professeur d horticulture.

Ce fut un succès qu'il faut accentuer et encourager; c'est à leur prière, que je prends aujourd'hui la parole.

Les cours, cette année, ont été suivis par une trentaine d'élèves qui, malgré les froids rigoureux, ont été assez assidus.

Je suis chargé de remercier la Société Centrale d'Horticulture, son président, son bureau, et son conseil d'administration qui ont subventionné généreusement notre initiative et nous accordent, de plus, une distribution solennelle des récompenses dans le cours d'une de leurs séances si vivantes et si fréquentées.

La Ville de Nancy, qui nous a offert l'hospitalité dans une de ses belles écoles, ce qui marquera un progrès sur l'occupation d'un local de la Visitation, les élèves étant de ce fait mieux installés pour la prise des notes. De plus, elle nous accorda, comme récompenses, de superbes-médailles.

Merci aussi à Monsieur Gay, directeur de l'Office départemental agricole, qui s'intéresse beaucoup à notre initiative et qui est venu à l'examen remplir les fonctions d'examinateur.

. Merci au dévoué professeur Monsieur Riols, qui n'a ménagé ni son temps ni sa peine pour inculquer à ses jeunes élèves des notions qui leur rendront service au cours de leur carrière.


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. Merci à Monsieur Fonder, le directeur de l'école Jules-Ferry, pour son charmant accueil.

Un mot aussi pour le patrons qui nous envoient leurs élèves et qui n'attendent pas que la loi les y contraigne.

Enfin un dernier mot aux jeunes lauréats^ Peut-être quelquesuns d'entre eux ne comprennent pas l'utilité de ces leçons. Grâce à elles cependant, ils comprennent le mécanisme du travail qu'ils exercent et son utilité, ils se familiarisent avec l'emploi des engrais chimiques si nécessaires aux grands rendements en culture maraîchère et de belles productions qui charment les yeux en floriculture. .

Je terminerai par une anecdote qui leur démontrera l'utilité de ce que j'avance. Lorsque je fréquentais l'école supérieure, nous étions deux fils de jardiniers dans la même classe. L'un, qui était Paul Nicolas, le frère du sympathique secrétaire général de la Société, aimait et connaissait la botanique, l'autre, c'était moi, n'y mordait pas du tout et j'ai de ce fait, perdu un temps précieux. J'ai dû par la suite, alors que je travaillais, au cours des soirées d'hiver, reprendre cette botanique que j'avais dédaignée. Je suis loin aujourd'hui d'être transcendant dans la matière, mais j'ai dû par nécessité, acquérir au moins les notions indispensables.

Venez donc au cours avec la bonne volonté de vous instruire et de faire oeuvre utile, soyez assidus et amenez tous vos petits collègues.


Les Plantes vivaces dans les Jardins

Les plantes vivaces comptent parmi les végétaux les plus anciennement utilisés pour la décoration des jardins. Comme je vous l'ai dit en de précédentes causeries, assez peu variées étaient les plantes dont disposaient nos aïeux pour orner leurs demeures et leur choix se limitait fatalement à quelques rares sortes apportées d'Italie, du Midi et surtout à la flore sylvestre et champêtre indigène, toujours en honneur à juste titre dans nos .campagnes. Mais toutes ces charmantes fleurs de nos bois et de nos champs ne sontelles pas vivaces par leurs tiges ou leurs racines, et les violettes, les pâquerettes, les oeillets, les pensées sauvages, les centaurées, sans parler de l'infinie variété de plantes bulbeuses: narcisses, anémones, seilles, jacinthes des bois, safrans, lis, sont les ancêtres, les grands-parents, les « types » comme on dit en horticulture de nos collections de plantes vivaces actuelles si riches et si variées.

Ce n'est guère qu'à l'époque où les communications entre les différents continents devinrent plus fréquentes et plus rapides que furent importés dans nos cultures la majorité des plantes, dites « plantes.molles » à corbeilles qu'on abrite en hiver, soit en serre, soit en châssis et qui constituent encore aujourd'hui la base de nos décorations florales d'été. Bégonias, géraniums, calcéolaires, achyranthes, agératums, alternantheras et tant d'-autres connurent au siècle dernier et connaissent encore de nos jours, une vogue des plus justifiées en ce sens que la richesse de leurs coloris, la grâce ou la régularité de leur port, la longue durée de leur floraison permettent de réaliser des combinaisons florales variées à l'infini.

