8 HISTOIRE MÉDICALE
médiocre; et c'est pourquoi nous réservons à une autre
partie de cet ouvrage le soin de leur étude.
Au xive siècle, à Bayonne, la police eut maille à partir avec des gens que des règlements de 1315 et 1319 appellent arcabotz et ischaureilhatz, qui étaient sans profession et qu'il fallait chasser de la ville. Il y a lieu d'admettre qu'il s'agissait des cagots. Le mot arcabol dérivant de caffot 1, et le mot ischaureilhat ou ésaurillé se rapportant peut-être à la résorption du lobule de l'oreille, et au ratatinement de l'organe tout entier, signes de la lèpre.
En 1320 les lépreux furent accusés d'avoir, de concert avec les Juifs, empoisonné les sources. Les cagots eurent à souffrir des représailles. Ce supposé empoisonnement était dû à une tentative criminelle et non à la contagiosité du mal.
Il faut arriver en 1383, date d'achèvement de la Grande Chirurgie, pour apprendre quelque chose de plus en ce qui concerne la cagoterie; Guy de Chauliac nous apprend en son ouvrage, que cette maladie est caractérisée par la présence de plusieurs signes équivoques et peu d'univoques de lèpre. La symptomatologie de la lèpre est donc celle de la cagoterie; seul l'aspect clinique du malade, le groupement des signes, qui tous sont inconstants, a de l'importance pour le diagnostic. Ce qu'écrivait Guy de Chauliac était le fruit de l'observation; c'est par lui que nous apprenons à connaître la lèpre légère des cagots, qui n'empêchait pas de vivre en famille, de travailler, d'avoir droit à quelque considération, mais qui en revanche nécessitait un certain isolement. C'est à partir de cette fin du XIVe siècle que l'on va commencer à dire, en parlant des cagots, qu'ils sont atteints d'une espèce de lèpre. Inutile d'ajouter qu'on la disait fort contagieuse.
Une lettre du roi Charles VI, datée du 7 mars 1407, montre à merveille ce qu'on en pensait au début du xve siècle. Cette lettre, adressée aux sénéchaux de Toulouse, Carcassonne, Beaucaire, Rouergue, Bigorre et Quercy, ainsi qu'au gouver1.
gouver1. P. J. N° 11 et 12 et à la partie : PHILOLOGIE le paragraphe intitulé Gabol, Gabet.