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main charitable ne se tendit vers lui. Il avait dixneuf ans et fut soldat, aussi durement qu'un garçon du peuple — plus pauvre, plus délaissé, plus seul au monde puisqu'il avait été riche, choyé» aimé.
C'était un sympathique malgré tout. La faute grave méritait peut-être le pardon. Tant d'autres, il est vrai, que leur caractère indomptable a préservés des dangers, tant d'autres, qui n'ont faibli ni failli jamais, se trouvent seuls et abandonnés, parce qu'on les avait crus perdus... jusqu'au jour où les prédictions ne s'étant pàa réalisées, la famille tente de se reformer autour du dédaigné, de faire oublier le sot orgueif et l'odieux égoïsme de ses craintes !
L'uniforme de marsouin avait enseveli la fierté et la sonorité du nom, le coupable était devenu une unité dans la foule d'un bataillon. Promptement caporal, laborieusement fourrier, la campagne lui avait valu le galon de sergent. Le hasard lui avait donné une protection : un chef que le mystère de sa vie, de sa pauvreté, de son délaissement n'effrayait pas et qui, après l'avoir fait admettre dans la milice, Pavait fait désigner pour le poate où commandait un autre de ses protégés, son ancien adjudant, Bonneaud. Sitôt débarqué, La Lande s'était mis à Popium avec une telle passion que le moment allait venir où il faudrait sévir.
— « Tu en mourras » répétait parfois Bonneaud, à bout de patience, repris de l'envie folle de le sauver.
— « Peut-être ? Sait-on ? Les Chinois disent que