Au siècle dernier en particulier où fut si vif l'engouement pour ce genre de décoration tout particulier qu'on nomme la mosaïculture, nombre des plantes que je viens de citer se prêtant admirablement à des combinaisons aux lignes régulières et géométriques ■— qui forment les « motifs » de mosaïques florales — connurent alors une vogue considérable. Tout bourgeois aisé, retiré des affaires ne pouvait concevoir la villa de ses rêves, plus ou moins coquette, qu'agrémentée de plates-bandes garnies d'immanquables


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géraniums au soleil et de non moins immanquables bégonias tubérëux ou fuchsias à l'ombre. Avec la rocaille en miniature, le bassin minuscule où s'égouttait une eau rare, on arrivait à réaliser le type classique du jardin pour petit rentier, touchant dans sa candeur, mais hélas! trop souvent parfaitement ridicule.

Cependant par une réaction bien naturelle contre ce manque de goût et surtout contre les motifs de mosaïculture, aux dessins prétentieux et stupides, la faveur du public se détourna, dès la fin du -siècle dernier de ces conceptions par trop étriquées et mesquines. Et les événements aidant, petit à petit revinrent à l'honneur les « indépendantes » dont je vous parlais tout à l'heure. Celles qui ne se plient pas à fleurir ou à croître pour représenter un crocodile ou un canon de 75 couché sur le gazon d'une villa. Les belles plantes vivaces, sauvages et naturelles, reconquirent là faveur du public, d'autant qu'un choix extrêmement intéressant et remarquable de variétés et d'espèces nouvelles était venu enri.chir nos collections. Nombre de ces sortes nouvelles nous venaient cle l'étranger, presque uniquement d'Angleterre et d'Amérique, car nos voisins, nous ne l'ignorons pas, ont voué aux plantes vivaces un véritable culte et la disposition de leur demeures, des cottages agrestes, la conception de leurs jardins aux lignes simples et naturelles qu'agrémentent — non des boules de verre colorées ou quelque animal de terre cuite sur le gazon — mais de vieux vases de pierre rongés par les ans, une margelle de puits pleine de bonhomie. La conception toute spéciale qu'ils ont de ces jardins en creux aux allées en dalles irrégulières, auxquelles on accède pas quelques marches de pierre mal jointes. Tout chez eux concourt à donner aux plantations des plantes vivaces le cadre le plus naturel et le plus charmant qui soit. Du reste, remarquez-le bien, ce décor s'harmonise et. complète d'une manière très heureuse la façon de vivre d'un peuple, d'une époque. Et, inconstestablement, nous avons admis dans nos moeurs, avec le goût du tourisme et du sport, cette façon de vivre, plus large, plus indépendante, moins contrainte et moins guindée qu'autrefois. Et en adoptant ces conceptions de nos voisins dans la vie courante et jusque dans notre langage, nous avons enfin compris le charme infini de leurs jardins où tout semble croître à l'aventure, dans un fouillis apparent, que la nature semble seule faire surgir, mais qu'en réalité pour le connaisseur, le jardinier où le propriétaire a soigneusement étudié et combiné pour en obtenir un maximum de beauté. Beauté faite


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de grâce naturelle, où chaque plante court sous nos pieds, s'agrippe à la roche, s'épaule au vieux socle de pierre, s'insinue dans les interstices de l'escalier, grimpe après la margelle, retombe de vieux vase, où dans la plate-bande bien étudiée et conçue, depuis les premiers beaux jours jusqu'aux frimas, l'oeil émerveillé contemple et s'étonne sans cesse d'une floraison jaillissante et parfumée, sans cesse renouvelée, qui a été prévue et voulue, mais qui dépasse toutes les espérances en notes de couleurs somptueuses, en fraîcheur et en charme, décor féerique que chaque heure du jour anime d'une vie nouvelle.

