THI-SEN 321
— « Sen ? »
Enfin la voix est proche. Méo avance en tirant sur les branches, il lui faut contourner des arbres, revenir à d'autres arbustes, hâler péniblement.
— « Méo I »
Il allait passer auprès d'elle... Il faut, maintenant, qu'elle arrive au bateau... Dans les branches, ses robes se déchirent oncore, ses pieds et ses mains glissent, se cramponnent au hasard. Sen continue malgré la douleur. Méo enfin est tout près d'elle, il la tire brusquement. L'équilibre est rompu, le sampan fuit, Sen est tombée à côté, entraînant Méo, mais il s'est redressé brusquement et jette Sen dans la barque.
lia trouvent là uno marmite à demi-pleine de riz. Ils mangent très vite, goulûment. Leur faim repue, ils auront une nuit plus calme.
Le sampan s'en va, très lentement, au milieu des lucioles, dans lo grand silence des ténèbres.