54 THI-SEN
claie, maintenues par une double armature de bambous entrelacés, les toits en pente douce composés de plusieurs couches do lataniers reposant sur des chevrons aux extrémités débordantes, faisaient un ensemble symétrique. Les ouvertures, fermées d'une natte, servaient en même temps do fenêtres. Le bâtiment le plua proche en avait plusieurs, une moitié ayant été divisée en petits compartiments pour les gradés. Sen s'étonna des lignes si droites, de la solidité de ces maisons construites cependant à peu près comme les huttes des pêcheurs.
Le bastion occupait le centre de la ligne, vers la montagne. C'était la soûle construction sérieuse. Il avait fallu faire sauter des rochers pour arriver à bâtir cette tour carrée, découpée au sommet de petits créneaux sous un toit de chaume à quatre pans. Les murs nus, droits, d'un blanc éclatant étaient percés au ras du sol d'une porte basse, et, à mi-hauteur, de meurtrières.
Le drapeau flottait près de là, en face même de l'entrée, gardé par un mirador : l'une de ces cages au plancher à claire-voie, au petit toit minuscule où veillent les sentinelles et qui, perchées sur de grands bambous, s'aperçoivent de loin et dominent le paya.
La case des blancs, construite en bois, rectangulaire et lourde, prenait le troisième côté. Une véranda l'entourait, prolongeant en bordure presque plate le toit -en dos d'âne où quelques tiges détachées et relevées ressemblaient à des flèches à demi enfoncées.