Pour moi, je ne me lasserai jamais d'admirer ce feu d'artifice éblouissant qu'est un beau jardin de plantes vivaces au mois de mai, au mois de juin. Et comment les mots peuvent-ils décrire l'éclatante richesse de coloris des pavots d'Orient, flammes vivantes au soleil, la splendeur des iris choisis, où la délicatesse des coloris, n'a d'égale que la forme exquise et la fragilité des fleurs, la somptuosité des lourdes pivoines en arbre, distillant dans l'air la plus suave essence de rose; note éclatante dans cette symphonie florale que cent autres sortes de plantes plus basses ou tout à fait naines: Aubrieties aux merveilleux tapis roses, bleus, violets, rouges;- Thlaspis, Arabettes, Violettes cornues, Phlox, OEillets mignardises, Muscaris, Linaires, accompagnent en sourdine un concert admirable. Sous un beau ciel de mai, où la science du jardinier a su créer un éden fleuri où pas une note n'est discordante.

Je vous ferai la grâce Mesdames et Messieurs, d'une longue, fastidieuse et sèche énumération des plantes vivaces qui sont susceptibles d'orner nos jardins, mais si vous le permettez, très rapidement et très succinctement, parcourant en cinq minutes le cycle des saisons, nous regarderons s'épanouir et se faner sous nos yeux tous ces charmants acteurs de la grande pièce « aux cent actes divers ».

A peine la dernière neige vient-elle de fondre aux rayons du soleil, attiédis déjà, les annonciatrices du printemps, l'Eranthis aux corolles jaunes si élégantes, les Perce-neige aux clochettes secouant les derniers flocons, avant-garde suivie bientôt des Cro-. eus, des Safrans blancs, mauves, jaunes, unicolores ou striés, au feuillage si gracieux, petites flammes jaillissantes de la terre encore engourdie; des Scilles, des Muscaris aux fleurs couleur d'azur, des Chionodoxas, des Anémones, des Phlox rose et bleu pâle.

Et bientôt, en avril, s'épanouissent tous les jaunes et les blancs


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Narcisses aux variétés si remarquables et si prisées des Anglais; les Jacinthes et les Tulipes hâtives, mettant sur le vert tendre de la végétation en éveil, des taches de couleur éclatantes. C'est le triomphe de toutes les plantes bulbeuses, si proches parentes des plantes dites vivaces, qu'on ne peut les passer sous silence. Et la fin d'avril voit aussi la floraison dans nos rocailles, des Corbeilles d'argent et des Corbeilles d'or, des Arabis et des Alyssums, des Primevières, si variées, des Pâquerettes, des Violettes cornues, si précieuses par la richesse de leurs coloris bleus, violets, jaunes et la durée de leurs floraisons presque indéfinie. En plantes dominantes, voici les Doronics du Caucase aux grandes marguerites jaunes d'or, bientôt suivies des Fritillaires, les populaires Couronnes impériales.

Est-il bordure plus riche que celle constituée par les Iris pum.ila, d'une floraison hélas! trop éphémère, mais de coloris si riche et si abondant?

Et toutes ces messagères des beaux jours qui pointent leurs jeunes feuilles à travers un sol encore durci par les frimas pour venir s'épanouir entre deux ondées, on les aime parce que l'âpre hiver a sevré l'oeil de couleur, parce qu'elles sont le symbole même de la vie renaissante, qui tenacement sous notre ciel lorrain trop souvent inclément, revient charmer nos yeux.

A peine, la chaleur et l'humidité aidant ,1e mois de mai nous a-t-il ramené ses premières roses, que l'enclos de plantes vivaces se pare d'un tout autre aspect: le premier acte est terminé, la mise en scène du deuxième sera la plus sompteuse. Toutes les sortes d'Iris, des Iris d'Espagne et d'Angleterre à l'Iris de Germanie, aux splendides variétés, du pallida au Kazmpferi si remarquable dans les lieux frais, toutes les sortes vont fleurir abondamment en mai-juin et l'Orchidée des pauvres sera plus belle dans notre jardin de plantes vivaces que bien des Orchidées de riches dans leurs serres étouffantes.

Par contraste-voici les taches éclatantes de Pavots d'Orient aux corolles si délicatement chiffonnées en boutons et d'un satin si pur à l'épanouissement. Les pavots d'Orient prodigues de fleurs rouge intense: vermillon, ocre, vieux rose, semblent chanter la gloire de l'été naissant.

Décrire et même citer toutes les floraisons de cette époque formerait une liste interminable: Pyrèthres, Aconits, Achillées, Ancolies, Asphodèles, Campanules de toutes sortes, Dianthus, Népetas, OEnothères, Lupins, Géraniums, Heucheras, Hypericums, Hélian-


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themuns, Lychnis, Lins, Sauges, Saxifrages. Une multitude de fleurs s'épanouissent en une confusion voulue et charmante, fouillis odorant et diapré des tons les plus riches et les plus tendres.

Le mois d'août-septembre verra s'épanouir la superbe floraison des Delphiniums, les populaires Pieds d'alouettes, où les bleus les plus rares et les plus intenses s'opposent au roses tendres, aux blancs carnés ou purs, aux rouges de hautes Roses-Trémières, dominant les autres plantes de leurs tiges orgueilleuses.

Voici encore la gamme de teintes infiniment variées et délicates qui s'épanouit avec les Phlox vivaces, roses rouges, lie de vin, mauves, violets, bleus, blancs, s'est une des plantes où lés coloris les plus divers se trouvent réunis.

Mais il semble que ce soit les avant-coureurs de l'automne déjà proche. Le jardin des plantes vivaces — pour le troisième et dernier acte — se parera à l'unisson de la nature et du ciel, de tons moins éclatants, vifs encore par les belles journées d'automne, mais cependant annonciateurs du grand repos hivernal.

En septembre-octobre, domineront de loin les jaunes intenses des Rudbeckias, des Héléniums, des Héliopsis, des Helianthus que viendra rehausser toute la gamme aux tons assourdis des Asters violets, bleu pastel, roses ou blancs.

Les Leucanthemums, les Plumbagos de lady Larpent, d'autres encore que je passe sous silence pour écourter une énumération déjà longue donneront leur dernière floraison. Et puis ce sera le grand repos'hivernal et les bourrasques d'automne éparpilleront fleurs, tiges et feuilles desséchées.

Ainsi, dans le cycle des saisons, se renouvelle sans cesse, pour la joie de nos yeux, ce décor naturel et charmant qu'est un jardin de plantes vivaces bien conçu.

Bien conçu en ce sens qu'il doit être étudié de très près avant la plantation: chaque plante dont le jardinier ou l'amateur doit connaître au préalable les exigences ,en tant que sol et exposition, sera considérée au point de vue époque et durée de floraison, teinte, taille, développement. Les taches que l'on réalise avec des plantes basses et qui constituent en quelque sorte le fond du tableau et à cet égard les plantes vivaces à feuillage coloré ou panaché sont des plus précieuses: Ceraistes et Stachys laineux aux tons gris argent; Saxifrages, Statices, Spergules pilifères, aux vertus plus ou moins sombres. Ces taches, dis-je, seront soigneusement déterminées sur un plan établi à l'avance.


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Les Anglais et les Américains ont pour habitude également d'établir leurs plates-bandes de plantes vivaces devant un « fond », un rideau d'arbustes à feuillage assez compact, qui met très heureusement en valeur les coloris des fleurs.

Enfin, pour assurer une floraison soutenue au coin de plantes vivaces, il sera nécesaire, sinon indispensable d'y associer nombre de plantes annuelles, qu'on peut pour la plupart semer en place et qui compléteront d'une façon très heureuse les autres floraisons : Pavots, Eschscholtzia california, Pourpiers, Nemesias, Godetias, Clarkias, Salpiglossis, Capucines, Pois de senteur et tant d'autres. Les grands chardons Glangers, Onopordon bracteatum, qui se resèment d'eux-mêmes, comme les superbes Berces (Heracleum giganteum), la plus majestueuse et la plus décorative de nos plantes bisannuelles, les Ricins sont par l'ampleur de leur développement et la beauté de leur feuillage, indispensables dans un jardin de plantes vivaces.

Il va sans dire que, suivant les goûts et la science du jardinier ou de l'amateur, nombre d'arbustes décoratifs, par leur floraison, leur feuillage ou leur fructification sont tout désignés pour donner aux rocailles un aspect naturel et extrêmement pitorresque : Berbcris, aux fusées d'or, Cotoneasters, aux fleurs et aux fruits si remarquables, Prunus triboba, aux rameaux semblant littéralement couverts de Roses de Mai, Chamaecerasus nitida, si précieux en talus, Elaegnus reflexa, Cydonia, Sabine, Retinospora, et tant d'autres seront le complément indispensable d'une rocaille bien comprise.

Voilà, Mesdames et Messieurs, bien rapidement esquissé ce que doit être, dans ses grandes lignes, la conception d'un jardin de plantes vivaces. Je souhaite que le goût et la mode de cette catégorie de plantes se généralise de plus en plus: Frais d'entretien réduits et simples, floraisons variées et abondantes, diversité et richesse de coloris, grâce incomparable en fleurs coupées pour appartement, elles ont tout pour nous séduire.

Vous pouvez vous en rendre compte en faisant une visite à la modeste rocaille paysagère du parc Olry qui réalise un parterre fleuri et parfumé là où passait il y a cinq ans, le ruisseau de Nabécor, vestige insalubre et malodorant des égouts d'autrefois.

Nancy, Mai 1929. M. THIRION.


COMPTE RENDU

de

l'Exposition horticole de la Foire.de Champagne

à Troyes, du 18 au 26 mai 1929

■ En venant vous rendre compte de ma mission, je tiens d'abord, Mesdames et Messieurs à accomplir un devoir: Celui de vous présenter mes plus sincères remerciements pour le grand honneur que vous m'avez fait en me déléguant comme membre du jury à l'exposition horticole de Troyes.

Je ne vous cache pas que plusieurs jours avant ce voyage, je réfléchissais à quels éléments notre correspondante de Champagne allait faire appel pour mener à bien une tâche aussi délicate, qu'est celle d'organiser une exposition d'horticulture à une saison relativement peu propice après un hiver très rigoureux d'abord, et un départ de végétation plus que médiocre en raison de la sécheresse qui sévissait également et d'une façon peut-être plus accentuée-sur la région troyenne.

C'était peut-être douter de la grande vitalité de la Société Horticole de l'Aube dont j'ai déjà eu le plaisir de juger ou de visiter plusieurs de ses expositions, toujours réussies, grâce à l'esprit d'entente et de solidarité des groupements horticoles et maraîchers régionaux.

Cette fois, en raison des difficultés que j'envisageais moi-même . et: que les organisateurs ne m'ont pas cachées, la tâche tout en étant plus difficile n'en a été que plus méritoire et cette nouvelle manifestation, organisée en plein centre de la foire de Champagne, a été très réussie, elle en a été le joyau et a certainement contribué à augmenter dans une large mesure, le recettes fournies par les entrées.

Les organisateurs avaient eu la bonne fortune de s'assurer la participation d'une des plus grandes masions de Paris, je veux parler de la maison Vilmorin-Andrieux, qui avait groupé en un vaste parterre à la française, les plus jolis spécimens de ses cultures de cinéaires hybrides avec leurs variétés pyramidales et à


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grandes fleurs, un lot de pélargoniums entouré de primevières obconiques, bordées elles-mêmes de pensées, cet ensemble et ce mélange de couleurs formaient des contrastes du plus merveilleux effet. De sincères remerciements et les plus vives félicitations du jury furent adressés à cette grande maison de Paris qui ne concourait pas, je dois même vous dire que dans une conversation particulière avec le représentant de cette maison, j'ai demandé des renseignements complémentaires pour sa participation à une de nos prochaines expositions.

Un des plus importants horticulteurs fleuristes de Troyes, M. Bastien, a participé également pour une grande part à la garniture de la tente.qui abritait l'exposition. Il y a remporté les plus fortes récompenses pour toutes ses cultures spéciales (calcéolaires, hortensias, rosiers en pot, fuchsias, etc., y compris l'art floral) et je suis d'autant plus heureux de le signaler ici que M. Bastien est des nôters, avant d'être à Troyes, il était installé à Mirecourt et il fait toujours partie de notre société.

' M. Seraine, également horticulteur à Troyes, remporte lui aussi un grand succès avec ses pensées à grandes fleurs, ses hortensias et ses plantes diverses, le tout de très bonne culture, présenté avec goût, ce qui lui valut une prime supplémentaire de présentation.

En arboriculture d'ornement, je noterai le lot de M. Latour, pépiniériste à Troyes, qui comprenait dçs buis et des ifs taillés, ainsi que de beaux spécimens de conifères d'ornement, Thuyas divers, Cupressus, Rétinosporas, etc.

La section maraîchère était pauvrement représentée en raison de la saison peu propice et aucun maraîcher de Troyes n'avait pu promettre son concours; notons malgré tout, la participation d'un maraîcher de Chaource, M. Bègue, et celle plus importante du jardinier chef d'une grande maison de l'Aube, M. Jules Boizard, qui en plus de ses légumes avait fait un apport très intéressant de plantes de serres diverses et de plantes à massifs.

Certains amateurs avaient également répondu à l'appel de la Société Horticole de l'Aube, l'un d'entre eux avait attiré l'attention du jury par sa présentation d'arbres fruitiers en pots, et un jeune entomologiste de 14 ans s'est vu attribuer une médaille de bronze pour une intéressante collection d'insectes.

J'ai remarqué que les parterres et les lots étaient surélevés et entourés par de larges bordures faites avec du plaquage de gazon,


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l'ensemble avait un aspect beaucoup moins artificiel et les lots étaient ainsi plus à l'abri des bousculades inévitables dans les moments de grande affluence, détail paraissant peut-être au premier abord peu important mais qu'il faut noter en vue des améliorations que l'on doit toujours apporter dans l'organisation d'une exposition.

Je ne m'étendrai pas plus longtemps sur ces détails qui seraient pour vous trop ennuyeux, à 11 heures, les opéiations du jury étaient terminées et avait lieu la visite officielle de l'exposition par M. le Préfet de l'Aube, les parlementaires, la municipalité. A midi et demi, nous étions invités à assister au banquet du Comice agricole de l'Aube où des tables avaient été réservées pour la section horticole, nous nous trouvions ainsi plus en famille dans notre élément favori: l'horticulture. Nous pouvions alors nous communiquer nos impressions diverses et c'est ainsi qu'à l'heure des discours tous ces Messieurs qui avaient contribué dans une grande mesure à l'embellissement de la foire de Champagne par l'organisation d'une exposition horticole réellement intéressante, aussi bien que les membres du jury qui eurent à juger leurs efforts, furent très surpris qu'aucun remerciement ne fût adressé à la Société d'horticulture de l'Aube, omission toujours regrettable dans les manifestations où toutes les bonnes volontés sont à ménager et à encourager.

Le jury étant composé comme suit: Président: M. Raverdeau, délégué de la Société d'Horticulture de France; Secrétaire: M. Mompert; Membres: MM. René Benoist, secrétaire-trésorier de la Société Horticole de Provins; Fléville, secrétaire général de la Société d'Horticulture des Vosgess; Neinlest, voyageur de la Maison Vilmorin, Thierry, de Bar-sur-Aube; Guyot, directeur, d'école honoraire.

Ce compte rendu que j'ai voulu le plus succinct possible tout en voulant vous renseigner de mon mieux, je le terminerai en renouvelant à la Société Horticole de Troyes les plus vives félicitations pour la belle exposition à laquelle j'ai eu l'honneur d'être délégué comme membre du jury et ma plus profonde gratitude pour le sympathique accueil qui nous avait été réservé.


BIBLIOTHÈQUE ALICE HARDING

Voici une série de volumes dont nous venons de faire l'acquisition, qui sont spécialement écrits dans un esprit scientifique en tenant compte des progrès et des conceptions de ces trente dernières années. L'un deux est spécialement destiné aux horticulteurs puisqu'il porte le titre: ÉLÉMENTS DE BOTANIQUE HORTICOLE. Son auteur est M. R. GÉRARD, directeur honoraire des Jardins et Promenades de la Ville de Lyon, professeur honoraire de l'Ecole pratique d'Ecully et président de la Société Lyonnaise d'Horticulture. Le sous-titre de son ouvrage est: La vie des plantes, vue par un horticulteur. M. R. Gérard entre tous les titres qu'il veut bien prendre a celui plus scientifique de professeur honoraire de la Faculté des Sciences de Lyon. Avant d'occuper ce poste important il publia plusieurs ouvrages, notamment ses trois thèses portent sur la fleur et le diagrame des orchidées; Passage de la racine à la tige; L'anatomie comparée végétale appliquée à la classification des végétaux; les Pomacées. Alors qu'il était professeur agrégé à l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris il écrivit un gros traité pratique de micrographie, appliquée à la botanique, à la zoologie, à l'hygiène et aux recherches cliniques. Ce traité est maintenant une rareté.

M. R. Gérard est un homme qui estime que la science doit surtout servir à la pratique. Il appartient à ceux qui pensent, comme Pasteur par exemple, que les connaissances acquises et les découvertes faites, doivent profiter à l'Humanité.

Dans le recueillement d'une retraite bien gagnée, il a voulu écrire pour ceux qui furent ses collaborateurs les plus estimés de lui, un volume dans lequel il a condensé les fruits de son savoir et de son expérience.

Dans ce livre de 400 pages, judicieusement illustré, il a introduit la nouvelle nomenclature scientifique, telle qu'elle résulte des conceptions actuelles des plantes, de leur anatomie, de la constitution intime des cellules et de leurs organes. Chaque terme scien-


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tifique est d'ailleurs clairement analysé au point de vue étymologique. Donc la lecture de cet ouvrage n'est nullement obscure pour ceux qui sont habitués à des termes que l'on considérait comme immuables. Elle est lumineuse pour ceux qui ont suivi les cours de botanique écrits en ces vingt dernières années.

Nous ne pouvons donner l'analyse de cet important ouvrage, qu'il nous suffise de donner le titre des chapitres qui le composent:

Les divers types de plantes. — La cellule isolée et les êtres monocellulaires. — Les individus pluricellulaires et le perfectionnement organique. — La conservation et le développement de l'individu. — De la croissance. — Des fonctions de relation. — La racine, la tige et les'feuilles. — De la reproduction. — De l'évolution et des plantes nouvelles.

Nous avons estimé que le volume de M. Paul BECQUEREL, LES PLANTES, de la Bibliothèque des Merveilles, devait figurer dans notre collection. Il était très difficile de condenser dans un volume de 188 pages toute la science des végétaux. L'auteur a cependant abordé tous les grands sujets de la biologie végétale et de la botanique appliquée. Il sera lu avec profit comme introduction à tous les ouvrages de botanique et notamment à celui dont nous venons de parler précédemment. M. Paul Becquerel a, d'autre part, adopté la conception de M. G. Chauveaud concernant la signification de la feuille, de la tige et de la racine. Cette théorie très séduisante doit être connue des horticulteurs. Elle aidera à leur faire comprendre les phénomènes intéressants qui se passent dans la multiplication par boutures et par greffes.

Le volume de M. P. Becquerel est abondamment illustré de dessins explicatifs intercalés dans le texte et de planches hors texte, en phototypie, représentant les plus beaux types du monde végétal. C'est un livre qu'il faut avoir lu, mais qu'il est bon de posséder.

M. D. BOIS vient de donner dans l'Encyclopédie Biologique, publiée par les soins de la Librairie Paul LECHEVALIER, le deuxième volume des PLANTES ALIMENTAIRES CHEZ TOUS LES PEUPLES ET A TRAVERS LES AGES. Le second volume est consacré aux PHANÉROGAMES FRUITIERS. Nous avons déjà exposé la méthode de présentation adoptée par M. D. Bois, en analysant son tome premier relatif aux phanérogames légumiers. Après une introduction générale pleine d'aperçus nouveaux, M. D. Bois entreprend l'examen, famille par


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famille, de tous les fruits produits par les végétaux du monde entier. Il réserve une large place à nos arbres fruitiers européens pour lesquels il retrace leur histoire et décrit les variétés les plus estimées. Ce volume est une mise au point unique en son genre, du moins en France. Pour l'écrire M. D. Bois a mis à contribution tous les travaux des auteurs des deux mondes et les statistiques les plus récentes. Les deux volumes de M.,D. Bois forment une véritable encyclopédie des ressources alimentaires fournies par le monde végétal.

Ils sont le complément des ouvrages publiés précédemment par le savant professeur de culture au Muséum National d'Histoire Naturelle. Qu'il nous suffise de rappeler Le Potager d'un curieux publié en collaboration avec M. Paillieux; Les végétaux, Leur rôle dans la vie quotidienne, en collaboration avec G. Gadeceau; Les Produits coloniaux, en collaboration avec G. Capus, sans oublier son Atlas de fleurs de jardins qui est devenu une rareté bibliographique, et son dictionnaire d'Horticulture.

M. D. Bois nous donnera-t-il un troisième volume sur les plantes à essences et à parfums? Ce serait désirable.

Quoiqu'il en soit la littérature horticole moderne doit une reconnaissance infinie au savant et au chercheur qui honore la science française.

Dans l'Encyclopédie du Naturaliste, nous avons acquis les deux volumes: LES CHAMPIGNONS DE FRANCE par A. MAUBLANC, qui avec leurs 192 planches coloriées, leur nombreuses figures en noir et leur texte mis en concordance avec les dernières découvertes et la nomenclature la plus récente, constituent une documentation des plus précieuse pour tous ceux qui s'intéressent à ces curieux végétaux. Beaucoup de nos membres en sont amateurs, et c'est avec une véritable satisfaction qu'ils consulteront ces deux volumes renfermant l'essentiel de ce qu'il faut en savoir. La fidélité des planches est remarquable, les types y sont représentés en général sous leurs divers aspects, à l'état jeune, adulte et sur le dédain. Cela est très important pour l'amateur mycologiste qui se trouve souvent embarrassé devant les aspects d'une même espèce.

L'ouvrage de M. A. Maublanc, secrétaire général de la Société Mycologique de France, méritait par ses nombreux titres, de figurer parmi les volumes de notre bibliothèque.

Dans la même collection, M. A. GuiLLAUMIN, sous directeur


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du Laboratoire de Culture du Muséum d'Histoire Naturelle, docteur ès-sciences, secrétaire-rédacteur de la Société nationale d Horticulture, écrit un ouvrage sur LES FLEURS DE JARDINS, dont le tome I vient de paraître. Ce volume est des plus intéressants. Après avoir caractérisé les pardins à travers les âges, il donne des notés biographiques sur les grands architectes paysagistes français; puis il étudie le rôle des fleurs dans les jardins; celui du Muséum dans l'horticulture, avec une, nomenclature des botanistes qui ont fait progresser l'horticulture. Vient ensuite la liste des grands amateurs français d'horticulture et les jardiniers français célèbres. Puis il consacre un chapitre à l'obtention des plantes de jardin. Voici enfin la liste des grands horticulteurs français du XVIIP siècle à nos jours. Les plantes dans les arts forment un chapitre spécial. Ces différents chapitres sont suivis d'un atlas contenant 74 portraits et 3 plans de jardins. Suit un atlas colorié contenant 64 planches de toute beauté d'après les aquarelles originales de J. Eudes. On ne se lasse pas de feuilleter et de lire ce précieux volume que nous recommandons tout particulièrement à nos lecteurs.

Voici un autre volume tout aussi intéressant. C est celui de M. J. THIOLLIER, ayant pour titre: POUR COMPRENDRE L'ARBRE ET LA FORÊT faisant partie de la Bibliothèque du Tourisme, édité par la Maison Hachette, qui a rendu de si grands services à la cause de l'art et de beautés naturelles. Ce livre est une initiation aux grands mystères de la Forêt, cet incomparable milieu où le peuple des gaules a puisé le meilleur de ses facultés et. de sa sensibilité. Il contient 49 dessins et figures explicatives, 171 photographies, et une carte. Culture des bois, succession des coupes, soins à apporter aux arbres, description de ceux-ci, étude des divisions administratives forestières de la France constituent autant de chapitres d'une lecture attrayante et pleine d'enseignement.

Comme les précédents, nous sommes heureux de le signaler à nos sociétaires qui pourront ainsi compléter leurs connaissances en sylviculture.

Emile NICOLAS.

Le Gérant: G. THOMAS.







SOCIÉTÉ D'IMPRESSIONS TYPOGRAPHIQUES

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